Selon des sources concordantes, le Mexique pourrait très vite acheter à Airbus Helicopters 50 H225M (ex-EC725). Si le contrat évalué à 2 milliards d'euros environ est suffisamment mûr, une signature est attendue en présence des deux présidents - François Hollande et Enrique Peña Nieto - à l'occasion du 14 juillet, jour de la fête nationale où le Mexique est invité d'honneur cette année. Des militaires mexicains défileront à cette occasion sur les Champs-Élysées.
Si cette commande se confirmait, ce serait une troisième bonne nouvelle à l'exportation pour le constructeur de Marignane après les contrats majeurs en Corée du Sud et en Pologne et peut-être avant le Qatar. "En 2015, les commandes vont être une priorité, avait reconnu en janvier lors de la présentation des résultats le PDG d'Airbus Helicopters, Guillaume Faury. Nous voulons réaliser plus de commandes que de livraisons en 2015". Le pari est en train d'être gagné par l'hélicoptériste européen.
Des hélicoptères assemblés au Mexique
Initialement, Airbus Helicopters négociait depuis plusieurs mois avec Mexico une nouvelle commande de six à douze H225M supplémentaires en complément des 15 exemplaires déjà commandés. Mais les discussions se sont accélérées il y a deux mois environ et ont pris une nouvelle tournure. Ce n'est plus une douzaine d'appareils que souhaite le Mexique mais une cinquantaine de H225M, qui serait assemblés localement. Tout comme au Brésil, Airbus Helicopters a fait une proposition en ce sens.
Le constructeur de Marignane avait inauguré en février 2013 à Queretaro en présence du président mexicain Enrique Peña Nieto une usine qui fabrique des composants métalliques de haute technologie pour structures d'aéronefs. Implantée dans le complexe industriel Aerotech voisin de l'aéroport intercontinental de Queretaro, ce site d'une superficie de 12.000 mètres carrés, est le seul site de production des poutres de queue des hélicoptères AS350 Ecureuil. Il héberge par ailleurs un centre de maintenance de 1.000 mètres carrés. Spécialisé dans les appareils de la famille Ecureuil, ce centre servira les opérateurs du célèbre hélicoptère léger d'Airbus Helicopters dans toute la région.
Des frégates et/ou des corvettes en discussion
Outre les hélicoptères, la France et le Mexique discutent d'une coopération navale, qui pourrait inclure la vente de bâtiments fabriqués par DCNS. Pour autant, ce dossier est beaucoup moins mûr que celui des H225M. "Le dossier avance bien", explique-t-on à La Tribune. Selon des sources concordantes, le Mexique s'intéresse aux frégates multi-missions (FREMM) et/ou à des corvettes Gowind de 2.500 tonnes. Les besoins de la marine mexicaine restent encore à affiner. D'autant qu'elle est très partagée entre les partisans qui souhaitent poursuivre une relation de proximité avec les États-Unis, qui lui vend des bâtiments d'occasion pas toujours adaptés à ses besoins, et ceux qui veulent s'offrir des navires en France.
Les échanges commerciaux entre la France et le Mexique sont en hausse constante depuis plusieurs années (4,2 milliards d'euros en 2014), avec une balance commerciale excédentaire. De nombreux projets ont été lancés dans des secteurs stratégiques comme l'aéronautique et les transports au moment de la visite de François Hollande au Mexique le 10 et 11 avril 2014.