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6 octobre 2014 1 06 /10 /octobre /2014 14:55
Le budget de la Défense est enfin "prioritaire" pour Bercy

 

06/10/2014 Michel Cabirol – LaTribune.fr

 

Pour une fois, le secrétariat d'Etat au Budget souffle le chaud... Non seulement le budget Défense fait partie des "priorités", mais le surcoût des opérations extérieures (Opex) devrait faire l’objet d'un financement interministériel.

 

C'est nouveau et cela vient de sortir. C'est même une bonne nouvelle pour le ministère de la Défense. Son budget fait maintenant partie des priorités du gouvernement, selon le secrétaire d'État au Budget, Christian Eckert. "Il faut que les engagements du Pacte de solidarité - 41 milliards d'allégements pour les entreprises, 5 milliards pour les ménages - soient intégralement tenus, et que soient maintenues les priorités : défense, éducation, sécurité, justice, transition énergétique", a-t-il expliqué à l'Assemblée nationale dans le cadre du projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2014 à 2019 et le projet de loi de finances pour 2015.

Un peu de baume au cœur pour les militaires malmenés depuis plusieurs années par les gouvernements de droite comme de gauche. A suivre - pour autant, les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent...

 

Un financement interministériel du surcoût des opérations extérieures

Autre bonne nouvelle pour le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, le surcoût des opérations extérieures (Opex), qui va atteindre 1,1 milliard d'euros en 2014, devrait faire l'objet d'un financement interministériel. Mais l'Hôtel de Brienne devrait contribuer au paiement de ce surcoût. Lorsque le surcoût des Opex excède la provision initiale inscrite dans le budget du ministère (450 millions d'euros en 2014), la tradition budgétaire veut que l'on bascule sur le système de financement interministériel, financé d'ailleurs à 20 % par le ministère de la Défense.

"Les réserves de précaution ont toujours permis de couvrir leur financement, chaque ministère apportant sa contribution", a expliqué Christian Eckert. Le ministère de la Défense souhaite toutefois récupérer les crédits inscrits dans la réserve de précaution qui s'élèvent à 1,2 milliard d'euros (crédits de paiement hors Anciens combattants), pour s'éviter dès la mi-octobre des tensions de trésorerie pour le paiement des fournisseurs dans le cadre du programme 146 (équipements).

 

Une sous-estimation récurrente des surcoûts des Opex

Le secrétaire d'Etat a regretté que "la sous-estimation des opérations extérieures est un phénomène récurrent, quand bien même leur niveau de dépenses a été régulièrement réévalué ces dernières années, insuffisamment toutefois pour atteindre le niveau des dépenses constatées. Par définition, ni le nombre ni la durée ni le coût des Opex ne sont prévisibles".

A son arrivée au ministère, Jean-Yves Le Drian avait fait baisser la provision inscrite dans le projet de loi de finances initiales au titre des surcoûts des Opex., qui est passée de 630 millions en 2012 et 2013, à 450 millions d'euros en 2014. Une tactique du ministère pour faire participer les autres ministères aux surcoûts des Opex.

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4 octobre 2014 6 04 /10 /octobre /2014 11:55
Les armées françaises vont recourir à la location

 

03/10/2014 Par Véronique Guillermard - LeFigaro.fr

 

Les matériels militaires loués appartiendront à des sociétés de projet aux capitaux mixtes, publics et privés.

 

Bercy et le ministère de la Défense y travaillent depuis un an. Comment trouver des recettes exceptionnelles, alors que celles prévues dans le cadre du budget 2015 sont très aléatoires? Sur les 31,4 milliards d'euros de crédits militaires prévus, 2,3 milliards sont censés provenir de la vente de fréquences militaires (à hauteur de 2,1 milliards) et d'actifs immobiliers (200 millions). «Compte tenu des fortes contraintes qui pèsent sur la vente des fréquences, il fallait sécuriser des ressources», explique-t-on à l'Hôtel de Brienne. Et rapidement.

 

D'où le recours à une solution innovante afin de poursuivre la modernisation et l'équipement des armées. La solution imaginée passe par la création de «sociétés de projet» capitalisées en tout ou en partie avec le produit de cession de participations détenues par l'État dans des entreprises, mais aussi avec de l'argent privé. La société de projet utilisera ensuite cette rentrée d'argent immédiate pour acheter un matériel que l'armée détient déjà, puis lui concédera «un droit d'usage contre un loyer dont la durée et les modalités restent à définir», précise-t-on dans l'entourage de Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense. La société pourra aussi acheter un équipement encore en production. Et elle pourra aussi louer certains matériels - des avions ravitailleurs ou des bâtiments de la marine - à d'autres armées afin de mutualiser les coûts.

 

Dans tous les cas, il s'agit de s'intégrer dans un schéma de location. «Cela nous permettra de lisser le coût d'acquisition de matériels à la durée de vie très longue qui coûtent très cher au début de leur mise en service», explique-t-on. Quels matériels seront concernés? Presque tous: du ravitailleur à la frégate multimission (Fremm) en passant par l'hélicoptère de transport NH90… «Nous pourrions aller un cran plus loin, avec par exemple des missiles, même si cela serait plus complexe», avance l'Hôtel de Brienne. L'État sera majoritaire au capital des sociétés de leasing en charge de matériels relevant de la souveraineté nationale. Ce ne sera pas le cas lorsqu'il s'agira d'équipements quasi civils comme des ravitailleurs qui sont des Airbus A 330 militarisés. Aux yeux de l'Hôtel de Brienne, les industriels de l'armement auront tout intérêt à entrer au capital de ces sociétés. «DCNS, par exemple, évitera ainsi un nouvel étalement des livraisons de Fremm et pourra offrir, via la société, un service de leasing à l'export. Certains pays clients le demandent», explique l'Hôtel de Brienne. Ces sociétés de projet assureront un plan de charge aux usines et du chiffre d'affaires.

 

Leur capital sera ouvert à des industriels hors de la sphère de la défense, par exemple des spécialistes du fret aérien, à des fonds, même étrangers, qui pourraient se rémunérer sur les services générés. Les premières sociétés de projet devraient voir le jour d'ici à mi-2015.

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2 octobre 2014 4 02 /10 /octobre /2014 14:55
Défense : la France en guerre réduit encore le nombre de militaires

Le gouvernement Valls va couper à nouveau dans les effectifs (7.500) du ministère de la Défense... alors que la France guerroie aux quatre coins du globe (Mali, Centrafrique, Irak...)

 

01/10/2014 Michel Cabirol – LaTribune.fr

 

Les objectifs de suppressions d'emplois dans les armées ont été confirmés (7.500 en moins) dans le projet de budget 2015. Avec 31,4 milliards d'euros, dont 2,3 milliards de recettes exceptionnelles, ce projet s'inscrit dans la trajectoire de la loi de programmation militaire (LPM).

 

Après 7.234 de militaires en moins en 2013 puis 7.881 en 2014, le gouvernement va couper à nouveau dans les effectifs du ministère de la Défense... alors que la France guerroie aux quatre coins du globe (Mali, Centrafrique, Irak...). Un peu paradoxale comme stratégie. Les objectifs de suppressions d'emplois dans les armées ont été confirmés (7.500 d'emplois en moins) pour atteindre un "plafond d'emplois" de 265.846 à fin 2015. Au total, 23.500 postes doivent être supprimés sur la période de la loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019.

Avec 31,4 milliards d'euros de recettes, le projet de budget de la Défense pour 2015 présenté mercredi par le gouvernement s'inscrit dans la trajectoire de la LPM adoptée fin décembre par le Parlement. Les crédits budgétaires inscrits dans le projet de budget s'élèvent à 29,1 milliards d'euros (hors pensions), auxquels doivent s'ajouter 2,3 milliards de recettes exceptionnelles (REX) pour atteindre le seuil de 31,4 milliards d'euros fixé par la LPM en 2015 puis 2016. Les recettes globales doivent progresser ensuite à 31,6 milliards en 2017.

 

Des recettes exceptionnelles à trouver

Dans un contexte budgétaire général de redressement des finances publiques, la LPM vise à "concilier souveraineté stratégique et souveraineté budgétaire", réaffirme Bercy, qui a pourtant gelé 1,2 milliard d'euros de crédits en 2014. Elle fixe une trajectoire de ressources de 190,5 milliards d'euros sur la période, conforme à la valorisation du modèle d'armée validé par le Livre Blanc. Ainsi, la LPM sera respectée et bénéficiera, en 2015, de 31,4 milliards de ressources totales, conformément au vote du Parlement. Au total, le budget triennal 2015-2017 prévoit une enveloppe de 94,3 milliards de ressources totales, conformément à la LPM", assure Bercy.  A suivre...

Bercy a déjà rapiné des crédits budgétaires de 2015. D'abord fixées à 1,8 milliard d'euros pour 2015, les recettes exceptionnelles (REX) ont été portées à 2,3 milliards en juillet, "pour sécuriser les programmes d'équipement". Le gouvernement avait alors assuré que la mission Défense bénéficierait "en 2015 de 31,4 milliards de ressources totales", comme le prévoit la trajectoire financière de la LPM.

Pour autant, les REX censées venir principalement de la vente de fréquences hertziennes, ne seront pas au rendez-vous de 2015. Car selon de nombreux observateurs, le produit de la vente des fréquences 694 MHZ et 790 MHz est attendu au plus tôt en 2016 pour les plus optimistes, au plus tard en 2018 pour les plus pessimistes. L'exécution financière de la LPM précédente (2009-2014) a déjà montré qu'elles n'étaient pas forcément disponibles au moment prévu. Le gouvernement devra donc céder des participations de l'Etat pour tenir la trajectoire financière de la LPM. Et ce n'est qu'une question de volonté politique ni plus ni moins... A François Hollande s'il veut continuer à faire avancer la paix dans le monde, d'imposer ce choix à Bercy.

