18.01.2016 Michel Urvoy - Ouest-France
Grâce aux exportations engrangées en 2015, le secteur va créer, en France, 40 000 emplois nets d'ici à 2018.
Jean-Yves Le Drian ne devrait pas échapper au titre de « ministre de l'année » ! Il fait la guerre, il fait de la politique... et du business : en 2015, il aura engrangé pour 16 milliards de ventes d'armes, autant que la Russie, soit le double de 2014, qui était déjà la meilleure année. Pour mémoire, en 2012, on en était à 4,7 milliards.
Il s'agit surtout des quarante-huit Rafale vendus à l'Égypte et au Qatar (du made in France à 90 %), de frégates, d'hélicoptères, de missiles, pour l'essentiel au Proche et au Moyen-Orient. Parallèlement, la Défense nationale accroît ses investissements de 2 milliards d'ici à 2019.
Des postes à hautes technicité
Dans l'ordre des bénéficiaires : Dassault, MBDA (missiles), DCNS, Airbus. Ces industriels et leurs fournisseurs sont en train de recruter 40 000 salariés, ce qui portera l'industrie de la Défense d'un peu moins de 165 000 à plus de 200 000 emplois en 2018. Des postes à haute technicité, difficiles à pourvoir, reconnaît-on dans l'entourage du ministre : « On trouve du personnel motivé, mais pas toujours formé. Il faut aller les chercher à la sortie des écoles et recourir à l'apprentissage. »
Ces contrats - puissent-ils servir la paix ! - permettent d'équilibrer la loi de programmation militaire - il fallait pour cela vendre quatante-huit Rafale - et de maintenir l'outil industriel à niveau.
Ce n'est pas fini. Les discussions pour vendre trente-six Rafale à l'Inde, où se rend François Hollande le 26 janvier, « progressent bien », sans parler des sous-marins. L'Arabie Saoudite, « petit » client en 2015 pour le compte du Liban, est intéressée par des satellites, des patrouilleurs, voire des chars Leclerc. Sans oublier l'espoir de vendre des hélicoptères à la Pologne et au Koweït.