26/06/2013 par Gaëtan Barralon – 45eNord.ca
Le Conseil de sécurité des Nations Unies a annoncé, ce mardi, que le transfert d’autorité entre la MISMA et la MINUSMA sera officiel dès lundi prochain. L’occasion de déployer «la troisième plus grande opération de maintien de la paix de l’ONU en terme de taille» avec quelque 12 600 Casques bleus.
11 200 soldats, 1 440 policiers, des hélicoptères de combat et de transport. La Mission intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) est en passe d’être mise en place sur le sol malien.
Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a ainsi donné le feu vert des Nations Unies, ce mardi, au déploiement des Casques bleus dès le 1er juillet prochain.
Face à «la fragilité de la situation en terme de sécurité», ce dernier n’a pas caché son appréhension face au «défi» que représente cette intervention. «Les Nations Unies devront se montrer robustes pour mettre en œuvre leur mandat de maintien de la paix dans cet environnement», a-t-il ainsi souligné.
La MINUSMA a pour mandat d’utiliser tous les moyens nécessaires, «y compris en prenant des mesures pour prévenir et empêcher le retour des éléments armés dans les principaux centres de population», a rappelé M. Ladsous. Pour autant, ce dernier a tenu à souligner que cela ne décrivait pas «une imposition de la paix ou un rôle de contre-terrorisme».
La MISMA passera sous tutelle de la MINUSMA
Pour ce faire, l’opération onusienne absorbera «la majorité des forces de la MISMA [Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine, ndlr]», actuellement composée de 6 148 hommes. La MINUSMA pourrait ainsi atteindre sa pleine capacité opérationnelle au 31 décembre 2013, selon M.Ladsous.
Mais en cas de menaces graves, elle pourra compter sur le soutien des forces françaises maintenues sur le territoire malien. S’ils sont encore 3 000 actuellement sur place, une force permanente d’un millier de soldats tricolores devrait être constituée à partir de la fin 2013.
«Un arrangement technique est en cours de finalisation» entre Paris et l’ONU sur les modalités de l’appui français, a ainsi déclaré l’ambassadeur français aux Nations Unies, Gérard Araud.
«Nous interviendrons si la force [de l'ONU] ne peut pas faire face à un danger particulier […] mais ce sera à nous de décider avec quelles capacités et avec quel nombre» de soldats, a-t-il néanmoins ajouté. Les forces françaises «sont là pour éviter des coups durs», a rappelé, ce mercredi, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, lors d’un entretien pour BFM TV et RMC.
Faire face à la guérilla des groupes extrémistes
Car l’objectif principal des forces déployées sur le sol malien reste avant tout d’éviter tout «vide sécuritaire», comme l’a rappelé Hervé Ladsous, ce mardi. Dans ce contexte, «les efforts que nous allons déployer nous rappellent que le maintien de la paix est un partenariat global», a-t-il martelé. Il a ainsi évoqué un «terrain extrêmement rude», qui se trouve dans une zone géographique «immense».
Pour autant, le temps presse et l’action de la MINUSMA devra porter rapidement ses fruits. Car au cours du processus de reconstruction du Mali, les prochaines élections présidentielles doivent se tenir dès le 28 juillet prochain.
Si le délai apparait extrêmement serré pour assurer la bonne tenue du scrutin, notamment sur le plan logistique, Laurent Fabius a de nouveau confirmé cette date, ce mercredi. Le président français François Hollande en a fait une priorité absolue pour pérenniser le succès militaire des troupes déployées depuis janvier dernier.
Mais le chemin est encore long pour stabiliser le pays. «Les Maliens eux-mêmes, la communauté internationale et, plus particulièrement, les pays de la région du Sahel» doivent rejoindre cette campagne pour la paix, la justice et la réconciliation, a souligné Hervé Ladsous.
Une prise de conscience générale et une solidarité indéfectible, deux conditions indispensables pour assurer l’avenir d’un pays meurtri par l’insécurité permanente de ces derniers mois.