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19 septembre 2014 5 19 /09 /septembre /2014 18:55
La Défense ouvre ses portes

 

19/09/2014 Sources : SGA

 

Le ministère de la Défense participe à la 31e édition des Journées européennes du patrimoine les 20 et 21 septembre prochains.

 

La Défense invite le public à découvrir dans toute la France plus d’une centaine de sites et de hauts lieux du patrimoine militaire qui proposent, pour l’occasion, de nombreuses visites, ateliers pédagogiques et expositions de matériel. Parmi les sites ouverts cette année : l’Hôtel de Brienne (Paris 7e).

 

Fermée en 2013, la résidence du ministre de la Défense est exceptionnellement ouverte au public en 2014. Le parcours propose une visite des bureaux du ministre de la Défense, du général de Gaulle et de celui de Clémenceau, dont la rénovation s’est achevée en août 2014.

 

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2 avril 2014 3 02 /04 /avril /2014 10:57
Jean-Yves Le Drian reste à la défense

 

 

2 avril 2014 Henri Weill - Ainsi va le monde !

 

C'est l'information que vient de communiquer le secrétaire général de l'Elysée, lors de l'annonce de la composition du gouvernement Valls. Lundi, M. le Drian s'était vu proposer l'Intérieur, qu'il avait refusé. La place Beauvau a dès lors constitué un point d'achoppement entre le président et son Premier ministre. François Hollande souhaitait confier ce ministère politique à François Rebsamen, maire de Dijon et président du groupe socialiste au Sénat (qui hérite du travail). Son chef du gouvernement optait lui pour Jean-Jacques Urvoas, député du Finistère, président de la commission des lois et de la délégation parlementaire au renseignement. Le nouveau ministre de l'intérieur est Bernard Cazeneuve, autre fidèle de François Hollande.

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17 octobre 2013 4 17 /10 /octobre /2013 07:55
Comment militaires et politiques luttent pour le pouvoir

15.10.2013 Romain Mielcarek - slate.fr

 

Le ministre de la Défense est «responsable de la préparation et (...) de l'emploi des forces». Ça n'a l'air de rien, mais cette phrase bouleverse les militaires.


Changement d'organisation à la tête de la Défense française: à l'initiative de Jean-Yves Le Drian, un décret a redéfini les rôles des dirigeants de nos armées. Le ministre de la Défense devient, avec ce texte, le «responsable de la préparation et de l'emploi des forces» quand le chef d'état-major des armées, l'officier le plus haut placé dans la hiérarchie, est chargé de «l'organisation générale des armées».

Derrière ces mots, largement soumis à interprétation, les militaires craignent de voir le politique s'immiscer dans leur gestion des activités au quotidien. L'insertion de cet échelon supplémentaire entre eux et le chef de l'Etat leur fait penser que le ministre et son cabinet pourraient à l'avenir vouloir diriger jusqu'aux opérations à l'étranger. «Les choses changent, analyse un général qui fût longtemps au plus près de l'Elysée: le ministre rentre dans la chaîne de commandement. On l'avait bien vu au Mali: Le Drian était très présent.»

 

Surtout, l'approche de Jean-Yves Le Drian n'a rien à voir avec ce qu'avaient pu faire certains de ses prédécesseurs. Les familiers du ministère de la Défense se souviennent ainsi de la relation entretenue entre Hervé Morin, lorsqu'il occupait ces fonctions, et son chef d'état-major des armées. «Peut-être le général Georgelin a-t-il été trop loin», concèdent certains à propos de ce dernier, connu pour son autorité et sa capacité à s'imposer, voir à «écraser» son ministre.

Ce décret vient en effet concrétiser l'effort de Jean-Yves Le Drian d'imposer sa marque à la Défense. Celui-ci s'est appliqué, depuis son arrivée à ce poste, à prendre en main le moindre dossier. Plusieurs voyages au Mali et en Afghanistan, une tournée des régiments pour vendre les réformes des armées, des réunions qu'il dirige pour réorganiser le moindre service du ministère: le ministre assène à l'envi qu'il est «responsable» –mot récurrent dans sa bouche– de chaque décision. Impossible désormais pour les militaires de décider de grand-chose sans l'aval du ministre ou de son cabinet.

