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26 août 2015 3 26 /08 /août /2015 07:20
Comment les Etats-Unis espionnent en France... légalement

 

05/08/2015 Par Michel Cabirol - LaTribune.fr

 

Les États-Unis utilisent le droit comme une arme pour espionner les entreprises étrangères, estime le député PS, Jean-Jacques Urvoas. Aujourd'hui, c'est au tour du Crédit Agricole d'être dans les mailles du filet de la justice américaine.

 

BNP Paris, Alstom... et maintenant Crédit Agricole. Des litiges qui permettent Washington d'espionner légalement de grands groupes français et étrangers, "un espionnage paré des vertus de la légalité", comme l'explique dans son rapport sur le renseignement le député Jean-Jacques Urvoas. Pour le député PS du Finistère, la ficelle est un peu grosse. "La législation américaine, notamment en raison de son caractère extraterritorial, apporte une illustration particulièrement éloquente de cette ambivalence par le biais de la procédure de discovery ainsi que l'existence du deal of justice", explique-t-il dans son rapport publié en décembre 2014.

"La procédure de discovery repose sur un principe fondamental de la common law selon lequel les parties dirigent l'instruction en lieu et place du juge, précise Jean-Jacques Urvoas. Dans cette configuration, le plaignant adresse des demandes de pièces au défendeur afin de cibler son action en justice. Le juge intervient alors uniquement pour valider le refus de communication ou, dans le cas contraire, prononcer des sanctions très lourdes lorsqu'il estime le refus infondé. Or, les demandes s'avèrent bien souvent extraordinairement vastes (d'où leur surnom de fishing expeditions ou parties de pêche) et peuvent procéder d'une volonté de profiter de cette procédure pour se livrer légalement à de l'espionnage économique".

En vertu de ce cadre législatif, les États-Unis s'arrogent le droit d'enquêter sur des agissements à l'étranger lorsqu'une entreprise est cotée sur une place boursière américaine. Jusqu'en 2004, Alstom était coté à Wall Street. S'agissant de BNP Paribas et de Crédit Agricole, ce sont des litiges portant sur des paiements en dollars impliquant des pays faisant l'objet de programmes américains de sanctions (Cuba, Iran, Libye, Soudan, Syrie...). Les États-Unis utilisent ainsi le droit comme une arme "d'une redoutable efficacité, qu'il soit détourné afin par exemple de voler des savoir-faire (notamment à l'occasion de contentieux déclenchés à cette fin) ou qu'il soit au contraire pensé comme un puissant instrument de prédation", assure le député PS du Finistère.

 

De lourdes amendes pour inciter à coopérer

Dans la plupart des cas de figure, les contentieux débouchent fréquemment sur des transactions dans le cadre de la pratique du "deal of justice", qui découle aussi directement du caractère extraterritorial de la législation états-unienne, notamment dans sa dimension anticorruption. Elle s'appuie principalement sur le Foreign Corrupt Act de 1977 et sur les lois de sanctions économiques contre des pays. Dans les faits, une entreprise se voit incriminée par le Department of Justice (DoJ) pour infraction à la loi états-unienne. Ce qui permet à l'administration d'agiter le spectre de lourdes amendes et de condamnations pénales pour les membres dirigeants de l'entreprise.

"Pour autant, en dépit de la lourdeur des fautes reprochées, elle propose opportunément une transaction avec les autorités administratives compétentes", explique Jean-Jacques Urvoas. L'entreprise doit alors reconnaître sa culpabilité et négocie le montant de l'amende infligée. En contrepartie, le DoJ renonce aux poursuites pour une période de trois ans, période pendant laquelle l'entreprise doit faire preuve d'un comportement exemplaire.

 

Un cheval de Troie imparable

"Pour prouver sa bonne foi, et là réside le principal problème", l'entreprise "doit accepter la mise en place d'un moniteur en son sein, moniteur qu'elle choisit mais dont la désignation définitive est soumise à l'approbation des États-Unis", souligne le député du Finistère. Ce moniteur a accès à l'intégralité des informations de l'entreprise afin de rédiger un rapport annuel extrêmement détaillé. Une aubaine pour les services de renseignement américain pour connaitre tous les marchés et les transactions d'une entreprise étrangère et de ses clients.

