FEDOME, campagne de validation opérationnelle

L'antenne ORFEES est implantée à la station de

radioastronomie de Nançay

29/10/2012 Slt Alexandra Lesur-Tambuté - Economie et technologie

Depuis le 22 octobre 2012, la campagne de validation opérationnelle du projet FEDOME (fédération des données de météorologie de l’espace) a commencé.

Le projet FEDOME a été initié par l’adjudant Lionel Birée, de la division surveillance de l’espace (DSE) du commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes.  Financé par la mission pour le développement et l’innovation participative de la direction générale pour l’armement, il a pour objectif de démontrer la faisabilité et l’intérêt d’un service d’alerte opérationnel des événements météorologiques de l’espace au profit des unités de la Défense. Afin d’alimenter la base de données du serveur FEDOME, la DSE s’appuie sur deux capteurs : la station SID (Sudden Ionospheric Disturbance - perturbation ionosphérique soudaine) et l’antenne ORFEES (observation radio spectrographique pour FEDOME et les études des éruptions solaires), instrument principal d’alerte en cours de validation. 

Implantée à la station de radioastronomie de Nançay, l’antenne ORFEES est une copropriété de l’armée de l’air et de l’observatoire de Paris. Elle observe quotidiennement les émissions radioélectriques du soleil. Ses relevés ont pour objectifs de déterminer si les éruptions solaires sont une menace et donnent l’opportunité de détecter la présence de particules néfastes pour les communications (transmission radio, navigation GPS) des aéronefs de l’armée de l’air. «Avec cette phase de validation opérationnelle, nous souhaitons prouver que les données de l’antenne ORFEESsont bien capables d’aider les unités navigantes à gérer leurs fréquences», explique l’adjudant Birée.

Actuellement, lorsqu’un E-3F part en mission, le centre national des opérations aériennes (CNOA) fournit à l’équipage des blocs de fréquence en HF. Pour cela, le CNOA utilise un logiciel de propagation des ondes qui ne prend pas en compte l’activité solaire. Si l’avion se trouve dans une zone concernée par une éruption solaire, ses fréquences risquent d’être saturées. L’équipage de l’E-3F doit alors chercher d’autres fréquences. «Avec les alertes fournies par le serveur FEDOME (qui enregistre les données des antennes SID et ORFEES), nous éviterons cette perte de temps en prévoyant les fréquences à utiliser en fonction du trajet de l’aéronef et des perturbations encourues», ajoute l’adjudant.

Pendant six mois, la DSE émettra des messages d’alerte au profit du centre météorologique des opérations aériennes, du centre national des opérations aériennes ou encore du commandement des forces aériennes stratégiques. Les unités mobilisées dans cette étude utiliseront ces données à chaque mission ou entrainement. À la fin de la période de test, ils réaliseront alors des retours d’expériences déterminantes dans la validation du projet.

Cette optimisation de gestion des fréquences serait unique en Europe. ORFEES confirmerait alors le nouveau pas déjà bien engagé d’un service d’alerte et de météo de l’espace dans le cadre du projet FEDOME, mené conjointement avec des organismes civils.

Le serveur FEDOME, de la division surveillance de l'espace du CDAOA à Paris

Le serveur FEDOME enregistre les données des antennes SID et ORFEES