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28 octobre 2013 1 28 /10 /octobre /2013 19:55
Le système de combat aérien du futur sera d'abord franco-britannique (vidéo)

24.10.2013 par Olivier Berger, grand reporter à La Voix du Nord - Défense Globale

 

La coopération franco-britannique, issue du traité de Lancaster House en 2010, trouve des prolongements intéressants en matière d'industrie. C'est le cas du missile anti-navire léger (MBDA) et du système de lutte anti-mines SLAMF (DCNS, Thales Underwater Systems et ECA).

 

 

ANL FASGW [anti-navire léger future air-to-surface guided weapon]

ANL FASGW [anti-navire léger future air-to-surface guided weapon]

Le dossier des drones de combat ou système de combat aérien futur (SCAF ou FCAS en anglais) est lui aussi en cours de décollage. Et ce tournant-là, il serait bon de ne pas le manquer...

 

" La négociation sur le sujet a bien progressé tant au niveau étatique qu'industriel ", a expliqué le 16 octobre le Délégué général à l'armement, Laurent Collet-Bignon, aux sénateurs de la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées.

Dassault et BAE Systems pour la maîtrise d'œuvre et le prototype (chacun a son démonstrateur technologique, nEUROn pour le premier, Taranis pour le second), Safran et Rolls-Royce pour la motorisation, Thales et Selex UK (transmission, radar, guerre électronique) " ont tous, dans leur domaine respectif, atteint un consensus basé sur la compétence industrielle ", a rapporté le DGA.

Il s'agit d'un drone de combat, appelé à remplir des missions de reconnaissance, de frappe et de bombardement. Pas encore de combat aérien, dirons-nous pour rassurer les aviateurs (mais bon...). Il sera furtif et quasiment autonome (décollage, vol, atterrissage). Le pilote ne devrait donc pas bénéficier d'un joystick (à la différence des Reaper) mais validera certaines phases, notamment le largage des bombes...

 

" Il faut accepter les dépendances mutuelles "

 

Un contrat de développement doit être notifié en 2014. Il concernera des travaux technologiques, de design et de simulation.

" Ce projet peut s'interpréter comme une suite du démonstrateur nEUROn avec la recherche d'une optimisation d'ensemble et d'un élargissement de la maîtrise d'œuvre à deux nations, puis une ouverture aux autres partenaires en fonction de savoir-faire ", a prolongé Laurent Collet-Bignon. " Il faut accepter les dépendances mutuelles. " Pour être tout à fait honnête, le DGA a aussitôt ajouté " mais on ne peut les avoir qu'avec des pays ayant les mêmes ambitions, comme le Royaume-Uni ".

 

 

Dassault nEuron UAV source-lefigaro-fr

Dassault nEuron UAV source-lefigaro-fr

Rappelons que nEUROn, le démonstrateur de Dassault est le fruit d'une collaboration avec Thales, Saab (Suède), Alenia (Italie, filiale de Finmeccanica), Casa (Espagne, filiale d'EADS), HAI (Grèce) et RUAG (Suisse).

Le montage industriel est hautement politique et le reste quand il s'agit de travailler avec des partenaires britanniques : " Il ne me semble pas opportun d'afficher ce sujet comme une proposition commune franco-britannique pour le futur avion de combat européen, ce qui serait le meilleur moyen de faire fuir les Britanniques. " Il faudra également attendre les prochaines élections générales britanniques, en mai 2015...

Mais le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, l'a assuré en juin lors du salon du Bourget : " Les drones de combat, à l’horizon 2030, viendront compléter, voire remplacer nos flottes d’avions de chasse. Ce rendez-vous, nous ne le manquerons pas. "

Le système de combat aérien du futur sera d'abord franco-britannique (vidéo)

Sous peine de louper un nouveau virage capital, comme celui des drones MALE (moyenne altitude longue endurance) fin 90-début 2000. Les deux premiers MQ-9 Reaper de l'Américain General Atomics, sur les douze commandés par la France, s'apprêtent d'ailleurs à atterrir à Niamey au Niger.

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25 juillet 2013 4 25 /07 /juillet /2013 14:55
Le premier vol du demonstrateur nEuron - photo Dassault Aviation

Le premier vol du demonstrateur nEuron - photo Dassault Aviation

July 25, 2013 defense-aerospace.com



SAINT-CLOUD, France --- The Board of Directors, chaired by Mr. Éric Trappier, closed yesterday the financial statements for the first half-year 2013. These consolidated condensed interim financial statements were reviewed by the Statutory Auditors who expressed an unqualified opinion.

Éric Trappier, Chairman and CEO of Dassault Aviation, stated:

“After its maiden flight, last December, nEUROn demonstrated the exceptional know-how of France and Europe, but the Public Authorities are looking overseas to purchase MALE drones.

We have to obtain the launching of a UCAS (Unmanned Combat Air Systems) program and a European MALE (Medium Altitude Long Endurance) program. (Emphasis added—Ed.)

…/…

Concerning UCAV (Unmanned Combat Air Vehicles), it should be noted that:
- the Radar Cross Section measurement campaign of the nEUROn demonstrator and the display of the aircraft at the Paris Air Show. Dassault Aviation is prime contractor of this program, with five European industrial partners;
- the pursuit of the preparatory study for the launching of an Unmanned Combat Air System (UCAS) demonstrator, in cooperation with BAE Systems.

Concerning MALE (Medium Altitude Long Endurance) UAV, we have started discussions with European industrial partners to examine the possibilities of designing and producing together a European MALE drone. A common declaration of intent was made at the opening of the Paris Air Show.


Click here for the full statement, on the Dassault Aviation website.

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3 juillet 2013 3 03 /07 /juillet /2013 14:50
Gripen equipped with the Meteor missile taking off from Vidsel for a test firing. Photo Kristofer Sjöström, FMV Vidsel Test Range

Gripen equipped with the Meteor missile taking off from Vidsel for a test firing. Photo Kristofer Sjöström, FMV Vidsel Test Range

3 juillet 2013 par DSI

 

La question de la survie des industriels européens actifs dans le domaine des avions de combat se pose depuis plus d’une vingtaine d’années maintenant et nombre d’analystes estiment que les réductions budgétaires couplées à l’accroissement du coût des matériels va condamner nombre d’entre-eux. Reste que l’avenir de l’aviation de combat n’est sans doute pas aussi clair qu’il n’y paraît.

 

Pour preuve, Saab considère toujours qu’il sera en mesure de produire des avions de combat après 2040. Au-delà du développement des Gripen E et F, à présent sanctuarisés par la Suède, il est question de développer une nouvelle évolution de l’appareil. Il serait cette fois optionnellement piloté, ce qui permettrait de réduire les coûts humains et politiques face à la densification des défenses aériennes.

