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27 février 2011 7 27 /02 /février /2011 14:00

http://static.lexpansion.com/medias/83/42978_le-projet-d-avion-ravitailleur-de-boeing-qui-a-remporte-l-appel-d-offres-du-pentagone.jpg

 

25/02/2011 par Catherine Mollicone / L’Expansion.com

 

Après des années de scandales et de polémiques, le Pentagone s'est décidé. C'est Boeing, et pas EADS, qui fabriquera les avions ravitailleurs américains. Le feuilleton en quelques dates.

 

Septembre 2001 : Boeing pousse au renouvellement des avions ravitailleurs

Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, le numéro un mondial de l'aéronautique se rend très vite compte que les perspectives du transport aérien civil s'assombrissent, et pour longtemps. Boeing devra chercher le salut du côté du secteur militaire. Aussitôt, le groupe fait appel à tous ses groupes de pression auprès du Congrès, des médias, du département de la Défense, et de la Maison Blanche pour les convaincre de la nécessité de renouveler la flotte d'avions de ravitaillement militaire.

 

Janvier 2002 - février 2002 : Premiers bâtons dans les roues d'EADS

Le Pentagone décide d'acquérir en leasing jusqu'à 100 avions ravitailleurs, soit un contrat de près de 28 milliards de dollars. EADS est autorisé à concourir, mais les dés sont pipés. Boeing occupe le terrrain depuis des mois, alors que le consortium européen n'a que quinze jours pour présenter une offre concurrente, et on « omet » de lui indiquer la taille de l'appareil requis.

 

Mai 2002 - décembre 2003 : Boeing accusé de corruption, le contrat est annulé

L'européen est écarté du marché, mais, souhaitant ménager son avenir sur le marché américain, il ne dénonce pas les irrégularités de l'appel d'offre. C'est John McCain, sénateur républicain de l'Arizona et pourfendeur du gaspillage de l'argent public, qui apporte la preuve que Boeing a été favorisé. Le contrat est suspendu et le scandale fait rage. S'ensuivent les démissions du PDG de l'avionneur, Phil Condit et de son directeur financier. Une ancienne employée du Pentagone sera reconnue coupable de "collusion criminelle" contre le gouvernement américain pour avoir fourni à Boeing des informations confidentielles en échange d'une promesse d'embauche pour elle-même et deux membres de sa famille.Au mois de mai 2004, le Pentagone annule le contrat estimant qu'il n'y a "pas de raison matérielle ou financière impérative" pour remplacer ses avions supertankers.

 

Septembre 2005 : EADS s'allie avec Northrop Grumman

Près d'un an et demi après l'annulation du contrat, un nouvel appel d'offre est lancé. Cette fois-ci, pour y concourir, EADS s'associe avec l'américain Northrop Grumman. Pour pénétrer le marché américain, le groupe européen envisage alors d'implanter à Mobile, en Alabama un site destiné à l'assemblage du futur avion ravitailleur; à terme, des A330 commerciaux y seraient aussi montés. Le tandem américano-européen ne vise pas la totalité du contrat, mais il compte bien proposer une alternative sérieuse au B767 avec une version modifiée de son A330, plus grand mais aussi plus cher.

 

Février 2008 : Divine surprise pour EADS

Le marché américain semble enfin s'ouvrir à EADS. Avec son allié américain, il remporte la première tranche du contrat de 179 appareils pour un montant estimé à 35 milliards de dollars. Cette commande pourrait, à terme s'élever à quelque 100 milliards pour 400 à 500 avions. Le succès d'EADS surprend la plupart des observateurs, des deux côtés de l'Atlantique.

 

Juillet 2008 - septembre 2008 : Annulation du contrat EADS

Boeing conteste les conditions d'attribution du contrat, la Cour des comptes américaine lui donne raison. Une enquête révèle que plusieurs irrégularités ont entâché le processus de sélection. L'armée américaine suit les recommandations des magistrats et, une fois encore, remet le contrat en jeu. Mais, en pleine campagne présidentielle, l'administration Bush refuse de trancher et annule l'appel d'offre.

