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3 juillet 2014 4 03 /07 /juillet /2014 16:55
Inauguration de l'suine de démilitarisation à Bourges (crédits G Belan)

Inauguration de l'suine de démilitarisation à Bourges (crédits G Belan)

 

3 juillet, 2014 Guillaume Belan (FOB)

 

La cérémonie d’inauguration d’hier près de Bourges de la nouvelle usine de démilitarisation de MBDA revêt d’importants enjeux, pas seulement pour MBDA, mais pour la souveraineté nationale. Avec ces installations, la France se dote enfin d’une filière qu’elle ne possédait pas : pouvoir démanteler ses armements les plus sensibles, c’est à dire contenant des technologies protégés par le secret défense, un objectif par ailleurs fixé dans la LPM. C’était tout l’enjeu de la demande de la France, qui est passé par l’OTAN pour attribuer à MBDA ce contrat en 2011 :  la démilitarisation de 36 000 munitions complexes, permettant à MBDA de financer en partie ces nouvelles installations. L’industriel qui a gagné ce contrat a dû mettre de sa poche pour se doter de cette nouvelle compétence somme toute naturelle : au total les investissements ont représenté 12 millions d’euros, dont 75% financés par le missilier européen.  Il faut reconnaître que  pour MBDA l’occasion était trop belle pour ne pas s’y engouffrer : étendre son activité missile sur un domaine dans la continuité de ses compétences (fin de vie de ses missiles) et surtout très alléchant: le traitement des éléments pyrotechniques, et pas seulement défense. Que l’on pense à tous les équipements airbag, fusées de détresse, petites munitions diverses… Aujourd’hui MBDA s’offre des installations de retraitement efficaces et modernes pour pouvoir démanteler tous les équipements pyrotechniques. Tandis que la France et ses clients exports peuvent êtres sereins pour la fin de vie en toute sécurité de leurs armements les plus sensibles.

 

Bien que l’inauguration ait été faite hier, les usines fonctionnent déjà depuis un mois, et MBDA va avoir achevé le contrat attribué par la NSPA (Nato Support and Procurement Agency, ex-NAMSA) avant le terme de 2018, fixé par la convention d’Oslo pour le traitement des armes à sous-munitions.

 

Parmi ces 36 000 munitions, MBDA aura démilitarisé 1000 missiles AS30Laser, Super 530 et Magic 2, 14 000 obus Ogre, des petites munitions d’artillerie et 22 000 roquettes LMRS, bien que pour cette dernière, ce soit un sous-traitant italien, spécialisé dans les LMRS et moins cher, qui s’en charge. Contrat donc rempli pour MBDA qui doit impérativement décrocher de nouveaux contrats d’ici l’année prochaine pour faire tourner son usine : « des discussions sont en cours avec d’autres clients, pas seulement militaires » assurait confiant Antoine Bouvier, le PDG de MBDA hier.

 

 

démontage d'un missile (crédits G Belan)

démontage d'un missile (crédits G Belan)

 

Les étapes de la démilitarisation

 

Les installations de MBDA, proches de Bourges, sont toutes neuves et équipées pour assurer le maximum de sécurité, notamment pour l’environnement et sont en mesure de traiter 2500 tonnes par an. Bien que fonctionnant depuis juin, elles sont toujours en processus de qualification qui devrait être achevé à la rentrée estivale. L’usine doit pouvoir démilitariser tous les missiles de sa gamme. Ce processus devra fixer les limites et les cadences que pourront atteindre l’usine. La première étape est le démontage des missiles, soit sa décomposition en sous-ensembles de l’armement. 3 à 4 missiles peuvent être démontés par jour tandis que les éléments électroniques sensibles sont envoyés à un partenaire lyonnais pour être broyés. Ensuite le propulseur, élément le plus sensible du missile (la charge militaire n’est pas traitée par MBDA qui la confie à un partenaire norvégien) est découpé par un jet d’eau haute pression (eau plus abrasifs) en tronçons de 3 kg maximum. A titre d’exemple, un missile Magic est découpé ici en 45 minutes en une dizaine de tronçons. Ces éléments passent ensuite dans une chambre à combustion pour un traitement thermique. A 500° toutes les parties pyrotechniques s’enflamment dans un four sécurisé. Les gaz sont recueillis et traités par un processus chimiques dans un bâtiment réhabilité pour cette fonction. L’ensemble de ce processus est étroitement surveillé par des caméras et capteurs. Et si toutes les capacités ne sont aujourd’hui pas assurées par MBDA qui s’est entouré de partenaires, l’industriel ne s’interdit pas de développer sa nouvelle filière. Avec ces installations, MBDA devient un nouvel opérateur de référence parmi les grands de ce secteur, et surtout le seul en France.

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16 novembre 2013 6 16 /11 /novembre /2013 08:20
Scott Webster nommé CEO de MBDA Incorporated

 

15.11.2013 Mariama Diallo - journal-aviation.com

 

Scott Webster a été nommé CEO (chief executive officer) de MBDA Incorporated, la filiale américaine du missilier européen MBDA. Succédant à Jerry Agee, il prend également les rênes du conseil d’administration de la société.