 

D’un point de vue industriel, l’investissement serait relativement réduit, la plateforme en tant que telle étant considérée comme viable. Reste que ce qui n’est pour l’heure qu’un ballon d’essai lancé afin de voir les réactions du marché n’est pas sans intérêt, dès lors qu’il permettrait à l’avionneur de conserver des compétences dans le domaine des appareils pilotés, y compris la « transition au piloté à distance » effectuée.

 

 

Le premier vol du demonstrateur nEuron - photo Dassault Aviation

Le premier vol du demonstrateur nEuron - photo Dassault Aviation

Boeing, dans ses travaux pour le FA-XX, raisonne d’une manière proche, cette fois en travaillant sur des versions pilotées et pilotées à distance de son futur appareil de sixième génération : la plateforme est identique mais est déclinée en deux versions. A n’en pas douter, il y a là un réel enjeu, notamment pour Dassault : si le domaine des UCAV est convoité en tant que voie d’avenir, est-il nécessaire – et prudent – d’abandonner le secteur des appareils de combat pilotés ?

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25 juin 2013 2 25 /06 /juin /2013 07:55
Le premier vol du demonstrateur nEuron - photo Dassault Aviation 01.12.2012

Le premier vol du demonstrateur nEuron - photo Dassault Aviation 01.12.2012

19 juin 2013 Jean-Marc Moschetta - Les Experts de L'Usine / Usinenouvelle.com

 

La performance des avions de combat n'a cessé de croître depuis un siècle: motorisation, aérodynamique, commandes de vol, systèmes de navigation, systèmes d'armes, etc. Mais dans cette course effrénée, la présence de l'homme à bord représente le dernier obstacle à de plus grandes performances et le maillon faible du système. Les drones tactiques sont-ils le futur de l'aviation de combat ?

 

Face à des robots aériens qui se joueront des facteurs de charge et réduiront le temps de réaction et de décision en deçà des possibilités physiologiques de l'homme, les avions de combat conventionnels risquent de devenir dépassés voire impuissants.

 

Certes, en moins de 20 ans, les avions de combat actuels dits de quatrième génération ont considérablement évolué sur le plan technologique et le coût de développement de ces systèmes d’armes correspond aux nombreuses capacités nouvelles qui ont été intégrées dans les avions.

 

Pilote sous contrôle de la machine

 

Mais certains nouveaux systèmes de vol indiquent qu’il s’agit désormais non seulement d’aider le pilote humain à opérer l’avion comme il le devrait mais aussi à encadrer plus sévèrement ses décisions lorsque celles-ci mettent en danger le succès de la mission.

 

C’est le cas du système de reprise en main par le calculateur embarqué en cas de désorientation du pilote humain ou du système automatique de secours à basse vitesse (Automatic Low-Speed Recovery System) qui empêche le pilote de sortir de son enveloppe de vol en combat à basse vitesse et basse altitude.

 

La question de l’utilité de l’humain

 

Ces nouveaux systèmes de vol viennent s’ajouter à la (déjà) longue liste des équipements destinés à protéger le pilote et à assurer sa survie à bord : blindages, siège éjectable, approvisionnement en oxygène, climatisation, etc.

 

Dans la conception de nouveaux systèmes de combat, la question se pose désormais de savoir si un pilote humain à bord est encore nécessaire, voire même si c’est seulement une option raisonnable. Certes, le degré de maturité atteint actuellement par les drones tactiques demeure insuffisant pour interroger immédiatement le développement des avions de combat opérés par des pilotes humains à bord.

 

Robotisation de l’espace aérien

 

Toutefois, des projets très ambitieux et remarquables sur le plan technique comme le démonstrateur européen nEUROn sous maîtrise d’œuvre Dassault, manifestent les immenses progrès réalisés en quelques années sous l’impulsion d’une volonté politique forte qui a pour le moment fait défaut au lancement des autres programmes de drones (drones MALE en particulier).

 

Même si le démonstrateur nEUROn n’a pas pour objectif de se substituer aux avions de combat, il illustre une tendance qui semble bien irréversible : la robotisation de l’espace aérien au détriment des aéronefs conventionnels. Tout comme le missile tactique a révolutionné le combat aérien dans les années 1980, le drone tactique pourrait bien s’annoncer comme le concept clé des guerres aériennes du futur.

 

* Jean-Marc Moschetta, Professeur d’Aérodynamique

Responsable du cursus Drones, Institut Supérieur de l’Aéronautique et de l’Espace

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19 juin 2013 3 19 /06 /juin /2013 05:00
photo RP Defense

photo RP Defense

Le drone neuron, placé sous une bulle, sur le stand Dassault au salon du Bourget. Photo RP Defense

 

19/06/2013 Ludovic BASSAND - estrepublicain.fr

 

La France peut-elle rattraper son retard en matière de drones militaires ? Dassault Aviation, maître d’œuvre du programme européen Neuron, prépare l’avion sans pilote des guerres du futur.

 

Exposé en première mondiale au salon du Bourget, le premier démonstrateur de drone de combat européen issu du programme Neuron, représente un concentré de toutes les technologies les plus novatrices en matière d’aviation sans pilote. Il ne s’agit plus d’une maquette, pas encore tout à fait d’un engin opérationnel mais on s’en approche. Cet appareil au faux air de soucoupe volante est le fruit d’une alliance industrielle européenne, sous l’égide de Dassault Aviation. Ce programme a déjà coûté 450 millions d’euros. Il devrait déboucher sur la production, à la fin de l’année, de drones de combat opérationnels.

 

Gros dégâts collatéraux

 

En attendant, la France a décidé de commander 12 drones américains Reaper pour la bagatelle de 670 millions d’euros. Il s’agit de rattraper l’énorme retard hexagonal. Notre pays ne dispose que de 4 vieux Harfang, des drones dérivés de modèles israéliens. L’opération Serval, dans le désert malien, a montré le manque de moyens de l’armée dans ce domaine.

 

La guerre, aujourd’hui, se mène de plus en plus à distance, grâce à des avions sans pilote capables de surveiller et de frapper à des milliers de kilomètres de leur base. Sont-ils pour autant l’unique horizon de la guerre ? Pour Frédéric Lert, spécialiste de l’aviation de combat, auteur de plusieurs ouvrages sur la question (La guerre vue du ciel), « les drones ne sont qu’une partie de l’avenir de la guerre car la solution n’est jamais unique ». Selon lui, le programme Neuron marque un changement d’époque, « une étape nouvelle » pour la France et l’Europe dont le retard s’explique « par des bisbilles politico-industrielles ».

