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4 janvier 2017 3 04 /01 /janvier /2017 11:55
Insigne général des Troupes de Forteresse de la Ligne Maginot

Insigne général des Troupes de Forteresse de la Ligne Maginot


04.01.2016 source JFP
 

4 janvier 1894 : signature de l’alliance franco-russe. Préparée par de nombreuses activités bilatérales dans les années précédentes, une convention militaire secrète est signée entre le gouvernement républicain de la France, sous la présidence de Sadi Carnot, et le gouvernement impérial du tsar Alexandre III. En dépit de ce paradoxe, l’alliance remporte les faveurs de l'opinion française qui cultive sa haine de l'Allemagne et sa défiance de l'Angleterre. Les Parisiens feront un accueil enthousiaste au tsar Alexandre III lors de sa visite et lui dédieront un des plus beaux ponts de la capitale reliant l'esplanade des Invalides au rond-point des Champs-Élysées. Cette alliance met surtout fin à l'isolement diplomatique de la France, consécutif à sa défaite de 1870. Elle a été rendue possible par le resserrement des liens de l’Allemagne avec l'Autriche-Hongrie au détriment de la Russie, rivale de cette dernière dans les Balkans. En fait, elle resserre le bloc austro-allemand et contribue ainsi au processus fatal qui mènera à la Grande Guerre.

 

4 janvier 1896 : invention du tube lance-torpille (Paris). Le russe (vivant en France) Stéphane Drzewiecki remporte le 2ème prix du concours (Lockroy) qu’organise chaque année le ministère du commerce français. La marine française adopte le procédé pour l’intégrer à son sous-marin. A noter que le premier prix du concours est Lauboeuf, celui dont la marine française va utiliser le sous-marin.

 

4 janvier 1930 : naissance de la ligne Maginot. (France). André Maginot, ministre de la guerre et héros du premier conflit mondial, présente à l’Assemblée Nationale en décembre 1929 le projet de loi de construction d’une ligne de défense fortifiée contre l’Allemagne. Le projet est voté sans difficulté le 4 janvier. La pensée militaire française est alors profondément marquée par la stratégie défensive. Même ceux qui prônent la mobilité, sont convaincus que la France doit tout de même se protéger derrière des fortifications ne serait-ce que pour compenser la faiblesse démographique due aux « classes creuses » issue de la saignée de 14-18. La ligne Maginot coute 3 milliards de francs et emploie 20 000 ouvriers pendant 5 ans. La frontière franco-belge ne sera cependant pas beaucoup fortifiée, principalement pour des raisons militaires : on prévoit d’y fixer une armée de manœuvre, sauf face aux Ardennes que l’on pense infranchissables par des blindés. Or, c’est précisément là que les Allemands attaqueront au Printemps 1940 et contre-attaqueront durant l’hiver 1944. Ils n’attaqueront pas bien entendu la ligne qui, elle, est difficilement franchissable sans pertes importantes.

 

4 janvier 1952 : mort au combat du lieutenant Henri Leclerc de Hauteclocque (Trung Khu - Indochine). La mort du fils de de Lattre (30 mai 1951) a curieusement laissé dans la mémoire collective un souvenir beaucoup plus fort que celle du fils de Leclerc. Pourtant, la fin de ce dernier est héroïque : alors qu'il commande sa compagnie en appui de l'attaque de Trung Khu, l'ennemi oppose une très forte résistance et repousse l'assaut. Grièvement blessé à la jambe, le fils Leclerc est dans un premier temps évacué à dos d’homme par son adjoint. Lucide jusqu'au bout et constatant que l'ennemi les talonne, il ordonne à son adjoint de le laisser sur place après lui avoir donné tous les documents et munitions qu'il a sur lui. Sa jeunesse, 26 ans, fait oublier qu'il combattait depuis 10 ans dans l’armée française (Campagne d'Alsace -1944, et plusieurs séjours en Indochine depuis 1946).


4 janvier 1980 : Serge Gainsbourg chante la Marseillaise (Strasbourg). Opérant un retour sur scène à la faveur du lancement de son album provocateur Aux armes, etc., Gainsbourg tente de chanter la version reggae de la Marseillaise à Strasbourg. Un groupe de parachutistes retraités alsacien investit la salle de spectacle et oblige le chanteur à annuler le concert. Avant de quitter la scène, Gainsbourg chante a capella l'hymne national ... et les parachutistes se mettent au garde à vous. Cette version reggae est très controversée ce qui lui assure bien sur la médiatisation propice au succès commercial. Cela n’empêchera pas, par la suite, ni Gainsbourg ni les légionnaires de trinquer lors de la fête de Camerone.

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10 octobre 2016 1 10 /10 /octobre /2016 10:55
Le prince Louis Ferdinand de Prusse rencontrant le sabre du maréchal des logis Guindet - Richard Knötel (1857-1914)

Le prince Louis Ferdinand de Prusse rencontrant le sabre du maréchal des logis Guindet - Richard Knötel (1857-1914)


10.10.2016 source SHD

 

10 octobre 1437 : Charles VII prend Montereau grâce à l'artillerie de Jean Bureau

10 octobre 1806 : bataille de Saalfeld (Allemagne actuelle – Thuringe). Les puissances européennes s’allient une quatrième fois contre Napoléon. Malheureusement pour les Prussiens, leur tentative de stopper le corps d’armée de Lannes échoue. Aguerris par les multiples campagnes menées jusqu’à présent, les Français bousculent les Prussiens sur un terrain pourtant choisi par ces derniers. Le prince Louis-Ferdinand de Prusse est tué par le maréchal des logis Guindet (10ème Hussard) en combat singulier alors qu’il tente courageusement d’organiser une retraite des troupes qu’il a imprudemment engagées contre Napoléon. L’Empereur marche sur Berlin. Dans quelques jours, ce seront les victoires d’Iéna et Auerstaedt.

 

10 octobre 1845 : ouverture de l'école navale américaine d'Annapolis (Annapolis – Etats-Unis) Homologue de l’Ecole Navale, elle est fondée par le secrétaire d'État, Georges Bancroft. Implantée à l’origine au Fort-Severn, elle prend d’abord le nom de Naval School (Ecole Navale). La première session forme 50 marins. En 1850, elle devient l'Académie navale. La scolarité s’ouvre aux femmes en 1976. Aujourd’hui, elles comptent pour plus de 20% de chaque promotion. Le président Jimmy Carter et l’amiral Nimitz figurent parmi ses diplômés les plus célèbres. 

 

10 octobre 1877 : Le général Custer est enterré à West Point

10 octobre 1954 : Ho chi Minh entre dans Hanoi après le retrait des troupes françaises. 5 mois après la défaite de Dien Bien Phu et 3 mois après la signature des accords de Genève mettant fin à la guerre d’Indochine, les dernières troupes françaises quittent Hanoi cédant la place aux Bo Doi de la 308ème division Viet  Minh.  Après 8 ans de combats, le Viet Minh reprend le contrôle de la ville qui devient alors la capitale du Nord-Vietnam.

 

10 octobre 2009 : les militaires français repoussent une attaque pirate (Océan Indien). Des commandos marines embarqués à bord de thoniers français pêchant au large des Seychelles, ouvrent le feu sur 4 vedettes pirates qui tentent d'aborder les bateaux de pêche. C'est dans le cadre de la mission européenne Atalante (début décembre 2008) de lutte contre la piraterie maritime que cette première ouverture du feu a lieu. Atalante est une mission européenne en application des résolutions 1814, 1816, 1838, 1846, 1851 de l’ONU.

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7 octobre 2016 5 07 /10 /octobre /2016 10:55
Combat de la Confiance, commandée par Robert Surcouf, et du Kent, le 7 octobre 1800 - Musée d'histoire de Saint Malo

Combat de la Confiance, commandée par Robert Surcouf, et du Kent, le 7 octobre 1800 - Musée d'histoire de Saint Malo


07.10.2016 source SHD
 

7 octobre 1337 : déclenchement de la Guerre de Cent Ans. Le roi d’Angleterre Edouard III se déclare héritier légitime de la couronne de France en tant que petit-fils (par les femmes) du roi Philippe IV le Bel. Le dernier capétien direct étant mort en 1328 sans héritier mâle, la revendication d’Edouard est cohérente mais est perçue comme une déclaration de guerre au roi de France Philippe VI de Valois.

 

7 octobre 1571 : bataille de Lépante (Golfe de Corinthe – Grèce). La Sainte Ligue voulue par le Pape Pie V à la suite du massacre de 20 000 chrétiens de Nicosie (Chypre) par les Ottomans provoque la constitution d’une flotte de combat chrétienne imposante (220 navires venant d'Espagne, de Venise, de Savoie, de Gênes et des états pontificaux) qui lors de la fameuse bataille détruit presque complètement la flotte ottomane (240/300). Le coup d’arrêt infligé aux Ottomans en Méditerranée occidentale est stratégiquement et religieusement magistral.  Il est économiquement néfaste et porte un coup au commerce que Venise entretenait traditionnellement avec l’Orient. La victoire semble principalement due aux 6 galéasses vénitiennes (gros navires équipés de canons tirant tous azimuts) et à l’action décisive du fils de Charles Quint, Don Juan d’Autriche qui aborda la galère du chef Turc Ali Pacha, le fit décapiter et ficha sa tête au sommet du mat : l’effet psychologique sur les Ottomans fut radical. Durant cette bataille Cervantès, jeune soldat espagnol et futur auteur de Don Quichotte , perd l’usage de sa main gauche.

 

7 octobre 1798 : bataille de Sediman (Egypte). Le général Desaix avec près de 3000 hommes remonte le Nil à bord d’une flottille poursuivant les Mamelouks de Mourad Bey. Ceux-ci, après quelques escarmouches tentent un assaut massif (au moins 4000 cavaliers) contre les Français qui forment immédiatement le carré. La cavalerie mamelouke se brise contre les carrés de fantassins extrêmement disciplinés et coordonnés. Mourad Bey change de tactique et décide de grouper ses canons pour entamer les défenses françaises. Desaix commande au capitaine Rapp d’empêcher la manœuvre et de conquérir l’artillerie adverse. Aussitôt fait !

 

7 octobre 1800 : prise du Kent par Surcouf (Océan indien). Le corsaire français Robert Surcouf, à bord de la Confiance réalise l’un de ses plus grands exploits. Il s’attaque au Kent, navire trois fois plus grand et mieux armé que le sien. A la surprise des Anglais,  la Confiance passe à l’abordage et les Français s’en rendent maître alors qu’ils combattent à 1 contre 3. Autre date avancée (et notamment dans le fameux chant de popote ou chanson à virer) : 31 Aout.  Le peintre, marin et écrivain Louis Garneray faisait partie de l'équipage de Surcouf lors de l'abordage.

 

7 octobre 1870 : Léon Gambetta, quitte Paris en ballon. Il vole vers Tours pour aller organiser la guerre en province.

 

7 octobre 1886 : combat de Cho Chu (Tonkin- actuel Vietnam). Le capitaine Dallier après un raid d’infiltration de 3 jours vers la base des Pavillons noirs (à plus de 80 km de Tuyen Quang) leur inflige une sévère défaite sans aucune perte pour son détachement (72 tirailleurs et 12 légionnaires).

 

7 octobre 1946 : service militaire recréé. Supprimé du fait de l’armistice, le service militaire est restauré.

 

7 octobre 1947 : opération Léa (Indochine). Afin de capturer Ho Chi Min et couper le Viet min de son ravitaillement en Chine, 3 bataillons de parachutistes (1er Bataillon de Parachutistes de Choc, III/1er RCP et I/1er RCP) sont largués entre Bac Kan et Cao bang. Plus de 1000 hommes organisés en une demi-brigade parachutiste, un groupement motorisé, un groupement Communal et un groupement amphibie .  Malgré le bouclage (jusqu’au 20 novembre) organisé par le général Salan, le gros des troupes Viet s'échappe ainsi que tout leur état-major.

 

7 mars 1950 : les gardes rouges entrent au Tibet (Chine actuelle).  30 000 soldats chinois renversent le 14ème Dalai-Lama en ayant auparavant bousculé sa petite armée.

 

7 octobre 1957 : mort de l’aviation ? (Moscou). Khrouchtchev déclare que l’avion est périmé au profit des fusées. L’URSS a mis sur orbite 3 jours plus tôt, Spoutnik, le premier satellite artificiel.

 

7 octobre 1958 : naissance du programme Mercury. La NASA approuve le programme de vol spatial habité Mercury.

 

7 octobre 1967 : arrestation de Che Guevara (Bolivie). Exécuté 2 jours plus tard.

 

7 octobre 1973 : décès de Lucien Serventy (Toulouse). L’un des plus grands ingénieurs aéronautiques français. Père de nombreux avions de l’armée de l’air (Espadon, Trident) et surtout du Concorde.

 

7 octobre 2005 : prix Nobel de la paix à l’AIEA. l'Agence internationale de l'énergie atomique et son directeur, Mohamed Elbaradei sont récompensés pour leur travail contre la prolifération des armes nucléaires.(DGRIS/Prolif).

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14 septembre 2016 3 14 /09 /septembre /2016 10:55
Chronique culturelle - 14 Sept. 2016

source association Présence de Vladimir Volkoff


14.09.2016 source SHD

 

14 septembre 1515 : fin de la bataille de Marignan (Italie). A propos de l'itinéraire emprunté par l'armée de François Ier (col de Larche – Argentera et non route du mont Cenis, beaucoup plus au Nord), c’est ce même axe que la section d'éclaireurs skieurs du lieutenant Costa de Beauregard (futur Inspecteur de l'Infanterie) a si brillamment défendu en 1940 contre les Italiens.

 

14 septembre 1759 : mort de Montcalm (Québec – actuel Canada). (Cf. Chronique d’hier). Le lieutenant-général Louis-Joseph, marquis de Montcalm, commandant en chef des troupes régulières françaises en Nouvelle-France succombe à ses blessures reçues la veille durant la bataille des Plaines d’Abraham, lors du siège de Québec. Il survit quelques heures de plus au général James Wolfe, son rival. Issu d’une famille noble aveyronnaise, Montcalm est envoyé à Québec lors de la guerre de 7 ans en 1756. Il remporte les victoires de Fort William (1757) et Fort Carillon (1758) avant d’être promu lieutenant-général. La 167è promotion de l’Ecole Spéciale Militaire (1980-1982) porte son nom, de même qu’un bateau de la Marine nationale.

 

14 septembre 1905 : mort de Savorgnan de Brazza (Dakar). Le conquérant pacifique du Congo meurt d'épuisement, âgé à peine de 47 ans. Il est l'un des plus grands coloniaux français. Son ouvrage Au coeur de l'Afrique, vers la source des grands fleuves relate son expédition longue de trois ans.

 

14 septembre 1956 : les Français quittent l’Indochine.

 

14 septembre 2005 : mort de Vladimir Volkoff (Dordogne). Les Britanniques ont encore le célébrissime John Le Carre, les Français avaient Volkoff. Ecrivain français (né à Paris en 1932) d’origine russe, il est l’auteur de très nombreux ouvrages sur le monde du renseignement, la désinformation et d’une manière générale sur la difficulté d’agir sans se corrompre. Docteur en philosophie, professeur d’anglais et de russe, Volkoff était chrétien orthodoxe. Après ses études à la Sorbonne, il sert en Algérie en tant qu’officier renseignement (1957 – 1962). Il passe ensuite quelques années aux Etats-Unis où il commence à publier. Revenu en France dans les années 70, il devient un des écrivains français les plus pertinents sur la lutte secrète des blocs durant la Guerre Froide. Quelques ouvrages ont fait date : le retournement (1979), le montage (1982 grand prix de l’Académie française), la désinformation, arme de guerre (1984), le professeur d’histoire (1985), le bouclage (1990), le Berkeley à cinq heures (1993),  l’enlèvement (2000)… Il publiait dans la collection de la bibliothèque verte et sous le nom d’emprunt Lieutenant X, la fameuse série Langelot qui avec sa quarantaine d’aventures a bercé l’adolescence de quelques générations de futurs militaires.

