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19 mai 2015 2 19 /05 /mai /2015 15:55
Areva : Lévy prône une prise de contrôle de l'activité réacteurs par EDF

"La proposition ambitieuse d'EDF respecte et préserve les compétences techniques de l'activité réacteurs d'Areva, et ouvre la voie à des alliances avec des tiers, des partenaires industriels, français ou étrangers", a renchéri Jean-Bernard Lévy.

 

19/05/2015 latribune.fr 

 

Le PDG d'EDF estime qu'il y a "une logique industrielle" à ce que son groupe reprenne les activités réacteurs d'Areva. Il formulera une proposition au gouvernement et au géant nucléaire français dans quelques jours.

"Aujourd'hui, Areva est dans une situation fragile, et il faut accepter de tout remettre à plat. [...] Nous y avons intérêt parce qu'EDF a besoin d'un Areva fort, sur l'ensemble des prestations, et parce que le gouvernement nous en a, logiquement, fait la demande."

Dans une interview accordée au Figaro mardi 19 mai,  Jean-Bernard Lévy, PDG d'EDF, a prôné une prise de contrôle majoritaire de l'activité réacteurs du groupe nucléaire Areva par son groupe. Il a ainsi annoncé que des propositions seront faites "dans quelques jours" à Areva et au gouvernement.

 

"Une logique industrielle" à une prise de contrôle de l'activité réacteurs

"Il y a un domaine d'Areva que nous connaissons très bien, c'est celui des réacteurs: nous sommes le premier exploitant au monde par la capacité installée", a-t-il notamment argué.

Il y a donc, selon lui, "une logique industrielle à ce qu'EDF prenne le contrôle de cette activité réacteurs, qui correspond au périmètre de l'ancien Framatome (aujourd'hui Areva NP)".

 

EDF ne doit pas "être exposé aux risques liés au passé d'Areva"

"La proposition ambitieuse d'EDF respecte et préserve les compétences techniques de l'activité réacteurs d'Areva, et ouvre la voie à des alliances avec des tiers, des partenaires industriels, français ou étrangers", a renchéri Jean-Bernard Lévy.

Toutefois, le PDG d'EDF reste prudent: "La transaction ne peut se faire qu'à un prix de marché. Et elle doit prévoir des garanties pour qu'EDF ne soit pas exposé aux risques liés au passé d'Areva, notamment en Finlande". En effet, le projet d'EPR Olkiluoto 3 du groupe nucléaire français dans le pays a pris beaucoup de retard. La perte prévisible sur ce contrat est estimée à 3,9 milliards d'euros par Areva.

Pour rappel, le groupe nulcéaire français connaît de sérieuses difficultés économiques. Le 7 mai dernier, il a annoncé la suppression de 5.000 à 6.000 emplois dans le monde (dont 3.000 à 4.000 en France) dans le cadre d'un plan de redressement

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19 décembre 2014 5 19 /12 /décembre /2014 07:55
photo Safran

photo Safran

 

17 décembre 2014 Par Olivier James – Usine Nouvelle

 

Alors que le nouveau tandem qui prendra la tête de Safran au printemps prochain vient d’être nommé, l’actuel PDG Jean-Paul Herteman se félicite de l’efficacité du processus interne. Le bilan de cet ingénieur est des plus flatteurs.

 

De l’art périlleux d’écrire un article pour dire qu’il n’y a rien à raconter… C’est l’acrobatie journalistique qu’impose l’humilité de l’encore patron de Safran, Jean-Paul Herteman. "Le processus de ma succession est une non-histoire, désolé pour les médias", a-t-il confié à L’Usine Nouvelle alors qu’il ne s’était pas exprimé publiquement depuis l'annonce de la nomination des nouveaux dirigeants. Il faut dire que les nouveaux dirigeants du groupe, Philippe Petitcolin pour le poste de directeur général, et Ross McInnes pour celui de président, ont été nommés via un processus interne qui n’a pas traîné.

"Ma succession s’est bien passée", commente Jean-Paul Herteman, qui déclarait vouloir "tourner la page" en octobre dernier. "Le processus a été maîtrisé du début à la fin par le conseil d’administration", rajoute-t-il, laconique. Les deux nouveaux dirigeants, dont les noms avaient largement fuité dans la presse, sont en outre bien connus dans la maison Safran. On imagine les salariés de Thales envieux, eux qui attendent toujours de savoir qui sera leur nouveau patron suite au départ de Jean-Bernard Levy pour EDF.