 

Jusqu’à maintenant, les drones ne constituaient pas une priorité française. Ils ne figuraient pas dans la précédente loi de programmation militaire. Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian veut combler le retard pris durant des décennies. Il était temps. Historiquement, après l’utilisation par les Américains de quelques ancêtres des drones au Vietnam, Israël a repris le flambeau, développant des appareils de surveillance efficaces. Les États-Unis ont ensuite investi des milliards pour se doter d‘une flotte de drones susceptibles de frapper partout dans le monde, principalement en Afghanistan et au Pakistan. Seul problème, pointé par les défenseurs des droits de l’homme : les tirs de drones font de gros dégâts « collatéraux ». Les civils tués en même temps qu’une « cible militaire identifiée » se comptent par centaines dans les zones tribales pakistano-afghane. Guerre du futur ne rime pas forcément avec guerre propre.

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17 juin 2013 1 17 /06 /juin /2013 20:55
photo RP Defense

photo RP Defense

17.06.2013 20minutes.fr

 

L'avionneur présente au Bourget, sous bulle, le premier drone de combat européen...

Ses airs d’Ovni se devinent derrière la bulle qui protège ses secrets de fabrication des regards trop curieux. Le nEUROn, premier démonstrateur technologique d’avion de combat sans pilote développé en Europe, est l’une des stars du cinquantième Salon de l’aéronautique du Bourget qui a ouvert ses portes lundi. Tel un VIP, il est impossible de s’en approcher, des barrières et des gendarmes veillant à tenir le public à une distance raisonnable.

Développé par Dassault, Saab (Suède), Ruag (Suisse), EADS Casa (Espagne), EAB (Grèce) et Alenia Aermacchi (Italie) pour 400 millions d’euros, son rôle est de tester les technologies de demain, notamment en termes de furtivité et d’automatisme de très haut niveau. Le nEUROn a effectué son premier vol à la fin de l’année dernière et poursuivra ses campagnes d’essai pendant une année en France, sur la base d’Istres, puis en Suède.

Un retard industriel à rattraper

«C’est le projet les plus avancé technologiquement», indique-t-on chez Dassault Aviation, où l’on prend soin de préciser que les drones en série ne voleront pas «avant 10 ou 25 ans». Si tant est qu’un programme industriel soit bel et bien lancé. Car en matière d’avion sans pilote, la France a pris un sacré retard, au point que le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian vient de commander 12 Reaper américains pour des missions d’observation, dont deux doivent être utilisés dès cette année au Mali.

Un vrai drone de combat

Mais, pour Dassault, le Reaper américain, même dans sa version armée tel qu’il est utilisé au Pakistan ou au Yémen, n’a rien d’un vrai drone de combat. «Il n’intervient pas dans une zone hostile, équipée de défense aérienne, explique-t-on chez l’avionneur français. Un vrai drone de combat doit se déplacer très vite dans une zone défendue et trouver lui-même sa cible, sans intervention humaine.» Et sans même émettre d’images auprès d’un centre de commandement car cela atténuerait sa furtivité. «Un des points essentiels est donc de déterminer à quel point le drone est autonome dans sa prise de décision.»

S’il correspond aux besoins de la guerre du futur, le drone de combat est-il adapté aux budgets fragilisés des Etats européens? Car un prototype coûterait beaucoup plus cher que le simple démonstrateur industriel. «C’est pour le rendre abordable que plusieurs partenaires européens se sont justement associés», répond-on chez Dassault.

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15 juin 2013 6 15 /06 /juin /2013 16:55
le-premier-vol-du-demonstrateur-neuron - Rafale photo Dassault Aviation 01.12.2012

le-premier-vol-du-demonstrateur-neuron - Rafale photo Dassault Aviation 01.12.2012

14.06.2013 Helen Chachaty - journal-aviation.com

 

Dassault Aviation présentera un Falcon 7X, un Falcon 900LX et un Falcon 2000S sur le statique du Salon du Bourget 2013, accompagnés d’un Rafale C et d’un Rafale M. Un Rafale de l’armée de l’air et un Falcon 7X seront programmés pour les démonstrations en vol.

 

Mais la star du statique devrait être le démonstrateur de drone de combat nEUROn, qui sera exposé « sous une bulle protectrice », a annoncé ce matin le PDG de l’avionneur, Eric Trappier. Il revient ainsi sur ses déclarations du 14 mars dernier, lors de la présentation des résultats annuels. Eric Trappier avait alors laissé entendre que le nEUROn serait absent du Salon du Bourget pour des raisons de calendrier. Il avait également invoqué une certaine réserve quant à l’exposition « au regard précis de [nos] concurrents » sur ce drone qui préfigure l’aviation de combat du futur.

 

Salon du Bourget : un nEUROn, des Rafale et des Falcon pour Dassault

Le prototype avait effectué son vol inaugural le 1er décembre 2012. Développé dans un partenariat européen regroupant la France (Dassault Aviation, le maître d’œuvre), l’Espagne (EADS-CASA), la Grèce (HAI), l’Italie (Alenia Aermacchi), la Suède (Saab) et la Suisse (RUAG), l’UCAV avait jusque là uniquement présenté sous forme de maquette.

 

Du côté des maquettes justement, Dassault présentera notamment des Rafale (C, B, M), un Mirage 2000-5, un Falcon 2000MRA, un ATL2, un Alphajet, le nEUROn, le Voltigeur, ainsi qu’une maquette d’UCAS franco-britannique. Pour le civil, ce sont les Falcon 7X, 900LX, 2000LXS et 2000S qui seront exposés, ainsi que le S3, destiné à la mise en orbite de petits satellites.

 

En revanche, aucune nouvelle du côté du SMS, Eric Trappier ayant à nouveau rappelé que les annonces concernant le futur jet d’affaires se feront lors du prochain salon NBAA de Las Vegas en octobre prochain.

 

 

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13 juin 2013 4 13 /06 /juin /2013 17:55
MQ-9 Reaper flies above Creech AFB - photo USAF

MQ-9 Reaper flies above Creech AFB - photo USAF

13 Juin 2013 par Frédéric Pons  - V.A.

 

Salon du Bourget. Nos armées ont tardé à se décider en faveur de ces armes et les politiques à les financer. Les impasses d’hier obligent à acheter du matériel américain. Mais avec quelles contraintes ?

