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26 juin 2014 4 26 /06 /juin /2014 17:45
Sangaris : point de situation du 26 juin

 

26/06/2014 Sources : EMA

 

Point sur les opérations de la force Sangaris, engagée en République centrafricaine, du 19 au 26 juin 2014.

 

Les effectifs de la force Sangaris sont de l’ordre de 2 000 soldats. Le dispositif français en RCA est réparti sur trois zones d’action principales : la région de Bangui, l’ouest du pays entre Béloko et Bossembélé, et l’est entre Sibut et Bria.

 

Les effectifs d’EUFOR RCA sont de 700 hommes; ils incluent 250 militaires français. La montée en puissance et l’engagement de la force de l’Union Européenne marque une étape supplémentaire dans la prise en compte de la problématique sécuritaire centrafricaine par la communauté internationale. Cette prise en compte a été rendue possible grâce à l’engagement initial de la force Sangaris le 5 décembre dernier.

 

Les effectifs de la MISCA sont de 5 800 hommes.

 

 A Bangui, la semaine a été calme. Elle n’a été émaillée que par quelques perturbations au PK9, point d’entrée sud-ouest de la capitale, où un groupe d’anti-balaka se livrant à des actes de prédation envers les populations a été identifié. Le GTIA Acier a déployé des éléments en contrôle de zone sur l’ensemble du secteur, afin d’y appuyer le déploiement des gendarmes centrafricains. Parallèlement à cette intervention, la force a maintenu ses opérations dans la capitale, en appui de la MISCA et d’EUFOR-RCA, en particulier sur les approches du 3ème arrondissement.

 

Dans l’ouest, après la fin de la grève des chauffeurs camerounais la semaine dernière, le trafic commercial a repris de façon dynamique, impliquant une présence active du GTIA de Boissieu sur la main supply road (MSR). Ainsi cette semaine, près de 800 véhicules sont entrés en Centrafrique, dont 690 poids lourds. 520 ont été escortés par la MISCA ou la force Sangaris afin de garantir l’approvisionnement de la capitale dans de bonnes conditions, au regard de ce flux inhabituel. En effet, cette semaine est la seconde semaine la plus importante en termes de trafic routier sur la MSR depuis le début de la crise que traverse le pays.

 

La semaine dernière, le GTIA de Boissieu a effectué une reconnaissance offensive dans le nord-ouest de Bossangoa afin d’affirmer dans cette zone la détermination de la force Sangaris et d’y faire appliquer les mesures de confiance. Capitalisant sur le succès de ce déploiement, le GTIA a poursuivi le repositionnement de ses éléments autour de la ville de Bossangoa, pour être en mesure de soutenir la MISCA face à toute intrusion de groupes armés dans le secteur. Des reconnaissances d’axes et des prises de contact avec les autorités locales ont été effectuées à Bossembélé, le long de la main supply road, mais aussi avec les populations des villages plus reculés.

 

Dans l’est, la semaine a été marquée par une amplification des tensions intercommunautaires et par l’apparition de scissions au sein de  l’ex-seleka. Une série d’exactions et de représailles s’est produite dans la région de Bambari. Alors que le GTIA Scorpion était majoritairement déployé dans le couloir central, de Dekoa à Kaga Bandoro, la MISCA est intervenue en premier plan dans la zone impliquée. Parallèlement, le GTIA Scorpion a rapidement renforcé son dispositif en appui de la MISCA pour intervenir sur les zones d’exactions. Leur contrôle de zone et la présence de moyens aéromobiles contribuent actuellement à contenir l’évolution de la situation. La ville de Bria a également été la scène d’affrontements entre différentes composantes de l’ex-seleka le 23 juin.

 

Le 25 juin, un détachement de 50 hommes des forces de sécurité intérieures s’est déployé à Bambari afin de prendre en compte la sécurisation de la zone aux côtés de la MISCA. Ce déploiement, bien que concomitant avec des tensions sécuritaires, était planifié de longue date par la direction générale de la gendarmerie centrafricaine, en liaison avec la force Sangaris. Il contribue au retour de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire et en particulier à l’est de la capitale.

 

Dans le couloir central, entre Dekoa et Kaga Bandoro, où le GTIA Scorpion fait effort depuis mi-juin, les forces françaises poursuivent le travail de concertation et de dialogue auprès des acteurs locaux tout en faisant appliquer les mesures de confiance par l’ensemble des éléments armés.

Sangaris : point de situation du 26 juin
Sangaris : point de situation du 26 juin
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26 juin 2014 4 26 /06 /juin /2014 12:45
Sangaris : Contrôle de zone à Bangui

 

26/06/2014 Sources : EMA

 

Le 22 juin 2014, après plusieurs incidents survenus dans la nuit, le groupement tactique interarmes (GTIA) « Acier » s’est déployé tôt le matin au sud de Bangui, dans le quartier du PK9, afin d’y conduire une opération de contrôle de zone et de désarmement d’éléments incontrôlés.

 

Sur ordre du poste de commandement interarmées de théâtre (PCIAT) de la force Sangaris, une compagnie du 16e bataillon de chasseurs du GTIA « Acier » a rapidement été engagée pour contrôler un pont sur un affluent de l’Oubangui, porte d’accès vers le sud de la capitale. Cet axe est soumis à la prédation d’individus malveillants qui rançonnent les populations et entravent leur liberté de circulation.

 

En appui de la MISCA, les soldats français ont investi le pont et organisé des points de contrôle fixes tout en fouillant les maisons environnantes à la recherche d’armement. Un groupe cynophile a également été déployé afin d’appuyer les « chasseurs » dans leur action.

 

Par une manœuvre coordonnée des forces au sol appuyées par des éléments aéromobiles, plusieurs check-points illégaux ont été démontés, des armes saisies ainsi que des « chefs de bandes » identifiés. Ces derniers ont été interpellés par les forces de sécurité intérieure centrafricaines.

 

Le GTIA « Acier » a maintenu une partie de son dispositif des deux côtés du pont jusque dans l’après-midi tandis que des éléments se sont déployés dans les arrondissements alentours afin de prévenir tout débordement.

 

La force Sangaris poursuit l’application des mesures de confiance dans la capitale centrafricaine en appui des forces internationales de l’Union Africaine et de l’Union Européenne.

 

Environ 2 000 militaires français sont actuellement déployés dans l’opération Sangaris, aux côtés des 5 800 hommes de la MISCA. Lancée le 5 décembre 2013 par le Président de la République, l’opération Sangaris vise à rétablir une sécurité minimale en République Centrafricaine et à faciliter la montée en puissance de la MISCA ainsi que son déploiement opérationnel.

 

Sangaris : Contrôle de zone à Bangui
Sangaris : Contrôle de zone à Bangui
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26 juin 2014 4 26 /06 /juin /2014 09:45
Sangaris : mission sur la « MSR »

 

26/06/2014 Sources : EMA

 

Le 21 Juin 2014, un détachement du 4e régiment de chasseurs du groupement tactique interarmes (GTIA) « de Boissieu » a effectué une patrouille sur la main supply road (MSR) entre Bossembélé et Yaloké, ville située environ 50 km plus à l’ouest.

 

Cette patrouille a notamment permis de mettre à jour la cartographie de la MSR, d’identifier des zones possibles d’atterrissage pour les hélicoptères de manœuvre (HM) et de repérer des croisements particuliers.

 

A Yaloké, les « chasseurs » sont allés au contact de la population. Des rencontres avec les autorités locales ont permis au chef de section d’expliquer la raison de la présence de la force Sangaris et de rappeler l’intérêt et l’importance de l’application des mesures de confiance.

 

Une visite du dispensaire de Yaloké, réalisée en présence de l’infirmière du détachement, a également permis de faire un point sur la situation sanitaire et d’identifier les besoins des acteurs locaux.

 

En fin de journée, la patrouille a regagné Bossembélé par le même axe, emprunté par de nombreux camions de marchandises se dirigeant vers Bangui.

 

Cette opération a permis à la force Sangaris de marquer la présence des forces armées dans la région de Yaloké et d’y poursuivre sa stratégie de dialogue consistant à « convaincre plutôt qu’à contraindre » l’ensemble des acteurs pour une meilleure application des mesures de confiance.

 

Environ 2 000 militaires français sont actuellement déployés dans l’opération Sangaris, aux côtés des 5 800 hommes de la MISCA. Lancée le 5 décembre 2013 par le Président de la République, l’opération Sangaris vise à rétablir une sécurité minimale en République Centrafricaine et à faciliter la montée en puissance de la MISCA, ainsi que son déploiement opérationnel.

Sangaris : mission sur la « MSR »
Sangaris : mission sur la « MSR »
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26 juin 2014 4 26 /06 /juin /2014 08:45
Sangaris : survol de Bangui en Puma

 

26.06.2014 Crédits : EMA / ECPAD

 

Le 7 juin 2014, vers 16h, deux hélicoptères Puma de la force Sangaris survolent Bangui, la capitale de la République centrafricaine, au cours d’une mission de reconnaissance aérienne dans le cadre de la relève d’un SGTIA. Ces missions permettent aux cadres des unités de combat de s’approprier plus rapidement la zone des opérations.

Environ 2000 militaires français sont actuellement déployés dans l’opération Sangaris, aux côtés des 5800 hommes de la MISCA. Lancée le 5 décembre 2013 par le Président de la République, l’opération Sangaris vise à rétablir une sécurité minimale en République Centrafricaine et à faciliter la montée en puissance de la MISCA, ainsi que son déploiement opérationnel.

 

Reportage photos

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23 juin 2014 1 23 /06 /juin /2014 12:56
Clôture de la session nationale de l’IHEDN - Allocution du général d'armée Pierre de Villiers

 

23/06/2014 Allocution du général d'armée Pierre de Villiers à l'Ecole militaire, le 19 juin 2014.

 

Note RPDefense : mise en gras, soulignement et ajout des liens/tags par mes soins.

 

Mon général, mon cher Marc,

 

Mesdames, messieurs,

 

C’est un réel plaisir pour moi d’être parmi vous aujourd’hui : je garde un excellent souvenir de mon année à l’IHEDN au sein de la 56èmepromotion, la meilleure bien sûr.

 

L’IHEDN, c’est une synthèse originale, entre des auditeurs venus de tous horizons professionnels, sans s’être choisis, pour croiser leurs expériences, confronter leur réflexion, remettre en cause leurs certitudes, et avancer ensemble. Le premier atout de l’IHEDN, c’est sa richesse humaine. C’est ce creuset singulier.

Mais l’IHEDN est bien plus que cela. Il a vocation à rayonner dans notre société, pour éveiller les esprits sur les enjeux de notre défense. Le second atout de l’IHEDN, c’est son potentiel de rayonnement, et ce potentiel, c’est chacune et chacun d’entre vous.

Pour ces deux raisons, sa richesse humaine et son potentiel, mis au service de notre défense, je crois en l’IHEDN. Continuez à partager vos analyses, à créer, à proposer, à faire vivre vos réseaux !

Aujourd’hui, je ne vais pas reprendre ce que vous avez reçu toute l’année. Je voudrais plutôt vous parler de mes préoccupations de chef d’état-major des armées.

 

Outre les relations internationales militaires, qui constituent une dimension transverse de mes activités, en tant que CEMA, j’ai en réalité deux grandes responsabilités.

 

La première est opérationnelle : je suis responsable de la planification et la conduite des opérations militaires et conseiller militaire du gouvernement. A ce titre, je valide les options militaires préparées par mon état-major et les soumets à l’autorité politique, puis j’en supervise la mise en œuvre, sous l’autorité directe du Président de la République. Cette responsabilité concerne l’ensemble de nos forces, nucléaires et conventionnelles, en métropole, outremer et sur tous nos théâtres d’opération : le soleil ne se couche jamais au centre de planification et de conduite des opérations de l’état-major des armées !

 

Ma deuxième responsabilité est capacitaire. Je suis responsable de la programmation militaire, c’est-à-dire de la préparation, de la mise en condition et du soutien des capacités de nos armées, en particulier du personnel, de l’équipement et des infrastructures. C’est une responsabilité qui m’engage au présent, et vis-à-vis de l’avenir. Je suis en effet chargé d’exprimer le besoin de nos armées en termes de capacités, de m’assurer de la prise en compte de ce besoin, puis de coordonner, avec la DGA et les armées, la mise en service des capacités dans les forces.

 

Au regard de ces deux responsabilités, je constate que nous avons encore de belles armées, des armées engagées, des armées qui protègent et qui gagnent, des armées reconnues à l’international. Nos alliés saluent notre leadership et nos capacités. Je peux vous le dire : depuis 4 mois que je rencontre mes homologues européens, américains, africains, arabes et asiatiques, c’est toujours une vraie admiration pour l’audace de notre stratégie, la qualité de nos soldats, et leurs prouesses sur le terrain. Mais, dans le même temps, nos armées abordent une nouvelle phase de leur transformation, une phase délicate au regard de l’ambition, des ressources, et de la situation présente de nos armées.