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20 septembre 2014 6 20 /09 /septembre /2014 09:55
photo EMA

photo EMA

 

19/09/2014 Michel Cabirol – LaTribune.fr

 

Le surcoût des opérations extérieures (OPEX) pourrait dépasser plus de 1,1 milliard d'euros. Des Rafale ont mené vendredi matin une première frappe contre un dépôt logistique des terroristes de l'organisation Daesh (Etat islamique).

 

Selon des sources concordantes, le surcoût des opérations extérieures (OPEX) va dépasser en 2014 plus de 1 milliard d'euros. Et pour certains plus de 1,1 milliard d'euros. Une bombe pour le budget de la défense. Qui va payer ? Le budget de la défense ou celui de l'Etat. Lorsque le surcoût des OPEX excède la provision initiale inscrite dans le budget du ministère (450 millions d'euros en 2014), la tradition budgétaire veut, après bien sûr les chamailleries habituelles entre Bercy et l'Hôtel de Brienne, que l'on bascule sur le système de financement interministériel, financé d'ailleurs à 20 % par le ministère de la Défense.

A ce jour, les effectifs de la force Sangaris au Centafrique (RCA) sont de l'ordre de 2.000 soldats. Les forces françaises sont présentes principalement dans trois zones : Bangui et Boda, à l'ouest, de Bouar à Bossangoa et à l'est, dans un triangle Sibut-Dekoa-Bambari. Dans le Sahel, l'opération Barkhane regroupe 3.000 militaires, une vingtaine d'hélicoptères, 200 véhicules de logistique, 200 blindés, 6 avions de chasse, 3 drones et une dizaine d'avions de transport. Enfin, il reste 250 militaires français présents en Afghanistan et au Tadjikistan.

 

 

Carte des opérations au 1er Aout 2014 - crédits EMA / Ministère de la Défense

Carte des opérations au 1er Aout 2014 - crédits EMA / Ministère de la Défense

 

Pourquoi un tel dépassement?

En juillet encore, le chef d'état-major des armées, Pierre de Villiers, tablait sur un surcoût des OPEX de 775 millions d'euros "même si l'expérience des années antérieures m'incite à la prudence, car nous ne sommes qu'à la moitié de l'année", avait-il expliqué. Mais déjà il constate que "la déflation des effectifs sera plus lente que prévu au Mali et en RCA". Et de rappeler que 2013 avait été une année "très remplie sur le plan opérationnel, puisque plus de 10.000 hommes et femmes de nos armées ont été simultanément engagés en opération pendant une partie de l'année". Le surcoût des OPEX s'est élevé à 1,25 milliard d'euros en 2013, soit un dépassement de plus de 600 millions par rapport à la provision de 630 millions.

Enfin, les avions de combat français ont lancé ce vendredi leurs premiers raids contre des positions du groupe Etat islamique (EI) en Irak, renforçant les efforts déployés à l'échelle mondiale par les États-Unis pour lutter contre la menace grandissante posée par ces jihadistes. Des Rafale ont mené à 07H40 GMT "une première frappe contre un dépôt logistique des terroristes de l'organisation Daesh (un des acronymes arabes de l'EI) dans le nord-est de l'Irak", a indiqué la présidence française. La France est le premier pays à se joindre à la campagne aérienne américaine contre ce groupe responsable des pires exactions dans les régions conquises ces derniers mois à la faveur de l'instabilité en Irak et de la guerre civile en Syrie.

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15 juillet 2014 2 15 /07 /juillet /2014 10:55
Budget : l'armée attend son salut du programme d'investissements d'avenir

 

15.07.2014 par Alain Ruello - LesEchos.fr

 

Le rapport de l'IGF remis ce matin au gouvernement préconiserait de faire de la DGA un opérateur du programme d'investissements d'avenir.

 

Après la trêve consensuelle du 14 Juillet, la guerre de tranchées entre la Défense et Bercy va pouvoir repartir de plus belle. C'est aujourd'hui que l'Inspection générale des finances remet à Matignon son rapport sur les crédits militaires. Il y a urgence : le projet de loi de finances triennal 2015-2017 a sucré d'un trait de plume 1,5 milliard d'euros de crédits budgétaires à la Grande Muette, remplacés par la promesse d'autant de ressources exceptionnelles - les « Rex » -, c'est-à-dire de ressources tirées de la vente de bijoux de famille de l'Etat (« Les Echos » du 10 juillet).

 

Rendant un arbitrage digne du roi Salomon, François Hollande a donné raison à Michel Sapin, son ministre des Finances, qui a obtenu une nouvelle saignée, en permettant à Jean-Yves Le Drian, celui de la Défense, de sauver la face. Et encore, l'armée s'en tirerait bien, selon un officier général. Ce qui permet au chef de l'Etat de claironner que la « trajectoire de la loi de programmation militaire » est préservée.

 

Plusieurs pistes à l'étude

 

Personne n'est dupe, et surtout pas les militaires à qui l'on demande toujours plus : sur la durée de la LPM, c'est-à-dire de 2014 à 2019, ce sont désormais 7,6 milliards de Rex, par nature très incertaines, qu'il va falloir trouver, faute de quoi le navire va couler. N'ayant pour l'heure aucune garantie de disposer de l'argent nécessaire, la Direction générale de l'armement (DGA) a gelé toutes les commandes majeures : 4e sous-marin nucléaire d'attaque Barracuda, blindés de l'armée de terre (programme Scorpion), ou encore avions ravitailleurs.

 

La solution ? C'est tout l'objet du rapport commandé à l'IGF. Plusieurs pistes ont été étudiées. La plus prometteuse, celle qui semble en tout cas la moins difficile à mettre en oeuvre, passe par le programme d'investissements d'avenir (PIA). Aujourd'hui, certains programmes militaires en bénéficient à hauteur de quelques centaines de millions d'euros, via le CNES et le CEA. Mais ces opérateurs sont à la limite de ce qu'ils peuvent absorber. Pour changer d'échelle, l'idée consiste à faire de la DGA un opérateur du PIA. Il suffit pour cela de modifier la loi de finances rectificative de 2010. Jean-Yves Le Drian et ses troupes sont pour, Bercy et ses budgétaires résolument contre. François Hollande devra trancher lors d'un conseil de défense crucial attendu cette semaine.

 

Pour le plus long terme, un autre projet fait l'objet de réflexions en tout petit comité qui, s'il était confirmé, mettrait l'armée à l'abri des aléas des crédits d'équipement, selon nos informations. De quoi s'agit-il ? De transformer la DGA en un établissement public à caractère industriel et commercial, un Epic. Les avantages : pouvoir abonder le capital de cette « DGA new-look » par le produit de la cession de participations d'Etat, gérer la trésorerie de façon plus souple, ou encore les effectifs à la manière de ceux d'une entreprise privée. La ligne de fracture est, là encore, sans surprise : la Défense y est favorable, Bercy ne voit pas cela d'un bon oeil…

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14 juillet 2014 1 14 /07 /juillet /2014 11:55
Economies sur la Défense : cet inventaire des lourdes coupes budgétaires que le gouvernement aimerait masquer

 

14.07.2014 par Michel Goya*  - atlantico.fr

 

Le gouvernement fait peser une lourde partie des restrictions budgétaires sur la Défense. Même si elle a été mis à contribution sur le plan budgétaire et qu'elle va se préparer à une baisse de ses effectifs, d'autres dispositions plus méconnues du grand public accroissent un peu plus sa contribution, et renforcent son affaiblissement.

 

Réduction des effectifs

La réduction des effectifs des armées de 54 000 militaires, auxquels se rajoutées 24 000 nouvelles suppressions me fait penser à une citation de Victor Hugo : "De bien maigres économies pour de bien grands dégâts". Cette réduction a engendré des mesures de rationalisation du soutien, comme les bases de défense, ou la gestion centralisée des parcs de véhicules, et qui ont rigidifié l'organisation et l'ont rendu vulnérable à toute surprise. Le désastre du logiciel informatique Louvois aurait pu être évité, ou tout du moins ses conséquences réduites sans cela.

De plus, la logistique de l'opération au Mali Serval a également subi des désordre à cause du manque d'effectifs.

 

Le Gel du budget

Pour le moment il ne s'agit que d'un gel, mais il faudrait probablement s'attendre à une biasse de ce budget dès 2015. Encore une fois, le budget actuel n'est pas suffisant pour maintenir les choses simplement en état, alors s'agissant de la modernisation, ou tout simplement de rester dans la course aux technologies militaires… Toute baisse entraînera une chute plus que proportionnelle des capacités, et in fine des potentiels de succès lors d'opérations militaires.

 

Gestion centralisée des matériels

La centralisation du stockage du matériel, regroupé pour rationaliser sa gestion entraîne d'ores et déjà des coûts humains invisibles comme la démotivation, la difficulté à s'entraîner aux exercices de simulation (puisque les véhicules majeurs ne sont pas en nombre suffisant dans les régiments). Il n'y a plus l'attachement entre les hommes et "leur" véhicule. La plupart des engins sont prêtés le temps de l'opération. La moindre connaissance, le moindre attachement induisent des coûts de maintenance (problème d'entretien, pannes, accidents). Cela a un effet considérable sur le moral des troupes.

 

Projets mis en liste d'attente

Le gouvernement a choisi d'étaler les programmes d'achats de nos armées voire de les retarder fortement. Si la réduction des dépenses est visible à court terme, elle ne l'est pas pour plus tard. Effectivement, le coût unitaire augmente souvent et à long terme les gains sont toujours inférieurs à ce qui était prévu. Certains programmes (VBCI, FREMM) coûteront finalement plus cher que prévu initialement pour cette raison.

De plus, les retards imposent d'utiliser plus longtemps que prévu des matériels anciens et leur coût de maintenance explose (ainsi que celui des nouveaux équipements d'ailleurs car de haute technologie). Il s'agit pour le coup d'une très mauvaise opération financière.