 

 

14 septembre 1960 : création de l’OPEP. Lors de la conférence de Bagdad, l’Arabie Saoudite, l’Iran, l’Irak, le Koweït et le Venezuela décident de s’allier et créent l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole pour tenter d’influer sur les cours du pétrole.  Le prix du baril est alors à moins de 5 $. Aujourd’hui, l’organisation dont le siège est à Vienne (Autriche) compte 12 membres.

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2 septembre 2016 5 02 /09 /septembre /2016 10:55
Portrait de Marie-Pierre Koenig. Source : SHD

Portrait de Marie-Pierre Koenig. Source : SHD


02.09.2016 source SHD

 

2 septembre 31 (avant Jésus-Christ) : bataille d’Actium (au large de la Grèce).  Lors de la guerre civile succédant à la mort de Jules César,  Octave attaque son rival Marc Antoine alors qu’il est retranché avec Cléopâtre dans le golfe ambracique. La bataille navale est incertaine jusqu’à ce que le couple le plus célèbre de l’Antiquité prenne la fuite causant la débandade dans la flotte égypto-romaine. Les troupes de Marc Antoine se rallient rapidement à Octave (futur empereur Auguste) et lui permettent ainsi de mettre un terme à la guerre civile qui dure depuis au moins 12 ans et d’instaurer le Principat puis l’Empire. Marc Antoine et Cléopâtre se suicident un an après leur fuite.

 

2 septembre 1870 : Napoléon III capitule à Sedan.

 

2 septembre 1883 : combat de Phung (Tonkin – actuel Vietnam). Le corps expéditionnaire français commandé par le général Bouet s’empare des digues du fleuve rouge défendues par les Pavillons noirs.

 

2 septembre 1898 : bataille d'Omdurman (Soudan). Le général Kitchener remporte lors de cette bataille, la guerre des Mahdistes qui est une révolte à la fois politique et religieuse contre l’occupant britannique. La révolte mahdiste, commencée vers 1879 débouche sur la défaite de Khartoum (1885) et la mort du général Arthur Gordon (Gordon Pacha). Tout le Soudan est alors évacué par les britanniques qui doivent progressivement reconquérir le terrain.  Omdurman symbolise la fin de cette reconquête. La bataille est souvent représentée par l’héroïque charge du 21ème Lancier à laquelle participe le jeune officier de cavalerie Winston Churchill. Elle est considérée comme la dernière charge de l’histoire de la cavalerie britannique. Cependant, dans son ouvrage The river war, Churchill explique que la victoire est due à la technologie et notamment à l’emploi de la mitrailleuse. Le général Kitchener ne perd en effet que 47 tués sur ses 20 000 hommes alors que les mahdistes subissent de terribles pertes : 10 000 morts sur les 50 000 engagés.

 

2 septembre 1903 : bataille d’El Moungar (Algérie). Un convoi escorté par une compagnie du 2ème REI (et quelques Spahis) est attaqué dans la nuit du 1er au 2, par 3000 combattants Berabers (marocains). Les survivants, repliés sur un piton, résistent jusqu’à l’arrivée des renforts en fin de journée et après un combat acharné (dont la Légion célèbre chaque année la mémoire). Il y a 38 morts et environ 50 blessés : quasiment aucun homme présent n’en sort indemne.

 

2 septembre 1945 : Ho-Chi-Minh proclame l’indépendance de la République Démocratique du Viêt Nam (Hanoi). « Suite au coup de force du 9 mars 1945 et à la révolution d’août, le leader communiste déclare l’indépendance de son pays. La France ne reconnaît pas le nouvel Etat et, en réaction, envoie le Corps Expéditionnaire Français en Extrême-Orient ou CEFEO réaffirmer sa souveraineté. La guerre d’Indochine s’amorce ». CNE Jean-Baptiste P. (COMLE).

 

2 septembre 1945 : le Japon capitule (à bord du Missouri – baie de Tokyo).

 

2 septembre 1970 : mort du général Koenig (Neuilly sur Seine).  Il est l’un des héros de Bir-Hakeim (1942). Quatrième et dernier général français élevé (à titre posthume,1984) à la dignité de maréchal depuis la Libération.

 

2 septembre 1973 : mort de Tolkien (Bornemouth – Royaume-Uni). John Ronald Reuel Tolkien, professeur et écrivain britannique né en Afrique du Sud, meurt à 81 ans en laissant derrière lui l’œuvre mythique du Seigneur des anneaux où la guerre gigantesque que livre le Bien contre le Mal s’apparente à celle que selon lui tout un chacun doit livrer en lui-même. Tolkien a combattu de mars à novembre 1916 en France en tant que sous-lieutenant dans les transmissions. Il participe à la sanglante bataille de la Somme.

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5 janvier 2016 2 05 /01 /janvier /2016 16:55
L'Illustration 3872 du 19.05.1917 - le commandant Bossut devant son char qu'il utilisait le 16 avril 1917.

L'Illustration 3872 du 19.05.1917 - le commandant Bossut devant son char qu'il utilisait le 16 avril 1917.


05.01.2015 source SHD
 

5 janvier 1477 : bataille de Nancy. Charles le Téméraire, tentant de reprendre Nancy avec une armée de 3000 hommes est complètement surpris par celle de René II, duc de Lorraine qui arrive à la rescousse des assiégés. Forte de 20 000 hommes (dont beaucoup de mercenaires) elle est financée en grande partie par Louis XI, le roi de France. N’ayant rien vu venir, le Téméraire est tué durant le combat.

 

5 janvier 1675 : bataille de Turckheim (Alsace). A 60 ans et alors qu’il avait déjà prouvé toutes les qualités du plus grand capitaine de son temps, Turenne, remporte sa plus belle victoire et rend l’Alsace à Louis XIV. Depuis l’automne 1674, environ 50 000 Impériaux occupent la région. Pendant tout le mois de décembre, Turenne se renseigne sur la nature, les effectifs et les intentions de l’ennemi. Il mène des reconnaissances dans les Vosges qu’il compte traverser pour surprendre les Impériaux et fait réparer des chemins montagneux sensés impraticables. Le 27 décembre, il prend Belfort par surprise puis Mulhouse et défait complètement l’ennemi qui vient de se replier à Turckheim.

 

5 janvier 1895 : dégradation du capitaine Dreyfus. Dans la cour de l’Ecole militaire et sur le front des troupes, Alfred Dreyfus est dégradé après avoir été reconnu coupable de trahison au cours d’un procès bâclé et truqué. Grace, dans un premier temps, à l’acharnement de sa famille, puis à l’implication de personnalités, les preuves de la machination dont est victime le capitaine artilleur finiront par éclater au grand jour.

 

5 janvier 1916 : « premiers essais du tracteur chenillé Holt et du projet Morton au polygone de Vincennes dans le cadre des études du général Estienne sur les chars d’assaut. Le châssis de la firme du Creusot sur une base de tracteur Holt donnera naissance au char Schneider ». CNE Jean-Baptiste P. (COMLE).

 

5 janvier 1952 : mort de l'ADC Vandenberghe (Tonkin - Indochine)  "Que la France me donne 100 Vandenberghe et nous vaincrons le Viêt Minh" : De Lattre de Tassigny. Chef du commando n°24 aussi appelé commando des tigres noirs, Vandenberghe conduit jusqu'à sa mort (à 24 ans), des missions en terrain ennemi avec des hommes issus du vietminh qu'il a lui-même retournés et formés pour la plupart. Sous-officier possédant des qualités de chef de guerre incroyables, il est l'un des cadres les plus décorés de l'armée française. C'est lui qui tente le sauvetage du fils de Lattre, le lieutenant Bernard de Lattre, lors de la bataille du Day et parvient à récupérer sa dépouille (Mai 1951). Malheureusement, 7 mois plus tard, l'une de ses recrues le trahit et l'assassine, durant son sommeil dans la nuit du 5 au 6 janvier au camp de Nam Dinh. Son assassin, le sous-lieutenant N'Guyen Thin Koy, ancien de la division 308, était manipulé par l'ennemi qui retenait en otage sa famille.

 

5 janvier 1947 : opération Dédale. La première grande opération aéroportée de la guerre d'Indochine a pour but de reprendre Nam Dinh, dont le poste a été investi par le viêt minh. Combinée avec l'emploi de moyens amphibies et l'appui de l'aéronavale, elle amorce la mise en place du concept d'emploi des troupes aéroportées françaises, qui se développera jusqu'en 1954.

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20 novembre 2015 5 20 /11 /novembre /2015 08:55
Chronique culturelle 20 Novembre 2015 - SHD

Le général de brigade Jean Gilles, commandant les TAP (Troupes Aéroportées) en Indochine, s'avance vers le point de regroupement après son saut sur Diên Biên Phu lors de l'opération "Castor". Photo Camus Daniel SCA - ECPAD


20.11.2015 source SHD
 

20 novembre 1942 : l’armée rouge contre-attaque (Stalingrad). Le général Joukov encercle en trois jours la VIème armée du général Paulus.

 

20 novembre 1952 : élection du maréchal Juin à l'Académie Française.

Note RP Defense : Discours de réception du maréchal Juin

 

20 novembre 1953 : début de l’opération Castor (Dien Bien Phu – Indochine). « Opération aéroportée ordonnée par le général Navarre et conduite par le général Gilles, elle consiste à s’emparer de la plaine de Dien Bien Phu pour couper l’offensive du Viet Minh en direction du Laos. Un groupement composé du 6e bataillon de parachutistes coloniaux, du 1er bataillon de parachutistes coloniaux et du 2e bataillon du 1er régiment de chasseurs parachutistes est largué, appuyés par deux batteries du groupement de marche du 35e régiment d’artillerie légère parachutistes et les sapeurs de la 17e compagnie du génie parachutiste. Au total 2 650  hommes. A l’issue des combats contre le 910e bataillon (appartenant au 148e régiment autonome) viêt-minh, l’objectif est conquis ». CDT Ivan Cadeau (SHD/DREE).

Note RP Defense :

lire LA BATAILLE DE DIEN BIEN PHU 13 mars-7 mai 1954

voir Opération «Castor» à Diên Biên Phu, 20 – 24 novembre 1953 (photos ECPAD).

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10 novembre 2015 2 10 /11 /novembre /2015 08:55
photo USMC

photo USMC

 

10.11.2015 source SHD
 

10 novembre 496 : bataille de Tolbiac (Allemagne actuelle). Le roi Clovis écrase les Alamans près de l'actuelle ville de Cologne après avoir invoqué le Dieu de sa femme Clothilde. En remerciements de cette victoire, il décide de se convertir au christianisme et est baptisé par l'évêque Saint Rémi.

 

10 novembre 1444 : bataille de Varna (Bulgarie). Défaite des croisés (d'Europe centrale) face aux Turcs trois fois plus nombreux, sur les bords de la mer Noire. Le roi de Hongrie Ladislas III meurt dans la bataille. Constantinople sera conquise 9 ans plus tard.

 

10 novembre 1555 : Villegagnon débarque dans la baie de Guanabara (actuel Brésil). L’amiral français tente de créer une colonie avec 600 colons. Les Portugais détruisent ce qui reste de l’implantation française le 20 janvier 1567.

 

10 novembre 1567 : bataille de Saint-Denis. Les protestants commandés par le Prince de Condé et l’amiral de Coligny ont tenté d’enlever Charles IX, le roi de France près de Meaux(28 septembre)  et suite à leur échec assiègent Paris. Le connétable Anne de Montmorency effectue une sortie pour briser le siège et est mortellement blessé d’un coup de feu dans le dos. Sur son lit de mort et en réponse à son confesseur: « Pensez-vous que j’aie vécu près de quatre-vingts ans pour ne pas savoir mourir un quart d’heure ? »

 

10 novembre 1775 : le congrès des Etats-Unis créé les Continental Marines (ancêtre du USMC). Au cours de la guerre d’indépendance des Etats-Unis d’Amérique, deux bataillons d'infanterie embarquée, sont constitués par le Congrès le 10 novembre 1775 sous le nom de Continental Marines. Ceux-ci sont démobilisés dès 1785 mais la « quasi-guerre » (quasi-war) contre la France amène le Congrès à voter un texte recréant un corps de fusiliers marins le 11 juillet 1798. Ce corps sera alors placé sous l'autorité directe du Secrétaire à la Marine.

 

 

10 novembre 1936 : décès de Louis Gustave Binger (à 80 ans). Capitaine issu du rang et premier gouverneur de la Côte d'Ivoire (1893-1895), il est l'un des plus grands explorateurs français de l'Afrique. Il a notamment sillonné durant 2 ans la boucle du Niger (1887-1889) réalisant une moisson d'observations scientifiques qui lui ont valu l'attention de l'Académie française (pour ses ouvrages) ou encore de Jules Vernes. Il a aussi mené durant 2 ans une mission destinée à établir la frontière entre la Côte d'Ivoire et le futur Ghana (1892-1893). Malade, il rentre en métropole où pendant 10 ans, il est directeur des Affaires d’Afrique au Ministère des Colonies (1897-1907). Une ville de Côte d'Ivoire porte son nom.

 

10 novembre 1940 : entrée des Forces françaises libres dans Libreville (Gabon). Le colonel Leclerc à la tête d’un groupement interarmes organisé autour de la 13ème DBLE entre dans Libreville et bouscule les troupes vichystes.

 

10 novembre 1951 : début de la bataille de Hoa Binh (Guerre d'Indochine). « L’opération Tulipe est la phase préparatoire à l’opération Lotus qui elle est l’opération sur Hoa Binh. L’opération Tulipe vise à l’occupation de la trouée de Cho Ben : c’est une opération de couverture. Tulipe est déclenchée le 10 novembre, l’opération Lotus commence le 13 au soir avec le débouché de la colonne motorisée. Hoa Binh est occupée par les parachutistes (1er, 2e et 7e bataillons de parachutistes coloniaux) le 14 novembre qui sont rejoints dans l’après-midi par les premiers éléments des formations terrestres. Par ailleurs, le pays Muong n’est pas pris en tenaille. Hoa Binh est un abcès de fixation, un centre de résistance dont le but est d’attirer le corps de bataille viêt. Avec des résultats plus ou moins heureux. Les pertes françaises ont été sous-estimées : 436 tués + 458 disparus (dont beaucoup sont morts) et 1 360 blessés. C’est une estimation basse ». CDT Yvan Cadeau (SHD).

 

10 novembre 1977 : Luna 17 alunit. La sonde soviétique dépose en douceur sur la Lune un véhicule automatique équipé d’un réflecteur laser français.

 

10 novembre 1988 : révélations sur le F-117 Stealth. Une série d’accidents du bombardier furtif américain oblige l’US Air Force à révéler l’existence de ce fleuron technologique qui vole de manière opérationnelle depuis 1983. Retiré du service en 2008.

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14 septembre 2015 1 14 /09 /septembre /2015 08:55
Pierre Savorgnan de Brazza (1852-1905), officier de marine et explorateur français de l'Afrique centrale. Photo Fratelli Vianelli (BNF)

Pierre Savorgnan de Brazza (1852-1905), officier de marine et explorateur français de l'Afrique centrale. Photo Fratelli Vianelli (BNF)

 

14.09.2015 source SHD

 

14 septembre 1515 : fin de la bataille de Marignan (Italie). Le roi de France François 1er a 21 ans et décide de conquérir le duché de Milan. Il  traverse les Alpes avec 60 000 hommes. Les Suisses, au service de Milan, les attendent sur l'habituelle route du mont Cenis, mais les Français empruntent le col de Larche grâce aux sapeurs qui élargissent et carrossent le chemin. Surpris, les Suisses veulent parlementer mais l'un de leurs détachements provoque les Français le 13. Pour sa première bataille, François 1er mène la charge à la tête de ses chevaliers. Le combat dure deux jours, les belligérants passant la nuit sur les lieux mêmes de la bataille où l’artillerie française fait des ravages. A 11h00 le lendemain, 14 000 Suisses et 8 000 Français jonchent le terrain. François 1er est adoubé par le chevalier Bayard le jour même. L'itinéraire emprunté par l'armée française est celui-là même que la section d'éclaireurs skieurs du lieutenant Costa de Beauregard (futur Inspecteur de l'Infanterie) a si brillamment défendu en 1940.

