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2 novembre 2015 1 02 /11 /novembre /2015 17:45
Opération Turquoise - photo Ministère de la Défense

Opération Turquoise - photo Ministère de la Défense

 

02.11.2015 45eNord.ca (AFP)

 

L’association Survie a déposé lundi une plainte pour complicité de génocide au Rwanda en 1994 visant des responsables français de l’époque, a appris l’AFP de sources concordantes.

 

Cette plainte contre X vise « des responsables français en lien avec des crimes contre l’humanité commis au Rwanda », a annoncé Survie dans un communiqué.

L’association s’est refusée à tout autre commentaire avant une conférence de presse mardi.

La plainte a été déposée lundi au pôle génocide et crimes de guerre du tribunal de grande instance de Paris, a précisé une source judiciaire.

En une centaine de jours, quelque 800.000 personnes, en immense majorité des tutsi, ont été massacrées à partir d’avril 1994.

Ces tueries avaient été déclenchées après la mort du président hutu Juvénal Habyarimana dans un attentat contre son avion.

L’attitude des autorités françaises, soutiens du pouvoir hutu d’Habyarimana, a été mise en cause. Le président rwandais Paul Kagame, arrivé au pouvoir après le génocide, a notamment accusé Paris d’avoir soutenu le pouvoir hutu et d’avoir été un acteur des tueries.

Paris a toujours catégoriquement démenti toute implication dans les massacres.

Une enquête est déjà en cours sur le rôle de l’armée française pendant les tueries. Elle avait été déclenchée par une plainte déposée en 2005 par des rescapés mettant en cause l’opération militaro-humanitaire Turquoise (2.500 soldats français, de fin juin à fin août 1994).

Etaient notamment ciblés les massacres de la région de Bisesero (ouest), haut lieu de résistance tutsi face aux milices génocidaires.

Les plaignants reprochent à des militaires français de s’être présentés le 27 juin 1994 dans cette zone, d’avoir promis aux réfugiés tutsi de revenir, de ne l’avoir fait que le 30 juin. Un délai de trois jours durant lequel des massacres étaient commis.

L’enquête porte aussi sur Murambi (sud-ouest), un camp où s’étaient réfugiés des Tutsi. Les Français sont accusés par certains plaignants d’avoir laissé des miliciens hutu venir y chercher leurs victimes.

Une autre enquête porte sur un contrat d’assistance militaire et de fournitures d’armement, conclu entre l’ex-officier de gendarmerie Paul Barril, et le gouvernement rwandais (GIR) pendant les tueries de 1994, alors qu’un embargo international avait été imposé par l’ONU.

Dans le cadre d’une autre instruction, celle menée à Paris sur l’attentat contre l’avion de Juvénal Habyarimana, le quotidien Libération avait révélé en 2012 la présence de quinze missiles Mistral, alors interdits à la vente, au sein de l’arsenal de l’armée rwandaise, juste avant le déclenchement du génocide.

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11 avril 2014 5 11 /04 /avril /2014 10:45
photo EMA

photo EMA

 

11/04/2014 Ministère de la Défense

 

Message aux armées de Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense.

 

Le 6 avril 1994, un drame, parmi les plus terribles que le vingtième siècle ait connus, commençait au Rwanda. Ce drame appartient à notre mémoire collective, celle de nos soldats qui se sont engagés dans ce pays pour tenter de mettre fin à l’horreur du génocide.

 

Vingt ans après, la France contribue au devoir de mémoire, dans le respect de la dignité du peuple rwandais, le souvenir des victimes et des récits, terribles pour la conscience humaine, des rescapés du génocide.

 

Ce respect que nous devons au Rwanda et aux indicibles souffrances que ce pays a traversées, c’est aussi celui de la vérité. A cet égard, les mots ont un sens et, dans ces circonstances, certaines accusations ne peuvent rester sans réponse.

 

L’honneur de la France et de ses armées, c’est d’avoir, avant d’autres, réagi au drame qui se déroulait sous le regard d’une communauté internationale paralysée.

 

Elle l’a fait dès le mois de mai 1994, en étant la première, par la voix courageuse d’Alain Juppé, alors ministre des Affaires étrangères, à reconnaître dans ces tueries un génocide et à réclamer un sursaut de la communauté internationale.

 

Elle l’a également fait en incarnant elle-même ce sursaut. Au terme d’un intense combat diplomatique et d’un défi logistique considérable, l’armée française était déployée à Goma, aux portes du Rwanda, pour déclencher l’opération Turquoise dans le cadre d’un mandat des Nations unies. Cette opération, conçue dès l’origine pour une durée limitée à deux mois,  répondait à un but et un seul, celui de créer sur une partie du territoire rwandais, une zone humanitaire sûre, qui allait permettre de sauver des dizaines de milliers de vies humaines. Tel était l’ordre d’opération de Turquoise et telle fut la mission exécutée.