 

Un bilan industriel flatteur

Dommage pour les journaux : ce processus interne chez Safran est à l’image de Jean-Paul Herteman, peu enclin aux annonces fracassantes et aux propos à l'emporte-pièce. C’est un ingénieur, débordant d’un enthousiasme communicatif lors des visites d'usines avec la presse, capable de s'extasier comme un étudiant devant une technologie aussi âpre qu’une centrale de navigation inertielle. L’homme, stratège reconnu, trouve plus d'attrait à parler innovation que résultat d'exploitation. Il vient d’ailleurs de se voir confier la présidence du conseil d'administration du Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM).

Alors que Jean-Paul Herteman passera le relais en avril 2015, son bilan flatteur est indiscutable. L'Usine Nouvelle avait élu Jean-Paul Herteman "industriel de l’année" en 2013. Un prix que vient confirmé Challenges qui l'a distingué comme le patron le plus performant de l’année dans la catégorie CAC 40.

"Ces distinctions me font plaisir, admet aujourd’hui Jean-Paul Herteman. Elles font aussi plaisir aux salariés de Safran, ils savent qu’il y a quelque chose derrière". Un "quelque chose" qui cache un patron comme il y en a peu dans l’industrie française : "à l’ancienne" comme on dit, soucieux de l’empreinte industrielle française du groupe, mais aussi porté sur les technologies de pointe et les acquisitions à l’étranger. Et le PDG de préciser que le succès de Safran ces dernières années est dû à "deux ou trois idées simples". Difficile de faire moins exubérant. Le lecteur ne pourra pas dire qu’il n’a pas été prévenu.

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7 janvier 2014 2 07 /01 /janvier /2014 13:55
Thales : les cinq nouveaux défis de Jean-Bernard Lévy

 

07/01/2014 Michel Cabirol – LaTribune.fr

 

Après le parcours sans faute réalisé par le PDG du groupe d'électronique un an après son arrivée, Thales doit continuer à se transformer.

 

Un peu plus d'un an maintenant que Jean-Bernard Lévy est à la tête de Thales et jusqu'ici tout lui réussit ou presque. Il fait l'unanimité aussi bien en interne qu'à l'extérieur du groupe. Et il plait aux marchés. Difficile de faire mieux. Il est vrai qu'il a rapidement apaisé les tensions dans un groupe, qui déprimait sérieusement. Il a également renouvelé son organisation sans heurts, ni opposition en nommant notamment de nouvelles têtes, comme Patrice Caine en tant que numéro deux, qui tiennent la route.

C'était là deux de ses grands objectifs à son arrivée. Des objectifs remportés haut la main, les salariés du groupe étant en attente d'un capitaine à la fois performant et accessible. "Il a su créer une équipe autour de lui qui le suit, il y a une vraie adhésion et un vrai collectif", explique-t-on à La Tribune. Et les ego des grands barons du groupe sont pour le moment bien rangés dans les placards.

 

Booster la croissance de Thales

Son troisième objectif était également de remettre le groupe au travail, notamment à l'export. Exception faite de la campagne Mark 3, Thales, avec une nouvelle organisation à l'international - les relations entre les pays et les global business unit ont été rééquilibrées -, a retrouvé du mordant à l'exportation. Et engrange à nouveau des contrats supérieurs à 100 millions d'euros.

En 2013, le groupe devrait en annoncer plus d'une quinzaine, contre moins de dix l'année précédente. Un joli succès à mettre au crédit de Pascale Sourisse en charge de l'international chez Thales même si Jean-Bernard Lévy a su libérer les énergies bridées sous son prédécesseur. Ce qui est de nature à relancer à moyen terme la croissance organique du groupe, qui stagnait… depuis sept ans.

Après un état de grâce bien géré par l'équipe de direction, les choses sérieuses commencent vraiment. Car Jean-Bernard Lévy a promis à ses actionnaires de booster la croissance mais aussi la rentabilité de Thales. Beaucoup même. Le bilan 2014, qui sera son premier vrai bilan, sera donc examiné à la loupe par les marchés. Celui de 2013, héritage de la précédente direction, devrait être plutôt bon même s'il manque dans le bilan le contrat Mark 3, la cerise sur le gâteau. Ce qui laissera à Jean-Bernard Lévy des marges de manœuvre pour mener Thales vers le cap qu'il souhaite. Pour rallier ce cap, il doit relever cinq nouveaux défis.

 

1/ Retrouver la croissance

Et le cap, c'est bien sûr les pays émergents. Jean-Bernard Lévy veut faire de Thales "un groupe mondial" c'est-à-dire implanté industriellement dans les fameux pays émergents. Et selon nos informations, le PDG de Thales est très ambitieux. Il vise une croissance de 10 % en moyenne par an dans ces pays. En revanche, les ambitions sont plus modestes dans les pays dits matures : 4 % de croissance en moyenne par an. Mais cet objectif est aussi difficile sinon plus que celui dans les émergents, estime-t-on en interne. En raison des budgets de défense en baisse.