 

C’est de cela, les opérations et la transformation, dont je voudrais vous parler. Mon objectif est de vous donner la photo la plus exacte possible des armées telles que je les perçois, après 4 années en tant que major général des armées, et 4 mois après avoir pris mes fonctions de chef d’état-major des armées. Je le ferai de manière concrète, en partant des faits. A travers cela, vous comprendrez ma vision et mon ambition pour nos armées.

 

***

 

Les opérations, d’abord.

Quelques chiffres, pour fixer les idées, et je m’en excuse, mais il faut bien planter le décor.

A l’heure où je vous parle, plus de 20 000 militaires sont déployés hors de la métropole, dont 7 500 dans 26 opérations extérieures, sur 4 continents et sur tous les océans. Ils y participent à la résolution des crises, à la protection des populations civiles et de nos ressortissants, et à la défense de nos intérêts. Les autres préparent et soutiennent ces opérations ou y contribuent directement, depuis nos bases prépositionnées, outremer et à l’étranger, en Afrique et aux Emirats arabes unis.

 

Dans le même temps, les armées tiennent la posture de dissuasion, protègent le territoire national et surveillent ses espaces aériens et maritimes. Elles recueillent du renseignement, contrôlent des espaces et des flux d’intérêt stratégique, et préparent les engagements futurs. En 2013, chaque jour, environ 2 500 militaires ont été engagés en permanence dans la protection du territoire national, dont environ 1 000 au titre du seul plan Vigipirate et 1500 pour les activités permanentes de protection du territoire : postures permanentes de sûreté aérienne et maritime, lutte contre l’orpaillage clandestin en Guyane, prévention des feux de forêt, et autres missions intérieures.

 

10 000 militaires en moyenne ont été engagés en opération extérieure sur les 10 dernières années, 13 500 au plus fort de l’année 2011, mais pour parer aux imprévus et agir, dans l’urgence si besoin, il faut disposer d’une réserve de forces identifiées, capables de monter en puissance à temps, et de se régénérer à temps. C’est le principe des contrats opérationnels des armées, qui définissent les capacités nécessaires à différents scénarios d’emploi ; contrats qui sont loin de se résumer à des effectifs mais qui englobent, plus largement, des capacités de projection et de soutien, notamment aériennes et navales. La réalité n’est jamais rigoureusement conforme aux probabilités, mais nos hypothèses de planification fournissent une base de travail réaliste et modulable. S’agissant du contrat dit « majeur », notre contrat le plus exigeant, nous l’avons approché en 2011, lors du pic d’activité dû au cumul des opérations d’Afghanistan, de Côte d’Ivoire et de Libye, sans oublier notre contribution à la gestion de la crise de Fukushima et à l’évacuation des ressortissants français et européens en Égypte, en Tunisie et en Libye.

 

Le volume et la nature des capacités correspondant à ces contrats intègrent le besoin de

relever les forces déployées, car les opérations modernes durent. Nous sommes au Liban depuis 1978, au Tchad depuis 1986, en Afghanistan depuis 2001. Enfin, les contrats opérationnels incluent des forces de réaction immédiate lorsqu’il faut s’engager très rapidement, en quelques heures ou en quelques jours, et d’autres forces, dont la montée en puissance peut se faire plus progressivement. Ce sont ces contrats qui déterminent le format de nos armées et les capacités nécessaires à leurs missions.

 

Plus que le nombre de forces déployées aujourd’hui, c’est leur dispersion qui met certaines de nos capacités sous tension. La multiplication des opérations impose en effet de dupliquer des capacités de renseignement, de commandement, de soutien technique et logistique, alors que plusieurs d’entre elles reposent sur des équipements et des effectifs très limités. C’est aussi le cas de certaines capacités de combat, les plus pointues, qui sont aussi souvent les plus sollicitées. Un exemple ? Les drones. Avant l’acquisition de 2 appareils supplémentaires à la fin de l’année 2013, notre capacité reposait sur 3 drones opérationnels. Il est difficile dans ces conditions d’intervenir sur deux théâtres en même temps, tout en continuant à former le personnel. Autres exemples : les linguistes arabisants, les atomiciens, les officiers d’appontage, qui ne représentent que quelques individus, pour autant indispensables.

 

Dans ce contexte, mon constat est simple : on ne peut plus prétendre tout faire, ni agir partout en même temps, avec la même intensité. Il faut être souple et adaptatif, mais il faut des objectifs clairs, hiérarchisés et réalistes.

 

D’abord, la défense du territoire national, en métropole et outremer.

C’est notre vocation première : le Code de la défense et le Livre blanc sont très clairs. C’est une mission fondamentale. Nous ne pouvons faire défaut : nous ne ferons pas défaut, c’est une question de légitimité. Nos concitoyens reconnaîtront d’autant plus la nécessité d’une défense forte et d’un budget exigeant qu’ils auront la certitude d’être eux-mêmes défendus, où qu’ils soient sur notre territoire.

La défense du territoire, c’est d’abord la dissuasion nucléaire, qui sanctuarise nos intérêts vitaux par la menace de dommages inacceptables qu’elle fait peser chez un agresseur potentiel. Notre stratégie s’appuie sur deux composantes, aéroportée et océanique, complémentaires en termes d’options et d’effets. Elle s’inscrit dans le cadre de la stricte suffisance, une stricte suffisance appréciée en fonction du contexte géostratégique et de la capacité des systèmes d’armes à causer des dommages inacceptables.

La défense du territoire, c’est aussi la surveillance de nos espaces aériens et maritimes, la police du ciel, l’action de l’État en mer. La lutte contre tous les trafics en mer est un enjeu, notamment outremer. C’est l’une des missions de notre marine. Je rappelle que la France possède la deuxième zone économique exclusive mondiale.

La défense du territoire, c’est enfin la contribution de nos armées aux plans gouvernementaux permanents et de circonstance, dont Vigipirate est le plus emblématique.

Ces missions sur le territoire national sont parfois méconnues des Français, parce qu’elles sont conduites dans la discrétion. Un exemple récent : le dispositif mis en place pour les commémorations du 6 juin, dirigé par les officiers généraux des zones de défense Paris et Ouest en coordination avec les préfets. 3 500 militaires ont été engagés, de manière complémentaire, dans des missions de contrôle terrestre, de protection des côtes et de sûreté aérienne : 2 400 pour la protection et 1 100 pour le volet mémoriel. 12 hélicoptères, 2 frégates et 1 Atlantique 2 furent également dédiés, aux côtés d’autres capacités, drones, NRBC, dont seules les armées disposent.

Votre rôle d’auditeurs de l’IHEDN est de nous aider à expliquer cet engagement sur notre territoire, auprès des élus, des administrations, des relais d’opinion et de nos concitoyens. C’est un véritable défi, dans un contexte où la communication sur les actions des uns et des autres est très concurrentielle. Je compte sur vous !

Vous le savez, la sécurité du territoire se joue aussi au-delà des frontières, dans tous les espaces – terrestre, maritime, aérien et cyber –, pour défendre nos intérêts, nos valeurs et agir aux avant-postes, avant que les menaces ne se concrétisent sur notre territoire.

 

En OPEX, une priorité : la bande sahélo-saharienne.

La lutte contre les groupes armés terroristes est notre préoccupation, et pour plusieurs années encore : cette lutte contribue très directement à la sécurité de la France et ses intérêts.

Sur la façade méridionale de notre pays, la stabilité de l’Afrique, singulièrement de la zone sahélienne, est notre première ligne de défense. Les groupes armés terroristes cherchent à déstabiliser la région, menacent directement nos compatriotes expatriés et nos intérêts économiques. Ils ont clairement désigné la France comme l’une de leurs cibles : ce sont nos ennemis, aujourd’hui les seuls au sens strict.

Depuis le lancement de Serval, en janvier 2013, nous avons remporté de réels succès : nous avons chassé les groupes armés terroristes, jusque dans leurs sanctuaires ; le Mali a retrouvé son intégrité territoriale et un gouvernement légitime. Aujourd’hui, l’ennemi est affaibli et désorganisé.

Mais il n’est pas vaincu. Il reste déterminé et dangereux. Il s’est adapté, pour défier nos capacités de renseignement, de mobilité et d’action. Et la bande sahélienne ne devient qu’une partie d’un ensemble plus vaste, avec des ramifications au Nord et au Sud : du Sénégal à Djibouti en passant par le Mali, le Sud de l’Algérie, le Niger, le Sud de la Libye et le Tchad, cet autoroute du trafic en tout genre – narco, armes, êtres humains, prosélytisme – est aussi celui du djihadisme, qui se finance ainsi. La jonction opérationnelle avec Boko Haram, au Nigéria, ou les Shebabs somaliens qui frappent à Djibouti n’est pas avérée, mais les connexions existent. Nous sommes face à un défi majeur, qui concerne la sécurité de l’Europe.

Pour cela, nous sommes en appui de la MISMA au Mali, force africaine sous résolution de l’ONU. Et les Africains sont unis pour faire front. Ils viennent de lancer un « G5 du Sahel », auquel la France est associée : j’ai été invité à la première réunion des CEMA organisée les 17 et 18 avril à Niamey. Et nous faisons de nombreuses opérations conjointes avec nos amis africains, notamment le long des frontières tchadiennes, nigériennes et maliennes. Les Africains sont pleinement conscients des enjeux, au travers de ces opérations.

Le combat change donc d’échelle, et il faut faire vite. Il se régionalise, de la Mauritanie au Tchad, de la Libye au Burkina. Ce sont des distances considérables, une échelle inédite pour nos opérations. Imaginez, du Cap Finistère à Odessa, de Copenhague à Munich : c’est cela, notre zone d’action.

Les capacités de renseignement, de surveillance et de frappe de précision sont essentielles, pour neutraliser l’ennemi, là où il est. Aujourd’hui, on a moins besoin de forces de contrôle de zone, mais plus d’unités légères, en appui des armées des pays africains concernés, et de capacités de renseignement et de frappe contre les GAT : renseignement, suivi de la cible H24, neutralisation, c’est le triptyque du succès sur le terrain aujourd’hui dans la BSS.

Dans cette optique, nos objectifs sont au nombre de trois. D’abord, casser le potentiel de nuisance des GAT. Ensuite, désorganiser leurs réseaux, en s’appuyant sur la mobilisation de la communauté internationale. Enfin, transférer la sécurisation de la zone aux pays du champ, en accompagnant la montée en puissance de leurs capacités : c’est le rôle de nos détachements d’assistance opérationnelle.

En conséquence, nous adaptons notre dispositif : 3000 hommes environ fin 2014, engagés à partir de Gao, de Niamey, et de N’Djamena, avec le soutien de nos alliés américains. L’ensemble sera commandé depuis N’Djamena avec, dès que possible, le lancement d’une nouvelle opération pour marquer l’évolution de notre stratégie.

 

Autre opération majeure en Afrique : la République centrafricaine, ma deuxième priorité pour les OPEX.

Nous avons fait du bon travail depuis le début de Sangaris, il y a 6 mois. Nous avons évité le pire : le massacre interethnique. A Bangui, les milices peuvent encore être capables – et donc coupables – de pics de violence, mais elles n’agissent plus que de manière erratique. La situation sécuritaire et économique s’est nettement améliorée depuis 3 mois. Dans l’Ouest, le long du corridor économique, les convois reprennent. Dans l’Est également, nous avons réussi notre déploiement, dans un contexte sécuritaire très particulier, et conformément au plan d’opération approuvé par le Président de la République, qui consistait à s’installer avant la saison des pluies, soit avant la fin du mois de mai.

Mais 3 objectifs restent à atteindre pour remplir toute la mission ; leur réalisation est complexe, en l’absence de véritable leadership centrafricain et international pour organiser l’indispensable :

  • La restauration de l’État et la mise en place de l’administration ;
  • La réconciliation nationale, et en premier lieu le désarmement ;
  • Le déploiement d’une opération de maintien de la paix des Nations unies à partir du mois de septembre : c’est elle qui a vocation à prendre le relais.

Ces objectifs ne sont pas militaires : Sangaris y contribue, crée des conditions mais ne peut pas tout faire.

L’arrivée de la force européenne EUFOR-RCA est un plus, mais restons réalistes : une fois encore, dans son ensemble, l’Europe est militairement peu présente. Un exemple : le 2èmecontingent en effectifs de la mission européenne – après nous – sera constitué par des Géorgiens, non membres de l’UE… EUFOR-RCA comporte aujourd’hui 600 hommes environ, dont les deux tiers sont Français ou mis en place par des États non membres de l’UE : il n’y a donc pas vraiment de partage du fardeau.

