Les unités du groupe aéronaval français ont conduit avec les forces armées saoudiennes des patrouilles communes puis les manœuvres opérationnelles « White Shark ». photo Marine nationale
3 Mars 2015 Source : Marine Nationale
Le groupe aéronaval (GAN) constitué en Task Force 473 (TF 473) autour du porte-avions Charles de Gaulle a largué les amarres le 13 janvier dernier afin d’entamer un nouveau déploiement opérationnel en océan Indien. La mission Arromanches a pour objet le pré-positionnement du GAN dans une zone d’intérêt stratégique, couvrant notamment les façades maritimes de la corne de l’Afrique et du Moyen-Orient. Cette mission permettra en fonction des évolutions de la crise au Levant, de contribuer de façon majeure à l’action de la coalition luttant contre le groupe terroriste Daech.
Des opportunités pour agir
Les premières semaines de déploiement du GAN ont été marquées par l’intégration à la SNMG2[1], force permanente de l’OTAN déployée en Méditerranée, et par des patrouilles menées au plus proche des zones de crise de la Méditerranée occidentale au golfe d’Aden, puis dans le golfe Arabo-Persique.
Depuis qu’il a appareillé, le GAN a participé à des manœuvres conjointes dans un cadre multinational et interallié, ainsi qu’à des manœuvres bilatérales avec les pays de la région. Durant plusieurs jours, la TF 473 a coordonné l’action d’une force aéronavale imposante, qui a contribué à la surveillance et à la sécurisation des espaces maritimes, de la Méditerranée occidentale au canal de Suez.
Entré en mer Rouge début février, le GAN a participé au renforcement de la connaissance du théâtre par le biais de missions de renseignement. Il a ainsi réalisé une patrouille opérationnelle dans le golfe d’Aden permettant de contribuer à la sécurisation d’une des zones les plus denses au monde en termes de trafic maritime et de menaces en mer. Les bâtiments du GAN ont également conduit d’importantes manœuvres communes avec les forces armées saoudiennes.
Le groupe aéronaval engagé en Irak
Dans le golfe Arabo-Persique, il opère aux côtés du groupe aéronaval américain, constituant autour du porte-avions Carl Vinson une « carrier battle force » au sein de la TF 50. Une nouvelle phase commence pour les marins français, placée sous le signe de la coopération étroite avec l’US Navy.
Le 23 février, à l’occasion d’un déplacement à bord du Charles de Gaulle, le ministre de la Défense a annoncé aux 2 600 marins de la TF 473 leur intégration à l’opération Chammal. Cet engagement opérationnel en Irak marque la détermination de la France à prendre toute sa part dans la lutte contre Daech et à peser dans la coalition ; notre pays étant le seul avec les Etats-Unis à mettre en œuvre un groupe aéronaval dans cette guerre contre le terrorisme. « Déployer le groupe aéronaval français n’est jamais anodin. C’est ici un signal politique fort, qui vient conforter la détermination de la France à vaincre cette barbarie que représente Daech » a souligné le ministre de la Défense.
Le GAN constitue un atout stratégique précieux : il contribue simultanément à la maîtrise des espaces aéromaritimes vitaux, à l’entretien de la capacité d’appréciation autonome de situation et à la projection de puissance. Il offre ainsi une capacité d’action graduée, adaptée aux besoins des autorités politiques.
[1] Le Standing Nato Maritime Group 2 (SNMG2) était composé à l’occasion du croiseur américain USS Vicksburg, des frégates turque Turgutreis et canadienne HMCS Fredericton et du ravitailleur allemand Spessart. La mission de cette force est d’assurer une permanence en Méditerranée afin de surveiller les navires impliqués dans des trafics liés au terrorisme international.
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