En juillet dernier, le commandant des Marines américains, le général Joseph Dunford, l'assurait : le nouvel avion F-35 "Joint Strike Fighter" est prêt au combat. Cet appareil à atterrissage et décollage vertical est la version B de l'avion pointé comme l'un des candidats potentiels au remplacement des F-16 vieillissants de l'armée belge
Lors de son développement et depuis son premier vol d'essai, ce F-35 avait été sans cesse dénigré, jusqu'à être affectueusement surnommé "l'avion qui a mangé le Pentagone". Autrement dit, le plus cher de l'histoire. Avec les années de retard, son prix d'achat initialement prévu a même doublé, atteignant 400 millions de dollars (environ 357 millions d'euros). Pièce, bien entendu.
Mais, contrairement à ce que Joseph Dunford clamait haut et fort en juillet, les ennuis ne sont pas terminés. Une note du directeur des tests et évaluations opérationnels des nouveaux systèmes d'armement du Pentagone, J. Michael Gilmore, indique que les conditions des essais simulaient à peine les combats en conditions réelles. "L'avion ne transportait par exemple pas de missiles ou de bombes durant les évaluations et a atterri sur une plateforme libérée de tous les autres avions", écrit ainsi l'hebdomadaire américain Newsweek.
Une déclaration pour s'assurer des fonds publics ?
Par conséquent, le test "n'a pas – et ne peut pas démontrer" que l'avion du constructeur Lockheed Martin "est efficace d'un point de vue opérationnel, ou que son utilisation est adaptée dans n'importe quel type d'opération de combat limité, ou qu'il est prêt pour des déploiements opérationnel en situation réelle", conclut Gilmore.
Il apparait, écrit Newsweek, que le feu vert donné par Dunford dans un premier temps était uniquement destiné à apporter un soutien public de poids au développement de cet avion critiqué de toutes parts, et ainsi assurer un flux de fonds continu de la part du Congrès américain.
Initié en 2001, le projet F-35 était destiné à créer trois versions de l'avion de combat le plus polyvalent et le plus meurtrier de tous les temps. Ambitieux. Peut-être trop ambitieux.
Un duel embarrassant entre F-35 et F-16
Les problèmes techniques se sont multipliés au cours de son développement. "Un rapport mentionnait des défauts de conception dans son réservoir de carburant et dans ses systèmes hydrauliques, ce qui augmentent la vulnérabilité de l'avion vis-à-vis de la foudre et du feu de l'ennemi, en particulier à basse altitude."
Un autre rapport a minimisé sa vitesse, sa capacité d'accélération et sa capacité de virage. Les pilotes d'essai ont par ailleurs critiqué la mauvaise visibilité offerte par le cockpit, un paramètre qui selon eux pourrait causer leur perte en combat. Ils citent également des logiciels et radar défectueux, ainsi que les sièges éjectables qui ne fonctionnent tout simplement pas.
En 2014, un incendie moteur a conduit à clouer au sol l'ensemble de la flotte de F-35, tandis que "deux rapports gouvernementaux statuaient que les moteurs de Pratt & Whitney n'étaient pas fiables". Enfin, le casque du pilote, sculpté sur mesure pour 400 000 dollars (357 000 euros), est muni d'un système sophistiqué qui permet d'offrir une vue à 360 degrés au pilote, mais le système de reconnaissance a des difficultés à distinguer les alliés des ennemis.
Et, comme si cela ne suffisait pas, en juillet dernier, un duel a opposé le F-35 en développement au vieux F-16 lors d'un test. Un duel qui a vu l'ancien modèle l'emporter...