 

Septembre 2009 - décembre 2009 : Un appel d'offres à nouveau contesté

Il y a maintenant urgence car la flotte des supertankers américains est de plus en plus vieillissante. Après l'élection de Barack Obama, la compétition repart. Le nouveau Président assure que tout sera mis en oeuvre pour que les candidats au marché bénéficient des mêmes conditions. Mais, quelques jours après l'annonce du troisième appel d'offres de Washington, EADS et son partenaire accusent le Pentagone de favoriser Boeing en lui divulguant la proposition tarifaire de la partie adverse. Alors que les termes définitifs de l'appel à candidatures ne sont pas encore arrêtés, le consortium américano-européen menace de se retirer de la compétition. Il estime que le cahier des charges privilégie trop le prix unitaire et s'estime lésé.

 

Février 2010 - mars 2010 : EADS et Northrop rendent les armes

Quelques jours après la publication des termes définitifs de l'appel d'offres, Northrop jette l'éponge. L'avionneur conteste la méthodologie du Pentagone qui privilégie un plus petit appareil, tel que celui de Boeing. Et, ce lundi 8 mars, à six mois de la décision finale, EADS et son partenaire annoncent qu'ils se retirent de la compétition.

 

1er avril 2010 - Le Pentagone se montre conciliant

Comme le prédisait la rumeur dès le 12 mars 2010, au moment où Nicolas Sarkozy suspectait les Etats-Unis de protectionnisme, le département américain de la Défense reporte la date limite de l'appel d'offre. L'avionneur européen pourra ainsi y concourir. EADS, qui demandait 90 jours de report, et n'en obtient que 60, déclare qu'il ne participera à la compétition que s'il a de sérieuses chances de l'emporter face à Boeing.

 

21 avril 2010 - EADS soumettra une offre aux Etats-Unis

Boeing ne sera pas seul à concourir. L'avionneur européen revient dans la course et déposera une offre le 9 juillet 2010 auprès du département américain de la Défense. Après la défection de Northrop Grumman, EADS recherche une autre partenaire américain qui aura en charge "une part significative des équipements". Le Pentagone rendra son verdict à l'automne.

 

8 juillet 2010 - Airbus en avance de 24 heures sur Boeing

En mettant en avant les 48 000 emplois générés aux États-Unis par son projet, l'avionneur européen espère remporter la mise face à Boeing. Depuis la défection de Northrop Grumman en mars 2010, Airbus n'a pas trouvé d'allié industriel pour le remplacer. Mais il s'associe avec plus de 200 partenaires américains.

 

9 juillet 2010 - Boeing provoque Airbus

Face aux 48 000 emplois promis par l'avionneur européen, l'américain déguaine une offre à 50 000 emplois. Et, alors que l'européen affiche un partenariat avec 200 industriels américains, Boeing s'est associé, lui, à 800 fournisseurs. Chacun des deux candidats a déposé un dossier d'environ 9000 pages. Le Pentagone promet de rendre son verdict en octobre.

 

23 décembre 2010 - Le Pentagone retarde sa réponse

L'État-major américain se donne juqu'au mois de février pour trancher entre Boeing et Airbus sur le contrat des 179 avions ravitailleurs. D'ici là, les deux candidats peuvent encore peaufiner leur offre pour répondre au mieux aux 273 spécifications du cahier des charges du Pentagone.

 

16 février 2011 - EADS baisse le prix de son offre

Quelques jours après le dépôt des deux offres définitives, EADS annonce avoir fait un effort sur le prix de sa proposition. Sans préciser le montant du rabais consenti par l'avionneur européen, Ralph Crosby, le président pour l'Amérique du Nord d'EADS, déclare qu'il a soumis "une proposition à prix très compétitif ". Le Pentagone rendra sa décision dans les prochains jours.

 

24 février 2011 : Boeing l'emporte

Boeing remporte le méga-contrat, évalué à plus de 30 milliards de dollars, écrasant son concurrent Airbus. Ce dernier pourrait faire appel.

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