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18 juin 2015 4 18 /06 /juin /2015 16:50
Conseil européen, 25-26/06/2015


18.06.2015 Conseil européen
 

Principaux points de l'ordre du jour

À la réunion du Conseil européen des 25 et 26 juin, il sera question des migrations. Les dirigeants devraient se pencher tout particulièrement sur la politique en matière de répartition, de réinstallation et de retour. Ils attendent aussi avec intérêt la conférence de La Valette, à laquelle doivent participer les pays d'origine et de transit en Afrique.

Les chefs d'État ou de gouvernement aborderont les défis en matière de sécurité auxquels l'Union européenne est confrontée. Ils débattront d'une révision de la stratégie européenne de sécurité et feront le point sur les travaux en cours dans le domaine de la lutte contre le terrorisme.

 

Les dirigeants aborderont aussi les questions économiques; ils concluront le Semestre européen 2015 et feront le point de la situation concernant le partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TTIP), ainsi que le Fonds européen pour les investissements stratégiques.  
 
Le Conseil européen approfondira la discussion et fournira des orientations sur la stratégie numérique et sur le rapport de l'Union économique et monétaire (UEM) concernant l'amélioration de la gouvernance économique dans la zone euro.

Ces principaux points à l'ordre du jour présentent les grands dossiers que le Conseil européen devrait traiter lors de sa réunion. La liste n'est pas exhaustive et pourrait encore être modifiée.

Projet d’ordre du jour annoté — Conseil européen, 25 et 26 juin 2015

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28 avril 2015 2 28 /04 /avril /2015 16:50
FRONTEX : la France répond à l’appel du Conseil européen

 

28/04/2015 Ministère de la Défense

 

Face à la tragédie de la situation humanitaire en Méditerranée, le Conseil européen a décidé le 23 avril 2015 de renforcer la présence de l’Union européenne en mer, afin d’« éviter toute nouvelle perte de vies humaines ».

 

Face à l’urgence de cette situation, la France a immédiatement proposé à l’Union Européenne la mise à disposition d’un bâtiment de la Marine nationale. Cette proposition ayant été acceptée par l’agence FRONTEX, l’aviso Commandant Birot a rejoint hier la zone de l’opération Triton où il patrouillera dans un secteur s’étendant du sud de la Sicile au sud de l’Italie.

La France est ainsi la première nation européenne à répondre dès à présent à l’appel du Conseil européen en fournissant un bâtiment à l’opération Triton. La rapidité de cette réponse est rendue possible grâce au dispositif permanent de la Marine nationale en Méditerranée.

 

Avant d’entamer sa mission, l’aviso Commandant Birot a rejoint le port italien de Brindisi dans la journée du samedi 25 avril où l’équipage a embarqué du matériel médical et sanitaire du Service de santé des armées (SSA), acheminé depuis la France par un avion de la Marine nationale.

 

REPÈRES

FRONTEX : Créée par le Conseil en 2004, l’Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des Etats membres de l’Union européenne (FRONTEX) est opérationnelle depuis le 1er mai 2005. Elle vise à coordonner entre les Etats membres les opérations en matière de gestion des frontières extérieures. Outre sa responsabilité en matière de formation, d’analyse des risques et de recherche technologique, les principales missions de FRONTEX consistent à apporter une assistance technique et opérationnelle aux Etats membres en matière de gestion des frontières extérieures et à leur fournir l’appui nécessaire pour organiser des opérations de retour conjointes. De plus, l’agence met à disposition des Etats membres une force de réaction rapide composée d’un vivier de gardes-frontières européens, dont le déploiement peut intervenir en cas de crise.

 

OPÉRATION TRITON : Lancée le 1er novembre 2014, cette opération navale a été confiée à FRONTEX. Elle vise à patrouiller près des côtes, sur une zone comprenant le sud de la Sicile et le sud de l’Italie. Cette opération est supervisée par les autorités italiennes.

 

AVISO COMMANDANT BIROT (F 796) : Mis en service le 14 mars 1984, l'aviso Commandant Birot est un aviso-patrouilleur de haute mer de la Marine nationale. Il remplit des missions de soutien aux forces sous-marines stratégiques, de surveillance des approches maritimes et de surveillance maritime outre-mer, mais aussi des missions dites de service public (sauvetage, police des mers, etc.). D’un déplacement de 1400 tonnes à pleine charge, le Commandant Birot est armé par un équipage de   90 marins. Neuf bâtiments de ce type sont actuellement en service dans la Marine nationale.