 

En demandant puis en portant ce mandat, la France, à l’initiative du Président François Mitterrand et  à travers son armée, a assumé un risque qu’aucun autre pays ne souhaitait alors prendre. Sauver un maximum de vies sans prendre parti dans la lutte pour le pouvoir qui était alors engagée : c’est le défi que beaucoup jugeaient impossible et  que les troupes françaises de Turquoise ont pourtant relevé. Cette action, au milieu d’événements tragiques, est à porter au crédit de la France.

 

Vingt ans après, nous assumons pleinement cette Histoire. Nous l’assumons d’autant mieux que la France ne s’est pas dérobée à son devoir d’introspection critique. La mission d’information sur le Rwanda de la commission de la défense de l’Assemblée nationale, présidée par le député Paul Quilès, a questionné sans tabou, en 1998, les motivations et la réalité de l’engagement français au Rwanda. Les conclusions de la mission, indépendante et pluraliste, ne laissent aucune place aux accusations inacceptables qui ont été proférées à l’encontre de l’armée française ces derniers jours. En outre, depuis lors, le ministère de la Défense a fait preuve d’une transparence exemplaire lors des procédures judiciaires engagées à la suite du génocide : au total, ce sont plus de 1100 documents qui ont été déclassifiés.

 

Notre devoir de mémoire trouve aujourd’hui ses prolongements dans l’action, face au risque que l’Histoire se répète. L’armée qui est courageusement intervenue il y a vingt ans, c’est celle-là même qui a délivré le peuple malien de la violence terroriste, et qui s’engage aujourd’hui, aux côtés des Africains, et notamment de soldats rwandais, pour prévenir une nouvelle tragédie en Centrafrique.

 

Voilà l’honneur de la France et de ses armées que je continuerai à défendre.

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10 avril 2014 4 10 /04 /avril /2014 18:56
Rwanda : Jean-Yves Le Drian défend «l'honneur» de l'armée française

 

10/04/2014 Par Philippe Gelie - LeFigaro.fr



Dans un message interne adressé aux militaires, le ministre de la Défense répond aux «accusations inacceptables» de complicité de génocide.

 

Réagissant aux polémiques qui ont entouré les commémorations du vingtième anniversaire du génocide au Rwanda, dont la France a été absente, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a adressé jeudi soir, via la messagerie interne des armées, une lettre aux personnels militaires dont Le Figaroa eu copie. L'objectif principal de ce «message aux armées» est de défendre «l'honneur de la France et de ses armées» en «assumant pleinement» le rôle tenu par les forces françaises durant «l'horreur du génocide» qui fit quelque 800.000 morts, Tutsis et Hutus modérés, en 1994. «Le respect que nous devons au Rwanda et aux indicibles souffrances que ce pays a traversées, souligne-t-il, c'est aussi celui de la vérité.»

Jean-Yves Le Drian dénonce ainsi «certaines accusations (qui) ne peuvent rester sans réponse», sans toutefois les préciser ni les réfuter en détail. Il fait à l'évidence référence aux propos du président rwandais, Paul Kagame, selon lequel les militaires français auraient «participé activement»à l'un des pires drames humains du XXe siècle. En 2008, une commission d'enquête rwandaise avait déjà accusé la France d'avoir formé les milices interahamwe (extrémistes hutus), fer de lance du génocide.

 

«Des dizaines de milliers de vies sauvées»

Pour le ministre de la Défense, ce débat a été clos en 1998 par la mission d'information parlementaire française présidée par Paul Quilès, qui a «questionné sans tabou les motivations et la réalité de l'engagement français» au pays des Mille-Collines. Ses conclusions «ne laissent aucune place aux accusations inacceptables proférées ces derniers jours», tranche-t-il. La mission Quilès avait alors reconnu «des erreurs d'appréciation» et un soutien au régime hutu du président Juvénal Habyarimana «à la limite de l'engagement direct».

Tout au contraire, estime M. Le Drian, le fait que la France ait «réagi, avant d'autres, au drame qui se déroulait sous le regard d'une communauté internationale paralysée», et le «défi, que beaucoup jugeaient impossible», posé à l'opération Turquoise de «sauver un maximum de vies sans prendre parti», sont à porter «au crédit de la France». Il fait valoir que l'armée française a «incarné le sursaut» en installant à la frontière de l'ancien Zaïre «une zone humanitaire sûre qui allait permettre de sauver des dizaines de milliers de vies humaines». Pour lui, «tel était l'ordre d'opération», conforme au «mandat des Nations unies», et «telle fut la mission exécutée».