Note RP Defense : voir François Ier, portrait vérité d'une légende

 

14 septembre 1905 : mort de Savorgnan de Brazza (Dakar). Le conquérant pacifique du Congo meurt d'épuisement, agé à peine de 47 ans. Il est l'un des plus grands coloniaux français. Son ouvrage Au coeur de l'Afrique, vers la source des grands fleuves relate son expédition longue de trois ans.

 

14 septembre 1956 : les Français quittent l’Indochine

Note RP Defense: voir 1954-1956, le départ du corps expéditionnaire français d’Extrême-Orient

 

14 septembre 2005 : mort de Vladimir Volkoff (Dordogne). Les britanniques ont encore le célébrissime John Le Carre, les Français avaient Volkoff. Ecrivain français (né à Paris en 1932) d’origine russe, il est l’auteur de très nombreux ouvrages sur le monde du renseignement, la désinformation et d’une manière générale sur la difficulté d’embrasser ce qu’est la vérité sans se corrompre. Docteur en philosophie, professeur d’anglais et de russe, Volkoff était chrétien orthodoxe. Après ses études à la Sorbonne, il sert en Algérie en tant qu’officier renseignement (1957 – 1962). Il passe ensuite quelques années aux Etats-Unis où il commence à publier. Revenu en France dans les années 70, il devient un des écrivains français les plus pertinents sur la lutte secrète des blocs durant la Guerre Froide. Quelques ouvrages ont fait date : le retournement (1979), le montage (1982 grand prix de l’Académie française), la désinformation, arme de guerre (1984), l’enlèvement (2000)… Mort à 72 ans à Bourdeilles, il a contribué à enrichir la culture militaire tant par les thèmes traités tout au long de sa vie que par son style limpide et agréable.Il publiait dans la collection de la bibliothèque verte et sous le nom d’emprunt Lieutenant X, la fameuse série Langelot qui avec sa quarantaine d’aventures a bercé l’adolescence de quelques générations de futurs militaires.

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18 juin 2015 4 18 /06 /juin /2015 07:56
Chronique culturelle du 18 Juin 2015 - SHD

La bataille de Waterloo. 18 juin 1815. C.-A.ANDRIEUX Photo RMN-Grand Palais - G. Blot


18.06.2015 source SHD
 

18 juin 1429 : bataille de Patay (près d’Orléans). Événement majeur de la guerre de cent ans qui voit la victoire de Charles VII et Jeanne d’Arc sur les troupes anglaises de Talbot. Les archers anglais n’ont pas eu le temps de se protéger derrière les épieux taillés qu’ils disposent habituellement autour d’eux pour se protéger d’une attaque. Les reconnaissances françaises repèrent leurs positions suite à une maladresse anglaise et donnent l’alerte : l’avant-garde française (1500 hommes) commandée par les capitaines La Hire, de Loré et de Xaintrailles attaque les archers anglais qui fuient. Ensuite, la cavalerie lourde française charge et parvient pour la première fois depuis la défaite d’Azincourt à obtenir un franc succès.

Note RP Defense : voir 18 juin 1429, victoire "miracle" à la bataille de Patay

 

18 juin 1635 : la Martinique devient française (Mer des Caraïbes). Venant de Saint Christophe, les deux colons français Jean du Plessis d’Ossonville et Lienard de l’Olive prennent possession de l’ile au nom du roi de France. Celle-ci, bien que découverte en 1493 par les Espagnols n’est pas encore colonisée et est peuplée par les Caraïbes. Un mois plus tard, d’Esnambuc envoie 100 hommes affermir la prise de possession.

 

18 juin 1694 : bataille de Camaret (Bretagne). Informé qu’un débarquement anglo-hollandais se prépare dans la région de Brest, Louis XIV envoi le lieutenant-général Vauban organiser les préparatifs de défense. Les Anglais ont choisi de débarquer plusieurs milliers d’hommes à Camaret, profitant de l’absence de la flotte et pensant l’opération aisée. Vauban a si bien préparé et organisé les défenses de la côte que le débarquement est un fiasco. Quasiment aucun anglais ne parvient à prendre pied à Camaret pris sous le feu des batteries côtières, des compagnies de gardes de la Marine et des milices garde-côtes du capitaine Le Gentil de Quélern.

Note RP Defense : voir La Bataille de Camaret (18 juin 1694)et sa commémoration de 1912, par Georges-G. Toudouze

 

18 juin 1812 : les USA déclarent la guerre à la Grande-Bretagne. Le président des Etats-Unis James Madison déclare la guerre à la Grande-Bretagne au nom de la défense du principe de liberté des mers, car la marine anglaise, sous prétexte de combattre l'Empire napoléonien, entrave le commerce américain. C'est la première fois que le Congrès américain vote une déclaration de guerre. Les combats auront lieu sur la mer et les Grands Lacs. La paix sera signée en décembre 1814.

 

18 juin 1815 : défaite de Waterloo (Belgique). Napoléon Ier, revenu de son exil sur l'ile d'Elbe depuis moins de 100 jours, doit affronter la septième coalition. Il choisit d'attaquer les Anglais (Wellington) avant qu'ils ne se regroupent avec les Prussiens (Blücher) mais se heurte à une forte résistance. Le combat est indécis jusqu'à l'arrivée des Prussiens qui débandent l'armée française. Erreurs (de Ney et Napoléon), retards (Grouchy qui s’entête à Wavre) et trahisons (de Bourmont) alliés à la belle combativité des alliés, expliquent la défaite française. C'est la fin. Quatre jours plus tard, l'empereur abdique. 

Note RP Defense : voir Waterloo 2015

 

18 juin 1855 : échec du premier assaut de Malakof (Crimée).

Note RP Defense : voir LA CAMPAGNE DE CRIMEE

 

18 juin 1917 : décret créant la DGGSM. La direction générale de la guerre sous-marine placée sous l’autorité du contre-amiral Merveilleux du Vignaux est créée pour faire pièce à la menace allemande. 

 

Chronique culturelle du 18 Juin 2015 - SHD

18 juin 1940 : appel radiophonique du général de Gaulle (Londres). C’est le premier discours prononcé par le général de Gaulle à la BBC depuis Londres dans lequel il appelle à ne pas cesser le combat contre l’Allemagne nazie. Ce discours – très peu entendu sur le moment mais publié dans la presse française le lendemain et diffusé par des radios étrangères – est considéré comme le texte fondateur de la Résistance française, dont il demeure le symbole.

18 juin 1940 : évacuation des réserves d'or de la Banque de France (Brest). Face à l’avance allemande inexorable, les réserves d’or de la banque de France sont transférées par train à Brest (mi- mai 1940), comme en 1870 d’ailleurs. Ces près de 2000 tonnes d’or (dont 170 de la Banque de Belgique) sont finalement chargées à bord de la première division de croiseurs auxiliaires commandée par le contre-amiral Cadart, lorsqu’il devient évident que les Allemands ne peuvent plus être contenus. Une partie de cet or est déjà en route pour Halifax (Canada) depuis quelques jours. L’autre partie ne quitte Brest que quelques heures avant l’arrivée des troupes allemandes et se dirige vers Dakar. Le trésor connait tout au long de la guerre un périple intéressant, excitant les convoitises les plus diverses.

 

18 juin 1953 : décès de l’as des as (Paris). René Fonck, caporal au début de la Première guerre mondiale, la termine lieutenant et totalise 75 victoires aériennes homologuées (144 victoires probables).

 

18 juin 1964 : Tabarly remporte la transat.  L’enseigne de vaisseau Eric Tabarly remporte la transat en solitaire Plymouth-Newport à bord de Pen Duick II.

 

18 juin 2010 : décès du général Bigeard (Toul). Marcel Bigeard a débuté dans l’armée comme soldat de 2ème classe en 1936 et a terminé son parcours comme général de corps d’armée (1974) puis secrétaire d’Etat à la Défense (1975-1976. Véritable légende militaire dès son vivant, il est l’une des figures les plus illustres des parachutistes, ayant été de presque tous les combats de son époque (Campagne de France, Résistance, Indochine, Algérie). Ses cendres reposent à Fréjus au Mémorial des guerres en Indochine.

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8 juin 2015 1 08 /06 /juin /2015 12:54
Mémorial des guerres en Indochine (Fréjus) - photo SGA/DMPA

Mémorial des guerres en Indochine (Fréjus) - photo SGA/DMPA

 

08/06/2015 Sources : SGA/DMPA

 

Cette journée donne lieu à des cérémonies commémoratives sur l'ensemble du territoire.

 

Instituée par le décret n° 2005-547 du 26 mai 2005, cette journée d'hommage correspond au jour du transfert à la nécropole nationale de Notre-Dame de Lorette, de la dépouille du Soldat Inconnu d'Indochine, le 8 juin 1980.

Un mémorial dédié aux morts pour la France en Indochine est implanté à Fréjus sur une hauteur dominant la ville. Inauguré en 1993 par le président de la République, il abrite près de 24 000 sépultures de militaires et de civils morts en Indochine.

Le site Internet Mémoire des hommes permet de consulter en ligne la base de données des morts pour la France au cours de la Guerre d’Indochine (1945-1954). Conservée par le Service historique de la Défense, elle a été constituée par la saisie et l’indexation d’un fichier établi par le ministère des Anciens combattants au lendemain de ce conflit.

 

Pour en savoir plus :

 

Décret n° 2005-547 du 26 mai 2005 : www.legifrance.gouv.fr

"Morts pour la France" en Indochine : www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr

Fonds audiovisuels de l'ECPAD : www.ecpad.fr

 

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1 juin 2015 1 01 /06 /juin /2015 18:55
Le commandant Marchand à travers l'Afrique - Musée de l'Armée

Le commandant Marchand à travers l'Afrique - Musée de l'Armée


01.06.2015 source SHD
 

1er juin 1815 : mort du maréchal Berthier (Allemagne). Né en 1753, il commence sa carrière comme ingénieur cartographe à l'école du génie de Mézières, fait la campagne de la guerre d'Indépendance américaine avec La Fayette puis ne quitte plus Napoléon jusqu'à la campagne de Russie où il démissionne pour manifester son désaccord. Grand organisateur, il sert principalement en tant que ministre de la guerre ou chef d'état-major de l'empereur. Il est avec La Fayette l’un des rares Cincinnati français. L’ordre des Cincinnati a été fondé en 1783 par George Washington afin d'honorer les ainés des familles les plus méritantes dans le combat pour l'indépendance des Etats-Unis et notamment les officiers étrangers. Il existe 14 sociétés des Cincinnati (13 américaines et 1 française) toujours actives. Ce sont les plus anciennes sociétés patriotiques américaines. L’appellation fait référence au héros romain Cincinnatus, modèle de l’honnête homme, aussi courageux dans la guerre que dans la paix.

1er juin 1823 : mort du maréchal Louis Nicolas d'Avout (dit Davout). Cavalier émérite et d'une grande loyauté, il est l'artisan principal des victoires d'Auerstedt et d’Eckmühl. Il n'a jamais perdu de bataille tout en ayant participé à la plupart des campagnes de l’Empire.

 

1er juin 1879 : mort au combat du Prince Louis Napoléon (Afrique du Sud). A 23 ans, le fils de Napoléon III demande avec insistance à être intégré dans les troupes britanniques d'Afrique australe. La reine Victoria l'y autorise et il s'embarque en février. Après un passage au Cap, il est versé dans une unité d'éclaireurs au Natal. Il y arrive au moment où les Britanniques, battus quelques mois plus tôt par les Zoulous, reprennent l'offensive. Le 1er juin, il participe à une mission de reconnaissance à cheval avec quelques hommes dans une région située à environ 50 kilomètres à l'ouest de Dundee. Lors d'une halte au bord d'une rivière, la patrouille est surprise par un groupe de 60 guerriers zoulous. Il meurt, atteint de 17 coups de lance (reçus de face). Le chef zoulou, capturé quelques jours plus tard, confirme que le jeune prince « s’est battu comme un lion ». Sa dépouille est inhumée à Chiselhurst, dans le Kent. Elle sera ensuite transférée à l'abbaye St Michel à Farnborough, dans le sud de l'Angleterre. L'impératrice Eugénie l’a fait bâtir pour que lui et son père y reposent. Une stèle existe aussi dans la chapelle royale de Windsor. L’émotion fut beaucoup plus vive en Angleterre qu’en France.

 

1er juin 1899 : réception triomphale du commandant Marchand (Paris). La mission « Congo-Nil » du CBA Jean-Baptiste Marchand est accueillie par une foule en liesse à Paris après sa traversée de l’Afrique, d’Ouest en Est. 6000 km parcourus en deux ans : une des plus grandes aventures africaines pour l’armée française.

 

1er juin 1915 : abandon du pantalon rouge au profit de la tenue « bleu horizon »

 

1er juin 1939 : naufrage du HMS Thetis (Baie de Liverpool). Lancé en 1938, le sous-marin britannique coule par 40 mètres de fond après une série d'erreurs : Un des tubes lance torpilles est resté accidentellement ouvert innondant une partie du submersible qui reste échoué malgré toutes les tentatives de renflouement des secours de la Royal Navy. Seuls 4 hommes parviennent à regagner la surface. 99 hommes périssent.

 

1er juin 1954 : Genevieve de Galard rentre à Paris. Convoyeuse de l'air et infirmière en Indochine à 28 ans, elle est faite prisonnière lors de la défaite de Dien Bien Phu (7 mai 1954). Son comportement exemplaire au quotidien dans la tourmente du camp retranché fait d'elle une héroïne. Libérée par le Vietnam, elle est célébrée en France et même décorée par le président américain Eisenhower. Elle est Grand-Croix de la légion d'honneur.

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29 mai 2015 5 29 /05 /mai /2015 11:55
Chronique culturelle du 29 mai 2015 - SHD

La bataille du Day, les Bearcats bombardent et mitraillent les abords du rocher de Ninh Binh occupés par les viets, les chars sont également présents - ( photo Pivin Maxime)


29.05.2015 source SHD
 

29 mai 1453 : chute de Constantinople. Le sultan Mehmet II, s'empare de la capitale de l'Empire byzantin après plusieurs semaines de siège (depuis le 6 avril). Il fait construire des forts le long des détroits de Bosphore et des Dardanelles afin de priver la ville de ravitaillement. Il bombarde les remparts de la ville avec le plus gros canon jamais construit jusqu'alors (les boulets pèsent 500 kg !). Après plusieurs assauts infructueux, une attaque maritime et terrestre finit par livrer la ville aux Janissaires de Mehmet II. La population est massacrée. Constantin XI, le dernier empereur byzantin, héritier de l'Empire Romain d'orient, meurt en lançant une contre-attaque vouée à l'échec.

 

29 mai 1692 : bataille de Barfleur (Côtes normandes). Pour acquérir le contrôle de la Manche dans le cadre d’un futur débarquement en Angleterre, Louis XIV se laisse convaincre par ses conseillers d’attaquer la flotte anglo-hollandaise. Le vice-amiral de Tourville, contraint par le ministre Pontchartrain, rencontre la flotte ennemie au large du Cotentin et bien qu'en infériorité numérique très nette (1 pour 2) et contre toute attente, inflige à l'ennemi des pertes très importantes. C’est l’une des plus belles batailles navales françaises, y compris de l’avis ennemi.  Malheureusement, La Hougue suit Barfleur. En effet, quelques jours plus tard (du 1er au 3 juin),  une partie de la flotte française, immobilisée suite aux dommages subis et donc incapable de rallier Brest ou Saint Malo, mouille à la Hougue pour réparer. Elle est incendiée par les Anglais qui viennent venger l’affront de Barfleur en s’en prenant aux navires en panne (15 navires). Lire Les 600 plus grandes batailles navales de l’histoire – Yves Le Moing.