Egalement, on voit la fin des investissements de recherche sur des matériels de pointe, notamment les drones et les hélicoptères lourds, et cela contribue à la vulnérabilité générale en opérations extérieures. Le pire, c'est que nous sommes ensuite obligés d'acheter en urgence des matériels américains ou de faire appel aux Alliés.

 

Ralentissement des promotions

La centralisation de la gestion des personnels et de l'avancement qui a pour but de réduire les coûts est principalement l'œuvre de la pression exercée par Bercy. Tout cela est vécu comme une attitude humiliante supplémentaire pour les militaires qui ont le sentiment d'être pris pour des "cons".

 

* Michel Goya est colonel dans l'Armée de Terre. Il enseigne l'histoire militaire de la guerre à Sciences Po Paris. Il est depuis 2009 membre du Conseil supérieur de la formation et de la recherche stratégique (CSFRS).

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14 juillet 2014 1 14 /07 /juillet /2014 08:55
François Hollande réaffirme "l'engagement consolidé" pour le budget de la Défense

 

14 juillet par Jean-Dominique Merchet

 

"Même le ciel pleure lorsqu'il est question du budget" faisait remarquer un militaire, dimanche soir dans les jardins de l'Hotel de Brienne, alors que le président de la République prononçait, sous une pluie battante, un discours de près d'une demi-heure... Le chef d'Etat, avec le Premier ministre Manuel Valls, était venu à la traditionnelle garden-party organisée chaque année par le ministère de la défense à la veille du 14 juillet en l'honneur des troupes qui défilent ainsi que des blessés et de leurs familles.

 

François Hollande a surtout réaffirmé "l'engagement consolidé" de maintenir le budget de la défense à 31,4 milliards, reconnaissant au passage que celui-ci "aurait pu être remis en cause". Que Bercy le souhaite - alors qu'il faut trouver 50 milliards d'économies en trois ans - est une évidence, mais le chef de l'Etat semble avoir lui-même tenté le coup, avant de reculer sous la pression de la communauté de défense. Fariboles ? "L'histoire le dira" confirme en souriant un acteur essentiel de cette affaire... D'ailleurs, François Hollande a cru bon de préciser que "ce n'est pas seulement pour céder aux pressions" que "la défense a été sanctuarisée"... Sans doute, mais cela n'a pas nuit. "Quand un pays n'a que sa défense, il ne garde pas son rang. Quand un pays n'a qu'une économie, mais pas de défense, il ne peut pas s'exprimer comme une grande nation", a-t-il toutefois conclu.

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11 juillet 2014 5 11 /07 /juillet /2014 07:55
Loi de programmation : promesse non tenue pour l’armée

 

10/07 Alain Ruello - lesechos.fr

 

Contrairement à ce que dit le gouvernement, la loi de programmation militaire (LPM) n’est pas respectée. Elle ressort même plus fragilisée qu’elle n’était déjà du projet de budget triennal 2015-2017. Sur chacune des années ­concernées en effet, 500 millions de crédits budgétaires ont été retirés, d’un trait de plume ! Soit 1,5 milliard au total, qui sera compensé (en principe) par autant de recettes exceptionnelles, c’est-à-dire par de l’argent provenant de la vente des bijoux de famille de l’Etat.

 

Bercy peut affirmer que le compte y est puisque l’addition des crédits budgétaires (amputés) et des recettes exceptionnelles (augmentées) reste conforme à ce qui était prévu. Sauf que ces recettes exceptionnelles sont par nature (très) aléatoires.

 

La LPM en prévoyait déjà 6,1 milliards entre 2014 et 2019, dont la moitié rien que sur 2015 et 2016. L’Etat ne pouvant plus compter avant longtemps sur le produit de cession des fréquences de la TNT, un quatuor de hauts fonctionnaires a été chargé de bâtir un plan B en urgence.

 

Le triennal augmente l’incertitude de 1,5 milliard puisque ce ne sont plus 6,1 milliards, mais 7,6 milliards qu’il faut trouver ! Remise de copie du quatuor attendue dans les jours qui viennent lors d’un conseil de défense qui s’annonce crucial pour la survie de la loi de programmation.

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11 juillet 2014 5 11 /07 /juillet /2014 07:55
Budget de Défense : les comptes n’y sont décidemment pas

 

10.07.2014 Enderi.fr

 

Matignon a fait parvenir aux différents ministères les « lettres de cadrage », définissant les contours du budget que chaque ministère devra respecter. Sans explicitement passer à nouveau pour la variable d’ajustement, la Défense est loin de s’en sortir aussi bien que certains le supposent.
 

Un budget de l'état à réformer

Le principe fait consensus : le gouvernement doit faire des économies sur son budget, pour réduire son déficit et une dette abyssale qui approche désormais les 2000 milliards d’euros. Cela signifie très concrètement qu’il va falloir pour Matignon rendre des arbitrages, faire des choix, et donc des mécontents. Le chef du gouvernement doit fixer des priorités et trancher entre les efforts à faire et ce qui peut être remis à plus tard.

La logique de Manuel Valls n’est pas la pire qui soit, loin de là. On peut d’ailleurs détecter, derrière les lettres de cadrage envoyées récemment à l’ensemble des Ministères, un recentrage en douceur sur les fonctions régaliennes de l’Etat : sécurité, santé, éducation. A une exception près, mais elle est de taille : la Défense reste fragilisée. Grandement diminuée par des réformes simultanées et constantes depuis près 20 ans, la Défense a vu fondre ses effectifs et son budget : 44 000 postes supprimés rien qu’entre 2008 et 2013, et un budget dont la part dans le PIB a été presque divisée par deux en trente ans. Quel ministère pourrait prétendre avoir réalisé des efforts comparables, tout en assurant la continuité de ses missions ?

La perception médiatique

Dans son résumé à grand trait de la nouvelle, Europe 1 classe la Défense dans la catégorie de « ceux qui s’en sortent bien », allant jusqu’à expliquer doctement que le budget des armées va même légèrement augmenter sur la période (de 0,53 % entre 2014 et 2017). D’une part, puisque l’on peut supposer que le site s’exprime en euros courants, il s’agit bien d’une diminution relative du budget : malgré une inflation historiquement faible, on peut supposer qu’elle sera tout de même supérieure à 0,53 % sur trois ans. Le "pouvoir d'achat" de la Défense va donc diminuer.

Plus lucidement, le Huffington Post place la Défense dans la catégorie des « sacrifiés ». Il y en a en effet plusieurs bémols de taille dans les prévisions de budget pour la Défense. Premier coin dans le tronc des réjouissances : si le Ministère de la Défense conserve son budget prévu par la LPM, arraché de haute lutte par Jean-Yves Le Drian, ce n’est qu’en contrepartie de 7500 postes supprimés, rien que pour l’année 2015. Ce sont donc près de 650 millions d’euros qui seront retirés du budget, compensés en théorie par 250 millions d’euros du programme investissement d’avenir et 500 millions d’euros venant de « recette exceptionnelles », les fameuses « Rex ». Par Rex, comprendre pour l’essentiel la vente de fréquences aux opérateurs de téléphone et de la TNT.

Sauf que, par expérience sur les ventes de biens immobiliers, le Ministère de la défense sait très bien que les prévisions de Rex sont abusivement optimistes. De plus, compte tenu des retards pris dans les négociations autour de cette vente de fréquence, il est probable que les Armées ne verront pas un centime avant fin 2015 ou 2016. Au bilan, Valeurs Actuelles comme le Point font état d’un trou budgétaire prévisible de 1,5 à 1,77 milliards d’euros dans le budget de la Défense, rien que pour 2015. Les 6,1 milliards d’euros attendus entre 2014 et 2019 sont pour l’instant un mirage budgétaire, alors que les coupes sont bien tangibles.

Deuxième difficulté, d’ordre historique, pour les Armées : les budgets prévus par les lois de programmation successives n’ont jamais été respectés, peu importe que la gauche ou la droite soit au pouvoir. Si le « taux d’exécution budgétaire » de la LMP 2003-2008 a bien été de 98 % (ce qui représente tout de même près de 5 milliards en moins), celui de la LPM 1997-2002 a été de 87 %.

Beaucoup d'interrogations sur l'avenir

Les dénonciations alarmistes de la « juste insuffisance  » résonnent encore à nos oreilles, alors que l’on poursuit le démantèlement de l’outil de défense. Il est remarquable de noter d’ailleurs que ce n’est pas tant la politique de la gauche qui pose problème, que les conséquences des mesures décidées sous la droite. Aujourd’hui, alors qu’il n’est pas exagéré d’avancer que tous les indicateurs sont dans le rouge, la Défense bénéficie au moins d’un petit avantage : députés de gauche comme de droite s’alarment de la situation, tous faisant preuve d’une « certaine idée de la France ». C’est d’ailleurs cette mobilisation de gauche comme de droite qui a permis courant mai de contrer les velléités de Bercy sur un nouveau rabotage de la loi de programmation militaire. A l’époque les quatre chefs d’états-majors avaient également menacé de déposer képis et casquettes sur le bureau du chef des Armées, preuve inédite du sérieux de la situation.

Mais les fonctionnaires de Bercy sont rancuniers, confortés par une perception de plus en plus flou des enjeux de la Défense. Les arguments en faveur d’un démantèlement de la Défense sont souvent les mêmes : « nous n’avons plus d’ennemis à nos frontière », « nous n’avons pas à être les gendarmes du monde (et de l’Afrique en particulier) », « nous ne faisons qu’engraisser le complexe militaro-industriel »… Certes, l’Allemagne est bien plus dangereuse sur les terrains de foot que sur le Rhin, l’Afrique commence petit à petit à prendre en main les conflits du continent (avec un succès tout relatif), et la France reste, malgré un budget d'équipement réduit à peau de chagrin, un des leaders mondiaux de l’exportation d’armements.