La situation reste donc précaire. En attendant les renforts, qui tardent à venir, il faut être au four et au moulin. Je note sur ce plan la plus-value de nos gendarmes français, avec lesquels les armées sont désormais habituées à travailler en OPEX, notamment depuis l’Afghanistan. Une chose à garder en tête : tant que les forces internationales attendues ne sont pas déployées, nous restons le seul rempart contre le chaos. Conséquence : sans doute, pas de désengagement majeur de Sangaris avant la montée en puissance de la MINUSCA, fin décembre a priori.

 

Dernier sujet d’actualité : l’Ukraine.

Vous avez suivi les événements, et la mobilisation de l’OTAN pour « réassurer »certains alliés : la Pologne, la Roumanie, les pays baltes. L’Alliance a joué son rôle. Nous avons pris notre part, notamment avec : l’engagement de nos AWACS ; le déploiement de 4 Rafale, puis de Mirage en Pologne ; nos navires en Baltique et en Mer noire ; notre renforcement des effectifs pour la planification à SHAPE.

Au-delà de ces actions, cette crise amène l’Alliance atlantique à se poser des questions de fond, alors que le retrait d’Afghanistan la conduit également à actualiser son logiciel : que signifient l’article V, la sécurité collective, les partenariats ? Quelle posture vis-à-vis de la Russie ?

D’un point de vue militaire, la crise ukrainienne soulève d’autres interrogations : celle de l’appréciation de situation, et donc du partage du renseignement ; celles de la réactivité et de la modularité des forces, ceci pour apporter les bonnes réponses, des réponses ajustées, « ni tout, ni rien ». Il faudra en tirer les conséquences pour les exercices, la NRF, les dispositifs de forces, les capacités de déploiement, en particulier sur la réactivité de nos dispositifs d’alerte, qui a été un sujet dont nous avons parlé avec SACEUR lors du dernier comité militaire de l’OTAN, il y a quelques jours à Bruxelles.

La crise ukrainienne et ses conséquences seront probablement au cœur du prochain sommet de l’OTAN, les 4 et 5 septembre, à Newport, au Pays de Galles. Se posera encore la question du désarmement de la plupart des pays occidentaux, alors que le monde réarme : d’après le SIPRI, - 20 % pour les dépenses d’armement dans l’OTAN depuis 2008, dont - 23% pour les Américains ; et, dans le même temps, des dépenses inflationnistes ailleurs, en Russie et en Chine notamment, avec une augmentation à 2 chiffres en termes de pourcentage.

Ce parcours au cœur de nos opérations n’est pas exhaustif. Notre présence dans le Golfe arabo-persique, d’où revient le groupe aéronaval, illustre la dimension mondiale de notre stratégie. Pour la première fois, il y a eu une intégration totale, pendant 6 semaines, avec les Américains, pendant l’exercice Bois Belleau.

Ce parcours de nos opérations n’est pas exhaustif, mais il montre leur diversité : diversité des théâtres, diversité des missions, diversité des cadres d’engagement. Si nous savons faire face à cette diversité, c’est parce que nous disposons de 3 capacités majeures : celle d’apprécier les situations de façon autonome, et donc à décider de manière souveraine ; la réactivité, pour répondre dans les délais, facteur de plus en plus essentiel ; la polyvalence, maîtrise de l’ensemble des capacités militaires, sur tout le spectre des missions.

Et si nous savons faire face, c’est parce que nous disposons de ces capacités en propre. L’initiative politique, le leadership international n’ont de sens que s’ils peuvent se traduire en actes. Trop souvent à l’OTAN et à l’UE, la convergence des stratégies et des agendas nationaux est difficile, surtout quand il faut agir vite ou prendre part aux missions de combat. Trop souvent, les contributions des alliés sont appréciées, mais focalisées sur certaines capacités seulement. Ce que nous connaissons aujourd’hui en RCA est symptomatique. Ce n’est pas être pessimiste que de le dire, c’est être réaliste.

Disposer d’un tel outil militaire, souverain, réactif et polyvalent, c’est un capital précieux. Mais c’est un capital fragile par nature.

Pour être toujours en mesure d’apporter les bonnes réponses, à temps, il faut s’adapter et le faire en regardant loin devant : il faut plusieurs décennies pour concevoir, développer et mettre en service un programme d’armement moderne, et plusieurs années pour recruter et former le spécialiste qui le mettra en œuvre.

Il faut le faire en intégrant tous les milieux de la guerre : terrestre, aérien, maritime et cybernétique, voire spatial. Car c’est ainsi que se conduisent les guerres modernes, en interopérabilité interarmées. L’interopérabilité n’est pas une construction théorique, elle se développe et s’entretient dans les exercices et les opérations. C’est un processus d’ajustement permanent, au fil de l’évolution des doctrines, des organisations, des procédures et des équipements de chacune de nos armées, et de ceux de nos alliés et partenaires. Notre interopérabilité doit être interarmées et internationale.

Il faut s’adapter en synchronisant tous les composants de nos capacités : le matériel, le personnel et l’environnement. Et il faut le faire avec un budget toujours très contraint. Ce qui suppose une bonne coordination, une cohérence d’ensemble, ce qui me conduit à ma deuxième partie.

 

**

 

La transformation des armées.

Elle est déterminée par deux documents cadres : le Livre blanc de 2013, qui exprime l’ambition nationale et définit un nouveau modèle d’armée à l’horizon 2025 ; et la Loi de programmation militaire 2014-2019, qui en est la traduction capacitaire, année après année, sur 6 ans.

Nos armées devront rester capables de réaliser 3 grandes missions : la protection des Français et du territoire national, la dissuasion nucléaire, l’intervention extérieure. Elles devront pouvoir le faire en garantissant autonomie d’appréciation et d’action, ce qui implique le maintien d’un modèle d’armée complet. Elles devront s’appuyer sur des soldats, des marins et des aviateurs bien équipés, bien entraînés, motivées et maîtrisant l’emploi de la force.

Or, la contrainte budgétaire est très forte : - 20 Md€ par rapport à ce que la trajectoire budgétaire définie par la Loi de programmation précédente prévoyait sur la période 2014-2019, soit les deux tiers d’une annualité budgétaire sur 6 ans.

Dans ce cadre, il s’agit en fait de garantir la cohérence à nos armées, autrement dit d’établir en continu l’adéquation entre les missions et les moyens.

Nos armées continueront à se moderniser, pour renouveler des capacités vieillies, usées ou lacunaires. L’âge moyen des véhicules de l’avant blindé déployés en RCA est de 31 ans, ceux de métropole ont 40 ans en moyenne. Nos avions ravitailleurs fêtent cette année leur 40èmeanniversaire et nos hélicoptères Puma leur 44èmeanniversaire. Qui, ici, monterait dans un véhicule de plus de 30 ans, dans un avion ou dans un hélicoptère de plus de 40 ans ?

Nos armées continueront également à se moderniser pour acquérir les capacités nouvelles nécessaires aux opérations futures : renseignement, espace, drones, forces spéciales, frappes à distance, entre autres.

Nous garantirons à nos forces une préparation opérationnelle conforme aux standards internationaux : il en va de leur efficacité et de leur sécurité. C’est est en outre, vis-à-vis de nos alliés, un gage de crédibilité opérationnelle, et donc de confiance.

Mais, sous forte contrainte de ressources, garantir la cohérence en continuant à se moderniser, c’est d’abord ajuster nos contrats opérationnels : certains ont été réduits jusqu’à 30%, en particulier le contrat d’intervention majeur, le plus exigeant mais le moins probable.

Garantir la cohérence en continuant à se moderniser, c’est aussi et en conséquence revoir nos formats, autrement dit réduire nos effectifs et nos dotations en équipement : la modernisation des capacités se poursuit, mais à plus petite échelle et plus lentement.

C’est rationaliser nos implantations, en métropole et outremer, pour les rendre plus efficaces, pour améliorer le soutien, pour améliorer les conditions de vie et de travail. Autrement dit : fermer des sites.

C’est réduire la taille des états-majors centraux, pour mieux responsabiliser les acteurs de terrain : dans quelques mois, lors du transfert à Balard, l’état-major des armées sera réduit de 20%.

C’est continuer à coordonner nos efforts en interarmées et avec nos alliés et partenaires, pour partager et mutualiser ce qui peut l’être.

Que les choses soient claires : ces réductions de format, de personnel, d’équipements et ces étalements des livraisons de matériel sont la seule voie pour entretenir un outil de défense conforme aux grands objectifs du Livre blanc, compte tenu de la situation de nos finances publiques. Mais ils sont douloureux, et difficiles à mettre en œuvre : la LPM 2014-2019 a été construite sur des hypothèses de gains de productivité considérables, des diminutions d’effectif drastiques et un plan d’équipement ralenti mais indispensable !

Nous nous sommes mis en ordre de marche. Nous disposons d’un projet commun aux armées, directions et services interarmées, que j’ai baptisé CAP 2020, qui définit la transformation des armées pour les années à venir. C’est un projet à la fois ambitieux et exigeant, car fondé sur les hypothèses budgétaires volontaristes de la LPM, des hypothèses qu’il faudra confirmer année après année !

Vous avez sans doute suivi les discussions récentes à propos de la programmation budgétaire triennale 2015-2017. A Bercy, il fut question que les armées endossent plusieurs M € d’économies supplémentaires. Le Président de la République a confirmé l’engagement de la Nation pour sa défense, le 2 juin. C’est une bonne nouvelle pour les armées, parce que le costume est déjà taillé au plus juste !

Je m’explique. Le budget de la défense couvre 3 postes : les effectifs, rémunérations et charges sociales ; le fonctionnement, nécessaire à la vie des unités et à l’entraînement des forces ; les équipements – autrement dit : les investissements.

 

S’agissant des effectifs, le plan de déflation est déjà très ambitieux : 82 000 postes sur la période 2009-2019, soit 25% de l’effectif de départ, et, pour la LPM 2014-2019, environ 34 000 suppressions de postes sur la durée de la LPM, dont 1000 officiers par an. Je rappelle qu’en 2014, le ministère de la défense a assumé 60% des suppressions d’emploi de l’État.

On peut difficilement aller plus loin, quels que soient les leviers considérés : le recrutement, l’avancement, la condition du personnel.

Le recrutement coûte 170 M€ par an. Le tarir se traduirait mécaniquement par une augmentation du gain vieillesse-technicité, et donc par une augmentation de la masse salariale. Le supprimer pendant un an entraînerait une dégradation de la capacité opérationnelle : l’armée de terre recrute 8 700 personnels par an, l’équivalent de 10 régiments. Un gel complet de l’avancement pendant un an entraînerait un gain de 20 M€, dérisoire au regard des enjeux financiers et du risque social. Quant à la condition du personnel, qui concerne les mesures d’accompagnement de la réforme, elle représente 45 M€ dans cette LPM contre 90 dans la précédente. Et ces 45 M€ sont déjà gagés par des mesures inéluctables. En fait, concrètement, il n’y a pas de mesures nouvelles de condition militaire dans la LPM. Quel autre corps de l’État assumerait un tel effort sans compensation sociale, dans ces conditions ?

 

S’agissant du fonctionnement courant, je précise qu’il ne s’agit ni de « train de vie », ni de condition du personnel, mais de l’environnement dans lequel le personnel conduit son activité. Aujourd’hui, l’agrégat est déjà contraint au-delà du raisonnable en construction de LPM, pour permettre de moderniser les équipements a minima. Un effort supplémentaire de 100 M€ a été malgré tout imposé en 2014, malgré des signaux d’alerte. On se trouve à un niveau tel qu’il a fallu, l’an dernier, mettre en œuvre un plan d’urgence de 30 M€ en fin d’année pour satisfaire en partie les besoins les plus basiques, comme le chauffage. Comment aller plus loin dans les économies de fonctionnement, quand la hausse de la TVA n’est pas compensée et que les coûts de l’énergie et des fluides représentent 40% des dépenses des bases de défense ? Comment aller plus loin lorsque la carte des unités à regrouper ou à dissoudre n’est communiquée qu’année après année ?

 

S’agissant de la préparation opérationnelle, nous avons accepté en construisant la LPM un niveau d’entraînement déjà dégradé, 15 à 20% sous les standards fixés par l’OTAN. C’est un minimum, dans un contexte d’engagement opérationnel soutenu. Je le répète, la qualité de la préparation opérationnelle fait le succès des forces en opération et, en conséquence, garantit la liberté d’action du politique. Descendre sous le niveau visé augmenterait en outre le risque pour le combattant, en opération comme à l’entraînement, et augmenterait le risque social : en période de réforme, seule l’activité opérationnelle compense les sacrifices qu’il faut consentir au quotidien. Car c’est bien un paradoxe, oui, les soldats râlent… pour faire leur métier !

