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24 juin 2011 5 24 /06 /juin /2011 07:15

http://www.meretmarine.com/objets/500/10937.jpg

 

23 juin 2011 Par Rédacteur en chef. PORTAIL DES SOUS-MARINS

 

L’armée de terre pourrait rencontrer un problème avec ses hélicoptères en Libye si l’opération se poursuit trop longtemps : en effet, elle manque de pilotes formés à l’appontage sur les bâtiments de la marine nationale.

 

Seuls certains pilotes de l’ALAT (aviation légère de l’armée de terre) sont formés et entraînés à apponter et décoller depuis les bâtiments de la marine nationale. Actuellement, aucun bâtiment n’est disponible pour former de nouveaux pilotes.

 

Le Mistral navigue jusqu’à la mi-juillet au sein du groupe “Jeanne d’Arc” pour former les officiers-élèves de l’Ecole Navale, tout en participant aux opérations de lutte contre la piraterie en océan Indien.

 

Le Tonnerre et le porte-avions Charles de Gaulle sont déployés au large des côtes de Libye.

 

Référence : Aviation Week (Etats-Unis)

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24 juin 2011 5 24 /06 /juin /2011 06:10

http://www.defense.gouv.fr/var/dicod/storage/images/base-de-medias/espace-collaboratif/le-bourget/dicod/l-avion-multifonctions-peut-proceder-a-une-evacuation-sanitaire-remplir-une-mission-de-ravitaillement-en-vol-ou-d-aerolargage./1272616-1-fre-FR/l-avion-multifonctions-peut-proceder-a-une-evacuation-sanitaire-remplir-une-mission-de-ravitaillement-en-vol-ou-d-aerolargage..jpg

 

23/06/2011 Eleonore Krempff MINISTERE DE LA DEFENSE

 

Futur avion de transport militaire polyvalent, l'A400M est exposé sur le tarmack du Salon du Bourget. Visite avec Didier Vernet, un des représentant Airbus.

 

« La soute fait 4m de large sur 4m de haut, on peut y transporter des hélicoptères Caracal et NH90 ou des véhicules blindés VBCI : du matériel qui n’était pas aérotransportable jusqu’à maintenant, sauf avec les gros avions de transport Antonov 124 russes ou les C17 américains. »  Didier Vernet, directeur marketing chez Airbus est au pied de l’ A400M exposé sur le tarmack du Salon du Bourget et met en avant les points forts de cet avion de transport militaire multifonctions. « Contrairement aux gros transporteurs russes ou américains, l’A400M est capable de décoller ou d’atterrir sur toutes sortes de terrains, même sur des pistes courtes ou sommaires.»

 

Prévus pour remplacer le C160 Transall encore utilisé aujourd’hui, l’A400M répond aux nouveaux besoins des forces en opérations.

 

 « C’est un avion de transport tactique et stratégique », poursuit le représentant Airbus, « il est capable de voler au même niveau que les avions de ligne, au dessus de 10 000m à MAC072, une vitesse très élevée. Par comparaison, le Transall vole à MAC055 et à plus basse altitude. L’A400M est donc plus performant, et peut faire plusieurs rotations, ou arriver plus vite à destination.»

 

Développé en coopération avec 7 pays européens (Allemagne, France, Espagne, Grand-Bretagne, Turquie, Belgique et Luxembourg), l’avion, répondant aux besoins opérationnels de chacun, est très polyvalent. « En rajoutant deux pods sous les ailes par exemple, il peut ravitailler des avions de combat à haute altitude et à grande vitesse ou des hélicoptères à basse altitude et basse vitesse. C’est un gros avantage pour le Commandant des opérations sur un théâtre parce qu’avec le même avion il peut faire un jour une évacuation sanitaire, le lendemain une mission de ravitaillement en vol, ou d’aérolargage. »

 

L’A400M devrait entrer en service dans l’armée de l’air en 2013.

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24 juin 2011 5 24 /06 /juin /2011 06:05

http://www.defense.gouv.fr/var/dicod/storage/images/base-de-medias/images/tir_du_systeme_paams2/652501-1-fre-FR/tir_du_systeme_paams.jpg

 

23/06/2011 Domitille Bertrand  - DGA

 

Qu'ils soient déployés sur les frégates de la marine au large de la Lybie comme c'est le cas actuellement ou au sommet du G8 à Deauville il y a quelques semaines, les missiles Aster sont en position et prêts à servir. Résultats d'une coopération franco-italienne, à la pointe des systèmes de défense, ils viennent contrecarrer des attaques de missiles, d'avions... toujours plus élaborés. Ils seront présentés sur l'espace Défense du salon du Bourget 2011.

 

Qu'ils soient déployés sur les frégates de la marine au large de la Lybie comme c'est le cas actuellement ou au sommet du G8 à Deauville il y a quelques semaines, les missiles Aster sont en position et prêts à servir. Résultats d'une coopération franco-italienne, à la pointe des systèmes de défense, ils viennent contrecarrer des attaques de missiles, d'avions... toujours plus élaborés. Ils seront présentés sur l'espace Défense du salon du Bourget 2011.

« Les missiles Aster sont des missiles de protection et de défense, ce ne sont pas des armes d'attaque. Leur charge est calculée pour détruire uniquement l'engin qui attaque : avion, missile... explique Christophe Cabaj, manager du programme FSAF (famille air-sol futur) à la direction générale de l'armement (DGA). Ils répondent à tout type de menace moderne : avion de combat, missiles antinavires, missiles de croisière (chargés de détruire les bases terrestres, comme les Scalp ou les Tomahawk) ou encore missiles balistiques tactiques (capables de couvrir des distances particulièrement élevées, comme les Scud) ».

 

Aster 15, Aster 30 : à chacun son système


Il existe deux systèmes utilisant les missiles Aster. Tous deux font partie de la famille de missiles sol-air futurs (FSAF) et ont été développés depuis la fin des années 1990 dans le cadre d'une collaboration franco-italienne pilotée par l'Organisation conjointe de coopération en matière d'armement (OCCAR).

 

Le système surface-air anti-missile (SAAM), doté des missiles Aster 15, équipe la marine nationale. Conçus pour l'autodéfense, leur portée est courte : de 10 à 15 km de distance. « Ils servent par exemple en cas d'attaque d'un bâtiment seul en haute mer. Doté du système SAAM, celui-ci pourra tirer un Aster 15 sur la cible qui l'attaque : missiles antinavires, aéronefs ennemis..., développe Christophe Cabaj. C'est pourquoi le Charles-De-Gaulle en est équipé : même seul, il peut assurer sa propre défense en cas d'attaque ».

 

Il existe également un second missile, l'Aster 30, fourni aux forces navales et aériennes. Avec une portée plus importante ce missile assure la défense moyenne portée (jusqu'à 100 km environ).

 

Pour la marine nationale, le système PAAMS est installé depuis 2006 et 2007 sur les frégates Horizon Forbin et Chevalier Paul . Les systèmes sont en phase de montée en puissance mais assure déjà des missions opérationnelles depuis 2009 avec le Porte Avion. Ces systèmes peuvent embarquer jusqu'à 48 missiles et ainsi faire face à tous type d'attaque. Ainsi équipées, les frégates horizon peuvent assurer la défense de tout le groupe aéronaval.

le système sol-air moyenne-portée/terrestre (SAMP/T) est destiné à l'armée de l'air afin d'assurer la défense sol air aussi bien sur le métropole que projeté sur des théâtres extérieurs. Les bases aériennes de Luxeuil (70), Mont-de-Marsan (40), Saint-Dizier (52), Avord (18) et Istres (13) en seront toutes dotées d'ici à 2013. « Le SAMP/T, de par sa portée et sa mobilité. a été déployé pendant le G8 à Deauville en mai dernier, formant une "bulle de protection » de protection de toute la zone concernée. » Le système SAMPT, baptisé MAMBA par l'Armée de l'Air, est capable de déféndre les troupes projetées face à des attaques de missile balistique, c'est le seul système Européen à disposer de telles capacités. Le premier tir de face à ce type de menace, a été réalisé avec succès en octobre 2010 dans le cadre de la qualification du système.

 

Une protection d'avant-garde face aux nouvelles menaces


Les Aster disposent d'un radar multifonctions, qui permet à la fois la surveillance de la zone dans laquelle ils évoluent et le guidage des tirs. Les deux systèmes, SAAM et SAMP/T, peuvent se décliner en tir automatique ou semi-automatique. Ils sont en outre équipés d'un « autodirecteur », sorte de mini-radar embarqué qui leur permet de trouver leur cible automatiquement. Spécificité des Aster : une fois le missile tiré, son système radar continue ainsi à lui indiquer la position de la cible, prévenant ainsi les manœuvres de cette dernière. Le missile dispose également d'un système de pilotage unique qui lui permet de se recaler via une impulsion latérale très courte sur sa cible juste avant de la détruire Leur système vertical de lanceurs est un autre atout majeur : « Positionnés à la verticale sur zone, les Aster peuvent ensuite être inclinés dans la direction de la cible. Cela permet, par exemple sur une frégate, de pouvoir tirer plusieurs missiles simultanément dans des directions opposées, sans pour autant nécessiter une rampe de lancement à orienter. »

 

Le missile a été conçu pour pouvoir être interchangeable entre un système naval et un système terrestre et ainsi optimiser leur emploi entre les 2 armées.

 

Grâce à ces particularités, les systèmes Aster SAAM, PAAMS et SAMP/T répondent aux besoins des trois armées, terre, air et mer.

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24 juin 2011 5 24 /06 /juin /2011 05:50

http://www.cassidian.com/dms/Press-DB/EADS/Financial_Communication/2011/June/EC-press-releases-on-23-6-2011/EC135_DIGIT-03964_490_318.jpg

 

23 June 2011 Le Bourget/Paris,  Eurocopter

 

Eurocopter is to deliver three additional EC135 helicopters to the French Gendarmerie, and will continue its support services for this police force’s current 12 EC135s through an extension of the company’s existing contract.

 

This new acquisition agreement – organized through the French DGA armament procurement agency – will provide an incremental expansion of the Gendarmerie’s multi-role, twin-engine EC135 fleet, which is used for police and medical evacuation missions.

 

As Daniel Leimbacher, Chief of French “Groupement Central des Forces Aériennes de la Gendarmerie” said, « the capability to transmit images of the ground observed from the EC 135 is of paramount interest, as recently shown during the G8 summit, during which 4 EC 135 have logged more than 100 flying hours to protect the area”

 

“Eurocopter is dedicated to ensuring the French Gendarmerie – and other police forces around the world – obtain the highest reliability, optimum operational performance and best service with our helicopters,” said Dominique Maudet, Eurocopter Executive Vice President Global Business & Services.

 

The EC135s ordered to date for the Gendarmerie are to strengthen its rotary-wing inventory, and eventually will replace the police force’s single-engine Ecureuil helicopters, which have been operated since 1980.

 

Eurocopter’s EC135 is a lightweight, twin-engine multi-mission helicopter that has become the rotary-wing aircraft of choice for emergency medical service and police missions. Designed with a high-set Fenestron tail rotor, the EC145 meets the most demanding European regulation for air ambulance operations in terms of safety.

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24 juin 2011 5 24 /06 /juin /2011 05:30

http://www.defense.gouv.fr/var/dicod/storage/images/base-de-medias/images/air/site-2010-20xx/img-menu-principal/technologies/aeronefs/avions-ecole/rafale/683832-1-fre-FR/rafale.jpg

 

23/06/2011 AEROCONTACT Reuters

 

La France espère exporter le Rafale d'ici quelques semaines ou quelques mois, a déclaré jeudi le Premier ministre François Fillon, tout en reconnaissant que le haut niveau de technologie de l'avion de combat de Dassault Aviation rendait la tâche ardue.

 

L'Inde a retenu fin avril le Rafale et le Typhoon du consortium européen Eurofighter pour un contrat de 126 avions de combat d'un montant total de 11 milliards de dollars (7,7 milliards d'euros).

 

Au Brésil, à qui la France espère vendre 36 Rafale, l'arrivée à la présidence du pays de Dilma Rousseff début 2011 a probablement repoussé la décision à l'an prochain, tandis que des négociations sont également en cours avec les Emirats arabes unis.

 

"Nous faisons tous nos efforts pour aider Dassault Aviation à commercialiser cet avion, c'est évidemment difficile car c'est un avion d'un très haut niveau de technologie", a dit François Fillon lors d'un point presse au salon aéronautique du Bourget après l'avoir visité.

 

L'investissement financier et technologique nécessaire pour la mise en oeuvre du système d'armes du Rafale "est réservé à quelques pays qui ont les moyens", a-t-il observé, citant égalemement la compétition "extrêmement rude" avec les Etats-Unis.

 

"Nous ne dissimulons aucune de ces difficultés, mais les discussions que nous avons engagées avec plusieurs pays sont toujours en cours et nous avons bon espoir de pouvoir réussir à exporter le Rafale dans un de ces pays dans les prochaines semaines ou les prochains mois", a dit François Fillon.

 

Le PDG de Dassault Aviation s'est refusé à tout commentaire sur l'avancée des négociations.

 

"Je ne donne jamais de nouvelles tant qu'elles ne sont pas fermes et sûres", a dit à Reuters Charles Edelstenne. "Le jour où il y aura des nouvelles on le fera savoir, pour le moment on est dans la soute et on rame".

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24 juin 2011 5 24 /06 /juin /2011 05:05

http://defensenews.com/blogs/farnborough/files/2010/07/TopOwl_Thales-300x199.jpg

 

PARIS, June 23 (UPI)

 

Thales has publicly shown for the first time its TopOwl Helmet Mounted Sight Display for helicopter pilots at this week's Paris Air Show.

 

The TopOwl features augmented reality, a new capability further enhancing helicopter pilots situational awareness in difficult visibility conditions.

 

Thales, which has headquarters in France, said the TopOwl's augmented reality information is projected right in front of the pilot's eyes and includes synthetic views of the environment made possible through the use of TopOwl's unique fully overlapped 40-degree field of view.

 

This synthetic view is generated in real time and superimposed on the actual terrain vision, drawing on information from integrated databases, Global Positioning System data and TopOwl's accurate Pilot's Line of Sight measurement.

 

Projected directly on to the pilot's helmet visor, the 3D Synthetic Vision System imaging will give the crew a virtual representation of the world around the helicopter even in adverse weather when pilots are no longer able to discern the ground from the air due to dust, sandstorms or snow.

 

"Our role is to work constantly toward improving crew safety and mission success," said Yves Joannic, Thales vice president of Helicopter Avionics." We leverage Thales expertise in head-up displays for both passenger and fighter aircraft together with our experience in helmet-mounted sight displays for helicopters to provide the market with crew-focused innovations."

 

The TopOwl Helmet Mounted Sight and Display System has been deployed with French and U.S. forces in Afghanistan.

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23 juin 2011 4 23 /06 /juin /2011 21:55

http://www.meretmarine.com/objets/500/18964.jpg

 

23/06/2011 DGA

 

La Direction générale de l’armement (DGA) vient de livrer le premier hélicoptère Panther « standard 2 » à la Marine nationale le 31 mai 2011. L’ensemble de la flotte Panther, soit 16 hélicoptères, sera aux normes de ce nouveau standard à l’horizon 2016.

 

Cette nouvelle version améliore l’interopérabilité OTAN de l’hélicoptère grâce à l’intégration de la liaison de données L11. L’avionique a également été totalement modernisée et mise en conformité OACI (Organisation de l’aviation civile internationale) : intégration d’écrans de navigation et d’un écran de mission sur la planche de bord, sécurisation des communications radios, installation d’un GPS, d’un répondeur mode S. Ces hélicoptères seront aussi équipés d’une caméra capable de filmer de jour comme de nuit.

 

La DGA a notifié un contrat d’un montant de 54 M€ à Eurocopter en janvier 2007  et un autre de 7 M€ au Service industriel de l’aéronautique (SIAé) en mai 2007. Au titre de ce contrat, le SIAé est en charge du développement et de la fourniture des consoles tactiques qui viendront compléter ce nouveau standard.

