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30 janvier 2015 5 30 /01 /janvier /2015 08:55
Budget: ce rapport secret qui étrille le montage financier de Le Drian

 

28-01-2015 par Laurent Fargues et Vincent Lamigeon – Challenges.fr

 

Les hauts fonctionnaires du ministère de la Défense et de Bercy  qualifiaient dès juillet d’"aléatoire" et "coûteux" ce projet pour combler le trou dans le budget de la Défense.

 

C’est un rapport confidentiel qui tire à boulets rouges sur la solution trouvée par le ministre Jean-Yves Le Drian pour renflouer les caisses des armées. Co-signé en juillet par la Direction générale de l’armement, le Contrôle général des armées et l’inspection des Finances, ce document, que "Challenges" a pu consulter, émet un avis "très défavorable" à tout projet de location de matériel militaire.

L’idée, qui consiste à créer des sociétés à capitaux majoritairement publics pour racheter aux armées des équipements (avions de transport, frégates, radars, etc.) et leur relouer immédiatement, a été envisagée dès le Conseil de défense du 17 juillet 2013. Elle a été confirmée par François Hollande lors de ses vœux aux armées le 14 janvier et sera discutée dans les prochains jours par les députés via un amendement à la loi Macron.

 

Tout de la potion magique

 

Sur le papier, la solution a tout de la potion magique. Elle permet au ministère de la Défense d’encaisser les 2,2 milliards d’euros qui lui manquent pour boucler son budget 2015 et de ne plus payer que des loyers étalés sur des années. Dans les faits, elle relève d’un montage "aléatoire, complexe, risqué et coûteux", selon le diagnostic commun des hauts fonctionnaires de Bercy et du ministère de la Défense. Sa réalisation serait "de nature à faire courir de grands risques financiers au ministère de la Défense sans que les objectifs soient nécessairement atteints".

A lire le rapport, rien ne justifie une telle acrobatie comptable. L’Insee et Eurostat ne seraient pas dupes et rebasculeraient les dépenses des sociétés dans le déficit public. Pis, cela engendrerait des "surcoûts substantiels", via les coûts de gestion des sociétés, l’assurance des matériels, le coût des garanties, la TVA payée sur les loyers ou les charges d’intérêts plus élevés que les emprunts d’Etat... La participation éventuelle d’actionnaires privés – industries d’armement en tête – nécessiterait de les rémunérer et "risquerait de faire perdre au ministère de la Défense la pleine maîtrise des équipements concernés".

Juridiquement, le projet est tout aussi bancal. L’article, ajouté à la hussarde dans la loi Macron, a toutes les chances d’être censuré par le Conseil constitutionnel comme un "cavalier législatif" qui n’a rien à voir avec le reste du texte. Il déroge au code de la propriété des personnes publiques, au code monétaire et financier, ainsi qu’à la loi de programmation des finances publiques…

 

De gros doutes sur la légalité des contrats exclusifs

 

Dans une note du 12 janvier, la direction des Affaires juridiques de Bercy émet en plus de gros doutes sur la légalité de contrats exclusifs entre les futures sociétés et le ministère de la Défense. "La conclusion du marché de location d’équipements militaires avec ou sans option d’achat doit en principe être précédée d’une publicité et d’une mise en concurrence", souligne la note. Au risque que des concurrents cassent les prix et coupent l’herbe sous le pied des futures sociétés ?

Les juristes de Bercy mettent aussi en garde sur le risque d’anti-constitutionnalité du projet. Celui-ci "peut susciter des interrogations de la part du Conseil constitutionnel sur la conformité du dispositif à l’objectif de valeur constitutionnelle de bon usage des deniers publics, dès lors que la location à long terme des matériels peut s’avérer moins rentable que leur utilisation en tant que propriétaire par le ministère de la Défense".

De son côté, le ministère de la Défense dément le risque de censure du Conseil constitutionnel et maintient intégralement son projet. Assisté du cabinet d’avocats Francis Lefebvre, il a d’ailleurs bien avancé sur son architecture. Deux sociétés de projet ou "SPV" (Special Purpose Vehicles), 100% publiques dans un premier temps, seraient créées : l’une rachèterait huit avions de transport A400M, l’autre trois frégates FREMM, ce qui permettrait de récolter les 2,2 milliards manquants au budget de défense.

