14/06 LesEchos.fr (Reuters)
Dassault Aviation s'est dit prêt vendredi à installer une ligne d'assemblage de Rafale en Malaisie et à renforcer ses partenariats industriels dans le pays afin de remporter le contrat très disputé pour 18 avions de combat, estimé par des sources industrielles à plusieurs milliards de dollars.
Le constructeur tricolore espère déjà boucler d'ici la fin de l'année un contrat de 126 avions en Inde et 63 options potentielles, évalué à quelque 15 milliards de dollars.
La Malaisie, qui souhaite remplacer d'ici 2015 sa flotte de MIG-29 russes, a pré-sélectionné les trois concurrents européens - le Rafale, l'Eurofighter, fabriqué par EADS, BAE Systems et Finmeccanica ) et le Gripen du suédois Saab ) - ainsi que le F18 de Boeing et le Sukhoi russe.
"Nous sommes très actifs en Malaisie, nous y avons envoyé notre Rafale à plusieurs reprises pour des évaluations par des pilotes", a déclaré Eric Trappier, le PDG de Dassault Aviation, dont EADS détient 46%, lors d'une conférence de presse à l'occasion du salon aéronautique du Bourget qui ouvrira ses portes lundi.
"S'ils veulent payer pour une ligne d'assemblage, ils l'auront", a ajouté celui qui à succédé en janvier à Charles Edelstenne à la tête de Dassault Aviation, dont EADS détient 46%.
Les ventes d'avion de combat en Asie et au Proche-Orient devraient plus que compenser les réductions budgétaires aux Etats-Unis et en Europe, a estimé de son côté mardi BAE Systems.
NÉGOCIATIONS EN FRANCE SUR LE RAFALE
En France, la loi de programmation militaire (LPM) qui doit être votée à l'automne doit réduire de 300 à 225 le besoin des forces françaises en avions de combat, en incluant les Mirage 2000-D de Dassault Aviation encore en activité.
"D'ici 10 ou 20 ans, nous nous attendons à ce que le Rafale ait remplacé tous les types d'avions" au sein des forces françaises, a estimé Eric Trappier.
L'avionneur négocie actuellement avec le gouvernement français une tranche conditionnelle de Rafale, en plus de la commande ferme de 180 unités dont l'avionneur a déjà livré 119 à ce jour.
"A cause des contraintes budgétaires, le calendrier de livraisons n'est pas aussi rapide que nous l'aurions souhaité", a noté Eric Trappier.
Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a indiqué mardi que la France devrait en principe continuer à prendre livraison de 11 unités par an jusqu'en 2016, en deçà duquel Dassault Aviation estime que la production du programme relèverait de la mission impossible.
Jean-Yves Le Drian, qui multiplie les déplacements dans les pays potentiellement clients, comme le Qatar ou les Emirats arabes unis, a dit espérer que l'exportation du Rafale prendrait à partir de 2017 le relais de la commande française.
Paris cherche ainsi depuis des années à vendre au moins 36 Rafale au Brésil, qui a réaffirmé lundi que l'avion français faisait toujours partie de ses choix potentiels.
Des responsables brésiliens avaient toutefois déclaré début juin à Reuters que Brasilia, qui reporte régulièrement le lancement de son appel d'offres, s'orientait désormais davantage vers le F-18 de Boeing que le Rafale ou le Gripen suédois.
"Il est nécessaire d'avoir un avion qui restera en production pendant encore des années, ce qui est notre cas", a dit Eric Trappier. "Je pense que nous avons intérêt à attendre, donc cela ne nous dérange pas d'attendre".
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