 

S’agissant des équipements, enfin, nous nous situons également à un plancher. Les ressources allouées aux grands programmes ont été réduites de 40% par rapport à ce que prévoyait la LPM 09-14. Les réductions et l’étalement des commandes entraîneront un vieillissement accru des matériels qu’ils sont censés remplacer avec, dans certains cas, des réductions temporaires de capacités : véhicules terrestres de combat, hélicoptères, aviation de chasse, de transport, de ravitaillement en vol et de patrouille maritime, frégates de tous types.

Quant à l’infrastructure, avec un flux annuel de 1 Md€, elle est sous-dotée d’environ 200 M€ annuels. Je rappelle sur ce plan que la plupart de nos jeunes soldats et de nos sous-officiers habitent dans leur enceinte militaire.

 

La dissuasion, dont on dit – un peu vite – qu’elle est « sanctuarisée », est aussi concernée par ces réductions et ces décalages, avec un abattement de plus de 10% des ressources par rapport à la LPM précédente, y compris dans la simulation. Et les programmes de moindre envergure mais tout aussi importants pour la cohérence d’ensemble – ce que nous appelons les « autres opérations d’armement » – sont également concernés : - 20% en construction. Toute réduction supplémentaire conduirait à décaler encore des programmes très attendus, dont l’arrivée a déjà été repoussée au maximum, comme le programme Scorpion pour la protection des forces, le MRTT pour le ravitaillement en vol, le sous-marin Barracuda. Elle conduirait à attendre encore l’acquisition de capacités qui nous font déjà cruellement défaut en opération, comme l’ISR, pour le suivi d’une cible, ou les drones.

 

Clairement, dans la construction de la LPM, nous avons déjà accepté d’aller au bout du bout du possible ! Et nous avons déjà intégré un niveau de coopération européenne et otanienne aléatoire, sans parler des hypothèses d’exportation d’équipements particulièrement ambitieuses.

Le modèle 2025 du Livre blanc et de la LPM est le dernier repli du modèle d’armée complet et cohérent dont la France a besoin pour assumer ses responsabilités au niveau affiché dans le Livre blanc. Toute encoche budgétaire à la LPM aurait des effets directs et immédiats. Elle impliquerait ni plus, ni moins de construire un nouveau projet et d’en assumer toutes les conséquences dans les domaines opérationnel, capacitaire, économique et social. Elle impliquerait ainsi de revoir l’ambition nationale.

Ne nous trompons pas : lorsque l’on abandonne une capacité, il est très difficile voire impossible de la reconstruire dans des délais compatibles avec les menaces. Les industriels le savent bien également : c’est une question de savoir, et de savoir-faire.

Nous nous situons aujourd’hui dans un contexte de dégradation sensible du moral, soulignée dans tous les rapports internes ainsi que dans le rapport que le haut comité d’évaluation de la condition militaire, autorité indépendante, vient de remettre au Président de la République. Ce moral est changeant, parfois fragile, parfois variable, mais globalement à surveiller. Dans son ensemble, le personnel ressent de la lassitude, de la résignation : il traverse une crise de confiance qui, d’ailleurs, n’est pas sans lien avec celle que traverse la société en général.

C’est un sujet de préoccupation majeure pour moi : dans notre organisation avant tout humaine, le succès repose d’abord sur les forces morales. C’est un sujet sur lequel j’alerte régulièrement l’autorité politique. Avec le ministre de la défense, j’ai fait accepter par le personnel le principe de nouveaux efforts, sans équivalent, en contrepartie d’une nouvelle perspective portée par CAP 2020 : le retour à plus de cohérence entre les missions et les moyens ; une meilleure adéquation entre l’âge, le grade et les responsabilités exercées ; une amélioration des conditions de vie et de travail. A l’évidence, comme je viens de le démontrer, toute économie supplémentaire demanderait d’autres efforts, avec le risque non maîtrisé de franchir le seuil de l’acceptabilité sociale.

J’en viens à ma conclusion : ce qui est essentiel à mes yeux.

 

***

 

Ce qui me tient à cœur, au dessus de tout : tenir un discours de vérité, sans minimiser les difficultés, sans dramatiser à l’excès non plus.

 

La vérité, je le disais en introduction, c’est que nous avons de belles armées, des armées et des services aguerris et engagés. Qui, en Europe, est aujourd’hui en mesure de faire ce que nous faisons sur tous nos théâtres d’opération ? Personne. C’est un motif de fierté à partager, un appel à aller de l’avant.

La vérité, c’est que nous avons des armées transformées par presque 20 ans de réformes continues. Côté pile, elles n’ont cessé de perfectionner leurs doctrines, leurs tactiques, leurs équipements, pour être toujours au rendez-vous, toujours à la pointe. Les armées d’aujourd’hui, celles qui ont combattu en Afghanistan, en RCI, en Libye, au Sahel, en RCA ont peu de choses à voir avec celles de 1994. Leurs succès actuels sont la conséquence d’un aguerrissement continu. Cette mutation est à porter au crédit des hommes et des femmes des armées, qui ont su s’adapter avec créativité et détermination. C’est un autre motif de fierté.

Côté face, ces réformes ont été réalisées dans le cadre de ressources en constante diminution, alors que nos forces restaient très engagées en opération. Il s’en est suivi une érosion continue des conditions de vie et de travail, malgré des efforts considérables de rationalisation au sein de chaque armée et en interarmées : réduction des effectifs ; transfert ou dissolution d’unités et de bases ; création d’une chaîne interarmées du soutien ; mise en place des bases de défense, etc. Aujourd’hui, la cohérence globale de nos armées est fragilisée.

 

La vérité enfin, c’est que la LPM permet, en construction, de maintenir cette cohérence, et que nous disposons avec CAP 2020 d’un projet pour la mettre en œuvre dans des conditions difficiles, mais de façon cohérente. C’est mon ambition pour nos armées.

Deux conditions sont toutefois nécessaires.

La première est la mise à disposition effective de tous les crédits prévus en programmation, ressources budgétaires et ressources exceptionnelles. Dans la situation économique que traverse notre pays, c’est un défi. C’est un engagement collectif, derrière le ministre, avec les chefs d’état-major d’armée.

Deuxième condition :l’adhésion du personnel. J’en appelle à l’unité, au sens de l’intérêt commun, à la cohésion, à la détermination, à la combativité. J’en appelle à la responsabilité. L’adaptation est une nécessité. Elle impose de revoir nos raisonnements, nos manières de faire, nos organisations. Elle impose, dans notre monde qui change très vite, d’admettre que la stabilité est de plus en plus l’exception, et qu’il est difficile d’avoir des perspectives. Ce qui vaut dans la société civile vaut pour les armées. Cette réalité est comprise,mais elle est parfois difficile à assimiler : le personnel, mobile et dévoué par nature, aspire pourtant à une certaine stabilité et, surtout, à la reconnaissance par la Nation de son engagement et de ses efforts.

 

Vous avez été cette année des témoins actifs. Maintenant que vous vous apprêtez à quitter l’IHEDN, je vous invite à être des ambassadeurs dans votre environnement professionnel et personnel, auprès de nos compatriotes, pour leur faire connaître la nécessité d’une défense, ainsi que la qualité et les attentes de celles et ceux qui ont choisi de s’y consacrer sous les armes. La défense est un héritage de la Patrie. Elle ne vaut que par la volonté de la Nation.

Je compte sur vous !

Je vous remercie.

 

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22 juin 2014 7 22 /06 /juin /2014 11:45
Sangaris : journée de désarmement volontaire à Bangui

 

19/06/2014 Sources : EMA

 

Le 8 juin 2014, pour marquer sa volonté de restaurer l’autorité de l’Etat centrafricain et en application des mesures de confiance, la chef d’état de transition (CET), Madame Catherine Samba-Panza, a appelé la population à déposer ses armes en circulation dans les mairies d'arrondissements de Bangui.

 

Sécurisés par les forces de sécurité intérieures et la MISCA, des points de collecte ont été installés dans tous les arrondissements de Bangui. La force Sangaris, renforcée par un groupe EOD (explosive Ordnance Disposal) finlandais de l’EUFOR, a appuyé cette opération en effectuant la récupération finale de l’armement. Cette action conjointe a démontré la bonne coordination entre l’ensemble des acteurs sécuritaires centrafricains et la communauté internationale, agissant pour le rétablissement d’un niveau de sécurité minimal.

 

A l’issue de la journée, les forces internationales ont acheminé une centaine de grenades anti-personnel, un stock important de munitions de RPG et des milliers de cartouches. La collecte s’est déroulée sans incident et l’ensemble de l’armement saisi a été entreposé sur le site de M’Poko en attendant l’inventaire et le rapport d’expertise des spécialistes des Nations Unies.

 

Environ 2000 militaires français sont actuellement déployés dans l’opération Sangaris, aux côtés des 5800 hommes de la MISCA. Lancée le 5 décembre 2013 par le Président de la République, l’opération Sangaris vise à rétablir une sécurité minimale en République Centrafricaine et à faciliter la montée en puissance de la MISCA, ainsi que son déploiement opérationnel.

Sangaris : journée de désarmement volontaire à BanguiSangaris : journée de désarmement volontaire à Bangui
Sangaris : journée de désarmement volontaire à Bangui
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21 juin 2014 6 21 /06 /juin /2014 11:45
Sangaris : reconnaissance d’axe avec « de Boissieu »

 

20/06/2014 Sources : EMA

 

Le 7 Juin 2014, une section du 3erégiment parachutiste d’infanterie de marine (3eRPIMa) du groupement tactique interarmes (GTIA) « de Boissieu » s’est engagée en reconnaissance d’axe depuis la base opérationnelle avancée (BOA) de Bouar vers la localité de Dongé, à une dizaine de kilomètres au sud.

 

Le GTIA « de Boissieu » est rapidement tombé sur une barrière tenue par des hommes armés. Ces derniers ont pris la fuite à l’arrivée des soldats de la force Sangaris. Les hommes du GTIA « de Boissieu » ont saisi des fusils et des armes blanches et ont démonté les check-points. Poursuivant leur progression vers Bessan, situé 20km plus loin, ils en ont démonté d’autres sans rencontrer de résistance.

 

L’accueil de la population a favorisé l’action de la force et les entretiens avec les différentes autorités locales ont permis au chef de section d’avoir une vision claire de sa zone d’action. Ce dernier a expliqué aux chefs de village la raison de la présence de la force Sangaris et l’intérêt de l’application des mesures de confiance. Les villageois ont été rassurés et les points de contrôle mis en place ont été favorablement perçus.

 

Les « paras » du 3eRPIMa ont rétabli la libre circulation des personnes et des biens ainsi que le retour à la normalité. En fin de journée, les conditions météorologiques devenant difficiles, la section s’est réarticulée et a repris sa progression vers Bouar, tout en restant vigilante.

 

Environ 2000 militaires français sont actuellement déployés dans l’opération Sangaris, aux côtés des 5800 hommes de la MISCA. Lancée le 5 décembre 2013 par le Président de la République, l’opération Sangaris vise à rétablir une sécurité minimale en République Centrafricaine et à faciliter la montée en puissance de la MISCA, ainsi que son déploiement opérationnel.

Sangaris : reconnaissance d’axe avec « de Boissieu »Sangaris : reconnaissance d’axe avec « de Boissieu »Sangaris : reconnaissance d’axe avec « de Boissieu »
Sangaris : reconnaissance d’axe avec « de Boissieu »
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20 juin 2014 5 20 /06 /juin /2014 17:45
photos EMA / ECPAD

photos EMA / ECPAD

 

19/06/2014 Sources : EMA

 

Du 15 au 18 juin 2014, suite à une action préalable de renseignement, le groupement tactique interarmes (GTIA) « de Boissieu » a engagé une partie de ses éléments dans une action au nord-ouest de la République Centrafricaine pour reconnaître une zone fragilisée par la présence avérée de groupes armés.

 

Depuis sa base opérationnelle avancée (BOA) de Bouar, le poste de commandement (PC) du GTIA « de Boissieu » a déclenché le 15 juin avant l’aube, sur un très court préavis, une opération de reconnaissance offensive au nord-ouest du pays, près de la frontière tchadienne. L’opération a été menée par des éléments positionnés à Bossangoa, 250km plus au nord, sur ERC-90 Sagaie.