 

Le Mali l’a démontré. La panoplie française souffre d’un vide inquiétant en matière de drones dits “Male” (moyenne altitude, longue endurance). Notre armée de l’air n’en possède que quatre, des Harfang (EADS, sur une plate-forme israélienne), faute d’avoir su mobiliser ses ingénieurs et ses militaires voilà quinze ou vingt ans. « L’ensemble de la communauté de défense, le ministère autant que l’industrie, a manqué le virage de ce type d’équipement, regrette Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense. Et ce qui est vrai en France l’est aussi en Europe. » Il faut reconnaître aussi que ces avions sans pilote n’étaient pas la priorité des décideurs de l’armée de l’air, pour la plupart pilotes de chasse…

 

La France court derrière ses drones

Après l’Afghanistan et la Libye, les Harfang ont prouvé leur utilité au Sahel, à partir du Niger. En quatre mois, ils ont réalisé 90 sorties, 1 600 heures de mission au-dessus du Mali, un territoire grand comme deux fois et demie la France. Mais ces machines, surexploitées, sont en fin de vie, avec des capteurs vieillissants. « Nous avons besoin d’une solution de court terme et d’une vision de long terme », expliquait l’an dernier le général Paloméros, alors chef d’état-major de l’armée de l’air.

 

Les besoins sont tels et la demande si pressante que la France se voit obligée d’acheter du matériel américain, après des années d’hésitations : Jean-Yves Le Drian et son homologue américain Chuck Hagel se sont mis d’accord, le 17 mai à Washington, sur l’achat de deux drones Reaper. Fabriqué par General Atomics, cet engin de 4,5 tonnes (quatre fois plus lourd qu’un Harfang) est capable de voler vingt-quatre heures. « Il fallait sortir d’une impasse opérationnelle et industrielle pour enfin doter la France de drones, pièces maîtresses du renseignement et de la guerre de demain », dit le ministre de la Défense.

 

Cette bonne nouvelle pour les opérations ne l’est pas vraiment pour les industriels européens. L’achat se fait au seul profit de l’industrie américaine, au détriment des laboratoires et des usines d’Europe. « À force d’avoir raté trop de rendez-vous cruciaux sur ce dossier, on achète sur étagère aux États-Unis, aux conditions du Pentagone », résume un familier du dossier.

 

Le constat de carence en drones est en réalité fait depuis longtemps. Mais la nécessité de s’en doter est longtemps restée une incantation, vide de sens sans les investissements nécessaires. Le livre blanc de la défense 2013 ne déroge pas à la règle : il annonce douze « drones de sur veillance de théâtre » d’ici à 2019. Mais avec quels moyens ?

 

Euro Hawk décollage de la BA De de Manching 11.01.2013 photo EADS - Cassidian

Euro Hawk décollage de la BA De de Manching 11.01.2013 photo EADS - Cassidian

En Europe, aucun programme n’est prêt. Les pays européens ont renoncé à toute production autonome, sauf pour les drones tactiques, avec le programme Watchkeeper de l’armée britannique, en cours d’essai. L’Allemagne vient de faire une croix sur son Euro Hawk, la version européanisée par EADS Cassidian du “vieux” et puissant Global Hawk de l’américain Northrop Grumman, trois fois plus lourd que le Reaper.

 

source lefigaro.fr

source lefigaro.fr

La dernière perspective de drone européen reste l’ambitieux Neuron de Dassault Aviation, en coopération avec Alenia (Italie), Saab (Suède), EADS-Casa (Espagne), HAI (Grèce) et Ruag (Suisse). Son premier vol a eu lieu en décembre dernier à Istres. Dassault travaille aussi avec Israël, l’autre producteur mondial de drones Male, sur un programme dérivé du Heron-TP israélien.

 

Le contrat Reaper n’est pas idéal. La France en achète deux, avec une station au sol. Aucune technologie française ne devrait être embarquée et les Américains ont sans doute posé des conditions à leur emploi, comme ils l’ont fait pour le Royaume-Uni et l’Italie, privés de toute autonomie : l’escadron des drones anglais est stationné… sur la base aérienne de Creech, au Nevada !

 

L’enjeu pour la France sera de rester autonome, avec des capteurs et des systèmes de communication par satellite placés sous le contrôle des seuls opérateurs français. Ce n’est pas gagné car les Américains sont d’une grande vigilance sur leurs technologies sensibles, d’autant que la polémique ternit le blason de ces armes réputées “non éthiques” (lire ci-contre).

 

La CIA a effectué des centaines de frappes entre 2008 et cette année, en Afghanistan, au Pakistan, au Yémen. Près de 4 700 personnes auraient été tuées, dont des centaines de cibles terroristes, dites “à haute valeur ajoutée”. Barack Obama promet plus de contrôle et de transparence sur les drones armés, transmettant leur responsabilité de la CIA au Pentagone.

 

Pour la France, les drones de combat ne sont envisagés qu’à l’horizon 2030. Ils viendront compléter voire remplacer les avions de chasse. « Ce rendez-vous, nous ne le manquerons pas », promet Le Drian, annonçant « les moyens nécessaires ». Pour l’instant, l’état-major français exclut toute intention de posséder des drones armés pour des bombardements ciblés. Pour l’instant…

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12 juin 2013 3 12 /06 /juin /2013 19:55
Le Bourget 2013 : le drone Neuron de Dassault en vedette

12/06/2013 Par Guillaume Steuer – Air & Cosmos

 

Le Neuron n'avait jusqu'alors été présenté au Bourget que sous forme de maquette.

 

Ce devrait être l'une des vedettes de cette nouvelle édition du salon du Bourget, qui ouvrira ses portes dès lundi prochain pour les professionnels. Le démonstrateur de drone de combat européen Neuron, qui a fait son vol inaugural le 1er décembre 2012, devrait en effet être présent "en chair et en os" au salon alors qu'il n'avait jusqu'alors été présenté que sous forme de maquette. Dassault Aviation, maître d'oeuvre du programme, n'a pas encore officiellement confirmé cette présence mais pourrait le faire dès la fin de cette semaine à l'occasion d'une conférence de presse pré-Bourget.

 

Cette présence symbolique permettra de marquer l'entrée de l'Europe (et de Dassault) dans le club très fermé des concepteurs d'aéronefs de combat furtifs. Elle offrira aussi aux industriels partenaires du programme une occasion de montrer le fruit de leurs travaux aux délégations des différentes nations (France, mais aussi Italie, Espagne, Grèce, Suisse et Suède) ayant financé les 405 millions d'euros qui ont été nécessaires pour lancer le projet en 2006. La présence du drone au Bourget aura sans doute un petit impact sur le calendrier d'essais prévu à l'origine mais, à l'aube d'une nouvelle loi de programmation militaire qui déterminera l'avenir de l'industrie de l'aviation de combat française, le jeu en vaut certainement la chandelle.