 

29 mai 1940 : campagne de France

- à Lilles, le général Alphonse Juin est fait prisonnier. Commandant la 15ème DIM, il défend pendant 4 jours l'entrée de la ville commandée par le général Molinié. 15 jours plus tôt, il participait à la bataille de Gembloux (Belgique) où le XVIème corps allemand a été tenu en échec jusqu'à l'ordre de replis. Dans Lille encerclée, Juin finit par se rendre après de très rudes combats. Les Allemands rendront d’ailleurs les honneurs aux défenseurs le 31 mai.

 

- à Dunkerque, l'opération Dynamo (évacuation par bateau vers l’Angleterre) se poursuit sous les tirs de l'artillerie allemande désormais à portée des plages. La Luftwaffe doit réduire ses attaques du fait du mauvais temps. Les Français reçoivent officiellement l'ordre d'embarquer eux aussi.

 

- à Abbeville, sur la Somme, le général Weygand ordonne à de Gaulle d'attaquer pour entamer le flanc gauche de la division Guderian. Malgré un premier succès, les chars de de Gaulle sont arrêtés par les tirs des redoutables 88mm.

 

29 mai 1951 : bataille du Day (Indochine). Le commando François (commandé par le LV Labbens), en résistant pendant près de 24 heures à Ninh Binh à l’attaque du général Giap, donne le temps au général de Lattre de préparer les troupes. L’effet de surprise ne peut plus jouer et la bataille du Day est perdue pour Giap. 47 hommes sont tués ou portés disparus, 5 reviendront après de longs mois de captivité. Seuls 24 hommes réussissent survivent au déluge de feu qui s’abat sur leur position et s’exfiltrent à travers les lignes ennemies.

voir L’ANNEE 1951 EN INDOCHINE

 

29 mai 1971 : premier tir technique d’un missile balistique. En plongée au large d’Arcachon, le sous-marin nucléaire lanceur d’engins Le Redoutable, commandé par le capitaine de vaisseau Louzeau, effectue le premier tir technique français d’un missile balistique.

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11 mai 2015 1 11 /05 /mai /2015 12:57
photo RP Defense

photo RP Defense

 

source SHD

 

8 mai 1429 : Jeanne d’Arc libère Orléans. Galvanisés par la détermination de Jeanne d'Arc, les Français libèrent Orléans du siège anglais.

 

8 mai 1809 : combat de La Piave (Italie). Après avoir été surpris par l'archiduc d'Autriche Jean à Sacile le 16 avril, Eugène de Beauharnais précipite la retraite de l'armée autrichienne grâce à une habile manœuvre des généraux MacDonald et Dessaix. Beauharnais fait croire à l’archiduc qu’il franchira en force à Nervesa en massant la division Serras sur la rive. Il ordonne à Dessaix  de franchir discrètement  et d’établir une tête de pont pendant que les sapeurs construisent un pont. La surprise joue et permet à Beauharnais de repousser les Autrichiens.

 

8 mai 1859 : libération de Tourane (Da Nang - Vietnam). L'amiral de Genouilly et le lieutenant-colonel Reybaud délivrent la forteresse de Tourane assiégée par 9000 hommes.

 

8 mai 1941 : faille cryptographique allemande majeure (Atlantique Nord – Sud de l’Islande). Alors qu’il vient de torpiller deux navires d’un convoi, le sous-marin allemand U110, est contre-attaqué par l’escorte. Grenadé, il fait surface en urgence et son équipage abandonne le bord sans parvenir à couler le U.Boot. Le commandant du destroyer Buldog décide de ne pas l’éperonner et envoie une équipe de prise qui trouve cartes, tables de bigrammes pour le surchiffrage, procédures diverses dont le code météo qui est le chainon manquant aux cryptologues de Bletchley Park pour attaquer l’Enigma de la Kriegsmarine (Etant plus faible, il permet par comparaison de déduire la clé). Les Britanniques décryptent les réseaux de la Luftwaffe depuis juin 1940 et ceux de la Wehrmacht depuis le printemps 1941. Cette erreur cryptographique majeure permet de lire le trafic des U-Boote de juin 1941 au 1er février 1942, date de la mise en service de l’Enigma M4. Le renseignement naval britannique déroutera à temps de nombreux convois menacés et sauvera ainsi des centaines de cargos et pétroliers, dont la perte aurait compromis le débarquement Anglo-américain en Afrique du Nord (novembre 1942). Lire Guerre des codes et guerre navale, 1939-1945 de Guy Malbosc et Jean Moulin – 2012.

 

8 mai 1942 : fin de la bataille de la mer de Corail. Grace à ses avions embarqués, la flotte américaine de l’amiral Fletcher défait une flotte japonaise qui s'apprête à envahir la Nouvelle Guinée.

 

8 mai 1945 : armistice à Berlin. Ayant refusé d'admettre la validité de la signature de l'armistice, la veille à Reims, Staline impose aux Alliés une redite mais cette fois à Berlin. Arrivé dans des conditions rocambolesques, le général de Lattre représente la France à la table des vainqueurs (après avoir fait coudre sur place le drapeau français, non prévu dans le protocole).

.

8 mai 1954 : Dien Bien Phu, suite et fin : « Après la chute du secteur principal, l’effort viêt-minh se concentre sur Isabelle dont la situation est sans issue. À la nuit tombée, le colonel Lalande tente bien une sortie, mais, immédiatement, ses éléments de tête sont pris à partie par l’ennemi et le gros des troupes se trouve mêlé aux bo doïs qui s’infiltrent de partout. À 1H50, Albatros ayant échoué, Isabelle envoie un dernier message : « sortie manquée, ne puis plus communiquer avec vous - Stop - Fin citation ». La bataille de Diên Biên Phu est définitivement terminée.  A la date du 5 mai 1954, 1 142 combattants sont déclarés morts et 1 606 portés disparus du côté français. 4 436 ont été blessés plus ou moins grièvement. Environ 1 161 déserteurs. À ce total, il convient d’ajouter les pertes des deux derniers jours de combat, évaluées entre 700 et 1 000 hommes. Au total, le Viêt-Minh capture donc un peu plus de 10 000 hommes, 60 % de ceux-ci mourront dans les camps viêt-minh, de malnutrition, de maladies, de misère physiologique. Quant aux pertes subies par l’armée populaire, les incertitudes portant sur les chiffres sont encore plus grandes. Si les chiffres de 25 000 tués et 12 000 blessés avancés par certains services semblent ne pas devoir être retenus, celui de 22 000 victimes, tués et blessés confondus, paraît proche des estimations faites par le 2e bureau du corps expéditionnaire et confirmées, officieusement, par certains officiels viêt-minh. Cependant, l’Institut d’histoire militaire du Vietnam, qui dépend du gouvernement vietnamien, ne reconnaît toujours, aujourd’hui, que 4 020 tués, 792 disparus et 9 118 blessés ». CDT Yvan Cadeau (SHD).

 

8 mai 1988 : décès de l'écrivain Robert Anson Heinlein (Californie). Officier de marine américain (né en 1907) diplômé de l'académie d'Annapolis, Heinlein est réformé à cause d'une tuberculose et après avoir passé cinq ans sous les armes. Il se consacre dès lors à l'écriture et notamment à la science-fiction. Il reçoit de nombreux prix littéraires internationaux et devient curieusement une référence à la fois pour la génération Beatnik (En terre étrangère - 1961) et le camp militariste américain (Etoiles, garde-à-vous! - 1959). Ce dernier ouvrage, exaltant la vie du soldat en campagne et l'héroïsme guerrier et citoyen, a été rendu célèbre assez récemment par le réalisateur Paul Verhoeven à travers la série parodique des films Starship Troopers. Auteur de l'Age d'or de la science-fiction, ses thèmes favoris sont l'accélération du progrès technologique, la décadence morale et culturelle, le contrôle mental des masses, ..

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11 mai 2015 1 11 /05 /mai /2015 11:54
photo Guardia Svizzera Pontificia

photo Guardia Svizzera Pontificia


source SHD
 

6 mai 1527 : mercenaires contre mercenaires (Rome). La garde pontificale suisse protège et exfiltre le Pape Clément VII lors du sac de Rome commis par les Lansquenets du chef de guerre Georg von Frundsberg. Durant les guerres d’Italie qui voient l’affrontement de Charles Quint et François Ier, l’emploi des mercenaires est courant et ce sont les Suisses et les germaniques qui sont les plus prisés. Depuis le 22 janvier 1506, les Papes sont officiellement protégés par une garde suisse (aujourd’hui encore) dont les qualités guerrières et la fidélité sont réputées. Sur les 189 soldats suisses présents lors de l’assaut des Lansquenets, seuls 42 survivent en se retranchant dans le château Saint Ange avec le Pape.  Les rois de France en connaissent aussi la valeur et ont créé pour leur protection, dès 1496, une garde permanente nommée les Cent Suisses. Le Maréchal de France Schomberg qui commandera cent ans plus tard cette unité résume l’opinion commune sur ce peuple guerrier : « Les Suisses sont dans une armée ce que les os sont dans le corps humain ».

 

6 mai 1937 : accident du Hidenburg (New-York). Le dirigeable allemand prend feu à son arrivée sur l’aéroport de Lakehurst. 35 morts sur 97 personnes transportées. La fin du plus gros dirigeable construit à ce jour met aussi un terme à son utilisation commerciale transatlantique.

 

6 mai 1942 : capitulation américaine à Corregidor  (Philippines)

 

6 mai 1954 : Dien Bien Phu se poursuit. « Les préparatifs d’attaque s’accélèrent. Les tirs d’harcèlements qui commencent vers 16 heures cèdent la place, deux heures plus tard, à une véritable préparation d’artillerie. Vers 20 heures, l’attaque se déclenche et se concentre sur la face est, la division 316 est à l’honneur : le régiment 174 a pour objectif Eliane 2 tandis que le 98 doit s’emparer d’Eliane 4. Toutefois, le régiment 209 de la 312 est également engagé et doit neutraliser Eliane 10 et, sur la face ouest, un régiment de la 308 a pour mission d’occuper Claudine 5, le plus avancé des points d’appui défendant le secteur central. Commencés à la tombée de la nuit, les combats atteignent immédiatement « un caractère d’acharnement particulier », rarement égalé dans la bataille. A 4 heures du matin, Eliane 2 qui a coûté tant de morts aux deux belligérants tombe aux mains des bo doïs. Eliane 4, elle, après avoir résisté toute la nuit bien appuyée par l’artillerie du GONO encore en état de tirer, est finalement submergée en début de matinée, tout comme Eliane 10. Claudine 5 quant à elle, a été évacuée devant la pression ennemie vers 2 heures. Le télégramme envoyé à Hanoï le 7 mai 1954 à 24 heures se passe de commentaires : « situation critique. Munitions 120 pratiquement épuisées. Reste moins de 500 coups. 1 pièce de 105 en état à Isabelle. 7 à Diên Biên Phu ». Malgré tout, 133 hommes sont encore parachutés au cours de la nuit... » CDT Ivan Cadeau (SHD/DREE).

 

6 mai 1994 : inauguration du tunnel sous la Manche. Elizabeth II et François Mitterrand inaugure le tunnel. L’Angleterre n’est plus tout à fait une ile. 

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4 mai 2015 1 04 /05 /mai /2015 16:55
Eloge funèbre à M. Robert Maloubier, prononcé par M. Bernard Bajolet

 

Eloge funèbre à M. Robert Maloubier, prononcé par M. Bernard Bajolet, directeur général de la sécurité extérieure, le 29 avril 2015 aux Invalides

 

source

 

Seul le prononcé fait foi

 

Monsieur le Sénateur,

Mesdames et Messieurs les officiers, sous-officiers, officiers mariniers et militaires du rang,

Mesdames, Messieurs

 

C’est avec une vive émotion que je prends la parole devant vous, à l’ombre des gloires de notre pays, pour rendre au nom de la DGSE, mais plus largement encore au nom de notre pays, un dernier hommage à un homme qui croyait à la France, qui a contribué à lui redonner l’honneur qu’elle avait perdu en juin 1940 et qui a pris part à sa reconstruction.

Car c’est bien la France et l’idée qu’il s’en faisait qui ont guidé les pas de Bob Maloubier dans tous ses combats... Il les a menés avec éclat, avec une force physique et de caractère hors du commun.

Aujourd’hui, la DGSE est en deuil, elle pleure  Robert  Maloubier, celui que nous appelions tous affectueusement «Bob».

 

Bob, de là où vous êtes, vous devez nous observer avec votre inimitable regard amusé. En ce moment même, nous vous imaginons décrire ce que vous voyez sous vos yeux avec votre fine ironie, qui doit plaire aux camarades qui vous entourent.

J’ai eu le plaisir de vous recevoir une dernière fois, dans nos locaux, boulevard Mortier, à l’occasion de l’inauguration d’une exposition consacrée au SDECE en Indochine. C’était le 27 mars 2014. Vous aviez 91 ans.

Vous étiez venu au volant de votre propre voiture. Vous aviez cette prestance, cette élégance, cette vivacité d’esprit qui vous caractérisaient tant ! Je vois encore votre œil friser et vos 2 moustaches frémir à chaque trait d’humour que vous décochiez au cours de cette manifestation.

Il faut dire que vous étiez surpris et presque embarrassé. Vous ne vous attendiez pas à être reçu en invité d’honneur, entouré de l’admiration et de l’affection de vos successeurs à la DGSE. Avec votre talent habituel de conteur, vous avez su improviser un discours formidable, extrêmement bien charpenté, vivant, agrémenté d’humour de bon aloi, d’émotion et de souvenirs d’un ancien du SDECE en Asie du Sud-Est. En quelques secondes, nous étions avec vous, transportés sur les plateaux du Laos!

 

Bob Maloubier, votre vie est digne d’un roman d’aventure. C’est la vie d’un homme qui a trompé la mort à de multiples reprises –et vous avez su la tromper jusqu’à la semaine dernière.

Votre parcours est exceptionnel, votre destin est hors du commun.

Vous vous êtes mis en danger à de multiples reprises. Combien de fois avez-vous été blessé, recousu, réparé! Certains y verront une bonne fée, de la chance et surtout une condition physique exceptionnelle. Car dès le plus jeune âge, vous pratiquez le sport à haute dose.

Adolescent, vous vous rêviez pilote de chasse, certainement pas agent secret.

Pourtant vous en aviez déjà toutes les qualités: résistant, espiègle, ouvert au monde, patriote et polyglotte. Chez vous, l’on parlait six langues, dont l’anglais à la perfection.

Votre rêve de rejoindre l’armée de l’air se fracasse malheureusement en juin 1940. Comme Ulysse, votre odyssée connaît alors de nombreux rebondissements.

Vous rejoignez Bordeaux à bicyclette, où votre famille s’est repliée. Sous les bombardements des Stukas, vous assistez impuissant à la débâcle. Mais l’espoir renaît vite car vous entendez la voix du général de Gaulle qui appelle à continuer le combat depuis l’Angleterre.

C’est donc vers Londres que  se tournent vos yeux!

Dans une France occupée, le jeune lycéen que vous êtes cherche par tous les moyens à rejoindre les rangs de la France Libre. A Saint-Jean-de-Luz, vous tentez d’embarquer sous l’uniforme d’un soldat polonais. Un camarade, déguisé comme vous, le remarque et trahit votre identité. Vous voyez partir, depuis le quai, votre dernier espoir de gagner l’Angleterre, et décidez de rejoindre Marseille. Vous accumulez alors les déceptions, les échecs et les passages en prison, pour avoir traversé une fois de trop la ligne de démarcation.

