28/05/2014 Sandra Lewinski - DICoD
Depuis 1988, la Mission innovation participative apporte son soutien matériel, financier, administratif, technologique, moral et juridique aux innovateurs des trois armées, de la gendarmerie nationale, du service de santé des armées, de la direction générale de l'armement et de tout autre organisme dépendant du ministère de la Défense. A l’occasion de ses 25 ans, découvrons des projets innovants proposés, réalisés et validés par des personnels civils ou militaires de la Défense.
La mission innovation participative (MIP) apporte son soutien aux innovateurs du ministère de la Défense depuis 25 ans. De l’idée à la réalisation, elle lève des freins et favorise l’émergence d’idées nouvelles comme le dispositif waterbelt ou le plasma lyophilisé.
La waterbelt
Dans le cadre de la lutte contre les Engins Explosifs Improvisés (EEI ou IED), le centre d’expertise des techniques de l’Infrastructure de la Défense (CETID) a mis au point un nouveau dispositif baptisé waterbelt. Cette structure souple et gonflable, de forme trapézoïdale, permet de confiner un EEI en l’encerclant d’une ceinture d’eau de 40 cm. L’objectif est d’atténuer la détonation en piégeant la totalité des éclats tout en diminuant de manière significative le souffle engendré par l’explosif.
Moins onéreuse que les dispositifs en kevlar existants, la waterbelt est simple d’utilisation et efficace. « Cette solution permet de transporter la structure gonflée en air jusqu’à l’objet suspect et de se remplir en eau en toute sécurité une fois qu’elle est positionnée. Le tissu utilisé pour la conception permet au dispositif de demeurer totalement stable pendant les opérations de déminage », explique l’ingénieur militaire d’infrastructure Maxime Esquerre, porteur du projet.
Grâce au financement de la mission innovation participative, les ingénieurs du CETID ont procédé à une nouvelle batterie de tests sur trois nouveaux prototypes en novembre 2013. Les résultats concluants des essais, sur une charge explosive de 500 grammes ont permis de faire évoluer la structure du dispositif vers sa forme actuelle.
Que ce soit sur un théâtre d’opération ou sur le territoire national (aéroport, gare, transports en commun…), cette technique a pour but de préserver la zone environnante à proximité d’un engin explosif et de réduire les zones d’évacuation.
Plyo
Le plasma lyophilisé (PLYO) est la référence pour la prise en charge de blessés hémorragiques graves. Il est disponible sans délai, en tout temps, tout lieu et toute circonstance. Compatible quel que soit le groupe sanguin du receveur, il se conserve à température ambiante pendant 2 ans.
Exclusivement produit par le Centre de transfusion sanguine des armées (CTSA) de Clarmart, il se présente sous forme de poudre et se reconstitue en moins de 6 minutes. Sa production, issue du don, est restée limitée au juste besoin des forces jusqu’en 2009. Le médecin-chef des services Anne Sailliol, du CTSA, a optimisé le processus de production de ce type de plasma cryo-desséché. Elle explique « qu’il a fallu non seulement se conformer aux nouvelles exigences réglementaires mises en vigueur en 2009 mais également répondre à la montée en puissance des opérations extérieures ».
L’augmentation de la production a permis de diminuer le coût de revient et d’étendre l’offre au secteur hospitalier civil et aux forces armées d’autres pays comme les Etats-Unis. L’automatisation de certaines étapes manuelles a optimisé le packaging, diminué les risques de contamination et facilité l’usage de ce produit sanguin labile.