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23 juin 2011 4 23 /06 /juin /2011 21:10

http://www.electroniques.biz/photos/large/414646.jpg

 

23/6/2011 Pascal Coutance, ElectroniqueS

 

Le connecticien français propose désormais sa protection RoHS zinc-nickel pour ses familles de connecteurs circulaires MIL-DTL-38999 série III, MIL DTL 26482 série I et micro38999.

Après l'avoir fait récemment pour ses séries de connecteurs circulaires MIL-DTL-38999 série III et MIL DTL 26482 série I, Souriau convertit aujourd'hui au traitement de surface zinc-nickel sa gamme de connecteurs circulaires miniatures de la série micro38999 qui constitue une version allégée et plus compacte de la connectique MIL-DTL38999 Serie III dont elle est dérivée.

 

Ainsi, le connecticien français décline-t-il désormais quasiment toute sa gamme de connecteurs circulaires multipoints pour environnements sévères en versions compatibles avec la directive environnementale RoHS, tout en continuant à répondre aux exigences liées à l'utilisation de ces connecteurs dans ce type d'environnements difficiles.

 

La protection galvanique zinc-nickel, qui s´appuie sur un standard ASTM, est selon Souriau, la meilleure alternative au cadmium pour satisfaire les besoins des applications industrielles et militaires en termes de continuité électrique, de tenue au brouillard salin, de nombres de manœuvres supportées, de respect de l'environnement et de disponibilité en production de masse.

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23 juin 2011 4 23 /06 /juin /2011 21:00

http://www.google.com/hostednews/afp/media/ALeqM5iMckGHQeZru-7ryXgz3BRQazTvtA?docId=photo_1308832521939-1-0&size=l

Une drone conçu par Dassault Aviation et BAE Systems,

présenté le 21 juin 2011 au Salon du Bourget

(AFP, Pierre Verdy)

 

23.06.2011 De Hervé ASQUIN (AFP)

 

LE BOURGET — Sommés par l'Elysée de s'entendre sur un projet de drone de combat commun, Dassault et EADS sont loin d'avoir enterré la hache de guerre, rivalisant d'arguments, de maquettes et d'engins rutilants sur les stands du Salon du Bourget.

 

Tout se passe même comme si l'appel du président Nicolas Sarkozy à "cesser" les "guéguerres franco-françaises", lancé lundi à l'ouverture du salon, avait réveillé les ardeurs.

 

Deux projets sont en lice pour le futur drone de combat européen que les spécialistes baptisent Male pour "moyenne altitude, longue endurance" et qui sera vraisemblablement armé de missiles et de bombes. Un de trop, selon l'Elysée et le ministre de la Défense Gérard Longuet qui n'en veulent qu'un.

 

Dans les années 80, les appétits industriels avaient conduit à l'émergence de deux avions de combat européens, le Rafale du français Dassault Aviation et l'Eurofighter, et c'est précisément la répétition de cette rivalité fratricide que l'Etat français veut à tout prix éviter.

 

Sur le terrain des avions sans pilote, l'industrie européenne s'affronte par mythologie grecque interposée; Telemos, le devin qui avait offert une victoire à Ulysse, projet porté par Dassault Aviation et British Aerospace (BAe), s'oppose à Talarion, du nom des sandales ailées d'Hermès, un projet défendu par l'européen EADS associé depuis peu à Turkish Aerospace Industries.

 

Le premier a l'avantage d'être dans l'air du temps. Le 2 novembre, Nicolas Sarkozy et le Premier ministre britannique David Cameron ont signé le traité de Lancaster House. L'un des points forts de cet accord de défense est l'engagement des deux Etats à développer ensemble la prochaine génération de drones.

 

Chez Dassault Aviation, on se plaît à rappeler que ce traité n'a pas été attendu pour entamer, dès mars 2011, une collaboration "à 50/50" avec BAe sur Telemos. Et l'on se fait fort aussi de développer en cinq ans un engin opérationnel pour 500 millions d'euros à la charge de chacun des deux Etats partenaires.

 

A la veille du Bourget, le directeur international de l'avionneur français, Eric Trappier avait expliqué que les "locomotives du projet", Dassault et BAe, "ne rejetteront pas à priori" les équipements et prestations qu'EADS pourrait fournir... EADS, le groupe européen, leader mondial devant Boeing, se voyait ainsi offrir généreusement un second rôle, celui de fournisseur.

 

Chez EADS, naturellement, on ne l'entend pas de cette oreille. "Je fais campagne pour un drone qui réunisse quatre ou cinq pays européens", a déclaré à l'AFP le PDG du groupe Louis Gallois.

 

"Ce serait un problème si Français et Britanniques définissaient toutes les spécifications et disaient aux autres, c'est à prendre ou à laisser", fait-il valoir.

 

Louis Gallois, pour qui Dassault n'est qu'"un des acteurs du drone en Europe", estime qu'un programme européen ne serait "absolument pas utopique" et présenterait l'avantage de partager les coûts de développement.

 

Son groupe se prévaut d'être "le seul en Europe à avoir un retour opérationnel" sur ce créneau, en Afghanistan notamment, avec le déploiement de ses Harfang -conçus sur une base israélienne- ou de ses DRAC, mini-drones de reconnaissance.

 

Quelque 200 ingénieurs planchent d'ores et déjà dans ses bureaux d'études sur Talarion, un projet dont EADS évalue à 1,2 milliard le coût de développement. "On envisage un premier vol en 2014 et une première livraison de série en 2017", précise-t-on chez le constructeur.

 

L'enjeu est immense sur un marché monopolisé jusqu'à présent par les Américains et les Israéliens. Un cabinet, Strategy Analytics, a évalué à près de 64 milliards de dollars, le marché sur la décennie 2011-2021.

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23 juin 2011 4 23 /06 /juin /2011 07:45
http://www.meretmarine.com/objets/500/34365.jpg

 

23/06/2011 MER et MARINE

 

A l'occasion du salon aéronautique du Bourget, qui se déroule cette semaine, Français et Britanniques ont réaffirmé leur volonté de renforcer leur coopération dans le secteur des missiles. Cette démarche a été considérée mardi d'une « importance stratégique » par Peter Luff, ministre britannique des achats de défense et Laurent Collet-Billon, délégué général pour l'armement, tous deux présents sur le stand du missilier européen MBDA. « Conformément aux décisions du dernier sommet franco-britannique du 2 novembre 2010, la Direction Générale de l'Armement et le DE&S travaillent à la mise en place d'un secteur des missiles plus cohérent autour d'un maitre d'oeuvre industriel européen unique, devant conduire à des gains significatifs (jusqu'à 30%) pour les États », explique la DGA. Laurent Collet-Billon et Peter Luff ont échangé en amont de la présentation des premières analyses sur l'optimisation du tissu industriel franco-britannique prévue début juillet. Parallèlement les deux pays travaillent au rapprochement des méthodes de travail en vue « d'une gouvernance de plus en plus commune ».

Pour soutenir le renforcement de la coopération des deux côtés de la Manche, la DGA et le DE&S prévoient toujours de lancer une série de projets, comme le développement d'un nouveau missile antinavire léger (FASGW(H)/ANL), l'évaluation des améliorations à apporter aux missiles de croisière Scalp/Storm Shadow, ainsi qu'une feuille de route commune pour les technologies de défense aérienne à courte portée.
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23 juin 2011 4 23 /06 /juin /2011 07:40

A400M---2.jpg

 

18/06/11 By Craig Hoyle SOURCE:Flight International

 

Le Bourget will as usual provide an ideal platform for France's defence industry and armed forces to showcase the nation's frontline equipment and future military hardware.

 

With its armed forces currently engaged in combat operations in Afghanistan and also over Libya, France's air transport and in-flight refuelling fleets are currently experiencing sustained high demand, with this placing pressure on its current aged types.

 

The good news for the French air force is that one of its most important acquisitions - of the Airbus Military A400M - appears to be holding to its revised schedule, and its first example should be delivered by March 2013.

 

Making its Paris air show debut this year, the A400M will replace France's current Dassault-Breguet C160R Transalls. Fifty of the new type will be produced for the nation, with this representing almost 30% of the programme's 170-strong order book with seven European launch customers.

 

ACTIVE FLEET


France currently has an active fleet of 49 Transall transports, as listed in Flightglobal's MiliCAS database, but the A400M fleet will provide more than a like-for-like replacement in terms of capability. The legacy aircraft's useful payload of around 16t will be eclipsed by the new type's lift potential of up to 37t, while the latter will also provide a greatly increased range performance.

 

Transalls are currently involved in supporting France's operation "Harmattan" commitment to NATO's campaign to protect civilians in Libya, carrying vitally needed equipment such as air-launched weapons and spare engines to bases such as Solenzara, Corsica and Souda Bay, Crete. The air force's 14-strong fleet of Lockheed Martin C-130H tactical transports is also participating, while the service continues to provide similar support for French troops in Afghanistan.

 

 

Transall - French air force
© French air force
 The air force's Transalls will make way for the A400M

With the A400M programme having suffered a roughly three-year delay to its delivery schedule - France was originally to have received its first aircraft in November 2009 - the air force has moved to plug a capacity shortfall by ordering eight more Airbus Military CN-235 medium transports.

 

The first two of these are now on the final assembly line at the company's San Pablo facility near Seville, Spain; the same site where the A400M is being built.

 

To be delivered in the -300 configuration and joining an existing fleet of 20 CN-235s, the new aircraft will complement the A400M's capabilities, says Cmdt David Spieles, chief of operations on the air force's 1/62 squadron. Deliveries will commence in late 2011, with the aircraft to be incorporated by the existing two units which operate the CN-235 from Creil air base.

 

Another of the air force's pressing equipment requirements is to introduce a replacement for its 14 Boeing C/KC-135 tankers. While the service has not held a formal competition, it is known to favour the Airbus A330-200-based multi-role tanker transport. The first operational example was recently delivered to Australia, and other examples are being prepared for Saudi Arabia, the United Arab Emirates and the UK.

 

With the provision of in-flight refuelling critical to the success of the Libyan campaign especially - Dassault Rafales operating from Solenzara face a 2h transit on either side of their combat activity - the pressure is building for Paris to sign for a replacement fleet.

 

"They are actively looking to launch a [tanker] contract as soon as possible from a budget perspective," says Antonio Caramazana, Airbus Military's vice-president derivative programmes. "We are discussing the feasibility of a proposal." France has already established a planned entry into service date of January 2017 to field a new fleet of tankers, Caramazana says.

 

 

Tiger EC725 - Thomas Goisque 
© Thomas Goisque/Eurocopter
 Operations with the Tiger have included in Afghanistan and Libya

The French air force is already operating one civilian-registered A330 for VIP transport purposes. The Pratt & Whitney PW4168A-powered aircraft has been in use since 1998, says MiliCAS.

 

One of the future tanker's main requirements will be to support operations with the Rafale, which has so far secured orders for 180 aircraft from a planned total of 286 for the French air force (228) and navy (58). The "omnirole" type will increasingly become the backbone of France's combat aircraft fleet, and by 2030 will be the only manned fighter operated by the air force.

 

By this point the unmanned combat air vehicle concept is likely to have matured enough to see such systems supplement the use of manned fighters.

 

Dassault is currently leading Europe's Neuron UCAV demonstration programme, with the stealthy design's first flight due during 2012, but an operational capability could be the result of future collaboration with UK company BAE Systems, which has its own demonstration programme called Taranis.

 

In addition to their current use over Libya as part of NATO's Operation Unified Protector, air force Rafales will also from 1 August be deployed from Kandahar airfield in Afghanistan. French personnel have been involved with the latter campaign since July 2003, and around 4,000 of the nation's troops are assigned to the Alliance-led International Security Assistance Force.

 

AFGHANISTAN COMMITMENT


France's commitment in Afghanistan currently includes a detachment of fixed-wing assets including Dassault Mirage 2000D strike aircraft and reconnaissance-roled Mirage F1s, plus several helicopter types. These include the army's Eurocopter Tiger attack helicopter, plus AS532 transports, SA341/342 Gazelle armed liaison aircraft and EC725s for combat search-and-rescue applications.

 

Eurocopter has so far handed over 30 of the army's eventual 80 Tigers, and is continuing to make EC725 deliveries to the air force and navy, our HeliCAS database says.

 

Afghanistan has proved a tough operating environment, with attrition having been high for the French forces so far this year. The two-person crew of a Tiger escaped serious injury in early February, when their aircraft crashed during a night-time sortie being conducted in poor weather conditions. The army officially described the incident as a "hard landing" near the Afghan capital Kabul, with the wreckage subsequently recovered by a Boeing CH-47 Chinook transport helicopter.

 

The crew of an air force Mirage 2000D were also rescued during May after ejecting over Afghanistan. Then late on 10 June the army lost two of its helicopter pilots when a Gazelle crashed around 20km (10.8nm) away from Bagram air base.

 

Given its combat debut in Afghanistan in late 2009, the Tiger is now being put to the test in two theatres simultaneously for the first time. The type was earlier this month used in anger for the first time in Libya. Overnight on 3-4 June Tigers flew with a package of Gazelles from the deck of the French navy command ship the Tonnerre, and attacked targets including ground vehicles used by forces loyal to Col Muammar Gaddafi.

 

France's current Tigers are flown in a so-called HAP armed escort configuration, typically carrying a 30mm cannon and rocket pods. Subsequent deliveries will be made in a HAD standard, which will introduce the Lockheed Martin AGM-114 Hellfire air-to-surface missile.

 

Another of France's helicopter acquisitions continues to make slow progress, with the nation yet to put NH Industries' NH90 to operational use. HeliCAS lists its navy as having so far received four of its eventual 27 aircraft, while the army has yet to take delivery of any tactical transports from its 34-unit order.

 

Back in the fixed-wing sector, France also needs to see progress made with the Advanced European Jet Pilot Training, or Eurotraining scheme. After years of slow or no progress, it is increasingly uncertain whether this programme will ever be advanced beyond the study stage.

 

A possible collapse of the initiative would drive Paris to consider other options to replace its Alpha Jet trainers, potentially via some form of collaboration with defence treaty partner the UK.

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22 juin 2011 3 22 /06 /juin /2011 21:20

A400M

 

22/06/2011 MINISTERE DE LA DEFENSE

 

Le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Gérard Longuet, annonce au salon aéronautique du Bourget, la signature par la France, l’Allemagne, l’Espagne, le Royaume-Uni et la Belgique (qui signe également pour le compte du Luxembourg) d’un accord cadre (MoU, Memorandum of Understanding) relatif au soutien en service de la flotte d’avions de transport A400M. La Turquie devrait ratifier cet accord dans les prochaines semaines.

 

Cet accord accompagnera la mise en place :

 

- d’un « cœur commun » qui concerne l’ensemble des pays partenaires. Ce « cœur commun » de soutien vise à gérer ensemble la configuration et les évolutions faites sur les avions, et éventuellement les rechanges;

 

- d’un partenariat franco-britannique portant sur toutes les autres activités de soutien, notamment la maintenance, la réparation…

 

Cet accord se traduira par la signature de contrats par l’OCCAR, pour le compte des Nations. Le premier de ces contrats devrait porter sur le soutien en coopération franco-britannique, conformément aux dispositions du traité de novembre 2010.

 

Sept pays clients participent au programme de l'avion de transport européen A400M : Allemagne, France, Espagne, Royaume-Uni, Turquie, Belgique et Luxembourg. La France est le premier pays à recevoir des avions A400M dès 2013. Quatre exemplaires de l'A400M participent depuis décembre 2009 à la campagne d’essais en vol.

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22 juin 2011 3 22 /06 /juin /2011 21:10

http://www.defense.gouv.fr/var/dicod/storage/images/base-de-medias/espace-collaboratif/le-bourget/dga/le-projet-de-supervision-de-systemes-d-intelligence-en-essaim-susie/1272575-1-fre-FR/le-projet-de-supervision-de-systemes-d-intelligence-en-essaim-susie.jpg

 

22/06/2011 par Domitille Bertrand  - DGA

 

Un opérateur unique pour piloter à distance tout un essaim de drones. C'est l'objet du projet de supervision de systèmes d'intelligence en essaim (Susie) mené par la direction générale de l'armement (DGA), et qui est présenté au Salon du Bourget 2011.