En 1942, le gouvernement de Vichy forme l’armée d’armistice. Vous vous engagez dans l’aviation. Vous espérez pouvoir filer vers Malte ou Gibraltar dès votre premier vol. Mais cette armée d’armistice est sans avion et vous êtes affecté à la garde de l’aérodrome de Bizerte en Tunisie.

Vous espérerez le débarquement allié sur les côtes tunisiennes, et pourtant c’est à Alger, le 8 novembre, que les Alliés débarquent, tandis que l’Afrika Korps encercle la base de Bizerte.

Après avoir dérobé le vélo du colonel commandant la base, vous prenez la direction d’Alger. La fortune vous met rapidement au contact des services secrets britanniques. Vous êtes recruté par Jaques Vaillant de Guélisle dans le Special Detachment du SOE, à la section F. Vous y retrouvez un ami d’enfance, Fernand Bonnier de la Chapelle. Lorsque ce dernier assassine l’amiral Darlan, le 24 décembre 1942, les membres de la section F sont traqués. Vous quittez Alger et rejoignez Londres.

 

Au mois de janvier 1943, vous êtes détaché comme sous-lieutenant de l’armée britannique. Pendant huit mois, vous apprenez le métier d’agent au sein des nombreuses écoles du SOE. De l’école de démolition de Wanborough Manor, à celle de filature à New Forest, vous développez un savoir-faire remarquable: vous êtes formé au parachutisme, à la clandestinité et à toutes les techniques de sabotage. Vous êtes entraîné à la manipulation des armes, des explosifs et de la radio, au codage et à l’empoisonnement, aucune technique ne vous est étrangère.

Londres prépare le débarquement. Les agents du SOE ont pour mission d’affaiblir l’industrie de guerre de l’occupant et les fortifications du mur de l’Atlantique. Dans la nuit du 15 au 16 août 1943, vous êtes parachuté pour la première fois comme saboteur au sein du réseau Salesman.

Du Havre jusqu’à Fécamp, vous formez et menez une équipe de volontaires avec laquelle vous réalisez les plus grands coups du réseau. Vous participez au sabotage d’un ravitailleur de sous-marins allemand à Rouen. Vous détruisez l’usine Française des Métaux de Déville, fabriquant les trains d’atterrissage des chasseurs allemands, et mettez hors service la centrale électrique de Dieppedalle, privant de courant une bonne partie des industries rouennaises.

Vous avez à peine vingt ans, votre courage et votre détermination forcent déjà l’admiration.

En décembre 1943, filant dans la nuit sur l’Oiseau Bleu, la moto d’urgence du SOE, pour réceptionner un parachutage près d’Elbeuf, vous êtes arrêté par des Feldgendarmes mais vous parvenez à tromper la vigilance des Allemands et vous vous échappez. Les balles sifflent. Vous êtes touché. Traqué, dans un froid glacial, vous traversez un canal à la nage et parvenez à vous cacher. Au petit matin, enveloppé de givre, vous regagnez Rouen.

Récupéré par le SOE, qui voit en vous un agent d’exception, vous êtes à nouveau parachuté en France, au lendemain même du débarquement en Normandie.

L’Halifax, bombardier de la Royal Air Force qui vous transporte, survole le sillage des 7 000 navires alliés de l’opération Overlord.

Votre groupe doit fédérer la résistance du Limousin et l’armer pour ralentir la progression de la division Das Reich vers la Normandie. Les hommes de Georges Guingouin manquent d’armes. Le 25 juin 1944, vous coordonnez à Sussac, le plus important parachutage d’armes effectué en France. Le 21 août 1944, Limoges est libéré, la guerre se termine. Vous n’avez que 21 ans.

 

Vous rejoignez alors le BCRA à Londres au mois d’octobre 1944. Dès 1945, vous êtes affecté d’office à la DGER (direction générale des études et de la recherche), comme «capitaine, chargé de mission de 1ère classe».

En Extrême-Orient pourtant, la guerre se poursuit. Vous êtes naturellement volontaire et reprenez les armes. Vous intégrez la Force 136 du SOE. Et en parallèle, la France vous nomme gouverneur provisoire de la province de Trans Hoa dans le sud du Tonkin. Parachuté au Laos comme chef de mission, commandant de région et de compagnies de guérillas, vous êtes blessé et fait prisonnier par les Japonais. Lorsque le Japon capitule, la Force 136 est dissoute, la guerre d’Indochine commence.

Pour vous et vos hommes, c’est le début d’une lutte éprouvante et d’une longue errance. Encore une fois, vous échappez à la mort.

A votre retour à Saigon, vous êtes cité le 12 février 1946 à l’ordre du corps d’armée pour votre conduite exemplaire au cours des missions de renseignement périlleuses que vous avez effectuées.

Vous quittez alors l’armée britannique décoré du prestigieux Distinguish Service Order, avec le grade de capitaine. Par ailleurs, le 23 août 1947, vous êtes élevé par décret au grade de chevalier de la Légion d’honneur pour votre sang froid et votre remarquable dynamisme au Laos, où, bien que blessé, vous avez continué le combat.

Au terme de votre mandat dans la péninsule indochinoise, vous revenez en France le 18 août 1946.

Les conditions de votre retour sont bien différentes de celles qui vous avaient amenées en Extrême-Orient.  Vous montez à bord d’un confortable DC4 d’Air France qui relie alors Saigon à l’aéroport du Bourget en moins de trois jours, en passant par Rangoon, Karachi, Bassorah, Le Caire et Tunis...

 

Le SDECE qui succède à la DGER vous apparaît également très confortable. Et pour cause, puisqu’il occupe à cette époque un somptueux ensemble d’immeubles au carrefour de la Muette, et dont les façades sont encore couvertes de peinture marron, verte et noire, un camouflage choisi par la Kriegsmarine qui occupait ces bâtiments pendant l’occupation.

Jacques Morlane, créateur du service action du SDECE vous recrute immédiatement. Avec votre expérience incomparable, vous aurez pour mission de former les nouvelles recrues destinées à constituer le 11ème bataillon parachutiste de choc.

 

A Arzew en Algérie, aux côtés de Claude Riffaud, vous créez l’école des nageurs de combat. Pendant plusieurs années, vous travaillez au développement de cette section et vous vous attachez à la doter des capacités les plus modernes et les plus discrètes.

En 1953, l’école est transférée à Saint-Mandrier. En 1954, vous créez le groupement autonome des nageurs de combat du SDECE à Aspretto. Après bien des aventures - vous êtes à l’origine d’opérations secrètes de premier plan et la Nation ignore encore aujourd’hui ce que vos nageurs ont fait pour elle - vous quittez le SDECE en 1960.

Les nageurs, partis de rien disposent alors d’équipements de pointe allant du scaphandre de grande autonomie, aux propulseurs sous-marins ou encore à la mythique Fifty Fathoms, montre étanche que vous avez-vous-même dessinée, construite spécialement par l’horloger Blancpain et adoptée par les Navy Seals américains.

Vous devenez forestier au Gabon, où vous formez la garde personnelle du président Léon M’Ba, tout en travaillant auprès de Jacques Foccart, conseiller aux affaires africaines du général de Gaulle. Vous êtes ensuite recruté par la Shell puis par Elf  pour prospecter au Nigéria. Vous assistez alors à la rébellion du Biafra. Vous achevez votre carrière professionnelle au Moyen Orient en tant que Représentant des Français de l’étranger et Conseiller du commerce extérieur.

 

Mais vous restez un familier du Service. Vous êtes un membre des Bagheera, l’association des anciens du 11ème choc et ne manquez pratiquement aucune fête de la Saint-Michel à Aspretto, puis à Quelern, au centre parachutiste d’entraînement aux opérations maritimes.

Vous considérez vos camarades du Service Action comme votre famille. Vous les entourez de vos précieux conseils et ne manquez jamais de relater une anecdote pour détendre ces hommes et ces femmes d’exception, souvent sous tension et aujourd’hui très sollicités, comme vous pouvez vous en douter.

Le 23 juillet dernier, vous étiez revenu à Saint-Mandrier pour remettre à un jeune capitaine du CPEOM le 1000e brevet de nageur de combat.

Vous étiez heureux et fier de voir que la formidable aventure des nageurs se poursuit, de savoir que ces soldats d’élite continuent d’être aux avants postes de toutes les opérations clandestines du Service Action. Vous aviez vu dans le regard des huit nouveaux certifiés, marins et terriens, leur fierté d’inscrire leurs pas dans les vôtres, d’entrer dans une filiation de héros dont Claude Riffaud et vous êtes les pères fondateurs.

 

Aujourd’hui, Bob, collègue fidèle et compagnon des heures heureuses et moins heureuses de la DGSE, c’est vous qui nous quittez. Vous laissez à chacun d’entre nous une part de l’histoire de notre pays, que vous évoquez avec brio dans vos mémoires. A travers vos ouvrages, vous livrez en filigrane une histoire des services secrets français mais aussi une histoire du SOE,  longtemps ignorée en France.

Vous nous quittez aussi avec quelques secrets, les secrets des services de renseignement pour lesquels vous avez œuvré: SOE, BCRA, DGER, SDECE, DGSE...

 

Sans jamais vous renier, sans jamais oublier, vous êtes toujours resté fidèle à vous-même, au Service et à la France.

Vous avez été un homme de devoir et de convictions, d’enthousiasme et d’ironie, de force de caractère et de traits d’humour fulgurants

Vous avez été un camarade exceptionnel et êtes un héros pour les plus jeunes générations.

En juin 2014, à l’occasion du soixante-dixième anniversaire du débarquement, Sa Majesté la Reine d’ Angleterre, qui n’oublie pas ses soldats, vous remet l’ordre de l’Empire britannique.

La France vous rend aujourd’hui un dernier hommage.

Cher Bob, je veux rassurer les membres de votre famille et leur dire qu’à la DGSE, nous ne vous oublierons jamais!

Vive la République!

Vive la France!

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7 avril 2015 2 07 /04 /avril /2015 16:55
Les champs de braises, prix littéraire de l'armée de Terre (1995)

 

06/04/2015 Christiane Boisgelot - armée de Terre

 

Depuis 20 ans,  l’armée de Terre récompense chaque année un ouvrage grand public célébrant un exemple d’engagement au service de la France. Ce prix a pour vocation de mettre en avant des ouvrages qui célèbrent les valeurs de courage, de dévouement et d’abnégation jusqu’au sacrifice suprême. Les Champs de braises d’Hélie de Saint Marc est le premier livre consacré par le Prix littéraire de l’armée de Terre Erwan Bergot en 1995, date de sa création.

 

C’est le récit d’un destin exceptionnel qui, de Buchenwald aux camps d’internement du Viet-Minh, de la guerre d’Algérie au putsch d’Alger, conduisit l’auteur, alors militaire, à être acteur et témoin des tumultes et contradictions de notre histoire contemporaine. Trente ans après ces évènements douloureux, l’auteur, avec beaucoup d’humilité, d’humanisme et de sagesse, tire les enseignements de cette existence blessée, de ses échecs mais aussi de ses révélations. Ce récit met en exergue le courage, l’engagement, la fidélité, l’honneur, quoi qu’il en coûte, car «  chaque homme doit laisser une trace, même infime, à ceux qui lui succèdent dans l’échelle du temps ».

 

A lire et relire Les Champs de braises d’Hélie de Saint Marc. éditions Les Arènes/Perrin, Prix Femina et Prix littéraire de l’armée de Terre Erwan Bergot

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26 février 2015 4 26 /02 /février /2015 12:55
[Teaser] Numéro spécial « Valérie André, un destin exceptionnel » (JDef)

 

26 févr. 2015 JDEF

 

#JournéeDeLaFemme - Pour ce numéro spécial « 8 mars, journée internationale de la femme », le Journal de la Défense (#JDef) a recueilli le témoignage exceptionnel de Madame le général Valérie André, au Musée de l’Air et de l’Espace. « Tout a commencé par un rêve de petite fille de 10 ans, volant tel un astre… »

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2 février 2015 1 02 /02 /février /2015 18:55
Appel à témoignages : Un album illustré racontant l’histoire du 2ème REI

 

26-01-2015 2e REI - Réf : 358 -382

 

Le 2ème régiment étranger d’infanterie s’associe avec les Editions Pierre de Taillac afin de réaliser un album richement illustré racontant l’histoire glorieuse du régiment.

 

Initié par le Colonel OZANNE, Chef de Corps du 2ème REI de 2012 à 2014, ce projet d’écriture sera sous la direction du Colonel PUTZ qui a pris le commandement du régiment le 2 juillet dernier. Le livre devrait paraitre fin décembre 2015 et sera destiné au grand public.

 

Afin que ce projet soit un succès, nous sommes à la recherche de témoignages de vétérans ayant servis sous le drapeau du 2ème Etranger pendant la guerre d’Indochine, la guerre d’Algérie, la 1ère guerre du Golfe et tous les autres théâtres opérationnels où le régiment a été engagé. Nous sommes également intéressés par toutes photos ou dessins qui pourraient mettre en image l’illustre passé du 2ème REI.

 

Tout témoignage et élément iconographique sont à adresser au :

Lieutenant FERRERE

Officier communication

2ème REI/BOI

57 rue Vincent Faïta

BP 99099

30972 Nîmes cedex 9.

 

Tel: 04 66 02 34 34

adrien.ferrere [at] intradef.gouv.fr

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6 janvier 2015 2 06 /01 /janvier /2015 21:35
5 janvier 1952 : mort de l'ADC Vandenberghe

 

source SHD


5 janvier 1952 : mort de l'ADC Vandenberghe (Tonkin - Indochine)  "Que la France me donne 100 Vandenberghe et nous vaincrons le Viêt Minh" : de Lattre de Tassigny. Chef du commando n°24 aussi appelé commando des tigres noirs, Vandenberghe conduit jusqu'à sa mort (à 24 ans), des missions en terrain ennemi avec des hommes issus du vietminh qu'il a lui-même retournés et formés pour la plupart. Sous-officier possédant des qualités de chef de guerre incroyables, il est l'un des cadres les plus décorés de l'armée française. C'est lui qui tente le sauvetage du fils de Lattre, le lieutenant Bernard de Lattre, lors de la bataille du Day et parvient à récupérer sa dépouille (Mai 1951). Malheureusement, 7 mois plus tard, l'une de ces recrues le trahit et l'assassine, durant son sommeil dans la nuit du 5 au 6 janvier dans son camp à Nam Dinh. Son assassin, le sous-lieutenant N'Guyen Thin Koy, ancien de la division 308, était manipulé par l'ennemi qui retenait en otage sa famille.

5 janvier 1952 : mort de l'ADC Vandenberghe

Juillet 1951 - Au cours d'une séance d'instruction au commando nord-viêtnam n° 24 (commando "Vandenberghe" ou "des tigres noires"), l'adjudant-chef Vandenberghe commente un croquis devant son adjoint, le sergent-chef Tran Dinh Vy. En retrait, les bras croisés, le sous-lieutenant Nguien Tinh Khoï (ancien commandant de l'unité d'assaut du régiment 36 de la brigade 308 du viêt-minh, capturé lors de la bataille du Day), qui trahira son chef et participera à son assasinat. - photo Francis Jaureguy SCA - ECPAD

 

voir reportage photos Séance d’instruction au commando Vandenberghe .

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2 décembre 2014 2 02 /12 /décembre /2014 08:35
Dien Bien Phu : faute stratégique ou bonne idée qui a mal tourné ?

source www.dienbienphu.org/

 

23 novembre 2014  Par Jean-François Daguzan - Diploweb.com

 

Quelles sont les leçons de la bataille de Dien Bien Phu, voici 60 ans ? Directeur adjoint de la Fondation pour la Recherche Stratégique, J-F Daguzan offre aux lecteurs du Diploweb.com une étude remarquable. A la fois fresque historique et analyse stratégique, voici un texte de référence pour guider la réflexion, la décision et l’action.

 

« Messieurs, c’est pour demain 17h » Colonel Henri de Castries.