"Nous aurions été enchantés de pouvoir compter sur des crédits budgétaires classiques, voire un nouveau plan d’investissements d’avenir, mais ces solutions ont été écartées, assure-t-on à l’hôtel de Brienne. Si Bercy ne propose pas de solution alternative, nous n’aurons pas d’autre choix que de lancer les SPV, qui doivent être opérationnelles dès l’automne".

Les grandes manœuvres budgétaires continuent.

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24 juin 2014 2 24 /06 /juin /2014 17:56
Décès du contrôleur général des armées Laurent Teisseire, ancien directeur de la DICoD (Communiqé MinDef)


24/06/2014 Ministère de la Défense

 

Laurent Teisseire, contrôleur général des armées et ancien directeur de la Délégation à l’information et à la communication de la Défense, est décédé mardi 24 juin 2014 à l’âge de 50 ans des suites d’une longue maladie.

 

Ancien élève de l’École nationale d’administration (ENA), Laurent Teisseire est chef du bureau des affaires européennes à la Délégation générale à l’armement (DGA) de 1989 à 1993.
Administrateur hors classe, il est de 1993 à 1995 conseiller pour les affaires internationales d’armement du ministre de la Défense, François Léotard. De 1995 à 2000, Laurent Teisseire est directeur des fusions/acquisitions et du développement d’Aérospatiale puis directeur des affaires Airbus à Aérospatiale Matra. Il a ensuite été secrétaire général d’Eurocopter de 2000 à 2004.
Laurent Teisseire est, de 2004 à 2007, sous-directeur à la direction des affaires juridiques du ministère de la Défense, en charge du droit international et européen.
Le 1er aout 2007, il est nommé à la Délégation à l’information et à la communication de la Défense (DICoD), dont il prend la direction et le poste de porte-parole du ministère.
Homme de consensus, à l’intelligence aiguisée, il s’est rapidement imposé comme une des figures de la communication de Défense et a fait l’unanimité auprès de ceux qui ont eu l’occasion de travailler à ses côtés.
Nommé directeur du cabinet civil et militaire de Gérard Longuet, ministre de la Défense et des Anciens combattants, le 15 octobre 2011, Laurent Teisseire se verra ensuite nommé contrôleur général des armées en mission extraordinaire.

« J’ai appris avec émotion la disparition de Laurent Teisseire, administrateur civil hors classe et contrôleur général des armées en mission extraordinaire. Laurent Teisseire a été directeur de cabinet du ministre de la Défense et des Anciens combattants Gérard Longuet, après avoir dirigé la Délégation à l’information et à la communication de la Défense.

La Défense a perdu un homme de valeur qui a prouvé ses qualités et son dévouement, malgré l’épreuve d’une longue maladie.

J’ai une pensée toute particulière pour sa famille et pour ses proches. »

Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense

« J’ai appris aujourd’hui, avec une très grande tristesse, la disparition de Laurent Teisseire à l’âge de 50 ans. Je veux saluer son engagement profond au service de la Nation, qu’il n’aura eu de cesse de servir, jusqu’à son dernier souffle, avec passion et générosité.

Tous ses amis de la DICoD s’associent à la douleur de ses proches.

Les obsèques se dérouleront dans l’intimité familiale. Un hommage lui sera rendu au point presse du ministère, le jeudi 26 juin, puis une cérémonie du souvenir sera organisée par le ministère à la rentrée de septembre. »

Pierre Bayle, directeur de la DICoD

« Les membres du corps militaire du contrôle général des armées (CGA) ont appris avec tristesse la disparition du contrôleur général des armées en mission extraordinaire Laurent Teisseire, au terme d’une longue maladie.

Ayant rejoint le CGA le 15 mai 2012, il s’était aussitôt parfaitement intégré et totalement investi dans ses nouvelles fonctions. Astreint depuis de longs mois à de fréquentes hospitalisations, il mettait à profit les rares répits que lui accordait la maladie pour poursuivre ce qui devait être sa dernière mission d’enquête, n’hésitant pas à tenir des réunions de travail à son domicile, témoignant ainsi d’un sens élevé du devoir.
Ses camarades et le personnel du CGA garderont de lui le souvenir d’un grand serviteur de l’Etat à la bonne humeur communicative, dont le séjour au sein du CGA aura marqué les mémoires et les cœurs. »

CGA Jean-Robert Rebmeister, chef du contrôle général des armées

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