Pour autant, la France est toujours membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU, et à ce titre, elle a beaucoup plus de devoirs que de droits, notamment celui de ne pas provoquer son déclassement en tant que puissance militaire. La crise Ukrainienne a rappelé à tous que l’hypothèse d’un conflit conventionnel dans le vestibule de l’Europe n’a rien du scénario de science-fiction. Ensuite, le shift stratégique des USA vers l’Asie-Pacifique a créé un appel d’air en région Sahélienne. Or la France est la seule puissance à disposer encore de la volonté politique et de moyens militaires pour éviter de faire de ces régions des bases arrières de mouvements terroristes. Croire que ces mouvements se contenteront à l’avenir de prospérer dans leur carré de désert serait faire preuve d’angélisme : Al-Qaida s’est appuyée sur ses base afghanes pour frapper les Etats-Unis en 2001. Enfin, si la France reste bien positionnée sur les marchands d’armements, c’est aussi parce que les fabricants hexagonaux se sont diversifiés dans les biens civils : 83 % des commandes auprès des membres du GIFAS ont été des commandes civiles. De nouvelles coupes budgétaires inciteraient d’ailleurs les industriels français du secteur à privilégier la production civile, quitte à délocaliser. Les conséquences sociales et industrielles de telles décisions seraient très lourdes.

Il n’est que temps de mesurer les conséquences d’années de gabegies, pendant lesquelles il a été demandé toujours plus à des armées auxquelles les décideurs politiques donnaient toujours moins. Si comme certains le pensent, "nous n'avons plus les moyens de nos ambitions", on pourrait répondre que nous n'avons pas forcément le choix de nos ambitions. Que celui qui assumera le déclassement de la France au second rang des puissances du monde avance d'un pas. Cela s'appelle la responsabilité, mais il n'y a guère plus que les militaires pour se souvenir de celle qui incombe à la Défense.

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11 juillet 2014 5 11 /07 /juillet /2014 07:55
Les nouveaux gardiens de la LPM

 

7 juillet, 2014 Guillaume Belan (FOB)

 

Le fait est nouveau et inédit sous la cinquième République :  les véritables garde-fous de la bonne exécution de la Loi de Programmation Militaire (LPM), sont devenus… les parlementaires !  La très discrète « descente » à Bercy il y a deux semaine des parlementaires pour demander sur pièces les justifications au Ministère de l’économie de la réalisation des ressources exceptionnelles (REX), le prouve encore. Car sous l’impulsion des deux présidents des commissions Défense, Jean-Louis Carrère pour le Sénat et Patricia Adam pour l’Assemblée Nationale (mais aussi bien d’autres…), les parlementaires ont été présents, voire très présents durant toute l’élaboration à la fois du Livre Blanc qui fixe les ambitions de la Défense française et de la LPM, qui la met budgétairement en œuvre. De très nombreux rapports, parfois alarmistes ont mis le doigt là où le bât blesse. Puis ce fut l’ajout, grâce à leur détermination, de véritables verrous de sécurité insérés dans la LPM pour que la représentation nationale puisse s’assurer de sa bonne exécution et de son respect. Inédit ! Plus récemment, leur rôle a également été important dans la mobilisation générale de cette union sacrée «  Défense » (politiques, industriels, militaires…) contre Bercy qui souhaitait raboter d’un milliard d’euros par an le budget, pourtant initialement sanctuarisé par le Président de la République. Bref, c’est très activement que les parlementaires ont pris leur rôle de défenseur de la LPM très au sérieux et jouent dorénavant le rôle de gardiens des crédits de la défense contre Bercy.

 

Les nouveaux cerbères de la Défense

 

Un rôle nouveau, tout à fait en accord avec leurs pouvoirs et en respect de leurs attributions. Sauf que ce rôle est totalement inédit sous la cinquième République. On ne peut que se féliciter de cette prise de conscience très pro-active de la part de la représentation nationale sur l’un des plus gros budgets de l’Etat et surtout sur l’outil militaire de la France. La raison de cette mobilisation est double.

 

Premièrement, le ministre de la Défense a été un excellent facteur déclenchant de cette nouvelle volonté parlementaire. Lui-même très concerné par la sauvegarde de l’outil militaire de la France, Jean-Yves Le Drian a joué le rôle de catalyseur, donnant l’impulsion. Comme un chef de file derrière qui se mobilisent responsables militaires, industriels et politiques.

 

La seconde raison, c’est l’état de gravité de la situation de la Défense française. A force de grappiller le budget, la cohérence de l’outil militaire ne tient plus qu’à un fil, le modèle est devenu fragile, dans un contexte géostratégique où la menace impensable est redevenu possible et la surprise, la seule certitude. Avec une multiplicité d’opérations extérieures remplies par des soldats courageux dans des conditions lamentables. De tout cela les parlementaires sont bien conscients et cela motive leur combat.

 

Bras de fer contre Bercy

 

Car un véritable bras de fer s’est engagé entre la Défense, qui souhaite préserver son outil et le ministère de l’économie qui cherche dans sa logique purement comptable et constante à ponctionner le maximum d’argent sur un des plus gros budget de l’État. Ce qu’il fait d’ailleurs très bien ! Dernièrement encore en ponctionnant 350 millions d’euros par la loi de finance rectificative passée en juin ainsi qu’en promettant des ressources exceptionnelles (REX) qui, et les parlementaires ont pu le constater, ne seront pas au rendez-vous. Tandis que la Défense (DGA en tête) est en cessation de paiement ! Résultat, les parlementaires sont en ce moment très remontés, et bien plus qu’avant ! Car le constat est là : non seulement les REX ne seront pas au rendez-vous, mais chaque mesure palliative proposée par la représentation nationale se voit opposer un refus en bloc de la part du ministère de l’économie. Aucune solution, le dialogue avec Bercy est bloqué, au point mort… Sauf que, très remontés, les parlementaires ne vont pas s’arrêter là.  Et c’est pourquoi, la clause de revoyure, votée dans la LPM, sera activée en 2015. Les parlementaires vont alors se retrouver au centre du jeu. Des débats qui s’annoncent houleux ! Les élus nationaux se rendent bien compte, à travers leurs très nombreux déplacements, de l’urgence de la situation, à la fois sur l’état des forces mais aussi sur l’environnement géostratégique instable et imprévisible. A cause de Bercy, certains programmes sont en danger (y compris dans le volet dissuasion), mais le ministère de l’économie n’a sans doute pas pris la mesure de la détermination parlementaire. Le combat sera incessant pendant toute la durée de la LPM, car, prévisible, Bercy, le suscitera !

 

Alors que la plupart des pays européens désarment, excepté ceux de l’Est, Pologne en tête, conscients de l’imminence et de l’importance du danger, la France, elle tente de maintenir son outil, en devant aussi batailler en interne. Si elle ne sera plus capable, le fossoyeur sera bien identifié : Bercy. Si elle arrive à maintenir sa Défense, ses sauveurs le seront tout autant : le Ministre et les parlementaires !

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10 juillet 2014 4 10 /07 /juillet /2014 15:55
Les ministères mis au régime en 2015

 

09/07/2014 Capital.fr (Reuters)

 

Les dépenses des ministères français diminueront de 1,8 milliard d'euros et leurs effectifs de 1.177 personnes en 2015, selon le document d'orientation des finances publiques transmis mercredi par le gouvernement aux députés.

La Défense, l'Ecologie et Bercy seront les plus touchés. Les moyens de l'Education nationale, la Recherche, la Justice, les Affaires sociales et l'Intérieur seront confortés conformément aux priorités affichées depuis le début du quinquennat.

 

Lire l’article

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10 juillet 2014 4 10 /07 /juillet /2014 11:55
Nouvelles menaces sur le budget de la défense

 

09/07/2014 Par Jean Guisnel - Défense ouverte / Le Point.fr

 

Six milliards d'euros provenant de la vente de bijoux de famille des armées devraient abonder le budget militaire. Mais rien n'est fait...

 

Quand c'est fini, ça recommence ! Malgré les assurances présidentielles réitérées, y compris le mois dernier après une nouvelle passe d'armes intragouvernementale entre le ministère de la Défense d'un côté et Bercy et Matignon de l'autre, le budget de la défense se trouve de nouveau sur la sellette. Cette fois, pourtant, la Défense était prévenue et la menace bien réelle était identifiée de longue date. Et pour cause ! Pour faire passer au forceps la loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019, le ministère de la Défense avait vendu la peau d'un ours avant de l'avoir tué.

 

Il s'est agi d'intégrer par avance au budget le produit de ventes non encore réalisées : celles de biens immobiliers des armées, mais surtout de la cession aux enchères aux opérateurs téléphoniques d'une bande de fréquences radio jusqu'alors réservée aux militaires, celle des 700 MHz. Cette "fréquence en or", qui permettra des usages innovants de la téléphonie mobile, doit être mise en vente par l'État. Ce dossier est surveillé (de très près) par l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes), dont Jean-Claude Mallet, conseiller d'État et principal conseiller du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, fut naguère le président. C'est dire si cette affaire a été gérée en connaissance de cause par l'hôtel de Brienne.

 

Parlementaires alarmés

 

Or il semble bien que cette attribution par avance au budget de la défense de sommes dont le gouvernement ne dispose pas encore pose de très sérieux problèmes. On parle ici de sommes considérables : 6,1 milliards d'euros sur la période 2014-2019, dont 1,77 milliard d'euros en 2014, autant en 2015, et 1,25 milliard d'euros en 2016. Pour 2014, les ressources proviendraient de cessions immobilières, les années suivantes étant concernées par cette vente de fréquences.

 

Des membres des deux commissions spécialisées dans les affaires militaires de l'Assemblée nationale et du Sénat se sont réunis pour lancer un cri d'alarme. Cinq parlementaires sont intervenus : Patricia Adam, présidente socialiste de la commission de la Défense de l'Assemblée, et son collègue Jean-Jacques Bridey ; la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées du Sénat était représentée par son président Jean-Louis Carrère et son collègue socialiste Daniel Reiner, ainsi que par Jacques Gautier (UMP).