 

LA BATAILLE de Dien Bien Phu 1 qui s’est achevée le 8 mai 1954 par la défaite des armes françaises a vu son soixantième anniversaire un peu occulté par celui de la Première guerre Mondiale et du débarquement en Normandie. Pourtant, cette bataille épique (13 mars-8 mai 1954) est un des grands happenings psychologiques dont raffolent les Français. Ce Cameron, ce Waterloo du vingtième siècle enflamme encore les imaginations et concentre les fantasmes de toutes origines – va-t-en guerres, anticolonialistes, pacifistes, nostalgiques, romantiques, etc. Cette bataille a, avec le retour dramatique des survivants des camps de prisonniers vietminh, marqué et façonné les esprits d’une génération de militaires qui s’attachèrent à transposer en Algérie les « acquis » de la guerre d’Indochine. Un vétéran de Dien Bien Phu – le général Maurice Schmitt - fut même chef d’état-major des armées. 2 En réalité cet événement tragique mérite mieux que des fantasmes.

 

Sa survenue soixante ans plus tôt, est le fruit d’un continuum politico-stratégico-tactique dont les leçons potentielles retentissent encore jusqu’à nous. Que peut-on retirer de cet événement vieux de soixante ans qui s’est déroulé au fin fond de l’Asie du Sud-Est dans un coin perdu (« un coin d’enfer ! » comme dira Bernard Fall 3) aux confins du Vietnam et du Laos ?

 

Le général Navarre, puisqu’il avait perdu, a assumé le poids de la défaite et, d’une certaine manière, tout le monde s’est déchargé sur le perdant. Cependant, la décision de combattre à Dien Bien Phu fut un choix tactique plausible ab initio qui s’appuyait sur un écheveau complexe de relations nationales et internationales imbriquées auquel tout le monde participa et de contradictions qui se révélèrent au final insurmontables. Au plan théorique cette affaire confirme la théorie de Clausewitz des « centres de gravité » (Schwerpunkte), tant au plan tactique que stratégique. Raymond Aron, qui étudie Clausewitz, met en évidence ce moment dans la bataille qui décide de sorts multiples. « Il y a dans la guerre comme dans la mécanique, des centres de gravité « dont le mouvement et la direction décident des autres points. 4 » Ces centres de gravité sur lesquels il s’agira de faire porter l’effort pour modifier le sort de la guerre peuvent se trouver dans la bataille même (cela peut-être un homme, groupement ou un lieu) ; être la bataille elle-même (choisir ou pas d’engager) ; et se jouer aussi au niveau politique. Comme le rappelle également Aron, « Clausewitz l’emploie aussi en un sens politique pour traduire en terme réel la notion de renversement. » « Dès lors que la manœuvre de destruction du centre de gravité a été amorcée », note le général Vincent Desportes, « elle doit être poursuivie sans relâche, car par effet de cascade, elle doit entraîner l’effondrement de la volonté adverse. » 5 Et le stratège prussien conclut lui-même « Dans l’élaboration du plan de guerre, il faut donc tout d’abord chercher à reconnaître quels sont les centres de gravité de la puissance de l’ennemi et les réduire autant que possible à un seul. Il faut ensuite s’efforcer de réunir, en vue d’une action décisive contre ce centre de gravité unique, toutes les forces qui y peuvent être employées. 6 » Dien Bien Phu sera l’application à la lettre de ce principe côté Vietminh – côté Français ce sera son double inversé.

 

Contingences internationales et nationales : instabilités et incertitudes

 

L’affaire de Dien Bien Phu (car il y a affaire avant et après d’avoir bataille) se situe à un moment critique des relations internationales de l’après-guerre et à une période où la France enchaîne crise politique sur crise politique. 7

 

La situation internationale

 

Le retour de la France en Indochine après la courte mais très violente occupation de la péninsule (1945) par le Japon agonisant, est décidé par le Général De Gaulle dès son arrivée au pouvoir avant même la libération de la France. Elle correspond à l’obsession de ce dernier de rétablir l’empire dans toute sa plénitude quitte évidemment à faire progressivement évoluer les possessions françaises vers l’autonomie. 8 Cette reprise de l’Indochine est marquée par plusieurs éléments internes et externes qui en conditionneront l’issue fatale : la « décapitation » politique de l’administration vichyste survivante (dont son chef l’amiral Decoux) qui maîtrisait parfaitement le pays et ses arcanes et l’ignorance volontaire des contingents de l’armée française réfugiés en Chine après l’agression japonaise, d’une part ; et d’autre part, l’action des services secrets américains qui faciliteront la montée du Vietminh et le pourrissement du Nord assuré par les seigneurs de la guerre chinois qui en exerceront le contrôle jusqu’à l’arrivée du général Leclerc (octobre 1945-mars 1946).

 

Plus globalement, c’est une France faible qui défend désespérément ses acquis dans un monde marqué par l’affrontement impitoyable entre les grandes puissances et les deux blocs idéologiques. 9

 

La situation politique française

 

La situation politique est rendue instable en France par le système électoral mis en place par la quatrième République. Le jeu des partis qui fait et défait les majorités rend impossible la mise en place de toute ligne politique de longue durée et cohérente. Les communistes français surpuissants à l’époque, s’alignent sur l’Union soviétique et s’opposent frontalement à la politique indochinoise française (jusqu’à faciliter des actes de sabotage visant l’armement ou les équipements à destination de l’Indochine).

 

Lorsque le Président du Conseil, René Mayer, nomme le général Navarre, commandant en chef pour l’Indochine, il le fait sur la base de son ignorance de la question : souhaitant « un œil neuf » après le départ des grands anciens de l’équipe de Lattre (Salan, de Linarès, etc…) qui avaient tenus le Vietminh en respect depuis quatre ans. 10 Dans sa feuille de route, Navarre part aussi avec les vagues instructions de faire de son mieux avec les moyens du bord ; c’est-à-dire n’espérer aucune amélioration en hommes et matériels en attendant une vague issue politique dont les contours ne sont pas tracés.

 

La situation stratégique en Indochine et en Asie

 

Depuis 1946, les choses ont bougé en Asie. La Chine est devenue communiste après la défaite de Tchang Kaï Tchek et des armées nationalistes. Ce nouvel acteur majeur fait bouger le balancier au profit des mouvements révolutionnaires et/ou de libération. Les Britanniques perdent l’Inde et se battent en Malaisie. Mais le grand « moment » stratégique de l’époque est la guerre de Corée (juin 1950-juillet 1953) qui vient de se terminer. Les Etats-Unis, qui viennent de perdre 50 000 hommes dans ce pays pour un gain politique et stratégique limité et au risque d’une guerre totale avec la Chine, viennent de comprendre que le colonialisme à la française (qu’ils avaient combattu au départ) avait du bon - tout du moins dans sa fonction de stabilisation et de contrôle de la péninsule indochinoise. De ce point de vue, Eisenhower, fraîchement élu, est mieux disposé envers Paris que Truman que les Français agaçaient beaucoup. 11 Les Chinois (et les Soviétiques) soutiennent donc le champion vietminh alors que les Etats-Unis appuient le champion français d’abord diplomatiquement puis progressivement en armes et matériels jusqu’à couvrir la totalité du coût de la guerre.

 

La situation tactique sur le terrain

 

Une fois la reconquête partielle du pays assurée par le général Leclerc, la défense de l’Indochine devient de plus en plus difficile. Les choses sont gérables tant que la Chine ne représente pas un abri et un soutien pour les communistes indochinois. Mais à partir du moment où Mao Zédong prend le contrôle de l’empire du Milieu (octobre 1949), Ho Chi Minh s’assure une base arrière et un soutien en armement à partir desquels il devient possible de lancer des opérations de grande ampleur sur le Nord et le Delta.

 

Le désastre de Cao Bang (sorte de Dien Bien Phu avant la lettre mais en rase campagne) en 1949, fruit des aberrations du commandement français, fragilise très gravement la situation stratégique. Le gouvernement fait alors appel à l’homme providentiel, le général de Lattre qui, par son seul charisme et son seul génie militaire rétablit une situation considérée comme perdue. 12

 

De Lattre : le magicien de génie

 

Envoyé en Indochine avec aucun moyen, le général de Lattre, redresse la situation en quelques combats de génie. Giap pense que le temps est venu d’affronter les Français en rase campagne. Il déchantera. De Lattre gagne à Vinh Yen, Dong Trieu, Mao Khé, Ninh Binh et à la rivière Day. Il remonte le moral des troupes, lance l’indochinisation des forces et allie sans relâche défensive (il couvre le pays « utile » d’un cordon de postes et bunkers) et offensive. Mais malade, et très affecté par la mort de son fils au combat, il rentre en France pour mourir.

 

Salan, l’homme du terrain

 

Son remplaçant, le général Raoul Salan, n’a pas peut-être pas le génie flamboyant de son ancien patron mais présent en quasi-continu depuis 1945, il connaît parfaitement le pays (dont il parle plusieurs langues) et sait ce qu’il peut obtenir de ses hommes et de ses moyens. 13 Fin tacticien, il sait tenir avec des bouts de ficelle. Avec le camp retranché de Nasan qui fixe les divisions de Giap en haute région vers Son La près de la frontière avec le Laos, la bataille de Hoa Binh (commencée par de Lattre 14) saigne les corps vietminh en une bataille féroce gagnée sur le fil. Salan est le roi de « l’économie des forces » - le rêve de tout soldat. Il prélève, déplace, manoeuvre, contourne, fixe des forces vietminh pourtant combattant « comme un poisson dans l’eau » ; mais il sait aussi, comme son ancien patron, que cela ne peut pas durer éternellement.

 

Le Plan Navarre

 

A peine arrivé Navarre constate une situation difficile. Le vietminh est partout et la pression se fait sentir sur le Nord ou l’axe Hanoï-Haïfong, l’axe stratégique qui relie la capitale du Tonkin à la côte, est menacé. Tous les chefs de la période Salan sont en partance. Faute de mieux, il nomme le général René Cogny déjà sur place, commandant en chef pour le Tonkin et doit faire face à une pénurie massive et à l’usure des hommes et du matériel.

 

Sans indications de la part du gouvernement (qui change en permanence) il élabore une stratégie globale à partir de ce qu’il a retiré d’une visite d’un mois sur le terrain. Il s’agira donc de :

. Protéger le Delta 15 et l’axe Hanoï-Haïphong, priorité 1 ;

. Défendre le centre et Sud Annam pour éviter de voir l’Indochine coupée en deux, priorité 2 ;

. Défendre le Laos car le vietminh a décidé de peser sur le maillon le plus faible de la confédération indochinoise, priorité 3. 16

 

Il s’agit au final pour le commandant en chef de gagner du temps ; 1 pour créer une armée indochinoise performante ; 2 pour créer les conditions les plus favorables pour une négociation qui préserverait au mieux la présence française.

 

Ce plan fut présenté devant le Comité de défense nationale du 24 juillet 1953. La question de savoir s’il fallait défendre le Laos ou pas ne fut pas tranchée. 17

 

Au final, Navarre va décider de réunir les priorités 1 et 3 en une manoeuvre unique. Sur le papier cette décision est cohérente. Elle répond à deux besoins majeurs voire contradictoires avec un minimum de moyens. Le général décide de créer un abcès de fixation sous forme d’un camp retranché situé entre le Laos et le Delta et loin du sud - môle où viendront se briser les bataillons réguliers de l’armée vietminh. C’est là qu’intervient le choix de la petite ville de Dien Bien Phu (ou « la préfecture du Nord-Ouest ») à la frontière du Laos abandonnée aux mains des insurgés depuis février 1952. Il faudra donc la reprendre avec les bataillons parachutistes (opération Castor), créer un camp retranché lourd inspiré de Nasan, et attirer les bataillons vietminh dans une bataille décisive, s’ils s’y risquent. Mais, d’après les stratèges, Giap ne devrait pas résister à un tel appât ; et, de fait, il n’y résistera pas ...

 

Avant la bataille : impréparation tactique et contradictions stratégiques

 

La marche vers la bataille s’est accompagnée d’un ensemble d’erreurs tactiques et stratégiques qui ont fait d’une idée à priori cohérente un désastre majeur.

 

Confusions stratégiques (Nasan et Hoa Binh)

 

L’option Navarre s’appuie sur un précédent réussi : le camp retranché de Nasan (novembre-décembre 1952). Installé par le général Salan près de Son La à proximité de la route 41 près du Laos sur un ensemble de pitons, le camp de Nasan va concentrer l’action des bataillons viets qui vont se casser les dents sur une défense serrée. Nasan démontre improprement aux Français que les Viets ne peuvent déplacer une artillerie lourde sur une longue distance face à une organisation tactique appelée « le hérisson », concept de défense constitué d’un poste principal et d’un aérodrome entouré de plusieurs positions armées appelées points d’appui (PA). Une fois le service rendu, le camp est évacué par un pont aérien surprise ne laissant à l’ennemi épuisé que quelques matériels logistiques sabotés. 18 La leçon que tire le commandement français est que ce qui a été fait à une échelle moyenne peut-être tenté à une grande échelle. Le problème est que le commandement vietminh tire aussi ses propres conclusions. Si la situation se reproduit, ils viendront avec l’artillerie ! 19 Le commandement, dans son enthousiasme, oubliera aussi que l’action de l’aviation a été déterminante dans la bataille de Nasan. Or, à Dien Bien pas Phu, les conditions d’emploi sont beaucoup plus difficiles.

Une autre erreur fut l’oubli des avertissements tactiques. La bataille de Hoa Binh lancée par Salan pour saigner les forces vietminh en février 1952 fut un succès … parce qu’elle ne fut pas perdue. Les forces de Giap avaient au final perdu environ 10 000 hommes et l’évacuation de la zone fut réalisée certes de main de maître ; mais cette dernière fut effectuée in extremis et dans des conditions de dangerosité particulièrement élevées (900 morts et 1800 blessés pour les Français !) 20 Encore une fois, le but tactique d’affaiblir considérablement le dispositif de bataille adverse avait été atteint, mais l’effet stratégique mettait en évidence le retrait français et la « victoire » du vietminh qui demeurait maître du terrain. 21

 

Surestimation de ses capacités - sous-estimation de l’adversaire

 

En installant le camp retranché de Dien Bien Phu, le commandant en chef compte sur un certain nombre d’avantages considérés comme acquis :

. Les capacités offensives et de manœuvre de l’armée française sont son premier atout. Si les vietminh sont les maîtres de la guérilla, ils n’ont jamais pu s’aligner dans une bataille rangée (cf. de Lattre et Salan). Le camp a donc pour vocation initiale, non seulement de fixer le dispositif militaire ennemi, mais de le poursuivre. C’est à cette condition expresse que le colonel de Castries, qui est un cavalier a accepté le poste. Le Général Navarre lui « vend » une « base offensive ». 22 Cette mission s’avèrera dès le début impossible à remplir ; 23

. La supériorité aérienne est l’autre force française ; le vietminh n’en dispose pas. Les aviateurs de l’armée de l’air et de l’aéronavale prennent tous les risques. Or Dien Bien Phu est loin ; souvent sous la brume et les nuages et, surprise, l’ennemi a une DCA !

. La supériorité de l’artillerie est le dernier élément déterminant. Nasan a démontré que le système des points d’appuis multiples se protégeant mutuellement anihilait les charges vietminh les plus puissantes. Or la zone de Dien Bien Phu est beaucoup plus grande que celle de Nasan et la plupart de ces points d’appuis ne pourront pas se soutenir. 24 (Ainsi le PA Isabelle vivra-t-il séparé du reste du groupe jusqu’au bout.)

