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17 juin 2015 3 17 /06 /juin /2015 11:45
photo EMA

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12/06/2015 Sources : État-major des armées

 

L’exercice international DIANA 2015 s’est tenu du 20 au 26 mai 2015 dans la région de Diego Suarez, au Nord de Madagascar. Des détachements des pays de la Commission de l’Océan Indien, des Seychelles, des Comores, de l’île Maurice ou encore du pays hôte Madagascar, ont pu échanger leurs savoir-faire avec des éléments des Forces armées zone Sud de l’océan Indien (FAZSOI) représentés par l’EMIA, le Détachement de la Légion Etrangère à Mayotte, le 2ème Régiment Parachutiste d’Infanterie de Marine, le DA 181 et ses Transall,et le bâtiment de transport léger (BATRAL) La Grandière.

 

Tout d’abord déployé comme bâtiment logistique pour le transport des véhicules et du matériel de l’armée de Terre depuis la Réunion et Mayotte, le La Grandière a par la suite assuré le commandement tactique de deux patrouilleurs seychellois et d’un remorqueur hauturier malgache. Cette task-force interalliée a été déployée aux abords du cap d’Ambre afin de contrôler les flux commerciaux transitant dans la zone. De nombreuses missions de renseignement ont également été réalisées depuis le BATRAL par des éléments de la section nautique du 2ème RPIMa afin de localiser les troupes ennemies.

 

DIANA 2015 fût l’occasion d’un échange et d’un partage de compétences entre les différentes marines. De nombreux exercices ont été organisés, de l’évolution en formation tactique jusqu’à l’assistance à un navire aux opérations de visites croisées. Cette coopération fructueuse a permis de mener le dernier jour, toujours dans le cadre de l’exercice et toujours sous le contrôle de la Grandière, une double opération de visite et de barrage nautique, empêchant l’exfiltration du leader rebelle et conduisant ainsi à son arrestation.

 

Organisé tous les deux ans par les FAZSOI, cet exercice vise à renforcer les liens des différents pays sur le plan militaire, avec pour objectif principal de pouvoir répondre rapidement et de manière conjointe à diverses menaces. Le déploiement du La Grandière a une nouvelle fois démontré, l’importance de disposer d’un moyen amphibie d’ampleur dans la région, aussi bien pour la projection de forces que pour la logistique ou le contrôle de zone.

 

Les FAZSOI garantissent la protection du territoire national et animent la coopération régionale depuis La Réunion et Mayotte. Elles constituent le point d’appui principal du théâtre « océan Indien » pour lutter contre de nouvelles menaces comme la piraterie ou l’immigration illégale, assurer la surveillance des zones économiques exclusives (ZEE) associées à l’ensemble des îles de la zone de responsabilité et conserver une capacité régionale d’intervention rapide.

photo EMA
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17 juin 2015 3 17 /06 /juin /2015 07:25
photo EMA / Armée de Terre

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16/06/2015 Sources : État-major des armées

 

Le 8 juin 2015, la 1ère compagnie du 33e régiment d’infanterie de Marine (RIMa) a appareillé de Fort-de-France en Martinique à bord du bâtiment de transport léger (BATRAL) Dumont d’Urville pour être déployée pendant plus de 3 semaines en Guadeloupe et sur les îles de Marie-Galante, des Saintes et de la Désirade.

 

Ce déploiement vise un triple objectif : régalien tout d’abord, puisqu’il est réalisé au titre de la mission de protection du territoire national qui consiste, pour les forces de souveraineté, à maintenir la sécurité et à assurer la préservation des intérêts de la France contre toute forme d’agression extérieure dans leur zone de responsabilité.

 

Objectif opérationnel ensuite, car il s’agit d’entretenir la capacité d’intervention des forces armées aux Antilles (FAA) sur cette île française de la Caraïbe. A tout moment, en cas de crise, les FAA doivent être en mesure de projeter des hommes et du matériel pour les moyens civils, notamment dans le cadre de missions de secours d’urgence aux populations. Ainsi, sur les îles de la Guadeloupe et de ses dépendances, la 1ère compagnie du 33e RIMa poursuivra cette préparation permanente par des reconnaissances et des marches pour parfaire la connaissance du terrain, et s’entraînera quotidiennement conformément aux standards de l’armée de Terre.

 

Enfin, cette présence du  33e régiment d’infanterie de Marine des FAA en Guadeloupe permettra de contribuer au rayonnement des armées, en entretenant la proximité avec la nation. Régulièrement, les marsouins du 33 s’associent aux services locaux dans le cadre d’activités municipales.

 

Les forces armées aux Antilles (FAA) garantissent la protection du territoire national et animent la coopération régionale depuis les départements de la Martinique et de la Guadeloupe. Elles constituent un dispositif interarmées à dominante aéromaritime de premier plan sur le Théâtre Antilles-Guyane, en coordination avec les forces armées en Guyane (FAG).

photo EMA / Armée de Terrephoto EMA / Armée de Terre
photo EMA / Armée de Terre
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15 avril 2015 3 15 /04 /avril /2015 16:25
photo Marine nationale

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13 04 2015 FAA

 

Du 7 au 13 avril 2015, le bâtiment de transport léger (BATRAL) Dumont d’Urville a mené une mission de souveraineté et de reconnaissance de plage sur l’île française de Saint-Barthélemy. Cette mission a permis de confirmer un site de plageage proche de Gustavia, capitale de l’ile, et de réaffirmer la présence de la Marine nationale et des forces armées aux Antilles dans les îles du Nord.

 

Le mardi 07 avril 2015, le Dumont d’Urville a appareillé de Fort-de-France à destination des îles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Lors de son transit au large de la Guadeloupe, un hélicoptère Ecureuil de la Gendarmerie nationale a effectué une séance de “touch and go” et plusieurs treuillages de charge sur la plateforme hélicoptère du bâtiment. Cet entrainement conjoint contribuait à la formation continue des pilotes de la Gendarmerie peu habitués aux conditions difficiles d’un appontage en mer. Il a également permis de renforcer la qualification opérationnelle de l’équipage du Dumont d’Urville après une période d’arrêt technique majeur.

 

Après un transit d’un jour et demi le Dumont a jeté l’ancre à l’entrée de la baie de Gustavia, capitale de la collectivité d’outre-mer de Saint-Barthélemy. Durant cette escale, un déjeuner officiel a été organisé à bord afin de rencontrer les autorités civiles de l’île. Le vice-président de la collectivité et son directeur de cabinet ainsi que le directeur du port de Gustavia ont pu s’entretenir avec le commandant du BATRAL et ses membres d’équipage.

 

Le dimanche matin, les plongeurs de l’équipe de reconnaissance de plage (ERP) ont reconnu le site de « Shell Beach » à l’est de Gustavia. Ce site présente un intérêt stratégique en cas de catastrophe naturelle. Il a pu être validé après que le BATRAL ait posé sa porte d’étrave sur la plage, sous les yeux étonnés de quelques riverains.