 

2/ Réussir l'ascension d'Ambition Boost, la face nord d'Ambition 10

Derrière la vision stratégique Ambition 10, se cache en fait Ambition Boost. C'est le moteur d'Ambition 10. Sans ce plan de performances du groupe (économies et rationalisations ainsi que compétitivité de l'ingénierie…), cette vision serait probablement vouée à l'échec. C'est tout le job de Patrice Caine de le mettre en place et bien sûr d'atteindre les objectifs. Ce qui permettra au groupe de gagner le défi d'Ambition 10 en matière de croissance, de compétitivité et de gestion des compétences, les trois piliers de la vision stratégique de Thales. Le juge de paix d'Ambition Boost est le compte de résultat qui traduira ainsi l'amélioration de la performance.

 

3/ Accroître l'attractivité du groupe et recruter de nouveaux talents

Après une période compliquée où les cadres cherchaient un point de chute à l'extérieur de Thales, le groupe est redevenu attractif. Les CV affluent à nouveau. Et les candidatures de salariés de Cassidian, en pleine restructuration, circulent dans le groupe électronique, constate-t-on en interne. Pour se développer, le groupe devra attirer de nouveaux talents dans les pays émergents notamment, où Thales n'est pas forcément très connu.

 

4/ Réaliser une acquisition structurante

Jean-Bernard Lévy n'est pas venu chez Thales pour réaliser des acquisitions, encore moins une acquisition structurante. Il le dit haut et fort. Mais le groupe électronique a très longtemps souffert d'être une proie (EADS à plusieurs reprises, puis Safran). Une fois la solidité financière acquise, certains verraient bien Thales "endosser le costume de prédateur" pour réussir une opération stratégique d'ampleur. "Il faut se donner les moyens de faire bouger les lignes", explique-t-on à La Tribune. En outre, Jean-Bernard Lévy sait faire. Notamment quand il était à la tête de Vivendi avec l'acquisition notamment du Free brésilien, le groupe GVT (3 milliards d'euros).

 

5/ Faire évoluer la gouvernance et l'actionnariat

Enfin quid de la gouvernance et de la structure actionnariale du groupe avec une présence aussi forte de l'Etat et de Dassault à son capital. Une question fondamentale pour le groupe. Car à l'heure où EADS a su retrouver l'année dernière une gouvernance quasi-normale d'un groupe côté en Bourse et où Safran voit s'alléger jour après jour le poids de l'Etat à son capital, Thales peut-il continuer encore longtemps à rester une exception dans cette industrie… Mais cette fois-ci, c'est à l'Etat d'en décider.

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22 novembre 2013 5 22 /11 /novembre /2013 08:55
Thales : Jean-Bernard Lévy détaille le plan Ambition 10

 

21/11/2013 Vincent Lamigeon, grand reporter à Challenges - Supersonique

 

Le patron de Thales n’avait jamais publiquement évoqué Ambition 10, « vision partagée » du groupe à dix ans dévoilée devant 650 cadres à Paris en septembre dernier. C’est désormais chose faite : dans une interview à Challenges (21 Nov 2013) et à latribune.fr accordée lors du salon de Dubaï, Jean-Bernard Lévy est revenu sur ce travail effectué depuis février dernier, peu après l’incroyable psychodrame qui avait abouti au remerciement de Luc Vigneron par l’Etat et Dassault fin 2012. « Le groupe avait les nerfs à fleur de peau, il était encalminé, en panne de croissance et de stratégie, raconte le PDG. Il a fallu faire retomber la fièvre ».

 

A l’inverse de la méthode Vigneron, marquée par le remerciement de la quasi-totalité de l’état-major et par une guerre sanglante avec les syndicats, le nouveau patron a tout de suite impliqué la base : « Nous avons lancé des groupes de travail partout dans le monde pour définir une vision partagée. Cela a abouti à Ambition 10, la vision du groupe à dix ans, qui sera déclinée en un plan stratégique mi-2014. » Les grands axes avaient été dévoilés par les Echos en septembre : une hausse de chiffre d’affaires de 10 milliards en 10 ans, ce qui porterait les ventes du groupe à près de 25 milliards d’euros, et une rentabilité opérationnelle de 10%, soit le même objectif qu’EADS s’est fixé… pour 2015. « Je n’ai pas démenti les chiffres parus dans la presse, sourit Jean-Bernard Lévy. Je sais bien qu’en parlant devant 650 cadres, ils n’ont pas forcément vocation à rester secrets. »

 

Mais Ambition 10, souligne le PDG de Thales, n’est pas un plan stratégique. Plutôt une « vision partagée » à 10 ans, qui n’a pas valeur d’engagement auprès des marchés. Cette « ambition » sera déclinée en un plan stratégique « à trois à cinq ans » début 2014, avec présentation aux investisseurs en avril, le premier plan directement rattaché à la nouvelle vision du groupe.