 

La deuxième erreur majeure sera la sous-estimation de l’adversaire :

. Les Français pensent que l’adversaire n’a pas d’artillerie ou ne pourra pas l’acheminer or, celui-ci dispose d’ores et déjà de ces capacités ;

. Ils pensent qu’il n’a pas de DCA or il en a et quand cette information sera connue, on n’en tiendra pas compte ;

. Le vietminh n’est plus seul dans son combat. Il a désormais une artillerie de campagne (notamment des canons sans recul), de la DCA et surtout des compétences d’emploi. Des conseillers soviétiques et chinois l’accompagnent et des déserteurs de l’armée française (légionnaires, Maghrébins ou Africains) servent les armes lourdes.

 

Enfin, il faut insister sur le fait que Navarre et Cogny (car ces frères ennemis sont au départ liés dans cette affaire) font des choix tactiques contradictoires pour la même mission. Ils voient dans Dien Bien Phu à la fois une base d’opération et un camp retranché : en réalité il ne sera ni l’un, ni l’autre.

 

Or cette aporie aura un impact sur le destin du camp lui-même. Alors qu’il sera rapidement démontré qu’il ne peut pas conduire d’opérations offensives, Dien Bien Phu n’est pas protégé comme un camp retranché devrait l’être. Les installations ne sont pas dissimulées ; les bunkers sont peu enterrés et en bois ; les abords ne sont pas nettoyés ; il n’y a pas de glacis ; les moyens médicaux et le nombre de lits sont insuffisants ; il manque du barbelé, des réserves et, un comble, même la dotation d’artillerie n’est pas complète ! 25

 

Un mal français ? Vantardises et rodomontades :

 

Les Français ont à l’occasion de cette bataille enfilé un nombre impressionnant de perles dont notre nation à le secret dans les grands moments de son histoire, sur le modèle de « la route du fer est coupée ! » de la seconde guerre mondiale ou du « ils ne passeront pas parce que nous sommes les plus forts ! ». On compte à ce florilège quelques pépites :

. Les Viets ne peuvent pas amener de l’artillerie si loin…

. … Mais si les Viets y parviennent cependant, elle sera détruite par les tirs de contre-batterie. « Des canons, j’en ai plus qu’il m’en faut ! » 26 Cette affirmation péremptoire conduira le colonel Piroth, chef de l’artillerie, au suicide.

. « Dien Bien Phu ce sera Nasan multiplié par dix. Nous n’écraserons pas une division mais quatre. » 27

. « Qu’attendez-vous pour déclencher cette bataille (…) Venez, je vous attends... » tracts signés du colonel de Castries, adressés au « généralissime » Giap et dispersés début février. 28

. « Ils ne faudrait pas qu’ils nous privent de la bataille ! » car l’inquiétude de certains est que l’ennemi n’attaque pas. « A quelques jours de l’offensive ennemie, la crainte principale du commandement en Indochine (dont Cogny 29) restait que le Vietminh renonçât à attaquer le camp retranché. » 30 Il ne sera pas déçu…

 

. Enfin, Navarre s’illustre devant la presse à Saïgon par un petit chef-d’oeuvre de jargon bureaucrato-militaire : « Le Vietminh est arrivé au plus haut point de ses prétentions et vient de donner la preuve qu’il a dépassé ses possibilités logistiques. » 31

 

L’extension des lignes de communication

 

En choisissant Dien Bien Phu, Navarre installe un dispositif majeur à 300 km par avion de son point de ravitaillement dans un pays où les conditions météorologiques sont régulièrement mauvaises. Le camp retranché ne peut survivre que par un approvisionnement régulier et par le soutien de l’appui feu de la chasse et des bombardiers, dont une partie est celle de l’aéronavale croisant sur les côtes du Tonkin. Le colossal pont aérien 32 réalisé après la conquête du site par les bataillons parachutistes, d’une part ne permettra pas l’équipement en matériel lourd (béton, notamment) des casemates mais surtout ne pourra être maintenu au fur et à mesure que le camp perdra sa piste d’atterrissage et que la DCA viet sera de plus en plus efficace malgré le courage insensé des aviateurs. Plus que par l’assaut, Dien Bien Phu périra par componction !

 

La dispersion des moyens

 

Opération Atlante : pendant que l’affaire Dien Bien Phu est en cours, le général Navarre lance l’opération Atlante qui vise à dégager le centre et le sud Annam d’une implantation de longue date des forces vietminh qui menacerai à terme le Cambodge. 33 Cette opération, à laquelle tient beaucoup le commandant en chef, certes mobilise des troupes disparates et/ou fatiguées mais elles consomment en réalité des réserves sur un objectif à l’importance relative. Installé dans cette zone dès 1945, le Vietminh n’a pas fait évoluer son dispositif depuis cette date mais a pu consolider ses défenses et recevra sévèrement les attaquants. De son côté Cogny est obsédé par le Delta et rechigne à prêter la main à Dien Bien Phu à la grande colère de Navarre qui oublie qu’il a aussi ses propres priorités. 34

 

Bureaucratie : gagner ou perdre pourvu que ce soit dans les règles de l’administration !

 

Le soutien logistique et humain organisé à Hanoï va atteindre des sommets de « courtelinisme ». Le chef des parachutistes d’Indochine (le colonel Sauvagnac) exige que les volontaires sautant sur Dien Bien Phu aient leur brevet para et leur fait suivre le stage complet ! 35 Cette obligation ne sera levée qu’à la toute fin du siège et les parachutés survivants n’auront confirmation de leur brevet para que bien des mois plus tard grâce à l’acharnement de Castries. Hanoï exige aussi que les parachutages d’hommes et de matériel soient faits dans les conditions réglementaires de largage. Ce qui s’avérera également impossible dès la moitié de la bataille. Les avions français approvisionneront donc les troupes de Giap en matériel frais dont des obus.

 

Dien Bien Phu : le mépris du renseignement ?

 

Comme dans de très nombreuses défaillances ou défaites françaises, dans cette affaire il ne sera guère tenu compte du renseignement, aussi exact soit-il. Comme en août 1914 et en juin 1940 où le deuxième bureau français donnait la date, le lieu et l’endroit des offensives allemandes avec la même absence de résultat, les services français ont suivi au jour le jour, les préparatifs vietminh jusqu’à donner au bout du compte le jour et l’heure de l’attaque. 36 Les Français, qui ont percé les codes de l’ennemi suivent donc la mise en place de l’encerclement, la remontée des divisions d’élite, le nombre des troupes, l’arrivée d’une capacité de DCA massive avec les canons de 37 mm, la disposition et le dessin précis des batteries d’artillerie jusqu’au nombre d’obus disponibles et les cadences de tir théoriques de l’ennemi. 37 De tout cela il n’en sera fait aucun usage alors que Navarre avait fait brillamment la première partie de sa carrière dans le renseignement (mais c’était contre l’Allemagne). 38 A quoi bon puisque l’on espère la bataille !

 

Le centre de gravité stratégique, refuser la bataille ?

 

Au plan stratégique, en janvier 1954, l’implantation à Dien Bien Phu, avant le déclenchement de la bataille elle-même, ne répondait déjà plus aux objectifs qui lui avaient été affectés. Le Delta subissait toujours la pression ; la pénétration vers le Laos avait été reprise par les hauts plateaux ; les opérations de nettoyage du Centre-Sud Annam (Atlante) ne rencontraient pas de résistance car les divisions ennemies s’étaient effacées. A partir de ce constat – mais qui avait le malheur de faire le bilan de sa propre stratégie - Navarre pouvait donc envisager l’évacuation du camp en réaffectant 10 000 hommes à d’autres tâches tout en les sauvant de la destruction. 39 Si le supposé « piège » de Dien Bien Phu n’avait pas fonctionné comme prévu et se révélait finalement une chausse-trape pour lui-même, il lui avait fait gagner un temps précieux et il avait rempli son troisième objectif : empêcher l’attaque du Laos.

 

Mais en décembre 1953, l’étau viet se resserrait déjà dangereusement autour de Dien Bien Phu et le concept de base d’attaque – fonction tactique initialement dévolue à Castries - se révélait définitivement inopérante. Navarre pouvait donc déjouer le « centre de gravité » recherché par Giap en lui refusant la bataille par l’évacuation de la garnison. Cette évacuation, il l’évoque lui-même dans une lettre du 13 décembre 1953 à « son » ministre Marc Jacquet (Secrétaire d’Etat aux relations avec les Etats associés) dans laquelle il révise considérablement à la baisse ses chances de succès et envisage une évacuation (si la présence de moyens d’artillerie lourd et de DCA venaient à être confirmés.) cette lettre restera sans réponse. 40 L’hypothèse de l’évacuation est également formulée par Navarre auprès du général Cogny qui balaye l’argument lui demandant ne pas porter atteinte au moral de la garnison : « exaltée à la perspective par une grande victoire défensive. » 41 Après la défaite, pour se dédouaner, Cogny saura faire entendre un autre son de cloche...

 

Un peu plus tard, les missions d’inspection sur le site avait corroboré les inquiétudes de certains inspecteurs et non des moindres. Evacuer Dien Bien Phu et redessiner le schéma stratégique autour d’une option resserrée fut débattue et présentée, en l’absence du général Navarre, au ministre Pleven et au Secrétaire d’état de Chevigné par les généraux Ely (président de l’état-major général des armées), Blanc (chef d’état-major de l’armée de terre) et Fay (chef d’état-major de l’armée de l’air) dans une réunion le 10 février 1954, à Saïgon longtemps restée secrète. Ses conclusions demeurèrent sans suite. 42 Le général Ely, rentré à Paris et parlant du camp, suggérera de « s’en débarrasser » ! 43 Blanc reformulera ses préconisations devant le Comité de défense du 9 février. 44 Mais aucune recommandation officielle ne viendra appuyer ce sentiment partagé des militaires de haut rang (à commencer par le Maréchal Juin). Fay, le plus critique sur le site écrira des propos lénifiants une fois rentré à Paris. 45 Sur le terrain Cogny, qui se répandra par la suite dans des « je l’avais bien dit » propres à protéger sa carrière, ne défendra en aucun moment l’option du retrait ; bien au contraire.

 

Pour le général Blanc, il s’agissait d’abandonner rapidement le Tonkin, indéfendable, et de se replier sur l’Annam et la Cochinchine dans lesquels une véritable défense était possible (ce qui correspondait peu ou prou après les accords de Genève à un peu plus que le Vietnam du Sud).

 

L’autre option eut été, dans une approche à la Giap, de tout jouer sur la bataille, et de mettre pour quelques jours tous les moyens français disponibles sur la défense de Dien Bien Phu. Selon le général Gras, le Delta et l’Annam aurait pu survivre quelques temps à ce prélèvement provisoire qui aurait pu permettre de couper les lignes de communication vietminh en encerclant les encercleurs . C’était jouer son va-tout mais c’était bien ce qui se jouait déjà dans la cuvette. « Il (Navarre) lui restait cependant la possibilité de reporter tout son effort sur la région la plus importante et la plus menacée du théâtre d’opérations. C’est alors qu’il aurait pu, lui aussi jouer le tout pour le tout avant la conférence de Genève, et tenter, à partir du Delta, de couper les communications de l’adversaire. Il n’est pas douteux qu’il a laissé passer, à ce moment là, la dernière occasion de gagner la bataille de Dien Bien Phu. » 46

 

Pendant et après : défaillances, héroïsme et illusions

 

Centre de gravité tactique : Les trois premiers jours et la faillite du commandement

 

La bataille est perdue entre le 13 et le 15 mars 1954.

 

Il ne s’agit pas ici de d’accabler une fois de plus les responsables dans la conduite tactique de la bataille. Certains s’acharnent sur Castries quand d’autres désignent Langlais, son adjoint opérationnel trop sûr de lui, ou fustigent toute la chaîne. Toujours est-il que le continuum de commandement Castries-Langlais-Hanoï-Saïgon commet deux erreurs majeures qui conditionneront la défaite inéluctable en ne reprenant pas, une fois la surprise et le choc passés, coûte que côute les positions perdues, surtout Béatrice 47, et ensuite Gabrielle et Anne-Marie dont le contrôle conditionne le maintien de la piste d’atterrissage. 48 En trois jours Giap a détruit le centre de gravité français qui en l’occurrence sont les défenses de l’aérodrome et donc l’aérodrome lui-même. Le reste n’est qu’une affaire d’héroïsme. Bigeard, avec son génie tactique évident ne pourra, plus tard, qu’aider à reculer l’inévitable. La bataille est donc perdue entre le 1er et le 3ème jour. On ne reviendra pas sur le déroulement tactique si souvent décrit. Les 77 jours suivants ne seront qu’une lente agonie.

 

Comme le dit de façon éclairante Henri de Brancion, « ... si la protection de la piste était prioritaire pour les Français, elle constituait, par symétrie, l’objectif n°1 de Giap. De fait elle fut mise hors d’usage la première nuit et ne put jamais reprendre son rôle essentiel dans la bataille ce qui modifia du tout au tout les conditions de l’affrontement. » 49 Effondrement psychologique, mauvaise appréciation de la conduite de la bataille ? Cet objectif prioritaire disparaît du souci tactique français dès le deuxième jour du combat et sonne le glas du camp retranché. Les parachutages et le sacrifice des « paras d’un jour » et des aviateurs ne servira qu’à retarder l’inévitable. Le 7 mai à 17h30 les combats s’achèvent en « laissant mourir le feu » selon les mots de Cogny et sans drapeau blanc. Le camp ne s’était pas rendu, il avait juste cessé de combattre. Giap venait de gagner la première bataille du Tiers-Monde contre une force occidentale depuis le XIXème siècle.

 

Rêves et illusions

 

. Les bombardements américains (du raid massif à la bombe atomique !)

 

La demande française ou la proposition américaine d’utiliser la bombe atomique pour sauver le camp retranché fut un des grands mystères historiques de l’affaire de Dien Bien Phu. 50 On ne peut que rester circonspect voire sceptique sur l’idée qu’ont pu se faire certains Français – y compris de haut rang – sur les intentions américaines. Rappelons que Truman ayant refusé d’utiliser l’arme nucléaire en Corée et mis à pied le général Mac Arthur pour l’avoir exigé. On voyait mal son successeur, le – Président et général Eisenhower, souscrire à cette demande « à l’emporte-pièce » pour une affaire sans commune mesure avec la dimension de la Corée. Le ministre des Affaires étrangères Georges Bidault qui était parti négocier à Washington, a juré qu’elle avait émané d’Allen Dulles lui -même. A-t-il surinterprété des paroles bienveillantes du ministre américain ; s’est-il auto-intoxiqué ; y a-t-il eu erreur de traduction ? On ne le saura pas. La « proposition » qui aurait eu l’aval de certains militaires des deux bords et qui avait pu également être étayée à partir de déclarations « va-t-en guerre » de Richard Nixon alors Vice-Président, sera repoussée par le Président du Conseil Joseph Lainiel et, au final, par Bidault lui-même... 51 Cette histoire acadabrantesque n’en demeure pas moins illustrative d’un état d’esprit général, notamment du côté français en attente d’un « miracle » qui ne viendra pas.

