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1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 07:10

EADS

 

31 mai 2012 Par Thibaut de Jaegher – USINE NOUVELLE

 

Faire d'EADS un groupe comme les autres, c'est l'ambition du nouveau PDG Tom Enders et de la nouvelle équipe direction. Mais cela reviendrait à nier une partie de l'histoire du groupe et les raisons qui ont poussé à sa création.

 

Tom Enders sera-t-il le premier président d'une entreprise "normale" ? C’est en tout cas l’ambition affichée par l'ancien parachutiste, qui vient de succéder à Louis Gallois à la tête d'EADS. Il souhaite faire du spécialiste européen de l'aéronautique et de la défense un groupe comme les autres.

 

En parodiant le nouveau président français, on pourrait lui faire dire : "Moi, président, je ferais d'EADS un groupe mondialisé. Moi, président, je libérerais le groupe de ses tutelles françaises et allemandes. Moi, président, je ne prendrais mes décisions qu'en fonction des intérêts de l'entreprise et non en suivant le jeu des pressions politiques de tout bord. Moi, président, je ferais d’EADS une entreprise normale."


La tirade est bien évidemment inventée mais elle résume bien l'état d'esprit dans lequel se trouve Tom Enders et les autres dirigeants du groupe, Fabrice Brégier chez Airbus notamment. Leur dessein est simple : ils veulent piloter le groupe à l'aune de ses seuls intérêts. Et non en fonction des exigences des Etats ou des régions où le groupe s'est implanté.

 

Ils voient ou rêvent EADS comme une entreprise apatride où ce qui prime c’est le bien d'Airbus, d’Eurocopter, de Cassidian ou d’Astrium. Comme Renault, General Electric et bien d'autres industriels encore, EADS se pense multi-local. Il veut être français en France, chinois en Chine, américain aux Etats-Unis... Etre une entreprise normale en somme, c’est-à-dire être partout chez soi et ne surtout pas affirmer ses racines.

 

Ses droits et ses devoirs


Si pour bien des groupes, cette stratégie fonctionne (bien qu’elle soit contestable car rien ne se construit sans enracinement), pour EADS, elle pourrait être rapidement une impasse. N'en déplaise à ses dirigeants, ce groupe n'est pas une entreprise comme les autres. D’abord parce qu'elle évolue dans un marché assez peu concurrentiel où deux acteurs majeurs se partagent l’essentiel des ventes : Airbus et Boeing.

 

Ensuite, parce qu’elle est née d'une volonté politique, celle de susciter un champion industriel européen pour casser le monopole américain en matière aéronautique. Egalement parce qu'elle a été portée sur les fonts baptismaux non par des acteurs privés (même s’ils faisaient partie du tour de table) mais par quatre Etats : l’Allemagne, la France, l’Espagne et le Royaume-Uni. Enfin parce qu'elle est aujourd'hui la seule entreprise européenne digne de ce nom et qu’à ce titre, elle a des droits mais surtout des devoirs.

 

De cet héritage, Tom Enders ne pourra totalement se libérer. Si d'un point de vue comptable et managérial, son projet d’entreprise normale est une garantie d'efficacité et donc de performance, elle revient aussi à couper le groupe de ses racines. Et ça, l’Etat français et l’Etat alle

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