 

Avant de rejoindre le Bourget, le drone Neuron a passé plusieurs semaines dans la chambre anéchoïque "Solange" mise en oeuvre par la DGA sur son site de Bruz, en Bretagne. Des essais qui ont permis de mesurer avec précision la signature équivalente radar (SER) de l'engin avant de pouvoir enchaîner sur une campagne d'essais en vol qui devrait avoir lieu depuis Istres, mais aussi en Sardaigne et en Suède.

photo dassault-aviation.com

photo dassault-aviation.com

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1 juin 2013 6 01 /06 /juin /2013 07:55
Le démonstrateur Neuron développé et fabriqué sous la maîtrise d'oeuvre de Dassault Aviation

Le démonstrateur Neuron développé et fabriqué sous la maîtrise d'oeuvre de Dassault Aviation

31/05/2013 Michel Cabirol – LaTribune.fr

 

Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, veut sortir "d'une impasse opérationnelle et industrielle" dans le domaine des drones. C'est pour cela qu'il est près de commander des drones de surveillance américain Reaper aux Etats-Unis. A plus long terme, le ministre veut être "au rendez-vous" des drones de combat, qui complèteront ou remplaceront les avions de combat.

 

Les drones sont un dossier qui titille le ministre de la Défense. Au point que Jean-Yves Le Drian s'est senti obligé une nouvelle fois de s'expliquer sur ce dossier brûlant en publiant ce vendredi une tribune dans "Les Echos" titrée "Pourquoi l'armée française a un besoin urgent de drones". Un exercice dans lequel Jean-Yves Le Drian justifie l'achat de drones MALE (Moyenne altitude Longue endurance) vraisemblablement américain par "le temps" qui "presse". "Notre besoin en drones nous impose d'être pragmatiques, et c'est bien ma démarche. Ministre de la Défense, c'est ma responsabilité et j'entends l'assumer", écrit-il dans le quotidien économique. Car souligne-t-il, il faut "sortir d'une impasse opérationnelle et industrielle pour enfin doter la France de drones, pièces maîtresses du renseignement et de la guerre de demain".

 

Ainsi, Jean-Yves Le Drian affirme que "la situation immédiate au Sahel (conflit au Mali avec possible extension au Niger, ndlr) me conduit à lancer l'acquisition d'un équipement existant, parce que nous ne pouvons plus attendre. Devant nous, deux possibilités : le Héron-TP réalisé en Israël et le Reaper produit aux Etats-Unis. De nombreuses actions ont été initiées avec ces deux pays. A très court terme, la piste américaine est la plus prometteuse, avec la perspective d'une première livraison de deux drones d'ici à la fin de cette année. Quelle autre option nous donnerait davantage satisfaction ? Comment, après tant de tergiversations, ne pas saisir l'occasion qui se présente la première ?". Et de rappeler que "l'ensemble de la communauté de défense, le ministère autant que l'industrie, a manqué le virage de ce type d'équipement".

 

Un équipement indispensable pour les conflits d'aujourd'hui et de demain

 

Le ministre de la Défense rappelle à raison que les drones MALE (reconnaissance et surveillance) sont indispensables. "Depuis un an, sur tous les théâtres d'opération majeurs, les situations concrètes ont confirmé le sentiment que nous avions : la France doit disposer de drones de surveillance pour conduire ses opérations, protéger ses militaires, les aider à contrôler de vastes espaces et parer d'éventuelles attaques ennemies", explique-t-il. Et de préciser que "le désengagement d'Afghanistan a largement reposé sur des drones dits « tactiques » (à savoir des DRAC français, des drones appartenant d'autres nations ainsi que l'appui de Predator, ndlr). Ils nous avaient manqué à Uzbeen en 2008 (lors d'une embuscade menée par des combattants talibans qui avait coûté la vie à 10 "Marsouins" -  8e régiment de parachutistes d'infanterie de marine - sur le col d'Uzbeen lors d'une patrouille menée par un centaine d'hommes - Français, Afghans et Américains - de la Force internationale d'assistance et de sécurité, ndlr). Mis en oeuvre par l'armée de terre l'an dernier, ils ont permis de sécuriser les convois tout au long de leur déplacement vers Kaboul. Mais ces équipements, provisoires et insuffisants, doivent être remplacés par des systèmes plus modernes". Notamment par des drones anglo-israéliens Watchkeeper, sous la maîtrise d'oeuvre de Thales UK et actuellement testés par l'armée de terre française.

 

C'est aujourd'hui le cas aussi au Mali. "Ce territoire, grand comme 2,5 fois la France, rend indispensable le déploiement de drones MALE qui, avec la discrétion qui s'impose, sont en mesure de parcourir de longues distances et d'observer de larges espaces pendant plus de vingt heures", explique Jean-Yves Le Drian. mais regrette-t-il, "aujourd'hui, la France continue à utiliser deux systèmes que l'on disait intérimaires au moment de leur lancement, en 2003 (SIDM Harfang - un drone MALE d'EADS - et SDTI - un drone tactique de Safran, ndlr). Le provisoire est devenu permanent. Dix ans ont passé; nous n'avons pas progressé. Nous en sommes à espérer que nos deux systèmes encore opérationnels ne subissent pas d'incident majeur, et à compter sur la solidarité de nos alliés dans un domaine majeur pour notre souveraineté, celui du renseignement, sans lequel il n'est pas d'action libre ni sûre".

 

Ne pas rater le rendez-vous des drones de combat

 

Pour l'avenir, le ministre a assuré que les mesures nécessaires seront prises. "L'urgence ne doit pas faire obstacle à l'avenir. C'est pourquoi j'ai proposé à nos partenaires européens, dans le domaine des drones MALE, de nous regrouper, pour partager nos expériences et nos capacités, et impliquer nos industries dans la mise au point de ces équipements pour nos propres besoins. Cette ambition est d'ores et déjà en chantier". Effectivement une coopération a été conclue dans le domaine des drones avec la Grande-Bretagne, qui utilise déjà des Reaper, dans le cadre des accords de Lancaster House. C'est notamment vrai sur les drones tactiques (Watchkeeper). Au-delà, la France et la Grande-Bretagne travaillent à définir à l'horizon 2020 un drone MALE européen pouvant équiper la France et la Grande-Bretagne mais aussi l'Allemagne et l'Italie.