 

Le Dumont D’Urville a ensuite repris la direction de la Martinique pour se rendre sur la plage du Carbet où il est arrivé ce lundi 13 avril. Le Carbet est en effet la ville partenaire du bâtiment aux Antilles, l’occasion donc de faire découvrir à 4 classes d’élèves ainsi qu’aux habitants de la ville les missions propres au BATRAL dans la zone Antilles lors d’une visite du bord.

 

Les forces armées aux Antilles (FAA) garantissent la protection du territoire national et animent la coopération régionale depuis les départements de la Martinique et de la Guadeloupe. Elles constituent un dispositif interarmées à dominante aéromaritime de premier plan sur le théâtre Antilles-Guyane. Parallèlement à leur mission de protection du territoire national, les forces armées aux Antilles peuvent planifier et sont en mesure de participer aux opérations d’assistance aux populations de la Caraïbe en cas de catastrophe naturelle.

 

Reportage photos

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14 janvier 2015 3 14 /01 /janvier /2015 08:25
BATRAL Dumont d’Urville Crédits S. Ghesquière  Marine Nationale

BATRAL Dumont d’Urville Crédits S. Ghesquière Marine Nationale

 

13 Janvier 2015 Source : Marine nationale

 

Le 16 décembre 2014, dans le cadre de son arrêt technique majeur (ATM), le bâtiment de transport léger (BATRAL) Dumont d’Urville est entré au bassin de Radoub de Fort-de-France. Ce mouvement, toujours délicat pour un équipage, voit le bâtiment se poser sur une ligne de tins dans le bassin pour être mis au sec.

 

Au préalable, pendant une semaine, l’ensemble du bord s’était attelé à préparer le bâtiment pour cet événement important et en avait profité pour commencer immédiatement les premiers travaux ne nécessitant pas d’être au sec.

 

Cet arrêt technique majeur avec passage au bassin permet d'assurer le maintien en condition opérationnelle du bâtiment. L’occasion notamment d’effectuer les visites des deux moteurs de propulsion et de leur redonner du potentiel. Un décapage de la coque et des extérieurs par jet d’eau à très haute pression, des travaux de tôlerie correctifs, puis une mise en peinture sont également prévus pour entretenir les œuvres-vives et les œuvres-mortes du bâtiment. D’autres interventions encore sont prévues.  Au total, ce sont plus de 600 lignes travaux qui vont être effectuées par le bord, par les ateliers militaires de la base navale sous la houlette du service de soutien de la Flotte ou encore par l’industriel maître d’œuvre et ses sous-traitants locaux.

 

Cet arrêt technique majeur du BATRAL est le dernier programmé avant le retrait du service actif du bâtiment prévu en 2017 avec l’arrivée du bâtiment multi-missions. Il devrait s’achever au printemps 2015. Après sa sortie du bassin, le Dumont d’Urville et son équipage réaliseront des essais à quai et à la mer afin de valider la fin de l’arrêt technique avec la base navale. Ils entameront ensuite une période d’entraînements à la mer pour permettre à l’équipage de reprendre ses marques et d’être prêt à remplir parfaitement toutes les missions qui leurs seront ordonnées.

 

À voir: Diaporama

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17 septembre 2014 3 17 /09 /septembre /2014 07:35
Arrêt technique pour le La Grandière en océan Indien

 

16 Septembre 2014 Source: Marine nationale

 

Présent à l’île Maurice depuis le 26 août au chantier naval de l’océan Indien, dans le cadre de son arrêt technique, le bâtiment de transport léger (BATRAL) La Grandière est entré au bassin le 4 septembre, afin d’entamer les travaux.

 

Différents points importants ont d’ores et déjà été engagés : réfection de la plate forme hélicoptère, dépose du moteur bâbord pour visite, sablage de la coque, inspection des lignes d’arbre …

 

Étape majeure de la vie du navire, ce dernier arrêt technique vise à redonner un nouveau souffle au La Grandière afin de lui permettre de remplir, ses missions en océan Indien.

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24 mai 2014 6 24 /05 /mai /2014 11:45
photos Marine Nationale

photos Marine Nationale

 

23/05/2014 Sources : EMA

 

Déployé dans le nord du canal du Mozambique depuis le 26 avril 2014, le bâtiment de transport léger (BATRAL) La Grandière mène une mission de surveillance de la zone économique exclusive (ZEE) et des eaux territoriales françaises sous le contrôle opérationnel du commandant supérieur des forces armées de la zone Sud de l’Océan Indien (COMSUP FAZSOI).

 

Dans la nuit du 2 au 3 mai, il a intercepté une embarcation légère pêchant sur le banc du Geyser. Ce récif est placé, comme les îles Eparses, sous l’administration des terres australes et antarctiques françaises (TAAF) ; la pêche y est interdite par un arrêté du 29 décembre 2010.

 

Déployée à l'aube du 3 mai, l'équipe de visite a interpelé l'embarcation et constaté les infractions dont les pêcheurs s'étaient rendus coupables.

 

Le Baracouda, esquif battant pavillon français bien qu'armé par un équipage comorien, équipé de deux moteurs de quarante chevaux et doté d'ingénieuses glacières pour la conservation du poisson, a  reconnu ses torts.

 

Après avoir appréhendé le produit de la pêche illicite et les apparaux de pêche, le La Grandièrea repris sa patrouille. Le Baracoudaa, quant à lui, fait route vers Mayotte ; il y est arrivé sans encombre et doit y être entendu par l’administration des affaires maritimes qui traitera les suites à donner.

 

Au cours de sa mission de surveillance dans le canal du Mozambique, le La Grandière a participé à l’acheminement du détachement de la Légion Etrangère de Mayotte (DLEM), déployé dans le cadre d’une mission d’instruction opérationnelle (DIO) sur l’île d’Anjouan, aux Comores.

 

Le 5 mai, à Mayotte, une vingtaine de militaires ont été embarqués avec leur matériel, grâce au concours du chaland de transport de matériel (CTM) basé sur place. Ils ont été débarqués le jour même au port de Mutsamudu. Une ambulance offerte par le centre hospitalier universitaire (CHU) de Mayotte au profit de l’hôpital d’Anjouan a été transportée par la même occasion. Lors de cette courte escale de quelques heures, une foule massive et amicale s’est présentée sur le quai pour accueillir le bâtiment.

 

Laissant à Anjouan le DIO, le La Grandièrea repris sa patrouille.