 

On connaît le rôle et l'utilité des drones et autres engins autonomes sur les théâtres d'opération, et les enjeux qu'ils représentent pour l'avenir de la Défense. Mais si ces robots sont déjà au cœur des stratégies militaires, leur utilisation, très complexe, mobilise beaucoup de personnel. Aussi, la DGA a décidé de valider et soutenir le projet de recherche visant à explorer la façon dont un opérateur humain peut agir sur tout un groupe de systèmes autonomes, et le diriger à distance ; projet qui lui a été soumis par un groupement de laboratoires de Télécom Bretagne et de l'INRIA de Nancy et de deux PME (Deev-Interaction et PY-Automation).

 

« Notre cible première, ce sont les théâtres d'opérations. Nous voulons, à terme, proposer aux forces sur place des moyens toujours plus efficaces et plus modernes », rappelle Didier Bazalgette, responsable du domaine « homme et systèmes », de la mission pour la recherche et l'innovation scientifique de la DGA. Outre l'avantage évident d'une surveillance opérationnelle décuplée grâce à la multiplication de robots autonomes contrôlés par un opérateur unique, il faut souligner un nouvel atout de Susie. « Aujourd'hui, on peut imaginer que nos ennemis soient capables de calculer à peu près à quelle heure un drone doit repasser sur zone. Lorsque les concepts de Susie seront implantés dans un système, cela leur deviendra impossible, grâce à la multiplication du nombre de robots en vol en même temps, capables d'adapter leur parcours en temps réel. Nous gagnerons donc en imprévisibilité. »

 

Raisonner en essaim

 

Première difficulté pour y parvenir : coordonner le comportement des drones les uns par rapport aux autres. « Il faut donner aux robots une loi de comportement en essaim, c'est-à-dire les paramétrer de manière à ce qu'ils agissent en groupe et non plus individuellement, » explique Didier Bazalgette. « Pour cela, nous avons utilisé un algorithme particulier : chaque robot, en passant au dessus d'une zone, laisse une trace numérique dans l'ordinateur. Un peu comme la trace d'un avion dans le ciel qui persiste puis fini par disparaître. » Cette « trace numérique » agit comme un signal pour les autres robots, leur indiquant que l'un d'eux est déjà passé sur la zone donnée. Cela évite que deux drones effectuent la même trajectoire, ou qu'ils se percutent.

 

En fonction de l'algorithme choisi, la trace « s'évapore » au bout d'une durée déterminée. Si l'on veut une surveillance accrue, les traces des drones seront effacées plus rapidement, signalant ainsi aux autres que la voie est libre pour repasser.

 

Diriger l'essaim

 

« La compréhension du comportement par essaim n'est pas naturelle pour nous, qui avons plutôt tendance à raisonner individuellement. Par exemple, dans une foule, l'homme continue à penser et à agir pour lui même, il n'a pas de logique de masse », continue Didier Bazalgette. « C'est l'autre problématique de cette étude : dépasser nos réflexes habituels, afin de développer au mieux les moyens d'interaction entre l'essaim (composé de robots autonomes pendant leur déplacements) et l'utilisateur. » En effet, si un opérateur peut piloter à distance un robot, « il lui est impossible aujourd'hui d'en contrôler plusieurs dizaines en même temps ! » Pour contrôler à distance le comportement de l'ensemble des drones, le groupe de réflexion a donc choisi des tables tactiles multi utilisateurs. Ces dernières afficheront une carte spatio-temporelle évolutive, représentant les trajets des drones. Les engins pourront ainsi tous être suivis et commandés à distance depuis une seule et même interface, quel que soit leur nombre.

Saurez-vous diriger un essaim ?

 

Pour le savoir, rendez-vous au Salon du Bourget 2011 : la DGA y proposera des simulations de Susie. La table tactile, d'un mètre de diagonale, pourra accueillir jusqu'à quatre utilisateurs en même temps, et les opérateurs d'un jour devront faire face à deux scénarios au choix :

 

- un scenario de sécurité civile, qui leur demandera la surveillance d'une zone à forts risques d'incendies,

 

- un scenario plus axé sur la Défense, dans lequel l'essaim aura pour mission de détecter des convois de véhicules suspects sur un théâtre d'opération .

 

À vous de jouer !

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22 juin 2011 3 22 /06 /juin /2011 20:25

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22 juin 2011 par Bernard Broustet –sudouest.fr

 

La Région a mis à profit sa présence au salon du Bourget pour affirmer ses ambitions.

 

Dans le domaine de la maintenance, Alain Rousset a officiellement annoncé hier, au salon du Bourget, la tenue d'un salon de la maintenance du matériel de défense dont la première édition se déroulera du 18 au 20 octobre 2012. La conférence de presse se tenait en présence du général Pinaud, patron de la Structure intégrée de maintien en condition opérationnelle des matériels aéronautiques du ministère de la Défense (Simmad).

 

Cette participation n'était pas fortuite. Cet organisme, qui est le donneur d'ordres des opérations de maintenance de l'ensemble des aéronefs des forces armées, va en effet transférer à Mérignac 850 emplois sur le millier qu'elle compte actuellement. La première pierre du bâtiment destiné à abriter ce futur ensemble sera en principe posée le 19 juillet par le ministre de la Défense, Gérard Longuet.

 

La Gironde, qui accueille déjà le commandement du soutien des forces aériennes de l'armée de l'air (CSFA) et plusieurs établissements industriels du secteur, comme l'AIA de Bordeaux ou Sabena Technics, est donc en train de devenir le grand pôle français de ce domaine. Le salon d'octobre 2012 s'inscrit dans cette trajectoire.

 

Les drones (aéronefs sans pilote) sont loin, à ce jour, d'avoir la même importance économique. Mais l'Aquitaine veut jouer un rôle majeur dans ce domaine, du fait notamment de la présence à Pessac d'un établissement du groupe Thales qui consacre une partie de ses ressources à cette activité.

Alliances bienvenues

 

La Région avait déjà créé le « cluster » Aetos, qui regroupe une vingtaine d'entreprises et de laboratoires aquitains. Hier, un accord a été signé avec la Région Paca et son pôle de compétitivité Pégase pour que les deux territoires administratifs travaillent ensemble dans ce domaine. Alain Rousset a souligné que d'autres territoires seraient les bienvenus dans cette alliance baptisée Sysdrones.

 

De nombreux problèmes existent, comme l'insertion des drones dans le trafic aérien. Mais les débouchés, notamment civils, semblent nombreux. Le développement mené par Thales, le laboratoire Labri et l'Inria pour mettre au point des essaims de drones susceptibles de coordonner automatiquement leurs trajectoires pourraient, par exemple, s'avérer précieux dans la lutte contre les incendies de forêt.

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22 juin 2011 3 22 /06 /juin /2011 20:20

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22/06 LesEchos.fr

 

Le secteur de la défense se prépare à une croissance nulle. Certains dirigeants ont décidé de ne pas aller au Bourget

 

Le secteur de la défense fait grise mine et se prépare à une croissance nulle voire à une contraction, en net contraste avec l'amélioration constatée dans l'aviation civile au salon aéronautique du Bourget.

 

Les budgets militaires sont en baisse. Aux Etats-Unis, le Pentagone a ainsi souligné que le secteur de la défense ne serait pas à l'abri des coupes budgétaires.

 

"Une baisse des budgets se profile et je pense que de nombreux investisseurs se détournent des groupes de défense", a indiqué à Reuters Alex Hamilton, directeur de la société d'investissement EarlyBirdCapital.

Si les groupes d'armement comptent bien continuer à se battre sur leurs marchés traditionnels, ils prévoient également d'élergir leurs horizons à la recherche de nouvelles ouvertures internationales.

 

"Nous n'allons pas rester inactifs et nous contenter de protéger nos marchés traditionnels", a déclaré Jim Pitts, président de la division systèmes électroniques de Northrop Grumman , qui s'est séparé au début de l'année de ses activités dans les chantiers naval.

 

"Nous allons devoir aller vers les marchés adjacents, commencer à mettre la pression sur nos concurrents et nous créer une part de marché qui n'existe pas pour l'instant", a-t-il ajouté.

 

L'austérité est une nouveauté pour la plupart des groupes de défense, qui ont profité depuis le début de la décennie des fortes hausses budgétaires qui ont suivi les attentats du 11 Septembre aux Etats-Unis.

 

"Nous avons profité de huit années pendant lesquelles le marché a crû de 8% en moyenne. Passer de ça à une croissance nulle ne va pas sans inquiétude", a reconnu Clay Jones, directeur général de Rockwell Collins , qui produit des systèmes d'avionique pour avions civils et militaires.

 

Face à cette tendance, les groupes de défense se sont défaits de leurs activités non essentielles, ont réduit leurs effectifs et renoncé à certains déplacements.

 

Plusieurs dirigeants de groupes américains ont ainsi choisi de ne pas faire le voyage en France pour le salon du Bourget.

 

"Nous allons continuer à examiner les coûts au niveau des effectifs, afin de les faire coïncider avec nos prévisions commerciales", a prévenu Ralph Heath, président de la division aéronautique de Lockheed, lors d'un entretien à Reuters.

 

Selon Clay Jones de Rockwell Collins, la baisse d'activité dans le secteur de la défense sera toutefois plus aisée à négocier que le ralentissement dans l'aéronautique civile de 2008-2009. Une croissance nulle des budgets militaires sera presque anecdotique en comparaison de ce que le secteur de l'aéronautique civile avait subi alors.

 

"Je peux faire face à une croissance nulle. C'est quand ça baisse de 20% que c'est plus délicat à gérer", a-t-il souligné.

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22 juin 2011 3 22 /06 /juin /2011 20:00

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22 juin 2011 par Gwénaelle Barzic

 

PARIS, 22 juin (Reuters) - Dassault Systèmes table sur une hausse à deux chiffres de ses ventes dans l'aéronautique et la défense entre 2010 et 2014 grâce aux nombreuses innovations qu'offrent ces secteurs, a déclaré mercredi à Reuters son directeur général Bernard Charlès.

 

Présent au salon du Bourget, l'éditeur français de logiciels croit au potentiel de croissance "important" de ce marché qui représente au niveau mondial environ deux milliards de dollars (1,4 milliard d'euros). "C'est une industrie qui bouge, qui innove", a souligné Bernard Charlès lors d'une interview, citant notamment l'arrivée de nouveaux matériaux, la diminution des coûts opérationnels et le dynamisme des pays émergents.

 

Ces innovations, qui obligent les entreprises à revoir leurs processus de fabrication et à avoir recours à des logiciels de simulation et de modélisation, "donnent un champ d'investigation et d'innovation extraordinaire pour Dassault Systèmes, a-t-il ajouté.

 

Contribuant à hauteur d'environ 20% au chiffre d'affaires de Dassault Systèmes, l'aéronautique et la défense font partie des marchés historiques du groupe avec l'industrie et l'automobile.

 

Ces marchés sont toutefois sensibles à la conjoncture et ont subi de plein fouet les effets de la crise de 2008, conduisant l'éditeur à diversifier ses activités vers de nouveaux secteurs tels que l'énergie, la pharmacie ou la distribution qui représentent près d'un quart de ses revenus.

 

Le chiffre d'affaires de l'aéronautique et de la défense reste toutefois en croissance, a précisé Bernard Charlès, et Dassault Système compte pousser son avantage sur ses concurrents par le biais de l'enrichissement de son offre, a-t-il dit, sans exclure de procéder à des acquisitions.

 

"RÉVOLUTION"

 

Le groupe, qui a commencé par le design de la géométrie de pièces d'avions, a ensuite étendu son expertise aux outils de collaboration mettant en relation entreprises et sous-traitants.

 

Avec l'acquisition en mars, pour 25,3 millions d'euors, d'Intercim, sociétée spécialisée dans le traçage et la certification des tâches d'atelier, il est désormais présent dans le processus d'assemblage des pièces d'avions.

 

"En supposant même qu'on n'ait pas de nouveaux clients, on peut au minimum doubler le nombre d'utilisateurs chez nos clients existants", a estimé Bernard Charlès.

 

Rappelant que le groupe table sur un doublement de son chiffre d'affaires en 2014 par rapport à 2010, il a jugé peu probable une performance similaire dans l'aéronautique.

 

"Mais on aura fait une croissance à deux chiffres", a-t-il précisé.

 

Le patron de Dassault Systèmes, qui tiendra une conférence la semaine prochaine avec des développeurs, a par ailleurs annoncé que le groupe dévoilerait à cette occasion un nouvel outil collaboratif dédié à l'innovation et s'inspirant du fonctionnement des réseaux sociaux.

 

"Je pense que nous allons montrer dans les prochaines semaines que l'on peut faire une révolution assez profonde dans les processus d'innovation tous secteurs d'industrie confondus", a déclaré Bernard Charlès, en précisant que ce nouvel outil serait disponible dès le mois de juillet.

 

Comme Facebook a transformé les échanges entre les individus, Dassault Systèmes espère chambouler en profondeur les processus d'innovation, souvent cloisonnés et parfois "très rigides" dans les entreprises, en facilitant les échanges en temps réel entre tous les participants concernés.

 

Des projets pilotes sont déjà en cours dans le domaine de l'automobile et de la "mobilité intelligente" aux Etats-Unis, en Europe et en Asie.

 

Le groupe, qui est en concurrence avec les américains Autodesk (ADSK.O: Cotation) et Parametric Technology (PMTC.O: Cotation), a également lancé une expérimentation avec une université réputée de médecine sous la forme d'une plateforme sécurisée permettant aux étudiants et aux professeurs d'échanger leurs expériences, a expliqué Bernard Charlès.

 

Il n'a pas souhaité faire de commentaires sur l'activité du groupe au deuxième trimestre.

 

A 18h25, le titre cédait 0,9% à 57,73 euros. Depuis le début de l'année, il affiche une hausse de 3,0% après un bond de plus de 40% en 2010.

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22 juin 2011 3 22 /06 /juin /2011 16:40

http://www.lalsace.fr/fr/images/7F4FD526-6BED-4AA3-9CA7-CB18D7FFDACD/ALS_03/dans-l-atelier-de-manurhin-a-mulhouse-archives-denis-sollier.jpg

 

22/06/2011 par Adrien Dentz. - lalsace.fr

 

Le fabricant mulhousien de machines de cartoucherie compte s’assurer rapidement une nouvelle phase de croissance, avec l’appui financier d’un industriel indien ou européen.

 

« Nous sommes en pourparlers avancés avec deux industriels étrangers du secteur de la Défense. L’accord devrait être signé avant fin juillet », a annoncé Rémy Thannberger, président du groupe Manurhin à l’issue de l’assemblée générale des actionnaires, hier à Mulhouse. Les noms des deux partenaires pressentis, qui participent actuellement au salon de l’aéronautique du Bourget, n’ont pas été communiqués.

 

« Activité stratégique »

 

Le conseil d’administration devra choisir entre un industriel indien, un « petit Tata » dont le chiffre d’affaires s’élèverait à cinq milliards d’euros et qui semble avoir la préférence de Rémy Thannberger, et un industriel de l’armement d’un pays de l’Union européenne. « Nous sommes d’ores et déjà d’accord sur le montant de la recapitalisation et le pourcentage du capital cédé en échange », a précisé Olivier Sauty de Chalon, le directeur général. L’opération porterait sur une augmentation de capital d’au moins 5 millions d’euros, à l’issue de laquelle le nouveau partenaire détiendrait une participation minoritaire au sein de MNR Group SA, la holding du Groupe Manurhin cotée à la Bourse de Paris.

 

Depuis septembre 2010, cette société emblématique de l’industrie mulhousienne est contrôlée par Rémy Thannberger, actionnaire de référence avec 34 % du capital, qui s’est associé à des investisseurs irlandais, belges et locaux. Mulhousien d’origine, le patron de Manurhin n’a pas réussi à convaincre le Fonds de consolidation et de développement des entreprises (FCDE) à voler au secours d’une « activité stratégique » de l’industrie française. Il a dénoncé l’attitude du Fonds souverain français, qui « n’est même pas venu visiter le site mulhousien », contrairement aux deux industriels étrangers intéressés par le savoir-faire de Manurhin et un carnet de commandes de plus de 100 millions d’euros.

