Retour sur une intervention de sûreté aérienne franco-britannique

10/01/2013 Armée de l'air

L’armée de l’air et la Royal Air Force ont collaboré étroitement lors de l’interception d’un aéronef civil, dans la nuit du 5 décembre 2012. La rapidité et le succès de cette action ont démontré l’efficacité des accords bilatéraux en termes de défense aérienne. Récit d’une intervention de haut vol.

Il est 22h45, le 5 décembre dernier, lorsque le centre en route de la navigation aérienne (CRNA) de Brest contacte le centre de détection et de contrôle (CDC) de Cinq-Mars-la-Pile pour signaler un aéronef survolant Cognac, en perte de contact radio et à destination de Londres Luton, en Grande-Bretagne. En seulement quelques minutes, le Rafale du plot MASA (mesures actives de sûreté aérienne) déployé à Lorient décolle sur ordre du centre national des opérations aériennes (CNOA) de Lyon Mont-Verdun pour réaliser sa mission de police du ciel.

Le Rafale, sous contrôle de Cinq Mars la Pile, intercepte l’aéronef civil, effectue des mesures de reconnaissance à distance, d’observation visuelle et d’interrogation radio sur la fréquence de détresse, sans obtenir de réponse.

Face à cette absence de communication radio de l’aéronef civil, le CDC français passe le relais au centre de contrôle britannique de Boulmer, pour leur transmettre la situation et permettre de poursuivre les MASA hors de l’espace aérien français.

Le Rafale passe alors sous contrôle britannique, jusqu’à ce que l’intercepteur anglais, un Eurofighter, poursuive les mesures d’interrogation radio et de contrainte d’itinéraire. Le Rafale quitte alors le dispositif, puis repasse sous contrôle du CDC de Cinq-Mars-la-Pile et rentre en France, sa mission effectuée avec succès. L’appareil civil est ensuite arraisonné sur une base aérienne au nord de Londres, pour répondre des raisons de son absence de contact radio sur plusieurs centaines de nautiques.

Au final, les MASA ont pu être effectuées dans des délais très restreints, en toute sécurité et sans interruption au-delà des frontières géographiques. Cette intervention a permis de démontrer la réactivité et l’efficacité de la chaine de défense aérienne, dont les CDC sont un maillon essentiel.

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Les accords de défense aérienne en Europe

Depuis les attentats du 11 septembre 2001, les relations interalliées ont été renforcées en matière de sûreté aérienne et de souveraineté nationale. Le suivi et la transmission d’aéronefs non militaires potentiellement dangereux fait l’objet de protocoles d’accords bilatéraux entre la France et chacun de ses pays frontaliers: l’Allemagne, le Royaume Uni, l’Italie, la Suisse, l’Espagne, la Belgique et le Luxembourg. Le Protocole d’accord entre la France et le Royaume-Uni porte le nom de SEIHAN et date du 11 avril 2006. Un manuel d’application fixe les modalités de coopération en matière de mesures actives de sûreté aérienne (MASA) entre les deux forces aériennes. Il délimite les zones d’intérêts, fixe les règles d’engagement et de classification à appliquer en cas d’intervention, ainsi que les modalités techniques nécessaires à la mise en œuvre des mesures transfrontalières de sûreté aérienne. Régulièrement, des exercices sont organisés pour préparer les forces à mettre en œuvre ces accords bilatéraux.