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10 juillet 2012 2 10 /07 /juillet /2012 12:45
Océan Indien : les pirates sur la défensive

Le Guépratte - photo Marine Nationale

 

10/07/2012 Par Pierre Prier – LeFigaro.fr

 

REPORTAGE - La chasse menée par la force Atalante sur une zone vaste comme l'Europe commence à porter ses fruits.

 

Les pirates sont là. Leurs otages aussi. De la passerelle de la frégate française Guépratte, on aperçoit des tentes et des skiffs, les petits bateaux rapides en plastique des flibustiers somaliens, alignés le long du rivage, au pied de formidables falaises jaunes plongeant dans l'océan Indien. Depuis le petit matin, le navire de guerre longe les côtes du Puntland, région autonome du nord de la Somalie. C'est l'une des principales zones de départ des flibustiers, qui attendent aujourd'hui les rançons de 7 bateaux et de 213 marins. Trois cargos sont au mouillage. Parmi eux, le recordman de la captivité, le cargo Iceberg, battant pavillon panaméen, kidnappé le 29 mars 2010 au large d'Aden. Une rançon de 6 millions de dollars serait en négociation pour le vraquier et son équipage hétéroclite de damnés de la mer, Philippins, Soudanais, Pakistanais, Yéménites, Indiens et Ghanéens. Ils sont 23, probablement retenus à terre ; ils étaient 24, mais un officier yéménite est mort, de malnutrition ou suicidé, selon les versions.

 

L'arme de la vitesse

 

Le Guépratte, l'un des fers de lance d'Atalante, l'opération européenne antipiraterie, ne s'approche pas. Le commandant Éric Malbrunot a donné l'ordre de passer au large. Les pirates ont menacé d'exécuter tous leurs prisonniers après la première attaque européenne contre leurs installations à terre. Le 15 juin, l'hélicoptère d'une frégate espagnole a détruit plusieurs skiffs sur une plage près de Harardhere. La force, commandée en ce moment par le contre-amiral français Jean-Baptiste Dupuis, ne s'interdit plus d'aller frapper les dépôts logistiques des pirates, avec l'autorisation du gouvernement de transition somalien.

 

La méthode semble avoir montré ses limites, mais l'assaut a tout de même déstabilisé les bandits. Comme en témoignent les pérégrinations du dernier navire capturé, le pétrolier de 130.000 tonnes Smirny. Il remonte lentement vers la pointe de la Corne de l'Afrique. Ses ravisseurs hésitent visiblement à le laisser longtemps au même endroit. À bord du Guépratte, on suit pas à pas le sort du pétrolier. La frégate est reliée en permanence au réseau varié d'Atalante, mais aussi de tous les autres intervenants: Américains, Otan, Chinois, Indiens, Russes, Sud-Coréens, Japonais…

 

Le 17 juin, jour de l'appareillage de l'escale de Salalah, au Yémen, la mousson creuse la mer et fait tanguer la frégate. Pourtant, des appels proviennent des confins de la zone couverte par Atalante, aussi vaste que l'Europe. Le 19 juin, le cargo Lady Jana est attaqué dans le golfe arabo-persique mais parvient à semer ses agresseurs. Le lendemain, le méthanier Aries prend une grenade propulsée dans la coque. Pas une très bonne idée pour une gigantesque bonbonne de gaz flottante qui, heureusement, n'explose pas. Il augmente lui aussi sa vitesse, principale arme antipirates.

 

Le même jour, une silhouette se profile à l'horizon, celle du Tipu Maiden, un cargo philippin affrété par le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU. Chargé d'aide d'urgence pour la Somalie, il aura droit à un traitement VIP: escorte personnelle et transfert à son bord d'une Équipe de protection embarquée (EPE) constituée de marins du Guépratte spécialement formés.