 

700 MHz, la fréquence en or

 

La démarche n'est pas si fréquente et elle doit être notée : la crainte d'une compression budgétaire considérable du budget militaire est d'autant plus sérieuse que ces ressources sont certes mentionnées dans la loi, qui ne prévoit aucune solution pour le cas où celles-ci ne seraient finalement pas disponibles.

 

Dans leur communiqué, les parlementaires notent que "les documents administratifs et financiers recueillis par les députés et les sénateurs à l'occasion de leurs contrôles font apparaître que les recettes de cession des fréquences de la bande des 700 MHz ne seront pas disponibles avant, au mieux, la fin 2015. Ce décalage de calendrier crée un manque de 1,5 milliard d'euros pour financer l'exécution de la loi de programmation militaire en 2015, en particulier le programme d'équipement des forces armées." Le 15 juillet, une mission conduite par l'Inspection générale des finances doit rendre son rapport sur le respect de la LPM votée en décembre 2013. Il sera alors temps de voir à quelle sauce le budget de la défense sera cuisiné. Il existe des risques sérieux qu'il ait réduit à la cuisson...

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1 juillet 2014 2 01 /07 /juillet /2014 11:55
Lettre d'information du G2S

 

Paris, juin 2014 La Saint-Cyrienne

 

"Finalement, à cette heure, nul ne sait si le budget des armées sera concerné par cette nouvelle vague d'économies imposée à l'Etat, alors que Bercy pèse de tout son poids pour qu'il le soit..."
(extrait du préambule du Général d'armée (2s) Jean-Marie FAUGERE, Président du G2S)
 

Vous trouverez la suite et le dossier relatif au budget de la Défense en lisant la "Lettre d'information du G2S, n°83"

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1 juillet 2014 2 01 /07 /juillet /2014 06:55
Carte des operations - juin 2014

Carte des operations - juin 2014


30.06.2014 par Philippe Chapleau - Lignes de Défense
 

Le premier semestre de 2014 se termine et l'enveloppe annuelle destinée aux opex est déjà vide. Mauvaise nouvelle certes mais qui n'a rien d'inattendu ! 

 

"On doit être à 400/450 millions pour les 4 premiers mois de l'année", précise-t-on dans l'entourage du ministre de la Défense... On se souviendra que la provision pour 2014 a été fixée à seulement 450 millions d'euros en loi de finances initiale et que ce n'est certainement pas le vote du budget rectificatif, demain mardi, qui va changer grand-chose.

 

Des raisons? L'opération Sangaris (RCA), lancée début décembre 2013, a en effet considérablement augmenté les dépenses opex pour 2014. Par ailleurs, le désengagement du Mali se poursuit mais sur un rythme plus lent qu'annoncé (Serval compte encore 1 600 hommes auxquels s'ajoutent ceux de Sabre). Au total, près de 7 000 militaires français sont actuellement déployés en opex. "Serval, Sangaris, Atalante, Finul, fin de l'Afghanistan" énumère-t-on au ministère de la Défense pour expliquer ces coûts et surcoûts.

Les dépassements sont désormais chroniques comme le démontrent le tableau ci-dessous et les chiffres suivants: en 2013, le poste opex a représenté une dépense effective de 1,257 milliard d'euros, alors qu'en LFI, 630 millions avaient été budgétés.

 

 

A vot' bon coeur... L'enveloppe budgétaire consacrée aux opex pour 2014 est vide

 

Solidarité. La Défense va donc devoir compter sur la solidarité interministérielle jusqu'à la fin de l'année pour régler la facture des opex. Ce principe est désormais inscrit dans la LPM et c'est un progrès, même si le taux de couverture n'est pas précisé. Et puis il faudra compter avec Bercy qui" conteste tout" ironise un député.

 

Quelle facture à la fin de l'année? "Nous verrons", dit-on à l'hôtel de Brienne. Les projections pour 2014 "n'ont été ni estimées ni rendues aux parlementaires". Mais du côté des commissions, on parle d'un total de 1,5 milliard.

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26 juin 2014 4 26 /06 /juin /2014 13:55
Economies : la Défense à l’heure des choix.

 

26 juin 2014 Par Roland Greuzat (Kerzagreu)

 

Un ministre totalement décomplexé

 

Le ministre de la Défense, Jean Yves le Drian, s’émeut à juste titre de la réduction des dépenses qui risque de lui être imposée et des coupes franches qu’il risque de devoir faire dans les programmes si d’aventure il n’arrive pas à faire fléchir Manuel Valls d’abord et Bercy dans la foulée…. Le Président, manifestement, il s’en charge. Et il ne manque pas d’arguments : ceux des autres et les siens propres. Premier avertissement la mise en garde accompagnée d’une menace de démission éventuelle des Chefs d’Etat Major des trois armes, du jamais vu, de l’impensable, ensuite celle que fait planer le ministre lui même. Et une menace de démission de Jean Yves le Drian est un élément crédible à mettre dans les plateaux de la balance : il garde, chevillée au corps, l’envie de retourner à la présidence de sa région bretonne (si tant est qu’il l’eut jamais quittée, Pierrick Massiot fait toujours figure d’intérimaire) surtout à l’heure où le « remembrement régional » se dessine à grand traits avec un accroissement territorial actuellement à géométrie variable selon les jours et les rumeurs et surtout un accroissement plus que certain des compétences.

 

Suite de la tribune

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18 juin 2014 3 18 /06 /juin /2014 05:24
LPM et REX :  les commissions chargées de la Défense de l’Assemblée nationale et du Sénat contrôlent la direction du Budget

 

17 juin 2014 Sénat

 

Loi de programmation militaire 2014-2019 : les commissions chargées de la Défense de l’Assemblée nationale et du Sénat contrôlent la direction du Budget sur les prévisions de ressources exceptionnelles

 

Faisant usage, pour la première fois, des prérogatives qui leur sont conférées par l’article 7 de la loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019, des délégations de la commission de la Défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale et de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des forces armées du Sénat ont procédé à un contrôle sur pièces et sur place, auprès de la direction du Budget, à Bercy, mardi 17 juin 2014. Une délégation de la commission des Finances de l’Assemblée nationale était également présente, au titre des pouvoirs de contrôle prévus par l’article 57 de la LOLF.

 

Ces délégations étaient composées, respectivement, ainsi :

 

- pour le Sénat : M. Jean-Louis CARRÈRE (Soc - Landes), président de la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des forces armées, ainsi que MM. Daniel REINER (Soc - Meurthe-et-Moselle) et Jacques GAUTIER (UMP - Hauts-de-Seine), rapporteurs pour avis des crédits du programme 146 « Équipement des forces » ;

 

- pour l’Assemblée nationale : Mme Patricia ADAM (SRC - Finistère), présidente de la commission de la Défense, et M. Jean-Jacques BRIDEY (SRC - Val-de-Marne), rapporteur pour avis des crédits du programme 146 « Équipement des forces » et de la dissuasion, ainsi que M. François CORNUT-GENTILE (UMP - Haute-Marne), rapporteur budgétaire de la préparation de l’avenir et du budget opérationnel de la Défense.

 

Les délégations ont rencontré M. Christian ECKERT, secrétaire d’État chargé du Budget, accompagné de M. Denis MORIN, directeur du Budget. À cette occasion, elles ont pris connaissance de documents administratifs et financiers relatifs aux différentes ressources exceptionnelles prévues par la LPM et destinées à financer une partie du budget de la mission « Défense », notamment l’équipement des forces, et s’en sont fait remettre des copies.

 

Les députés et sénateurs vont désormais analyser en détail ces documents.

 

Les recettes exceptionnelles représentent une part non négligeable des ressources prévues pour la mission « Défense » (6,1 milliards d’euros sur la période 2014-2019, dont 1,77 milliard d’euros en 2014 et, à nouveau, en 2015). La LPM prévoit, pour cette raison, des mécanismes de compensation en cas de non réalisation.

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17 juin 2014 2 17 /06 /juin /2014 15:55
Peut-on toucher au budget de la Défense en France ?

 

16.06.2014 François Bernard - RFI

 

Le Salon de la Défense Eurosatory ouvre ses portes, à Paris jusqu’au 20 juin 2014. Le caractère prioritaire de la défense a été réaffirmé au début de ce mois afin, a dit le président, de renforcer «notre influence internationale, protéger nos intérêts vitaux et assurer la sécurité de la France». La baisse des crédits n’est évoquée qu’à mots couverts, mais certains évoquent les conséquences opérationnelles, sociales et industrielles qu'engendrerait une nouvelle baisse.

 

Pour en débattre :

- Vincent Desportes, ancien directeur de l’Ecole de Guerre, professeur de Stratégie à Sciences et HEC

- Etienne de Durand, chercheur et directeur du Centre des Etudes de sécurité à l’IFRI.

 

Emission à écouter ICI

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12 juin 2014 4 12 /06 /juin /2014 11:00
Bercy a amputé le budget de la défense de 1 milliard d'euros en six mois

Le ministre de la Défense a gagné la bataille médiatique face à Bercy mais a perdu 1 milliard de crédits budgétaires en six mois

 

11/06/2014 Michel Cabirol – LaTribune.fr

 

1 milliard d'euros de crédits budgétaires en moins pour Jean-Yves Le Drian en six mois. C'est ce que Bercy a supprimé au budget de la Défense entre la fin 2013 et mi-2014. Sans réelle compensation à ce jour, sinon des promesses de recettes exceptionnelles. Bercy peut jubiler...

 

C'est à ne rien comprendre des arbitrages de François Hollande. Le président de la République avait pourtant réaffirmé le 2 juin "les engagements financiers de la loi de programmation militaire" 2014-2019. Il rappelait alors "le caractère primordial" de l'effort de défense, "afin de renforcer notre influence internationale, protéger nos intérêts vitaux et assurer la sécurité de la France".