 

L’objectif pour la force Sangaris était de mettre fin aux agissements de milices armées dans la région, de prévenir toute exaction et de rassurer les populations. Progressant en direction de Boguila et appuyé par des moyens aéromobiles, le détachement a atteint la localité de Nana Bakassa après une longue progression sur des pistes difficiles. Après renseignement auprès des autorités locales rencontrées dans les villages, l'effort a été porté sur les localités de Kouki puis de Bodjobo, toujours plus au nord.

 

Après la fouille du dernier village, vidé de sa population qui s’était réfugiée en brousse, la force a procédé au désarmement de « miliciens » surpris par la rapidité de la manœuvre. Leurs armes ont été saisies et les soldats français ont poursuivi les investigations dans la localité en maintenant une posture de contrôle de zone.

 

Déclenchée sur renseignement, cette opération de plusieurs jours a permis de contraindre un groupe armé qui menaçait la population. Grâce à la rapidité de sa manœuvre, la force Sangaris a montré aux populations isolées sa détermination à lutter contre les zones de non droit.

 

Environ 2000 militaires français sont actuellement déployés dans l’opération Sangaris, aux côtés des 5800 hommes de la MISCA. Lancée le 5 décembre 2013 par le Président de la République, l’opération Sangaris vise à rétablir une sécurité minimale en République Centrafricaine et à faciliter la montée en puissance de la MISCA, ainsi que son déploiement opérationnel.

Sangaris : reconnaissance offensive au nord-ouest de la RCASangaris : reconnaissance offensive au nord-ouest de la RCA
Sangaris : reconnaissance offensive au nord-ouest de la RCASangaris : reconnaissance offensive au nord-ouest de la RCA
Sangaris : reconnaissance offensive au nord-ouest de la RCASangaris : reconnaissance offensive au nord-ouest de la RCA
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20 juin 2014 5 20 /06 /juin /2014 12:45
Sangaris : point de situation du 19 juin 2014



20/06/2014 Sources : EMA

 

Point sur les opérations de la force Sangaris, engagée en République centrafricaine, du 12 au 18 juin 2014.

 

Les effectifs de la force Sangaris sont de l’ordre de 2 000 soldats.

Le 13 juin 2014, au terme de quatre mois de missions, le groupement tactique interarmes (GTIA) « Savoie» a été relevé par le GTIA « Acier ». Commandé par le colonel Didier Leurs, chef de corps du 16ebataillon de chasseurs, le GTIA « Acier » est composé de l’état-major tactique et de trois compagnies de combat, dont une provenant du 7ebataillon de chasseurs alpins, ainsi que de renforts.

Le 17 juin, le général de brigade Eric Bellot des Minières a pris le commandement de l’opération Sangaris (COMANFOR Sangaris). Il relève le général de brigade Francisco Soriano qui a commandé les forces françaises engagées en République Centrafricaine depuis le 5 décembre 2013.

Le dispositif français en RCA est réparti sur trois zones d’action principales : la région de Bangui, l’ouest du pays entre Béloko et Bossembélé, et l’est entre Sibut et Bria.

Les effectifs d’EUFOR RCAsont désormais de 700 hommes ; ils incluent 250 militaires français. Le 15 juin 2014, l’Union européenne a déclaré la pleine capacité opérationnelle de EUFOR RCA. Peu après, cette force a pris le relai de la force Sangaris pour poursuivre, en appui de la MISCA, la sécurisation des 3eet 5earrondissements de la capitale centrafricaine. Ce transfert de responsabilité a été rendue possible grâce à l’arrivée d’un contingent géorgien au sein de EUFOR RCA. Forte de 700 hommes, la force européenne est aujourd’hui composée de plusieurs nations dont la France, l’Espagne, l’Estonie, la Finlande la Géorgie, la Lettonie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Pologne et la Roumanie. La contribution française s’élève actuellement à environ 250 hommes.

La montée en puissance et l’engagement de la force de l’Union Européenne marque une étape supplémentaire dans la prise en compte de la problématique sécuritaire centrafricaine par la communauté internationale. Cette prise en compte a été rendue possible grâce à l’engagement initial de la force Sangaris le 5 décembre dernier.

Les effectifs de la MISCA sont de 5 800 hommes.

 

A Bangui, la semaine a été calme. Elle n’a été émaillée que par quelques incidents localisés au 3e  arrondissement et à PK12. Sans dommages pour la force, la réaction face à ces actes isolés a permis de parfaire les mesures de coordination entre le GTIA « Acier », la MISCA et EUFOR-RCA.

 

Dans l’ouest, le GTIA « de Boissieu » maintien la sécurité sur l’ensemble de l’axe routier reliant le Cameroun à Bangui. Au cours de cette semaine, 421 véhicules sont entrés en Centrafrique depuis la frontière camerounaise. Parmi ces véhicules, on compte près de 350 poids lourds, dont 180 ont circulé sans avoir demandé d’escorte à la MISCA ou à Sangaris.

Au nord-ouest de sa zone, le GTIA « de Boissieu » continue à faire face à une situation plus incertaine. Cette région fait en effet l’objet de fortes rivalités intercommunautaires et la population reste sous la menace de groupes armés. Du 15 au 18 juin 2014, suite à une action préalable de renseignement, le GTIA a engagé une partie de ses éléments dans une action de reconnaissance offensive pour faire cesser tout acte de violence et réaffirmer la détermination de la force Sangaris à faire appliquer les mesures de confiance. L’opération a été menée par des éléments positionnés à Bossangoa, 250km. Ils se sont engagés dans cette mission avec l’appui de blindés légers ERC-90 Sagaie.

L’objectif pour la force Sangaris était de mettre fin aux agissements de milices armées dans la région, de prévenir toute exaction et de rassurer les populations. Progressant en direction de Boguila et appuyé par des moyens aéromobiles, le détachement a atteint la localité de Nana Bakassa après une longue progression sur des pistes difficiles. Après renseignement auprès des autorités locales rencontrées dans les villages, l'effort a été porté sur les localités de Kouki, puis de Bodjobo, toujours plus au nord. Après la fouille du dernier village, vidé de sa population qui s’était réfugiée en brousse, la force a procédé au désarmement de « miliciens » surpris par la rapidité de sa manœuvre. Cette action a été suivie par une mission de contrôle de la zone. Déclenchée sur renseignement, cette opération de plusieurs jours a permis de contraindre un groupe armé qui menaçait la population.

 

Dans l’est, le GTIA Scorpion poursuit son déploiement dans le couloir central en direction de Kaga Bandoro qu’il a atteint le 17 juin. L’important travail de concertation et de dialogue mené par Sangaris auprès des acteurs locaux permet de faire appliquer les mesures de confiance sans rencontrer de résistance. La présence de la force, à Dekoa notamment, tend à rassurer les populations qui expriment clairement leur lassitude face aux agissements des groupes armés. Le repeuplement des villages de la zone se fait à un rythme rapide. La force poursuite son action de stabilisation, combinant patrouilles et réunions avec les autorités locales.

Parallèlement à ce déploiement, le GTIA Scorpion maintient son dispositif de sécurisation entre Sibut et Bria. Bambari demeure un point d’attention particulier suite aux incidents de la semaine passée et au regain de tensions que connaît la ville.

Le 17 juin 2014, la première « promotion » du CRIL (chantier de réhabilitation et d’intégration locale), a achevé sa formation à Sibut. Les ex-combattants qui ont choisi de déposer les armes et de participer à ces chantiers ont ainsi bénéficié d’un appui pour pouvoir amorcer leur réintégration dans le tissu économique local. Des cours ont été dispensés par les soldats du GTIA, ainsi que par la MISCA, qui ont mis leurs capacités au service de ce projet. La formation professionnelle dispensée aux « stagiaires » pendant un mois porte sur l’agriculture, la mécanique mais aussi le BTP (bâtiment travaux publics). Ce projet vise à favoriser la restauration de l’Etat, appuyer la réconciliation nationale et initier une reprise de la vie économique. Il renvoie à la nécessité pour la communauté internationale de mettre en œuvre au plus vite le processus de DDR (Désarmement Démobilisation Réinsertion).

Sangaris : point de situation du 19 juin 2014
Sangaris : point de situation du 19 juin 2014Sangaris : point de situation du 19 juin 2014
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18 juin 2014 3 18 /06 /juin /2014 18:45
Sangaris : objectif Dékoa

 

18/06/2014 Sources : EMA

 

Début juin 2014, le groupement tactique interarmes (GTIA) « Scorpion » a entamé sa progression dans le couloir central de la Centrafrique à partir de la ville de Sibut à 200 km de Bangui.

 

L’objectif du colonel Despouys, commandant le GTIA « Scorpion » était, dans un premier temps, d’atteindre la localité de Dékoa, située 70km plus au nord, où de fortes tensions entre milices rebelles ont été observées.

 

Dès leur arrivée, les premiers contacts avec la population ont permis aux éléments de tête d’analyser la situation et d’articuler le dispositif. Des KLE (key leader engagement) ont rapidement été organisées avec les autorités de Dékoa pour faire comprendre l’action de Sangaris.

 

A partir du 11 juin, des habitants qui avaient fui en brousse sont revenus, et la présence des soldats français a favorisé la réouverture du marché au cœur du village. La force s’est alors engagée dans le désarmement de nombreux miliciens tout en faisant observer leur cantonnement. Convaincre les chefs rebelles anti-Balakas et ex-Séléka de l’application des mesures de confiance tend à prévenir toute dégradation de l’environnement sécuritaire. En coordination avec les responsables locaux, le dispositif a été maintenu pour assurer le contrôle des abords et des axes principaux de Dékoa.

 

La détermination clairement affichée par le GTIA « Scorpion » est accompagnée d’un souci permanent du dialogue avec l’ensemble des acteurs en vue d’établir les conditions d’un retour à la normalité.

 

Environ 2000 militaires français sont actuellement déployés dans l’opération Sangaris, aux côtés des 5800 hommes de la MISCA. Lancée le 5 décembre 2013 par le Président de la République, l’opération Sangaris vise à rétablir une sécurité minimale en République Centrafricaine et à faciliter la montée en puissance de la MISCA, ainsi que son déploiement opérationnel.

Sangaris : objectif DékoaSangaris : objectif Dékoa
Sangaris : objectif Dékoa
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18 juin 2014 3 18 /06 /juin /2014 18:45
Sangaris : avant la relève à PK12

 

18/06/2014 A. PHILIBERT - Armée de Terre

 

 Le groupement tactique interarmes (GTIA) « Savoie » est en charge d’appuyer la MISCA, de la sécurisation de Bangui, où une compagnie de la force Sangaris est déployée en permanence, au point nommé PK12.

 

Le capitaine Mickaël, commandant d’unité au 2erégiment d’infanterie de marine stationné au Mans, a passé 4 mois avec ses hommes au cœur de la capitale centrafricaine.

 

L’investissement des marsouins du 2e RIMa a permis de favoriser la reprise de la circulation et de la vie économique, la réouverture des écoles et des centres de santé au point PK12. Un point névralgique de Bangui, ouvrant sur la MSR (main supply road), empruntée par tous les convois de marchandises alimentant le plus grand marché de la capitale. Leur étroite coopération avec les forces de sécurité intérieures a également permis l’acceptation des forces internationales et le retour de la confiance au sein des communautés. Preuve en est, une diminution des actes de violence !

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18 juin 2014 3 18 /06 /juin /2014 12:45
Sangaris : le GTIA « Acier » relève le GTIA «Savoie »

 

18/06/2014 Sources : EMA

 

Le 13 juin 2014, sur le camp de M’Poko, le groupement tactique interarmes (GTIA) « Savoie» a été relevé par le GTIA « Acier ». La cérémonie, présidée par le général Soriano, fut l’occasion de mettre à l’honneur l’engagement opérationnel des hommes du GTIA « Savoie ».

 

Commandé par le colonel Cyrille Becker, le GTIA « Savoie » s’est déployé à Bangui et à Boda fin février 2014. Il était composé d’un état-major tactique, de deux compagnies d’infanterie du 13e bataillon de chasseurs alpins, d’une compagnie de combat du 2e régiment d’infanterie de marine, de renforts et de détachements de soutien.

 

Ce déploiement autour de de la capitale centrafricaine avait plusieurs objectifs : appuyer la montée en puissance et le déploiement de la MISCA et assurer, à ses côtés, un niveau minimal de sécurité au profit des populations centrafricaines.

 

Durant près de quatre mois,  le GTIA « Savoie » a mené des missions permanentes de contrôle de zones dans la capitale en faisant appliquer les mesures de confiance : opération de désarmement en étroite coopération avec les forces de sécurité intérieures, démontage de check points et actions auprès des populations. Toutes les semaines, un détachement était chargé d’escorter les convois civils de marchandises entre la sortie nord de Bangui et la localité de Boali à 70km au nord-ouest. Une compagnie était déployée au PK12, au nord, avec un poste de contrôle fixe afin de contribuer à rétablir la libre circulation des personnes et des biens. Des éléments ont également été déployé ponctuellement dans l’est du pays à Bambari et à Bria en soutien du GTIA « Scorpion ».