 

Au-delà des chiffres, Jean-Bernard Lévy fixe trois objectifs primordiaux : « retrouver la croissance, améliorer la compétitivité et développer les talents ». « On ne peut pas se satisfaire de voir Thales au même niveau de chiffre d’affaires en 2013 qu’en 2007, pointe le PDG de Thales. Il faut changer de braquet. Pas faire un peu mieux, faire beaucoup mieux. » La partie RH n’est pas un simple vœu pied, mais un objectif stratégique à part entière, notamment pour attirer les forts potentiels dans les pays émergents, où Thales n’est pas forcément connu.

 

L’objectif est clair : accélérer sur les pays émergents (au sens large), qui ne représentent que 22% du chiffre d’affaires : « L’objectif est que la croissance dans les pays émergents fasse plus que compenser la baisse des commandes dans les pays matures. J’essaie de faire partager ce sentiment d’urgence aux équipes. »

 

La grande nouveauté pour Thales sera la mise en place de « plans-pays » dans une dizaine de pays-clés : Arabie Saoudite, Emirats arabes unis, Qatar, Brésil, Inde, Russie, Turquie… Ces plans rassembleront les « opportunités de marchés, les partenariat et transferts de technologies envisagés ». « Ce travail n’avait jamais été fait chez Thales », assure le PDG, qui souligne que le groupe travaillait plutôt sur les plans produits sous l’ère Vigneron, ce qui sera maintenu mais complété.

 

Cette accélération dans les émergents devra faire de Thales un « groupe vraiment mondial, et plus seulement multidomestique », assure Jean-Bernard Lévy. La dynamique des marchés (croissance forts dans l’aéronautique civile, déprime dans la défense) devrait aussi aboutir à une baisse de la part du militaire dans le chiffre d’affaires. Elle pourrait passer de 53% aujourd’hui à 40% dans les prochaines années, même si Thales restera « un groupe dual, où les technologies développées irriguent à la fois les marchés civil et militaire ».

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21 novembre 2013 4 21 /11 /novembre /2013 12:55
"Thales doit devenir un groupe mondial" (Jean-Bernard Lévy, Thales)

Le PDG de Thales, Jean-Bernard Lévy, estime que le groupe devait "créer sa vision, une vision stratégique partagée"

 

21/11/2013 Michel Cabirol à Dubaï – LaTribune.fr

 

Rencontré à la veille du salon aéronautique de Dubaï, le PDG de Thales, Jean-Bernard Lévy s'exprime pour la première fois sur sa vision stratégique Ambition 10. Ce plan repose sur trois piliers : retrouver la croissance, améliorer la compétitivité et développer les talents.

 

Mine de rien, le PDG de Thales, Jean-Bernard Lévy, n'avait jamais encore évoqué de façon publique la vision stratégique Ambition 10 destiné à redonner de la croissance au groupe pour les dix ans qui viennent. Interrogé sur un objectif de 10 milliards d'euros de chiffres d'affaires en 10 ans, il répond ne pas vouloir s'engager en public. Après une semaine passée en Asie, notamment en Chine, et une courte nuit dans un long-courrier, Jean-Bernard Lévy, un peu fatigué mais détendu, a livré samedi dernier à la veille de l'ouverture du salon aéronautique de Dubaï sa vision sur ce que devrait être le Thales de demain.

D'autant que ce plan sera décliné à partir de 2014. Déjà le budget 2014 intègre certains des objectifs d'Ambition 10. Le PDG de Thales donnera une nouvelle "guidance" en début d'année aux marchés. Et Thales prépare dans la foulée un plan sur trois à cinq ans, qui sera prêt à la fin du premier semestre 2014, "qui traduira Ambition 10". "Thales doit changer de braquet", estime Jean-Bernard Lévy.

