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15 mars 2012 4 15 /03 /mars /2012 22:03

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12 mars 2012 Dossier Frédéric Gouis - lunion.presse.fr

 

SUIPPES (Marne). Cette fois, c'est sûr ! Une unité mobile de démantèlement arrive à la fin du mois à Suippes. « Avant l'été », les plus instables des munitions chimiques de la Grande Guerre (une trentaine de tonnes sur les 250 entreposées) vont commencer à être traitées sur place par cette machine.

 

Cette unité va démanteler les engins de la mort qui ne pourront être transportés jusqu'à l'usine Secoia de Mailly-le-Camp quand elle ouvrira en 2016, selon les dernières annonces. n Entreposées depuis 2001 à Suippes, ces 17 000 munitions chimiques ont fait l'objet de nombreuses supputations, faute de transparence. Explications.

 

LA poubelle qui regroupe toutes les munitions chimiques de France va commencer à disparaître avant l’été ! Quoi ? Vous avez déjà entendu cette affirmation ? Cette fois, il semble que la situation n’a jamais été aussi proche d’évoluer.

 

Depuis septembre dernier, l’ancien DAMS (Dépôt d’armes et munitions spéciales) du camp de Suippes frémit d’une activité comme il n’en avait plus connu depuis le milieu des années 90 et la fin de l’hébergement des missiles nucléaires Pluton.

 

Le lieu a fait l’objet de toutes les supputations. La faute à l’absence de transparence de la part des autorités, la faute aussi à une certaine propension à imaginer le pire de la part de certains.

 

Accueillis la semaine dernière sur le site, nous avons pu accéder aux futurs lieux de destruction mais aussi à une alvéole. Forcément, « dans certaines alvéoles, nous n’entrons qu’avec les tenues NRBC (nucléaire, radiologique, biologique et chimique) et le masque. Nous ne sommes pas des kamikazes ! » réplique Pierre-Yves Channaux, le chef du C4.

 

Sur les 35 hectares de ce C4 (Centre de coordination sur les chargements chimiques), l’ancien DAMS, toutes les munitions chimiques découvertes en France depuis 1997 sont stockées.

 

2 000 neutralisées sur place

 

Un entreposage qui a débuté en 2001. Onze ans plus tard, la solution pour les éliminer proprement, évoquée depuis 2008 au moins, sera une réalité dans quelques semaines avec l’arrivée et la mise en service d’une « Unité mobile de démantèlement des munitions identifiées », (UMD).

Il faut dire que l’urgence semble forte.

 

Déjà, la France, signataire de la convention de l’OIAC (Organisation pour l’interdiction des armes chimiques), se doit de répondre au planning d’élimination imposé.

 

De plus, l’état de certaines de ces 16 727 minutions peut faire craindre le pire.

 

Leur contact avec l’air, après des décennies dans la terre, a accentué la détérioration de leur enveloppe et des différents joints.

 

« Deux munitions ont effectivement fuité » admet Pierre-Yves Channaux. Pour le reste, le principe de précaution est appliqué.

 

Cinq alvéoles sont ainsi réfrigérées, entre 0 et 4°C, pour accueillir les munitions les plus sensibles. « Cela évite que le liquide qu’elles contiennent ne se transforme en gaz et que le risque de rupture de l’enveloppe soit alors décuplé ».

 

C’est donc la Sécurité civile, 7 personnes actuellement, qui va se charger de l’élimination de ces munitions les plus sensibles, celles pour qui un transport jusqu’à Mailly-le-Camp, qui doit accueillir une usine de démantèlement à l’horizon 2016 (lire par ailleurs), ne sera possible.

 

Ces munitions, dignes de la nitroglycérine transbahutée dans Le salaire de la peur, seraient un peu plus de 2 000.

 

Il faudra donc bien plus d’un an pour les traiter, car l’UMD, opérationnelle avant l’été donc, ne devrait pas pouvoir démanteler plus de 8 munitions quotidiennement. De cet investissement de 7,8 millions au total, la population locale se plaint d’en être quasiment pas informée.

 

Pas avant 2016 pour les moins dangereuses

 

Mais, magie de l’intérêt médiatique ou timing concordant, une réunion du Comité local d’information et de suivi (CLIS) se tiendra le mois prochain…

 

Les habitants entourant l’immense camp de Suippes y apprendront que les munitions ne vont pas totalement disparaître de leur voisinage.

 

Près de 15 000 (il en arrive toujours au gré des découvertes sur le territoire national), ne disparaîtront qu’en 2016 au plus tôt, une fois, l’usine Secoia de Mailly-le-Camp opérationnelle.

 

Un siècle après le conflit, les munitions de 14-18 n’ont pas fini d’alimenter la chronique !

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