 

Scott Webster siégeait au conseil d’administration de MBDA Incorporated depuis 2009.

 

Il est le cofondateur d’Orbital Sciences Corporation, un des principaux fabricants américains de systèmes spatiaux.

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22 mars 2012 4 22 /03 /mars /2012 08:45
MBDA en vol de croisière

 

21.03.2012 par Guillaume Belan (FOB)

 

Le marché du missile va bien! “2011 aura été une excellente année pour MBDA” a annoncé hier Antoine Bouvier, le PDG du missilier européen, durant sa présentation des résultats à la presse. Avec un chiffre d’affaires de 3 milliards d’euros et des prises de commandes qui flirtent avec les 3 milliards, soit une progression de 5% par rapport à 2010 et 15% par rapport à 2009, le groupe accélère sa mutation. Il faut dire qu’avec les différents théâtres d’opérations (Afghanistan, Libye, Côte d’Ivoire…), la consommation en munitions aura cette année fait un bon. Et 2012 se présente sous de bons auspices : “l’objectif de 3,5 milliards d’euros de prise de commande est réaliste” confirme Antoine Bouvier. Ce qui permet à ce dernier de se montrer aussi confiant: les grands contrats export. Au premier rang desquels, l’Inde. Le pays a confirmé tout début 2012 le programme de modernisation de sa flotte de Mirage 2000, dont la partie missile (Mica), qui est estimée aux alentours du milliard d’euros. Et bien sûr le contrat Rafale à venir, entré en phase de négociation, dont le volet missiles est encore plus important. Et n’oublions pas les pays du Golfe, où MBDA est fortement présent. L’Inde reste le marché “le plus emblématique” des ambitions export du missilier: de sa volonté de développer l’export (avec l’objectif d’atteindre plus de 50% de son CA, contre 30% aujourd’hui) alors que les budgets européens sont en berne; et de sa politique de développement de partenariats locaux, via des programmes d’offset et de constitution de Joint Ventures locales pour assurer la maîtrise d’œuvre des futurs programmes missiles.

 

Un marché domestique en mutation

 

MBDA a malgré tout conscience que le développement de ses produits repose sur le marché domestique, entré dans une période de disette budgétaire. “Nous évoluons vers un nouveau modèle économique” assurait le PDG du groupe, “fondé sur une relation de partenariat avec les ministères de la défense avec une vision sur le long terme”. MBDA bénéficie aussi au premier plan de la coopération franco-britannique. L’idée du ” One MBDA” a été confirmée lors de la rencontre de février entre les deux chefs d’états, programmes à la clef (anti-navire léger…). Rappelons que l’objectif est d’avoir une seule filière missile en Europe et d’éviter la concurrence intra-européenne; MBDA devenant le seul grand maître d’œuvre sur le sujet. En ce sens les discussions devraient reprendre avec Sagem et Thales, qui ont des compétences missiles ainsi qu’une forte activité dans les auto-directeurs.

 

Phase critique pour la politique produits

 

“MBDA est un acteur global. Aujourd’hui il n’y a pas d’application sur lesquelles MBDA n’a pas de produit” annonce le PDG. Oui, mais l’enjeu est aujourd’hui de préparer la suite. Antoine Bouvier a cité trois domaines de développement produits prioritaires. La défense antimissile tout d’abord. Alors que le sommet de Chicago approche et se tiendra au lendemain de la présidentielle française, le PDG tire la sonnette d’alarme “Il est urgent que l’Europe reprenne l’initiative”. En clair, l’Europe a des atouts, dont le missile Aster, seul intercepteur européen capable de détruire des missiles balistiques ennemis. L’enjeu: que l’Europe ne se fournisse pas chez les américains, mais développe ses propres compétences, sinon il sera trop tard.

 

Autre domaine: la frappe dans la profondeur. Il faut aujourd’hui préparer la prochaine génération de missile de croisière Scalp, largement utilisé durant le conflit libyen.

 

Enfin, troisième axe produit : le missile de combat terrestre. On le sait, la France a acheté américain (missile Javelin), pour faire face à une urgence opérationnelle du théâtre afghan. MBDA avait de son coté développé une nouvelle version du missile antichar Milan filoguidé (ER), alors que les forces souhaitaient un missile à auto-directeur infra-rouge “tir et oubli”. Un couac aujourd’hui rattrapé, avec le développement lancé d’un nouveau missile bi-modes (vidéo et IR) adapté aux souhaits de l’armée française, le MMP. “On revient de loin” analysait Antoine Bouvier hier. Le contrat de développement et de production de ce nouveau missile de combat terrestre est attendu cette année. Reste à savoir si MBDA va réussir à amortir les sommes engagées dans le développement du Milan ER, avec un contrat qui ne pourra être que export…

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