 

Thales doit devenir un groupe mondial

Jean-Bernard Lévy s'est donc expliqué sur ce plan, un projet d'abord construit par les équipes du groupe, et en particulier par 600 cadres. Avec pour objectif : devenir un groupe mondial. "Thales est un groupe multidomestique mais n'est pas un groupe mondial", souligne Jean-Bernard Lévy. Car, Thales, précise-t-il, "est présent dans les pays matures mais pas encore dans les pays émergents". Pour faire simple, tous les pays, qui ne sont pas en Europe et en Amérique du Nord, font partie des pays émergents selon l'organisation de Thales même si Pascale Sourisse, en charge des pays émergents, rappelle que certains pays sont déjà très "émergés" à l'image de Singapour, Japon, Corée du sud…

Pourquoi Ambition 10 ? "Il fallait créer notre vision, une vision stratégique partagée, souligne-t-il. Thales était encalminé, en panne de stratégie, de progrès et de projets. J'ai donc demandé aux équipes de construire un plan ambitieux, Ambition 10, que j'ai présenté devant 650 cadres venus du monde entier en septembre à Paris". Près d'un an après son arrivée à la tête du groupe, c'était donc le moment pour lui de lancer les bases d'un nouveau Thales conquérant. Car "il y a un sentiment d'urgence", affirme-t-il.

Ce plan repose sur trois piliers : "retrouver la croissance, améliorer la compétitivité et développer les talents", selon Jean-Bernard Lévy. Le groupe ambitionnerait d'atteindre une marge d'exploitation de 10 %, selon "Les Echos". Mais contrairement à Probasis lancé par Luc Vigneron qui n'était qu'un plan de compétitivité pure, la croissance et la compétitivité de la vision Ambition 10 doivent marcher de concert.

 

"Zéro croissance organique depuis sept ans"

Après avoir remis le groupe, ébranlé et démotivé par la gestion de son prédécesseur, en ordre de marche - "la fièvre est retombée", assure-t-il -, il fallait un nouveau cap pour Thales. "Nous avons besoin de la croissance pour attirer les nouveaux talents, motiver tous les salariés du groupe et les entraîner dans un projet ambitieux", souligne Jean-Bernard Lévy. Et de rappeler qu'il y avait eu dans le groupe "zéro croissance organique depuis sept ans". Donc le salut pour Thales passera (ou pas) par des succès commerciaux dans les fameux pays émergents.

"Nous devons faire en sorte d'avoir une croissance rapide dans les pays émergents, explique le patron de Thales. Le risque, c'est un solde négatif qui entraînerait une baisse du chiffre d'affaires". D'où le sentiment d'urgence de Jean-Bernard Lévy de relancer le groupe. Il mise pour cela sur les marchés en croissance dans le domaine civil (aéronautique, transport ferroviaire et billettique) en raison de la contraction des budgets de défense dans les pays matures. Du coup, le chiffre d'affaire dans la défense pourrait passer à moyen terme autour de 40 % (contre 53 % aujourd'hui).

 

Des plans pays dans les pays émergents clés

Déjà Thales fera mieux en 2013 qu'en 2012. Neuf grands contrats d'un montant supérieur à 100 millions d'euros, dont cinq dans les pays émergents, ont été engrangés par Thales au 30 septembre. En 2012, le groupe, qui fait la moitié de ses commandes sur des contrat de moins de 10 millions, en avait décroché huit seulement, dont deux dans les pays émergents. C'est déjà un premier succès certes timide mais un succès qui colle avec la vision de Jean-Bernard Lévy.

Le groupe se met également en ordre de marche dans les pays émergents. Sous la houlette de Pascale Sourisse, des plans pays - une dizaine, dont Chine, Inde, Singapour, Brésil, Russie, certains pays du Golfe… - sont en train d'être terminés. Deux plans pays vont être étudiés cet hiver. "Ce sont nos ambitions à dix ans dans les pays clés", précise Jean-Bernard Lévy, qui souhaite attirer les talents dans les pays émergents. "Il y a une dimension humaine dans la stratégie des pays émergents. Comment fait-on pour attirer des talents dans ces pays où Thales n'est pas forcément très connu".  

C'est quoi un plan pays ? Pour le patron de Thales, c'est de définir quelles seront les priorités, les implantations locales, les marchés visés, le ou les partenariats(s) avec les groupes locaux, les transferts de technologies, les offsets s'il y a eu lieu. Jean-Bernard Lévy souhaite une feuille de route précise dans chacun de ses pays et répondant à toutes ces questions. Et de "ne plus se contenter d'une course aux appels d'offres comme seule stratégie".

 

Des acquisitions ?

Interrogé pour savoir si la croissance passera par des acquisitions, la réponse fuse : "pas question de se cacher derrière des acquisitions pour réaliser nos objectifs. Nous serions dans le déni. Je ne suis pas venu chez Thales pour faire des fusions/acquisitions". Pour Jean-Bernard Lévy, l'essentiel de la croissance "viendra des efforts réalisés en interne". Ce qui ne veut pas dire que Thales ne fera pas "de temps en temps" des acquisitions. Et la diversification ? "Je n'y suis pas favorable. Le groupe doit se concentrer sur ses activités et ne pas se disperser".

