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31 mai 2011 2 31 /05 /mai /2011 11:30

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31 Mai 2011 par Catherine Magueur. Le Telegramme

 

Sollicitée sur toutes les mers du monde, la Marine «fait de son mieux et le mieux possible avec ce qu'elle a», estime un expert des flottes de combat. Même son de cloche, rue Royale. La Marine est sur la corde raide. État des lieux.

La Marine nationale est toujours une marine de premier rang. La seule en Europe à avoir un spectre complet : dissuasion, avec les SNLE et les SNA(*), groupe aéronaval, une force amphibie ainsi qu'une patrouille maritime. La rigueur budgétaire est passée partout. La France n'y échappe pas. Mais les Anglais souffrent plus encore. Les États-Unis caracolent largement en tête de toutes les flottes de combat. Les marines d'Asie, et notamment la Chine continuent à monter en puissance. L'Europe descend toujours.

Sollicitée partout

La marine britannique est plus forte que la France en tonnage mais ne l'est plus en capacités: tel est l'état des lieux brossé par Bernard Prézelin, auteur de «Flottes de combat». «Pour la première fois depuis longtemps, la Marine passe juste en dessous de la barre des 300.000 tonnes, à 295.000 tonnes», souligne l'expert. Sollicitée sur toutes les mers pour des missions de tous ordres, «globalement, elle fait de son mieux et le mieux possible avec ce qu'elle a», souligne Bernard Prézelin. «C'est sur les épaules de la France que repose l'opération Harmattan, l'intervention en Libye», ajoute-t-il. Au large de la Libye, le porte-avions n'est pas seul. Il y a toujours un SNA dans les parages, des frégates qui sont relevées régulièrement, un aviso, actuellement le brestois LV Le Hénaff. La Marne a relevé le pétrolier ravitailleur la Meuse. Le BPC Tonnerre, qui a embarqué des Tigre, les hélicoptères de combat de l'armée de Terre, est sur zone. C'est un tour de force d'aligner tous ces bâtiments et ces hommes. Les missions de la FOST monopolisent les Brestois.

Il va falloir jongler

«Avec les moyens dont on dispose, on couvre 80% du besoin. Pour passer à 90%, il faudrait doubler le volume!» «On est dimensionné, dit-on rue Royale, pour faire face à une activité moyenne constatée depuis une dizaine d'années». Mais, là, l'activité est loin d'être moyenne! Ainsi, le Chevalier Paul, belle frégate de défense aérienne qui devait aller à Saint-Pétersbourg, serait contrainte d'annuler et resterait en alerte. La Marine attend ses Fremm, (2012 -2013 pour la première, la dernière en 2020) son troisième BPC, le Dixmude. Les Barracuda vont remplacer les SNA. Mais la flotte a aussi des faiblesses: les frégates anti-sous-marines sont fatiguées. La frégate Tourville va être retirée du service. En attendant les Fremm, il va falloir jongler. Ce qui va devenir urgent, c'est l'arrivée de nouveaux pétroliers ravitailleurs, ce qui ne se fera pas avant 2017-2020. La vieille Meuse a toujours belle allure mais vient de fêter ses 30 ans. Ce n'est pas Brest qui construira ces bâtiments: les constructions neuves de gros bâtiments là-bas, c'est terminé.

Surtout pas d'avaries

La flotte est aujourd'hui utilisée à son maximum. C'est clair: il ne faudrait pas qu'il y ait d'avaries. Chantiers civils ou DCNS: tout le monde est en quête de solutions originales pour pouvoir renouveler la flotte. Ainsi DCNS prête, à titre gratuit à la Marine, l'Adroit, patrouilleur construit à Lorient. En échange, la Marine se fera VRP de DCNS dans tous les ports du monde. Les marins n'ont plus d'états d'âme. Si cela permet de tirer les prix! La Marine n'hésite pas ainsi à externaliser, à faire appel au privé. Avant on ne comptait pas. La Marine avait un besoin, les arsenaux, puis la DCN, devenue DCNS, faisait. La logique des coûts, personne ne connaissait. La Marine a appris à compter. Une révolution culturelle.

* SNLE : sous-marin nucléaire lanceur d'engins; SNA : sous-marin nucléaire d'attaque.

Longuet. Quatre millions d'euros à l'activité brestoise

par Patrice Le Berre. Le Telegramme


Visite express aux forces de la Marine, hier à Landivisiau et Brest, pour le ministre de la Défense Gérard Longuet. Seule annonce au menu: le versement de quatremillions d'euros au titre d'un plan local de redynamisation centré sur Brest.

Soixante minutes chrono à la base aéronavale de Landivisiau avant de rejoindre la base navale de Brest par hélicoptère pour une visite au pas de charge de la base de Défense et de ses 18.000 personnels civils et militaires. Venu «mieux connaître les capacités et les métiers de la Marine», Gérard Longuet ne s'est pas attardé dans le Finistère hier. Le temps de se faire présenter la zone maritime Atlantique, le port militaire et les ateliers du service logistique de la Marine, et de s'entretenir avec les autorités civiles et militaires de la ville, ainsi qu'avec les députés Marguerite Lamour, Patricia Adam et Jacques Le Guen, et le ministre a repris les airs en début d'après-midi, afin de s'embarquer dans la frégate Tourville, pour y passer la nuit avant de regagner Paris ce matin.

«Ce n'est que justice»

Une seule véritable annonce à retenir de ce parcours au pas de charge: celle du soutien de Gérard Longuet àla proposition de la députée UMP de Brest, Marguerite Lamour, de voir le Finistère bénéficier d'un plan local de redynamisation (PLR). «Et ce n'est que justice, a-t-il commenté, compte tenu des pertes d'emploi antérieures qui ont accompagné la transformation de l'industrie de Défense». Concrètement, ce PLR sera alimenté par quatre millions d'euros dont le ministre souhaite «qu'ils puissent permettre aux projets économiques porteurs d'emplois que vous soutiendrez de se réaliser». Et de citer en particulier, de nouveaux projets pour la collectivité urbaine de Brest: la réalisation d'une zone d'activité portuaire pour les énergies marines renouvelables et la création d'une pépinière d'entreprises et d'une nouvelle zone d'activités. Intervenant devant les personnels de la base de Défense, Gérard Longuet s'est, par ailleurs, posé en défenseur des moyens de la Défense, et plus précisément de la Marine, mais dans le cadre contraint des objectifs du Livre blanc de la Défense et de la Révision générale des politiques publiques (RGPP). Le ministre a ainsi rappelé qu'entre2008 et2015, la Marine perdra 6.000 postes (12% de ses effectifs), fermera quatre bases ou établissements de l'Aéronavale - Nîmes-Garons, Tontouta (en Nouvelle-Calédonie), Toussus Le Noble et Dugny - et désarmera une quinzaine de bâtiments. «Je mesure l'effort qui vous est demandé», a déclaré le ministre.

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