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30 mai 2013 4 30 /05 /mai /2013 12:55
Afghanistan - poste de tir Milan Mars 2012 photo MinDef Fr

Afghanistan - poste de tir Milan Mars 2012 photo MinDef Fr

28/05/2013 Par Jean Guisnel Défense ouverte Le Point.fr

 

Le successeur du Milan est au centre d'une bataille. La France choisira-t-elle le Javelin américain, ou le MMP de MBDA, filiale d'EADS ?

 

Dans la période de relative disette budgétaire ouverte pour la défense, les industriels se battent bec et ongles pour les rares nouveautés qui s'annoncent. C'est ainsi que l'armée de terre, qui doit prochainement engager le remplacement de ses missiles antichars Milan, se voit proposer deux engins concurrents. Le premier, dit MMP (pour missile moyenne portée), est en cours de développement par l'industriel fabricant du Milan, MBDA, qui n'est autre que la filiale "missiles tactiques" d'EADS. Logiquement, si les règles classiques d'achat national étaient respectées, ce contrat de 400 millions pour la livraison des engins ne devrait pas échapper à MBDA. La partie française de cette entreprise est considérée comme un élément structurant de la BIDF (Base industrielle et de défense française). Sauf que...

 

"Sur étagère"

 

Voici quelques années, les soldats français opérant en Afghanistan avaient critiqué l'actuel Milan, qui ne possède pas la capacité "tire et oublie" qui permet au tireur de s'abriter après le départ du coup. Les Français avaient alors acheté "sur étagère" 260 missiles et 76 postes de tir proposés par le consortium américain Lockheed-Martin/Raytheon. Mais il faut maintenant passer à la suite. Après 2014, le Milan sera rangé au magasin des armes déclassées. En juin 2009, le délégué général pour l'armement Laurent Collet-Billon avait eu des mots cruels pour MBDA : "Si nous devons attendre des mois, voire des années, avec tous les ­risques liés au développement [d'une nouvelle arme], ce n'est pas possible. On peut aider notre industrie, mais pas sans répondre aux besoins."

 

Washington à la manoeuvre

 

 

Washington propose son missile antichars à l'armée française

Alors que les discussions sur la loi de programmation militaire sont bien engagées, avec le parage des budgets qui va avec, les États-Unis reviennent à la charge. Des décisions sur le futur missile antichar de l'armée française sont attendues le mois prochain lors d'un comité ministériel d'investissement, et Washington veut voir le nouveau modèle du Javelin emporter le marché, en expliquant au gouvernement français que ce programme permettrait une économie budgétaire de 100 millions d'euros. L'ambassade américaine à Paris soutient activement les industriels, faisant valoir que l'US Army entend moderniser le Javelin pour qu'il demeure en service jusqu'en 2050. Ces performances accrues porteraient notamment sur une augmentation de la portée et de la précision.

 

"Homme dans la boucle"

 

Du côté des Français, on estime que le Javelin pèche sur un point majeur : il ne peut pas être guidé jusqu'à sa cible. Cette capacité, dite "homme dans la boucle", est permise par une fibre optique qui relie le missile au poste de tir, cette méthode empêchant tout brouillage. Jusqu'à la dernière seconde, le tireur peut donc dévier l'engin de sa cible initiale, notamment pour éviter un obstacle surgi à la dernière seconde. De source proche de l'industriel américain, on fait valoir qu'une solution à ce problème est intégrée à l'offre, qui pourrait associer finalement la double capacité "tire et oublie" et "homme dans la boucle". Comment donc ? Mais tout simplement en proposant une association à MBDA, qui pourrait apporter au Javelin modernisé sa compétence en matière de filoguidage.

 

Double capacité

 

Chez MBDA, on ne commente pas. On fait par ailleurs valoir de source française bien informée que le projet de l'industriel intègre la double capacité "tire et oublie" et "homme dans la boucle", qu'il a bénéficié d'un contrat de "réduction de risques" de 20 millions d'euros, que Sagem est associé à ce programme pour le poste de tir, et que tout se passe conformément au calendrier prévu avec de possibles livraisons des premiers missiles en 2017. Au sein des gigantesques marchés industriels qui se discutent autour de la loi de programmation militaire, il s'agit d'un contrat mineur. Mais il est visiblement décisif pour les industries concernées.

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