 

Gardes privés

 

Hélas, la bonne volonté européenne est mal récompensée. Pour embarquer, le Guépratte a besoin d'une autorisation du gouvernement philippin, qui ne viendra jamais. Parce que le capitaine du cargo a déjà à son bord sa propre EPE privée, comme désormais 40 % des bateaux traversant la zone? Si les marins français avaient été déposés à son bord, les privés auraient dû être consignés dans leurs postes, selon le règlement d'Atalante. Consolation, le lendemain, après le transfert de l'escorte à un bâtiment américain, un écho apparaît sur le radar. Il se matérialise en une minuscule tache blanche se distinguant à peine du moutonnement des vagues. En dix minutes, un groupe de guerriers à l'allure impressionnante, casques, gilets pare-balles et grosses lunettes, fonce debout sur un Zodiac vers un skiff où trois hommes mettent immédiatement les mains sur la tête.

 

Parmi les soldats, un marin français originaire de Djibouti sert d'interprète. On trouve bien une Kalachnikov à bord, mais elle fait partie du bagage minimum des pêcheurs du coin. Le Zodiac part inspecter une bouée rouge à quelques encablures. Elle peut signaler une palangre, une ligne de fond lestée et semée d'hameçons, parfois utilisée par les pirates pour cacher leurs échelles et leurs armes sous l'eau à l'approche d'un bateau de guerre. La «Kalach», fusil d'assaut rustique, peut rester trois jours sous la surface de l'eau et tirer en sortant.

 

Cette fois, les hommes du Guépratte ne trouveront que des poissons. Mais les pirates ne désarment pas, malgré le mauvais temps. Avant d'atteindre sa prochaine escale, Dar es-Salaam en Tanzanie, le Guépratte aura encore reçu les nouvelles de deux attaques manquées au nord d'Oman. «L'activité de la piraterie baisse», se félicite toutefois le commandant d'Atalante, le contre-amiral Dupuis, qui reçoit à l'occasion d'un ravitaillement en mer dans le carré lambrissé de La Marne, pétrolier militaire où il règne sur un état-major bigarré mêlant officiers espagnols, britanniques, allemands, italiens…

 

Les chiffres parlent: 47 navires piratés en 2010, 25 en 2011, 5 depuis janvier 2012. Le nombre d'attaques semble lui aussi bien parti pour baisser: 176 en 2011, 32 depuis le début de l'année. Les raisons? «La dissuasion de forces navales de mieux en mieux coordonnées, l'observation des règles de sécurité recommandées, telles que la pose de barbelés par 70 % des navires de commerce, la présence de gardes privés sur environ 30 % des bateaux, l'aide au gouvernement somalien…»

 

Les pirates eux-mêmes confirment. Le site Internet Somalia Report, bien renseigné, a recueilli en juin les confidences de flibustiers se plaignant de la baisse de «commandes» des entrepreneurs en piraterie. «Ce sont les rançons qui financent les expéditions suivantes, et comme il y a moins de rançons…» L'Europe ajoutera prochainement un nouveau volet à son action, une aide à la justice somalienne, mission qui sera dirigée par un amiral français. Le transfert de la lutte antipiraterie aux Somaliens eux-mêmes se heurte toutefois au jeu des puissances régionales. Les Émirats arabes unis viennent d'annoncer qu'ils mettaient fin au financement de la police maritime du Puntland, forte d'un millier d'hommes, qui avait pourtant réussi à démanteler quelques camps. Les Émiriens ne souhaitent sans doute pas renforcer un «État autonome» que personne ne reconnaît officiellement. Atalante ne doit pas se reposer sur ses lauriers, juge l'amiral Dupuis: «La baisse est réversible.».

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18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 07:10

Somalia Kenya map source bbcimg.co.uk

 

April 17, 2012 Yahoo News (AFP)

 

War planes fired several missiles at a suspected Somali pirate base in the north of the war-torn country, wounding two civilians, a coastguard official said Tuesday.