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4 octobre 2013 5 04 /10 /octobre /2013 12:55
Thales veut grossir de 10 milliards d'euros en dix ans

03/10 Par Alain Ruello - LesEchos.fr

 

C'est l'un des objectifs chiffrés du plan stratégique Ambition 10 dévoilé en interne.

 

Dans dix ans, Thales pèsera 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires de plus. C'est l'un des objectifs du plan stratégique Ambition 10 que Jean-Bernard Lévy, le PDG du groupe de défense et d'aéronautique, a dévoilé la semaine dernière devant plusieurs centaines de cadres réunis en séminaire à Paris, près de Montparnasse.

 

Pour parvenir à gonfler ses revenus à hauteur de 24 milliards d'euros, Thales mise évidemment sur les pays émergents. Sans surprise, puisque c'est en Inde, au Brésil ou encore en Asie du Sud-Est, que les budgets militaires ou de sécurité présentent les meilleures perspectives, malgré la volatilité de leurs devises locales.

 

Regrettant sitôt sa prise de fonction en fin d'année dernière le retard pris par le groupe dans ces pays, Jean-Bernard Lévy en a fait une priorité absolue. D'autant qu'il doit compenser une situation difficile dans les pays dits mâtures. Résultat : Ambition 10 vise une croissance moyenne annuelle de 10 % dans les premiers, contre 4 % dans les seconds.

 

L'autre donnée chiffrée confirmée, c'est le taux de marge d'exploitation visé de 10 %, contre 6,5 % aujourd'hui. Avec, visiblement, l'intention de ne pas attendre dix ans pour y parvenir. « Le plus tôt sera le mieux », décrypte un cadre, tout en se demandant si le grand export dans les pays émergents rimera avec amélioration de la rentabilité.

Une approche « bottom up »

 

Jean-Bernard Lévy y a sûrement pensé puisque, comme tout plan stratégique qui se respecte, Ambition 10 comprend un volet d'amélioration de la performance baptisé « Ambition boost ». Mais là, pas de détail chiffré : l'approche se veut « bottom up ». En clair, les pistes d'économies doivent venir du terrain, dans un souci réitéré de favoriser l'adhésion des troupes et donc de trancher avec la gestion de son prédécesseur. Même s'ils saluent le retour d'un dialogue social digne de ce nom, les syndicats attendent avec hâte le prochain comité de groupe européen pour en savoir plus.

 

En attendant, le volontarisme du PDG de Thales a fait mouche après les années de serrage de boulons. « Le discours de conquête permanente a plu, même s'il n'a pas oublié qu'il faut livrer les contrats à l'heure », estime un autre cadre. Jean-Bernard Lévy a par ailleurs annoncé la création d'un poste de responsable marketing groupe. Contacté, Thales n'a pas souhaité faire de commentaire.

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14 juin 2013 5 14 /06 /juin /2013 16:55
"Thales est en ordre de marche" (Jean-Bernard Lévy, PDG de Thales)

14/06/2013 Propos recueillis par Michel Cabirol – LaTribune.fr

 

A la tête de Thales depuis près de six mois, Jean-Bernard Lévy a rapidement refermé la parenthèse du malaise, qui affectait la vie du groupe. Tout en poursuivant l'optimisation de l'entreprise, le PDG fixe également un ambitieux objectif de croissance, qui passe notamment par la conquête de contrats dans les pays émergents et la multiplication des implantations et des partenariats locaux. Quand Thales redevient multidomestique...

 

Vous êtes à la tête de Thales depuis maintenant près de six mois. Avez-vous terminé votre première phase de reconstruction avec la constitution de votre équipe et la mise en place de votre organisation ?

A mon arrivée, je me suis attaché à la réalisation de deux objectifs immédiats : rétablir le dialogue social et mettre en place une nouvelle organisation une équipe. Ces objectifs ont été atteints. Sur le plan social, le contact avec les organisations syndicales a été très rapidement renoué dans la confiance et le respect mutuel. Nous avons d'ailleurs signé fin avril deux accords - un sur le télétravail, l'autre sur la gestion anticipée de l'emploi - avec les quatre organisations syndicales représentatives de Thales. Il y a eu unanimité.

 

Mission accomplie également en matière d'organisation ?