Dans l'entourage de Jean-Yves Le Drian, on assure que ce décret doit confirmer la démarche entreprise par celui-ci: il répercute les ordres du président et se charge de les faire appliquer par les militaires. Le chef d'état-major des armées, lui, revient à un rôle de conseil, d'organisation et de commandement sur les théâtres d'opération.

Les craintes, stimulées par les corporatismes

Ce qui inquiète les militaires, c'est de ne plus maîtriser certains volets qui sont devenus indispensables dans les opérations modernes. Les officiers déployés sur le terrain se voient en effet amenés à remplir des rôles politiques et diplomatiques pour lesquels ils ont besoin de marge de manoeuvre. Un chef d'état-major des armées dialogue plusieurs fois par semaine avec ses homologues d'autres pays. «Désormais, explique un général fin connaisseur des plus hautes fonctions du ministère, ce qu'il devra dire lui sera dicté par un directeur civil.»

«Les énarques se taillent un empire», s'emporte un autre général, à la retraite, tandis qu'un de ses collègues s'insurge de l'ambition des «petits marquis» du cabinet de Jean-Yves Le Drian. Les militaires n'apprécient guère certaines logiques imposées par les fonctionnaires civils du ministère: parler de compétitivité ou de rentabilité leur paraît inadapté à leur métier. Jean-Yves Le Drian et son cabinet entendent pourtant bien importer les savoir-faire des milieux dont ils sont issus: administrations régionales et cabinets de conseil de haut niveau. «C'est un choc des cultures», pense un général coutumier du fonctionnement de l'état-major des armées.

«Ces gens n'ont aucune sympathie pour les affaires militaires

Des reproches que l'on rejette en bloc dans l'entourage du ministre. «Jean-Yves Le Drian ou son cabinet ont-ils donné des ordres au Mali ou en Syrie?», questionne l'un des proches du ministre.

«Le chef d'état-major des armées a toute latitude pour préparer les forces et appliquer les ordres qui sont donnés par le gouvernement. Pour qu'un ordre militaire soit clair, il faut que l'ordre politique soit clair. La vraie question, ce sont les bouleversements majeurs et la crise qui secoue l'institution depuis 2008.»

Face à l'accumulation des mauvaises nouvelles pour les armées, qui doivent encore se séparer de 30.000 postes d'ici 2019, le ministre se veut aussi rassurant que possible.

«Je sais qu'il y a des interrogations au sujet de l'avenir, nous assure Jean-Yves Le Drian. Je suis conscient de l'inquiétude, mais je ne perçois pas d'effondrement du moral. Il y a un besoin de lever les doutes et je vais m'y employer.»

La répartition du pouvoir, un problème très parisien

«Ces émotions sont souvent très parisiennes, il faut les replacer dans un contexte de balancier qui dure depuis 1961», nous explique un officier affecté au cabinet du ministre.

«La répartition des rôles, entre militaires et politiques, est plus complexe que cela: plus on monte dans les niveaux de responsabilité, plus c'est une question d'hommes

Pour lui, il y a les textes et il y a la pratique. Avec près de 80.000 postes supprimés en une décennie, les militaires ne sont en effet pas tous préoccupés par les répartitions de pouvoir entre le ministre de la Défense et le chef d'état-major des armées. Bien au contraire, leur inquiétude relève pour la plupart du quotidien: comment former efficacement des hommes et des femmes qui ne savent même pas si leur régiment sera encore ouvert demain.

Un ancien capitaine, qui a quitté le service en 2001, se souvient ainsi d'avoir vécu les mêmes polémiques sur la répartition du pouvoir alors qu'il était jeune lieutenant à Saint-Cyr, dans les années 1990. Déjà, les généraux défendaient un corporatisme qui se heurtait au pouvoir civil.

«Il y a une rupture entre la base et le chef, déconnectés après trente ans de carrière

Pour lui, les généraux ne sont pourtant pas les seuls à faire l'objet de reproches:

«J'ai découvert un peu plus tard, en rencontrant une députée, que son seul intérêt pour l'institution était de préserver la base de Cazaux sur sa circonscription. Pour le reste de la société, tout cela relève du non-sujet.»