 

"Unknown military jets fired several missiles near the village of Gumah, elders told us at least two civilians were injured," said Mohamed Abdirahman, a coastguard.

 

Witnesses said the aircraft struck the north-eastern coastal village, which lies some 220 kilometres (140 miles) east of Bossaso, the main port of Somalia's breakaway Puntland state.

 

"Two aircraft attacked the village, which is between Hafun and Bargal towns...it came from the sea, and I think they were targeting pirates," said Muse Jama, an elder.

 

Several other witnesses confirmed the bombardment, but could not give further details of the planes.

 

"Officials in the area are investigating the incident," Abdirahman added, speaking from Bossaso.

 

Kalashnikov-wielding pirates prowl far out across the Indian Ocean from their bases in northern Somalia, seizing foreign ships which they hold for several months demanding multi-million dollar ransoms.

 

Last month the European Union authorised its navies to strike Somali pirate equipment on land, with a mandate for warships or helicopters to fire at fuel barrels, boats, trucks or other equipment stowed away on beaches.

 

However, it was not possible to establish which nation the aircraft belonged to, and the EU force have not yet said they have ever launched such an attack.

 

A spokesman for Atalanta, the EU anti-piracy mission, said it was "not involved whatsoever" and declined comment on who might be behind the strike.

 

The United States also operates unmanned drones flying over the Horn of Africa nation, and have reportedly struck suspected Al-Qaeda allied fighters in southern Somalia.

 

Piracy has flourished off war-torn Somalia, outwitting international efforts -- including constant patrols by warships and tough sentencing of the pirates they capture.

 

The EU's anti-piracy patrol has deployed between five and 10 warships off the Somali coast since 2008 to escort humanitarian aid shipments and thwart pirate raids on commercial vessels using vital shipping lanes.

 

Several other nations, including Russia and China, also provide protection for their ships as they pass through the busy shipping route through the Gulf of Aden and the Indian Ocean.

 

The pirates are believed to be holding dozens of ships and hundreds of sailors for ransom, and have also branched out into land based kidnapping.

 

In January, a daring US-led commando raid rescued two aid workers -- an American woman and a Danish man -- held hostage in central Somalia.

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13 mars 2012 2 13 /03 /mars /2012 08:40
Ethiopian troops set to leave Somalia by end April:AU

 

12 March 2012 defenseWeb (Reuters)

 

Ethiopia, which has deployed hundreds of troops inside Somalia to rout Islamist insurgents, is set to withdraw from the war-ravaged country by the end of April with Djibouti, Uganda and Burundi poised to step in, the African Union said.

 

Ethiopian forces captured the rebel stronghold of Baidoa in southern Somalia last month having seized Baladwayne from the al Qaeda-allied al Shabaab group on New Year's Eve.

 

Troops from Ethiopia crossed the border in November to open up a third front against the militants, who are also fighting 9,000 Ugandan and Burundian troops under the African Union Mission in Somalia (AMISOM) and Kenyan forces to the south, Reuters reports.

 

Keen to point out their incursion is not a repeat of their ill-fated 2006-2009 war in Somalia, Ethiopian officials have said troops would only be deployed for a brief period.

 

Earlier this month, the U.N. Security Council voted to expand AMISOM, which supports the shaky Western-backed government, to nearly 18,000 soldiers, and will include Kenyan troops who will "re-hat" to its blue berets.

 

Chiefs of staff from troop contributing countries met in Addis Ababa to iron out details of the expanding mission.

 

"It provides for Djiboutian forces to be deployed in Baladwayne by the end of April at the latest. Two thousand five hundred troops from Burundi and Uganda will also be deployed in Baidoa by the 30th of April at the latest," the AU's Ramtane Lamamra said of a deal signed by the officials.

 

"The decision up to now is that it is essentially Baladwayne and Baidoa (for Ethiopia) and they have to be handed over to AMISOM and then Ethiopia will withdraw its forces to its own national territory."