 

Une deuxième escale sur la « perle des Comores » a eu lieu les 13 et 14 mai afin de récupérer le personnel DIO et de le ramener sur Mayotte. Au cours de cette deuxième escale, le bateau a participé à la cérémonie de clôture de la période d’instruction, et reçu les autorités civiles et militaires à bord pour un cocktail offert par le consul, en compagnie des expatriés français présents sur l’île. Une rencontre a par ailleurs rassemblé à bord madame Degardin, première conseillère de l’ambassade de France, monsieur Bolero, directeur de cabinet de la présidence, qui est aussi en pratique le ministre de la défense, ainsi que le colonel de Mesmay, chef du corps du DLEM et le colonel Idjihadi, chef d’état-major des forces de défense comoriennes.

FAZSOI : Mission de surveillance dans le canal du Mozambique
FAZSOI : Mission de surveillance dans le canal du Mozambique
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11 novembre 2013 1 11 /11 /novembre /2013 17:55
bâtiment de transport léger (BATRAL) Dumont D’Urville - photo Marine nationale

bâtiment de transport léger (BATRAL) Dumont D’Urville - photo Marine nationale

Le programme B2M doit remplacer à partir de 2015-2016 les bâtiments de transport légers (Batral), aujourd'hui à bout de souffle.

 

09/11/2013 Michel Cabirol – LaTribune.fr

 

Ce contrat de l'ordre de 100 millions d'euros sera transféré à leur filiale commune Kership, récemment créée. Ces bâtiments sont très attendus par la Marine nationale.

 

Les nouveaux partenaires, DCNS et le chantier naval Piriou peuvent se frotter les mains. Comme l'a révélé "Ouest-France" fin octobre, ils sont en pole-position pour remporter un contrat du ministère de la Défense portant sur la construction de trois Bâtiments multi-missions (B2M) et un autre en option, des navires de 65 mètres de long faiblement armés, ont confirmé des sources concordantes à "La Tribune". Soit une commande de l'ordre de 100 millions d'euros (hors option), construction et maintien en condition opérationnelle pour une durée de six ans. La livraison du premier B2M est prévue à la fin de 2015 ou au début de 2016, les deux suivants étant prévus un an plus tard.

 

La direction générale de l'armement (DGA) a choisi dans le courant du mois d'octobre DCNS et Piriou, mieux-disant, aux dépens du consortium formé par STX et de Constructions mécaniques de Normandie (CMN), et, enfin d'une offre de Socarenam de Boulogne, alliée à la Compagnie maritime nantaise. Début décembre, un comité ministériel d'investissement (CMI) du ministère de la Défense doit se réunir début décembre pour confirmer ce choix. Le contrat devrait être notifié dans la foulée. Certainement "avant la fin du mois de décembre 2013", comme l'avait expliqué début octobre à l'Assemblée nationale le délégué général pour l'armement (DGA), Laurent Collet-Billon.

 

Un contrat qui va renforcer l'alliance DCNS et Piriou

 

Ce contrat va donc conforter l'alliance de DCNS et de Piriou, qui avaient créé une société commune Kership. Cette entreprise a pour objectif de devenir un leader mondial dans la construction de navires destinés à l'action de l'Etat en mer. Le contrat sera notifié aux deux entreprises, et non à Kership. Pourquoi ? Parce que l'appel d'offre du ministère et la réponse des deux partenaires sont antérieures à la création de l'entreprise commune. "Le contrat sera très probablement transféré à Kership", explique-t-on de source proche du dossier.

 

Détenue par Piriou et DCNS, respectivement à hauteur de 55 % et 45 %, Kership est une société anonyme par actions simplifiées dotée d'un conseil de surveillance à parité de représentation des deux partenaires. La prise de participation de DCNS au capital de la société commune s'élevera à 2,25 millions d'euros.

 

Financement assuré par le ministère de la Défense

 

Initialement, le financement devait être interministériel. Mais au final, le ministère de la Défense assurera seul le financement de la construction et le fonctionnement des trois premiers B2M. "Les conditions initiales de conduite du programme B2M prévoyaient une contribution de l'État - hors ministère de la Défense - de 20 % pour l'acquisition et de 50 % pour le fonctionnement, avait expliqué Laurent Collet-Billon. D'une réunion interministérielle tenue en juillet dernier, il est apparu que ce financement n'était plus garanti". D'où le nouveau dispositif de financement.

 

Pourquoi une telle précipitation alors ? La marine a abandonné le programme des bâtiments d'intervention et de souveraineté (BIS), qui devaient remplacer les bâtiments de transport légers (Batral), aujourd'hui à bout de souffle. Elle compense "ce renoncement" par l'arrivée des B2M à partir de 2015 et de 2016, avait expliqué le chef d'Etat-major de la marine, selon les propos de l'amiral Bernard Rogel. Ces premiers bâtiments doivent être déployés en Polynésie, Antilles-Guyane et en Nouvelle-Calédonie.

 

Une "situation critique"

 

L'amiral Rogel a été clair. La France ne pourra "pas surveiller en permanence l'ensemble de notre ZEE (zone économique exclusive, ndlr) qui représente plus de vingt fois le territoire métropolitain, mais nous tâchons de la contrôler au mieux, notamment pour éviter que d'autres viennent y exploiter ses richesses", a-t-il expliqué. Le chef d'Etat-major de la marine avait déjà annoncé, il y a deux ans, des réductions temporaires de capacité pour les moyens en outre-mer. Aujourd'hui, "elles subsistent mais les B2M, qui embarqueront des armes légères, remplaceront les Batral, et les patrouilleurs continueront d'être exploités avec le risque de rupture franche", a-t-il rappelé. Dans le Pacifique, la marine ne dispose que de deux patrouilleurs et deux frégates de surveillance, "qui j'espère à terme seront renforcées par les B2M en attendant la livraison du programme Batsimar".

 

Selon l'amiral, le décalage à la loi de programmation militaire 2014-2019 du programme Batsimar entraîne "une aggravation supplémentaire de la situation de la composante patrouilleurs post 2020 ». Outre-mer, le retrait en 2020 des derniers patrouilleurs P400 prolongés "rendra la situation critique". "Ainsi, l'acquisition de patrouilleurs légers pour la Guyane (PLG) et des B2M est impérative pour atténuer la réduction capacitaire avant 2016". Et de préciser que "ces remplacements doivent être garantis, faute de quoi nous n'aurons vraiment plus grand-chose pour assurer la souveraineté de notre zone économique outre-mer".

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5 août 2013 1 05 /08 /août /2013 16:55
Le RHM Malabar crédits MICHEL FLOCH

Le RHM Malabar crédits MICHEL FLOCH

05-08-2013 Mer et Marine

 

En plus des 3 bâtiments multi-missions (B2M), patrouilleurs hauturiers qui seront commandés en fin d’année afin de remplacer à partir de 2015 les bâtiments de transport léger (Batral), la marine française va bien se doter, comme prévu, de 8 bâtiments de soutien et d’assistance hauturiers (BSAH). C’est ce que propose le ministère de la Défense dans le cadre du projet de loi de programmation militaire 2014 – 2019 présenté le 2 août et qui sera examiné par le parlement à l’automne.