Un général, aujourd'hui à la retraite, fait le même constat. Il remarque que «les politiques n'ont aucune réflexion sur l'armée et sa place dans la nation» tandis que se répand «le trouble au sein des militaires». «Quand le chef d'état-major et le ministre se parlent, qu'en sait la base?», interroge-t-il amèrement, sur l'aveu d'un échec qu'il croit être irréversible: «Nous avons trahi nos subordonnés

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10 octobre 2013 4 10 /10 /octobre /2013 16:45
Les missions et attributions du vice-ministre de la Défense définies par décret présidentiel

 

09 octobre 2013 Sonia Lyes - tsa-algerie.com

 

Les attributions du nouveau vice-ministre de la Défense ont été définies par un décret présidentiel publié au dernier Journal officiel. Globalement, le général Ahmed Gaid Salah hérite des mêmes prérogatives que l’ancien ministre délégué à la Défense nationale.

 

« Le vice-ministre assiste le ministre de la Défense nationale. Il exerce par délégation sous son contrôle et autorité, les attributions que lui confie celui-ci et lui rend compte de ses activités », selon l’article 2 du décret. « Il a délégation de signature pour l'ensemble des actes et décisions, y compris les arrêtés », ajoute le même article.

 

Selon l’article 3, « le vice-ministre prend à sa charge les attributions découlant de la délégation de signature fixées par les textes particuliers en la matière ». Le nouveau vice-ministre « assure, pour le compte du ministre de la Défense nationale, la présidence de la commission ministérielle des marchés », précise une disposition de l’article 3. Il s’agit d’une prérogative que ne possédait pas le ministre-délégué à la Défense nationale.

 

L’article 4 précise : « Le vice-ministre est responsable du bon fonctionnement des structures du ministère de la Défense nationale ». Enfin, selon l’article 5 :  « Pour la conduite de ses missions et attributions, le vice-ministre est assisté par le secrétariat général du ministère de la Défense nationale ».

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23 septembre 2013 1 23 /09 /septembre /2013 18:55
La Toge et l’Epée: politiques et militaires

septembre 20, 2013 par Stephane Taillat - alliancegeostrategique.org

 

L’objectif des auteurs n’est pas de juger le bien-fondé des nouvelles attributions du ministère de la défense et du chef d’état-major des armées (CEMA) explicitées par un nouveau décret paru au Journal officiel du 13 septembre. Sa publication a suscité l’émoi de la communauté de défense (ici sur Secret Défense, et là : une tribune de l’ancien CEMA Henri Bentégeat) ainsi que des pistes de réflexion (EGEA). Nous comprenons aisément qu’il puisse engendrer des débats, qu’il s’agit de ne pas évacuer, et alimenter un processus d’exaspération ou de peur.

 

Le contexte de réforme (civilianisation, repyramidage, restructurations, etc.) y est propice, et il serait d’ailleurs intéressant d’en éclairer quelques aspects. Mais la question est révélatrice d’autres enjeux plus structurels que conjoncturels que nous nous proposons de présenter brièvement ici. En premier lieu, la question de l’interaction entre sphères politiques et militaires. Et en second lieu, celle de la place de l’institution et de la société militaires dans le processus politique.

 

Recadrant les attributions du ministre de la défense et du chef d’état-major des armées (CEMA), ce texte modifie les dispositions suivantes :

  • concernant le ministre, il indique qu’« Il est responsable de la préparation et, sous réserve des dispositions particulières relatives à la dissuasion, de l’emploi des forces. […] Il fixe l’organisation des armées ainsi que des directions et services du ministère. Il établit la programmation des effectifs, des équipements et des infrastructures ». En outre, il traduit les directives du premier ministre « en ordres et instructions pour les autorités subordonnées ».
  • concernant le CEMA, il est précisé que « le chef d’état-major des armées assiste le ministre dans ses attributions relatives à l’emploi des forces. Il est responsable de l’emploi opérationnel des forces. […] Le chef d’état-major des armées assure le commandement des opérations militaires. Il est le conseiller militaire du Gouvernement ».