Mais le projet de loi finances rectificatif de 2014, présenté mercredi en conseil des ministres par Michel Sapin, ne s'aligne pas vraiment sur cette tendance. Loin de là. Le ministère de la Défense perd 350 millions d'euros (annulations de crédits budgétaires), dont 198 millions au titre du programme 146 (budget équipement) et 132 millions sur la recherche duale (+ 20 millions enlevés aux anciens combattants).

 

Une compensation qui n'en est pas une...

Cette annulation de crédits serait compensée par une promesse de 250 millions d'euros de recettes exceptionnelles (REX) piochées à nouveau dans le Programme d'investissement d'avenir (PIA)... mais qui était initialement prévue pour compenser l'annulation de crédits de paiement de 650 millions d'euros décidée en fin de gestion 2013. Au total, le ministère de la Défense avait alors arraché fin 2013 à Bercy 500 millions d'euros de REX supplémentaires. Au ministère de la Défense, on précise que l'on discute également avec Bercy pour obtenir 250 millions supplémentaires (REX ou crédits budgétaires).

La promesse des 250 millions de REX supplémentaires déjà obtenus de Bercy iront compenser intégralement les crédits annulés pour la recherche duale (132 millions) et le reliquat (118 millions) vers le programme 146.

 

1 milliard d'euros de crédits budgétaires évaporés

Bercy peut finalement jubiler. Après avoir perdu la bataille médiatique face à l'Hôtel de Brienne, Michel Sapin a tranquillement gagné en coulisse. Entre la fin de gestion de l'exercice 2013 et le projet de LFR 2014, le ministère de l'Economie a supprimé 1 milliard d'euros de crédits budgétaires à la défense (650 millions fin 2013 et 350 millions en 2014). En revanche, Bercy s'est vaguement engagé sur des recettes exceptionnelles en guise de compensation. Pour le moment, de la monnaie de singe. Et si jamais Bercy jouait le jeu, il manquerait encore 500 millions d'euros.

Que vont faire les militaires et les parlementaires, eux qui s'étaient révoltés contre les coupes exigées par Bercy ? La balle est à nouveau dans leur camp. D'autant que Michel Sapin a appelé mercredi "la discipline" nécessaire au groupe socialiste dans les débats budgétaires, affirmant que si "le dialogue est ouvert", il n'est pas question de "négociation" entre le gouvernement et les députés PS. Et si les militaires rééditaient le coup des gendarmes de 2001... de guerre lasse.

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12 juin 2014 4 12 /06 /juin /2014 10:55
Défense : la drôle de perquisition que s'apprêtent à faire des parlementaires à Bercy

 

12/06/2014 Michel Cabirol – LaTribune.fr

 

Une délégation parlementaire sera mardi prochain à Bercy pour évaluer le travail du ministère portant sur les pistes de recettes exceptionnelles destinées à compléter le budget de la défense.

 

C'est une drôle de "perquisition" que les parlementaires spécialistes des questions de défense s'apprêtent à faire à Bercy. Une démarche rarissime menée par les deux présidents des Commissions de la défense du Sénat et de l'Assemblée nationale, Jean-Louis Carrère et Patricia Adam dans le cadre de leur mission de contrôle sur l'exécution du budget. Ce ne sera pas dès potron-minet comme une vraie perquisition mais l'après-midi. Enfin, les parlementaires ne sont pas habilités bien sûr à emporter des dossiers de Bercy... déjà prévenu de l'arrivée des parlementaires.

Ces derniers projettent toutefois d'effectuer mardi prochain un vrai contrôle sur le travail et les projets du ministère en matière de pistes innovantes en vue de compléter le budget de la défense. Une initiative importante d'autant que le ministère de la Défense vient de perdre 1 milliard d'euros de crédits budgétaires en six mois. Du coup, les fameuses ressources exceptionnelles (REX), qui restent très aléatoires, comme l'a souligné à maintes reprises la Cour des comptes, sont cruciales pour la viabilité de la loi de programmation militaire (plus de 6 milliards sur six ans, dont 1,8 milliard en 2014).

 

Une société de portage à l'étude

Dans ce cadre, la délégation parlementaire, complétée par les députés Jean-Jacques Bridey (PS) et François Cornut-Gentille (UMP) ainsi que les sénateurs Jacques Gautier (UMP), ont pour objectif de recueillir des informations, des documents et des notes de service sur la création d'une éventuelle société de portage, l'obtention des REX par l'Hôtel de Brienne et, éventuellement, les scénarios à l'étude en matière de cessions de participation. "On part à la pêche", explique une source à La Tribune. "Nous avons des pouvoirs de contrôle et sur place nous pouvons demander des compléments d'informations. Nous voulons marquer Bercy à la culotte", sur les pistes innovantes de financement du ministère de la défense, estime une autre source.

Les parlementaires veulent notamment en savoir plus sur la création d'une société de portage, qui pourrait passer des commandes aux industriels au nom de l'Etat (la direction générale de l'armement) de façon à maintenir les chaines d'assemblage d'équipements militaires tout en étalant le paiement des matériels achetés à crédit, selon des sources concordantes. Les industriels seraient notamment sollicités pour obtenir des taux de crédit les moins élevés possibles. "C'est un dossier techniquement très compliqué", reconnait un bon connaisseur du dossier. Il permettrait entre autre l'achat d'avions ravitailleurs à Airbus Group.

Cette société de portage pourrait également être déclinée pour l'export en vue de favoriser les ventes à des pays qui ne peuvent pas se payer rubis sur ongle des équipements militaires. C'est le cas de la Grèce, qui souhaiterait acquérir des frégates multimissions (FREMM) mais qui ne peut pour le moment se les offrir. Le leasing permettrait à ces pays de pouvoir acheter du matériel de haute technologie "Made in France"... Ce que fait déjà la Suède en louant l'avion de combat Gripen à la Hongrie et à la République Tchèque.

 

Les REX seront-elles au rendez-vous ?

Le ministre de la Défense a bâti la LPM sur l'obtention de 6,13 milliards (3,5 % des recettes financières de la LPM), dont 1,77 milliard en 2014. Mais il manquerait à ce jour 900 millions d'euros de ressources extrabudgétaires pour boucler le budget 2014, selon la Cour des comptes. Voire plus compte tenu des incertitudes sur les cessions immobilières. "Le PIA ne va pas financer 1,5 milliard d'euros de dépenses de 2014 mais seulement environ 1,1 millions d'euros, ce qui nuit à la sincérité de la loi de finances pour 2014", explique-t-elle dans son analyse de l'exécution du budget de l'Etat de 2013.

Enfin, le ministère de la Défense avait arraché fin 2013 à Bercy 500 millions d'euros de REX supplémentaires "afin de sécuriser la programmation des opérations d'armement jusqu'à la première actualisation de la programmation si la soutenabilité financière de la trajectoire des opérations d'investissement programmée par la présente loi apparaît compromise". Cet amendement à l'article 3 de la LPM visait à compenser l'annulation de crédits de paiement de 650 millions d'euros, qui a touché en fin des gestion 2013 les investissements du programme 146, qui nourrit les industriels et qui remettait en cause le point d'entrée de la LPM 2014-2019. Mais, selon la Cour des Comptes, "à ce stade, aucune ressource n'est prévue pour le financement de ces éventuels 500 millions d'euros".

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5 juin 2014 4 05 /06 /juin /2014 06:55
Budget de la défense (1/3) : la bombe des recettes exceptionnelles

 

02/06/2014 Michel Cabirol – La Tribune.fr

 

La Tribune vous propose une série sur les fragilités de la construction du budget de la défense. Premier volet des trois volets de cette série : les recettes extrabudgétaires, les fameuses REX, qui doivent compléter le budget de la défense. Mais elles restent à ce jour très incertaines dès 2014.


Les REX, un cauchemar pour les trois précédents ministres de la Défense, pourraient-elles devenir celui de Jean-Yves Le Drian? L'actuel ministre a bâti la loi de programmation militaire 2014-2019 (LPM) sur l'obtention de 6,13 milliards (3,5 % des recettes financières de la LPM), dont 1,77 milliard en 2014.

Et Bercy, bien dans son rôle de guérilla contre le ministère de la Défense et de grignotage du budget des armées, ne cherchait absolument pas à faciliter la tâche de l'Hôtel de Brienne dans sa quête de nouvelles REX, en s'opposant ces derniers mois à toutes les demandes parfois innovantes de ce dernier... jusqu'à l'arbitrage très récent du président de la République. "Ce que donnait Bercy de la main droite, il voulait le reprendre de la main gauche", soupire un observateur. Mais aujourd'hui des groupes de travail ont été installés et devraient trouver des solutions dans les prochaines semaines.

 

900 millions de REX envolées en 2014 ?

Comme le rappelle régulièrement la Cour des Comptes dans ces rapports, les recettes extrabudgétaire ou exceptionnelles (REX) sont "très incertaines dans leur montant et dans leur calendrier de réalisation". Pourtant, elles restent un moindre mal à l'asphyxie budgétaire qui guette le ministère de la Défense. Et ce qui devait arriver, est en train d'arriver. Et bien plus vite que ne l'aurait pensé le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui a toujous été confiant pour 2014 : "Nous avons déjà identifié l'origine des 1,8 milliard d'euros de ressources exceptionnelles pour 2014 (programme d'investissements d'avenir, cessions d'actifs, cessions immobilières…). Je n'ai aucune inquiétude sur ce dossier", expliquait-il en novembre dernier à La Tribune.

Mais les ennuis pourraient arriver dès 2014, ce qui n'était pas forcément prévu. Si le ministère a bien identifié une grande partie des REX pour 2014, il reste à ce jour plusieurs incertitudes, dont les 500 millions de REX supplémentaires décidées fin 2013. Au total, il manquerait à ce jour 900 millions d'euros de ressources extrabudgétaires pour boucler le budget 2014, selon la Cour des comptes. Voire plus compte tenu des incertitudes sur les cessions immobilières.

 

Sincérité de la loi de finances 2014 ?