 

Mais à plus long terme Jean-Yves Le Drian pense au drone de combat, "qui, à l'horizon 2030, viendront compléter voire remplacer nos flottes d'avions de chasse". "Ce rendez-vous, nous ne le manquerons pas, assuré le ministre. L'industrie française et européenne est à la pointe de cette technologie, comme l'a démontré le premier vol du drone NEURON (développé et fabriqué sous la maîtrise d'oeuvre de Dasssault Aviation, ndlr) à la fin de l'année 2012. Elle doit le demeurer, et nous lui consacrerons à cette fin les moyens nécessaires". Dont acte.

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31 mai 2013 5 31 /05 /mai /2013 12:55
MQ-9 Reaper taxis Afghanistan photo Staff Sgt. Brian Ferguson US Air Force

MQ-9 Reaper taxis Afghanistan photo Staff Sgt. Brian Ferguson US Air Force

31/05 Jean-Yves Le Drian est ministre de la Défense. - Les Echos

 

Les drones défraient la chronique depuis plusieurs années. Malgré des préconisations répétées depuis 1999, leur poids dans les investissements du ministère de la Défense est resté limité. Aujourd’hui, les décisions prises par le président Hollande à l’occasion de la publication du Livre blanc permettent de préciser notre stratégie : sortir d’une impasse opérationnelle et industrielle pour enfin doter la France de drones, pièces maîtresses du renseignement et de la guerre de demain.

 

Depuis un an, sur tous les théâtres d’opération majeurs, les situations ­concrètes ont confirmé le sentiment que nous avions : la France doit disposer de drones de surveillance pour conduire ses opérations, protéger ses militaires, les aider à contrôler de vastes espaces et parer d’éventuelles attaques ennemies.

 

Le désengagement d’Afghanistan, que j’ai conduit à la demande du président de la République, a largement reposé sur des drones dits « tactiques ». Mis en œuvre par l’armée de terre l’an dernier, ils ont permis de sécuriser les convois tout au long de leur déplacement vers Kaboul. Mais ces équipements, provi­soires et insuffisants, doivent être ­remplacés par des systèmes plus modernes.

 

Même constat au Mali. Ce territoire, grand comme 2,5 fois la France, rend indispensable le déploiement de drones de moyenne altitude longue endurance (Male) qui, avec la discrétion qui s’impose, sont en mesure de parcourir de longues distances et d’observer de larges espaces pendant plus de vingt heures.

 

Or, nous constatons que l’ensemble de la communauté de défense, le ministère autant que l’industrie, a manqué le virage de ce type d’équipement. Et ce qui est vrai en France l’est aussi en Europe. Aujourd’hui, la France continue à utiliser deux systèmes que l’on disait intérimaires au moment de leur lancement, en 2003. Le provisoire est devenu permanent. Dix ans ont passé ; nous n’avons pas progressé. Nous en sommes à espérer que nos deux systèmes encore opérationnels ne subissent pas d’incident majeur et à compter sur la solidarité de nos alliés dans un domaine majeur pour notre souveraineté, celui du renseignement, sans lequel il n’est pas d’action libre ni sûre.

 

Le temps presse. Notre besoin en drones nous impose d’être pragmatiques, et c’est bien ma démarche. Ministre de la Défense, c’est ma responsabilité et j’entends l’assumer.

 

Dès le mois de juillet 2012, j’ai signé avec mon homologue britannique, ­Philip Hammond, un partenariat autour du drone Watchkeeper de Thales.

 

Pour les mêmes raisons, la situation immédiate au Sahel me conduit à ­lancer l’acquisition d’un équipement existant, parce que nous ne pouvons plus attendre. Devant nous, deux possibilités : le Héron-TP réalisé en Israël et le Reaper produit aux Etats-Unis. A très court terme, la piste américaine est la plus prometteuse, avec la perspective d’une première livraison de deux ­drones d’ici à la fin de cette année. Comment, après tant de tergiversations, ne pas ­saisir l’occasion qui se présente la ­première ?

 

Pour autant, l’urgence ne doit pas faire obstacle à l’avenir. C’est pourquoi j’ai proposé à nos partenaires européens, toujours dans le domaine des drones Male, de nous regrouper, pour partager nos expériences et nos capacités, et impliquer nos industries dans la mise au point de ces équipements pour nos propres besoins. Cette ambition est d’ores et déjà en chantier.

Le premier vol du demonstrateur neuron - Rafale photo Dassault Aviation 01.12.2012

Le premier vol du demonstrateur neuron - Rafale photo Dassault Aviation 01.12.2012

Enfin il y a le plus long terme, avec le champ des drones de combat qui, à l’horizon 2030, viendront compléter, voire remplacer nos flottes d’avions de chasse. Ce rendez-vous, nous ne le manquerons pas. L’industrie française et européenne est à la pointe de cette ­technologie, comme l’a démontré le premier vol du drone Neuron au début de cette année. Elle doit le demeurer et nous lui consacrerons à cette fin les moyens nécessaires.

 

Il y a un an, les drones étaient pour nos armées une question sans réponse. Aujourd’hui, nous avons une stratégie d’ensemble, une première réponse forte, et j’entends m’y tenir.

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7 décembre 2012 5 07 /12 /décembre /2012 08:50

le-premier-vol-du-demonstrateur-neuron - Rafale photo Dassa

 

06.12.2012 Par Edouard Pflimlin Le Monde.fr

 

Le 1er décembre, à Istres, dans le sud de la France, l'Europe de la défense, si décriée, marquait une grande avancée. Tout seul (ou presque), le prototype de drone Neuron a fait son premier vol. Ce drone de combat (ou UCAV en anglais pour Unmanned Combat Aerial Vehicle), furtif et donc difficilement détectable par les radars, est en effet piloté à terre. Il préfigure ce que seront les drones de combat conçus spécifiquement pour des frappes au sol et le bombardement, voire à terme le combat aérien.

 

Neuron 01 dec 2012 photo2 dassault-aviation.com

 

Construit par Dassault aviation, le Neuron est long de 9 m, avec une envergure de 12 m, et d'un poids total de 7 tonnes, explique le blog spécialisé Défense européenne Bruxelles 2. Il peut atteindre une vitesse maximale de 980 km/h, proche de Mach 1 (1 220 km/h). Inauguré en 2003, notifié en 2006, ce programme devrait préparer le terrain à un drone de combat ou futur avion de chasse à moyen terme.

 

Le Neuron est un programme mené en coopération européenne, avec cinq autres pays (Italie, Suède, Espagne, Grèce, Suisse), mais sous forte impulsion française. Dassault Aviation, en tant que maître d'œuvre unique, est responsable de l'exécution du contrat principal. "L'objectif de ce projet n'est pas de créer de nouvelles capacités technologiques en Europe, mais de tirer le meilleur bénéfice des niches existantes", estime-t-on chez Dassault.