 

Ce sera désormais au GTIA « Acier », commandé par le colonel Didier Leurs, chef de corps du 16e bataillon de chasseurs, d’assurer cette mission. Il est composé de l’état-major tactique et de trois compagnies de combat, dont une provenant du 7e bataillon de chasseurs alpins, ainsi que de renforts.

 

Environ 2000 militaires français sont actuellement déployés dans l’opération Sangaris, aux côtés des 5800 hommes de la MISCA. Lancée le 5 décembre 2013 par le Président de la République, l’opération Sangaris vise à rétablir une sécurité minimale en République Centrafricaine et à faciliter la montée en puissance de la MISCA, ainsi que son déploiement opérationnel.

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18 juin 2014 3 18 /06 /juin /2014 09:45
photo EMA

photo EMA

 

Deux spectres hantent les interventions de maintien de la paix sur le continent africain. Le premier est le génocide rwandais de 1994, face auquel la communauté internationale a réagi, mais trop tard, par l'opération Turquoise. À cet égard, ce fut l'honneur de la France de s'interposer dans la guerre civile centrafricaine, qui menaçait de devenir à son tour un génocide.

Cependant, le second spectre est celui de la première bataille de Mogadiscio, en 1993. Deux cents hommes de l'opération Restore Hope, essentiellement américains, furent engagés dans des combats acharnés contre des miliciens somaliens trente fois plus nombreux. En mai 2014, deux mille soldats français tentent, aux côtés des forces africaines, de désarmer vingt mille rebelles de la Seleka et soixante-dix mille des anti-Balakas. Donc, en examinant lucidement les rapports de forces en présence - et même si chaque conflit possède sa logique propre -, nos troupes risquent à tout moment de subir un nouveau Mogadiscio pour avoir voulu éviter un Rwanda.

 

Suite de la tribune

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17 juin 2014 2 17 /06 /juin /2014 15:45
Sangaris : le général Bellot des Minières relève le général Soriano

 

 

17/06/2014 Sources : EMA

 

Le 17 juin 2014, le général de brigade Eric Bellot des Minières a pris le commandement de l’opération Sangaris (COMANFOR Sangaris). Il relève le général de brigade Francisco Soriano qui a commandé les forces françaises engagées en République Centrafricaine depuis le 5 décembre 2013.

 

La cérémonie de transfert d’autorité était présidée par le général de corps d’armée Clément-Bollée, commandant les forces terrestres. Elle s’est déroulée sur le camp de M’Poko en présence de nombreux invités, dont le premier ministre centrafricain et l’ambassadeur de France.

 

Depuis le mois de décembre 2013, l’action de la force Sangaris a permis de mettre fin aux exactions massives qui étaient conduites contre la population, de rétablir un niveau minimal de sécurité dans une vielle qui abrite plus du quart de la population centrafricaine, et d’accompagner la montée en puissance et surtout le déploiement de la MISCA sur le territoire.

 

Au cours de ces six premiers mois, l’action de la force s’est déroulée au travers d’un engagement de la force articulé en trois phases.

 

La première phase, en appui de la MISCA, avait pour objectif de rétablir à Bangui un niveau de sécurité minimale, afin de créer les conditions d’un retour de la vie au sein de la capitale. Cet effort a permis d’initier la reprise du fonctionnement des services publics les plus importants (hôpitaux, écoles) ainsi que de la vie économique. Aujourd’hui, tous les établissements de santé de Bangui sont opérationnels, une vingtaine de marchés et près de 75 établissements scolaires sont ouverts enfin, le trafic aérien civil sur l’aéroport de M’Poko a doublé en quatre mois.

 

La deuxième phase, a été marquée par un effort porté vers l’ouest du pays, avec pour objectif de sécuriser la route reliant le Cameroun à Bangui, un corridor économique qui constitue le véritable « poumon économique » du pays. Cette action a permis de garantir la reprise des flux, en particulier alimentaire, évitant ainsi une catastrophe humanitaire. Désormais près de 400 véhicules empruntent cet axe chaque semaine, dont la moitié sans demander d’escorte à la force Sangaris ou à la MISCA, permettant ainsi de ravitailler Bangui, où se concentre près d’un quart de la population centrafricaine.

 

La troisième phase, débutée fin mars 2013, consistait à se déployer vers l’Est, en faisant initialement effort sur l’axe reliant Bangui à Bria, au travers de missions de reconnaissance et de sécurisation visant à protéger la population et à appuyer le déploiement de la MISCA.

 

Aujourd’hui, le pilier sécuritaire a permis de mettre fin au cycle des exactions et de retrouver un niveau de sécurité minimum, bien qu’encore précaire. Il a surtout permis de mettre en place les conditions du développement des piliers politiques, économiques et judiciaires qui, seuls, permettront d’espérer une résolution dans la durée de la crise centrafricaine.

 

Ces avancées ont été rendues possibles par l’engagement déterminé des militaires français, qui a coûté la vie à trois de nos soldats et fait une dizaine de blessés.

 

En prenant le commandement de la force Sangaris, le général Bellot des Minières va prolonger cet engagement, en portant son effort sur l’établissement des conditions de déploiement de l’opération de maintien de la paix des Nations-Unies, en appui des soldats de l’Union Africaine et en étroite coordination avec ceux de l’opération EUFOR RCA.

 

Environ 2000 militaires français sont actuellement déployés dans l’opération Sangaris, aux côtés des 5800 hommes de la MISCA. Lancée le 5 décembre 2013 par le Président de la République, l’opération Sangaris vise à rétablir une sécurité minimale en République Centrafricaine et à faciliter la montée en puissance de la MISCA, ainsi que son déploiement opérationnel.

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13 juin 2014 5 13 /06 /juin /2014 12:45
Sangaris : Entraînement au franchissement d'obstacles en véhicules

 

Crédit : EMA / armée de Terre


Opération Sangaris, 10 juin 2014, à Bouar -  Entraînement au franchissement d'obstacles en véhicules.
 

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13 juin 2014 5 13 /06 /juin /2014 12:45
Sangaris : point de situation du 12 juin 2014

 

 

13/06/2014 Sources : EMA

 

Point sur les opérations de la force Sangaris, engagée en République centrafricaine, du 5 au 11 juin 2014.

 

Les effectifs de la force Sangaris sont toujours de 2000 hommes. Au  terme de quatre mois de mandat, une relève des unités est en cours. Les premiers soldats ont quitté le théâtre au début du mois de juin et sont passés par le sas de décompression à Chypre, réactivé pour faciliter leur retour. Le GTIA de Boissieu a relevé le GTIA Dragon à l’ouest du pays. Le GTIA Acier sera progressivement déployé à Bangui et Boda à partir de mi-juin, en remplacement du GTIA Savoie. Le GTIA Scorpion sera relevé dans quelques semaines et continue la sécurisation de l’est de la République Centrafricaine. Il se déploie depuis cette semaine en direction de Kaga-Bandoro, au Nord du pays. Les effectifs de la MISCA sont de 5 800 hommes. Ceux d’EUFOR RCA sont désormais de 600 hommes avec l’arrivée du contingent géorgien ; ils incluent 250 militaires français.

 

A Bangui, la force Sangaris poursuit sa mission de contrôle de zone en appui de la MISCA et des forces de sécurité intérieure centrafricaines dans les 3eet 5earrondissements. Cette semaine, la situation est restée calme dans la ville de Bangui et les indicateurs sanitaires et économiques restent stables : les établissements de santé sont toujours opérationnels (33), 75 établissements scolaires sont ouverts ainsi qu’une vingtaine de marchés.

 

Le 8 juin, la MISCA a appuyé les forces de sécurité intérieures centrafricaines dans une opération de désarmement volontaire initiée par le gouvernement de transition. EUFOR et Sangaris ont appuyé cette action en sécurisant la collecte de l’armement récolté auprès des mairies de chaque arrondissement, de Bimbo et de Begoa, et à la maison des jeunes de Fatima. Si un volume assez faible d’armement a été collecté, cette opération a cependant permis de confirmer la qualité de la coordination entre FSI, MISCA, EUFOR et Sangaris.

 

Dans l’ouest, le GTIA Dragon a été relevé le 6 juin par le GTIA de Boissieu à Bouar, en présence du général Soriano. Commandé par le colonel Armel Dirou, chef de corps du 4e régiment de chasseurs, il est composé de l’état-major et d’un peloton de ce régiment, d’une compagnie du 7ebataillon de chasseurs alpins, d’une compagnie du 3e régiment parachutiste d’infanterie de marine et d’un détachement de renfort..

 

La situation dans la région est calme en dépit d’une phase de tension au cours de la semaine entre certains camionneurs et la MISCA à la suite de l’annulation de l’escorte d’un convoi. Cette situation prouve que certains camionneurs craignent encore d’emprunter l’axe sans l’appui des forces internationales. Suite à cet incident, seuls 270 véhicules, dont 210 poids lourds, sont entrés dans le pays au cours de la semaine. Ce regain de tension vient rappeler qu’une attention permanente doit être accordée à cette zone.

 

Dans l’est subsistent des zones marquées par les affrontements. La force y trouve une situation caractérisée par une fracture communautaire et une grande attente envers Sangaris en matière de sécurité. Cette semaine, des combats ont ainsi eu lieu entre ex-seleka et anti-balakas dans le secteur de Bakala (nord-ouest de Bambari). Afin d’éviter que la situation ne s’envenime, une opération conjointe impliquant la force Sangaris, la MISCA et les forces centrafricaines a été menée au sud de Sibut. Elle a permis de désarmer des anti-balakas et de montrer à la population que les forces internationales s’opposent à tous les groupes armés susceptibles de la menacer.

 

Malgré ces tensions, des signes positifs sont observés dans la région. Une usine de sucre (SUCAF) va ainsi rouvrir à Ngakobo au sud de Bambari. Elle a été inaugurée le 5 juin en présence du COMANFOR et de l’ambassadeur de France en RCA. Alors que ce site de production avait été pillé en janvier 2013, la reprise de son activité renvoie un signal positif sur le développement du pilier économique, avec la perspective de générer 1300 emplois.

 

La semaine a également été marquée par le déploiement de la force Sangaris dans le couloir central conduisant de Sibut vers le Nord du pays. La reconnaissance de la ville de Dekoa s’est déroulée sans incident le 9 juin, grâce notamment au travail de concertation réalisé par le GTIA Scorpion en amont de son engagement. « Convaincre plutôt que de contraindre » est bien le principe qui guide l’action des forces françaises. Dans les jours à venir, la force poursuivra sa reconnaissance vers la ville de Kaga Bandoro. A terme, la réouverture de cet axe permettra de rétablir le lien entre le nord du pays et la capitale, tout en garantissant les conditions d’un déploiement futur des forces de la mission de l’ONU.

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12 juin 2014 4 12 /06 /juin /2014 16:45
Centrafrique: au moins 22 tués dans des affrontements entre groupes armés dans l'Est

 

12 juin 2014 Romandie.com (AFP)

 

Bangui - Au moins 22 personnes ont été tuées et des dizaines d'autres blessées dans des affrontements entre des ex-rebelles Séléka, à dominante musulmane, et des milices chrétiennes anti-balaka dans l'est de la Centrafrique, a-t-on appris jeudi auprès de la gendarmerie locale.

 

Au moins 22 personnes ont été tuées et plus d'une trentaine d'autres blessées dans des affrontements qui ont éclaté lundi et mardi derniers dans le village de Liwa, à 10 km de Bambari (est), a affirmé à l'AFP une source au sein de la gendarmerie locale ayant requis l'anonymat.

 

Ces violences opposaient des ex-Séléka appuyés par des peuls armés et des anti-balaka, a précisé la même source.

 

On dénombre aussi 127 maisons d'habitation incendiées par les ex-Séléka et peuls armés. D'autres personnes ont été enlevées et conduites à Bambari par ces derniers, qui ont exécuté publiquement mardi deux hommes, a précisé la source.

 

A Paris, le ministère français de la Défense a également fait état jeudi de combats entre ex-Séléka et anti-balaka dans les environs de Bambari les 6 et 10 juin.

 

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12 juin 2014 4 12 /06 /juin /2014 11:45
Sangaris : le GTIA « de Boissieu » relève le GTIA « Dragon »

 

11/06/2014 Sources : EMA

 

Le 6 juin 2014, sur la base opérationnelle de Bouar, le groupement tactique interarmes (GTIA) « Dragon » a été relevé par le GTIA « de Boissieu ». La cérémonie, présidée par le général Soriano, fut l’occasion de mettre à l’honneur l’engagement opérationnel des hommes du GTIA « Dragon ».