 

Lamamra, the bloc's commissioner for peace and security, also said a Djiboutian contingent would be deployed in Mogadishu.

 

Ethiopian soldiers previously went into Somalia in 2006, and left in early 2009 after pushing the Islamist Islamic Courts Union out of the capital Mogadishu.

 

At the time, most Somalis opposed the intervention and analysts said it may have encouraged people to join al Shabaab.

 

COSTLY

 

Lamamra, however, said there was a slim possibility the bloc could ask Addis Ababa to push further.

 

"Because Ethiopian troops are assisting ... without being re-hatted unlike Kenya - it means this effort is being done on national resources and national budget, I don't see how we can ask them to go further, to do more if there is no accompanying support package," he said.

 

"If we succeed to work out some support package for Ethiopia, we may be in a position to request the government to consider the possibility to help us elsewhere."

 

Lamamra also said Sierra Leone was expected to deploy a battalion of 850 troops in southern Somalia by the end of June.

 

Somalia has been in turmoil since warlords toppled dictator Mohamed Siad Barre in 1991. Fighting has killed more than 21,000 people since al Shabaab launched its insurgency in 2007.

 

Al Shabaab rebels, who want to impose a harsh interpretation of sharia law on the Horn of Africa nation, have waged a five-year campaign to drive Somalia's weak government from power.

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7 mars 2012 3 07 /03 /mars /2012 13:15
EU NAFVOR Disrupts Pirate Action Group

 

 

March 7, 2012 EU NAVFOR Public Affairs Office – defpro.com

 

EU NAFVOR warship FGS BERLIN has successfully engineered the release of an Indian flagged dhow and crew, disrupting a Pirate Action Group and destroying two attack skiffs.

 

On 28 February 2012, EUNAVFOR Warship FGS BERLIN received a distress call from a merchant vessel reporting that they had successfully repelled a pirate attack in the Gulf of Aden. The BERLIN dispatched one of its helicopters to the position and quickly located a skiff and an Indian flagged and crewed dhow. The crew of the helicopter established that the dhow had been pirated and the crew of 25 Indian nationals were held hostage. The suspected pirates threatened to kill crew members if BERLIN took any action against the dhow.

 

On 29 February FGS BERLIN destroyed the two unmanned skiffs towed by the dhow, without which pirates cannot mount any attack against merchant shipping.

 

Even though BERLIN, given the hostages on board of the dhow, was not in a position to prevent the suspected pirates escaping to the Somali Coast, EU NAVFOR has destroyed the attack skiffs, denied the suspect pirates the use of the dhow as a mother-ship and disrupted a Pirate Action Group.

 

The sustained but measured application of pressure and determination of BERLIN not only safeguarded the lives of the hostages but also saved them from a potentially protracted period in captivity.

 

Once a team from FGS Berlin investigated the situation on board the dhow, four crew members received medical care. After food and water was delivered to the Indian crew, the dhow continued to her next port of call.

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7 mars 2012 3 07 /03 /mars /2012 08:55
Extension d’Atalanta : décision approuvée vendredi. A l’attaque…

 

 

Mar 6, 2012 Nicolas Gros-Verheyde (Bruxelles 2, exclusif)

 

Les ministres de l’Environnement des « 27″ (*) devraient approuver, vendredi, l’extension jusqu’à décembre 2014 de l’opération anti-piraterie de l’UE (Eunavfor Atalanta) ainsi que son extension géographique aux « eaux territoriales » ainsi que sur les « côtes de Somalie ».