 

Sans rentrer dans les détails juridiques des responsabilités de chacun, une interprétation de ce texte est le renforcement du rôle du ministre de la défense et la subordination plus étroite du CEMA à sa personne, notamment dans la chaine de décision relative à l’emploi de la force, chaine qui est un des précieux avantages comparatifs de l’outil de Défense français vis-à-vis de ses alliés. En d’autres termes, les dispositions du décret semblent construire une chaîne décisionnelle politique plus cohérente et éloigner le CEMA du cœur de certaines décisions. Du reste, il s’agit d’une évolution entamée depuis plusieurs années déjà : la précédente version de l’article fixant les attributions du CEMA (en date du 25 novembre 2008, et modifié le 19 juillet 2009) stipulait en effet que celui-ci est « responsable de la préparation et de l’emploi des forces, de la cohérence capacitaire des opérations d’armement et des relations internationales militaires ». Simultanément à la traduction dans les textes de la montée en puissance des responsabilités du ministre et de ses grands adjoints civils dans les faits, on constate donc une relativisation de celles du CEMA par effet miroir.

 

Retour sur le primat du politique :

 

« La guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens ». La formule clausewitzienne ne suggère pas seulement que la force armée puisse être un instrument de la raison politique, elle rappelle également que la guerre est traversée de dynamiques politiques, qu’elle en reflète les aspects les plus saillants, aussi bien entre les entités en conflit qu’en leur sein. Bien plus, la remarque de Clausewitz contient un aspect normatif : la sphère politique doit s’efforcer de contenir l’utilisation de la force afin qu’elle accomplisse les buts de guerre.

 

Le primat du politique découle donc à la fois de la nature de la guerre et de la soumission ultime de celle-ci aux fins politiques. Ce point est important car il suggère à la fois l’autonomie propre à la sphère militaire et le fait que la définition des buts politiques lui échappe.

 

On peut donc, en théorie, parler de deux sphères dont le dialogue est au cœur du processus de définition de la stratégie. Distinctes mais pas séparées, elles ne recouvrent pas tout à fait la distinction de statuts entre personnels civils et militaires. La sphère politique est celle où s’exerce la compétence politique (à qui reconnait-on la légitimité de prendre les décisions ?) tandis que la sphère militaire est caractérisée par l’expertise technique. Notons d’emblée que des militaires peuvent appartenir à la première sphère et que certains civils sont tout à fait légitimes à intervenir au sein de la seconde. Leur autonomie respective est toutefois théorique : il peut arriver qu’une décision politique découle d’une appréciation guidée par des considérations techniques. A l’inverse, la sphère politique peut s’ingérer dans la sphère militaire, que ce soit avec les programmes d’acquisition d’armement ou dans certains choix tactiques.

 

Plusieurs risques bien contemporains découlent de l’interpénétration indue dans la pratique de ces deux domaines. Les plus notables sont l’inversion des fins et des moyens d’une part, la micro-gestion d’autre part. Le premier cas intervient lorsque l’on considère qu’un ensemble de techniques ou de tactiques apporte une solution aux problèmes stratégiques sans considération des fins politiques. On le note par exemple dans les discours estimant que le succès d’une guerre de contre-insurrection dépend uniquement de la capacité d’une armée à adopter les « bonnes pratiques » sans tenir compte du contexte et de la dialectique propre à la guerre. Cette substitution du niveau tactique au niveau stratégique découle soit de la pression des militaires pour faire adopter leur stratégie, soit de l’absence de but clairement défini par le pouvoir politique. Le second cas s’observe lorsque le niveau politique, aidé en cela en partie par un ensemble de nouvelles technologies de communications, intervient directement pour dicter les orientations tactiques des techniciens sur la base d’une estimation généralement erronée de ce que peut ou non produire la force militaire.

 

Activité militaire et activité politique :

 

Toutefois, le problème posé par cette relation dialectique renvoie à la question de ce qui sépare, ou rapproche, l’activité militaire de l’activité politique. En d’autres termes, est-il justifié de s’en tenir à une approche qui opposerait systématiquement le technicien militaire au décideur civil ? Cette question a largement été débattue et analysée par les sociologues pour le cas américain et on trouvera une synthèse profitable dans les pages 72 à 97 du dernier ouvrage de Jean Joana ainsi que dans cet article  du même auteur.

