06.04.2014 Romandie.com (ats)
Des partisans du Gripen ont déjà un plan B sous la main, au cas où le peuple refuserait l'achat des avions de combat. Le président de la commission de politique de sécurité du Conseil national, Thomas Hurter (UDC/SH), souhaiterait alors acheter les avions dans le cadre du budget ordinaire des forces armées.
Le conseiller national Thomas Hurter a confirmé une information parue dans plusieurs journaux dominicaux alémaniques. "En cas de rejet par le peuple de la loi sur le fonds d'acquisition du Gripen, on pourrait payer les avions par tranches via le programme d'armement de l'armée", a-t-il déclaré.
Après décision du Parlement, le Département de la défense pourrait ainsi financer tous les quinze ans une escadrille de 12 jets. De cette façon, les vieux F5-Tiger puis les F/A-18 pourraient être remplacés par 50 ou même 70 nouveaux avions de combat, sans passer par une votation populaire. Les forces aériennes suisses disposent actuellement de 86 avions.
Un achat par tranches aurait plusieurs avantages, selon M. Hurter. L'acquisition, aujourd'hui prévue dans un délai d'environ 15 ans, pourrait être raccourcie à 5 ou 7 ans. Ce qui permettrait de s'adapter plus rapidement aux innovations technologiques.
Volonté du peuple?
Un paiement par tranches via le budget de l'armée permettrait cependant avant tout d'éviter un financement particulier, tels les 3,126 milliards du fonds Gripen, et ainsi d'esquiver une votation populaire.
Le Parlement avait soumis la loi sur le fonds d'acquisition du Gripen au référendum facultatif, afin que le souverain puisse s'exprimer. Le référendum lancé par la gauche et les Verts a abouti, et les citoyens voteront sur l'achat des 22 avions suédois le 18 mai prochain.
L'UDC, parti de Thomas Hurter, insiste toujours sur le respect strict de la volonté du peuple. Selon M. Hurter, sa proposition respecte toutefois la volonté du peuple, car ce dernier s'est maintes fois prononcé en votation pour une armée et des forces aériennes fortes.
"Ce n'est en outre pas au peuple de se prononcer sur l'équipement de l'armée", a déclaré M. Hurter.