 

Les BSAH vont permettre de remplacer les Remorqueurs de haute mer (RHM) Tenace (1973) et Malabar (1976), le Remorqueur ravitailleur (RR) Revi (1985), les Bâtiments de soutien de région (BSR) Chevreuil (1977), Elan (1978), Gazelle (1978) et Taape (1983), ainsi que les Bâtiments de soutien, d'assistance et de dépollution (BSAD) Alcyon (1981) et Ailette (1982). Il est actuellement prévu un partenariat public-privé (PPP), avec un opérateur civil exploitant une partie de ces navires, comme c'est le cas aujourd’hui de l’Ailette et l’Alcyon, affrétés auprès du groupe Bourbon. A l’image également de ce qui est fait depuis de longues années non seulement avec les BSAD (comptant également l’Argonaute et le Jason), mais aussi que les remorqueurs d’intervention, d’assistance et de sauvetage (RIAS) Abeille Bourbon, Abeille Liberté, Abeille Languedoc et Abeille Flandre. La Marine nationale devrait externaliser des fonctions non militaires nécessitant un savoir-faire spécifique difficile à entretenir par les militaires. Elle devrait néanmoins conserver en propriété et armer par ses soins une partie des BSAH pour les missions les plus sensibles.

Les BSAH serviront au soutien d’une force navale (accompagnement d’un groupe aéronaval ou amphibie, d’un sous-marin), de soutien de région (remorquage d’engins, ancrages, relevages…) et de sauvegarde maritime dans le cadre de l’action de l’État en mer (sauvetage, assistance à la protection des biens, protection de l’environnement, lutte contre les pollutions maritimes…) Les nouvelles unités devraient être inspirées des navires de services aux opérations offshore. Ils mesureraient de 70 à 80 mètres de long pour un déplacement de 2000 à 3000 tonnes, leur motorisation développant entre 8000 et 12.000 cv. Ils doivent disposer d'une grande plateforme de travail, sur l'arrière, capable d'accueillir divers équipements et matériels. Les BSAH avaient fait l’objet, en 2010, d’un appel à projets auprès du secteur privé.

La notification de ce programme devrait intervenir d’ici 2014, le projet de LPM prévoyant que les 8 bâtiments soient tous opérationnels à la fin de la période couverte par la loi, c'est-à-dire en 2019.

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12 juillet 2013 5 12 /07 /juillet /2013 16:55
Le Jacques Cartier de retour à Brest

Le Jacques Cartier de retour à Brest

12/07/2013 Marine nationale

 

Après 30 ans d’activité, le bâtiment de transport léger (BATRAL) Jacques Cartier a quitté le territoire calédonien pour un transit vers Brest où il sera retiré du service actif puis désarmé. Une cérémonie militaire était organisée sur la base navale de Nouméa, sous la présidence du général Jean-François Parlanti, commandant supérieur des FANC.

 

Au cours des trois dernières décennies, le Jacques Cartier a constitué un outil militaire interarmées unique, aux importantes capacités de stockage et d’acheminement logistique. Avec 651 plageages et plus de 1500 véhicules transportés, il a participé à de nombreuses missions militaires, comme l’opération Santal au Timor oriental en 1999 ou les opérations Castor au Vanuatu. Outil de rayonnement de la France, il a participé à de nombreux exercices internationaux et a arboré le pavillon français dans tout le Pacifique sud-ouest. Il a assuré des opérations de secours aux populations en Nouvelle Calédonie et dans toute la région suite à des catastrophes naturelles et a activement participé à l’action de l’État en mer avec les missions de sauvetage effectuées. Il fut enfin le bâtiment de base de l’expédition archéologique « Vanikoro » en 2005.

 

L’équipage de 53 marins composé de près d’un tiers de volontaires locaux de Nouvelle-Calédonie participe ainsi à l’ultime mission du bâtiment baptisée « Oleti », terme de «  Drehu » langue de l’île de Lifou, la plus parlée après le français en Nouvelle-Calédonie et qui signifie « Merci ».

 

Le Jacques Cartier sera remplacé par un bâtiment multi missions, à partir de 2015.

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19 octobre 2012 5 19 /10 /octobre /2012 07:50
Proposition pour un schéma directeur des moyens de l'Action de l'Etat en Mer

 

18.10.2012 Le Fauteuil de Colbert

 

C'est par la plume, toujours aussi bien informée, de Michel Cabirol (La Tribune) que l'on apprend deux décisions qui peuvent autant inquiéter que réjouir : le report des programmes BMM (Bâtiment Multi-Missions) et BATSIMAR (BATiment de Souveraineté et d'Intervention MARitime).

 

Des richesses maritimes à préserver

 

La chose est inquiétante car si la France dispose d'un empire maritime de 11 millions de km², il est d'une nature binaire. C'est-à-dire que soit sa valeur est de 0, soit elle vaut 1. Pour être plus illustratif, cela veut dire qu'en ces temps de disette budgétaire :

  • soit nos 11 millions de km² de zones économiques exclusives qui recèlent, avec l'Archipel, des ressources considérables (halieutiques, pétrolières, gazières, du nickel, des terres rares, des énergies renouvelables, etc...) sont sous le contrôle de l'Etat grâce à une surveillance maritime digne de ce nom, et la valeur est de 1.
  • Soit les 11 milllions de km² ne saut pas surveillés. Dans cette optique, les ressources seront encore plus pillées qu'aujourd'hui, les compagnies étrangères ne prendront même plus la peine de demander des permis d'exploitation, les pêcheurs du monde entier viendront pêcher sans la moindre conscience environnementale et l'ensemble sera pillé. 

Une question d'intégrité territoriale

 

La mer n'est pas fondamentalement différente du milieu terrestre sous bien des aspects. Ainsi, il convient de le montrer sous deux angles différents :

  • Que se passerait-il dans les territoires terrestres si on retirait la Gendarmerie ? Imaginait que le territoire ne soit plus encadré par des policiers ou des gendarmes : ne serait-ce pas le début de l'anarchie ? Comment les lois républicaines seraient-elles respectées ? Serait-ce différent en mer ? Ces zones économiques exclusives françaises seraient livrées à la loi du plus fort, et au train où vont les choses, ce ne sera pas celle de la République. Pour dire, dans une pareille situation, bien des choses pourraient arriver. Par exemple, les somaliens se plaignent de rejets toxiques sur leurs côtes.
  • Mais dans un pays où l'on cherche le redémarrage industriel, peut-on se priver de ce que la mer nous offre ? Des ressources sans maître seront exploitées par d'autres. La Guyane devrait produire 200 000 barils de pétrole jour vers 2020.  Wallis et Futuna, archipel français du Pacifique, posséderait des terres rares : ces gisement qui contiennent tout les méteaux précieux dont les industriels de l'électronique ont besoin. Si la production devait être importante, elle permettrait à un pays comme le Japon de contrebalancer un peu les exigences de Pékin qui détient les deux tiers des réserves mondiales de terres rares déclarées...

