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12 juin 2012 2 12 /06 /juin /2012 07:35

Eurosatory 2012

 

11/06 Par Alain Ruello – LesEchos.fr

 

Militaires et industriels attendent les arbitrages budgétaires du gouvernement. Le Gicat réclame un doublement des crédits de recherche, à 100 millions d'euros.

 

L'édition 2012 du Salon Eurosatory, « Le Bourget » de l'armement terrestre, s'est ouvert, dans un climat de très grande incertitude, en l'absence du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, retenu en Afghanistan par le décès des quatre militaires français. Les industriels et les militaires venus (pour la première fois depuis sa nomination) écouter son discours en seront donc pour leurs frais. Ils devront encore attendre pour savoir à quelle sauce ils vont être mangés. « La défense ne servira pas de variable d'ajustement », a promis le candidat Hollande.

 

Las, aujourd'hui, la situation économique est telle qu'on voit mal comment le premier budget d'investissement de l'Etat ne servirait pas à éponger une partie des déficits. Revue de détail des grands dossiers.

 

Quel budget pour l'armée ?

 

C'est une question à plusieurs milliards d'euros. En théorie, les moyens de la prochaine loi de programmation militaire 2014-2019 seront calés sur le niveau d'ambition du nouveau Livre blanc de la défense, attendu en fin d'année. En pratique, tout le monde sait que c'est la contrainte financière qui va dicter sa loi. A l'état-major et à la DGA, on s'y prépare déjà en multipliant les scénarios. A l'extrême, certains imaginent même un gel des paiements sur le second semestre ! En affirmant qu'il ne toucherait pas à la dissuasion nucléaire (qui représente un gros quart des 10 milliards d'euros de crédits d'équipement annuels) et en s'embarquant dans le très aventureux (donc coûteux) programme de défense antimissiles de l'Otan, le président Hollande s'est coupé de marges de manoeuvre possibles. Dans ce contexte, certains ne manqueront pas de profiter d'Eurosatory pour rappeler que l'armée de terre procure 80 % des troupes en opération, mais qu'elle ne récolte que 20 % des crédits d'équipement. Sa part des PEA, c'est-à-dire des contrats de recherche, est encore plus limitée : 50 millions sur 700 par an. Pour le Groupement des industries françaises de défense terrestre, le Gicat, « A partir d'une interprétation sans doute excessive des priorités stratégiques du Livre blanc de 2008, les arbitrages [...] se font trop souvent au détriment du domaine terrestre. » Le Gicat réclame un doublement des PEA en sa faveur pour les porter à 100 millions par an.

 

Quel avenir pour Scorpion ?

 

Cette question est liée à la précédente. En principe, les appels d'offres de ce grand programme de modernisation de l'armée de terre (qui en a bien besoin) sont attendus à la fin de l'année. Il s'agit de remplacer les blindés d'infanterie VAB, de reconnaissance et de combat AMX-10 RC et Sagaie, de rénover les chars Leclerc ou encore de bâtir un réseau de communication compatible entre tous ces équipements. Il y en a pour 5 milliards d'euros. Par manque d'argent, le programme risque d'être revu à la baisse ou son calendrier étalé dans le temps, ce qui revient au même.

 

La recomposition de l'industrie

 

Malgré des négociations très avancées, il est trop tôt pour que le rachat de Panhard par Renault Trucks Defense, la division militaire du constructeur de camions (groupe Volvo), soit annoncé à Eurosatory. Et, en l'absence du ministre de la Défense, il est peu probable qu'on apprenne grand-chose sur l'avenir de Thales, Nexter, Safran ou encore Dassault, pour ne citer que les plus importants. Même si le ministre de la Défense a promis de rentrer dans le dossier « très vite et sans passion ».

 

À quand une vraie filière terrestre ?

 

Au-delà des schémas de rectification des frontières entre grands industriels, c'est le soutien aux PME de l'armement terrestre qui fait défaut, regrette Philippe Demigné, le PDG de Bertin Technologies. « Nous souffrons toujours de deux problèmes : le manque de PEA et les relations contractuelles avec les grands maîtres d'oeuvre », regrette-t-il.  Il faudrait que la DGA conduise une politique industrielle en faveur des sous-traitants », conclut Philippe Demigné, rappelant qu'une PME a beaucoup plus de chances à l'exportation si l'armée française a déjà acheté son produit.

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