Un Rafale de la 12F équipé d'une nacelle de désignation laser Damocles de Thales. Photo Frédéric Lert.
26 juin, 2014 Frédéric Lert (FOB)
L’Atlantique 2, avion de patrouille maritime de l’aéronavale, est capable de mettre en œuvre une large palette d’armement pour la guerre en mer : du missile anti-navire Exocet aux mines, torpilles, charges sous-marines et autres bombes. Dans les missions de secours en mer il emporte des équipements de sauvetage pouvant être largués à des naufragés. La force de l’avion tient également dans ses capacités d’écoute, de surveillance et d’interceptions électromagnétiques. En 2008, l’avion a reçu la capacité de mettre en œuvre des bombes GBU-12 de 250 kg à guidage laser. Jusqu’à quatre de ces munitions de précision peuvent être emportées dans la soute. Cette capacité a été mise en œuvre pour la première fois au combat pendant l’opération Serval au Mali, au-dessus de la terre ferme donc. L’ATL 2 n’était alors que le porteur et le tireur des bombes, le guidage proprement dit se faisant à partir du drone Harfang de l’armée de l’Air ou d’équipes spécialisées au sol. Une future rénovation de l’avion devrait lui offrir une totale autonomie en la matière, grâce à l’emport sous sa voilure d’une nacelle de désignation laser.
En attendant ce jour, la Marine a franchit récemment une nouvelle étape en élargissant le spectre d’emploi de l’Atl 2 dans les missions de bombardement : la semaine dernière, des GBU-12 ont pour la première fois été tirées par le bimoteur à hélices avec un guidage provenant un avion de combat. Il s’agissait en l’espèce d’un Rafale de la flottille 12F équipé d’une nacelle de désignation laser Damoclès (Thales). Deux bombes (inertes) ont été tirées successivement contre des cibles posées en mer, sur le champ de tir du Levant en Méditerranée. Deux bombes, et finalement deux coups au but pour valider deux modes de présentation distincts : dans le premier cas l’avion désignateur est sur sa « wheel » et orbite autour de l’objectif pendant le tir. Dans le second cas, il se place dans le sillage de l’avion tireur. Et dans tous les cas, l’Atlantique gagne une nouvelle corde à son arc qui en possède aujourd’hui tellement qu’il ressemble maintenant à une harpe…