 

Le texte a été mis au point en groupe des experts « relations extérieures ». Il a été avalisé à l’issue d’une « procédure de silence » par les ambassadeurs de l’UE aujourd’hui. Il devrait passer aux ambassadeurs du Coreper ce mercredi (7 mars), avant d’arriver sur la table des Ministres, en point A. Les navires européens pourront alors s’attaquer directement aux bases logistiques des pirates à terre (destruction des stocks d’essence, des bateaux posés sur plage, des véhicules…) ou aux bateaux à l’ancre (destruction des skiffs pirates inoccupés). Ils pourront également bloquer les skiffs pirates ou bateaux mères à leur départ de la plage ou dans les eaux territoriales, voire opérer des interventions de libération sur les navires à l’ancre, si la sécurité le permet. Cela risque de désorganiser quelque peu les pirates qui vont être ainsi pris entre « deux feux ».

 

Les pirates ne seront plus nulle part en sécurité. Entre les raids à terre effectués par les forces locales (Puntland, …) et les forces européennes en mer, il pourra y avoir ainsi une conjonction d’action plus visible. Il ne semble pas exclu non plus que les forces européennes prêtent leur concours logistique (bateaux) aux forces somaliennes de police pour les acheminer et permettre un débarquement par la mer. Le simple passage d’un navire, proche des côtes, pourrait permettre aussi de montrer aux apprentis pirates qu’il y a un risque, et dissuader certains départs. Une notion de risque qui ne semble pas encore bien présente dans certains groupes pirates.

 

(*) Certains pourraient s’étonner que des ministres de l’Environnement se prononcent sur un point de défense. C’est la mécanique même de l’Union européenne qui permet ce dispositif. Le Conseil des ministres de l’UE est un seul organe, quelle que soit sa composition. Les points qui ont déjà été discutés et font l’objet d’un consensus peuvent être inscrits à l’ordre du jour de n’importe conseil des Ministres. Inutile donc d’attendre le prochain Conseil des Affaires étrangères.

 

Lire également :

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1 décembre 2011 4 01 /12 /décembre /2011 17:30
Accord sur le centre de commandement de l’UE (maj)

 

1 décembre 2011 by Nicolas Gros-Verheyde (BRUXELLES2)

 

Victoire. C’est un peu le message d’Alain Juppé, le ministre français des Affaires étrangères à sa sortie du Conseil des ministres des Affaires étrangères. Avant tout sujet il a tenu à  dire aux quelques journalistes (dont B2) qui l’attendait là qu’il y avait un accord sur la PSDC (la politique de sécurité et de défense commune). « Un bon accord. On va lancer de nouvelles opérations (NB : pour le renforcement des capacités maritimes dans la Corne de l’Afrique, et pour soutenir la coopération régionale anti-terroriste au Sahel). Nous avons décidé d’activer le centre de commandement (OpsCenter) d’ici janvier pour nos opérations dans la Corne de l’Afrique. Et nous avons convenu de continuer à travailler à la planification d’une capacité permanente de conduite des opérations. La PSDC est relancée » a-t-il conclu.

 

L’OpsCenter activé dès janvier

 

Concrètement, le point crucial de l’accord est le centre de commandement (OpsCenter). Celui-ci devrait être activé d’ici janvier pour l’opération de formation des soldats somaliens (EUTM Somalia) qui est en cours en Ouganda mais aussi éventuellement pour l’opération RMCB. Une activation symbolique pour un centre qui n’avait jamais été activé depuis sa mise en place, en 2004. Pour EUTM Somalia, cela ne signifie pas un transfert de quartier général ni d’effectif supplémentaire. Cette mission n’avait pour l’instant pas de quartier-général d’opération (OHQ). Le principe avait en effet été décidé à l’époque de ne pas avoir d’OHQ mais un simple commandement sur zone (FHQ) basé à Kampala, la capitale ougandaise, tandis que le centre de formation se situe à Bihanga (plus à l’ouest du pays). Pour la mission RMCB, c’est un peu plus problématique, car c’est une opération civile. La conduite des opérations civiles relève normalement de la CPCC, la structure de gestion des opérations civiles du service diplomatique européen.