 

Pour plus de renseignement sur le site de la marine nationale.

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20 décembre 2013 5 20 /12 /décembre /2013 13:50
"L'Europe de la défense se fera de manière pragmatique" (ministre français de la Défense)

 

19-12-2013 Par Li Zhijian - French.china.org.cn

 

Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a insisté jeudi sur le pragmatisme à adopter pour construire l'Europe de la défense, alors qu'un Conseil européen des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne (UE) doit se dérouler les 19 et 20 décembre à Bruxelles.

 

"L'Europe de la défense sera de manière pragmatique, et non théorique", a-t-il souligné sur la radio française Europe 1, tout en disant s'attendre à "des progrès concrets" à l'occasion du Conseil consacré prioritairement à cette question clé.

 

"C'est assez invraisemblable que, depuis cinq ans, les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE n'aient pas abordé les questions de défense. Cela montre l'urgence d'aborder ces questions ensemble", a-t-il estimé, commentant la rareté des réunions de haut niveau sur ce volet de la coopération européenne.

 

"La France, dans la préparation de ce Conseil européen, a eu le souci de faire en sorte qu'il y ait des avancées concrètes, pragmatiques", a-t-il mis en avant, expliquant que les efforts dé ployés depuis 20 ans pour établir une stratégie européenne à cet égard ont échoué car dénués d'esprit pratique.

 

"L'Europe de la défense est essentielle, en ce moment", a indiqué M. Le Drian, détaillant les raisons pour lesquelles "le vieux continent" devrait mettre en oeuvre une politique de défense commune et efficace.

 

"D'abord, parce que les Américains ont tendance à regarder de plus en plus vers le Pacifique. Ensuite, parce que les crises, les menaces sont là. On le voit en Méditerranée, en Afrique. L'Europe est loin d'être à l'abri de ces risques et de ces menaces", a expliqué le ministre français.

 

M. Le Drian a notamment cité quelques sujets devant être traités par l'UE, dans le cadre de cette relance de sa politique de défense et de sécurité, à savoir la sécurité des approvisionnements et des routes maritimes, notamment dans la corne de l'Afrique, et la sécurisation des frontières dans le Sahel.

 

La force Atalante, mise en place par l'UE en 2008 pour combattre la piraterie le long des côtes somaliennes, et dont le succès global a été salué par le ministre de la Défense, illustre l'intérêt pour les Vingt-Huit de lancer des initiatives concrètes de ce type.

 

Le sommet européen, qui doit se tenir jeudi et vendredi, a pour thème principal la politique de sécurité et de défense commune, mais devrait également permettre aux dirigeants européens de se pencher sur les questions d'union bancaire et d'immigration clandestine

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20 décembre 2013 5 20 /12 /décembre /2013 12:50
L’Europe de la Défense, un concept à réinventer

 

19.12.2013 Helen Chachaty journal-aviation.com

 

L’Europe de la Défense, concept censé définir une stratégie de défense globale, est régulièrement fustigée, tant du côté politique que du côté industriel. Si des études sont menées et si quelques progrès sont à noter dans le domaine de la coopération, les chantiers restent nombreux. Car au-delà des belles déclarations politiques, il s'agit à présent de mettre en route des projets concrets afin de (re-)lancer une Europe de la Défense qui semble au point mort et incapable d'avancer. Deux prises de position sur cette thématique permettent de constater le blocage actuellement existant.

 

Du côté des plus virulents, on retrouve Tom Enders, PDG d’EADS (futur Airbus Group). Celui-ci n’hésite pas, lorsque l’occasion se présente, à déplorer le manque de volonté et d’engagement politique lorsqu’il s’agit de coopérer à l’échelle européenne. « Arrêtez de publier des déclarations d’intentions et passez à l’action. » Si les relations entre les militaires et l’industrie sont « toujours bonnes », c’est du côté de l’échelon politique que vient le blocage, notamment en raison des ressources budgétaires contraintes de la quasi-totalité des pays.