C'est pourquoi, depuis la fin de la Guerre froide, la France est une "île artificielle" : la paix européenne lui permet, et même l'oblige, à faire le choix de la Mer puisque le continent de menace plus l'intégrité de nos frontières en Europe. Il en va de notre devoir que de protéger l'Archipel France qui, s'il nous permet une couverture mondial et d'être aux portes de l'Asie, où le centre géopolitique du monde a basculé, n'est pas protégé de bien des menaces, contrairement à nos territoires d'Europe. C'est pourquoi la Marine nationale est devenue la première force armée garante de l'intégrité territoriale de la France.

 

Un déficit inquiétant en patrouilleurs


Mais le gouvernement ne peut pas inventer, celui-ci comme le précédent ou le suivant, des ressources budgétaires qui manquent ou une politique de l'Action de l'Etat en Mer qui n'a pas les moyens adéquats depuis plusieurs décennies. Il resterait encore entre 20 et 30 patrouilleurs. Pour 11 millions de km², ce chiffre pourrait se tromper à 5 navires près que le monde n'en serait pas changé !

Le volume quantitatif des moyens affectés à l'Action de l'Etat en Mer est un défi impératif à relever : il faut des coques, cela ne s'invente pas, c'est le seul moyen pour être présent dans nos mers et nos océans.

 

La qualité n'est pas non plus au rendez-vous puisque les seuls patrouilleurs un tant soit peu modernes sont les frégates Floréal et le patrouilleur Adroit (une location). Qu'ont-ils de si moderne ? Ils sont les seuls :

  • à être capable de mettre en œuvre des moyens aéronautiques,
  • et d'être doués d'une grande autonomie, d'une grande endurance à la mer.

Pour patrouiller dans un domaine aussi vaste (qui se compte en millions de km²), il faut des navires endurants. Mais ce n'est pas tout car l'endurance va de paire avec une motorisation adaptée. Elle doit donc être la plus économique possible. Mais cela implique que la vitesse de pointe soit faible. Ce choix de s'auto-limiter, afin d'optimiser la consommation de carburant, et de réduire le coût d'achat (tout nœuds se paie cher en mer), est réalisable dans la mesure où la Marine canadienne a eu l'intelligence d'installer un hélicoptère sur une frégate en 1958. C'était dans la perspective de la lutte anti-sous-marine et l'idée était révolutionnarie car le sous-marin ne pouvait plus échapper depuis au sonar aéroporté ou à la torpille du binôme constitué par la frégate et la voilure tournante.
Mais dans le cadre des missions de l'Action de l'Etat en Mer, l'hélicoptère est capital afin de permettre d'intercepter, grâce à un canon téléopéré ou à des tireurs d'élites, les Go Fast et autres cargos récalcitrants qu'il faudrait aborder de vive force. C'est cela qui dispense la frégate de l'Action de l'Etat en Mer d'avoir une vitesse de pointe.

 

Mais d'autres besoins sont apparus :

  • les frégates Floréal ont été livrés avec des armes de guerre : un canon de 100 mm et des missiles anti-navires Exocet (qui ont acquis une respectabilité mondiale pendant la guerre des Malouines de 1982). Il y a nécessité pour la France de faire respecter son pavillon, en plus de le montrer. Il y a bien des zones de notre archipel ou nos voisins n'oserait pas se frotter à ce pragmatique armement.
  • La capacité à mettre en œuvre des moyens de lutte contre les pollutions maritimes. Si les dernières marées noires ont pu avoir lieu au large des côtes américaines ou européennes, que se passerait-il si elle avait lieu au large de la Réunion ? De la Nouvelle-Calédonie ? Il faudrait combien de temps pour trouver les moyens maritimes nécessaires pour la combattre ? Les moyens MARPOL sont centrés en Europe. La France ne pouvait pas apporter son aide lors de la dernière catastrophe maritime au large de la Nouvelle-Zélande. C'était certainement du au fait que nous n'avons rien là bas pour agir dans un tel cadre, et pourtant les naufrages arrivent (la preuve). 
  • Du choix précédent découle des caractéristiques dimensionanntes pour les futurs patrouilleurs : s'ils doivent mettre en œuvre des moyens de lutte contre les pollutions, ils devront donc avoir une large plage arrière et une grue de manutention. Equipements bien utiles pour des navires appelés à faire de la logistique entre les îles.
  • Une partie des patrouilleurs devra aussi reprendre les missions qui étaient dévolues aux BATRAL (BAtiment de TRAnsport Léger). Ils étaient autant des patrouilleurs que des navires amphibies auxiliaires ou des moyens bien pratiques pour les missions humanitaires. Comme navire amphibie, ils pouvaient s'affranchir d'un port pour pouvoir débarquer hommes et équipements grâce à la capacité de "beacher" (s'échouer sur une plage).

L'état-major de la Marine doit faire face au remplacement de tout les patrouilleurs, et pour ce faire, a concocté trois programmes :

  • les BSAH (Bâtiment de Soutien et d'Assistance Hauturier) qui doivent remplacer les bâtiments de soutien de région et autres remorqueurs de haute mer. Ce sont eux, justement, qui doivent lutter contre les marées noires et autres désastres. Ils seront au nombre de huit navires affrêtés par la Marine nationale au près d'un armateur privé.
  • Les BMM ou B2M (Bâtiment Multi-Missions) qui doivent remplacer les BATRAL. Ils ressembleront plus à des transports de munitions pour effectuer des manœuvres logistiques infra-théâtre (entre nos îles antillaises, par exemple). Mais ils n'auront plus les capacités amphibies de nos aînés. Ils seront trois.
  • Les BATSIMAR (BATiment de Souveraineté et d'Intervention MARitime) qui doivent remplacer le gros des patrouilleurs hautiers, et innover car les deux premiers de la série seront à fond plat afin de patrouiller les fleuves Maroni et Oyapock où se produisent très régulièrement des incidents violents avec les orpailleurs illégaux et les pêcheurs brésiliens. Ils doivent être au nombre de 18 navires.

Au vu des caractéristiques qui sont demandées précédemment, pourquoi existe-t-il trois programmes ?