Le ministre de la Défense ajoute que Paris «ne s'est pas dérobé à son devoir d'introspection critique», ce qui lui permet «d'assumer pleinement cette Histoire». Et il conclut: «Notre devoir de ­mémoire trouve aujourd'hui ses prolongements dans l'action» menée au Mali et en Centrafrique, «face au risque que l'Histoire se répète.»

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9 avril 2014 3 09 /04 /avril /2014 16:45
Crédits La Marche Du Siecle / INA

Crédits La Marche Du Siecle / INA

 

09/04/2014 Jean Guisnel / Défense ouverte -  Le Point.fr

 

Jacques Hogard, chef du groupement sud de l'opération Turquoise à Cyangugu en 1994, démolit les accusations du capitaine Guillaume Ancel. Interview.

 

Lundi, jour de l'ouverture des commémorations du génocide tutsi de 1994 et au lendemain des accusations portées par le président rwandais Paul Kagame, un ancien officier de l'armée de terre, Guillaume Ancel, engagé dans l'opération Turquoise censée venir en aide aux victimes, en a contesté le caractère humanitaire, soutenant que les ordres de mission étaient clairement de s'opposer à la rébellion du FPR par des actions offensives : "Je suis parti avec l'ordre d'opération de préparer un raid sur Kigali, a-t-il notamment affirmé sur France Culture. Quand on fait un raid sur Kigali, c'est pour remettre au pouvoir le gouvernement qu'on soutient, pas pour aller créer une radio libre." À cette époque, Jacques Hogard était lieutenant-colonel de la Légion étrangère et commandait le groupement sud de l'opération Turquoise à Cyangugu, au sud-ouest du Rwanda. Il conteste vigoureusement ces accusations. Interview.

 

Le Point.fr : Le 7 avril, France Culture  a affirmé sur la foi des déclarations d'un ancien officier français, Guillaume Ancel, que durant l'opération Turquoise l'armée française avait programmé une attaque terrestre sur Kigali, accompagnée de frappes aériennes. Qu'en pensez-vous ?

 

Jacques Hogard : Tout d'abord, je me souviens bien de Guillaume Ancel. Il s'est en effet trouvé sous mes ordres au sein du groupement sud de Turquoise. Arrivé un peu après la mise en place du groupement au Rwanda, il en est parti quelque temps avant notre propre départ. Le capitaine Ancel n'était pas un officier de Légion. Saint-cyrien de la promotion "Cadets de la France libre", c'était un jeune capitaine détaché en renfort individuel du 68e RA (régiment d'artillerie) de la Valbonne. Il a été aussitôt affecté au DL (détachement de liaison, NDLR) humanitaire, dont la mission première, comme son nom l'indique, était d'établir la liaison et la coordination avec les ONG. Il n'a jamais été affecté au groupement sud en tant que "DL d'artillerie" comme il le prétend dans son interview. Il précise même qu'il était destiné à un emploi de TACP (chargé de l'appui aérien, NDLR). Or, l'organigramme du groupement sud n'a jamais comporté de DL d'artillerie ni de TACP, ni avant ni pendant l'opération Turquoise. Cette inexactitude, si elle est volontaire, est lourde de sens, alors que nous n'avons jamais disposé de telles équipes et qu'il n'en a jamais été question.

 

Suite de l'entretien

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7 avril 2014 1 07 /04 /avril /2014 18:44
Opération Turquoise - photo 2e REI

Opération Turquoise - photo 2e REI

 

07.04.2014 JDD

 

INTERVIEW - Ministre de la Défense de 1993 à 1995, au moment du génocide rwandais, François Léotard réagit à son tour aux propos du président Paul Kagame, qui met en cause le rôle de la France dans les massacres.

 

Comment jugez-vous la montée des tensions entre la France et le Rwanda, et notamment les accusations du président Kagame?
 Je pense tout d'abord que le gouvernement français n'a pas suffisamment réagi à cette insulte, car c'en est une, il n'y a pas d'autres mots. Nous aurions dû aller beaucoup plus loin et plus fort. On pouvait par exemple éviter toute représentation de la République française aux commémorations. C'était à nous, de notre propre chef, de n'envoyer personne, pas même l'ambassadeur. Je suis scandalisé que l'on remette en cause l'opération Turquoise que j'ai menée, avec l'appui de François Mitterrand, d'Edouard Balladur et d'Alain Juppé (respectivement Président, Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Ndlr). Cette opération était extrêmement compliquée et nous sommes aujourd'hui accusés de façon infamante par ce monsieur. Paul Kagame agit ainsi pour se sortir d'une passe diplomatique et intérieure difficile. C'est un petit dictateur comme malheureusement un certain nombre de pays en ont produit.