Premier accroc - et pas des moindres - à la mécanique que le ministère de la Défense pensait bien huilé sur les REX prévues en 2014 : la totalité du produit du programme d'investissement d'avenir (PIA) n'est plus garanti à 100 %, selon la Cour des comptes. Il doit financer 1,5 milliard d'euros de dépenses en 2014 et donc abonder le nouveau programme 402 (Excellence technologique des industries de défense).

"Le PIA ne va pas financer 1,5 milliard d'euros de dépenses de 2014 mais seulement environ 1,1 millions d'euros, ce qui nuit à la sincérité de la loi de finances pour 2014 et pourrait aboutir à des difficultés budgétaires pour le CEA-DAM (la direction des applications militaires du CEA éligible au titre du programme 402, ndlr) en 2014", explique-t-elle dans son analyse de l'exécution du budget de l'Etat de 2013. Donc 400 millions d'euros de REX qui pourraient s'évaporer. Ce qu'on dément au sein du ministère de la Défense. "Nous avons la certitude d'avoir ces 1,5 milliard d'euros", précise-t-on à La Tribune.

Mais ce n'est pas tout. Le ministère de la Défense table sur des cessions immobilières d'un montant de 238 millions d'euros en 2014 (dont 180 millions pour les emprises parisiennes) pour une autorisation de dépense de 206 millions. Mais, selon la Cour des comptes, ce montant "n'est pas garanti" et le calendrier est "lui aussi incertain".

 

Mystère sur les REX supplémentaires en 2014 ?

Enfin, alors que la somme des trois ressources (PIA, cessions immobilières et redevances de fréquences) n'aboutirait pas au montant total prévu par la LPM pour 2014, le ministère de la Défense avait arraché fin 2013 à Bercy 500 millions d'euros de REX supplémentaires "afin de sécuriser la programmation des opérations d'armement jusqu'à la première actualisation de la programmation si la soutenabilité financière de la trajectoire des opérations d'investissement programmée par la présente loi apparaît compromise". Cet amendement à l'article 3 de la LPM visait à compenser l'annulation de crédits de paiement de 650 millions d'euros, qui a touché en fin des gestion 2013 les investissements du programme 146, qui nourrit les industriels. Cette décision remettait en cause le point d'entrée de la LPM 2014-2019.

Mais, selon la Cour des Comptes, "à ce stade, aucune ressource n'est prévue pour le financement de ces éventuels 500 millions d'euros". Soit un manque à gagner à ce jour de 900 millions d'euros de REX en 2014. Depuis la rédaction du rapport, la situation semble s'être éclaircie. Selon nos informations, le ministère de la Défense aurait obtenu, après arbitrage de François Hollande, 250 millions d'euros supplémentaires de recettes provenant du PIA. Et 250 millions d'euros de crédits budgétaires qui seraient débloqués.

 

Avis de gros temps dès 2015...

C'est vraiment à partir de 2015 que le temps se gâte pour le ministère de la Défense, qui a prévu 1,77 milliards d'euros de REX l'année prochaine. Et même très sérieusement. Comme l'avait révélé La Tribune en juin 2013, le ministère de la Défense devra se passer en 2015 du produit généré par la vente des fréquences de la bande 700 Mhz évaluée à 4 milliard d'euros. Ces recettes pourraient n'arriver qu'en 2017 ou 2018 seulement, selon un bon connaisseur des questions budgétaires de défense. Des solutions de compensation sont recherchées, indique-t-on au ministère.

S'agissant des cessions immobilières, les prévisions pour 2015 et 2016, sont de 311 millions d'euros et 125 millions. Ces montants incluent notamment la cession de l'îlot Saint-Germain pour un total de 213 millions, dans l'hypothèse d'une cession globale hors opérateur public. Ce montant pourrait être très réduit en cas de cession afin de réaliser des logements sociaux.

Du coup, la cour des Comptes exprime son inquiétude sur l'exécution compliquée des prochains budgets de la défense : "Les incertitudes sont encore plus grandes à compter de 2015, même si la LPM prévoit une clause de sauvegarde visant à pallier l'absence des recettes exceptionnelles actuellement prévues par d'autres recettes exceptionnelles".

 

Des leçons non retenues

Lors de l'élaboration de la LPM 2009-2014 par le gouvernement Fillon, les REX n'ont pas été au rendez-vous calendaire. Et c'est paradoxalement... Jean-Yves Le Drian qui en a le plus profité à partir de 2012 avec la cession des fréquences des réseaux Rubis et surtout Félin (1,1 milliard en 2012 et 1,067 milliard en 2013). C'est Hervé Morin qui a en revanche couru en vain derrière les REX de la LPM 2009-2014.

Le produit de la vente des fréquences était notamment attendu en 2009 et 2010 initialement (600 millions en 2009, 600 millions en 2010, puis 850 millions en 2011 prévus en loi de finances initiale). Hervé Morin a dû faire sans. Seul Gérard Longuet avait vu la queue d'une cerise du produit de la vente de ces fréquences (89 millions en 2011). Les prévisions des ventes immobilières ont été beaucoup moins catastrophiques mais n'ont pas été atteintes. Loin de là. Entre 2009 et 2011, le ministère comptait sur 1,9 milliard d'euros de REX immobilières, il a péniblement atteint 768 millions d'euros.

 

Retrouvez les deuxième et troisième volets :

Budget de la défense (2/3) : la bombe des surcoûts des opérations extérieures

Budget de la défense (3/3) : la bombe des économies de la masse salariale

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3 juin 2014 2 03 /06 /juin /2014 12:55
Défense : Hollande réaffirme les engagements de la loi de programmation militaire

François Hollande a répondu lundi aux vives inquiétudes exprimées par le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, les militaires et l'opposition, à propos de nouvelles coupes qui viendraient amputer encore le budget des armées.

 

02/06/2014 LePoint.fr

 

Le président de la République n'exige pas de nouvelles économies, mais demande une amélioration de la gestion du deuxième budget de la nation.

 

François Hollande a réaffirmé lundi "les engagements financiers de la loi de programmation militaire" (2014-2019), tout en demandant au gouvernement de "faire des propositions pour améliorer la gestion des matériels et projets", a indiqué l'Élysée. Le chef de l'État a rendu cet arbitrage lors d'un conseil de défense, alors que le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, lui-même et les militaires s'inquiétaient de nouvelles coupes dans le budget des armées. Le chef de l'État a rappelé "le caractère primordial de notre effort de défense, afin de renforcer notre influence internationale, protéger nos intérêts vitaux et assurer la sécurité de la France", souligne la présidence dans un communiqué.

 

À cet égard, "il a réaffirmé les engagements financiers" de la loi de programmation militaire (LPM). "Cette trajectoire pluriannuelle des crédits militaires doit s'accompagner d'une amélioration des conditions de gestion de nos matériels et projets", poursuit l'Élysée. Les ministres des Finances et de la Défense devront ainsi faire des propositions en ce sens "d'ici la fin du mois de juin". Si le chef de l'État, chef des armées, ne réclame pas d'économies supplémentaires, il demande une amélioration de la gestion du deuxième budget de la nation. Tous les ministères devant, selon l'exécutif, participer à l'effort de redressement des comptes publics et notamment au plan d'économies gouvernemental de 50 milliards d'euros. Le ministre des Finances, Michel Sapin, et le secrétaire d'État au Budget, Christian Eckert, participaient exceptionnellement lundi au conseil de défense.

 

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2 juin 2014 1 02 /06 /juin /2014 12:55
53 % des Français contre une baisse des crédits de la défense

 

 

30/05/2014 Le Point.fr (AFP)

 

De moins en moins de Français se disent opposés à une baisse du budget de la défense, malgré les tensions sur la scène internationale.

 

Une majorité de 53 % des Français - taux nettement en baisse en un an - se disent opposés à une baisse du budget de la défense, contre 47 % d'un avis inverse, selon un sondage Ifop pour le site Atlantico publié vendredi. Les personnes interrogées ont été conviées à choisir entre deux affirmations : "Compte tenu de l'instabilité de la situation internationale, le budget de la défense ne doit pas diminuer dans les prochaines années" ou bien "compte tenu de la situation des finances publiques, le budget de la défense doit diminuer dans les prochaines années".

 

Elles sont 53 % à choisir la première option, soit 14 points de moins qu'en juillet 2013. 47 % font le second choix (elles n'étaient que 32 % il y a un an). 68 % considèrent que les efforts demandés aux armées ont été "très" ou "assez" importants. 32 % pensent le contraire. Les sondés plébiscitent (88 %) l'affirmation selon laquelle les pays européens doivent mettre davantage en commun leurs moyens de défense. Ils sont 78 % à approuver la nécessité d'une défense française indépendante, notamment vis-à-vis des États-Unis, et celle d'un maintien des commandes de matériel militaire (78 % aussi).

 

Manuel Valls a garanti le 23 mai la préservation de la loi de programmation militaire 2014-2019, après des mises en garde du ministre, et de la hiérarchie, de la Défense contre d'éventuelles coupes budgétaires. Étude réalisée par Internet du 26 au 28 mai auprès d'un échantillon de 1 001 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus (méthode des quotas).

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23 mai 2014 5 23 /05 /mai /2014 16:55
Défense : François Hollande près de casser la programmation militaire

 

 

23/05/2014 Michel Cabirol – LaTribune.fr

 

François Hollande est prêt à maintenir l'enveloppe globale de la programmation militaire. Mais il est prêt à laisser Bercy et Matignon raboter sérieusement les premiers exercices budgétaires de la LPM. Ce qui au final compromettrait la LPM avec des conséquences sociales, industrielles et capacitaires désastreuses.

 

C'est la guerre. Entre une vision budgétaire de court terme et une vision stratégique de long terme. Et le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a décidé de sortir l'artillerie lourde pour défendre son budget face aux coupes budgétaires exigées par Bercy et soutenues par Matignon.Au-delà de son budget, il en va de l'emploi, d'une industrie duale performante, des capacités opérationnelles des armées, notamment de l'armée de terre, et de la place de la France dans le monde. C'est ce qu'il écrit au Premier ministre, Manuel Valls, dans une lettre que "Le Figaro" a pu consulter. A Matignon, où pour la première fois il n'y a pas de conseiller défense au cabinet de Manuel Valls, dirigé par Véronique Bédague-Hamilius, une budgétaire féroce.