"Grâce au "Foreign intelligence surveillance act", les services de renseignement américains peuvent solliciter toute information nécessaire, y compris les rapports de monitorat. De telle sorte que la communauté du renseignement états-unienne, fort impliquée dans la vie économique du pays (à titre d'exemple, la CIA a créé et gère le fonds d'investissement IN-Q-Tel), dispose potentiellement d'informations concurrentielles précieuses", résume Jean-Jacques Urvoas.

Comment se prémunir contre ces ingérences légales? Pour le député du Finistère, "il est devenu impératif de disposer d'une législation nationale protégeant le secret des affaires conformément aux préconisations de l'article 39 du traité ADPIC issu de la convention de Marrakech de 1994 qui a institué l'Organisation mondiale du commerce".

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4 février 2014 2 04 /02 /février /2014 21:20
Surveillance: les géants d’internet dévoilent les requêtes de la NSA

 

4 février 2014 45eNord.ca (AFP)

 

Plusieurs géants de l’internet, dont Google, Facebook et Apple désireux de regagner la confiance de leurs utilisateurs, ont publié lundi le nombre de requêtes secrètes déposées par le renseignement américain, une première depuis les révélations d’Edward Snowden.

Ces révélations interviennent une semaine après que les autorités américaines, conformément aux directives du président Obama, leur ont permis de dévoiler davantage d’informations sur la surveillance de leurs utilisateurs par le renseignement américain.

Le renseignement a requis des informations sur 9.000 à 10.000 comptes Google pendant les six premiers mois de 2013, et sur 12.000 à 13.000 comptes lors des six mois les précédant, selon le blog officiel du géant de l’internet. Toutes ces demandes étaient légales car elles ont été faites dans le cadre de mandats délivrés par le tribunal chargé de contrôler les opérations du renseignement (FISA).

«La publication de ces informations est un premier pas dans la bonne direction et défend les principes d’une réforme que nous avons appelée de nos voeux en décembre dernier», a expliqué le responsable juridique de Google Richard Salgado dans un post. «Mais nous continuons à croire à la nécessité de davantage de transparence pour que chacun puisse mieux comprendre les mécanismes des lois sur la surveillance et juge si elles servent l’intérêt national».

 

 

Facebook a annoncé avoir reçu des mandats concernant 5.000 à 6.000 comptes sur les six premiers mois de 2013, 4.000 à 6.000 sur les six mois les précédant. Facebook possède plus d’un milliard d’abonnés.

Microsoft a révélé sur son blog officiel avoir reçu des demandes de la FISA sur 15.000 à 16.000 comptes d’utilisateurs les six premiers mois de 2013.

Quant à Yahoo!, des informations ont été demandées sur 30.000 à 31.000 comptes. Le groupe a précisé que les demandes de la FISA ne concernaient que 0,01% de ses abonnés.

Apple avait indiqué la semaine dernière avoir reçu des demandes pour moins de 249 utilisateurs lors de la première partie de l’année 2013. La marque à la pomme a précisé que les informations demandées par la NSA portaient sur les carnets d’adresses de ces personnes et non sur le contenu des appareils.

La publication de ces chiffres a été autorisée par le ministère de la Justice à condition que les entreprises respectent un délai de six mois après les requêtes déposées par la FISA. L’arrangement passé empêche cependant les grandes entreprises de publier davantage de détails sur ces demandes. Elles se sont engagées à régulièrement publier ce type d’information.

En contre-partie, les groupes ont retiré la plainte qu’ils avaient déposée auprès du tribunal secret chargé d’ordonner les programmes de surveillance (FISC, Foreign Intelligence Surveillance Court).

«Comme nous l’avons dit précédemment, nous croyons que les gouvernements ont la responsabilité de protéger les gens et qu’ils peuvent le faire tout en étant transparents», a écrit le responsable juridique de Facebook Colin Stretch sur son blog.

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