 

Retour à la croissance

 

L’absence de fonds propres suffisants pour honorer les commandes explique en grande partie la forte chute d’activité (-33 %) enregistrée en 2010, dont l’exercice s’est soldé par une perte de 1,7 M€ pour un chiffre d’affaires de 18,2 M€. Un exercice « particulièrement difficile », marqué par une « crise de gouvernance, de financement et de confiance qui ont bienfailli avoir raison de l’entreprise », selon son nouveau président L’ouverture du capital à un industriel étranger devrait permettre à Manurhin de disposer des moyens lui assurant « quatre ans de croissance, d’activité rentable et de plein-emploi à Mulhouse ».

 

Héritier du fleuron mulhousien créé en 1920 et devenu célèbre par sa production de revolvers, Manurhin n’emploie plus que 130 personnes et s’est recentré sur la conception et la fabrication de machines à produire des munitions militaires de petits et moyens calibres, domaine dans lequel la PME revendique la position de n°1 mondial.

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22 juin 2011 3 22 /06 /juin /2011 12:00

http://www.sldinfo.com/fr/wp-content/uploads/2011/06/palomeros-pic11.jpg

 

Rafale en partance pour pour Harmattan

Crédit photo : JM Tanguy, Solenzara, 28 mars 2011

*** 21/06/2011-  Cet entretien est la continuité de l’article publié sous le même titre dans le dernier numéro de Soutien Logistique Défense paru ce mois-ci, en en développant certains aspects.

 

 

« S’inscrire dans la durée » est la première mission de tout combattant dans sa poursuite de la victoire militaire. C’est ce qu’a rappelé le Général Paloméros, Chef d’Etat-major de l’armée de l’air depuis juillet 2009, à propos des opérations françaises en Libye : une mission qui concerne tous les champs de bataille et passe par une bonne disponibilité des forces – hommes et équipements - .

Le Général Palomeros explique dans l’entretien ci-dessous pourquoi à ses yeux le maintien en condition opérationnelle se situe au cœur de la capacité de l’armée de l’air à assurer son contrat opérationnel et affecte directement le bon moral des hommes. Il décrit ainsi les impératifs et les conditions de réussite d’un maintien en condition opérationnelle efficace de l’armée de l’air à l’heure actuelle face aux multiples défis auxquels cette dernière est confrontée, tels que la modernisation de ses équipements. Quelques heures avant cet entretien, le Général Paloméros avait de fait volé sur l’A400M, futur avion de transport de l’armée de l’air française, dont la maintenance offre d’ores et déjà un terrain de réflexion quant au partenariat MCO aéronautique d’un nouveau type entre acteurs publics et privés que le CEMAA appelle de ses vœux.

 

SLD : Dans le contexte de transformation sans précédent de l’armée de l’air, quelle est  votre vision quant à l’avenir du soutien dans la Troisième Dimension face à la longue liste de contraintes auxquelles vous devez faire face (réduction d’effectifs, restructurations, transition entre équipements anciens et matériels de nouvelle génération, etc) ? Comment envisagez-vous en particulier de minimiser les risques de lacunes capacitaires ?

 

Général Paloméros : Avant d’aborder le problème de façon globale, je souhaiterais souligner qu’il s’agit là d’une question essentielle qui non seulement m’occupe, mais me préoccupe depuis déjà de longues années, lorsque j’étais en poste à l’Etat-major, puis ensuite comme Major Général de l’armée de l’air et maintenant comme Chef d’Etat major de l’armée de l’air.

 

Lorsque l’on fait référence au maintien en condition opérationnelle (MCO),  il convient tout d’abord de rappeler les faits suivants : le MCO a connu un tournant majeur avec la chute de disponibilité brutale constatée au début des années 2000, d’où les travaux de programmation 2003-2008, dont le bien-fondé ne s’est pas démenti depuis, qui ont conduit dès 2000 à la création d’un organisme interarmées de soutien, à savoir la Structure Intégrée de Maintien en Condition Opérationnelle des Matériels Aéronautiques de la Défense (SIMMAD).

 

La SIMMAD a donc été le résultat du constat d’une chute de disponibilité, elle-même engendrée par une réduction drastique des rechanges à la fin des années quatre-vingt dix, période au cours de laquelle il a fallu en conséquence considérablement puiser dans nos stocks et faire face à la difficulté d’entretenir nos matériels.

 

Depuis lors, que s’est-il passé ?

  • – Tout d’abord,  la plupart des matériels de l’armée de l’air ont continué à vieillir : je pense en particulier à nos deux flottes les plus anciennes et dont l’état s’avère le plus préoccupant à l’heure actuelle, à savoir nos avions de transport d’une part – tant nos Transall que les C130 accusent dix ans de plus -, nos ravitailleurs d’autre part. Il est clair qu’il est de plus en plus difficile d’entretenir des avions anciens.

 

  • - Ensuite, nous avons commencé à moderniser nos flottes : le Rafale a ainsi rejoint la flotte de chasseurs de l’armée de l’air en 2006. Il s’agit d’un excellent avion, mais tout  jeune et qu’il a donc fallu, comme tout avion neuf, s’approprier. Si  nous disposons à ce jour d’un peu plus de recul, nous avons vécu depuis 2006 une période d’apprentissage sur le Rafale avec des modifications destinées à l’amener aux meilleurs standards possibles, ce qui est le cas aujourd’hui. Il s’agit d’un avion très polyvalent, dont la qualification au Standard F3 permet une capacité offensive, défensive, nucléaire, de reconnaissance et de  frappe à la mer. Au cours de ces dernières années, nous avons également appris à apprivoiser la maintenance du Rafale, laquelle repose sur un concept nouveau : traditionnellement, les aéronefs étaient entretenus selon une logique préventive sur la base de visites intervenant à intervalles réguliers – soit calendaires, soit en liaison avec le nombre d’heures de vol effectués par l’avion –. L’arrivée du Rafale a conduit à un changement de concept et de doctrine, en introduisant le principe de maintenance selon l’état consistant à surveiller l’état de l’avion et à l’entretenir en fonction de l’usure réelle de certaines pièces. Il s’agit donc là d’un concept  moderne, mais qui demande bien évidemment à prendre de la maturité. Lorsqu’un avion neuf est introduit dans une flotte, l’expérience montre que le coût de possession s’avère au départ très élevé, dans la mesure où peu d’aéronefs sont disponibles et où une phase d’apprentissage est indispensable, puis ce coût baisse pour remonter en fin de vie (c’est la fameuse courbe en baignoire). Avec le Rafale, nous sommes en termes de coût de possession en phase descendante, et il est bien évident que plus la flotte est importante, plus la transition est aisée.
  • - Entre ces deux extrêmes – une gestion de flottes anciennes lourdes à entretenir et l’adoption maintenant effective d’un nouveau concept de maintenance en l’état -, se trouve le maintien d’un niveau de disponibilité satisfaisant pour des flottes intermédiaires tenant bien la route, mais à raison d’une grande vigilance.
  •  

    
    
    Crédit photo : formation Rafales en vol, Richard Nicolas-Nelson,
    Armée de l’air, 24 mars 2011
    

    L’arrivée du Rafale a conduit à un changement de concept et de doctrine, en introduisant le principe de maintenance selon l’état consistant à surveiller l’état de l’avion et à l’entretenir en fonction de l’usure réelle de certaines pièces. Il s’agit donc là d’un concept  moderne, mais qui demande bien évidemment à prendre de la maturité. Lorsqu’un avion neuf est introduit dans une flotte, l’expérience montre que le coût de possession s’avère au départ très élevé, dans la mesure où peu d’aéronefs sont disponibles et où une phase d’apprentissage est indispensable, puis ce coût baisse pour remonter en fin de vie.

     

    La disponibilité technique, et donc le MCO, aéronautiques représentent de mon point de vue une priorité absolue pour deux raisons essentielles : la première raison tient au fait que le MCO a évidemment un impact direct sur la disponibilité opérationnelle de nos flottes et la seconde qu’il influe tout aussi directement sur le moral de nos hommes. Si nos flottes ne sont pas disponibles, non seulement les pilotes ne volent pas assez et ne s’entraînent pas assez, mais les mécaniciens sont obligés de faire de la surmaintenance et d’aller prendre des pièces sur un avion pour les remonter sur un autre. L’efficacité et le moral des troupes en souffrent, alors qu’au contraire l’armée de l’air est dans une dynamique de modernisation. Moderniser notre outil est mon objectif,  de pair avec la recherche de l’efficacité en vue de la meilleure disponibilité possible.

     

    1. En ce qui concerne la disponibilité, j’aimerais tout d’abord ouvrir une parenthèse : on en parle beaucoup et c’est en ces termes que je la caractérise : ce qui m’intéresse dans la disponibilité, ce n’est pas uniquement un chiffre –  chiffre dont j’ai connaissance de fait au quotidien et que je surveille au quotidien pour chacune des flottes  – , mais notre capacité à satisfaire en priorité nos contrats opérationnels. Ce qui est important est que tous les avions assignés en opération extérieure soient disponibles le plus vite possible. Nous y parvenons, puisque le taux de disponibilité des avions que nous  déployons en OPEX avoisine les quatre-vingt dix à quatre-vingt quinze pour cent : c’est le cas pour le théâtre libyen, en Afghanistan, mais aussi aux Emirats, à Djibouti, à N’Djamena, ainsi que dans le cadre d’exercices majeurs – tels que Cruzex V qui s’est tenu au Brésil en novembre 2010 et au cours duquel le Rafale était disponible à plus de quatre-vingt dix pour cent -, et, d’une façon générale, à chaque occasion où  il est nécessaire de compter sur une disponibilité maximale. Un tel objectif est également valide en ce qui concerne nos autres aéronefs, tels que nos avions de transport, mais permettez-moi de souligner une fois encore qu’il est plus difficile d’atteindre une telle disponibilité même en OPEX sur des flottes anciennes de type Transall ou ravitailleurs. Assurer le contrat opérationnel qui nous est assigné s’avère donc la priorité absolue : à noter que celui-ci  inclue aussi bien-sûr la posture permanente de sûreté, c’est-à-dire la sûreté et la souveraineté aériennes du territoire assurées par les avions d’alerte et de dissuasion.

     

    2. Un deuxième élément caractérise la disponibilité, à savoir le nombre d’avions nécessaires à l’entraînement quotidien de nos pilotes : celui-ci découle en fait du premier, puisque tous les efforts effectués dans le sens d’une disponibilité maximale en opération viennent en quelque sorte grever à isopérimètre le potentiel de forces demeurant en métropole. C’est donc sur cette flotte résiduelle que doivent porter à la fois nos efforts et nos évolutions d’organisation, de manière à garantir à nos équipages l’entraînement nécessaire et suffisant pour maintenir les compétences et être prêts en conséquence à satisfaire les contrats opérationnels.

     

    3. Un troisième élément entre également dans l’équation de la disponibilité et du MCO aéronautique : il s’agit du besoin de gérer des flottes sur le très long terme. Cet impératif nous différencie en cela totalement des compagnies civiles, dont la stratégie consiste à ne conserver leurs avions que le temps pendant lequel ils sont pleinement rentables économiquement et efficaces. Une compagnie investit ainsi en permanence et ne va pas hésiter à changer de catégorie ou d’avion, si elle estime que c’est rentable. De notre côté, nous ne pouvons pas entrer dans cette logique pour différentes raisons : en premier lieu, développer un avion militaire prend du temps et s’avère coûteux en l’absence de l’effet de série dont bénéficient les flottes civiles ; en second lieu, les budgets de la défense ne permettent pas un renouvellement aussi fréquent que celui des compagnies ; enfin, il n’existe pas de marché de revente comparable à celui des compagnies civiles. Nous devons donc gérer nos flottes sur le long terme : la meilleure preuve est que nos Boeing C135 atteignent aujourd’hui pratiquement cinquante ans tout comme ceux des Américains. Il  en va de même pour nos Transall, qui ont quarante cinq ans, ou encore les premiers Mirage F1 qui ont près de quarante ans. Cela signifie qu’il faut que nous gérions un parc d’avions en en prévoyant un nombre suffisant afin d’assurer la pérennité d’une flotte sur le long terme.  Et c’est la raison pour laquelle il existe toujours une différence entre la cible des avions que nous visons au départ et  le nombre d’avions que nous allons effectivement utiliser.  Nous avons besoin de conserver cette réserve de manœuvre pour deux raisons majeures : le taux d’attrition d’une part (il nous arrive malheureusement de perdre des avions en vol), le vieillissement des avions d’autre part. L’existence d’un volant de gestion permet donc de gérer et d’assurer  la fin de vie des flottes.

     

    Crédit photo : Départ de Mirage 2000 D de Nancy à partir de la BA 126 de Solenzara, Anthony Jeuland, Sirpa Air, 21 mars 2011

    Crédit photo : Départ de Mirage 2000 D de Nancy à partir de la BA 126 de Solenzara, Anthony Jeuland, Sirpa Air, 21 mars 2011

     

    Ces trois éléments conditionnent ainsi tout le MCO aéronautique : quelle que soit l’armée d’appartenance des avions et des hélicoptères, le problème est strictement le même et soulève la question très délicate des besoins de modernisation de certaines flottes ayant encore du potentiel. C’est par exemple le cas des Mirage 2000D, actuellement à Nancy  et utilisés en Afghanistan, qui ont encore du potentiel et que nous souhaitons moderniser pour utiliser au mieux ce potentiel. C’est vrai également pour certains avions de la Marine, tels que les Atlantique 2. Le problème se pose de toutes façons systématiquement sur chaque flotte à un moment donné : savoir à quel moment il convient de moderniser un avion et quel niveau de ressources y consacrer pour rentabiliser au mieux l’investissement lourd que représente la constitution d’une flotte d’avions de combat constitue un des grands défis de toutes les armées du monde.

    En résumé, de notre organisation et de l’efficacité du MCO des matériels aéronautiques dépendent directement  nos capacités opérationnelles, nos capacités à régénérer et entretenir  les compétences de nos équipages, et a gérer nos flottes sur le long terme,  de manière à ce qu’elles soient sûres, qu’elles volent avec la meilleure sécurité possible, et qu’elles soient efficaces sur le plan opérationnel. Ce n’est en effet pas la peine d’entretenir des flottes qui n’auraient plus leur efficacité d’un point de vue opérationnel. Voici donc l’équation globale que nous avons à gérer, et, lorsque l’on y réfléchit bien, il s’agit en fait tout simplement du cœur de la vie de l’armée de l’air.

     

     

    Le MCO aéronautique rythme en effet la vie de l’armée de l’air, en ce sens qu’il rythme l’activité opérationnelle et l’activité aérienne : si nous ne parvenons pas à générer assez de disponibilité, nous ne serons pas en mesure de réaliser l’activité aérienne dont nous avons besoin pour satisfaire nos contrats opérationnels  et entraîner nos hommes.  Il  rythme également  la logistique qui doit l’accompagner, et il est indispensable de générer suffisamment de rechanges pour que cette disponibilité soit autosuffisante. Il rythme par ailleurs l’activité de nos bases, puisque celle-ci vise à entretenir l’activité aérienne, donc, au bout du compte, cette question est centrale. C’est LA question qui se pose aujourd’hui  à un chef d’état-major : comment fournir la meilleure disponibilité au meilleur coût avec la meilleure efficience, tant en termes de compétences humaines qu’en termes d’investissements.

     

    Lorsque l’on y réfléchit bien, il s’agit en fait tout simplement du cœur de la vie de l’armée de l’air. Le MCO aéronautique rythme en effet la vie de l’armée de l’air, en ce sens qu’il rythme l’activité opérationnelle et l’activité aérienne : si nous ne parvenons pas à générer assez de disponibilité, nous ne serons pas en mesure de réaliser l’activité aérienne dont nous avons besoin pour satisfaire nos contrats opérationnels  et entraîner nos hommes.  Il  rythme également  la logistique qui doit l’accompagner, et il est indispensable de générer suffisamment de rechanges pour que cette disponibilité soit autosuffisante. Il rythme par ailleurs l’activité de nos bases, puisque celle-ci vise à entretenir l’activité aérienne, donc, au bout du compte, cette question est centrale. C’est LA question qui se pose aujourd’hui  à un chef d’état-major : comment fournir la meilleure disponibilité au meilleur coût avec la meilleure efficience, tant en termes de compétences humaines qu’en termes d’investissements.