  • Si tout les futurs patrouilleurs disposent d'une grue et d'une large plage arrière, alors ils pourront mettre en œuvre des moyens anti-pollutions. Mieux, si ceux-ci sont aérotransportables ou suffisamment nombreux pour être pré-positionnés, alors c'est la sécurité maritime nationale, voire mondiale, qui y gagnera.
  • Les futurs patrouilleurs s'annoncent aussi volumineux que les frégates Floréal (2 à 3000 tonnes) et si l'on regarde ce qui s'est fait pour l'Adroit, alors ils auront eux aussi de grands volumes pour transporter des conteneurs. A quoi peuvent bien servir trois navires dont la seule vocation sera la logistique sans être doués d'aucune capacité amphibie ?
  • Ils devront être capable d'opérer des drones aériens et de surface. L'avènement de ces senseurs déportés décuplent en mer les capacités de surveillance d'un navire, ce qui lui permet de couvrir une plus large surface.

L'architecture retenue par l'état-major a ses raisons, ses logiques, aussi bien financières qu'opérationnelles. Mais ces logiques peuvent être mises en doute.

Le patrouilleur générique existe-t-il ?

 

Si l'on regarde plus près ce que propose les industriels, alors on constate que le patrouilleur générique (n'en déplaise à un ancien chef d'état-major de la Marine) existe : c'est l'étude UT-527 de Rolls-Royce Marine :

  • 92,4 mètres de longueur pour une largeur de 18 mètres et 1800 tonnes de déplacement. Son autonomie est de 16 000 nautiques à 16 nœuds et sa vitesse maximale est de 20 nœuds. Le navire dispose d'une plateforme pour hélicoptère lourd (de la classe des 10 tonnes). Tout comme il a une rampe arrière pour la mise en œuvre d'embarcations. Le navire possède également un treuil de remorquage de 130 tonnes au point fixe (contre 160 tonnes pour l'Abeille Bourbon). Le navire est mis en œuvre par un équipage de 12 hommes. Il peut embarquer un SGTIA de 320 hommes ou bien un élément de gendarmerie (120 hommes, vingt véhicules).

Ce patrouilleur fait tout ce qui peut être demandé aux navires des programmes BSAH, BMM et BATSIMAR. Son seul défaut est l'absence d'un hangar pour hélicoptère et l'absence d'un radier, en bonne et due forme, ou d'une capacité à "beacher".

 

Patrouilleur de souveraineté, patrouilleur logistique

 

A dire vrai, il vaudrait peut être mieux miser sur deux navires de l'Action de l'Etat en Mer car il sera difficile d'allier toutes les caractéristiques sur un seul navire. C'est comme si l'on souhaitait réaliser la frégate unique : même en se donnant les moyens, elle sera bonne en tout, excellente en rien  -ou bien ce serait possible au prix d'un coup unitaire exhorbitant et un nombre de coque réduit : l'économie du projet est-ele la bonne ?

Pour l'Action de l'Etat en Mer, il convient peut être d'imaginer deux patrouilleurs avec chacun un domaine de spécialité :

  • un patrouilleur dédié aux missions de souveraineté et à la patrouille hauturière. A cette fin, il recevra les armes nécessaires pour dissuader tout adversaire de contester notre souveraineté en tout point de notre archipel. Si jamais il était dépassé, alors il faudrait s'attendre à voir réagir l'échelon supérieur : le groupe aéronaval.
  • Un patrouilleur spécialsé dans les missions logistiques et servant lui aussi de patrouilleur. Il excellerait dans les missions de transport et de soutien d'un SGTIA, de missions de dépollutions et de soutien logisitques aux îles isolés de l'archipel.

L'avantage d'une telle répartition est de faire tout ce qui est demandé aux trois programmes précédents. Ceux-ci prévoyaient 29 unités :

  • ce ne serait pas de trop pour avoir un ou deux patrouilleurs logisitques dans chaque grande zone (Antilles, Réunion, façade Atlantique, Méditerranée et Nouvelle-Calédonie/Polynésie). Cela nécessiterait entre 8 et 10 unités selon les arbitrages.
  • Les patrouilleurs de souveraineté devraient être dispersés de la même manière.

Le budget devra aussi tenir compte des nécessaires équipements de cohérences : hélicoptères légers (programme HC4), drones aériens, embarcations semi-rigide, drones de surface, moyens de lutte contre les mines, sonar remorqué (concept de l'OPV ASM : pas inutile alors que les sous-marins prolifèrent), pièce d'artillerie navale, missiles anti-navires, artillerie légère téléopérée, moyens anti-aériens, etc...

 

Le groupe amphibie auxiliaire

 

Enfin, il faudrait prévoir de pouvoir utiliser les deux types de patrouilleurs combinés car, ensemble, ils pourraient former un pion d'action aéroamphibie auxiliaire. Ainsi, les deux navires pourraient déployer un SGTIA pour les missions de basse intensité : l'un se servirait de ses capacités amphibies quand l'autre pourrait faire le coup de force sur une côle mal défendue. Ensemble, ils pourraient mettre en œuvre plusieurs voilures tournantes et drones pour appuyer leur action.

 

Cette capacité inédite permettrait de faire la jonction entre l'Action de l'Etat en Mer et les missions plus traditionnelles de la Marine nationale, marine de Guerre. Cela préserverait dans chaque zone de l'Archipel France une capacité minimale d'intervention contre tout coup de force audacieux. Après tout, il manquait simplement une telle capacité aux anglais quand les Malouines furent envahi par les Argentins. Chose qui ne serait peut être pas arrivé s'il y avait eu un patrouilleur de souveraineté anglais dans les parages.

 

Un format difficilement contournable

 

Ce sont là les capacités que l'on peut souhaiter pour les 30 prochaines années. Il sera bien difficile de trouver le moyen de faire mieux ou aussi bien avec moins de coques. La République est une et indivisible, donc, en l'état actuel des choses, il faudra bien que la Marine puisse assumer les missions qui lui incombent pour protéger le territoire national. Et si l'on ambitionne de tirer parti des richesses qui nous sont octroyées par la convention de Montego Bay de 1982, grâce aux zones économiques exclusives, alors il faudra être présent sur mer.

 

Des solutions paliatives pour "faire la soudure"

 

En attendant que le budget de la Défense se lance enfin dans la construction de ce nécessaire édifice, il existe peut être des solutions pour préparer l'avenir sans le sacrifier avec des programmes conçu beaucoup trop justement pour durer dans le temps.

 

http://www.malango-actualite.fr/photos/20121015-2011_02_17_thonier_breton_aux_seychell.jpg© Inconnu. Un thonier.

 

La première solution éventuelle consisterait à avoir recours à la flotte de pêche française et à ses marins-pêcheurs. Ce n'est pas une nouveauté puisque les chalutiers français ont d'ores et déjà servi comme patrouilleurs auxiliaires pendant les deux confits mondiaux, notamment pour la lutte anti-sous-marine.

 

Après tout, la Marine a bien sous son pavillon des navires de pêche (Albatross et Mali) qui ont été soit racheté, soit confisqué à de indéliquats pêcheurs étrangers.

