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29/04/2015 Major Michel Madec Section Air de l’École des fourriers de Querqueville - Armée de l'air
Chaque année, le 12 avril, la commune de Montebourg (50) vibre au rythme d’une cérémonie hommage à deux anciens pilotes de l’armée de l’air. Cette année encore, de nombreux aviateurs, élèves ou réservistes, se sont réunis pour ce temps fort, dans une région empreinte d’histoire maritime.
Chaque 12 avril, un hommage solennel est rendu au sergent-chef Jean-Magloire Dorange et au sergent Pierre Devouassoud, anciens pilotes de l’armée de l’air, et à leurs camarades, sur les lieux mêmes de la tragédie qui les a vu fusiller en 1941. Cette année encore, une large délégation conjointe des unités « air » stationnées en Cotentin participait à l’évènement. Elle était conduite par le lieutenant-colonel Christophe Chevalier, chef de la section air et directeur adjoint de l’école des fourriers de Querqueville, et par le commandant Mathieu, de l’école d’application militaire de l’énergie atomique.
Le commissaire en chef de 1ère classe Patrick Henry, directeur de l’école des fourriers et délégué militaire du département de la Manche, a marqué d’un grand intérêt cette commémoration « air » dans une région empreinte d’histoire maritime. Madame Laruelle, résistante déportée et compagne de cellule des deux valeureux héros, était présente. Une section d’élèves-sous-officiers de l’EFSOAA (école de formation des sous-officiers de l’armée de l’air) de Rochefort-sur-Mer, en formation à l’école des fourriers, complétait l’important dispositif qui dénombrait une soixantaine de drapeaux d’associations patriotiques, dont celui de l’association nationale des sous-officiers de réserve l’armée de l’air.
Ils sont tombés sous les balles de l’occupant...
Ils, ce sont le sergent-chef Jean-Magloire Dorange et le sergent Pierre Devouassoud. Sous-officiers pilote de l’armée de l’air au début de la Seconde Guerre mondiale, ils refusent l’armistice de 1940 et décident de rejoindre le général de Gaulle à Londres, par la mer. Ils quittent ainsi Saint-Cast, le 12 février 1941, à bord d’un bateau de fortune, le Buhara, acheté sur leurs deniers. Dans la nuit, le bateau montre des faiblesses ; l’espoir de gagner les côtes anglaises s’amenuise. Ceci se confirme au petit matin, lorsqu’un patrouilleur allemand les arraisonne au large de Guernesey. Les seize membres d’équipage sont convoyés vers le port de Cherbourg, questionnés par la Gestapo puis transférés, le 3 mars, à la prison de Saint-Lô pour y être jugés par la cour martiale. Quatorze seront condamnés à la déportation. Dorange et Devouassoud seront condamnés à mort pour être respectivement le leader et le financier de l’épopée : ils seront fusillés à Montebourg le 12 avril 1941, au mur d’enclos de l’abbaye.