     

    Le problème n’est  pas simple, ne serait-ce qu’en raison du grand nombre d’acteurs qu’il implique : l’un d’entre eux, absolument essentiel et avec lequel nous devons savoir travailler,  c’est l’industrie. Cette dernière nous fournit des équipements, des avions, des hélicoptères, des avions de transport, etc.,  qui répondent à nos spécifications, telles que nous les définissons initialement de concert -  comme c’est le cas aujourd’hui pour l’avion A400M -,  ainsi que les moyens de soutien qui s’avèrent nécessaires à leur durée de vie. Il s’agit là d’un point essentiel, car si nous sous-estimons les besoins de soutien initiaux, il nous faudra rattraper ce retard en un deuxième temps sur la vie de l’avion, ce qui ce sera d’autant plus difficile qu’il nous faudra retrouver les moyens financiers pour le faire. On se retrouve alors dans une situation où il sera problématique d’assurer une montée en puissance d’une flotte et où des choix difficiles en matière d’investissements consentis devront être faits.

    Tous les acteurs – l’industrie, la délégation générale de l’armement (laquelle a un rôle central en matière de politique d’acquisition) et les Etats-majors – s’essaient à définir le juste besoin en termes de soutien initial, de soutien logistique intégré, pour qu’une flotte nouvelle soit bien prise en compte : c’est notamment l’objet des débats actuels sur le soutien de l’avion de transport futur A400M, lequel arrivera dans l’armée de l’air à partir de 2013, – débats que nous menons d’ailleurs avec les Britanniques, puisqu’ils auront également l’A400M. Il s’agit ainsi d’arriver à trouver la meilleure formule possible pour faire en sorte que dès son entrée en service, cet avion soit opérationnel et pourra être ensuite entretenu dans de bonnes conditions. Il est donc très important que dès la conception et la naissance d’un avion, son soutien logistique soit totalement intégré en s’efforçant de le dimensionner au mieux en fonction de ses caractéristiques. . Cette conception du MCO d’un équipement doit cependant se faire dans la phase de développement des programmes d’armement, d’où l’existence d’équipes de programmes intégrés.  Il faut ensuite parvenir à maintenir au niveau suffisant les stocks et les lots de pièces de rechange pour entretenir cette chaîne de maintien en condition opérationnelle, ce qui doit être, là encore, réalisé de concert avec l’industrie, dans la mesure où c’est cette dernière qui en assure la production.

    Qu’il s’agisse des grands maîtres d’œuvre ou bien de tout le réseau de sous-traitance qui est très important pour nous, l’industrie aéronautique dans son ensemble est un élément essentiel de notre équation MCO. C’est en ce sens que nous poussons et favorisons un dialogue plus concret et le plus clair possible avec l’industrie. Ce dialogue s’améliore de fait au fil du temps et nous nous trouvons incontestablement dans une logique de progrès.

    Parmi les acteurs du MCO et en plus de l’industrie privée, l’industrie étatique est également très présente avec le Service Industriel de l’Aéronautique (SIAé), lequel a été créé sur les bases de son prédécesseur, le Service de Maintenance Aéronautique (SMA). Le SIAé met ainsi en œuvre des Ateliers Industriels de l’Aéronautique (AIA), qui entretiennent des flottes opérationnelles en partenariat avec l’industrie. L’énorme avantage pour nous d’un tel organisme est qu’il confère à l’Etat sa propre expertise et qu’il lui permet d’exprimer ses besoins en termes de maintenance de flottes que l’industrie ne peut ou ne souhaite plus assurer. Le SIAé fournit également une capacité de réactivité aux forces qui est très importante , et c’est pour cette raison que, dans le cadre de la transformation du ministère, nous avons souhaité, en particulier pour l’armée de l’air, mais aussi maintenant pour la Marine et un peu pour l’armée de terre, associer ce service au soutien opérationnel des forces aériennes en y intégrant des militaires de manière à optimiser cette réactivité.  La grande expertise du SIAé lui permet par ailleurs non seulement d’être en mesure de dialoguer avec l’industrie à bon niveau, prévenant ainsi l’écueil d’un risque de monopole industriel, mais aussi d’imaginer des solutions novatrices pour répondre à un besoin spécifique, ce qui se vérifie au quotidien : il est donc très important à mes yeux de conserver cette dimension étatique, à condition bien évidemment de la maîtriser. Dans sa formule la plus large (c’est-à-dire si l’on intègre la dimension Marine mise en œuvre en 2010), le SIAé compte à l’heure actuelle quatre mille neuf cent personnes réparties en cinq établissements : les trois gros AIA de Bordeaux, Clermont et Cuers, et ceux plus petits d’Ambérieu et de Bretagne (lequel se répartit entre Landivisiau et Lorient), ainsi que deux petits détachements localisés sur les bases de Phalsbourg et Touls et dédiés à la maintenance des hélicoptères de l’armée de terre. Il s’agit donc d’un ensemble industriel très important.

    Un autre élément affectant le MCO aéronautique est l’évolution profonde que nous avons souhaité engager voici cinq ans : à la suite d’une analyse assez détaillée de notre processus et de notre organisation au sein de l’armée de l’air, nous avons décidé de passer de trois niveaux de maintenance à seulement deux. Nous avions traditionnellement un premier niveau de maintenance technique très proche des avions (dit NTI1 pour niveau technique d’intervention numéro 1), qui correspondait à la mise en service des appareils, puis un second niveau de maintenance plus approfondi (NTI2) qui se situait sur les bases, et enfin un niveau technique d’intervention numéro 3 (NTI3), qui était effectué soit dans l’industrie privée, soit donc au sein des AIA. On s’est rendu compte que cette stratification était trop lourde et que l’on avait intérêt à tirer parti de la création du SIAé d’un côté, de l’évolution de la maintenance des matériels de l’autre.  Cette double conjonction de facteurs a ainsi permis une simplification des niveaux de maintenance avec un niveau de soutien opérationnel (NSO), très proche des unités, et un niveau de soutien industriel (NSI) pouvant être confié soit à l’industrie privée, soit au SIAé. La distinction est très claire : d’un côté on génère de l’activité, de la disponibilité ; de l’autre on régénère du potentiel. La partie opérationnelle génère la disponibilité et donc l’activité courante ; la partie industrielle régénère le potentiel des avions. Cette répartition nous a amené à déplacer en quelque sorte les curseurs, en confiant à l’industrie privée et étatique un peu plus d’activité et en nous concentrant au niveau des bases sur le soutien opérationnel. Pour ce faire,  nous avons substitué aux nombreuses unités de maintenance qui se trouvaient sur les bases associées à des unités, aux escadrons et intégrées dans les escadrons, des ensembles uniques que l’on appelle les Escadrons de soutien technique aéronautique, les ESTA, lesquels fédèrent sur une base l’ensemble des mécaniciens et des spécialistes qui contribuent à la maintenance aéronautique. Il s’agit là d’un facteur de progrès indéniable destiné à mieux tirer parti des compétences et fournir une meilleure disponibilité.

    Avec l’introduction de matériels modernes, nos mécaniciens doivent de fait devenir de plus en plus polyvalents, car un système comme le Rafale s’entretient d’une manière assez globale, ce qui demande encore plus d’expertise que par le passé. La maintenance moderne est très motivante pour les jeunes qui nous rejoignent aujourd’hui, en ce sens qu’ils disposent d’outils modernes et ont une véritable responsabilité à exercer : ils sont ainsi à la pointe de la technologie et à la pointe de l’opérationnel. Bien-sûr, certains doivent encore travailler sur matériel ancien, mais nous modernisons progressivement nos flottes, notamment avec notre avion de transport et à terme je l’espère rapidement, avec le MRTT.

     

    Crédit photo : mécaniciens de l'armée de l'air, armée de l'air
    

    Avec l’introduction de matériels modernes, nos mécaniciens doivent de fait devenir de plus en plus polyvalents, car un système comme le Rafale s’entretient d’une manière assez globale, ce qui demande encore plus d’expertise que par le passé. La maintenance moderne est très motivante pour les jeunes qui nous rejoignent aujourd’hui, en ce sens qu’ils disposent d’outils modernes et ont une véritable responsabilité à exercer : ils sont ainsi à la pointe de la technologie et à la pointe de l’opérationnel. Bien-sûr, certains doivent encore travailler sur matériel ancien, mais nous modernisons progressivement nos flottes, notamment avec notre avion de transport et à terme je l’espère rapidement, avec le MRTT.

     

    Voila les grandes lignes de la réorganisation profonde de l’armée de l’air pour son MCO,  qui aujourd’hui s’impose plus que jamais pour répondre au défi de la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP) se traduisant par une réduction importante des effectifs : il convient ainsi de rappeler que l’armée de l’air doit en six ans faire abstraction du quart de ses personnels, avec la perte de près de seize mille hommes sur soixante deux mille au départ. Nous avons donc un vrai défi humain à relever et cette réorganisation œuvre également en ce sens.

     

    Quels sont les facteurs structurants pesant sur cette activité de maintien en condition opérationnelle ?

    • - Le niveau de compétence s’avère bien-entendu central : nous devons pouvoir compter sur des hommes efficaces, motivés et solidaires et nous devons optimiser notre activité.
    • - Mais au-delà de la compétence, nous devons faire face à des facteurs structurants, tels que l’augmentation du coût des matières premières, laquelle nous affecte tout particulièrement. Ces augmentations sont largement supérieures au rythme de l’inflation et au rythme d’évolution des budgets de défense.
    • - Autre facteur clé,  le coût de la main d’œuvre dans l’industrie, en ce sens que nous subissons directement les effets de son augmentation. Face à ces deux variables majeures, matières premières et main d’œuvre, l’industrie s’efforce en toute logique d’optimiser son outil : c’est la qu’entrent en jeu les relations contractuelles entre l’Etat et l’industrie, lesquelles passent par la SIMMAD actuellement dirigée par le Général Pinaud. C’est ce service qui doit négocier au mieux les contrats avec l’industrie, qu’elle soit privée ou étatique. Ce faisant, il doit garder à l’esprit la recherche du meilleur équilibre à atteindre en fonction des objectifs qui lui sont fixés en termes de durées et  de nombre d’heures de vol d’une part, en fonction des contraintes techniques et logistiques susceptibles de peser d’autre part. D’où la nécessité de pouvoir se reposer au sein de la SIMMAD sur des compétences adéquates en termes d’acheteurs, lesquelles sont très rares et très précieuses.
    • - Autre facteur structurant lourd : l’introduction de matériels nouveaux, qui, comme je le soulignais précédemment, demande de l’expertise. A chaque fois que l’on introduit un matériel nouveau, intervient une phase d’apprentissage qui n’est pas évidente au départ : il faut apprendre…. Nous avons ainsi beaucoup appris sur le Rafale depuis son entrée en service et  je pense qu’il en sera de même en ce qui concerne l’A400M.

    Le MCO des matériels anciens répond à une autre logique : il faut d’abord s’assurer de notre capacité à conserver les stocks de rechanges nécessaires à leur entretien sur le long terme, ce qui n’est pas toujours évident dans le cas d’équipements particulièrement anciens, parfois en limite d’obsolescence et/ou en rupture de production. Des stocks de sécurité s’avèrent alors nécessaires, dont l’entretien revient forcément un peu cher. Nous sommes donc dans l’impossibilité de fonctionner à « zéro stock », comme cela se fait dans toute bonne industrie et nous sommes contraints de prendre des provisions, d’autant que des défauts techniques peuvent survenir avec le vieillissement des matériels.  A titre d’exemple, qui nous préoccupe un peu aujourd’hui même si ce  n’est pas catastrophique : le nombre croissant de fuites que nous enregistrons sur nos ravitailleurs, et qu’il nous faut colmater. Notre personnel est qualifié et sait le faire, mais cela prend du temps, et nos ravitailleurs sont immobilisés lorsque nous en avons  besoin. Cette surmaintenance contraint par ailleurs nos mécaniciens à travailler encore plus, jour et nuit, afin d’assurer la disponibilité des avions pour le lendemain.

    Voila comment se situe l’équation : j’appelle cela la bataille du MCO, afin de donner un caractère militaire à cette question centrale, parce que je crois qu’il faut réellement prendre ce problème comme un combat –  un combat que nous ne pouvons pas perdre. La défaite signifierait tout simplement une perte de capacités opérationnnelles. Si nous ne parvenons pas à préparer les équipages pour les théâtres d’opération, alors nous perdons notre caractère opérationnel. Nous n’avons donc pas le droit de perdre cette bataille. Aujourd’hui, nous sommes plutôt en voie de la gagner, mais il s’agit d’un combat qui n’est jamais gagné et qu’il nous faut mener au quotidien. Cette question est donc une priorité très élevée dans l’activité de l’armée de l’air et  tous les acteurs sont mobilisés pour relever le défi.

     

    J’appelle cela la bataille du MCO, afin de donner un caractère militaire à cette question centrale, parce que je crois qu’il faut réellement prendre ce problème comme un combat –  un combat que nous ne pouvons pas perdre. La défaite signifierait tout simplement une perte de capacités opérationnnelles. Si nous ne parvenons pas à préparer les équipages pour les théâtres d’opération, alors nous perdons notre caractère opérationnel. Nous n’avons donc pas le droit de perdre cette bataille. Aujourd’hui, nous sommes plutôt en voie de la gagner, mais il s’agit d’un combat qui n’est jamais gagné et qu’il nous faut mener au quotidien. Cette question est donc une priorité très élevée dans l’activité de l’armée de l’air et  tous les acteurs sont mobilisés pour relever le défi.

     

    Un dernier élément important est l’introduction prévue pour dans trois ans  d’une étape supplémentaire dans la réforme de notre organisation. En 2004, l’armée de l’air avait conçu Air2010, un plan global dont l’objectif était de concentrer ses forces en un moins grand nombre de grands commandements que par le passé : on est ainsi passé de treize grandes directions et commandements à cinq commandements – quatre commandements opérationnels et une direction – : le commandement des forces aériennes,  le commandement du soutien des forces aériennes, de la défense aérienne et des opérations aériennes, le commandement des forces aériennes stratégiques et la direction des ressources humaines de l’armée de l’air. Si la structure de l’armée de l’air s’est donc aujourd’hui grandement simplifiée, il restait quand même une piste d’optimisation à poursuivre : on avait en effet d’un côté le commandement du soutien des forces aériennes (CSFA), basé à Bordeaux et en charge en particulier de tout le soutien opérationnel des flottes,  et,  de l’autre, la SIMMAD, située à Brétigny et responsable de la gestion des contrats, mais aussi des flottes et notamment de la logistique des flottes de l’armée de l’air.  Dans la mesure où la RGPP nous demande d’être encore plus efficaces en réduisant sensiblement nos personnels et en fermant des bases, nous nous sommes appuyés sur la fermeture de la base de Brétigny prévue pour 2012 pour envisager une solution consistant à réunir et colocaliser la SIMMAD et le CSFA sur Bordeaux, dans la mesure où les compétences des uns et des autres sont indissociables. En créant un nouvel ensemble, l’idée est de tirer le meilleur parti d’un tel rapprochement et de la synergie qui va exister entre les deux. Ce projet est en cours aujourd’hui : il est très soutenu par les autorités du ministère avec pour objectif d’insuffler un nouvel élan à notre MCO, et,  ce qui est très important, en y associant l’industrie.