 

Pour résumer, ce programme de recherche montre que le processus de professionnalisation des militaires – c’est-à-dire la création d’un corps d’officiers permanents et de procédures administrant leur recrutement, leurs carrières et leurs activités – ne conduit pas nécessairement à leur neutralité politique. Bien plus, elle leur donne des ressources matérielles, politiques et symboliques à exploiter leur permettant – et parfois les incitant – à promouvoir leurs opinions dans ce domaine. Il démontre également qu’on ne peut postuler une homogénéité de valeurs ou d’options stratégiques au sein de l’institution militaire, conclusion frappante dès lors que les observateurs se penchent avec acuité sur la diversité sociologique de cette institution. Enfin, il illustre dans certains cas le glissement de la défense de l’expertise militaire vers des logiques corporatistes.

 

Historiquement en effet, la concentration de l’activité guerrière au sein d’un segment de la société (cette spécialisation pouvant être caractérisée comme la « militarisation de la guerre ») pose le problème de la loyauté de ses membres. Le contrôle s’impose afin de garantir que l’autonomie de la sphère militaire ne débouchera pas sur l’indépendance de l’institution militaire voire sur la politisation ou l’intervention des militaires en politique. Or, ce contrôle a un coût. Menées principalement dans le cadre des forces armées américaines, ces recherches doivent être adaptées au cas français. La difficulté consiste donc à dénouer les tensions et possibles incompréhensions nées au début des années 1960 en France et accentuées par la perte progressive de culture politique au sein de la société militaire. Il n’en est pas de même aux Etats-Unis où les officiers masquent derrière leur apolitisme affiché une conception totalement différente de leur subordination aux décideurs. Interprétée de manière plus large qu’en France, celle-ci considère que la loyauté de l’institution (notamment à travers le rôle de conseil) s’adresse autant au pouvoir législatif  ou à l’opinion publique  qu’à la branche exécutive. D’où une plus grande aisance dans la prise de parole des militaires et l’expression de dissensions. Selon le politologue Peter Feaver – ancien membre du conseil national de sécurité de George W. Bush – les militaires tendraient à s’impliquer davantage dans les débats politiques. Baptisé « McMasterisme »  d’après la thèse du général Henry McMaster – selon qui l’enlisement au Vietnam serait dû à la trop grande réticence des chefs d’état major à s’opposer aux décisions de McNamara et de Johnson – ce phénomène renverrait à une attitude plus agressive et plus autonome des officiers quant à l’expression de leurs désaccords avec les décisions politiques (récemment encore sur la gestion de la crise syrienne par Obama ).

 

Nous comprenons qu’en France, où le contrôle politique étroit du corps des officiers s’est accompagné d’une interprétation très restrictive du devoir de réserve par les militaires eux-mêmes, il est plus malaisé de contester les décisions du pouvoir. En retour, sous la pression du contexte ou en fonction de la perception de l’environnement stratégique, ce dernier peut être tenté de resserrer son emprise sur l’institution et la sphère militaire.

 

Ainsi, la question de l’autonomie et de la spécificité de l’activité militaire  ne saurait se résumer à ma mise en œuvre du combat ni conduire à assimiler totalement haute fonction publique civile et hautes fonctions militaires.

 

La charnière politico-militaire :

Au fond, les rapports entre les deux sphères d’une part, entre activité politique et activité militaire d’autre part renvoient à un équilibre fragile. Celui qui prévaut entre la nécessité de contrôler l’utilisation de la force armée et la juste confiance donnée aux avis des spécialistes de cette dernière. Ce déséquilibre a probablement été accentué du fait de trois évolutions. En premier lieu, la fin de la conscription a produit un décalage susceptible d’influer sur les perceptions des militaires concernant les orientations des politiques de défense et la légitimité prêtée aux décideurs civils dans ce domaine (méconnaissances réelles ou construites). En second lieu, la disparition de menaces clairement identifiées a davantage souligné les dissensions quant à la perception du contexte stratégique. Certes, celles-ci s’expriment bien moins en France qu’aux Etats-Unis mais elles pourraient devenir un des coûts politiques découlant du contrôle des militaires. Enfin, la tendance du corps des officiers à vouloir se dégager des contingences politiques a créé un vide dans leurs relations avec les décideurs, notamment en entravant leurs capacités à se constituer en groupe de pression ou d’intérêts dont la présence serait admise sur la scène stratégique.