 

Suite de l'interview

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7 avril 2014 1 07 /04 /avril /2014 06:45
Rwanda, général Lafourcade : les accusations de Paul Kagamé "sont infondées, infamantes et inacceptables"

 

7 avril 2014 par Henri Weill - Ainsi va le monde !

 

A l'heure où vont débuter aujourd'hui à Kigali, les cérémonies marquant le 20ème anniversaire du génocide (800 000 morts, majoritairement Tutsi), le président rwandais vient de mettre une nouvelle fois en cause la Belgique et la France, dans une interview à l'hebdomadaire Jeune Afrique, dénonçant "le rôle direct" de Paris et Bruxelles "dans la préparation politique du génocide" et la participation de la France "dans son exécution même". Accusant les militaires français de l'opération militaro-humanitaire Turquoise, déployée en juin 1994 sous mandat de l'ONU dans le sud du pays, "d'avoir été des complices certes" mais aussi des "acteurs" du massacre. A la suite de ces déclarations, l'Elysée a annoncé que Christiane Taubira, ministre de la justice, qui devait représenter le gouvernement, n'effectuerait pas le déplacement. Ainsi va le monde a rencontré le général Jean-Claude Lafourcade, qui commanda au Rwanda, le dispositif Turquoise.

 

Quelle est votre réaction à cette nouvelle mise en cause de la Belgique et de la France par M. Kagamé ?

JC Lafourcade : Il est regrettable que ce jour de mémoire et de recueillement soit terni par les très graves accusations du président rwandais au regard du comportement exemplaire des soldats français qui ont sauvé et protégé la population du Rwanda en 1994. Ces accusations sont infondées, infamantes et inacceptables. Il doit les retirer.

 

L’armée française aurait été « complice » et les militaires « acteurs » à Bisesero, dit le président rwandais ?

250 journalistes, de nombreuses ONG et organisations internationales ont accompagné l'action des soldats français au Rwanda. Aucun n'a dénoncé à l'époque de fautes. Au contraire, l'ensemble de la communauté internationale a salué leur action.

 

Suite de l’entretien

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5 avril 2014 6 05 /04 /avril /2014 21:45
La France annule sa participation aux commémorations du génocide rwandais

 

05 avril 2014 Romandie.com (AFP)

 

PARIS - La France a décidé d'annuler sa participation aux commémorations du 20e anniversaire du génocide rwandais, après les déclarations du président Paul Kagame l'accusant d'avoir participé aux massacres, a annoncé samedi le ministère des Affaires étrangères.

 

La France est surprise par les récentes accusations portées à son encontre par le président du Rwanda qui sont en contradiction avec le processus de dialogue et de réconciliation engagé depuis plusieurs années entre nos deux pays, a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay Romain Nadal.

 

Dans ces conditions, Mme (Christiane) Taubira, Garde des Sceaux, ministre de la Justice ne se rendra pas ce lundi à Kigali, a-t-il ajouté, alors que Mme Taubira avait été choisie par le président François Hollande pour représenter la France aux cérémonies.

 

La France regrette de ne pouvoir prendre part aux commémorations du 20e anniversaire du génocide, car elle tient à s'incliner devant la mémoire des victimes et à s'associer au deuil des familles et du peuple rwandais, a ajouté le porte-parole.

 

Das une interview à paraître dimanche dans l'hebdomadaire Jeune Afrique, le président rwandais Paul Kagame accuse une nouvelle fois la France de participation à l'exécution du génocide de 1994, qui a fait 800.000 morts, principalement tutsi.

 

Evoquant la question des responsabilités, Paul Kagame dénonce le rôle direct de la Belgique et de la France dans la préparation politique du génocide et la participation de cette dernière à son exécution même. Il accuse les soldats français de l'opération militaro-humanitaire Turquoise, déployée en juin 1994 sous mandat de l'ONU dans le sud du pays, d'avoir été complices certes mais aussi acteurs des massacres.

 

Ces accusations ont été maintes fois démenties par Paris. Dans une première réaction, la présidence française avait jugé samedi que les nouvelles déclarations de M. Kagame n'allaient pas dans le sens de l'apaisement.

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