 

Cela pourrait aussi constituer une bouée de sauvetage pour la flotte de pêche française qui navigue entre les aides de Bruxelles pour réduire ses capacités, les pertes d'emplois qui en découlent, des quotas qui sont trop peu pour nourir tout les navires, et donc des campagnes de pêche qui sont trop courtes.

 

Il s'agirait pour la Marine de louer des navires et des équipages pour combler ponctuellement des besoins capacitaires dans certaines zones. La Marine nationale, en coordination avec le comité directeur de la fonction garde-côtes, passerait contrat au près de certains patrons pêcheurs et armateurs pour louer navires et équipages afin de mener des missions bien précises. Pourquoi ne pas imaginer de les verser dans la réserve ?

 

Il n'y aurait pas de grandes modifications à réaliser sur ces navires qui seraient voués à des missions de contrôle des pêches et de lutte anti-pollution. S'ils ne seront pas apte à mettre en œuvre des hélicoptères (mais pourquoi pas des drones moyennant une petite plateforme ?), ils seront bien assez utiles pour ces missions, et pour le reste, il restera les navires de la Marine. Par ailleurs, les thoniers ont un tel potentiel que l'un d'eux a été transformé pour les besoins du site de la DGA des Landes, en remplacement de l'Aquitaine Explorer.

 

Le gain politique n'est pas à négliger car une flotte de pêche employée d'une telle manière pourrait plus facilement respecter les normes européennes et permettre de prendre ses rivales en défaut... et ainsi préserver les stock halieutiques.

 

http://www.meretmarine.com/objets/500/1944.jpgPatrouiller Thémis des Affaires Maritimes.

 

La seconde solution est une réforme latente que la création de la fonction garde-côtes a pu annoncer pour certain : la mainmise par la Marine sur toutes les embarcations de l'Action de l'Etat en Mer. Il serait grand temps qu'un schéma directeur, à l'échelle de l'Archipel France, soit créé afin de coordonner l'Action de l'Etat en Mer depuis les vedettes côtières jusqu'aux patrouilleurs de haute mer !

 

Chacune des administrations -Affaires maritimes, Gendarmerie maritime, DGA et Douanes- à ses vedettes et ses patrouilleurs. En contemplant l'état de cette flotte d'auxiliaires (grâce à Net-Marine), il est tout aussi de se demander si :

  • les vedettes de servitude ne font pas doublon avec d'autres vedettes qui ne sont pas "de servitudes".
  • Il y a tellement de pousseurs et de remorqueurs alors qu'il y a de moins en moins de navires : ne faudrait-il pas moins de remorqueurs, mais que certains d'entre-eux soient plus gros pour effectuer des missions en dehors des ports, comme de l'assistance aux exercices ?
  • De même qu'il y a bien des navires de soutien des plongeurs-démineurs : ne pourrait-on pas utiliser des patrouilleurs ou de grands remorqueurs dans certains cas ?
  • Que dire qu'il puisse exister autant de bâtiment écoles alors qu'il y a de moins en moins d'élèves.

N'y aurait-il que la flotte d'auxiliaires pour échapper aux logiques de la rationalisation et de la polyvalence des plateformes ?

 

L'idée serait de rationaliser autour d'une structure de forces simple, mais efficace :

  • un patrouilleur côtier apte à patrouilleur jusqu'aux limites de la zone économique exclusive depuis la côte (bande des 200 miles nautiques),
  • qui serait capable d'opérer des drones aériens et de surface,
  • et aussi d'embarquer ponctuellement des vedettes côtières afin de remplacer l'hélicoptère qui ne serait pas embarqué à bord.
  • Ce dernier, si besoin était, pourrait venir de la terre.

Ce patrouilleur pourrait servir à toutes les missions de l'Action de l'Etat en Mer qui ne dépasseraient pas l'horizon des côtes. Il pourrait même servir de navire-écoles, et les élèves se familiarisrait avec des outils (drones, hélicoptères, embarcation rapide embarquée) qu'ils connaîtront durant toute leur future carrière.

En allant plus loin, s'il y avait suffisamment de patrouilleur côtier, alors il serait imaginable qu'ils servent, eux-aussi, d'autres missions qui soulagerait les unités hauturières de la Marine nationale :

  • par exemple, si la Marine continue à s'orienter dans le cadre du SLAMF (Système de Lutte Anti-Mines Futur) sur un programme à six vecteurs, alors il restera bien moins de navires que les actuels 13 chasseurs de mines triparties. Il ne serait pas inutile d'imaginer qu'un patrouilleur côtier puisse embarquer une équipe de plongeur-démineurs et ses matériels. Même schéma de pensée pour les patrouilleurs hauturiers : cela permettrait de déployer une capacité anti-mines mondiale et résiduelle.
  • Autre exemple, ces patrouilleurs côtièrs, ou les remorqueurs côtièrs d'assitance, pourraient aussi servir à remorqué des sonars, notamment au service de la FOST, dans l'optique du remplacement des BRS (Bâtiment de Remorquage de Sonar) et de la diminution du nombre de chasseurs de mines (SLAMF).
  • Que dire de ces futurs patrouilleurs s'ils pouvaient se charger des missions anti-pollution maritime, et ainsi soulager en partie les patrouilleurs hauturiers ?
  • Ne faudrait-il pas envisager que le systèmes de forces proposait, le patrouilleur côtier, ait un rayon d'action suffisant pour pratiquer la diplomatie navale en effectuant un certain nombre d'escales chaque année dans des ports étrangers ? L'influence de la France en serait autant augmentée partout dans le monde.

 

L'intérêt du schéma-directeur établi par le comité directeur de la fonction garde-côtes serait de rationnaliser le dispositif, mais aussi de l'étendre, dans la mesure du raisonnable :

  • si le système de forces ainsi proposée permet de travailler sereinement et ponctuellement dans la bande des 200 miles nautiques avec des outils (marsupialisation) améliorés,
  • alors le besoin en patrouilleurs hautirers (de souveraineté et logistique) sera bien moindre qu'avant dans certaines zones. Ainsi, ces navires hautueris pourront être déployés dans les zones les plus éloignés, les plus isolés où leurs capacités sont indispensables.

L'administration serait même plus que prête pour régler les éventuelles difficultés découlant d'une telle rationalisation puisque l'autorité unique de l'Etat en mer, c'est le préfet maritime. L'organe qui coordone les programmes de matériels intéressant l'Action de l'Etat en Mer, c'est le comité directeur de la fonction garde-côtes.

 

Il serait même intéressant que les différentes administrations gardent leurs équipages car, dans le cas où les élèves de la Marine embarqueraient à bord du système de forces proposé, alors ils pourraient découvrir différentes cultures maritimes et différentes manières d'aborder la mère. Ce ne serait pas de trop. C'est actuellement l'esprit de la formation des officiers de la Marine de l'administration des Affaires maritimes qui embarquent ainsi comme officier chef de quart sur un navire de la Marine nationale, un navire de la marine marchande et un navire de pêche.

