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5 mars 2012 1 05 /03 /mars /2012 08:45

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Le ministre de la Défense Gérard Longuet, son homologue libyen Osama Juili et deux pilotes posent devant un Mirage le 24 février à Tripoli. © Mahmud Turkia / AFP

 

01/03/2012 Jean Guisnel Le Point.fr

 

La France ne renonce pas à vendre des armes à la Libye. Mais le nouveau régime libyen est-il en état de passer commande ?

 

Le ministre de la Défense Gérard Longuet n'a pas annoncé de grande nouvelle après sa visite en Libye, le week-end dernier, mais il est clair que la France entend bien percevoir dans ce pays quelques dividendes de la guerre qu'elle y a conduite de mars à octobre 2011 pour évincer le colonel Muammar Kadhafi. Parmi les centaines d'industriels du monde entier qui s'agitent pour passer des contrats avec le Conseil national de transition, les Français ne sont pas en reste. Mais bien des étapes sont encore à franchir vers la normalisation, ne serait-ce que l'élection de l'assemblée constituante, actuellement prévue pour juin 2012. Tous les industriels attendent que les choses bougent, dans les travaux publics, la dépollution, les transports ou les industries des hydrocarbures. Et les ventes d'armes.

 

Le ministre de la Défense Gérard Longuet s'est rendu en Libye justement pour traiter ce sujet. Mais ce ne sera pas plus simple qu'avec le régime précédent. Le ministre a d'ailleurs déclaré à Tripoli, sans se mouiller : "La coopération entre la Libye et la France est un projet de très longue durée. La position de la Libye, trait d'union entre l'Afrique et la Méditerranée, en fait un territoire exposé. Il est de l'intérêt de tous que le trafic des hommes, des armes ou de la drogue soit neutralisé." On n'est pas plus prudent !

Corrupteurs et corrompus

De l'avis de plusieurs experts des ventes d'armes à ce pays, que nous avons pu consulter, certains Libyens aujourd'hui au pouvoir brûlent d'établir avec les industriels étrangers les liens de corruption qui prévalaient avant la chute de Kadhafi. Du côté des vendeurs, les industriels et les États sont les mêmes, tandis que nombre d'intermédiaires libyens qui "ouvraient les portes" du temps de Kadhafi ont repris du service, après avoir retourné leur veste. Comme dans toute situation postrévolutionnaire, les premiers mois sont particulièrement agités. D'autant plus en Libye qui bénéficie d'une manne pétrolière prodigieuse. Selon une analyse proche des services de renseignements français, "la question qui se pose aujourd'hui est de savoir si la répartition des richesses libyennes, relativement homogène du temps de Kadhafi, se poursuivra sous les mêmes formes. Ou bien si nous assisterons à l'émergence d'une kleptocratie aussi gloutonne que celles qui sévissent en Afrique de l'Ouest, qui se gavent en laissant leurs populations dans la misère".

Espoirs de nouveaux contrats

Tout en indiquant lors de sa visite qu'il n'entendait pas proposer des matériels lourds et coûteux, Gérard Longuet a repris les choses au point où elles se trouvaient fin 2010. La remise en état de Mirage F1 de l'armée libyenne, engagée par la France avant la guerre, se poursuivra avec les matériels qui n'auraient pas été détruits par l'Otan. À l'avenir, Paris espère bien signer de nouveaux contrats, notamment pour la fourniture de moyens d'information et de contrôle destinés à la surveillance des frontières, afin d'empêcher les flux de migration de l'Afrique subsaharienne vers la Méditerranée et l'Europe, à travers la Libye. L'avenir dira si la France rencontre plus de succès que par le passé... Une commission mixte pour l'étude des futures coopérations entre la France et la Libye a été mise en place durant la visite ministérielle. Elle devrait tenir sa première réunion à Tripoli début avril.

La marine en pointe

En attendant, les deux pays collaborent essentiellement dans le domaine naval. Durant la visite de Gérard Longuet, un accord a été signé pour la formation en France d'environ 70 plongeurs libyens. Il fait suite à une coopération active entre les deux marines. Du 28 octobre 2011 au 3 décembre 2012, le bâtiment-base de plongeurs démineurs Achéron a participé au déminage des ports libyens. Il a été suivi par le chasseur de mines Céphée, mais aussi par des démineurs à terre : selon l'état-major des armées, assez peu loquace, une équipe de guerre des mines est présente en Libye depuis fin novembre 2011, tandis qu'une seconde, spécialisée dans le dégagement des voies de circulation portuaires, est demeurée sur place du 17 au 28 janvier. Deux mines marines ont été détruites.

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