 

Un avis renforcé par l’échec à l’automne 2012 de la fusion entre BAE Systems et EADS. « L’industrie a tenté, le politique s’est interposé » a déclaré Tom Enders lors de la conférence annuelle de l’Agence européenne de Défense. Les réticences - notamment de l’exécutif allemand - avaient empêché les deux géants de l’aéronautique de s’unir pour créer un grand groupe, qui aurait ainsi pu concurrencer plus directement un géant américain tel que Boeing. « Major Tom » avait par ailleurs profité de la cérémonie de livraison du premier A400M à Séville en septembre dernier pour enjoindre les chefs d’État à se saisir de manière concrète de questions fondamentales telles que la création d’une autorité européenne de certification militaire.

 

La sphère politique ne se montre toutefois pas moins critique lorsqu’il s’agit d’évoquer la coopération en matière de Défense à l’échelle européenne. « Impasse conceptuelle », situation « contre-productive », tels sont les mots que l’on peut trouver dans le rapport d’information de la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des forces armées du Sénat. Présenté en juillet, le texte appelle les dirigeants à se saisir à bras le corps de ces questions, en proposant notamment un renforcement de la BITD, ou encore la formation d’un « Eurogroupe de Défense », afin de renforcer les coopérations bilatérales ou multilatérales dans des domaines clés.

 

Le sénateur Daniel Reiner déplore quant à lui un manque de « souffle européen », qui s’est éteint, alors que l’UE en a pourtant « bien besoin ». Il se montre également plutôt prudent quant à l’issue du Conseil européenne qui se tient ces jours-ci à Bruxelles : « On en attend de moins en moins, il y a de belles déclarations, mais on attend des prises de décision concrètes ».

 

Focus : L'Europe de la Défense attend son heure

Les chantiers de l’Europe de la Défense

 

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28 novembre 2013 4 28 /11 /novembre /2013 18:50
Conseil européen 19 et 20 décembre 2013

source european-council.europa.eu
 

Dans un monde en mutation, l'Europe se doit de jouer un rôle plus important pour assurer la paix et la sécurité internationales. L'UE contribue à la gestion internationale des crises à travers sa politique de sécurité et de défense commune (PSDC). Elle devrait disposer de capacités qui puissent répondre aux besoins à venir. Dans le même temps, en raison des contraintes financières actuelles, il devient plus urgent pour les États européens de coopérer étroitement dans le développement des capacités militaires.

Dans ce contexte, le Conseil européen de décembre 2012 a demandé que des travaux soient menés sur trois objectifs qui sont étroitement liés:

  • Efficacité sur le plan opérationnel: il s'agit d'être en mesure de mieux répondre aux crises et de déployer les capacités requises de manière rapide et efficace. Il s'agit également de continuer à affiner l'approche globale de l'UE, qui consiste à mettre tous ses instruments au service de la prévention des conflits et de la gestion des crises.
  • Capacités de défense: il s'agit d'aligner les capacités civiles et militaires sur les besoins à venir. Une coopération européenne plus systématique et à long terme dans le domaine de la défense pourrait permettre de combler les lacunes en matière de capacités, par exemple en envisageant d'emblée dans la planification effectuée par les États membres la mutualisation et le partage des moyens.
  • Une industrie européenne de la défense plus forte: il s'agit de développer une base industrielle plus intégrée et plus compétitive pour l'industrie européenne de la défense, grâce par exemple au bon fonctionnement du marché de la défense ainsi qu'aux activités de recherche et de développement. Une industrie européenne de la défense plus forte est également synonyme d'emploi, d'innovation et de croissance: elle emploie près de 400 000 personnes, génère jusqu'à 960 000 emplois indirects et est source de nombreuses innovations.

Le Conseil européen de décembre 2013 fera le point des progrès accomplis et fournira de nouvelles orientations.

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28 novembre 2013 4 28 /11 /novembre /2013 12:55
Un Conseil européen pour sauver l’Europe de la Défense ? - 10 Déc

28.11.2013 ANAJ-IHEDN
 

Vice-amiral d’escadre Xavier PAITARD
Vice-Président "Affaires publiques" EADS France
Ancien représentant militaire de la France auprès de l’UE et de l’OTAN


Mardi 10 décembre 2013
19h30 à 21h00

Ecole militaire
Amphithéâtre Des Valiières




Informations : europe-de-la-defense@anaj-ihedn.org


Pour la première fois depuis le traité de Lisbonne, les chefs de l’État et de gouvernement des 28 États membres se réuniront lors du Conseil européen des 19 et 20 décembre 2013 pour débattre des questions de sécurité et de défense.