 

Tout l'enjeu pour Jean-Yves Le Drian est d'obtenir un arbitrage favorable de l'Elysée. Car pour l'heure, François Hollande n'a pas encore totalement tranché même s'il a donné quelques indications, selon nos informations. Le président de la République veut maintenir l'enveloppe de la loi de programmation militaire (LPM) de 190 milliards d'euros sur la période 2014-2019, dont six milliards de recettes extrabudgtaires. Soit une LPM déjà a minima.

 

Mais il est prêt à laisser Bercy et Matignon raboter sérieusement le budget des premiers exercices de la LPM. Ce qui reviendrait à casser la programmation et tous les engagements pris par le ministère dès cette année en matière d'équipements. Et personne ne peut imaginer d'ailleurs qu'il y aura un rattrapage budgétaire après. Cela ressemble à un compromis très, très bancal qui satisfait Matignon.

 

"La LPM ne sera pas touchée. Ce serait dévastateur en terme d'emplois", explique-t-on dans l'entourage du Premier ministre.

 

Une annulation de crédits de 355 milIions dès 2014

 

Dans son courrier, qui ne concerne formellement que l'exercice 2014, le ministre de la Défense évalue à 355 millions d'euros les efforts à réaliser cette année, écrit Le Figaro.

 

"Une annulation qui se cumulerait avec celle opérée fin 2013, à hauteur de 720 millions d'euros sur les crédits d'équipement de la défense", relève le ministre.

 

"La Défense ne peut absorber une perte de crédits en 2014, ni sur sa masse salariale, ni sur ces crédits de fonctionnement". En effet, ceux-ci se situent déjà "au seuil de l'acceptabilité sociale", "impactent l'entraînement des armées, déjà inférieur aux normes internationales", souligne-t-il encore. Quant aux crédits d'infrastructures, "sous-dotés", ils conduisent le ministre à "faire étudier actuellement un plan pour les réhabilitations les plus impérieuses".

 

Report de programmes

 

Afin d'"éviter une dette insoutenable", le ministre anticipe la nécessité d'avoir à reporter à 2016 des programmes "symboliques" prévus en 2014 et 2015, "soit un total d'environ 7 milliards d'euros de commandes non passées", écrit "Le Figaro". Ce qui aurait, là encore, des "conséquences industrielles désastreuses", estime Jean-Yves Le Drian dans son courrier. Il cite l'industrie terrestre (Nexter et RTD), les chantiers navals (Concarneau, Cherbourg, Saint-Nazaire) et l'industrie aéronautique, "avec des suppressions de milliers d'emplois et des pertes de compétences".

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23 mai 2014 5 23 /05 /mai /2014 15:15
Valls assure que le budget des armées sera «totalement préservé»

 

23/05/2014 Par lefigaro.fr (AFP)


L'Elysée indiquait un peu plus tôt que François Hollande allait rendre ses arbitrages sur le budget de la Défense «dans les prochaines semaines».

 

«Il est temps de tourner la page de ce débat, de ces rumeurs». Le premier ministre a voulu mettre fin ce vendredi à toute polémique: «Il n'y aura pas de remise en cause de la LPM» (la Loi de programmation militaire 2014-2019 ), a déclaré à la presse Manuel Valls. «Il n'y a pas d'inquiétudes à avoir pour son application, pour ses grands principes, parce qu'il en va de la défense de notre pays», a-t-il ajouté.

Une réponse très claire à la lettre envoyée le 9 mai dernier par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Dans cette missive ,révélée par le Figaro, le ministre de la défense met en garde le chef du gouvernement contre les conséquences militaires, industrielles et sociales d'économies supplémentaires. «La Défense ne peut absorber une perte de crédits en 2014, ni sur sa masse salariale, ni sur (les) crédits de fonctionnement», qui se situent déjà «au seuil de l'acceptabilité sociale», indique-t-il, tout en rappelant le «niveau de nos engagements militaires extérieurs», principalement au Mali et en Centrafrique. Dans son initiative, le ministre est soutenu par les chefs d'état-major des armées, qui, selon les milieux militaires, ont brandi la menace d'une démission collective.

 

La Défense, deuxième budget de la Nation

Face à ces inquiétudes, Manuel Valls l'a rappelé vendredi: «ce qui doit compter, c'est la parole du chef de l'État. Et le chef de l'État a dit très clairement au début de l'année que la LPM serait sanctuarisée par rapport aux choix qui sont faits par le gouvernement sur le budget». Mais la réponse de l'Elysée est loin d'être aussi tranchée. La présidence avait réagi vendredi matin en indiquant que François Hollande, chef des armées, «rendra ses arbitrages dans les prochaines semaines». Un délai qui laisse planer le doute sur les intentions du chef de l'Etat, à l'heure où il semble coincé entre ses engagements de «sanctuariser» les crédits Défense et la nécessité d'atteindre son objectif de 50 milliards d'euros d'économies pour redresser les finances publiques.

Deuxième budget de la Nation, la Défense est en effet dans le viseur de Bercy. Votée fin 2013, la LPM alloue 190 milliards d'euros de crédits d'ici à 2019 à la Défense, avec un budget annuel de 31,4 milliards.

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23 mai 2014 5 23 /05 /mai /2014 12:55
Budget de la Défense : Le Drian tape du poing sur la table

 

 

23/05/2014 Le Point.fr (AFP)

 

Le ministre a écrit à Manuel Valls pour le prévenir des conséquences des restrictions budgétaires sur l'armée. L'Élysée indique que François Hollande tranchera dans les prochaines semaines.

 

Jean-Yves Le Drian et l'état-major des armées mettent la pression sur Matignon et l'Élysée pour préserver les crédits de la Défense de nouvelles coupes, dont les conséquences seraient selon le ministre "très lourdes" sur les plans militaire, social et industriel. Dans une lettre à Manuel Valls, citée vendredi par le Figaro, Jean-Yves Le Drian alerte le Premier ministre sur le "contexte social proche de l'exaspération" au sein des armées : "la Défense ne peut absorber une perte de crédits en 2014, ni sur sa masse salariale, ni sur (les) crédits de fonctionnement, qui se situent déjà "au seuil de l'acceptabilité sociale".

 

L'Élysée a réagi vendredi matin en indiquant que François Hollande, chef des armées, "rendra ses arbitrages dans les prochaines semaines". Un délai qui laisse planer le doute sur les intentions du chef de l'État. La lettre du ministre de la Défense à Manuel Valls "date du 9 mai dernier et s'inscrit dans le cadre de la procédure budgétaire", souligne la présidence. L'entourage de Manuel Valls avait pour sa part répondu fermement jeudi à l'inquiétude des militaires en affirmant catégoriquement que "la loi de programmation militaire ne sera pas touchée. Et tous les crédits militaires sont dans la LPM". "Ce serait, dit-on, dévastateur en termes d'emplois".

 

Côté Défense, on souligne que la lettre du ministre ne porte que sur l'annuité 2014, première année de la LPM qui couvre la période 2014-2019. Elle a été adressée à Matignon deux jours avant les déclarations de l'ex-ministre UMP Xavier Bertrand, qui a accusé le gouvernement de préparer de nouvelles coupes de 1,5 à 2 milliards par an dans le budget de la Défense. La discussion politique a ensuite "changé d'échelle" et se déroule depuis entre Jean-Yves Le Drian, Michel Sapin à Bercy, Matignon et l'Élysée, indique-t-on de source proche du dossier. Si Matignon entend préserver les crédits de la Défense, "il faut le dire à la direction du budget, qu'ordre lui soit donné d'arrêter son travail d'amputation de la LPM et de la doter", martèle-t-on de même source.

 

Risques d'effondrement du système militaire

 

Le risque de nouvelles amputations des crédits de la Défense, déjà lourdement sollicitée dans le cadre de la LPM, a suscité une réaction courroucée des chefs d'état-major des armées, qui, selon les milieux militaires, ont brandi la menace d'une démission collective. Ce qui serait une première dans l'histoire des armées. "Après les déclarations de Xavier Bertrand, les armées attendaient d'être rassurées immédiatement. Comme ce n'est pas le cas depuis deux semaines, on a une humeur très instable dans les armées dont se font l'écho les chefs militaires", note un proche du dossier. En renvoyant les arbitrages à plusieurs semaines, l'Élysée, coincé entre les engagements du chef de l'État de sanctuariser les crédits défense et la nécessité d'atteindre les objectifs du plan gouvernemental de 50 milliards d'euros d'économies pour redresser les finances publiques, risque l'alimenter l'inquiétude.

 

Dans sa lettre, le ministre de la Défense met en particulier Matignon en garde contre les risques qu'une amputation des crédits ferait courir aux industries de défense, "avec des suppressions de milliers d'emplois et des pertes de compétences". Votée fin 2013, la LPM alloue 190 milliards d'euros de crédits d'ici 2019 à la Défense, avec un budget annuel de 31,4 milliards. Deuxième budget de la nation, la Défense est forcément dans la mire de Bercy à la recherche de nouvelles sources d'économies. Ancien chef de l'École de guerre, le général Vincent Desportes, qui traduit habituellement l'humeur des armées, a dénoncé vendredi les risques d'"effondrement du système militaire" français. "C'est l'honneur de M. Le Drian d'avoir écrit cette lettre. J'espère que ce sera l'honneur des plus hautes autorités de répondre, non, nous ne toucherons pas au budget des armées", a-t-il affirmé sur Europe 1. Soutien également de l'ancien ministre de la Défense UMP, Gérard Longuet, qui a apporté "un appui total à Jean-Yves Le Drian, pour sanctuariser la dépense militaire".

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