 

Ainsi, la question de la confiance et de la connaissance mutuelles est-elle cruciale. Si il est légitime que les décideurs politiques puissent interroger les logiques et le bien fondé des conseils émanant de la sphère militaire, on doit pouvoir supposer en retour une capacité des militaires à se faire entendre et à se faire comprendre. On le voit, le problème dépasse largement les considérations politiciennes, les rivalités bureaucratiques ou la question du contrôle des militaires en démocratie. Il présuppose donc un accès direct au plus haut niveau entre les autorités compétentes qui va au-delà d’un simple état-major particulier, nécessaire mais non suffisant. Il nécessite également de la part des décideurs politiques une connaissance approfondie des affaires stratégiques mais également des logiques profondes qui sous-tendent l’institution ET la société militaires.

 

Ce fait a très bien été étudié dans le domaine de l’économie industrielle à travers les différents dilemmes liés à la délégation de responsabilités par un principal à son agent. Une étude récente de Jacob Shapiro – politologue à Princeton – portant sur les organisations terroristes en illustre les ressorts, d’une manière qui peut servir d’analogie avec le contrôle démocratique de la sphère militaire. . Ces dilemmes s’expliquent par la cause même de la délégation : le fait que le principal ne maîtrise ni toutes les compétences, ni toutes les informations dont dispose son agent. De ce fait, le donneur d’ordre n’est jamais assuré de l’efficience de ses actions. Il peut également se faire que le résultat de l’action dépende d’un paramètre connu de l’agent mais pas du principal. Dans le cas d’organisations gérant la violence, on conçoit que s’ajoute le risque de la déloyauté, ou tout du moins la crainte liée à l’exagération de ce risque par le pouvoir politique. Dit autrement, le principal est confronté à un compromis sans cesse remis en cause entre la nécessité d’exercer un contrôle plus étroit sur son agent et celle de lui déléguer une partie sans cesse plus importante de ses responsabilités. Ce compromis a un coût et, dans le cas des organisations en charge de l’exécution du monopole de la violence légitime, peut s’avérer dangereux. Si on ne peut craindre en effet un coup d’état ou un interventionnisme excessif des militaires en politique, il y a tout de lieu de s’interroger sérieusement sur les conséquences d’un contrôle trop strict en termes d’efficacité ou de capacités.

 

On le voit, le mieux est souvent l’ennemi du bien. Si aucune solution simpliste ou universelle n’existe à ce problème du lien entre le pouvoir politique et la sphère militaire, c’est en raison de la nature même du lien qui les unit et de la spécialisation de l’activité guerrière. Là comme dans le reste de la vie sociale, c’est bien dans la confiance qu’est forgée une saine relation politico-militaire, et dans ce domaine les impressions comptent autant que la cause et l’action, et elles sont souvent réactualisées à chaque changement de personnalités.

 

Stéphane Taillat / En Vérité

Florent de Saint Victor / Mars Attaque

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23 septembre 2013 1 23 /09 /septembre /2013 07:55
photo MinDef FR

photo MinDef FR

22 septembre 2013 Par Olivier Fourt - RFI

 

La chronique Défense de RFI aborde ce dimanche matin la question de la gouvernance au sein des armées françaises : un décret publié le 13 septembre vient renforcer les pouvoirs du ministre de la Défense face au chef d'état-major des armées.

OK DIFF 22/9 Chronique défense CEMA vs MIN DEF
(02:30)
 
 
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13 septembre 2013 5 13 /09 /septembre /2013 10:55
Le ministre de la Défense redevient celui de la Guerre...

13 septembre 2013 par Jean-Dominique Merchet – Secret Défense

 

Un décret publié aujourd'hui au Journal Officiel confie au ministre la responsabilité de l'emploi de forces armées.

 

Un décret adopté mercredi en conseil des ministres et publié aujourd'hui au Journal Officiel modifie en profondeur l'organisation du pouvoir politico-militaire en remettant le ministre de la Défense au centre du dispositif. Ce nouveau texte précise en effet que "le ministre est responsable de l'emploi des forces, sous réserves des dispositions particulières relatives à la dissuasion", qui reste de la compétence exclusive du chef de l'Etat.