 

L'enjeu opérationnel est important : "Les drones militaires ont connu un développement très rapide au cours des dernières décennies, mais c'est leur utilisation intensive par Israël, [notamment au Liban en 1982], ainsi que par les États-Unis sur les théâtres irakien et afghan qui a mis en lumière leur importance dans la gestion des conflits", soulignait déjà un rapport de l'Assemblée nationale de 2009. Un rôle constaté lors des opérations récentes de l'armée israélienne à Gaza.

 

AVANCE AMÉRICAINE

 

L'enjeu stratégique et industriel du Neuron est majeur. Le projet "dessine l'avenir de l'aviation de combat européenne", soulignait dès 2009 le rapport parlementaire. Or, les Etats-Unis ont clairement une, voire plusieurs longueurs d'avance sur les Européens. L'autre projet de drone de combat européen, le Taranis, de BAE Systems, étant d'ailleurs moins avancé que le Neuron, même s'il devrait être testé au début de 2013.

 

Taranis source Defense News

 

Les Américains déploient la plus importante flotte de drones en tous genres au monde : ils ont été les premiers à tirer un missile lors d'un essai d'un drone MQ-1 Predator, il y a un peu plus de dix ans. Ils possèdent aujourd'hui une véritable armada de drones, selon le bilan de la publication de référence spécialisée de l'IISS de Londres, The Military Balance 2011 : drones lourds armés de missiles Hellfire, comme les MQ-1 Predator ou les MQ-9 Reaper, drones d'observation comme les RQ-4 Global Hawk... Au total, les Etats-Unis possèdent deux cent quarante-six drones, selon un pointage établi en 2011, quand la France ne déploie difficilement que... trois drones Harfang.

 

First Catapult Launch of X-47B Nov. 29, 2012

 

Deux jours avant le vol du Neuron, le 29 novembre, la société d'armement américaine Northrop Grumman a réalisé le premier essai de catapultage de son drone X-47B UCAS-D, un drone furtif en forme d'aile delta qui ressemble beaucoup au bombardier lourd B2, de l'US Air Force. Il peut emporter deux tonnes de bombes en soute, à plus de 2 000 km de distance et a une autonomie de vol de cinquante heures sans faire le plein. "C'est la première fois qu'un engin non piloté décolle de cette manière, au moyen d'une catapulte à vapeur", souligne la revue Air & Cosmos.

 

Ce test montre que le drone X-47B est "un pas plus proche de son rôle prévu, qui est de pouvoir atterrir et décoller d'un porte-avions", indique la revue de défense Jane's Defence Weekly. Des tests sur un porte-avions américain, peut-être l'USS Harry S. Truman, doivent avoir lieu d'ici à la mi-2013. Des tests de ravitaillement en vol autonome doivent également avoir lieu en 2014. En effet, le X-47B est conçu pour pouvoir assurer des vols de façon autonome, un contrôle manuel par un pilote ayant lieu quand il se rapproche du porte-avions. D'autres projets existent aussi chez les concurrents américains de Northrop Grumman, Boeing, General Atomics et Lockheed Martin.

 

TRANSPORT, RAVITAILLEMENT...

 

Les Etats-Unis veulent également diversifier l'utilisation des drones par leurs forces armées. Selon le "Plan de vol des systèmes de drones 2009-2047", un rapport de l'US Air Force (USAF), présenté le 23 juillet 2009 et qui couvre la période 2009-2047, les drones auront au sein de l'armée de l'air américaine une place croissante et pourraient donc voir leurs tâches étendues par exemple au transport de matériel ou au ravitaillement en vol. Jusqu'à remplacer les pilotes de chasse ?

 

Toutes les options sont du domaine du possible. En 2011, l'USAF aurait formé trois cent cinquante opérateurs de drone contre deux cent cinquante pilotes d'avion de combat. A long terme, elle vise une autonomie complète pour mener des missions de combat, même si "les humains garderont la possibilité de changer le degré d'autonomie approprié selon les types de missions ou selon les phases de celles-ci". Ce qui renforce les problèmes éthiques et juridiques déjà posés par l'utilisation des drones, d'une guerre presque "déshumanisée".

 

Si ce programme parvient à son terme, et si un ravitaillement en vol du drone est assuré, le X-47B pourra frapper des cibles à des milliers de kilomètres de distance en partant d'un porte-avions, alors que les pilotes pourront rester sur le navire et contrôler le vol par rotation. Et ce dernier pourra se protéger des missiles antinavires en opérant à plus grandes distances des côtes ennemies. Une capacité opérationnelle considérable, qui pourrait être disponible vers 2025.

 

VINGT ANS DE DÉVELOPPEMENT

 

Le Neuron, qui lance les contours d'un hypothétique "système de combat aérien futur" (SCAF) serait, lui, plutôt opérationnel à l'horizon 2030-2040, souligne Air & Space du 5 octobre. Le 30 juillet, deux contrats étaient notifiés, à Dassault Aviation et à BAE Systems d'une part, et à Rolls-Royce et à la Snecma d'autre part, pour un montant total de 13 millions d'euros pour évaluer la faisabilité du projet. S'il entre bien en service à cet horizon, ce drone européen aura pour mission de pénétrer et de détruire les défenses aériennes ennemies grâce à sa quasi invisibilité. Mais "pour l'heure, pas question de conduire des missions de défense aérienne", qui seraient assurées par les avions de chasse type Rafale. Pour l'heure...

 

Derrière l'enjeu militaire, il y a aussi un enjeu industriel de taille. Le marché des drones explose. Il devrait atteindre 6,6 milliards de dollars en 2012, selon la société d'études spécialisée Teal Group, et 11,4 milliards de dollars d'ici à dix ans, totalisant 89 milliards de dollars sur la prochaine décennie.

 

Yi Long UAV pic1

 

Même si plusieurs pays s'intéressent aux drones de combat, comme la Russie, l'Inde ou la Chine, ils n'en sont qu'à leurs balbutiements. Et l'univers des drones est nettement dominé par les industriels israéliens et américains que sont IAI, Elbit, Aeronautics, General Atomics, Boeing, Northrop Grumman et Aerovironment. Et le Pentagone est de très loin le plus important acheteur de drones de la planète. Selon la requête budgétaire du département de la défense américain pour l'année 2013, rien que pour les Predator et les Reaper, le ministère de la défense demande 1,91 milliard de dollars, contre 1,76 milliard en 2011. Selon Teal Group, les Etats-Unis devraient représenter 55 % des commandes d'équipement dans le monde.