A travers sa politique de sécurité et de défense commune (PSDC), l’Union européenne contribue à la gestion internationale des crises et à la promotion de la paix. Pour faire face à l’émergence de nouvelles menaces et s’affirmer comme puissance diplomatique et politique, l’Europe aurait besoin  de moyens capacitaires adéquats et d’une volonté stratégique qui semble encore lui faire défaut.

Pour nous aider à comprendre les enjeux majeurs de ce Conseil européen tant sur les plans militaires, diplomatiques qu’industriels, le comité Europe de la Défense a l’honneur de recevoir le vice amiral d’escadre Xavier Païtard, représentant militaire de la France auprès de l’UE et de l’OTAN entre 2010 et 2012 et actuel vice-président chargé des affaires publiques chez EADS.

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19 septembre 2013 4 19 /09 /septembre /2013 11:55
Prix européen « Civisme, Sécurité et Défense » 2013

19.09.2013 Communiqué CIDAN

En cette « année européenne des citoyens », le CiDAN (Association Civisme Défense Armée Nation), basée à VERSAILLES, organise, pour la troisième année consécutive, le Prix européen « Civisme, Sécurité et Défense », placé sous le Haut Patronage du Conseil européen ainsi que sous le Patronage de la Représentation en France de la Commission européenne. Ce prix est destiné à récompenser des actions particulièrement remarquables en faveur du développement du civisme européen ainsi que de la « Conscience européenne de Sécurité et Défense » définie comme le volet civique de la PSDC.

L’an dernier, 6 des 13 candidats sélectionnés et présentés au jury (composé de diplomates et militaires issus de divers pays de l’Union européenne) ont été récompensés pour les actions et invités au 11ème Congrès sur la Sécurité et la Défense européenne ( « BSC - Berlin Security Conference » ) à Berlin (Allemagne) le 27 novembre 2012 afin d’y recevoir leur trophée respectif en présence de diplomates et de militaires de Haut-rang.
 

Télécharger le règlement et le dossier de candidature

 

La date limite de dépôt des candidatures en version électronique et papier a été fixée au 31 octobre 2013.

Prix européen « Civisme, Sécurité et Défense » 2013

Sites sont à votre disposition :
· CiDAN

· Prix européen « Civisme, Sécurité et Défense » (bilingue franco-anglais)

 

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9 mars 2012 5 09 /03 /mars /2012 08:55
Ashton « à l’ouest ». Londres a-t-il voulu lâcher la Baroness ? Paris critique

Mar 9, 2012 Nicolas Gros-Verheyde (BRUXELLES2)

 

On pouvait espérer qu’après quelques mois – que dis-je presque deux ans et demi de rodage – la nouvelle Haute représentante, Catherine Ashton, trouverait enfin sa trace, son rythme. Sans espérer une audace importante, une ambition énorme, on pouvait espérer un peu plus de l’Europe dotée des institutions de Lisbonne que sans. Si, peu à peu, Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen, trace sa route, permettant au Conseil européen de trouver sa voie ; force est de reconnaître aujourd’hui que c’est une vraie déception. Ces dernières semaines, la Haute représentante était vraiment « à l’ouest » pour reprendre une expression populaire (= être à coté de la plaque). Et ses dernières (non) prestations, en dernier lieu au Sommet européen de début mars, ne permettront pas d’inverser cette remarque.

Un bilan enlisé

Défense et sécurité, absence et lenteur

 