 

L'actuel gouvernement ne peut être qu'inciter à construire une flotte, et ses différentes branches, sur le long terme : toute l'histoire navale montre que les flottes savamment étudiées sont les moins coûteuses à mettre en œuvre, mais aussi les plus efficaces. En ce qui concerne les patrouilleurs, il faut impérativement mieux penser l'articulation entre la côte et la haute mer afin de lisser les besoins d'un boût à l'autre de la chaîne. Le schéma directeur qu'il faudrait que le gouvernement établisse pourrait être soutenu par le recours aux navires et équipages de la flotte de pêche française, ce qui permettrait de combler les pertes capacitaires qui apparaîtrait le temps de la transformation.

 

Enfin, il convient de relever que plus les moyens affectés à la fonction garde-côtes, à l'Action de l'Etat en Mer, seront nombreux et cohérent entre eux, plus les forces de haute mer de la Marine nationale (groupe aéronaval, forces sous-marines, groupe de guerre des des mines, groupe amphibie, etc...) seront libérés de missions pour lesquelles ils sont en situation de surcapacités !

 

Il est donc urgent d'attendre, de réfléchir à ce que l'on peut faire avec ce que l'on a, avant de se projeter dans l'avenir par un grand plan d'ensemble qui permettra une manœuvre aisée d'un bout à l'autre de l'action maritime et navale de la France.

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7 octobre 2011 5 07 /10 /octobre /2011 07:55
Le Batral La Grandière crédits : MARINE NATIONALE

Le Batral La Grandière crédits : MARINE NATIONALE

 

07/10/2011 MER et MARINE

 

Appelés BMM, pour bâtiments multi-missions, les successeurs des bâtiments de transport légers (Batral) de la Marine nationale seront commandés l'an prochain. Ce nouveau programme remplace l'ancien projet BIS (bâtiment d'intervention et de souveraineté). Cet été, la Direction Générale de l'Armement (DGA) a lancé un appel à projets en vue de notifier en 2012 le contrat, dont le financement est prévu par le projet de loi de finances. Différent du programme BSAH (bâtiments de soutien et d'assistance hauturier), qui sera lui aussi lancé l'année prochaine, le programme BMM va voir l'acquisition de trois navires afin de remplacer les Batral Dumont d'Urville, Jacques Carter et La Grandière. Les nouvelles unités seront basées aux Antilles, en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie.


Le Batral Dumont d'Urville (© : MARINE NATIONALE)

Mise en service en 2014

Les BMM, dont la livraison est prévue à partir de 2014, seront des navires de type supply, c'est-à-dire des bateaux des bateaux de soutien et de ravitaillement, à l'image de ceux exploités dans le secteur offshore. Construits aux normes civiles, ils mesureront 60 à 80 mètres et afficheront un déplacement d'au moins 1000 tonnes. La DGA a spécifié que ces bâtiments devaient avoir une grue pour l'embarquement de conteneurs, pouvoir mettre en oeuvre des embarcations rapides et des plongeurs, être en mesure de transporter des armes et des munitions, et présenter une autonomie importante, leur permettant de tenir au moins 20 jours en opérations. De nombreux designs de navires peuvent correspondre à ces besoins. Dans le cadre du projet BIS, Rolls-Royce avait, par exemple, proposé plusieurs versions militaires de ses célèbres remorqueurs du type UT, qui rencontrent un certain succès auprès de différentes marines et garde-côtes. Mais le groupe britannique et ses bureaux d'études norvégiens ne sont sans doute pas les seuls sur les rangs. Le groupe français Piriou, qui a développé une gamme de patrouilleurs polyvalents de 60 à 80 mètres, les Multipurpose Offshore Patrol Vessel (MPOV), peut par exemple se positionner .


Navire du type UT512 (© : ROLLS-ROYCE)


Navire du type UT515 (© : ROLLS-ROYCE)

Un financement interministériel

Contrairement aux BSAH, les BMM ne vont pas faire l'objet d'un partenariat public privé. En revanche, et c'est une grande nouveauté, il s'agit d'un programme dont le financement sera interministériel. En dehors du ministère de la Défense, qui pilote le dossier via la DGA, les ministères de l'Intérieur, des Pêches (Agriculture) et des Transports (Ecologie), ainsi que des Finances (dont dépend la Douane) vont également mettre la main à la poche. Car les BMM, qui seront armés par la Marine nationale, ne rempliront pas que des missions militaires, comme la surveillance et le contrôle des espaces océaniques outre-mer, ainsi que le transport de personnels et de matériel de l'armée de Terre. Leur action concernera aussi d'autres ministères, puisqu'ils assureront des missions de police des pêches, de lutte contre les trafics et l'immigration clandestine, de lutte contre les pollutions ou encore de soutien logistique des territoires ultramarins et d'aide humanitaire aux pays riverains suite à des catastrophes naturelles. La mutualisation de leur acquisition en interministériel, dans l'esprit de la nouvelle Fonction Garde Côtes (FGC), est donc logique.


Débarquement depuis le La Grandière (© : MARINE NATIONALE)


Blindé débarqué du Dumont d'Urville (© : MARINE NATIONALE)

Abandon des capacités amphibies

Entre les Batral et les BMM, la grande nouveauté est l'abandon des capacités de débarquement amphibies. Mis en service entre 1983 et 1987 (deux autres unités plus anciennes, les Champlain et Francis Garnier, ayant déjà été désarmés), les Batral ont, à l'époque de la guerre froide, été conçus pouvoir déployer une compagnie d'intervention Guépard de l'armée de Terre. Bateaux à fond plat pouvant s'échouer sur une plage, les Dumont d'Urville, Jacques Carter et La Grandière, longs de 80 mètres pour un déplacement de 1330 tonnes en charge, ont la possibilité de projeter 140 soldats et 12 véhicules, dont des blindés. L'embarquement et le débarquement des hommes et surtout du matériel se fait au moyen d'une rampe, qui se déploie après l'ouverture de la grande porte de proue. L'évolution des missions et des besoins, ces dernières années, a rendu moins évidente la nécessité de disposer, sur les successeurs de Batral, de capacités amphibies. Celles-ci auraient été intéressantes, comme l'histoire récente l'a montré, pour intervenir suite à des catastrophes naturelles dans des zones où les infrastructures portuaires sont inexistantes ou hors d'usage. Mais cette option n'a pas été retenue, peut-être dans la mesure où cela aurait nécessité le développement d'un bâtiment spécifique, plus coûteux qu'un supply, type de bateau construit à la chaîne pour l'offshore et logiquement moins onéreux, même avec quelques adaptations.


Le Francis Garnier chargé d'aide humanitaire pour Haïti, en 2008 (© : EMA)


Le Batral Dumont d'Urville (© : MARINE NATIONALE)

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