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10 mai 2011 2 10 /05 /mai /2011 20:30

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10.05.2011 Vincent Lamigeon, journaliste à Challenges – Blog SUPERSONIQUE

 

La rumeur courait depuis deux semaines. Le délégué général pour l'armement Laurent Collet-Billon a finalement lâché l'info ce matin dans les Echos, obligeant les deux groupes à noyer le poisson dans des communiqués qui fleurent bon l'embarras : Thales et Safran discutent bel et bien à nouveau d'échanges d'actifs. Pas de quoi danser le Bagad de Lann-Bihoué, dira le lecteur intransigeant. Il n'aura pas tort : dans le genre serpent de mer de l'industrie de défense, ce projet n'est pas loin de la palme. La solution avait déjà été évoquée du temps de Jean-Paul Béchat patron de Safran et Denis Ranque PDG de Thales. Les discussions avaient repris après l'entrée de Dassault Aviation au capital de Thales, avant de butter sur l'intransigeance des deux parties.

 

Revoilà donc le projet sur la table de négociations. De quoi s'agit-il exactement ? En gros, un deal poussé par la DGA, lassée de financer des doublons au sein des deux groupes : Thales récupèrerait les activités d'optronique (équipements à la fois optiques et électroniques, type jumelles de vision infrarouge) de Safran, comme le viseur Strix de l'hélicoptère de combat Tigre (photo Sagem). Lequel recevrait en échange celles de navigation inertielle (équipements permettant à un engin de s'orienter de façon autonome) et de génération électrique de Thales. D'où une consolidation autour de deux champions français qui pourraient tenir la dragée haute aux américains Raytheon, Lockheed Martin, Honeywell ou Northrop Grumman. Splendide sur le papier.

 

Le problème, c'est que les intérêts ne sont pas forcément convergents. Côté Thales, récupérer l'optronique permettrait grosso modo de doubler de taille sur un marché en forte croissance, à un milliard d'euros de ventes à peu près. L'intérêt de Safran est plus contestable : certes il récupérerait les activités de navigation inertielle et de génération électrique de Thales. Mais les spécialistes s'accordent à estimer qu'il y perdrait quand même au change, car l'ensemble resterait loin des leaders américains. D'où l'idée d'une soulte que paierait Thales, histoire de se quitter bons amis. Mais là encore, Safran n'est pas forcément intéressé : gavé de cash par le carton du moteur CFM-56 et de sa maintenance, il a plus besoin d'activités en croissance que d'un chèque qui serait de toute façon limité.

 

Le patron de Safran l'a bien compris : l'année dernière, il avait tenté d'intégrer aux négociations les activités d'avionique civile de Thales, une des pépites du groupe, ce qui avait passablement courroucé Charles Edelstenne, PDG de Dassault Aviation, l'actionnaire industriel de Thales. Cette activité étant exclue des négociations actuelles, pas sûr qu'un accord soit possible. A moins de tordre la main à un des deux industriels...

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