fév 7, 2012 Nicolas Gros-Verheyde (BRUXELLES2)
Malgré les belles paroles sur la nécessaire solidarité, les Allemands – comme à peu près tous les autres pays – cherchent actuellement à communautariser leurs dépenses militaires qu’ils n’arrivent pas à justifier sur le plan interne. Ils avaient un temps penser à proposer leur quartier général d’Ulm comme un FHQ (quartier général de force) à l’Union européenne. Ils l’ont en fait proposé à l’OTAN dans le cadre des projets de Smart Défense. Une proposition qui embarrasse quelque peu au siège de l’Alliance. D’une part, elle intervient à un moment où l’organisation atlantique cherche plutôt à diminuer le nombre de quartiers généraux permanents : sur la sellette le QG maritime italien, le commandement de Lisbonne, et en partie le commandement aérien d’Izmir (mais ce n’est pas fait)… Et surtout, son utilité peut être discutée. Si l’intérêt d’un quartier-général d’opération permanent est incontestable, car il permet de planifier en continu et également de ne pas laisser perdre les compétences ; en revanche, un QG de force permanent apparaît plus hypothétique. Qu’y-a-t-il de commun entre un QG de force en Afghanistan (IFAS), au Liban (FINUL) ou une opération anti-piraterie… ? Pas grand chose. Quel est l’intérêt d’avoir un FHQ permanent ? Plutôt nul, selon des officiers bien au fait des opérations. Le FHQ est plutôt pour l’opération et conformément au terrain. A cela s’ajoutent chez les Alliés la peur de dépendre du Bundestag pour l’engagement du FHQ en opérations, pour un oui ou pour un non. A quoi servirait alors un FHQ condamné à rester… à Ulm.