 

Cette phrase ne figurait pas dans la précédente version de l'article R*1142-1 (que l'on peut lire ici). Jusqu'à présent, le ministre de la Défense était responsable des moyens des armées (effectifs, programmes, cadre juridique, etc) mais leur mise en oeuvre dans les opérations lui échappaient. L'emploi des forces relevait en effet du président de la République et, directement, du chef d'état-major des armées (cema). Comme le résumait le général Georgelin, le précédent cema, "le ministre doit me donner les moyens d'éxécuter les ordres que je reçois du président de la République". Une formule provocatrice, qui traduisait le renforcement du poids du cema, à la suite notamment des décrets de 2005 et 2009.

 

Le compte-rendu officiel du conseil des ministres est explicite quant à  la volonté du gouvernement : "le présent décret redonne toute sa place au ministre de la défense dans la chaîne des responsabilités politiques en matière d'emploi des forces armées et de renseignement extérieur et d’intérêt militaire. Il confirme enfin que le chef d’état-major des armées assure le commandement des opérations militaires sous l’autorité du Président de la République et celle du Gouvernement."

 

Suite de l’article

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27 août 2013 2 27 /08 /août /2013 12:54
Plus que 15 jours pour participer au « Prix de la reconversion des militaires » Edition 2013 !

27.08.2013 Association des entreprises partenaires de la Défense
 

Créé par l’Association des entreprises partenaires de la Défense, et placé sous le Haut patronage du ministre de la Défense, le « Prix de la reconversion des militaires » récompense chaque année un projet de création ou de reprise d’entreprise par un personnel militaire en situation d’activité devant rejoindre la vie civile au plus tard un an après la remise du prix.

Le jury du Prix est composé de deux parlementaires, de deux représentants de Défense Mobilité, l'Agence de reconversion de la Défense, du chef de la Mission Retour à la Vie Civile des Officiers Généraux (MIRVOG) et de praticiens du monde de l’entreprise.

Les prix remis aux deux lauréats sont composés d’une couverture médiatique et de produits et prestations destinées à être une aide pratique dans le cadre de la création ou de la reprise d’une entreprise.

Les personnels militaires intéressés peuvent concourir jusqu’au 15 septembre 2013.

Le Prix 2013 sera remis le mercredi 4 décembre à l'Ecole militaire à Paris.

Le dossier complet du Prix 2013 est notamment disponible sur le site de l’Association des entreprises partenaires de la Défense, auprès de Défense Mobilité et auprès de la Mission Retour à la Vie Civile des Officiers Généraux (MIRVOG).

 

Une interview de Pascaline Abdini sur le blog « Lignes de Défense » pour mieux connaitre le Prix : LIEN

 

Pour télécharger le dossier du Prix 2013 : pdfLIEN

Agenda LIEN
Entreprises & Défense, la Lettre de l’Association

Le dernier numéro : pdfTélécharger

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« Prix de la reconversion des militaires » Edition 2013

En savoir plus : LIEN                   Le dossier : pdfTélécharger

Les lauréats du « Prix de la reconversion des militaires » Edition 2012

pdfAxelle Rigault                  pdfJean Panel

logo-ctsa noirProchain don de sang organisé au Centre de Transfusion Sanguine des Armées (CTSA) de Clamart (Ilot Percy) (Hauts de Seine) au profit des militaires blessés en opérations et des patients traités dans les hôpitaux militaires

Lundi 30 décembre 2013

Membres du Bureau

Patrice Lefort-Lavauzelle | Nicolas Le Saux | Pascaline Abdini | Monique Chézalviel

Membres du Comité d'honneur

Claude Ascensi | Alain Juillet | Alain Vidart | Jean-Claude Viollet | Raymond Wey

 

Association Loi 1901, l’Association des entreprises partenaires du ministère de la Défense a pour objet le développement des relations entre les entreprises et la Défense. Elle organise de nombreuses activités et est à l’origine du « Prix de la reconversion des militaires » prix annuel placé sous le Haut patronage du ministre de la Défense. Tous les collaborateurs de l’Association sont bénévoles. Les seuls revenus sont les cotisations versées par les entreprises adhérentes.

