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30 septembre 2011 5 30 /09 /septembre /2011 20:55

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Un mois après la chute du "Guide" libyen, les forces régulières restent acculées autour de Bani Walid et Syrte, les deux derniers bastions fidèles à Muammar Kadhafi. © Alfred / Sipa

 

29/09/2011 Par Armin Arefi - Le Point.fr

 

Bloqués dans la conquête des deux dernières villes pro-Kadhafi, les combattants du CNT réclament davantage d'aide.

 

"L'Otan est présente mais n'intervient pas assez." Cette phrase est de Walid Khaimej, capitaine des nouvelles forces libyennes sur le front de Bani Walid. Étonnant de la part d'un gouvernement qui doit à l'Alliance atlantique sa victoire sur Muammar Kadhafi. Car sans les bombardements des avions des forces occidentales commencés le 18 mars dernier, on n'aurait pas donné cher du destin des insurgés libyens, et du sort de la population de Benghazi, berceau de la contestation, à la merci de la fureur de l'armée kadhafiste.

 

Un mois après la chute du "Guide" libyen, les forces régulières restent acculées autour de Bani Walid et Syrte, les deux derniers bastions fidèles au dictateur déchu. Car la victoire éclair de Tripoli, les forces rebelles la doivent aussi au repli rapide d'une grande partie des soldats pro-Kadhafi à Bani Walid, une vaste oasis à 170 km au sud de Tripoli. "Chaque fois que les rebelles piétinent, ils réclament davantage d'aide de l'Otan", rappelle Patrick Haimzadeh*, diplomate en Libye de 2001 à 2004 et ancien officier de l'armée de l'air. D'après ce spécialiste, cette difficulté à s'imposer s'explique notamment par le caractère très escarpé de la cité, avec de hautes enceintes et beaucoup de propriétés. La ville rebelle peut également compter sur le soutien de la tribu des Warfala, soit près d'un million d'hommes favorables à Kadhafi depuis le début du conflit.

 

"Aucune culture militaire" (ex-diplomate)

 

Du côté de Syrte, ville côtière à 360 km à l'est de Tripoli, la prise mardi du port par les forces du Conseil national de transition (CNT) laissait espérer un pas important vers le contrôle de la ville natale de l'ex-colonel libyen. En vain. Sur le terrain, des combats d'une violence inouïe font toujours rage. "Syrte est une zone enclavée beaucoup plus plane où les combattants pro-Kadhafi sont vraiment chez eux", note Patrick Haimzadeh. "Ils trouvent face à eux une armée régulière originaire de Misrata (est), qui n'a aucune culture militaire sur le terrain."

 

Pour preuve, deux combattants sont morts et dix-huit ont été blessés mercredi par une roquette "amie", partie accidentellement d'un dépôt d'armes, et qui a atterri dans leur chambre. Interrogé par l'AFP, un commandant du CNT, ayant requis l'anonymat, reconnaît un "manque de coordination". "Un groupe de nos combattants a été touché par une roquette lancée par un de nos tanks qui se trouvait derrière eux. Il y a eu trois martyrs", indique par ailleurs le militaire. Malgré ces bévues, il préfère expliquer le piétinement de l'offensive par la résistance des kadhafistes qui livrent là "leur dernière bataille". "Ils ont tout perdu (...) c'est pourquoi ils se battent férocement. Nos troupes subissent de dures attaques", admet le commandant. Cette persévérance a provoqué la mort depuis mardi d'une douzaine de soldats pro-CNT à Syrte et de onze combattants à Bani Walid.

 

Refus de l'Otan

 

Assurant ne pas avoir réduit son activité en Libye, l'Otan a opposé une fin de non-recevoir à la demande de ses alliés libyens. "L'Otan n'a pas pour objectif d'apporter un soutien aux forces du CNT au sol. C'est pourquoi aucune coordination opérationnelle n'est effectuée avec les forces du CNT", s'est ainsi justifié le colonel Roland Lavoie, porte-parole de l'opération Unified Protector. Pourtant, malgré les démentis officiels, Le Point.fr avait révélé en août la présence sur le terrain de forces spéciales occidentales, dont des troupes françaises, en violation de la résolution 73 de l'ONU, qui ne prévoit que la "protection des populations civiles en Libye". D'après Patrick Haimzadeh, si de telles opérations ont déjà eu lieu à Misrata, "elles ont forcément lieu dans cette bataille". "De toute façon, ajoute le spécialiste, les combats ayant lieu en ville, ce ne sont pas des frappes aériennes qui pourraient changer la donne."

 

D'autant plus que, de sources diplomatiques, un nombre croissant de pays membres de l'Otan se posent la question de l'utilité d'une prolongation de l'action militaire. Et surtout pour quelle issue finale, alors que les populations civiles ne sont plus directement menacées depuis mars dernier. De son côté, le gouvernement libyen de transition avertit qu'aucun nouveau gouvernement, dont la formation a déjà été maintes fois reportée en raison de dissensions internes, ne verra le jour avant la libération totale du pays. Or d'après l'ex-diplomate, celle-ci pourrait ne pas intervenir avant des mois.

 

(*) Auteur du livre Au coeur de la Libye de Kadhafi, éditions JC Lattès

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