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13 septembre 2012 4 13 /09 /septembre /2012 15:20

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13/09 Par Alain Ruello– LesEchos.fr

 

Fort de sa volonté de relancer l'Europe de la Défense, la gouvernement Ayrault devrait incliner vers le rapprochement d'EADS avec BAE Systems. Sauf que le projet n'apporte rien à l'industrie française.

 

« Je ne suis pas un spécialiste des mécanos industriel (...) Je commence par regarder les stratégies des différents groupes (...) leurs projets, ce qu'on fait les voisins», a déclaré lundi soir Jean-Yves Le Drian, en marge des universités d'été de la Défense. Avec l'annonce du projet de rapprochement d'EADS et de BAE, le ministre de la Défense, qui était forcément au courant, dispose d'un extraordinaire cas d'école pour parfaire ses connaissances. Quitte, pour celui qui s'est posé comme le « ministre des Industries de défense », à avaliser une opération qui fragilise Dassault et Thales, les deux champions purement tricolores.

 

De part sa volonté de relancer l'Europe de la Défense, et notamment son volet industriel, Paris devrait en effet adouber la fusion EADS-BAE. En 2000, le gouvernement Jospin a été un artisan décisif de la création de la maison-mère d'Airbus, au travers d'un formidable acte de coopération politique avec Berlin. Douze ans plus tard, le gouvernement Ayrault a la possibilité de marquer l'histoire en bénissant l'étape suivante. Et quelle étape puisqu'il s'agit ni plus ni moins que de défier la hiérarchie mondiale, en bousculant l'Américain Boeing.

 

« Pour une fois, c'est nous qui prenons de l'avance », sourit Marwan Lahoud, directeur général délégué en charge de la stratégie. A ceci près que le volet purement militaire du projet de rapprochement rappelle furieusement le mariage avorté entre British Aerospace et Dasa du milieu des années 90. Eut-il été couronné de succès, ce mariage aurait sans nul doute fragilisé les positions françaises. Aujourd'hui, la même histoire se répète puisque l'éventuel rapprochement des activités de défense d'EADS et de BAE fait émerger un axe britannico-germanique avant tout, sans rien apporter à la base industrielle française.

 

Effets de bords

 

Quelque soit le secteur, un grande mouvement de consolidation provoque toujours des effets de bords. « Paris va donc être obligé de se positionner car Dassault et Thales en sortiront fragilisés », estime un bon connaisseur du secteur. Pour Thales, la porte de sortie « naturelle » est simple (sur le papier) à imaginer : un rapprochement avec Safran. L'équipementier aéronautique en rêve, et il y a fort à parier que le sujet va refaire surface rapidement sur la table de Jean-Yves Le Drian. Mais pour se faire, encore faut-il que Dassault ait intérêt à apporter ses 26 % dans l'électronicien de défense.

 

Plus globalement, le fabricant du Rafale va avoir du mal à éviter un exercice de révision stratégique. Avec le traité franco-britannique de Lancaster House, l'avionneur français est ressorti, avec BAE, comme l'un des deux mâles dominants de l'aéronautique militaire en Europe. En témoigne le projet de coopération sur l'avion de combat de future génération pour prendre la relève du Rafale et de l'Eurofighter. Maintenant que le groupe britannique est prêt à passer sous la coupe d'EADS, l'ennemi héréditaire, la donne peut changer si Berlin est prêt à mettre au pot, aux côtés de Paris et de Londres. Si on ajoute la question de la succession de Charles Edelstenne, qui doit être tranchée l'année prochaine, l'horizon s'est tout d'un coup obscurci pour Dassault. Du coup, chez EADS, on imagine aisément que l'avionneur va déployer toutes ses forces de lobbying pour faire capoter la méga fusion en préparation dans le ciel européen...

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