02/07 Par Les Echos
Une fusée russe Proton-M portant trois satellites pour le système de navigation Glonass a explosé mardi juste après son lancement à partir du cosmodrome russe de Baïkonour au Kazakhstan, a indiqué l'Agence spatiale russe.
Nouvel échec pour les lanceurs russes. Mardi, une fusée Proton-M qui portait trois satellites pour "Glonass" _ le rival russe du système de navigation américain GPS et de son futur équivalent européen Galileo _ a explosé mardi juste après son lancement à partir du cosmodrome russe de Baïkonour au Kazakhstan, a indiqué l'Agence spatiale russe (Roskosmos) dans un communiqué.
"Un accident est survenu lors du lancement de la fusée Proton-M depuis le cosmodrome de Baïkonour le 2 juillet. La fusée s'est écrasée sur le territoire du cosmodrome et a explosé", précise le communiqué. La fusée Proton dont le lancement a été retransmis en direct par Roskosmos et la chaîne de télévision publique Rossia 24 (voir la vidéo ci-dessous) a changé de trajectoire quelques secondes après le décollage à 02H38 GMT et a explosé environ une minute après. " Il semble que ce lancement va se solder par une catastrophe ", a commenté le présentateur de Rossia 24, juste avant que la fusée n'explose, en laissant de grandes flammes rouges monter vers le ciel.
Le ministre kazakh des Situations d'urgence, Vladimir Bojko, a déclaré que selon de premières informations, l'accident a été provoqué par la panne d'un moteur du premier étage de la fusée. L'accident "n'a fait ni victimes, ni de dégâts", mais a provoqué une "fuite de combustible" de la fusée, a indiqué pour sa part l'Agence spatiale kazakhe (Kazkosmos). Le lanceur transportait en effet 600 tonnes d'heptyle, d'amyle et de kérosène environ, selon le patron de Kazkosmos, Talgat Moussabaïev. "Un nuage de fumée provoqué par la combustion de l'heptyle s'est formé au-dessus du territoire du cosmodrome", a-t-il ajouté. Une partie du personnel de Baïkonour a été évacuée en raison de cette fuite, a déclaré à Intrefax une source au cosmodrome affirmant qu'un "nuage toxique" avait été formé au-dessus du lieu de la catastrophe.
Série d'échecs
La Russie a connu ces dernières années une série d'échecs à répétition dans ses lancements de satellites ou de véhicules-cargo vers la Station spatiale internationale (ISS). Le 7 août 2012, le lanceur Proton M avait échoué dans sa tentative de placer orbite de deux satellites de télécommunications depuis le cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan . Chute du satellite à double usage Meridian (décembre 2011), échec du lancement de la sonde Phobos Grun pour explorer Mars (novembre 2011), chute du vaisseau cargo Progress ravitaillant la Station spatiale internationale (août 2011). En décembre 2010, trois satellites Glonass lancés à partir d'une fusée Proton, fabriquée par le groupe industriel russe Krunichev., étaient retombés dans l'océan Pacifique après l'échec de leur mise en orbite, provoqué par une surcharge de carburant dans le lanceur...
Ironie de l'histoire : l'Inde a lancé mardi avec succès, depuis un pas de tir situé dans l'Etat du l'Andhra Pradesh (sud-est), le premier de ses sept satellites destinés à la création de son propre système de navigation. Le satellite a été placé en orbite une vingtaine de minutes plus tard. "Les six autres satellites seront lancés tous les six mois sur une période de 30 à 36 mois", a indiqué K. Radhakrishnan le président du Centre de recherche spatiale (Isro), basé à Bangalore. Le système indien de navigation par satellite, baptisé IRNSS (Système régional indien de navigation par satellite) devrait être complètement opérationnel à l'horizon 2015, a indiqué l'agence spatiale indienne.
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