     

    Crédit photo : maintenance aéronautique, Jean-Bernard Nadeau, SIAé, AIA de Bordeaux, octobre 1999

     

    L’objectif – et les industriels l’ont bien compris – est de créer une nouvelle dynamique en intégrant tous les acteurs du MCO aéronautique, et pas uniquement d’un côté les acteurs étatiques et de l’autre les acteurs privés. L’idée est de constituer des « plateaux », ce que l’on fait déjà pour nos moteurs : en partant du fait que l’AIA en charge des moteurs est situé à Bordeaux, nous avons en effet créé le plateau CICOMORE, lequel réunit ce dernier, mais aussi un représentant de la SIMMAD et des industriels. Nous avons ainsi déjà enregistré une amélioration sensible de nos résultats sur nos moteurs, en particulier sur le moteur du Rafale et progressons dans des proportions très importantes. En travaillant ainsi ensemble en plateau, nous serons mieux à même d’anticiper sur les problèmes, d’avoir une gestion prévisionnelle, et donc de mieux gérer aussi nos contrats , de mieux gérer notre logistique et de mieux répartir la charge entre l’industrie et les forces. Un nouveau modèle est en quelque sorte en train d’émerger avec une meilleure intégration entre l’industrie et les forces, de façon à ce qu’il n’y ait pas déperdition au niveau formation et que l’on travaille bien ensemble. Ceci n’exclura pas des négociations longues et difficiles sur les contrats, chacun défendant légitimement son point de vue, elles seront menées en toute connaissance de cause et en s’appuyant sur une meilleure expertise. L’idée pour l’Etat est d’être un « client intelligent », c’est-à-dire de posséder l’expertise nécessaire pour évaluer telle proposition et/ou comprendre les enjeux industriels quant à l’existence de marges par exemple. Le but n’est pas de s’opposer les uns les autres, mais de se comprendre et de faire jouer la concurrence auprès des fournisseurs potentiels en évaluant leurs compétences et leur efficacité : ce n’est pas la logique du moins disant qui doit l’emporter, mais bien la logique du mieux disant. Mais pour qu’il y ait un mieux disant, il faut que nous-mêmes soyions assez qualifiés pour déterminer qui est le mieux disant.

    Le moins disant est une politique de court terme pouvant permettre instantanément de réduire les coûts ou de donner cette impression, mais nous en payons le prix sur le long terme et nous nous devons d’être très vigilants à cet égard. Nous devons donc créer un ensemble qui nous permette d’être à la fois plus compétents et  plus attentifs quant à la nature des coûts : nous devons bien comprendre ce que l’industrie entend nous faire supporter comme charges et pourquoi, puis mettre en concurrence et étudier les alternatives possibles. Il n’existe pas de réponse unique et homogène à cette question et nous nous devons de raisonner sans dogme, en ce sens que ce qui peut être bien fait par l’Etat, il faut que l’Etat le fasse, et ce qui peut être mieux fait par l’industrie, il faut que l’industrie le fasse…

    Pratiquement toutes nos flottes qui ont un caractère civil,  telles que nos airbus, ont une maintenance externalisée et cela ne nous pose aucun problème. En revanche, il est impératif que nous conservions la maîtrise de la maintenance de nos flottes de première ligne. Ce qui ne veut pas dire que l’industrie n’intervient pas dans le NSI : nous avons bien évidemment besoin de l’industrie, mais il convient de nouer une autre forme de partenariat. C’est dans la gestion de la maintenance de ces flottes opérationnelles que le SIAé prend également toute sa place, et nous en tirons bénéfice au quotidien.

    Le MCO est donc une question lourde de conséquences, une question passionnante, une question qui met en jeu toute une ramification d’acteurs : il convient ainsi d’insister en particulier sur le rôle et l’importance des sous-traitants, lesquels ont des compétences très rares et dont il est fondamental de préserver le tissu tant cela touche au très profond de notre société et de notre pays.

    Nous avons ainsi un rôle à jouer également en ce sens, car ce tissu de compétences s’avère pour nous essentiel : nous sommes très satisfaits de la qualité de service rendu par les PME et les grands maîtres d’œuvre industriels y sont également attentifs. Il s’agit donc d’une question centrale et le ministre de la Défense s’est clairement prononcé à ce sujet en rappelant tout l’intérêt qu’il portait au réseau de sous-traitants et aux PME.

    Cette activité de MCO est par ailleurs génératrice d’emplois et de compétences, dont beaucoup à très forte plus value. Nombre de petites entreprises ont de fait un domaine d’expertise internationalement reconnu, car elles sont en mesure de fabriquer et d’assurer la maintenance de pièces très spéciales, pour lesquelles elles sont sollicitées en France et à l’étranger. Il existe de surcroît une grande dualité et synergie entre les secteurs militaire et civil, certaines sociétés compétentes dans le domaine civil l’étant également dans le domaine militaire.

    Tous nos choix doivent ainsi être largement éclairés par ce débat et c’est pour cette raison que nous avons besoin d’un modèle d’interaction très intégré où nous arrivons à susciter une discussion non seulement avec les grands maîtres d’œuvre, mais avec tous les acteurs. Nous avons besoin de préserver une base de compétences techniques afin de prévenir les risques de monopole, ou d’arrêt de chaîne de fabrication. Lorsqu’une PME met la clé sous la porte, il faut soit régénérer une capacité de construction de pièces de rechange, ce qui s’avère très difficile, soit les acheter à l’étranger si elles existent, ce qui est coûteux et crée une autre dépendance.

     

    SLD : Quelles sont les solutions possibles pour intégrer davantage les PME à ce « nouveau partenariat MCO aéronautique » que vous appelez de vos vœux ?

     

    Général Paloméros : Il existe une mission PME-PMI au sein du ministère et la Délégation générale de l’armement (DGA) a une responsabilité particulière en la matière. Par ailleurs, même si la SIMMAD s’appuie plutôt sur les grands maîtres d’œuvre industriels, elle doit être en mesure d’appréhender l’organisation des filières afin d’évaluer la robustesse du système et d’évaluer les risques éventuels. Nous ne pouvons avoir cette démarche que si tout le monde travaille en pleine transparence et nous ne pouvons pas le faire seuls : avoir la capacité de déterminer quels sont les points de fragilité et les points de faiblesse des contrats que nous passons est indispensable, car le jour où la chaîne ne fonctionne plus, ce sont nos flottes qui s’arrêtent, ou les coûts qui explosent en raison de la disparition de tel ou tel sous-traitant. Nous sommes donc directement concernés et il est important que nous maîtrisions l’ensemble de ces données.

    Autre élément susceptible de contribuer à l’amélioration de ce processus : le découplage en deux parties de la SIMMAD avec la partie opérationnelle – la plus importante – à Bordeaux, et la partie stratégique détachée à Paris près des donneurs d’ordre.  Elle contribuera ainsi au sein du ministère à l’élaboration de la stratégie du MCO, et ce, en pleine synergie avec les grands programmes, dans la mesure où le MCO prend d’abord naissance dans la constitution et la conception d’un programme.

     

    SLD : Cette volonté d’intégration du MCO dès la conception d’un programme reflète-t-elle une tendance nouvelle ?

     

    Général Paloméros : Cela a toujours été le cas, mais peut-être en avions-nous moins conscience. Cela se faisait heureusement, sinon nous n’aurions pas fait voler des milliers d’avions depuis des décennie. La DGA était par le passé responsable de l’ensemble du problème et traitait aussi bien les programmes d’armement que le MCO. Au début des années 2000, nous avons changé d’organisation, afin que les attributions des uns et des autres soient davantage focalisées. La création de la SIMMAD répondait à cette logique, afin qu’un organisme spécialisé se concentre à part entière sur la gestion du MCO.  Les équipes de programmes intégrés précédemment évoquées incluent des le départ cette dimension du soutien, ce qui est loin d’être aisé, car quand on conçoit un avion et qu’on le développe, on apprend beaucoup et le soutien n’est pas la première dimension qui vient à l’esprit. Le but initial est avant tout de faire voler l’avion et la question très vaste du soutien n’intervient qu’ensuite : comment va t-on faire pour le soutenir dans le temps, quelles sont les échéances, quelles sont les perspectives d’obsolescence de tel ou tel composant. Savoir si les composants électroniques d’aujourd’hui seront encore fabriqués dans cinq, dix ou quinze ans fait partie de cette problématique complexe. L’exemple de l’A400M aujourd’hui illustre parfaitement cet effort d’appliquer les bonnes pratiques, en ce sens qu’il s’agit de notre futur avion de transport.

     

    SLD : Comment intégrez-vous l’évolution de la menace dans l’évaluation de vos besoins en MCO ?

     

    Général Paloméros : C’est effectivement la bonne équation et si elle était simple, nous ne serions pas là !

    Comment ont fait nos prédécesseurs ?

    Nous avons connu la Guerre froide, puis nous sommes passés sans transition aux opérations, à la « guerre chaude », avec la guerre du Golfe voici vingt ans. Le principe qui prévalait alors était simple : il reposait sur la constitution de parcs assez nombreux. Nous disposions à l’époque d’environ six cent à six cent cinquante avions de combat et les avions en stock à Châteaudun  servaient à reconstituer les flottes en cas de pertes ou en cas d’indisponibilité en raison de visites périodiques ou des visites plus lourdes (les GV). Il existait de surcroît des stocks de précaution très importants et de nombreux entrepôts, héritage de la Guerre froide et situés en retrait des premières lignes  au centre et dans le sud-ouest de la France. Nous avions donc là toute une chaîne bien rodée, mais relativement coûteuse. Les budgets de la défense de cette époque s’avéraient également proportionnellement plus élevés qu’à l’heure actuelle. Face d’une part aux contraintes budgétaires et d’autre part à la modernisation de nos appareils, notre politique a progressivement évolué vers une diminution drastique de nos stocks.

    Aujourd’hui, la question que vous me posez n’a pas de réponse simple et définitive : il faut que nous trouvions en permanence ce juste équilibre entre les stocks nécessaires stratégiques et les possibilités financières dont nous disposons pour les générer. Immobiliser un stock est coûteux, mais nous ne pouvons pas adopter un raisonnement purement économique dans la mesure où le « zéro stock » ne correspond pas à nos critères de réactivité opérationnelle. Nous ne pouvons pas non plus mobiliser des stocks importants par sécurité, dans la mesure où nous n’en avons pas les moyens : c’est bien sûr là que réside toute la difficulté…

    C’est une bonne question, car c’est une autre façon de présenter les choses et c’est l’autre partie de l’équation du MCO aéronautique. Dans cette équation, une partie de la réponse vient de l’outil industriel privé et étatique : quelles sont les capacités de ce dernier à générer dans les délais et les coûts impartis ces pièces dont nous avons besoin ? Ici également le SIAé joue un rôle important, pour sa proximité des forces. Comme il s’agit d’un outil étatique à notre disposition, nous pouvons en effet en cas de nécessité et de besoin opérationnel urgent lui demander d’accélérer ses cadences et d’adapter son fonctionnement. Il faut souligner que c’est de plus en plus le cas aussi avec l’industrie, mais moyennant des coûts évidemment élevés. Cela étant, nous pouvons demander au SIAé d’augmenter ses cadences pour produire un peu plus si c’est nécessaire, à condition qu’il ait la ressource et que l’industriel lui fournisse les pièces. C’est là que je reviens sur mon cercle vertueux qui doit intégrer chacun des acteurs. C’est la raison pour laquelle face aux défis du MCO qui sont les enjeux opérationnels futurs, à savoir une satisfaction maximale des contrats opérationnels, la seule solution réside dans une forme de partenariat avec l’industrie, afin d’être certain que le jour où nous aurons besoin de remonter en puissance, l’industrie elle-même pourra augmenter ses cadences : une question évidemment compliquée par les problèmes potentiels d’approvisionnement en matières premières, de main d’œuvre, de ryhthme à soutenir, etc. Il est en effet impossible d’entretenir l’outil industriel en permanence au niveau que l’exigerait une crise majeure. Il faut donc essayer de trouver le juste équilibre en définissant les éléments stratégiques difficiles à régénérer en quelques mois ou en quelques semaines. Il faut dans ces cas précis disposer d’un minimum de stocks, alors que pour les pièces de rechange moins lourdes, une augmentation de cadence serait suffisante.

     

    Face aux défis du MCO qui sont les enjeux opérationnels futurs, à savoir une satisfaction maximale des contrats opérationnels, la seule solution réside dans une forme de partenariat avec l’industrie, afin d’être certain que le jour où nous aurons besoin de remonter en puissance, l’industrie elle-même pourra augmenter ses cadences.

     

    Un effort de diversification de nos sources d’approvisionnement s’avère également une garantie face aux risques de rupture potentiels, ce qui n’est pas sans poser de problème pour certains sous-traitants face à la délocalisation. Une analyse objective est à faire par rapport à nos approvisionnements,  dans la mesure où nous ne pouvons pas nous permettre une rupture de stock : il est clair que l’on se situe dans un domaine stratégique et régalien, en ce sens qu’il concerne des industries beaucoup moins délocalisables que dans d’autres secteurs industriels.

    Voila donc mes problèmes et mes perspectives pour gagner le combat du MCO aéronautique!

     

     

    Crédit photo : Armée de l'air
    

     

    SLD : Vous avez mentionné tout à l’heure le moral des troupes : comment adressez-vous l’inquiétude d’un découplage pilote-mécanicien potentiel qu’a fait naître la réforme ?

     

    Général Paloméros : De mon point de vue, il s’agit là d’une présentation un peu artificielle, dans la mesure où les pilotes et les mécaniciens travaillent toujours sur les mêmes bases, sont toujours en contact, et ont une mission commune qui est la mission opérationnelle : les mécaniciens sont là pour faire voler les pilotes et les pilotes ne volent que parce que les mécaniciens sont là pour les faire voler. Lorsqu’il a fallu choisir une nouvelle organisation dans la réforme, la difficulté a résidé dans la décision de casser un modèle ancien que nous avions connu et où tout était intégré et de réinventer un modèle nouveau destiné à tirer parti de toutes les compétences en les réunissant. Ce type de réformes crée toujours quelque part une fracture, quelle que soit l’organisation ou l’entreprise ;  je pense qu’aujourd’hui cette fracture potentielle est résorbée, en ce sens que nous avons recréé des instances permettant de maintenir le dialogue entre la partie très opérationnelle et la partie du soutien opérationnel technique, mais encore une fois, tous vivent au sein de l’armée de l’air sur une même base aérienne : ils sont très proches et donc continuent à vivre ensemble. Qui plus est, lorsque nous déployons des unités sur des théâtres d’opération, nous reconstituons cette unité car il est essentiel en opération d’avoir une unicité de commandement et une proximité : c’est ce qui se passe en Afghanistan à l’heure actuelle où les escadrons intègrent pilotes et mécaniciens dont le but commun est la mission opérationnelle au quotidien. Sur nos bases en métropole, le problème est de générer une disponibilité : nous avons donc là deux perspectives et deux dimensions différentes : le travail quotidien fourni sur les bases aériennes selon des horaires de travail agrées ne peut se comparer aux activités opérationnelles, pour lesquelles le rythme dépend du besoin, le personnel s’adaptant en permanence aux besoins. C’est ainsi que le taux de quatre-vingt dix pour cent de disponibilité est atteint en OPEX. Nous avons donc deux modes de fonctionnement différents, mais cela ne signifie pas fracture : pour moi, la solidarité et le travail en commun sont un élément essentiel de l’état d’esprit et de l’efficacité opérationnelle de l’armée de l’air.

    Nous mettons donc tout en jeu pour que cette synergie soit pérennisée sous des formes différentes au sein de cette nouvelle organisation, notamment grâce à l’existence de bureaux de coordination permettant aux uns et aux autres de bien travailler ensemble et de bien comprendre leurs contraintes respectives. A l’inverse, si nous n’avions pas entrepris cette évolution, nous aurions conservé des organisations dispersées, dont l’efficacité aurait été bien moindre que celle obtenue aujourd’hui. Nous étions de toutes façons confrontés à la réduction du nombre de personnels et les grands facteurs structurants mentionnés précédemment pesaient sur nous : il nous a fallu réunir nos forces au risque de perdre progressivement pied. Nous n’avons pas mené cette réforme par plaisir, mais par besoin, afin de tirer partie de ressources rares : ce sont en effet des compétences rares que nous assumons aujourd’hui.