 

Commandé par le colonel Damien Wallaert, le GTIA « Dragon », s’est déployé dans l’ouest de la RCA à partir du mois de mars 2014, sur la main supply road (MSR), axe logistique principal reliant Bangui au Cameroun. Il était composé de l’état-major et des pelotons du 12e régiment de cuirassiers, de sections du régiment de marche du Tchad, d’une compagnie du 3e régiment parachutiste de marine et d’un détachement de renfort.

 

Ce déploiement dans l’ouest de la RCA avait plusieurs objectifs : appuyer la montée en puissance et le déploiement de la MISCA, assurer à ses côtés un niveau de sécurité minimal au profit des populations centrafricaines, mais aussi permettre la reprise des échanges commerciaux entre Bangui et le Cameroun.

 

Le « GTIA Dragon » s’est impliqué avec impartialité dans la réalisation des missions qui lui ont été confiées : escorte de nombreux convois, essentiels pour l’économie centrafricaine, patrouilles dans les villes et les villages les plus reculés de l’ouest du pays, aide à la population, etc. Les hommes du colonel Wallaert se sont particulièrement distingués par leur détermination début mai 2014 dans la localité de Boguila, lorsqu’ils ont été violemment pris à partie par un groupe armé particulièrement agressif qu’ils ont stoppé.

 

Parallèlement, leurs bons contacts avec les nombreux acteurs locaux, essentiels pour faire accepter le sens de leur mission par l’ensemble de la population ont permis au colonel Wallaert et ses hommes de rayonner dans une AOR (area of responsibility) étendue et variée et de rétablir un niveau minimum de sécurité en rétablissant les flux économiques nécessaires à la reconquête de la stabilité.

 

Malgré les progrès sécuritaires indéniables dans cette région en l’espace de trois mois, la situation reste fragile et nécessite la poursuite de l’action des forces internationales pour être stabilisée.

 

Ce sera désormais au GTIA « de Boissieu», commandé par le colonel Armel Dirou, chef de corps du 4e régiment de chasseurs, d’assurer cette mission. Il est composé de l’état-major et d’un peloton de ce régiment, d’une compagnie du 7e bataillon de chasseurs alpins, d’une compagnie du 3e régiment parachutiste d’infanterie de marine et d’un détachement de renfort.

 

Environ 2000 militaires français sont actuellement déployés dans l’opération Sangaris, aux côtés des 5800 hommes de la MISCA. Lancée le 5 décembre 2013 par le Président de la République, l’opération Sangaris vise à rétablir une sécurité minimale en République Centrafricaine et à faciliter la montée en puissance de la MISCA, ainsi que son déploiement opérationnel.

Sangaris : le GTIA « de Boissieu » relève le GTIA « Dragon »Sangaris : le GTIA « de Boissieu » relève le GTIA « Dragon »
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12 juin 2014 4 12 /06 /juin /2014 11:45
Sangaris : transfert d’autorité du sous-groupement aéromobile

 

11/06/2014 Sources : EMA

 

Le 9 juin 2014, sur le camp de M’Poko à Bangui, s’est déroulé le transfert d’autorité du sous-groupement aéromobile (SGAM) de l’opération Sangaris.

 

Au cours de la cérémonie, le général Soriano, commandant de la force Sangaris, a tenu à souligner l’engagement sans faille du SGAM dans un environnement opérationnel complexe et des conditions climatiques rudes pour les hommes et leurs machines.

 

Composé de six hélicoptères de manœuvres Puma et de quatre Gazelle, le SGAM a effectué plus de 900 heures de vol et environ 450 missions au cours de ses quatre mois d’engagement.

 

Opérations d’appui lors du déploiement d’un groupement tactique interarmes (GTIA), missions de reconnaissances dans la profondeur, ou encore évacuations sanitaires, le SGAM a aussi été déployé pour soutenir les unités pendant les opérations, permettant ainsi de maintenir leurs capacités. Les pilotes et les « maintenanciers », mais aussi le module IMEX (immediate extraction) du nouveau mandat ont d’ores et déjà pris en compte le cadre espace-temps de leur engagement sur un vaste théâtre des opérations.

 

2 hélicoptères Fennec de l’armée de l’Air complètent ce dispositif pour réaliser des missions de reconnaissance et d’observation.

 

Environ 2000 militaires français sont actuellement déployés dans l’opération Sangaris, aux côtés des 5800 hommes de la MISCA. Lancée le 5 décembre 2013 par le Président de la République, l’opération Sangaris vise à rétablir une sécurité minimale en République Centrafricaine et à faciliter la montée en puissance de la MISCA, ainsi que son déploiement opérationnel.

Sangaris : transfert d’autorité du sous-groupement aéromobile
Sangaris : transfert d’autorité du sous-groupement aéromobile
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10 juin 2014 2 10 /06 /juin /2014 12:45
Sangaris: point de situation du 5 juin 2014

 

06/06/2014 Sources : EMA

 

Point sur les opérations de la force Sangaris, engagée en République centrafricaine, du 28 au 4 juin 2014.

 

La force Sangaris est déployée à Bangui et Boda avec le GTIA Savoie, de Béloko à Bossembélé avec le GTIA Dragon le long de la MSR (main supply road), et dans l’Est, de Sibut à Bria avec le GTIA Scorpion.

 

Les effectifs de la force Sangaris sont toujours de 2000 hommes et le maintien de la force à ce niveau a été décidé par le Conseil de Défense du 2 juin 2014, jusqu’à la montée en puissance de la MINUSCA. La relève de la force a débuté ; elle durera plusieurs semaines. En quittant la RCA, les soldats passeront, avant  leur retour en famille, par un sas de décompression à Chypre. Cette structure a été réactivée après une période de mise en sommeil. Ce sas permettra une rupture entre la vie opérationnelle sur le théâtre centrafricain et celle à laquelle tout à chacun est habitué en France. Il s’agit de permettre aux soldats de décompresser et ainsi de faciliter leur retour.

 

A Bangui, dans la soirée du mercredi 28 mai, une attaque dans la zone chrétienne de Notre-Dame de Fatima a abouti à une période de tensions avec des manifestations, des attroupements et des barrages. Durant ces manifestations, la force a opéré un maillage sur l’ensemble de la capitale en soutien de la MISCA. La force Sangaris a participé au démontage des barrages et permis le rétablissement de la circulation dans la capitale dès le samedi 31 mai. Aujourd’hui, la situation est calme à Bangui. Ces évènements ont confirmé l’instrumentalisation des mouvements de foule à des fins politiques, comme le confirme l’orientation sans ambiguïté des revendications de certains des manifestants. Malgré ces dernières tensions, l’activité économique de la ville se poursuit : tous les établissements de santé sont toujours opérationnels, ainsi que 75 établissements scolaires et une vingtaine de marchés.

 

Dans l’ouest, le GTIA Dragon continue la sécurisation de la main supply road(MSR). Les soldats effectuent des patrouilles quotidiennes en appui de la MISCA, contribuant à rassurer les populations sur la MSR comme sur les axes secondaires. Une opération de fouille d’opportunité avec les forces de sécurité intérieures (FSI) de Bouar a été conduite le 1erjuin. Cette opération constitue un indicateur encourageant en termes de coopération entre les FSI et les forces internationales, et confirme l’implication des forces locales de sécurité dans la stabilisation des relations intercommunautaires. Cette semaine, environ 380 véhicules, dont 300 poids lourds, sont entrés dans le pays. Près de la moitié d’entre eux n’ont pas demandé d’escorte par la MISCA ou Sangaris.

Dans l’Est, plus particulièrement à Bambari, des lignes de fractures sont apparues entre certains acteurs de l’ex-Séléka. La force Sangaris doit faire face à des réalités très mouvantes. Au lendemain d’une visite officielle d’autorités centrafricaines et de la communauté internationales, des mouvements de foule ont été organisés par certains groupes partisans d’une ligne dure, avec pour objectif évident de provoquer les militaires français. Cette manœuvre ayant échoué, la force a été attaquée le samedi 24 mai par un groupe d’une vingtaine d’extrémistes ce qui a nécessité une réponse ferme et sans ambiguïté de la part des éléments du GTIA (groupement tactique interarmes) Scorpion. La situation est depuis redevenue calme.

 

Ces événements, comme ceux de Bangui, montrent que nous avons atteint un « palier sécuritaire » qui nécessite désormais de développer les piliers politique, économique et judiciaire. Le développement de ces piliers permettra seul d’envisager le lancement du processus de  « désarmement, démobilisation et réinsertion » (DDR). En attendant de pouvoir conduire un tel processus, la force Sangaris s’est engagée, depuis le 15 mai, dans une expérimentation à plus petite échelle. A Sibut, Bria et bientôt à Bambari, elle a lancé des chantiers de réhabilitation et d’intégration locale (CRIL). Ils permettent à de jeunes ex-combattants de déposer les armes et d’envisager une réinsertion dans le tissu socio-économique local, en acquérant des compétences professionnelles (premiers soins, maçonnerie, menuiserie, mécanique, électricité, etc.). La MISCA a rejoint cette initiative en assurant des formations aux côtés de formateurs locaux appuyés par Sangaris. Les autorités locales, comme les ONG semblent également prêtes à relever ce nouveau défi.

Sangaris: point de situation du 5 juin 2014Sangaris: point de situation du 5 juin 2014Sangaris: point de situation du 5 juin 2014
Sangaris: point de situation du 5 juin 2014Sangaris: point de situation du 5 juin 2014Sangaris: point de situation du 5 juin 2014
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10 juin 2014 2 10 /06 /juin /2014 11:45
Sangaris : remise en état du pont d’Haoussa à Bouar

 

06/06/2014 Sources : EMA

 

Le groupement tactique interarmes (GTIA) « Dragon », déployé dans l’ouest de la Centrafrique depuis la fin du mois de février 2014, maintient la sécurité le long de la main supply road (MSR) qui relie le camp à Bangui. Il contribue ainsi, en appui de la MISCA, à la libre circulation des personnes et des biens sur cet axe stratégique.

 

Le 25 mai 2014, à Bouar, dans le quartier d'Haoussa, le groupement tactique interarmes (GTIA) « Dragon » a remis en état un pont sur la rivière qui traverse la localité. Suite aux intempéries, la fabrication sommaire en bois, fragilisée, ne permettait plus les passages des véhicules lourds, comme les camions transportant des marchandises et les engins de la force.

 

Après avoir étudié les portances et les matériaux nécessaires, les éléments du GTIA « Dragon » ont travaillé pendant une matinée. Leurs efforts ont eu pour effet de permettre à nouveau le passage sécurisé des habitants, des convois de marchandises et des véhicules de la force. L'efficacité du GTIA « Dragon » au profit des habitants de Bouar qui empruntent régulièrement cet itinéraire a été saluée. Ce point de passage vital est également important pour les soldats de la force Sangaris qui sont amenés à se déployer rapidement dans ce quartier de la ville.

 

Environ 2000 militaires français sont actuellement déployés dans l’opération Sangaris, aux côtés des 5800 hommes de la MISCA. Lancée le 5 décembre 2013 par le Président de la République, l’opération Sangaris vise à rétablir une sécurité minimale en République Centrafricaine et à faciliter la montée en puissance de la MISCA, ainsi que son déploiement opérationnel.

Sangaris : remise en état du pont d’Haoussa à BouarSangaris : remise en état du pont d’Haoussa à BouarSangaris : remise en état du pont d’Haoussa à Bouar
Sangaris : remise en état du pont d’Haoussa à BouarSangaris : remise en état du pont d’Haoussa à Bouar
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10 juin 2014 2 10 /06 /juin /2014 09:45
Sangaris : les gendarmes intègrent l’EUFOR RCA

 

06/06/2014 Sources : EMA

 

Le 26 mai 2014, le détachement de gendarmerie engagé en République Centrafricaine dans le cadre de l’opération Sangaris a rejoint l’EUFOR / RCA. Le transfert d’autorité s’est déroulé sur le camp de M’Poko, sous l’autorité du général Soriano, commandant la force Sangaris et du général Lion, commandant l’EUFOR.

 

Déployé le 27 mars 2014 à Bangui, le détachement de gendarmerie (DETGEND) était initialement engagé avec les soldats de la force Sangaris. Ensemble, ils ont mené différentes missions de contrôle de zone et d’accompagnement des gendarmes centrafricains à Bangui et à Bria. Les gendarmes ont aussi apporté un appui technique en police judiciaire auprès de la MISCA à Bouar.