 

Le texte des conclusions

 

Le texte des conclusions atteste de façon plus diplomatique cet accord mais en entérine les principaux points. « Le Conseil appelle à une utilisation optimale des structures existantes. Dans ce contexte, quand la nature de l’opération ne requiert pas un quartier-général national, le Conseil est prêt à activer sur une base ad hoc le centre d’opérations (NB : Ops Center) en accord avec ses termes de référence, pour une opération spécifique de la PSDC. Sur cette base, le Conseil est d’accord pour accélérer la planification de l’activation du centre d’opérations pour les opérations dans la Corne de l’Afrique, au plus tard au prochain Conseil des Affaires étrangères. » est-il précisé au point 32, selon la dernière version (en anglais) que B2 a pu obtenir. « Le Conseil est d’accord pour continuer à examiner l’efficacité de la performance de l’Union européenne dans la planification et la conduite des opérations civiles et militaires de la PSDC. Rappelant les principes d’unanimité et d’inclusivité sous-tendant la PSDC, le Conseil décidera sur les améliorations possibles sur ces bases, sans préjudice des Traités et à la lumière du rapport de la Haute représentante sur la PSDC de juillet 2011. » est-il précisé au point 33. 

 

Cela signifie notamment que l’idée un tant évoquée par les Weimar d’une Coopération structurée permanente sur le sujet est abandonné. Une idée évoquée en fait surtout comme moyen de pression comme nous l’ont confirmé plusieurs diplomates de différentes origines. Cela signifie aussi que les 2 options mises sur la table par Catherine Ashton – QG permanent ou amélioration du système existant – restent sur la table. 

 

Feu vert à l’opération RMCB

 

L’opération de renforcement des capacités maritimes (RMCB) est déjà sur les rails. Un concept de gestion de crises (CMC) est prêt. Mais pour des raisons pratiques, il ne pouvait pas être adopté à ce Conseil. Ce qui a suscité un petit quiproquo entre les diplomates et les juristes. Ceux-ci arguant qu’on ne pouvait dans les conclusions indiquer qu’il était adopté s’il ne l’était pas. Il le sera très prochainement, soit en procédure écrite, soit en point A d’un prochain conseil.

 

Lire également :

Relance de la mission de soutien anti-terroriste au Sahel

 

Quant à l’opération de soutien régional au Sahel, contre le terrorisme d’Al Qaïda, elle est bien moins avancée. L’option d’une mission PeSDC un temps envisagée a été ensuite légèrement enterrée. Elle ressurgit aujourd’hui à la faveur d’une poussée de plusieurs Etats membres (et aussi il faut bien le reconnaître de la pression sur le terrain). Et c’est une bonne chose, selon moi. Certes, pour l’instant rien n’est prêt coté européen. Mais un rendez-vous est déjà pris, au 8 décembre prochain. Une première rencontre entre les ministres des Affaires étrangères de la région (les 4 initiateurs de cette coopération – Algérie, Mali, Niger, Mauritanie – + le Burkina-Faso, le Tchad, le Nigeria) et leurs homologues de l’Union européenne a lieu à Nouakchott.

 

Lire également : La mission PSDC pour le Sahel attendra encore bien un peu…

Commentaire : Une avancée non négligeable et nécessaire

 

Les « Weimar » ont donc obtenu des Britanniques qui s’opposaient à toute activation de cet OpsCenter une avancée. Avancée qui peut paraître bien petite au regard des enjeux mais qui constitue sur un dossier bloqué depuis des années un réel exploit. S’ils n’ont pas réussi à obtenir la mise en place du quartier général permanent (OHQ), ils ont aussi réussi à ne pas enterrer le projet, puisque le mandat a été donné à la Haute représentante de continuer le travail. Ils ont aussi réussi à dégager la voie à la mission de soutien aux capacités maritimes régionales (RMCB) qui était dans les cartons depuis plus de deux ans et à ressortir la mission Sahel de l’ornière où elle était tombée. Cela redonne ainsi un brin d’espoir par rapport à la tonalité, plutôt pessimiste des derniers mois.

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