    Avec l’introduction de matériels modernes, nos mécaniciens doivent de fait devenir de plus en plus polyvalents, car un système comme le Rafale s’entretient d’une manière assez globale, ce qui demande encore plus d’expertise que par le passé et se révèle aussi très motivant. La maintenance moderne est très motivante pour les jeunes qui nous rejoignent aujourd’hui, en ce sens qu’ils disposent d’outils absolument extraordinaires et ont une véritable responsabilité à exercer : ils sont ainsi à la pointe de la technologie et à la pointe de l’opérationnel.

    Bien-sûr, certains doivent encore travailler sur matériel ancien, mais nous modernisons progressivement nos flottes, notamment avec notre avion de transport.

     

    SLD : ET à terme avec le MRTT ?

     

    Général Paloméros : Avec le MRTT, ce serait parfait : ce serait un gain considérable. L’entretien serait réalisé sur une base de cellule d’industriels tout en conservant bien évidemment une capacité opérationnelle. Le MRTT permettrait de remplacer trois flottes différentes : nos avions de transport stratégiques A340 et A310, mais aussi nos ravitailleurs de cinquante ans. Il s’agit pour moi d’un véritable objectif avec une efficacité n’ayant aucune mesure avec nos avions actuels, et cela sur une plateforme de type A330 que l’on connaît et qui est très efficace et très rentable : c’est un bel objectif de modernisation.

     

    
    
    Avitaillement en carburéacteur F-34 d’un Alphajet de l’Escadron 5/2 Côte d’Or
     par un militaire du DEA (Dépôt d’Essence Air) sur la Base Aérienne 102 de Dijon Longvic
     Crédit photo : Mise bord d’un Alphajet de l’Escadron 5/2 Côte d’Or,
    Sandra Chenu-Godefroy, BA102, Dijon, juin 2011
    
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22 juin 2011 3 22 /06 /juin /2011 11:30

http://www.defense.gouv.fr/var/dicod/storage/images/base-de-medias/images/defense/dpsd/352522-1-fre-FR/dpsd_imagelarge.jpg

 

22/06/2011 Jean Guisnel Le Point.fr

 

Directeur de la Direction de la protection et de la sécurité de la défense, le général de corps aérien explique le rôle de son service.

 

Sur les dents durant le Salon du Bourget où elle a notamment mis en place un réseau de surveillance des communications, la Direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD) fait partie intégrante de la communauté française du renseignement. Mais elle en est sûrement le service le plus mal connu. Elle est garante de la protection des personnels civils et militaires des armées, des informations confidentielles qu'ils détiennent, de la sécurité générale des infrastructures et des matériels. Installée au fort de Malakoff, dans la région parisienne, et dans toutes les régions de métropole de même qu'en outre-mer, elle compte 1 200 personnels, dont 300 civils et 900 militaires.

 

Le général Antoine Creux, directeur de la DPSD, dévoile au Point.fr le rôle de son service.

 

Général Antoine Creux : Nous sommes en plein Salon du Bourget. En quoi la DPSD est-elle concernée par cet événement ?

 

Le Point.fr : Protéger la défense, c'est aussi protéger l'industrie de défense. Nos capacités opérationnelles d'aujourd'hui, comme celles de demain, reposent pour beaucoup sur les matériels développés au sein des entreprises françaises. Beaucoup d'entre elles disposent de savoir-faire stratégiques que nous devons préserver et la défense partage avec elles des informations sensibles qui doivent aussi être protégées. La DPSD collabore donc avec l'industrie de défense au quotidien. Comme lors d'un tel salon, nos entreprises peuvent avoir à faire face à des vulnérabilités supplémentaires, la DPSD est à leur côté pour les sensibiliser, évaluer les risques potentiels et leur donner des conseils pour se protéger notamment contre toute tentative d'espionnage.

Vous êtes en quelque sorte le garant de la sécurité de l'appareil français de défense. Quels sont vos défis ?


Assurer la sécurité et la protection de la défense est une mission très exigeante. Parmi les défis que mon équipe doit aujourd'hui relever, j'en citerai trois : en premier lieu, nous devons être capables d'accompagner les forces françaises partout où elles sont déployées. C'est à nous de leur transmettre le renseignement de sécurité dont elles ont besoin pour leur protection face à des menaces telles que les actes de terrorisme ou de sabotage, l'espionnage ou encore les actions subversives. Nous devons renforcer notre action auprès des petites et moyennes entreprises qui sont souvent mal armées pour défendre leur patrimoine industriel et technologique. Enfin, nous portons une attention particulière aux nouvelles menaces, notamment les cybermenaces.

 

La cybercriminalité inquiète les industriels et les forces armées. Comment votre service gère-t-il cette menace ?


Les attaques informatiques constituent une vraie menace que nous voyons croître de façon exponentielle. La DPSD renforce donc ses capacités techniques pour permettre au ministère de la Défense de mieux se protéger contre de telles attaques. On ne saurait que trop souligner l'importance des systèmes d'information au coeur de nos capacités opérationnelles. La culture de sécurité dans ce domaine doit encore être renforcée, c'est pourquoi la DPSD multiplie les sensibilisations de la communauté défense, notamment à base d'exemples concrets pour montrer que chacun peut être vulnérable ! La DPSD dispose aussi d'experts capables d'analyser les systèmes et de mettre à jour leurs éventuelles vulnérabilités. Nous travaillons dans ce domaine avec l'état-major des armées et l'Anssi (Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information).


Votre service est encore dans l'ombre. Pourriez-vous nous le présenter en quelques mots, et le situer dans la communauté française du renseignement ?


Pour être synthétique, je résume en trois mots l'action de la DPSD par : "Renseigner pour protéger". La DPSD est un des six services de renseignements français, directement subordonné au ministre de la Défense. Son objectif est bien de protéger les personnels, les matériels, les installations et les informations sensibles qui forment le socle des capacités opérationnelles. Au sein de la communauté nationale du renseignement, il a ainsi la spécificité d'être le service de contre-ingérence défense.

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22 juin 2011 3 22 /06 /juin /2011 11:30

http://www.usinenouvelle.com/mediatheque/7/3/2/000140237_5.jpg

 

21 juin 2011 par Guillaume Lecompte-Boinet L’USINE NOUVELLE

 

Dans la mythologie grecque, Perseus est celui qui est venu à bout de la Gorgone Méduse. Pour MBDA, Perseus sera capable de voler à plus de Mach 3, pourra détecter et atteindre des cibles à la fois terrestre et maritime. Un vrai missile concept, comme il y a des concepts automobiles.

 

Le missilier européen MBDA s'est attelé au problème suite à des travaux et des consultations menées avec les marines françaises et britanniques, avec comme horizon 2030. "Le constat des militaires est simple : ils veulent un vecteur suffisamment modulaire pour atteindre des cibles terrestre et naval" explique Lionel Mazenq, chef du projet Perseus.

 

Or avec les capteurs actuels, ce n'est pas possible. Les missiles sont soit affectés à de petites cibles terrestres, parfois difficiles à identifier, soit à l'anti-navire, des cibles importantes et mouvantes. Et leurs capteurs et radars sont différents.

 

Le projet Perseus va explorer toutes les technologies pour développer des capteurs et des radars capables d'identifier plusieurs cibles, ou à même de désigner par laser une cible et la tirer très rapidement.

 

Trois charges groupées ou séparées

 

L'analogie avec les concept-cars est claire : MBDA va utiliser des technologies existantes et les "stretcher", autrement dit les étendre. Le vecteur pèserait environ 800 kilos et aurait la taille d'un Exocet.

 

L’une des innovations majeures est la tête de missile qui comporterait trois charges. Ces charges peuvent être éjectées individuellement pour atteindre plusieurs cibles, ou d'un seul coup.

 

Autre avancée par rapport aux missiles de croisière actuels, sa vitesse. Un Exocet croise un peu en-dessous de Mach 1. Perseus a l'ambition d'atteindre au moins Mach 3, voire plus, grâce à un statoréacteur, une technologie que MBDA maîtrise bien.

 

Naturellement, le vecteur sera furtif, "afin de bénéficier de l'effet de surprise", note Lionel Mazenq. A ce stade, MBDA mène des travaux exploratoires, qui devrait prendre une dizaine d'années.

 

Un premier démonstrateur pourrait voir le jour vers 2020 sans toutefois qu'il soit question de budget ou de gros sous. Ce sera pour plus tard...

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22 juin 2011 3 22 /06 /juin /2011 11:25

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/media/01/00/843583512.jpg

 

22.06.2011 par P. CHAPLEAU Lignes de Défense

 

Le Salon du Bourget bat son plein et l'on y parle beaucoup de drones. Ainsi, le projet de drone de combat européen est sorti des limbes au premier jour du Salon avec l'annonce par le ministre français de la Défense de la probable formation, dès cet été, d'une équipe commune franco-britannique de militaires chargés de l'esquisser.

 

L'armée de l'air française qui ne dispose que de quatre exemplaires de l'Harfang (voir la photo ci-dessus prise à Bagram), plaide pour un achat de Reaper et la France, dans un premier temps, a effectivement envisagé de recourir à cette solution. Une mission de la Direction générale de l'armement a même été dépêchée aux Etats-Unis pour entamer des disussions avec General Atomics, fabricant du Reaper et du célèbre Predator.


Gérard Longuet estime cependant qu'il n'y a pas réellement d'urgence opérationnelle faisant valoir que cette lacune capacitaire française était comblée en Afghanistan par la "mutualisation des moyens" alliés.

Le point sur ce dossier avec Bertrand Slaski, consultant senior à CEIS.

 

- Quels sont les besoins actuels et à venir de l'armée française ? Il y a les besoins connus et admis, et ceux qui pourraient s'imposer (drone de surveillance maritime, par ex)?

 

Avant de parler des drones, qui ne sont pas une fin en soi, il parait nécessaire de revenir rapidement sur les besoins militaires auxquels ils répondent. En effet, les drones ne sont que des moyens parmi d'autres, aussi performants et modernes soient-ils, qui sont utilisés au profit du succès de la mission. Ce n'est qu'en ce sens que la technologie est utile aux militaires.  

 

Aujourd'hui, face à un ennemi sans uniforme, très mobile, maitrisant son environnement géographique et agissant au milieu de civils, les forces armées opèrent dans des conditions particulièrement difficiles. C'est le cas en Afghanistan et c'est ce qui rend d'ailleurs délicates les opérations aériennes entreprises en Libye.

 

Afin de reprendre l'initiative de la manœuvre et la maitrise du tempo opérationnel, les forces armées doivent avoir en permanence la meilleure connaissance qui soit de leur environnement. La mise en œuvre de drones répond de manière significative à ce besoin qui est généralement désigné par l'acronyme anglo-saxon ISR pour Intelligence, Surveillance & Reconnaissance.

 

Ainsi, grâce aux données que les drones fournissent aux forces en temps réel et en quasi-permanence, notamment aux troupes au sol, celles-ci peuvent non seulement adapter plus rapidement leur posture, selon l'évolution de la menace qu'elles rencontrent, mais aussi les effets à délivrer (ex. : démonstration de force, emploi de moyens de coercition). 

 

Actuellement, les drones en service au sein des forces armées françaises sont le Tracker (DRAC), le Sperwer (SDTI) et l'Harfang (SIDM). Les deux premiers, respectivement un mini drone d'EADS (Cassidian) et un drone tactique de Safran (Sagem), sont mis en œuvre par l'armée de terre. L'Harfang, qui est un drone MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) d'EADS (Cassidian), est quant à lui opéré par l'armée de l'air. Chose assez exceptionnelle pour être soulignée, il s'agit d'un drone intérimaire et non d'un système produit en série.     

 

Comme les avions traditionnels, c'est-à-dire ayant un pilote à bord, les drones se distinguent par leurs dimensions. Celles-ci ont un effet direct sur leurs performances : plus un drone est de taille importante, plus il est endurant et plus il emporte de systèmes différents, complexes et de charges utiles complémentaires, sans compter l'énergie nécessaire à son temps de vol et à alimenter les équipements embarqués. 

 

Par exemple, le drone Tracker, qui est lancé à la main, sert au chef d'unité afin de voir « derrière la colline » (sa portée est de ~10Km et son autonomie de ~2H). Il s'agit ici de pouvoir reconnaitre ponctuellement un axe ou une zone, ou encore d'observer des individus. Pour sa part, l'Harfang décolle à partir d'une piste et couvre des zones nettement plus importantes, avec un rayon d'action de l'ordre de 1 700 km et plus d'une dizaine d'heures d'autonomie. Grâce à sa liaison satellitaire, il transmet en temps réel et de manière simultanée les données qu'il recueille à des abonnés localisés dans  différentes régions du monde.   

 

Le retour d'expérience montre que le besoin porte d'abord sur des drones disposant de charges utiles complémentaires, l'idée étant toujours de permettre aux forces armées de mieux connaitre leur environnement et de pouvoir réagir en conséquence, et de la manière la plus adaptée qui soit.

 

L'un des besoins le plus souvent cité est la nécessité de disposer de charges utiles de guerre électronique pour accélérer la localisation de zones ou de personnes d'intérêt. Une fois cette localisation faite, un capteur vidéo peut alors prendre le relais afin de confirmer l'intérêt ou non d'une activité suspecte.

 

En Afghanistan, il est évident qu'un homme armé, observant la progression d'une unité amie, n'est pas forcément un taliban. En revanche, si ce même homme communique sur ce qu'il observe par radio ou téléphone, il devra faire l'objet d'une attention soutenue. Une action visant à brouiller ses échanges grâce au drone pourrait même être engagée.

 

Ensuite, l'armement des drones s'inscrit dans la logique naturelle des choses, comme celui des hélicoptères ou des avions avant eux.  Leurs opérateurs pourront ainsi avoir la possibilité d'appuyer une unité amie prise sous le feu ennemi. Ils seront également en mesure de neutraliser  quasiment sur le champ un groupe d'éléments hostiles tirant aux mortiers sur une base amie. De fait, l'armement des drones les fera entrer pleinement dans la fameuse boucle OODA (Observation, Orientation, Décision, Action), surtout dans le volet « Action ». 

 

Les besoins moins urgents portent sur des drones pouvant assurer le ravitaillement d'éléments isolés, citons le cas d'unités des forces spéciales dans certaines zones d'Afrique ou de bases éloignées en Afghanistan. Les convois terrestres y sont en effet devenus des cibles toutes trouvées pour les poseurs de bombes improvisées et les snipers ennemis. Les drones à voilure tournante (VTOL) paraissent ici les mieux adaptés à ses missions de logistique.

Les Etats-Unis étudient d'ailleurs sérieusement cette piste. Ils envisagent ainsi le déploiement de l'A160T Hummingbird de Boeing en Afghanistan ainsi que celui du MQ-8B Fire Scout de Northrop Grumman et du K-Max de Lockheed Martin et Kaman Aerospace.  

 

Enfin, à terme, il n'est pas exclu que ces mêmes drones VTOL soient engagés pour des missions plus délicates telles que l'évacuation de blessés ou le ravitaillement en armements, équipements, etc. de troupes engagées au combat.   

En France, la marine ne dispose pas de drones en service. Toutefois, comme pour les avions et les hélicoptères, nul ne doute qu'elle saura rapidement intégrer ces autres moyens aériens si le besoin s'en fait sentir.

 

Néanmoins, plusieurs axes d'emploi se dessinent déjà. Des drones MALE ou HALE (Haute Altitude Longue Endurance) pourraient se révéler utile pour surveiller des zones maritimes étendues, puis orienter les navires vers des cibles éventuelles. Puis, à proximité de l'objectif, un VTOL décollant d'un bâtiment pourrait alors permettre de confirmer ou non son intérêt. Ce même VTOL pourrait assurer une surveillance aérienne si une opération de contrôle venait à être décider.    

Enfin, au-delà des drones, c'est-à-dire des vecteurs aériens, les besoins portent sur le développement de systèmes permettant de fournir la bonne information, en temps utile, au bon abonné. Les travaux portent ici sur les capteurs, les logiciels (traitement et fusion de données) et les moyens de communication. Les Américains, par exemple, visent le développement de charges utiles (ex. : Gorgon Stare) qui permettront à un même drone de transmettre simultanément des données différentes à des unités distinctes au sol et vers des aéronefs. C'est le principe de l'information « à la demande ». Ils étudient également l'intérêt des couples « drones-aéronefs ». Un avion et un hélicoptère pourraient utilement se servir de drones « éclaireurs » pour reconnaitre un axe ou de drones « anges gardiens » pour leurrer un système de défense ennemi.       