J'ai annoncé dès le début du mois de février la constitution d'un nouveau comité exécutif, qui est maintenant au complet. Il rassemble douze personnes, dont dix étaient déjà chez Thales à mon arrivée. Il y a deux nouveaux venus : le secrétaire général Philippe Logak, et le directeur général des ressources humaines, David Tournadre. En matière d'organisation, j'ai modifié assez profondément la précédente. Pourquoi ? La situation n'était pas satisfaisant avec une fracture génératrice de divisions entre les responsables des produits et les responsables des clients. La nouvelle organisation rétablit une solidarité dans la responsabilité du produit vers le client.. Deuxième changement : structurer notre organisation à l'international en fonction des enjeux commerciaux de Thales dans les différents pays. Cette spécialisation de l'organisation en fonction des potentiels de croissance a été annoncée en février et mise en place le 1er avril.

 

Peut-on aujourd'hui dire que Thales est un groupe apaisé ?

La parenthèse du malaise est désormais refermée. Thales est en ordre de marche et nous nous concentrons sur notre développement.

 

Vous avez annoncé en début d'année un plan stratégique pour cet été. Comment allez-vous procéder pour trouver l'équilibre entre une amélioration de la rentabilité du groupe et son développement, qui impose des investissements ?

Je crois qu'il ne faut pas opposer mais concilier croissance et rentabilité. La croissance est l'un des deux grands moteurs de la rentabilité, l'autre étant la productivité. Thales s'est jusqu'ici beaucoup concentré sur sa productivité et a donc réalisé des progrès, qui se sont traduits par une amélioration des résultats en 2011, puis en 2012. Ils devraient encore s'améliorer en 2013. Une amélioration réalisée par des économies mais avec un chiffre d'affaires qui stagne. Il y a des limites à la rentabilité lorsqu'il n'y a pas de croissance. Ce qui est notre cas. De plus, nous devons rendre une partie de ces gains de productivité à nos clients parce que Thales est dans un monde très concurrentiel. C'est pour cela qu'il faut un relais pour les profits à venir : la croissance. Tout comme pour les efforts de productivité, Thales doit avoir la même énergie pour retrouver le chemin de la croissance. C'est le nouveau souffle dont nous avons besoin.

 

Quand comptez-vous tirer les fruits de cette nouvelle organisation ?

Ces efforts peuvent prendre un peu de temps avant de porter leurs fruits. Thales est dans une industrie de projets à cycle long. Dès à présent, nous recherchons toutes les opportunités de croissance. Notre effort pour aller chercher la croissance - je ne parle que de croissance organique - devra s'orienter vers les pays émergents. Il n'y a pas d'avenir pour Thales si nous n'arrivons pas à faire croître d'abord nos prises de commandes, et notre chiffre d'affaires dans les pays dont les économies sont elles-mêmes en croissance.

 

Les pays émergents sont-ils la nouvelle martingale de Thales ?

Ces dernières années, le chiffre d'affaires réalisé dans les pays émergents tourne autour de20 % à 22 %. Nous pouvons faire mieux. Comment? En allant au-delà du modèle traditionnel de l'exportation. Thales devra investir dans des implantations et nouer des partenariats, pour travailler, s'implanter dans et tisser des liens de confiance avec les clients, dans la durée. C'est l'un des objectifs de l'organisation qu'anime Pascale Sourisse, la directrice générale en charge de l'international.

 

Le Moyen Orient était une région où Thales détenait de positions fortes. Ce qui n'est plus le cas aujourd'hui alors que le groupe a actuellement des campagnes cruciales. Qu'est-ce qui s'est passé ?

Thales a eu, par le passé, des positions commerciales fortes au Moyen-Orient qui se sont érodées. Notamment par manque d'implantation durable. De toute évidence, le Moyen-Orient est aujourd'hui une région à reconquérir pour Thales. Il faut effectuer un travail de fond à tous les niveaux : politique, commercial, partenarial et technique. Et quand je vois les succès d'Airbus au Moyen-Orient, je suis optimiste.

 

Quels sont les objectifs chiffrés de votre stratégie dans les pays émergents ?

Nous allons travailler sur des perspectives ambitieuses. Notamment parce que nous souhaitons aussi miser sur les activités civiles, qui est le second moteur de la croissance du Groupe. Assez vite, nous devrions voir nos activités civiles équilibrer, voire dépasser les activités militaires.

 

C'est une révolution chez Thales... Ce renversement est-il dû à la baisse des budgets militaires dans les pays occidentaux ?