Coté défense et sécurité, c’est la bérezina : un passage éclair à l’OTAN, début décembre juste avant le dîner ; le « brossage » de la conférence de sécurité de Münich ; « l’oubli » d’un conseil informel de défense sur l’agenda du semestre (ce sera parce que Chypre propose de l’organiser que la Haute représentante réagira)…. Quant aux éventuelles futures missions de la PSDC (en Libye, dans la Corne de l’Afrique, Sahel), c’est lent, très lent… Elles s’enlisent dans un « circuit bureaucratique » souvent incompréhensible au profane et même au spécialiste de ces questions. En Libye, une mission d’experts des Etats membres est partie assister le gouvernement libyen pour la gestion des frontières ; le statut de cette mission paraît toujours aussi flou. En matière industrielle, les Européens arrivent en ordre plutôt dispersés à Chicago, au sommet de l’OTAN. Et Washington voit défiler un à un les ministres de la Défense de chaque Etat membre qui tente, isolément, de négocier le meilleur rapport qualité-prix pour les livraisons US. Peu efficace ! On l’a déjà dit, mais cela ne s’arrange pas, la Haute représentante n’a pas d’appétance pour la défense. Un vieux réflexe de militante de la gauche travailliste, peut-être, alliée à une solide méconnaissance de ces sujets, et une croyance que de toute façon l’OTAN d’un coté, les Etats-Unis sont des gens beaucoup plus sérieux pour faire ces choses là…

 

Une Haute représentante aux déplacements décalés

 

Coté politique étrangère, on a vu un étrange périple en Amérique latine, durant plusieurs jours, où la seule question cruciale stratégique pouvait être … les Malouines et le besoin d’équilibrer une série de voyages au Moyen-Orient ou en Asie. Et, tout récemment, ce déplacement pendant 3 bons jours dans les pays nordiques. « Un merveilleux voyage » comme l’a expliqué lors de son étape en Suède l’intéressée. L’Afrique est délaissée, mis à part le Maghreb et l’Afrique du Sud. L’Afrique noire est laissée aux commissaires spécialisés au développement, A. Piebalgs, ou à l’aide humanitaire, K. Georgieva. Rappelez-vous le premier mot de la Haute représentante quand on lui a parlé du Sahel « What ? Sahel ? ». Du coté des « partenariats stratégiques », ce sont souvent les deux présidents, Herman Van Rompuy (Conseil européen) et José-Manuel Barroso (Commission européenne, qui sont le plus souvent à la manoeuvre, comme lors du sommet Russie en décembre. Et, de façon générale, la Haute représentante est souvent exclue des rencontres de haut niveau, le président du Conseil européen ayant des contacts avec les chefs d’Etat et de gouvernement, tandis que la Haute représentante reste cantonnée aux rencontres avec les ministres. Un sacré recul. Et une grave difficulté quand il s’agit de négocier certains accords très politiques.

 

La talonnade française

 

Coté français, on est relativement exaspéré par la lenteur des avancées. Et le ministre Alain Juppé a repris sa plus belle plume il y a quelques jours pour envoyer (à nouveau) une lettre à la Haute représentante pour lui demander des avancées plus fortes sur le Service européen d’action extérieure. Parmi ses remarques – ainsi que l’expliquent mes confrères de l’AFP – il y a la volonté d’avoir une action en matière de Droits de l’homme, plus dynamique, en soutenant notamment les oppositions de façon plus soutenue, notamment dans le monde arabe. Sous couvert d’améliorations demandées sur le service diplomatique, c’est une vigoureuse critique (même si le Ministre refute ce terme) de l’action même de la Haute représentante. En matière de défense, le ministre demande ainsi à ce que l’UE présente une proposition commune de renforcement de ses capacités dans le domaine des avions ravitailleurs en vue du sommet de l’Otan en mai à Chicago.

 

Epiphénomènes ou symptôme plus grave ?

 

Ces absences et errements pourraient n’être que des épiphénomènes. Ils ne sont en fait que la traduction de l’absence d’inorganisation, de puissance de travail, de visée stratégique de la Haute représentante qui n’est toujours pas présente à Bruxelles 7 jours sur 7 mais 5 jours (au mieux…). Elle ne réside toujours pas dans la capitale européenne (comme le veut le statut) puisqu’elle a choisi de laisser sa famille à Londres. Ce qui est normalement contraire au statut de la fonction publique européenne qui oblige à résider dans un rayon de quelques dizaines de km de son point d’affectation. Imaginez un ambassadeur qui rentrerait au pays tous les week-ends. Ces manques ne sont pas seulement la vision de quelques observateurs ; ils sont apparus clairement à nombre de chancelleries européennes voire de pays tiers (ce qui est plus grave encore). En général, quand vous interrogez un diplomate ou un ministre, le commentaire de soutien poli laisse vite la place à un silence gêné, voire à quelques mots bien sentis ; le temps du passage de la première à la troisième étape, étant très court, de l’ordre de quelques nanosecondes. En résumé, c’est Lady Nobody (Lady Mediocrité dans la langue de Molière) comme me l’a soufflé un de mes contacts.

