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23 juin 2011 4 23 /06 /juin /2011 07:35
Exocet MM40 Block3 (photo MBDA)

Exocet MM40 Block3 (photo MBDA)

23/06/2011 MER et MARINE

 

Depuis plus de trente ans, les missiles antinavire sont devenus l'un des principaux piliers du combat naval. Ces armements équipent les bâtiments de combat, des patrouilleurs aux frégates en passant par les sous-marins, ainsi que les forces aériennes et les batteries côtières. Evoluant sans cesse et intégrant de nouvelles fonctions, comme les capacités de tir contre buts terrestres, les missiles antinavire s'adaptent aux évolutions technologiques et opérationnelles. Tour d'horizon des solutions proposées par l'industrie européenne :


Exocet MM40 Block3 (© : MBDA)

L'Exocet

Vendu à plus de 3600 exemplaires dans 35 pays depuis plus de 30 ans, l'Exocet ne cesse d'évoluer depuis sa mise en service. Le célèbre missile antinavire se décline aujourd'hui en trois versions, tirées depuis bâtiments de surface, aéronefs et sous-marins. Développé par MBDA à partir de 2004 suite à l'abandon du programme ANF, l'Exocet Mer-Mer 40 Block3 fait son entrée dans la Marine nationale, qui a réalisé un premier tir le 18 mars 2010 depuis la frégate de défense aérienne Chevalier Paul, admise au service actif en juin 2011 (son sistership, le Forbin, l'a été fin 2010). D'une longueur de 5.8 mètres pour un diamètre de 35 centimètres et un poids de 780 kilos, le nouveau missile antinavire présente des dimensions identiques à celles de son prédécesseur, tout en étant plus léger (870 kilos pour la génération précédente). Mais, surtout, il affiche une portée opérationnelle plus que doublée, soit 180 km contre 72 km pour le MM40 Block2. Le Block3 intègre également un GPS, ce qui lui confère une capacité de frappe contre des cibles côtières. Doté d'une charge optimisée pour la lutte antinavire, il ne peut néanmoins être comparé à un missile de croisière, conçu pour neutraliser des cibles durcies et disposant d'une allonge et d'une précision contre buts terrestres nettement plus importantes.


Exocet AM39 sur Rafale (© : DASSAULT AVIATION)


Tir d'AM39 depuis un Atlantique 2 (© : MARINE NATIONALE)


Tir d'un SM39 depuis un sous-marin (© : MBDA)

Outre la marine française, le MM40 Block3 a déjà été vendu au sultanat d'Oman, aux Emirats Arabes Unis et au Qatar. L'adoption du nouveau standard se fait soit par achat de matériel neuf, soit par retrofit des MM40 Block2 existants. Ainsi, depuis 2008, le site MBDA de Selles-Saint-Denis a débuté la mise à niveau de missiles pour des clients export, avant d'entreprendre le retrofit des munitions françaises, livrées à partir de 2011.
L'aéronautique navale tricolore, qui met en oeuvre l'Exocet AM39 depuis ses avions de patrouille maritime Atlantique 2 et jusqu'ici sur ses Super Etendard Modernisés (SEM), reçoit également une nouvelle version de son missile air-mer. Un Exocet numérisé, l'AM39 Block2 Mod2, a été spécialement développé pour le Rafale, qui remplace le SEM dans les missions de lutte antinavire. Le nouvel avion de combat a réalisé un tir de validation en 2007 avec l'AM39 Block2 Mod2. La numérisation de la version à changement de milieu a, quant à elle, été lancée en 2009. Le SM39 Block2 Mod2 équipera les nouveaux sous-marins nucléaires d'attaque du type Barracuda à partir de 2017. Dans cette configuration, le missile est éjecté par un tube lance-torpille. En dehors des SNA français, le SM39 peut armer les sous-marins Scorpène.


RBS-15 (© : SAAB)

Le RBS-15

Le Suédois Saab Bofors Dynamics et l'Allemand Diehl BGT Defence ont développé et commercialisent le RBS-15 Mk3. Ce missile antinavire de 4.3 mètres est doté d'un booster et affiche une portée de 200 kilomètres. Embarquant une charge militaire de 200 kilos pour un poids total de 800 kilos, il dispose d'un autodirecteur infrarouge, ce qui le rend autonome par rapport au porteur après le tir. Ce dernier standard du RBS-15 est aussi équipé d'un GPS, lui conférant une capacité de frappe contre des cibles côtières. Le RBS-15 Mk3 a été adopté par la marine suédoise, ainsi que la flotte allemande pour ses nouvelles corvettes du type 130. Le missile a également été vendu à la Croatie, la Finlande et la Pologne. Outre la version mer-mer, Saab a développé une version air-mer équipant les avions de combat Gripen. Une variante à changement de milieu doit aussi voir le jour pour équiper les sous-marins.


