Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
14 août 2011 7 14 /08 /août /2011 06:10

http://www.lepoint.fr/images/2011/08/11/porteavion-370578-jpg_241361.JPG

Le nouveau (et premier) porte-avions chinois n'est sorti

en mer qu'une seule fois mercredi, mais il a fait des vagues.


11/08/2011 par Jean Guisnel - Le Point.fr
 
Click here to find out more!

La Chine vient de faire naviguer discrètement son premier porte-avions, le Shi Lang. Comme c'est classique en Chine, ce nouvel outil militaire est moins destiné à conduire des opérations lointaines qu'à renforcer la pression sur l'île nationaliste de Taïwan, dont Pékin réclame la possession. Le nom de ce navire est d'ailleurs explicite : l'amiral Shi Lang (1621-1696) était le commandant de la flotte mandchoue qui a conquis l'île de Taïwan en 1681. Pour mettre cette nouvelle arme chinoise en perspective, nous avons interrogé l'un des meilleurs spécialistes mondiaux de l'arme navale, Bernard Prézelin. La dernière édition de sa bible des marines de guerre, Flottes de combat, remonte à mars 2008. La nouvelle mouture de cet ouvrage est attendue pour novembre 2011.

 

Le Point : Comment analysez-vous la sortie en mer du premier porte-avions chinois, le Shi Lang ?


Bernard Prézelin : Les Chinois avaient naguère essayé de déformer la vérité en affirmant que la coque de l'ancien porte-avions soviétique Varyag, qu'ils avaient acheté en Ukraine en juin 2000, était destinée à devenir un casino flottant à Macao. Cela ne trompait que ceux qui voulaient bien l'être, et il s'agissait bien d'en faire un véritable bâtiment de guerre. La preuve, puisque le Shi Lang est l'ancien Varyag... Ils avaient depuis longtemps la volonté d'acquérir ce type de bâtiment, qui marque l'importance d'une nation sur le plan international. Un porte-avions permet d'aller où on veut, quand on veut. C'est une base aérienne qui peut se déplacer de mille kilomètres par jour en s'affranchissant de toutes les autorisations de survol, en naviguant dans les eaux internationales. C'est le signe des grandes puissances navales que sont les États-Unis, la France, le Brésil avec notre ex-Foch devenu le São Paulo, et la Russie avec un navire un peu hybride, le Kousnetzov, sister-ship du Shi Lang.

 

Mais ce navire n'est pas neuf ! C'est un bâtiment qui avait été initialement mis sur cale en Ukraine en 1985, sous le nom de Riga, et que les Chinois modernisent aujourd'hui...


Certes, la marine soviétique faisant construire ses grands bâtiments en Ukraine, lors de l'effondrement de l'URSS, l'Ukraine avait souhaité que la Russie paye ses factures si elle voulait obtenir l'achèvement du navire. Or Moscou n'était pas en mesure de payer et les Ukrainiens ont proposé de le vendre aux Chinois ou aux Indiens, qui étaient intéressés à l'époque. Après d'âpres négociations, les Russes ont finalement accepté que le Varyag parte en Chine.

Quand les Chinois seront-ils en mesure de conduire des opérations aériennes avec leur porte-avions ?


Ce n'est pas demain la veille ! S'ils ont un navire, ils ne disposent ni de la culture ni des techniques de l'aéronautique embarquée, qu'il leur faudra des années pour acquérir. Ils possèdent un instrument de gesticulation. Ce navire leur servira surtout de bâtiment-école pour former leurs pilotes. Ils ont par ailleurs construit une étonnante maquette en béton du Shi Lang, à Wuhan (voir également ici), sur un immeuble de bureau. Ce qui est assez cocasse pour apprendre les manoeuvres d'aéronefs sur un pont d'envol.

 

Un porte-avions n'est qu'un élément d'un groupe aéronaval complet. Quand les Chinois disposeront-ils de cet ensemble, avec les moyens de communication et de commandement adéquats ?


Les Chinois disposent des frégates, des destroyers et des pétroliers-ravitailleurs qui accompagnent un groupe aéronaval, de même que des sous-marins nucléaires d'attaque. Mais ils n'ont pas d'avions de guet aérien embarqués, comme les Hawkeye, qui sont aujourd'hui indispensables. Des hélicoptères peuvent remplir cette mission, mais pas complètement.

 

Combien de temps leur faudrait-il pour conduire des opérations comme celles que le Charles de Gaulle a menées face à la Libye ?


Il leur faudrait cinq années au minimum, voire davantage. La culture aéronavale française remonte à la guerre d'Indochine et elle n'a jamais cessé de se perfectionner jusqu'à aujourd'hui. Celle des Américains est plus ancienne et les Britanniques la possédaient jusqu'au début des années 1980, quand ils ont abandonné les porte-avions conventionnels avec catapulte et brins d'arrêt pour se tourner vers les porte-aéronefs. Mais comme ils ont décidé de se doter d'avions conventionnels dans l'avenir, ils vont devoir retrouver cette culture.

 

Vous publierez en novembre votre annuaire Flottes de combat, encore plus épais que les précédents (1 400 pages). Mais pourquoi donc votre pagination augmente-t-elle alors que la taille des marines diminue ?


Mais ce ne sont que les marines occidentales qui se réduisent ! Car la quasi-totalité des marines asiatiques suit une politique inverse. Une frénésie de constructions neuves a redémarré en Chine, en Inde, voire en Corée du Sud, et le tonnage de la marine japonaise s'accroît, avec un nombre de bâtiments plus réduit.

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : RP Defense
  • : Web review defence industry - Revue du web industrie de défense - company information - news in France, Europe and elsewhere ...
  • Contact

Recherche

Articles Récents

Categories