fév 3, 2012 Nicolas Gros-Verheyde (BRUXELLES2 au siège de l’OTAN)
L’OP4, ce n’est pas une nouvelle loge italienne, ni un nouveau code d’une opération. C’est tout simplement le groupe des huit pays — Belgique, Canada, Danemark, France, Italie, Norvège, Royaume-Uni, Etats-Unis — qui ont mené les frappes sur la Libye. Un nom hérité tout simplement du paragraphe (OP4) de la résolution 1973 des Nations Unies. Et un point souvent peu expliqué dans la façon dont les opérations ont été menées sur la Libye à l’Alliance. « En se réunissant plusieurs fois par semaines, ce sous groupe du NAC (NB : emmené par les Britanniques et les Français) permettait de préparer les Conseils en ménageant les sensibilités variées des 28 mais surtout en constituant la masse critique indispensable pour obtenir l’effet d’entrainement nécessaire et des décisions. » explique un officier de haut rang ayant participé à la préparation de ces réunions. Et apparemment, cela n’a pas été « sans difficultés » car certaines divergences étaient bien réelles autour de la table, notamment entre Européens et Américains que cela soit sur les outils – l’emploi des hélicoptères, le soutien naval de bombardement (NGS) – ; la tactique — « surge » contre « sustain » — la communication stratégique. Malgré tout ce dispositif pourrait devenir un modèle pour les opérations futures de l’Alliance, permettant de combiner souplesse d’utilisation et cohésion de l’Alliance. Un modèle d’autant plus nécessaire que les Etats-Unis se désengagent du sol européen.