13.08.2014 Par Olivier Berger, grand reporter à La Voix du Nord. - Défense Globale
Un communiqué de l'Elysée indique ce mercredi 13 août que le chef de l'Etat, François Hollande, " a décidé en accord avec Bagdad, de faire acheminer des armes dans les heures qui viennent " aux autorités régionales du Kurdistan qui luttent contre les jihadistes de l'Etat islamique. La France n'a donc pas attendu l'Europe et a choisi d'emboîter le pas des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne. Nous voici avec un nouvel allié, le Kurdistan, qui aspire à devenir un Etat dans un Moyen-Orient en cours de redéfinition complète. Mais ceci est un autre sujet...
C'est un des deux Airbus A340 de l'escadron de transport 3/60 Esterel de la base aérienne de Villacoublay qui a livré le 10 août 18 tonnes d'aide humanitaire à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien autonome. Un second vol était prévu ce mercredi 13 août pour la livraison de 20 tonnes de médicaments, de tentes, de matériel de traitement et de distribution des eaux.
Pour l'acheminement d'armes, aucune information n'est évidemment précisée mais on peut penser que l'escadron Esterel sera encore de la partie, sans doute avec un encadrement de la DGSE, habilitée à traiter ce genre de missions comme lors des derniers conflits (ex-Yougoslavie, Libye, Syrie). Toujours à l'aéroport d'Erbil équipé de deux pistes longues de 2 800 et 4 800 m...
A qui donne-t-on ? Peut-on tracer les armements ? Des formateurs français, militaires ou non, vont-ils enseigner la pratique aux peshmergas kurdes ? Beaucoup de questions sans réponses et d'incertitudes émaillent ce genre de contrat. Elles sont visiblement balayées par l'urgence de la situation.
Des missiles antichars Eryx ?
On ignore également quels types d'armements vont être livrées " dans les heures qui viennent ", comme l'indique le communiqué de l'Elysée. On pense dans un premier temps à des missiles antichars pour faire face aux blindés américains et autres Humvees de l'armée irakienne investis par les jihadistes.
Le missile antichars Eryx, de MBDA, qui équipe classiquement les régiments d'infanterie en France, pourrait être l'arme adaptée : puissante, d'une portée de 600 m, légère (12 kg), semble-t-il facile de mise en place et d'utilisation pour des tirs à l'épaule ou sur un trépied (car les soldats kurdes n'auront pas le temps d'avoir six mois de formation...).
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