 

Or, si l'Europe veut bâtir une défense européenne crédible, l'essor de son industrie de défense est essentielle. Son avenir stratégique passe par les airs et par ces engins aux formes étranges que sont les drones.

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3 décembre 2012 1 03 /12 /décembre /2012 17:30

Neuron 01 dec 2012 photo2 dassault-aviation.com

 

03 décembre 2012 Usine nouvelle (Reuters)

 

Le démonstrateur de drone de combat Neuron a réussi le 1er décembre son tout premier vol à Istres, dans les Bouches-du-Rhône. Il couronne près de dix ans d'efforts de six pays européens emmenés par la France et Dassault Aviation.

 

Dix années d'efforts conjoints de six pays européens emmenés par la France et Dassault Aviation ont été nécessaire pour arriver à cette première étape. Une fois la centaine de vols d'essais du Neuron réalisés, d'ici deux ans, l'avionneur tricolore compte participer à la préparation de la prochaine génération d'avions de combat, avec ou sans pilote, attendue dans les années 2030.

 

Le Neuron a atterri samedi à 8h45 à Istres après 25 minutes de vol sans aucune difficulté, avec plusieurs mois de retard sur le calendrier prévu.

 

Lancé en 2003, le programme Neuron, d'un budget de plus de 400 millions d'euros, est piloté par la Délégation générale de l'armement (DGA) et Dassault Aviation, qui joue le rôle de maître d'oeuvre.

 

L'avionneur français, concepteur de l'avion de combat Rafale, a entraîné dans son sillage le suédois Saab, qui fabrique le Gripen et l'italien Alenia (Finmeccanica, qui fait partie du consortium Eurofighter avec EADS et le britannique BAE Systems.

 

L'espagnol EADS-CASA, le grec Hellenic Aerospace Industry (HAI) et le suisse Ruag sont également de la partie.

 

Pendant ce temps, BAE Systems, avec qui Dassault Aviation coopère dans les drones de surveillance, mène son propre projet similaire, Taranis, avec un premier vol prévu en 2013.

 

AUTONOMIE

 

Le Neuron peut effectuer un vol complet sans recevoir aucun ordre et peut rectifier de lui-même des situations critiques, un avantage crucial dans une zone de combat où il vole beaucoup plus vite que les drones de surveillance actuels.

 

Mais s'il n'y a pas de pilote dans l'avion, le pilote est bien là, dans un "shelter", étroite baraque installée au bout de la piste d'Istres, la plus longue d'Europe. A tout instant, installé face à des écrans similaires à un cockpit, il peut reprendre la main. A ses côtés, un deuxième opérateur vérifie le bon fonctionnement des équipements informatiques.

 

"Parfois, il nous arrive d'oublier qu'on n'est pas dedans", raconte Olivier Ferrer, dit "Nino", ancien pilote de chasse de l'aéronavale devenu pilote d'essai pour Dassault Aviation.

 

"Même s'il n'y a pas de manche de manette, tous les ordres qu'on donne sont quasiment les mêmes que pour un avion".

 

Le pilote reste en contact permanent avec une "salle d'écoute", l'équivalent d'une tour de contrôle.

 

Après avoir reçu à Istres des pièces des six pays d'Europe participant au programme, le Neuron a démarré ses essais au sol qui ont mobilisé 300 personnes depuis fin 2011.

 

Comme ceux qui suivront, ce premier vol d'essai a été réalisé au-dessus de zones faiblement peuplées - moins de 15 habitants au km2 - pour limiter les risques.

 

Le deuxième vol attendra quatre mois. Entre-temps, l'avion sera envoyé au Centre d'essai d'électronique de l'armement de la DGA à Bruz, près de Rennes, où des tests seront réalisés pour vérifier qu'il est bien le plus furtif possible.

 

"L'idée, c'est d'être aussi invisible qu'un moineau. Le moineau de Paris est gris, discret, ne se voit pas, se fond dans l'environnement", explique Didier Gondoin, directeur général technique de Dassault Aviation, qui a dirigé le programme Rafale de 1998 à 2005.

 

Le Neuron devra ainsi demeurer en dessous des seuils de détection des radars, réglés de façon à ne pas détecter les vols d'oiseaux.

 

De la même manière, le moteur de l'avion a été dissimulé pour éviter que la chaleur émise ne soit détectable par les radars infrarouge.

 

Long de 10 mètres, le Neuron a une envergure d'environ 12,5 mètres - légèrement supérieure à celle d'un Mirage 2000 - et peut peser sept tonnes une fois ses deux soutes d'armement chargées.

 

Sur la centaine de vols d'essais prévus, 80 seront effectués à Istres et les autres en Italie et en Suède. Le Neuron sera confronté à des avions de combat de type Rafale ou Gripen et à des radars de détection et des batteries antiaériennes.

 

"On va confronter la nouvelle épée qui est Neuron face aux boucliers que sont les systèmes de détection", résume Patrick Castagnos, directeur des essais en vol de Dassault Aviation.

 

Mais si les Etats ont beaucoup partagé dans la conception du Neuron, ces données-là, ils les garderont pour eux.

 

L'APRÈS-NEURON

 

L'étape suivante, après 2014, s'appelle "Neuron 2" : il s'agit de préparer un véritable projet de drone de combat européen en assimilant les fruits du travail effectué parallèlement par BAE Systems avec Taranis.

 

Dassault Aviation et BAE ont obtenu en juillet un contrat d'études préliminaire de 13 millions d'euros pour le lancement de la première phase du programme de démonstration du système de combat aérien.

 

Les deux groupes commencent à travailler avec le motoriste français Snecma (groupe Safran) et le britannique Rolls-Royce. Pour l'avionique (radars), Dassault Aviation discute avec Thales - dont il est le premier actionnaire industriel avec 26% du capital - et avec l'italien Selex (groupe Finmeccanica).

 

Le tandem semblait l'an dernier en pole position pour le projet de drone de surveillance MALE (Moyenne altitude longue endurance) dans le cadre de la coopération franco-britannique dans la défense scellée depuis fin 2010.

 

Mais l'alternance qui a suivi l'élection présidentielle française a entraîné une remise à plat du dossier et le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian s'est dit peu favorable à la voie choisie par son prédécesseur.

 

La France devrait annoncer prochainement sa décision en matière de drones, un domaine emblématique de la politique de défense des années à venir.

 

Les deux drones (de surveillance et de combat) partagent les mêmes technologies de télécommunications et les mêmes techniques d'essais en vol, fait valoir Eric Trappier, directeur général international de Dassault Aviation.

 

"Ce serait dommage de rater cette opportunité de faire travailler les mêmes ingénieurs, sinon on va réinventer plusieurs fois la poudre."

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