 

Sous les ordres du colonel Massiot, commandant les deux pelotons français issus du groupement de gendarmerie mobile de Satory, le DETGEND EUFOR est aussi composé d’une cellule de renseignement et d’investigation criminelle, auxquelles s’ajoutent un peloton de la garde civile espagnole Guardia civilet un peloton de gendarmes militaires polonais. Cette centaine d’hommes qui forme une integrated police unitsera en mesure d’intervenir au profit de la population.

 

Grâce à leurs compétences tactiques et leur expertise technique, les gendarmes de l’EUFOR RCA soutiennent la montée en puissance des forces de sécurité centrafricaines dans leur zone d’action à Bangui, en particulier dans les 3eet 5earrondissements. Ils appuient les gendarmes centrafricains pour le rétablissement de l’ordre. La force de gendarmerie européenne poursuit le contrôle de zone et agit également en appui de la police technique judiciaire locale (aide à la gestion des scènes de crime, prise d’empreintes, etc.)

 

Environ 2000 militaires français sont actuellement déployés dans l’opération Sangaris, aux côtés des 5800 hommes de la MISCA. Lancée le 5 décembre 2013 par le Président de la République, l’opération Sangaris vise à rétablir une sécurité minimale en République Centrafricaine et à faciliter la montée en puissance de la MISCA, ainsi que son déploiement opérationnel.

Sangaris : les gendarmes intègrent l’EUFOR RCA
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5 juin 2014 4 05 /06 /juin /2014 06:56
carte-des-operations-mars-2014 source MinDefFR

carte-des-operations-mars-2014 source MinDefFR

Entre la dotation en LFI et le montant final du surcoûts des OPEX sur la période 2007-2013, il y a un écart moyen de 406,6 millions d'euros

 

03/06/2014 Michel Cabirol – LaTribune.fr

 

La Tribune vous propose une série sur les fragilités de la construction du budget de la défense. Deuxième volet de cette série : la bombe des surcoûts des opérations extérieures (OPEX). La Cour des Comptes regrette la sous-budgétisation récurrente de la provision en loi de finances initiale dédiée aux OPEX.


 

Qui aurait pensé que François Hollande lancerait deux opérations d'envergure, l'une au Mali, l'autre au Centrafrique à son arrivée à l'Elysée ? Personne. Au contraire, la nouvelle majorité souhaitait réduire la voilure des opérations extérieures (OPEX) et surtout le volume des effectifs engagés, en se désengageant d'Afghanistan, notamment, et en réduisant le dispositif français au Liban. "Le ministère indique que la LPM est construite sur l'hypothèse d'un désengagement des théâtres extérieurs et que le modèle d'armée a été ajusté en conséquence", a souligné la Cour des comptes dans son analyse sur l'exécution du budget 2013 du ministère de la Défense.

Mais, finalement, le déclenchement de l'intervention au Mali (Serval) le 11 janvier 2013, puis celui en Centrafrique (Sangaris) le 5 décembe 2013 a complètement changé  la donne. Résultat en 2013, les surcoûts des OPEX se sont envolés et ont coûté à la France 1,25 milliard d'euros, dont 650 millions pour Serval et 27 millions pour Sangaris. Soit un dépassement de 570 millions par rapport à la provision de 630 millions d'euros inscrite dans la loi de finances initiales (LFI) en tenant compte des remboursements de pays tiers et organismes internationaux (49 millions).

 

Fort dépassement en 2014

"L'exercice 2014 devrait être marqué par un fort dépassement de la prévision, a estimé la Cour des comptes. Pourquoi ? "D'une part, la provision pour 2014 a été assez fortement réduite à 450 millions d'euros en LFI (contre 630 millions ces trois dernières années, ndlr), ce qui réduit d'autant le financement des OPEX, déjà insuffisant depuis 10 ans. D'autre part, les dépenses d'OPEX devraient rester à un niveau élevé", a-t-elle expliqué. Le ministre de la Défense aurait déjà évoqué 750 millions d'euros de surcoûts pour 2014. Ce qui semble être sous-estimé, selon un observateur.

En mars 2014, il y avait 7.100 militaires en OPEX, dont 1.700 encore au Mali et 2.000 en Centrafrique. Les surcoûts des OPEX dépassent 850 millions d'euros depuis 2008. Ce surcoût comprend les suppléments de rémunération liés aux OPEX, l'usure supplémentaire des matériels (par rapport à un usage normal) et d'autres postes de dépenses.

 

Un écart moyen de 406 millions entre la prévision et l'exécution

"Les opérations imprévues se succèdent année après année, si bien que, au socle d'OPEX récurrentes, s'ajoute une couche relativement constante d'OPEX imprévues, a constaté. C'est pourquoi la Cour considère anormale la sous-budgétisation récurrente du surcoût OPEX". Soit un écart moyen de 406,6 millions d'euros entre la dotation en LFI et le montant final du surcoûts des OPEX sur la période 2007-2013.

Selon la Cour des comptes, "une règle de calcul basique, prenant en compte l'exécution passée sur cinq ou trois ans, aurait eu un pouvoir prédictif bien plus précis, puisque l'écart moyen sur la période 2008-2013 aurait été abaissé à respectivement 31 % et 25 %. Pour l'exercice 2013, cette règle aurait abouti à une prévision autour de 950 millions d'euros, soit un écart à l'exécution de l'ordre de 30 % (au lieu de 100 % avec le système de la provision constante)".

 

Qui finance le surcoût des OPEX ?

Conformément à l'article 4 de la loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019, les surcoûts non couverts par la dotation OPEX de la loi de finances initiale (LFI) et les remboursements des organisations internationales font l'objet d'un financement interministériel. Ainsi,  ce surcoût est donc supporté par toutes les missions du budget général. Comme la quote-part de chaque mission est proportionnelle au poids budgétaire de la mission, le ministère de la défense finance ainsi 20 % du dépassement OPEX. Soit environ 110 millions d'euros en 2013.

"L'année 2013 a abouti à faire financer les OPEX et les dépenses de personnel par des annulations de dépenses d'investissements", a regretté la Cour des comptes. Rebelote en 2014, le ministère devra financer sa quote-part en fin d'année en loi finances rectificative (LFR). Surtout, le niveau d'OPEX est actuellement supérieur au modèle de la LPM. Dans sa réponse à la Cour des comptes, le ministère de la Défense que ce niveau "nécessiterait d'envisager une refonte à mi-vie, voire le remplacement anticipé des matériels, pour des montants bien supérieurs aux provisions OPEX de la LPM". La Cour est donc "préoccupée par les conséquences sur le potentiel des armées, et le caractère non soutenable de ce fait, de niveaux d'OPEX qui seraient sensiblement supérieurs à la prévision, sur 2014 et sur les années suivantes".

 

Retrouvez les premier et troisième volets :

Budget de la Défense (1/3) : la bombe des recettes exceptionnelles

Budget de la Défense (3/3) : la bombe des économies sur la masse salariale

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3 juin 2014 2 03 /06 /juin /2014 11:45
Le CEMA à la rencontre du GTIA Scorpion à Bambari (Est de la Centrafrique)

 

29/05/2014 Sources : EMA

 

Le 27 mai 2014, lors de sa visite officielle en Centrafrique, le général d’armée de Villiers, chef d’état-major des armées, s’est rendu à Bambari, à l’est de la République Centrafricaine, où est engagé le groupement tactique interarmes (GTIA) Scorpion.

 

Après le violent accrochage qui a opposé la force Sangaris à des éléments radicaux de l’ex-Séléka, le 24 mai à Bambari, le CEMA a décidé de se rendre sur cette zone de tension pour y conforter l’engagement des soldats du GTIA Scorpion.

 

Accueilli par le colonel Jean-Bruno Despouys, chef de corps du GTIA Scorpion, il a bénéficié d’un point de situation tactique qui lui a permis de mieux appréhender la complexité des rapports de force locaux. A cette occasion, il a mesuré l’extrême réactivité du dispositif, qui permet d’alterner détermination face aux éléments radicaux et dialogue dans la mise en œuvre des mesures de confiance. Sans ne jamais rien concéder face à la violence, l’objectif de Scorpion lui est clairement apparu comme: « convaincre plutôt que contraindre ».

 

Très vite après ce point de situation, le CEMA s’est porté à la rencontre des soldats qui sont déployés dans cette région depuis la fin du mois de mars 2014. Lors des différents échanges qu’il a provoqués, il a pu mesurer d’une part leurs difficultés, faites parfois de contraintes matérielles évidentes, mais surtout  leur détermination et la faculté d’adaptation dont ils font preuve face à des situations mouvantes et souvent délicates. Avant d’embarquer dans un avion CASA à destination de Bangui, il leur a rendu un hommage appuyé en leur disant combien « leur maîtrise de la force et leur professionnalisme » font honneur aux armées et au pays tout entier.

 

Lors de ce déplacement à plus de 400km de Bangui, le CEMA a également souligné l’immense effort logistique accompli par la force pour lui permettre de contrôler cette zone reculée avant l’arrivée de la saison des pluies. L’exécution de ce déploiement, en à peine deux mois, constitue un exploit en réponse à l’objectif qu’il avait fixé au général Soriano lors de sa dernière visite.

 

Environ 2000 militaires français sont actuellement déployés dans l’opération Sangaris, aux côtés des 5800 hommes de la MISCA. Lancée le 5 décembre 2013 par le Président de la République, l’opération Sangaris vise à rétablir une sécurité minimale en République Centrafricaine et à faciliter la montée en puissance de la MISCA, ainsi que son déploiement opérationnel.

Le CEMA à la rencontre du GTIA Scorpion à Bambari (Est de la Centrafrique)Le CEMA à la rencontre du GTIA Scorpion à Bambari (Est de la Centrafrique)
Le CEMA à la rencontre du GTIA Scorpion à Bambari (Est de la Centrafrique)Le CEMA à la rencontre du GTIA Scorpion à Bambari (Est de la Centrafrique)
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2 juin 2014 1 02 /06 /juin /2014 07:45
Sangaris : point de situation du 28 mai 2014

 

28/05/2014 Sources : EMA

 

Point sur les opérations de la force Sangaris, engagée en République centrafricaine, du 22 au 27 mai 2014.

 

La force Sangaris est déployée à Bangui et Boda avec le GTIA Savoie, dans l’Ouest, de Beloko à Bossembele avec le GTIA Dragon, et dans l’Est, de Sibut à Bria avec le GTIA Scorpion. La semaine a été marquée par la visite du général d'armée Pierre de Villiers, chef d’état-major des armées, les 26 et 27 mai.

 

A Bangui, le calme qui prévaut depuis plusieurs semaines dans la capitale demeure fragile. Quelques tensions sont en effet réapparues dans le 3èmearrondissement. Ces incidents ont nécessité une action coordonnée entre l’EUFOR-RCA et Sangaris. Cela n’a pas entaché la poursuite de la reprise économique, puisque la totalité des centres de santé sont toujours ouverts (33), 24 marchés sont actifs et les écoles continuent d’ouvrir leurs portes (79). Le 26 mai, le détachement de gendarmes français a intégré l’EUFOR-RCA.

 

Dans l’ouest, le GTIA Dragon continue d’assurer la sécurisation de la main supply road(MSR). Leurs patrouilles quotidiennes permettent d’afficher la présence de la force et de rassurer les populations. Quelques incidents isolés ont été reportés, mais ces derniers n’entravent pas la circulation sur la MSR. Cette semaine, près de 300 véhicules, dont 220 poids lourds, sont entrés dans le pays. La moitié d’entre eux n’ont pas demandé d’escorte par la MISCA ou Sangaris.

 

Dans l’est,la ville de Bambari a été le théâtre d’une épreuve de force liée au refus de l’application des mesures de confiance, les 22 et 24 mai. Les 21 et 23 mai, le GTIA Scorpion, dont le poste de commandement est installé à Bambari depuis près d’un mois, a été pris à partie par une foule instrumentalisée et par des individus armés. A son contact, les hommes du GTIA ont fait preuve d’une grande maitrise de la force, refusant d’entrer dans le piège de l’affrontement qui leur était tendu.

 

Le 24 mai, une vingtaine d’hommes à bord de trois pick-up armés ont lancé une attaque délibérée sur une position de Scorpion située à l’ouest de la ville. L’intensité des combats a nécessité de recourir à des tirs de mortier et d’un missile HOT à partir d’une Gazelle.

 

A chaque fois, Scorpion a maintenu le contact avec les autorités locales pour expliquer l’action de Sangaris et les impliquer dans la stabilisation des relations intercommunautaires. Ces évènements ont trouvé un écho à Bria, où les unités déployées ont observé un regain de tension, sans incident particulier.

Sangaris : point de situation du 28 mai 2014Sangaris : point de situation du 28 mai 2014
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