Le couperet britannique pour Lady Nobody

Même à Londres, le sentiment de n’être pas automatiquement bien représenté est maintenant prédominant. Et l’hypothèse de trouver un meilleur représentant à Bruxelles a sérieusement été envisagée, selon nos informations, même si elle est aujourd’hui remisée. Ce n’est pas vraiment que le « Number 10″ tienne à ce que une haute ambition pour la diplomatie européenne. C’est surtout que l’affaiblissement de C. Ashton signifie aussi l’affaiblissement de la position de la Couronne dans la Commission. Une idée qui est apparue clairement chez les dirigeants britanniques au moment de la déroute du sommet de décembre qui a laissé sur le côté le Royaume-Uni. Ce qui a frappé alors les esprits ce n’est pas tant le refus de signer le traité, qui pouvait très bien se justifier aux yeux de la politique traditionnelle britannique, que l’isolement quasi-total et brutal de la Grande-Bretagne. Un jamais vu depuis de nombreuses années. La presse britannique s’en est alors donnée à coeur joie. La coalition libdem-tory a été chahutée, mais elle a tenue (contre toutes les prédictions d’ailleurs).

 

Un changement pour un autre poste

 

Le renouvellement de Herman Van Rompuy offrait alors une fenêtre de « tir ». Car si changement les Britanniques souhaitaient, ce n’était pas « poste pour poste ». Ils entendaient bien lâcher la diplomatie en chef de l’UE pour un autre poste, autrement plus important à leurs yeux, avec une résonance économique (marché intérieur, concurrence…). Ce qui nécessitait sinon un remaniement, au moins, un swift entre plusieurs postes. Mais Michel Barnier, malgré tout l’intérêt qu’il trouvait à la politique étrangère et à la défense – il ne s’en cache pas lors de discussions informelles ou officielles – a aussi un mandat à accomplir au poste du Marché intérieur et des Services financiers. Un poste conquis de haute lutte qu’à Paris, on ne veut en aucun cas échanger contre un autre.

 

Manque d’opportunité

 

Comme l’a confié un haut responsable gouvernemental français, récemment : « Nous avons casé les Britanniques à la diplomatie, dès lors nous avions le champ libre pour le poste que nous souhaitons (marché intérieur et services financiers) ». Et il n’est « pas question aujourd’hui de revenir sur cela », bref, de lâcher la proie pour l’ombre. Ce, même si le travail, comme la personne, de la diplomate en chef européenne est jugé bien médiocre par les officiels français, Rive gauche comme Rive droite d’ailleurs. Le Chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy, lors de sa dernière conférence de presse ne l’a d’ailleurs cité à aucun moment alors qu’il louait le travail de H. Van Rompuy et le citait ainsi que Barroso à plusieurs reprises (cinq fois pour le premier, trois fois pour le second… j’ai compté). Un oubli qui ne doit rien au hasard… Quant aux autres postes qui auraient pu changer – à la faveur d’un changement de gouvernement – A. Tajani (commissaire chargé de l’Industrie), trop proche de Berlusconi, était plus ou moins grillé dans un gouvernement Monti. Et J. Almunia (commissaire chargé de la Concurrence) a bien expliqué qu’il n’entendait pas bouger de son fauteuil.

 

Un poste sous surveillance

 

Faute de mieux, les Britanniques ont donc ravalé leur ambition et laissé Lady Ashton vaquer à ses occupations à Bruxelles. Du moins pour le moment. Elle reste sous surveillance et sous pression (avec l’arrivée comme représentant permanent à Bruxelles d’un très proche de David Cameron). Et si une opportunité se présente, si un remaniement se fait sentir au sein de la Commission pour une raison ou une autre, ce dossier pourrait bien revenir d’actualité. Ces atermoiements ne sont d’ailleurs pas passés inaperçus. L’article du Blog « Charlemagne » The Economist, publié début février, a donné le la de l’intensité du lâchage. Intitulé The Berlusconi option for Lady Ashton?, il charge « sabre au clair », avec une violence inattendue pour le quotidien économiste, mais également avec une justesse troublante.

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