 

- Vers qui se tourner pour s'équiper au plus juste prix? Achat sur étagère?

 

Comme dans d'autres domaines, pour s'équiper au plus juste prix, il convient de se rapprocher du producteur vendant le plus pour profiter de l'effet de série. Or, à ce jour, force est de constater que ce producteur a de grandes changes d'être américain, avec General Atomics, ou israélien, avec Israel Aerospace Industries et Elbit Systems.

 

Il faut dire que les entreprises américaines et israéliennes ont la chance de disposer d'un marché intérieur très important et protégé, en plus de profiter depuis au moins une dizaine d'années d'investissements conséquents et réguliers dans le domaine des drones.     

 

En France, les industriels n'ont pourtant pas à rougir de leurs réalisations. Avec le Sperwer et le Tracker, Sagem et Cassidian sont parvenus à développer des drones dont certains ont même été vendus à l'export, preuve de leur compétitivité commerciale.

 

Et avec le système intérimaire Harfang, à ce jour, Cassidian jouit d'une connaissance sans égale en Europe dans le domaine des drones MALE, ce qui est loin d'être trivial puisqu'elle porte sur le vecteur aérien et ses charges utiles mais aussi (et surtout) sur leurs intégrations à une architecture de communication, sans oublier l'ensemble des moyens au sol nécessaires au traitement et à la dissémination des données recueillies par le drone.

 

Enfin, Bourget 2011 oblige, il n'est pas improbable de penser que si par le passé le domaine des drones avait fait l'objet d'un intérêt plus marqué par l'ensemble des acteurs concernés en France et en Europe, nos industriels présenteraient alors sur leur stand des solutions au moins équivalentes aux produits américains.   


- Le drone de combat pose-t-il un problème éthique, comme l'a affirmé un ministre britannique? Quel est le point de vue des concepteurs sur cette question qui n'a rien de technique?

 

Concernant particulièrement l'armement des drones et les questions d'éthique liées, le débat n'a pas lieu d'être, du moins pas sous cet angle, à moins qu'il ne faille l'ouvrir pour l'ensemble des plateformes mettant en œuvre des armements à distance (sous-marins, navires de surface, avions de combat, hélicoptères, etc.).

 

En fait, il semble que les questionnements portent davantage sur le degré d'automatisme à donner aux systèmes d'armes modernes. Ces derniers sont en effet de plus en plus automatisés, particulièrement grâce aux systèmes issus des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC). Néanmoins, ici encore, l'intérêt du débat peut être lui-même discuté. L'emploi des armes est en effet très strict. Il est encadré par des règles d'engagement, les fameuses ROE (Rules Of Engagement) et c'est toujours l'homme qui décide in fine d'appuyer, ou non, sur le bouton.

 

N'en déplaise aux amateurs de science fiction, les robots dotés du libre arbitre n'existent pas ![1].

 

Lire également l'interview de Monsieur Bertrand Slaski, Consultant au sein de la CEIS - Lettre du CESA

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22 juin 2011 3 22 /06 /juin /2011 07:55

http://www.flightglobal.com/assets/getAsset.aspx?ItemID=34936 


21/06/11 By Andrew Doyle SOURCE:Flight Daily News

 

Pierre-Eric Pommellet is Thales's senior vice president of defence mission systems. He talks to Flightglobal about the growing importance of unmanned aerial vehicles, the significance of India's shortlisting of the Dassault Rafale fighter and the likely impact of the 'Arab Spring' on the global defence market

 

Which products will take centre stage on the Thales stand at this year's show?


Unmanned air vehicles obviously will be a big theme in the defence domain. The big star of the show for us will be the Watchkeeper Tactical UAV, which we are presenting for the first time at Paris, with a real ground station that will be in operation in the UK this year. We are of course promoting tactical systems for France. Thales is involved in the full UAV chain - tactical assets with the Watchkeeper programme, but also the lower end with mini UAVs, which is potentially a very big market. At the higher end, we are ready to participate in the future UK MALE [Medium-Altitude Long-Endurance UAV] programme. The [Dassault] Rafale will again be our core defence activity for mission systems and we will present a range of equipment. We are now in production with the AESA [active electronically-scanned array] radar for the French Rafale, so we will present the technology we have and the capability we give to the aircraft with this AESA technology. This is still in flight tests and the first production batch will be delivered in 2017.

 

Has Thales reduced its marketing spend for this year's show?


We are following the trend. We have reduced by 15% the size of our pavilion - we were 1,200m², but now it's 1,000m². We are keeping the same way of presenting Thales. There is a kind of empty space in the middle with all the topics we are presenting around it. We are reducing this middle a little bit, but we are staying with the presentation of all the actual equipment. It's a slight reduction in size, but of course keeping the same assets and the same messages.

 

How do you think attendance at the show will compare with two years ago?


We expect the number of exhibitors to be the same, or even more, and we expect a similar number of visitors. The trend is good and we should definitely have a very good show.

 

When will we see more UAVs participating in the flying display at Paris?


A major topic in the UAV industry today is the application of these systems and their ability to fly in controlled airspace and over populations. Very few UAVs are certified [to fly in controlled airspace], but the Watchkeeper will be the first UAV to be certified in Europe. Allowing a UAV to fly in the very complex area of the Paris Air Show is another story, but it's clear that the extension of this market will require a new way of thinking in terms of the systems that equip UAVs, the architecture, innovation, sense and avoid, intelligence, and secure communications. Thales has expertise in all of these areas and is involved in these discussions.

 

It would be great [to include UAVs in the flying display] - really a demonstration that a UAV can be certified and that you can use UAVs safely over populated areas, and demonstrate the capacity to move from pure military systems to defence and security systems. Flying UAVs will be a key objective for future shows. It's a small bird so it will not be very spectacular, but on the other hand it will demonstrate that you can fly and train absolutely everywhere.

 

How significant in the effort to secure a first export order for the Rafale fighter is India's decision to downselect the type alongside the Eurofighter Typhoon?


It's obviously very good news for the programme. They said at Aero India 2011 that they would decide the shortlist in April, and they decided in April. The programme is keeping to its milestones, but of course we still have a long way to go with the final competition between us and Eurofighter. The shortlist was decided on technical issues, and it confirms for those who are not fully aware that the Rafale is state of the art and top of its class in terms of performance. The Rafale has been selected because it meets requirements that were very challenging.

 

What impact will the 'Arab Spring' pro-democracy uprisings have on the defence market?


Everyone has been surprised by the rapidity of the change. It's very difficult to know how it will evolve and how it will change things. In any case, at Thales we decided more than two years ago to really change our model of exports - not just in Arab countries - because we want to be more local and work with local industry in order to develop our presence in those countries. I am sure that one of the effects of this change will be an acceleration of this trend. The old model of purely exporting from Europe to every country in the world is changing, and the 'Arab Spring' will very probably accelerate the willingness of those countries to develop themselves, and so it has encouraged us to go quicker in our model. In terms of pure business, of course Libya is an issue - but I will not comment on that. But of the other countries, we were not much involved in Egyptian defence equipment or Tunisia, for example, or any other country that has seen trouble. It's more a question of how those countries - not only in the Arab world but also elsewhere - will view their way of acquisition of defence equipment, and it is really encouraging us to go forward and be involved in local industry everywhere.

 

How will Thales deal with shrinking defence budgets as European nations attempt to rein in public spending?


It has started in the UK with the search and rescue helicopters, and now France is slowing the pace. It is a fact that the situation with the defence budgets in European countries will affect investment, so we have to be ready for that. For a company like Thales, we need to continuously work on competitiveness. That means if there is less money, we can still sell products - but we will have to work on our costs. For us, it's also an encouragement to continue with our competitiveness and productivity plan, and of course look for more markets outside Europe and secure more exports. We have a willingness and ability to be more present in exports with our model of multi-domestic presence, with acquisition of companies and developing companies locally. Defence budgets will be reduced. We don't know exactly where - countries still need to decide what they will cut - but nevertheless we need to be prepared for a reduction in defence budgets.

 

How closely do Thales's defence businesses work with their civil aerospace counterparts?


One of the strengths of Thales is its duality: you cannot sustain the defence business without developing dual products. That's very strong in what we're doing today in creating synergies between the domains in terms of technology and product policy. We need to address markets in terms of value-added services - new services can be added as a way to resolve defence budget problems by offering new services that allow our customers to spend less for better services. Duality is a very strong asset for that, and we are presenting this at the show.

 

What impact will new consumer technology such as the Apple iPad have in the defence sector?


Of course the iPad is incredibly powerful and we are using it now for maintenance books. We've started providing our customers with iPads instead of paper manuals, which is very useful for them, so the iPad has become part of our global offer. It is clear that those in the military forces are young - the average age is just above 20 years old - so those guys really breathe those technologies, and we have very strong studies on how our systems could be used with much more interactive 'man-machine' interfaces. We are demonstrating new interactive cockpit and mission system technologies at the show, which really integrate these technologies. Innovation in recent years has been tremendous, and in terms of interface, those innovations can be quite rapidly installed into systems.

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22 juin 2011 3 22 /06 /juin /2011 07:30

http://www.france24.com/fr/files_fr/imagecache/aef_ct_wire_image_lightbox/images/afp/photo_1308648507508-1-0.jpg?1308693003

 

21 juin 2011 france24.com

 

Les organisateurs du Salon du Bourget ont obligé les exposants à éteindre leurs appareils de brouillage des ondes, jugeant l'utilisation des réseaux sans fil "vitale" lors d'un tel événement, ont-ils annoncé mardi à l'AFP.

 

AFP - Les organisateurs du Salon du Bourget ont obligé les exposants à éteindre leurs appareils de brouillage des ondes, jugeant l'utilisation des réseaux sans fil "vitale" lors d'un tel événement, ont-ils annoncé mardi à l'AFP.

 

Selon le directeur du salon Gilles Fournier, dès dimanche, alors que l'installation des stands était en cours, des techniciens avaient relevé une perturbation des ondes mobiles et des interruptions des appels téléphoniques.

 

Une enquête de l'Agence nationale des fréquences (ANFR) a permis de déterminer que plusieurs exposants utilisaient des brouilleurs d'ondes.

 

"Deux choses sont cruciales lors du salon, le Wi-Fi (accès sans fil à internet) et le téléphone", a souligné M. Fournier, ajoutant avoir immédiatement écrit aux exposants pour qu'ils éteignent leurs appareils.

 

En France, leur utilisation constitue une infraction pénale et le directeur du Salon du Bourget les a prévenus qu'ils pourrait porter plainte s'ils restaient allumés.

 

"Tous ont été immédiatement désactivés", s'est félicité Gilles Fournier. Il a toutefois expliqué que l'ANFR continuerait à oeuvrer jusqu'à la fin du salon pour vérifier que ces appareils resteraient bien éteints.

 

Le directeur du Salon du Bourget a, par ailleurs, dit ne pas savoir pourquoi les exposants utilisaient ces brouilleurs mais il a supposé qu'ils craignaient des tentatives d'espionnage lors de leurs négociations ou de communications téléphoniques.

 

Quelques difficultés sur le réseau téléphonique persistaient mardi, mais les organisateurs ont indiqué qu'elles étaient dues à l'afflux de personnes sur le salon.

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22 juin 2011 3 22 /06 /juin /2011 07:20

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/f/f5/Flag_of_Libya_%281951%29.svg/800px-Flag_of_Libya_%281951%29.svg.png

 

21/06/2011 Alain Ruello – LesEchos.fr

 

60 millions pour les munitions, 25 millions pour les primes, et le solde en logistique diverse... C'est le double de la somme constatée après un gros mois d'opération.

 

Trois mois après son déclenchement, la guerre en Libye a coûté environ 100 millions d'euros à la France, a indiqué Gérard Longuet, le ministre de la Défense, lors d'un point de presse qui se tenait ce mardi au Bourget. Plus précisément, 87 millions, indique-t-on dans son entourage : 60 millions pour les munitions, 25 millions pour les primes, et le solde en logistique diverse. C'est le double de la somme constatée après un gros mois d'opération. Peut-on en conclure que la facture d'Hamattan progresse de façon linéaire ? Il en coûterait 200 millions si la guerre devait durer six mois, ou 400 millions si elle n'était pas finie en mars 2012, un an après le vote de la résolution 1973 ? L'avenir le dira.

 

Quoiqu'il en soit, les sommes dépensées pour la Libye ne seront pas à charge des militaires. Tout dépassement du budget du ministère de la Défense sera pris par le gouvernement, a assuré Gérard Longuet. Concrètement, lorsque le budget 2011 a été bâti, l'armée a estimé qu'il lui en coûterait 900 millions pour toutes ses opérations extérieures. Seuls 630 millions ont été inscrits au budget, auxquels doivent s'ajouter 50 millions payés par l'ONU. Le solde devait de toute façon être compensé. Il s'est aggravé avec la Libye.

 

Et encore, il ne s'agit que de la partie visible de la facture. Une grosse partie des dépenses d'Harmattan est prise sur les budgets d'entraînements. Le risque, si les opérations se prolongent, c'est de consommer ce potentiel beaucoup plus tôt que prévu. Le chef d'Etat-Major de la Marine, l'amiral Pierre-François Forissier, a déclaré récemment que ses navires risquaient la surchauffe. L'armée de l'air n'en est pas encore là. Mais pour combien de temps ?

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22 juin 2011 3 22 /06 /juin /2011 06:55

http://www.larepubliquedespyrenees.fr/upload/images/articles/440x290_1741302.jpg

 

Le colonel Berhier de Sauvigny lors d'une remise de médaoilles à Pau. © archives A.Torrent

 

21 juin 2011 Par G.C - larepubliquedespyrenees.fr

 

La société privée Vitruve, qui se proposait de sous-traiter une partie des activités de l'école béarnaise, est en difficulté.

 

Impactée, comme d'autres, par la révision générale des politiques publiques, l'Etap connaît un moment de répit. Envisagée par les pouvoirs publics, une opération de partenariat public-privé est pour l'instant mise en stand-by.

 

Ce scénario aurait permis d'abaisser les coûts de fonctionnement de la prestigieuse école béarnaise, maison-mère de tous les paras. Premier opérateur national en matière de défense, la société privée parisienne Vitruve DS, qui serait en cessation de paiement, s'était positionnée pour la fourniture des avions, leur maintenance et surtout la formation des paras.

 

« Un terme au dossier »

 

Soit 42 000 sauts annuels, ce qui représentait un marché estimé à plusieurs centaines de millions d'euros !

 

« Après une étude approfondie, le ministère a répondu à la société Vitruve », indique le colonel Laurent Berthier de Sauvigny, chef de corps à l'Etap. « Cette réponse ne donne pas suite à la proposition de la société. Cela met définitivement un terme à ce dossier et aucune autre étude n'est envisagée », ajoute-t-il.

 

La prochaine étape de l'externalisation devait concerner, fin 2010, le mess des officiers. « Si certains ont pu nourrir des inquiétudes, elles n'ont plus lieu d'être », précise le chef de corps qui, lors de la fête de la Saint-Michel, rappelait combien l'Etap a déjà payé son tribut à la fameuse RGPP.

 

Plusieurs dizaines de personnels civils travaillant pour la défense ont, par ailleurs, été déjà redéployés vers la nouvelle base de défense de Pau.

 

 

===> Le chef des armées danoises en visite

 

Si elle sera moins sollicitée qu'à l'ordinaire pour la fête du 14 juillet, l'Etap n'en poursuit pas moins sa mission. Elle prépare notamment la mise en service du nouveau parachute automatique de l'armée française qui, à terme, équipera toutes les forces aéroportées. Par ailleurs, les missions de formation auprès des parachutistes des trois armées (et de la gendarmerie) continuent à s'enchaîner. Elles concernent également des forces alliées, d'où la récente visite du général Bartels, chef d'Etat-major des armées danoises.

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