 

Synthèse des activités 2011 : pdfTélécharger
Pour nous rejoindre éventuellement en 2013 : pdfTélécharger

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7 mai 2013 2 07 /05 /mai /2013 19:55
Le ministre de la Défense a présidé à Bayonne l’hommage national rendu au sergent Stéphane Duval

 

07/05/2013 Ministère de la Défense

 

Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, était cette après-midi au 1er régiment de parachutistes d’infanterie de marine (1erRPIMa) à Bayonne, pour présider l’hommage funèbre national rendu au sergent Stéphane Duval, mortellement touché dans des combats contre l’ennemi, lundi 29 avril, dans la région de Tin Keraten, au nord-est d’Imenas, à une centaine de kilomètres au nord de Gao.  Le sergent Duval est tombé alors qu’il appuyait les forces maliennes.

 

« Au moment de prendre la parole, je m’incline avec respect devant la douleur qui pèse dans le cœur de chacun – je pense à votre famille, je pense à vos frères d’armes », a souligné le ministre lors de son éloge funèbre. « Mais dans la gravité de cette cérémonie, j’entends aussi la fierté de tous devant l’exemple de votre dévouement et de votre bravoure. Cette fierté, je la partage, comme le Président de la République et la Nation entière, rassemblée par votre nom, celui d’un soldat mort pour la France.»

Le ministre de la Défense a présidé à Bayonne l’hommage national rendu au sergent Stéphane Duval

Jean-Yves Le Drian a rappelé le parcours du sergent Stéphane Duval, entré dans l’armée de Terre comme engagé volontaire au 1erRPIMa à 22 ans.

 

Pour le ministre de la Défense : «Votre action de combat, en appui de nos frères d’armes maliens, illustre de manière saisissante le sens de l’engagement de la France au Mali.»

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22 avril 2013 1 22 /04 /avril /2013 15:55
photo Marine Nationale

photo Marine Nationale

21 avril 2013 – LeTelegramme

 

Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, était, [le 20 avril] matin, à Brest, au Centre d'instruction navale (CIN), mais n'a pas levé le voile sur les arbitrages à venir sur certains programmes militaires.

 

Cent cinquante à deux cents personnes opposées « au mariage pour tous », dont une bonne proportion d'enfants, s'étaient placées à proximité de l'entrée du CIN, où était attendu le ministre de la Défense. La manifestation est restée bon enfant, y compris lors du passage, vers 9 h 15, d'une voiture officielle aux vitres teintées, dont on peut penser qu'elle transportait le ministre. Jean-Yves Le Drian a participé à la présentation au drapeau de 260 élèves officiers mariniers de l'École de maistrance, qui fête, cette année, ses 25 ans. Cette promotion est celle du « second maître Daniel Robert », capturé lors d'une mission de bombardement au-dessus de Diên Biên Phu, en avril 1954. Torturé, il est mort deux mois après, de privations et d'épuisement. Il avait 22 ans. Dans son intervention, et alors que le Livre blanc est attendu dans les jours qui viennent, Jean-Yves Le Drian s'est dit « attaché à préserver les moyens de notre stratégie navale ». Interrogé après la cérémonie, le ministre a dit, avec humour, avoir « un petit faible pour la Marine » mais n'en a pas dit plus sur ce qu'elle pouvait attendre des futurs arbitrages. « Il n'y a pas de position arrêtée », a-t-il répondu à une question faisant référence à l'article, paru vendredi dans Le Télégramme, évoquant l'éventualité d'un passage de 11 Fremm (Frégates multimissions) à 8, d'un étalement et de moins de jours à la mer des bateaux. Jean-Yves Le Drian a ensuite cadré le calendrier : un Livre blanc qui n'est pas encore validé par le président de la République et des engagements budgétaires soumis, à la rentrée, au Parlement, dans le cadre d'une Loi de programmation militaire. Au passage, le ministre a aussi expliqué que le redressement des comptes publics « faisait partie de la souveraineté d'un pays ».

SNA photo Marine Nationale

SNA photo Marine Nationale

Et les SNA ?

Questionné sur l'éventualité de réaliser, à Brest, le gros entretien des SNA (sous-marins d'attaque), effectué d'habitude à Toulon, Jean-Yves Le Drian a répondu que l'arbitrage se fera prochainement. C'est une demande de Brest qui n'est pas nouvelle mais qui a été reposée. Entre-temps est intervenue aussi l'alternance politique. La charge de DCNS-Brest est liée, en bonne partie, aux sous-marins, avec une visibilité, localement, qui, aujourd'hui, ne dépasse pas vraiment 2020. D'où aussi le souhait.

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