Nous allons subir dans le domaine de la défense la baisse des budgets militaires dans les pays occidentaux. Mais nous avons des atouts pour résister. Nous sommes un systémier, un intégrateur de technologies dans les domaines électroniques, des systèmes d'armes, des systèmes de commandement, où il y a un renouvellement plus rapide des produits que dans les plateformes. Quoi qu'il en soit, nous nous devons d'être plus présents sur les marchés de défense en croissance. Nous avons identifié une quinzaine de pays dans le monde, qui ont à la fois une croissance économique et la volonté d'avoir une armée bien équipée.

 

Avec la publication du Livre blanc, êtes-vous rassuré sur le maintien de toutes les filières industrielles existantes en France ?

Nous nous interrogeons sur la compatibilité entre les engagements qui seront inscrit dans la Loi de programmation militaire (LPM) et le maintien de toutes les filières au sein de l'industrie de défense et de sécurité française. Nous cherchons à obtenir toutes les garanties sur un maintien des capacités technologiques existantes. Nous avons été rassurés par la volonté exprimée par le président de la République et les chiffres qu'il a annoncés. Mais bien sûr, nous restons dans l'attente de la programmation détaillée.

 

On évoque beaucoup une nouvelle phase de consolidation en Europe. Préparez-vous Thales à ce mouvement ?

Les restructurations de périmètre ne sont pas au cœur de la démarche stratégique de Thales. Le groupe a les moyens de son développement sans croissance externe. Mais si un jour, une initiative remplissait les conditions suffisantes en matières de cohérence stratégique, de prix, de compétitivité des filières concernées, elle serait bien entendu mise à l'ordre du jour.

 

Mais une opération du type EADS/BAE Systems pourrait-il mettre Thales en danger ?

Il faut être prêt à tous les scénarios possibles. Dans le cas que vous citez, EADS comme BAE Systems sont pour nous de grands partenaires et de grands clients dans plusieurs domaines d'activités. Je crois qu'en toutes circonstances, c'est la qualité et la compétitivité de nos produits, qui nous permettra de maintenir ces partenariats.

 

Donc Thales n'est en rien concerné par un mouvement de consolidation.

Dans de très nombreux domaines, Thales agit déjà dans une filière qui a été largement concentrée, et souvent à notre initiative. Nous serons des spectateurs attentifs s'il y a des consolidations qui voient le jour, et peut-être des acteurs si cela fait sens.

 

Pourtant on vous prête des envies. Voulez-vous monter dans le capital de DCNS ?

Rappelons juste deux vérités indiscutables : Thales possède 35 % de DCNS et une opération de concentration n'a de sens que si elle améliore la compétitivité des filières industrielles concernées et les perspectives d'exportation.

 

Mais j'imagine que vous avez déjà réfléchi à cet élément du dossier...

En tout cas, il faudrait que le conseil d'administration de Thales soit persuadé de la création de valeur. Pour cela, il faudrait que plusieurs éléments soient rassemblés : un acheteur, un vendeur, un prix, un régulateur qui soit d'accord.

 

Mais Thales est-il intéressé ou pas ?

Si l'Etat le moment venu déclare ses intentions, il est évident que le conseil d'administration de Thales regardera quelles sont les intentions de l'Etat.

 

Et sur Nexter, Safran et Finmeccanica ?

Sur le dossier Nexter, Thales n'a pas 35 % du capital. Et je n'ai pas en tête qu'il y ait des synergies technologiques et industrielles entre les deux groupes. Avec Safran, Thales a eu de longues discussions, désormais closes. J'en conclus que les différentes opérations évoquées entre les deux groupes ne présentaient pas de sens industriel. Enfin, sur Finmecanicca, nous sommes partenaires dans le spatial, avec un grand degré de confiance réciproque.

 

Quels sont les moteurs de croissance de Thales dans le civil ?

Thales a plusieurs moteurs de croissance dans le civil : sécurité, spatial, transport ferroviaire, transport aérien. Dans quelques années les activités civiles, de façon assez naturelle, représenteront plus de 50 % du chiffre d'affaires de Thales.

 

Et le transport ferroviaire ?

Le transport ferroviaire marche bien en ce moment avec une réelle présence mondiale. Au cours des six derniers mois, Thales a gagné de nombreuses affaires de métros. C'est le cas en Chine, au Brésil et au Canada. Le groupe a également gagné des contrats pour fournir des systèmes ferroviaires modernes en Egypte et en Afrique du Sud.

 

Quelles sont vos relations avec Dassault Aviation ?

Thales a deux grands actionnaires qui s'inscrivent dans la durée, l'Etat et Dassault Aviation. Ils sont liés par un pacte. Thales travaille avec ces deux grands actionnaires selon les dispositions contenues dans le pacte. Et nous sommes bien sûr le partenaire industriel fidèle de Dassault dans plusieurs programmes très importants, en particulier le Rafale.

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