Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
26 novembre 2013 2 26 /11 /novembre /2013 12:55
Entretien des SNA Barracuda. Brest dans la course

 

26 novembre 2013 -    Catherine Magueur – LeTelegramme.fr

 

Les sous-marins nucléaires d'attaque nouvelle génération, les Barracuda, pourraient être entretenus à Brest. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, doit trancher d'ici la fin de l'année. À la clef, des centaines d'emplois.

 

La maintenance des futur SNA Barracuda sera-t-elle assurée à Toulon ou à Brest ? En 2009, Hervé Morin avait choisi Toulon, où sont actuellement basés et entretenus les SNA de classe Rubis. Les Bretons avaient alors dénoncé « une décision politique ». Aujourd'hui, le dossier refait surface. Une étude financière et humaine est en train d'être bouclée. « Ce n'est pas Toulon contre Brest », assure-t-on à l'Ouest. Le sujet de fond, résume un spécialiste du dossier, est : « Peut-on, aujourd'hui, dans un contexte budgétaire de rigueur, se payer le luxe d'avoir trois ports nucléaires : Cherbourg, Brest et Toulon ? ». Certes, le premier Barracuda ne sera livré qu'en 2017. Certes, la première Iper (Indisponibilité périodique pour entretien et réparation) n'aura lieu qu'en 2027. Mais c'est maintenant qu'il faut envisager de lourds investissements.

 

L'Ile Longue un atout pour Brest !

 

Aujourd'hui, la donne a changé. Il faut déjà prendre en compte l'effet Fukushima. Les normes en matière de sûreté nucléaire doivent être maximales. Toulon et la Méditerranée sont des zones où le risque sismique est réel. L'arrivée des Barracuda implique des travaux d'aménagements des ports, que ce soit à Toulon ou à Brest. Mais ils ne seront pas les mêmes. Certains experts estiment que « tout sera à faire ou presque » à Toulon pour accueillir les Barracuda. À Brest, même s'il faut aménager un quai, on peut considérer que 80 % du potentiel est déjà là. Pour les grands carénages des SNA, il faut sortir le coeur et le confiner à l'extérieur. Ce qui peut se faire à Brest dans des conditions de sécurité maximale car une mutualisation des installations de Brest et de l'Ile Longue, fief des sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE), peut être envisagée. Une rationalisation qui génère des économies.

 

Toulon avance son savoir-faire

 

« À Toulon, on a le porte-avions nucléaire et donc ce savoir-faire ! », souligne Philippe Vitel, député du Var et vice-président de la commission de la Défense qui tient « absolument » à garder l'entretien des SNA à Toulon. Mais le cas du porte-avions est différent : il est autonome, on peut sortir le coeur nucléaire à l'intérieur même du bâtiment. D'aucuns font aussi remarquer qu'à Toulon, la maintenance se fait dans l'arsenal, en centre-ville, à 120 m du stade, à deux pas du Palais des Congrès. « Toulon a une parfaite compétence nucléaire, et être tout près du centre-ville n'est pas un problème », assure Philippe Vitel qui affirme que les infrastructures à Brest « coûteraient plus cher ».

 

Emploi et stratégie

 

Derrière tout cela, c'est aussi l'emploi qui est en cause. Toulon vit avec les équipages des sous-marins. 500 à 1.000 salariés de DCNS sont nécessaires pour un grand carénage, sans compter la sous-traitance. Par ailleurs, stratégiquement, la donne a changé. L'Afrique redevenant prioritaire, l'entretien des SNA à Brest reprend tout son sens. En effet, à Brest, les SNLE sortent et entrent toujours accompagnés d'un SNA.

 

« Un juste équilibre entre sécurité et budget »

 

« Les facteurs déterminants de choix seront financiers », a déclaré, le 9 octobre, le chef d'état-major de la Marine, l'amiral Rogel, devant la commission de la Défense. D'autres marins soulignent que le choix de Toulon serait « plus optimal ». Quant à Philippe Vitel, il estime que le choix sera politique. « Le ministre est breton, la présidente de la commission est brestoise », ajoute le Varois. Un piège dans lequel Patricia Adam (présidente de la commission) ne veut pas tomber. Elle ne tient pas à prendre position. « Il s'agit de rechercher un juste équilibre entre la sécurité et les considérations budgétaires, dans l'intérêt de l'État et du contribuable ». Jean-Yves Le Drian va devoir trancher, en terrain miné.

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : RP Defense
  • : Web review defence industry - Revue du web industrie de défense - company information - news in France, Europe and elsewhere ...
  • Contact

Recherche

Articles Récents

Categories