Et un dossier quasi-bouclé pour le vice-président d'Airbus Helicopters pour l'Asie du Nord, Norbert Ducrot. Le sud-coréen KAI (Korean Aerospace Industries) et le constructeur de Marignane ont signé mercredi à l'occasion de la visite de François Hollande à Séoul, "un protocole d'accord pour commercialiser" sur le marché mondial les futurs hélicoptères civils (Light Civil Helicopter) et militaires (Light Armed Helicopter), des appareils co-développés à partir du Dauphin (H155) et co-produits. Ce MoU (Memorandum of Understanding) inclut aussi les services après-ventes et le soutien complet des appareils. Ce qui va permettre à Airbus Helicopters de rester implanter au moins 30 ans en Corée du Sud.
"La Corée est l'un des plus importants clients internationaux d'Airbus Helicopters. Avec ce protocole d'accord, nous allons construire une relation forte et mutuellement bénéfique avec KAI pour commercialiser conjointement la LCH / LAH dans le monde entier", a expliqué Norbert Ducrot, cité dans le communiqué. "En plus de cela, nous allons coopérer pour fournir un soutien et des services pour plus de 500 hélicoptères fabriqués localement, ce qui apportera des avantages énormes aux deux partenaires, KAI et Airbus Helicopters pour les 20 à 30 prochaines années".
KAI et Airbus Helicopters devraient créer une société commune pour commercialiser les deux appareils. Des groupes de travail ont été formés pour définir les participations des deux partenaires, notamment. Avec le Surion, un hélicoptère de transport également développé en commun à partir de 2005 avec KAI, le constructeur de Marignane va générer un volume très important de chiffre d'affaires pour le support et les services après-vente d'environ 500 appareils fabriqués en Corée du Sud.
Un potentiel à l'export
Airbus Helicopters estime le potentiel de vente mondiale du LCH et LAH a au moins de 600 appareils sur les 20 ans à venir. Ce qui pourrait représenter pour le constructeur un chiffre d'affaires de plusieurs milliards d'euros, y compris dans le support et les services après-ventes. Des hélicoptères qui pourraient être proposés à l'export à des prix compris entre 15 et 20 millions de dollars par LCH et entre 20 et 25 millions par LAH, un appareil de 5 tonnes qui n'est pas aujourd'hui dans la gamme d'Airbus Helicopters... et qui ne concurrence pas le Tigre.
Un bémol cependant, le Surion, qui est un vrai succès industriel et opérationnel, n'a pas encore été vendu à l'export. "Le Surion a un vrai potentiel à l'export", avait-on expliqué en octobre à Séoul à La Tribune. Soit plusieurs centaines d'appareils... sans plus de précision. Pour autant, KAI n'avait pas présenté le Surion sur le salon aéronautique de Séoul (ADEX) en vue de le promouvoir auprès de clients internationaux. Pour cet appareil, la Corée du Sud prévoit d'exporter 200 à 400 unités sur trente ans et anticipe la création de 20.000 emplois locaux.
Une success-story en Corée
Depuis dix ans, Airbus Helicopters a réussi une remarquable percée en Corée du Sud en gagnant avec KAI deux des trois compétitions majeures lancées par le ministère de la Défense sud-coréen (Surion et LAH). A terme, les deux industriels vont fournir à Séoul environ 80% de sa flotte militaire. Ce qui est une performance remarquable dans un pays où les Américains sont fortement implantés.
La division hélicoptères d'Airbus Group détient en valeur 50% du programme LCH et 20% du LAH. Sur un programme de 10 milliards de dollars, Airbus Helicopters devrait réaliser un chiffre d'affaires de l'ordre de 2 milliards pour environ 300 appareils, hors exportation. Le constructeur devrait gonfler son chiffre d'affaires de 3,5 milliards sur les 9 milliards de dollars estimés au total pour le support.