Tir de NSM (© : KONGSBERG)

Le NSM

Après le succès du Penguin, Kongsberg a développé, en partenariat avec EADS, le Naval Strike Missile (NSM). Destiné à équiper les frégates du type Fridjof Nansen et les patrouilleurs norvégiens du type Skjold, ce nouveau missile antinavire à autodirecteur infrarouge, d'une portée de 200 km, mesure 3.96 mètres et pèse 410 kg, dont 120 de charge militaire. Une version pour la défense côtière, tirée depuis la terre, a été retenue par la Pologne. Le NSM sert également au développement avec Lockheed-Martin du Joint Strike Missile (JSM), programme découlant de l'achat par la Norvège de F-35. Prévu pour être lancé depuis la soute de l'avion, le JSM est conçu pour la lutte antinavire et l'attaque contre cibles terrestres. Comme un missile de croisière, il disposera d'un système d'exploitation de la géographie ainsi que d'une liaison de données permettant le rafraîchissement des informations en vol.


Tir de Marte (© : MBDA)

Le Marte MK2

Missile antinavire intermédiaire entre l'Exocet et le futur ANL/FASGW, le Marte Mk2 est destiné aux forces navales, à commencer par les hélicoptères de la marine italienne. Evolution du Marte, mis en service dans les années 80 sur les Sea King, le nouveau missile (Mk2/S) est désormais opérationnel après sa qualification sur AW-101 Merlin et NH90. D'un poids de 270 kilos pour une longueur de 3.85 mètres, le Marte Mk2/S affiche une portée de 30 à 45 kilomètres suivant l'altitude de tir. Du type "Fire and Forget", le missile, qui peut aussi être lancé par avion (Mk2/A) est doté d'un autodirecteur électromagnétique actif et une capacité de résistance accrue face aux contre-mesures. Une version embarquée, le Marte Mk2/N, est proposée par MBDA pour équiper des bâtiments de surface de 30 à 50 mètres. Le nouveau missile antinavire peut, également, être mis en oeuvre depuis des batteries côtières.


ANL/FASGW (© : MBDA)

L'ANL/FASGW

La France et la Grande-Bretagne ont confié à MBDA une étude d'évaluation sur un nouveau missile antinavire léger destiné à équiper leurs hélicoptères. Ce projet, baptisé ANL ou FASGW (Future Anti-SurfaceGuidedWeapon), pourrait s'ouvrir sur un programme en coopération en vue d'une première livraison en 2015. D'un poids d'une centaine de kilos, dont 30 de charge militaire, l'ANL/FASGW affiche une portée de 20 km. Il est doté d'un autodirecteur infrarouge et d'une liaison de données bidirectionnelle permettant de maintenir un lien avec l'hélicoptère. Ce nouveau missile à booster non-largable succèderait au Sea Skua britannique et comblerait un manque dans la marine française, dépourvue d'un tel armement depuis le retrait de l'AS-12 en 1995. Répondant à l'évolution des menaces asymétriques, l'ANL/FASGW est optimisé contre les bateaux de moins de 500 tonnes. Il doit équiper les Lynx (Wildcat), Panther et NH90.


Le Milas (© : MBDA)

Otomat et Milas

La marine italienne utilise sur ses bâtiments le missile antinavire Otomat Mk2 Teseo de MBDA. Long de 4.82 mètres pour un poids de 780 kilos, cet engin, doté d'un turboréacteur et d'un autodirecteur actif, affiche une portée de 180 kilomètres. A partir de ce missile, l'Italie a aussi commandé un nouvel engin anti-sous-marin. Rappelant le concept du Malafon français, le Milas associe un Otomat et une torpille MU90. Tiré comme un missile antinavire, le Milas équipera à raison de quatre munitions les FREMM italiennes en version ASM. Long de 6 mètres pour un poids de 800 kg, l'engin a une portée de 5 à 50 km. Il se comporte d'abord comme un missile classique puis, arrivé au dessus de l'objectif, largue la torpille qui pénètre dans l'eau à l'aplomb du sous-marin. L'objectif est de surprendre ce dernier et de le frapper à une portée supérieure à celle de ses armes. Sur la frégate, une console située au central opérations intègre les informations fournies par les sonars et délivre au Milas les paramètres nécessaires avant le tir. Les données peuvent, ensuite, être rafraîchies en vol.

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