21/11 Alain Ruello, Les Echos
Le premier comité de pilotage installe ce matin trois groupes de travail.
Avec l'aide de l'Etat, les industriels veulent cibler cinq pays prioritaires à l'export.
Création du Conseil des industries de confiance et de sécurité (le CICS) début octobre, premier comité stratégique à Matignon le 23 du même mois et, ce matin, premier comité de pilotage Etat-Industrie, en marge du Salon Milipol : la toute nouvelle filière des fournisseurs d'équipements et de solutions de sécurité s'organise à marche forcée.
La séance présidée par Jean-Marc Ayrault il y a un mois et à laquelle ont participé sept ministres a arrêté les objectifs stratégiques. Dotés de cette feuille de route, les représentants de l'administration, du CICS et de quelques grands opérateurs d'infrastructures vont installer ce matin les trois groupes de travail chargés de les mettre en oeuvre : expression du besoin, politique industrielle et recherche.
Programme d'investissements d'avenir, Agence nationale de la recherche, ministères de la Défense ou du Redressement productif : « La première tâche de chaque groupe de travail sera de recenser où est l'argent », explique Hervé Guillou, le président du CICS. Il s'agit évidemment de mieux concentrer les moyens sur les technologies prioritaires, à même de faire la différence à l'international.
Chasser en meute
Dans son discours d'inauguration de Minipol, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a beaucoup insisté sur la nécessité pour l'Etat d'améliorer le dialogue entre tous les acteurs de la sécurité, notamment en période de baisse de budgets. Evoquant trois domaines - radio numérique, vidéo et protection des forces - dont il attend des avancées, il a par ailleurs promis le soutien de ses équipes auprès des industriels à l'export. Pour mieux conquérir les marchés internationaux, Hervé Guillou estime qu'il faut se concentrer dans un premier temps sur un nombre très restreint de pays. « J'en ai proposé cinq », indique-t-il. Sa deuxième préconisation a souvent été mise en avant en d'autres occasions : chasser en meute, comme savent très bien le faire les Allemands. Quand ils répondent à des appels d'offres de BTP ou de TGV, Vinci ou Alstom par exemple devraient embarquer avec eux des spécialistes français de la sécurité.
Les chiffres
10 milliards d'euros : C'est le chiffre d'affaires du secteur des industries de confiance et de sécurité.
50.000 emplois : Les effectifs estimés des entreprises membres du Conseil des industries de confiance et de sécurité (CICS).