 

En revanche un bombardement massif des positions vietnamiennes par l’aviation américaine (opération Vautour) aurait pu débloquer la situation en évitant la reddition. Mais personne n’a finalement voulu assumer les conséquences politico-diplomatiques que ce geste aurait entraînées. Pourtant cette option a été à deux doigts de se concrétiser. C’est finalement l’opposition des Britanniques (Churchill !) qu’Eisenhower avait imprudemment consulté qui fit pencher la balance. Qui plus est, pour certains diplomates, l’intervention directe des Américains aurait internationalisé de facto le conflit (en oubliant que Russes et Chinois « conseillaient » déjà le Vietminh sur le terrain.) 52

. L’évasion impossible : opérations Xénophon, Ariane, Condor, Albatros, Desperado…

 

Faute d’une évacuation qui aurait pu être menée au bon moment avec les grands moyens, l’idée d’une « évasion » des combattants valides vers les maquis de l’arrière fit son chemin. Cinq options furent étudiées. La première de grande ampleur, Xénophon, dès janvier 1954 envisageait une évacuation avec hommes et matériels. En parallèle était étudiée une simple évacuation des troupes (Ariane). 53 Les autres plans ne furent que des variantes fortement dégradées de la deuxième qui prévoyait d’évacuer par la route l’ensemble des troupes ; mais, dans tous les cas de figure, l’ampleur des moyens nécessaires fit reculer le commandement. Les deux autres, Condor et Albatros furent élaborées au fur et à mesure que la situation empirait pour exfilter les survivants. 54 La dernière fut abandonnée. Fortement suggérées par Cogny mais réfutées par Navarre qui ne s’y résoudra que trop tard, le principe était que les groupements mobiles qui animaient la guérilla sur les arrières de l’ennemi en pays laotien, avec les supplétifs Meos notamment, se rapprochent le plus possible de Dien Bien Phu et accueillent les « évadés » selon un schéma prédéfini. Le capitaine Sassi, le lieutenant-colonel Godard (qui s’illustra plus tard différemment à Alger) et le capitaine Loustau commandaient ces groupements aux origines variées. 55 Mais là aussi cette hypothèse tenait du rêve. Giap tenait sa proie et n’allait pas la laisser s’échapper. 56 Les tentatives « d’offensives » avant la bataille proprement dite avaient toutes tourné court et l’évacuation de Laïchau (autre point d’appui au nord) dont la garnison devait en principe renforcer celle de Dien Bien Phu avait fini en massacre des supplétifs thaïs qui étaient censés rejoindre à pied… Les détachements avancés de ces groupes mobiles et commandos se contentèrent de voir brûler le camp et rentrèrent chez eux en ne ramenant qu’une poignée de survivants chanceux récupérés au hasard.

 

Le centre de gravité politico-stratégique : la conférence de Genève

 

La conférence de Genève qui s’ouvre le 26 avril 1954 change la nature de la bataille. De tactique, elle devient stratégique pour les Vietnamiens qui voient dans la conjonction des dates la fusion miraculeuse de leurs objectifs. Ce « détail » majeur n’est pas vu ou ne veut pas être vu par les Français qui s’enferrent eux-mêmes dans la nasse.

 

De fait, cette conférence que personne n’avait mise à l’agenda international est suggérée par la France même le 25 janvier 1954 lors de la conférence de Berlin, inaugurant ainsi une singulière forme de suicide diplomatique.

 

La sous-estimation du résultat ou Le syndrome du « Chevalier noir »

 

Dans le film « Sacré Graal » des humoristes britanniques, les Monty Python, un chevalier en armure noire barre la route des deux héros et les défie en combat singulier. Le Chevalier noir se fait couper un bras, se relève et veut continuer le combat. Il se fait couper un deuxième bras, et il repart à l’assaut. Ayant perdu successivement tous ses membres, le Chevalier noir saute sur son tronc démembré (humour anglais !) en traitant de lâches les chevaliers qui passent leur chemin. Cette parabole peut parfois s’appliquer à quelques généraux qui refusent d’admettre la défaite, mais pas seulement à des militaires : « La guerre n’est pas une catégorie autonome », constate Hervet Guineret, « c’est d’ailleurs ce que les militaires ont parfois du mal à comprendre. Le but de la guerre est d’amener une situation politique » 57…. « La force de caractère nous conduit à l’obstination qui en est une dégénérescence » rappelle Clausewitz. 58 C’est ce qui différencie pourtant Churchill en 1940 et Hitler en 1945.

 

De la défaite tactique à la défaite stratégique

 

Perdre est presque inclus dans l’ADN de la guerre. L’incertitude, « le brouillard » dont parle Clausewitz en est un des principes majeurs – « …le résultat n’est jamais assuré, mais seulement vraisemblable,… » 59. Les adversaires de Napoléon, sur 15 ans vont perdre presque toutes les batailles ou presque, sauf la bonne ! Cependant, le refus, de la part de certains chefs militaires de ne pas voir qu’une défaite tactique a priori relative signe en réalité le glas d’un désastre stratégique, diplomatique et politique demeure une constante historique.

 

Autrement dit, le soldat vaincu reproche au pouvoir politique d’avoir manqué du courage minimum qui eût permis de l’emporter au final sur l’adversaire dans un « ultime petit effort » – (« J’ai été trahi par l’arrière » clama le généralissime Gamelin en juin 1940 et le général Westmorland au Vietnam quelques années plus tard pensait qu’on l’avait privé de la victoire en n’envahissant pas le Nord). Parfois, le chef militaire a-t-il raison, mais pas toujours…

 

Clémenceau disait certes que « celui qui est vainqueur, c’est celui qui peut, un quart d’heure de plus que l’adversaire, croire qu’il n’est pas vaincu. 60 » mais il se plaçait dans le cadre d’une confrontation bilatérale qui se jouait à « armes égales » et à modes de pensée compatibles. Dans le cas particulier des guerres du Vietnam comme d’autres conflits asymétriques qui suivront (dont l’Algérie), il s’agit pour l’adversaire quantitativement le plus faible, de faire plier la volonté de l’autre en comptant sur ses faiblesses psychologiques (justesse de la cause au moment où elle se déploie, opinion publique, nombre de morts, etc.). A Dien Bien Phu nous sommes bien donc au cœur de la guerre clausewitzienne dont le résultat est « soumettre à notre volonté » 61. Mais elle est aussi la démonstration de ce que le général Gambiez 62 appelle « le style indirect » qui « vise à mettre l’adversaire en état d’infériorité par les actions préliminaires qui le disloquent moralement et matériellement, avant que de l’achever par la reddition ou par la bataille. 63 » Qui plus est, l’adversaire irrégulier dispose d’un avantage concurrentiel majeur : La défaite au sens militaire ne joue que pour l’un des partenaires et pas pour les deux car le temps est l’allié des guérillas. Giap pouvait perdre la bataille, mais pas Navarre ! Ce sont donc deux conceptions mentales de la guerre qui s’affrontent. Ce processus reste encore aujourd’hui incompréhensible pour certains. Ce sont pourtant les limites de la contre-insurrection et de ses théories.

 

La mise : poker ou roulette russe ? Le général Navarre dira un jour : "je considère donc que les effectifs réunis à Dien Bien Phu constituent la "mise" qu’il était possible et nécessaire de faire pour la défense du Haut Laos et pour maintenir notre présence en Haute région. Cette "mise" peut donner des résultats considérables si nous gagnons la bataille. Elle pourrait être en grande partie perdue si nous perdions cette bataille. En tout état de cause, Dien Bien Phu aura joué le rôle d’abcès de fixation et aura permis d’éviter la bataille générale du Delta." 64 Cette notion de « mise » est importante en stratégie. Tout général va faire un choix engageant ses forces et est censé calculé à la fois le gain et le risque. « Napoléon a joué son armée dans la campagne de Russie » note Raymond Aron, « et il a perdu sa mise ; prix payé pour de grandes espérances. 65 » « Enorme enjeu qu’il mit volontairement à cette partie colossale, au gain de laquelle il attachait tant de prix ! » renchérit Clausewitz. 66 Engager la guerre et la bataille est donc miser comme au poker. Mais dans cette affaire Navarre se contente de miser un peu alors que Giap, comme on dit, fait tapis. Et c’est là toute la différence. En refusant de se détourner de ses autres objectifs pourtant secondaires, le général en chef perd tout ; la bataille et l’Indochine. Navarre - argument qui fut également repris par le général Catroux - tenta de justifier son choix et d’en limiter l’importance en excipant que, dans cette bataille, il n’avait perdu que 5% du corps expéditionnaire et qu’il ne s’agissait que d’un revers tactique qui ne remettait pas en cause la défense globale de l’Indochine. 67 Sur l’analyse froide des chiffres, le général avait raison. 68 Mais c’était oublier le choc psychologique et la dimension stratégique et politique de Dien Bien Phu.

 

Comme le fit justement remarquer le général Beaufre, « Dien Bien Phu était un épisode de « mécanique rationnelle » dans une campagne menée sous le signe de la stratégie indirecte. 69 » Deux univers mentaux foncièrement différents s’opposaient. En pleine conférence de Genève, la défaite démontrait l’incapacité française à tenir l’Indochine et légitimait de facto Ho Chi Minh et le gouvernement du vietminh. Elle donnait également en France un argument décisif à ceux qui voulaient, quelle qu’en soit la raison, se débarrasser du fardeau indochinois. 70 Ce n’était pas une défaite tactique marginale ; Genève en avait fait un maelström stratégique.

 

Le lien politique entre la conduite de la bataille côté vietminh et les événements internationaux semble être confirmé par le timing du général Giap. D’après les renseignements français (confirmés ensuite par les sources vietnamiennes) Giap avait décidé l’ouverture des combats au 25 janvier. Or il va surseoir à cet engagement en invoquant des raisons prétendument techniques. En réalité, le pouvoir vietminh, très bien renseigné, sait que va s’ouvrir la conférence de Berlin, dans laquelle la question indochinoise sera évoquée. Pour Ho Chi Minh il est donc essentiel que la bataille suive le tempo diplomatique. 71

 

Cette coïncidence des combats avec le calendrier international pourrait expliquer un mystère tactique. Pourquoi Giap n’a t-il pas anéanti l’artillerie lourde française dès le début de la bataille alors que malgré ses faiblesses initiales, elle jouera un rôle considérable de retardement ? 72

 

Une hypothèse est que Giap fut dépassé par son succès comme l’avait été les Allemands qui, utilisant pour la première fois les gaz de combat dans la Somme, ne surent pas l’exploiter. Une autre pourrait être que le commandement vietminh ait décidé, en l’épargnant, de faire durer le camp retranché pour qu’il tombe juste au moment de la conférence. En conquérant le camp point d’appui par point d’appui et malgré les pertes colossales et les contestations internes qui s’en suivirent 73, Giap créait les conditions d’une bataille épique qui trouvait son apothéose au meilleur moment politique. Une défaite brutale et hors timing en aurait peut-être altérée la dimension et l’impact.

 

D’une certaine manière les deux hommes jouaient bien au poker. Mais la dimension politique (« l’enjeu colossal » de Clausewitz) sublimait la partie du vietnamien. L’un n’avait pas voulu tout miser ; l’autre si !

 

Le Crime

 

Français et vietnamiens se sont battus à la loyale dans cet affrontement homérique. L’un a gagné, l’autre perdu. De cela il n’y a rien à dire. Mais c’est dans l’après que la guerre se transforma en crime de guerre. Pour un effectif de 15 090 hommes au 5 mai (qui inclut les parachutés) et nonobstant les pertes des deux jours suivants, le vietminh captura donc 5 500 valides et 4 500 blessés. 858, les intransportables furent rendus juste après la chute du camp 74. A la signature des accords, quelques mois plus tard, il en restitua 3 900 sur 10 000 ! 75 Les autres étaient morts d’épuisement dans cette marche de la mort vers les camps, puis de privations et de mauvais traitements – le tout accompagné d’un matraquage idéologique qui marquera définitivement les esprits des survivants. 76

 

Conclusion : « celui qui n’a pas clairement conscience de ses objectifs ne sait pas répondre à l’ennemi »

77

 

« Le vaincu médite son sort parce que sa défaite résulte toujours des fautes de pensée qu’il a dû commettre, soit avant, soit pendant le conflit. » dit le général Beaufre. 78

 

En ce moment, la mode est à l’uchronie. 79 Le général Ely, qui remplaça Navarre comme commandant en chef, avait un jour posé la question de la victoire et de ses conséquences : et si Navarre avait gagné ? 80 Un peu de chance ; une meilleure défense sur le terrain ; des réactions pertinentes les trois premiers jours ; l’arrivée des Américains, comme la cavalerie dans les Westerns. A l’instar de Waterloo, on refait toujours les batailles perdues. Fuller nous dit que « si Napoléon avait gagné (…) il est presque certain que la septième coalition se serait effondrée. Mais elle aurait été sans doute suivi d’une huitième et peut-être d’une neuvième, et finalement la France aurait été vaincue. » 81 Comme pour Waterloo, il n’est pas sûr qu’à Dien Bien Phu la victoire eût pu changer grand chose à la grande histoire. Peut-être aurait-elle retardée la perte de l’Indochine ? Guère plus. L’abandon du Tonkin et le repli sur le Sud (envisagée par le général Blanc) se profilait comme une option stratégique et, déjà, les Américains pointaient leur nez puisqu’ils assuraient tout le financement de la guerre.

 

Mais pouvait-on gagner ? L’accumulation d’erreurs tactiques et stratégiques ont conduit inéluctablement à l’échec face à des vietnamiens qui eux disposaient de l’unité tactique et stratégique (un but politique, un but stratégique, un schéma tactique et les moyens pour y parvenir). La conjonction des buts de guerre (Zweck) et des buts dans la guerre (Ziel)- tels qu’identifiés par Clausewitz, produit un avantage déterminant face à celui qui ne l’a pas. De là découle l’impossibilité française – tant pour Navarre que le gouvernement d’utiliser les rares moments stratégiques disponibles pour sortir de la nasse. A aucun moment les Français ne savent ce qu’ils veulent vraiment ! Au delà de ses erreurs personnelles, Navarre ne fut que la victime expiatoire d’un système gangréné – ce que lui reconnut bien volontiers mais en termes voilés et en secret la commission d’enquête. La solitude du commandement et l’orgueil de l’homme seul firent le reste.

 

Obsédés par questions intérieures et européennes, les gouvernements successifs ne virent l’affaire indochinoise que comme secondaire. Pour le commandant en chef, Dien Bien Phu était un problème – certes important – parmi les autres… 82

 

Navarre reconnaîtra plus tard que la conférence de Genève avait changé la nature de la bataille. Mais sur le moment, il n’en tira aucune conclusion concrète. 83 De leur côté, Giap et Ho Chi Minh agiront sur les quatre centres de gravité de l’adversaire : au niveau international, la faiblesse de la position française ; au niveau national, l’indifférence puis l’hostilité de l’opinion publique ; au niveau stratégique, accepter la bataille proposée par les Français ; au niveau tactique, paralyser l’aérodrome. Tout est dit.

 

Le maître de sabre japonais du XVIIIème siècle, Matsumura Seisan, résume la question de Dien Bien Phu, en une formule éclairante : « Lorsqu’on gagne, il y a des victoires surprenantes mais lorsqu’on perd, il n’y a pas de défaite surprenante. » 84 Sans avoir forcément lu Clausewitz ni peut-être même les stratèges chinois, Giap sût utiliser la notion de « che » ou « le potentiel né de la disposition ». 85 Le commandement français le lui apporta sur un plateau. Restait à agir ensuite sur les centres de gravité ; ce qui fut fait avec un talent consommé. L’affaire de Dien Bien Phu montre bien qu’on ne peut opposer Sunzi et Clausewitz. Les lecteurs hâtifs prennent la lecture philosophique de la guerre qui est faite dans le livre 1 (duel, montée au extrêmes, trinité, non limite de la violence) pour des recettes à appliquer sur le terrain stratégique et tactique. Or la même souplesse se retrouve chez les deux auteurs dans l’emploi. Giap en fera l’éclatante démonstration et la synthèse implicite.

 

Finalement les Français s’engagèrent dans cette affaire sans tout faire pour la gagner (y compris sur le terrain même) et avec un mélange de légèreté et de morgue envers l’adversaire alors que les Vietnamiens y allaient en faisant tout pour la gagner.

 

1] Il y a plusieurs façons d’écrire Dien Bien Phu. Nous avons choisi la plus simple.

2 Jeune officier d’artillerie affecté à l’état-major, le général Schmitt fut un parachuté volontaire de la dernière heure. Il a raconté son histoire dans son livre, « De Dien Bien Phu à Koweït City », Grasset, Paris, 1992.

3 Dien Bien Phu un coin d’enfer, Robert Laffont, Paris, 1968. En Anglais : « The siege of Dien Bien Phu, hell in a very small place ».

4 Penser la guerre, Clausewitz, tome I L’âge européen, Gallimard, Paris, 1976, p. 258.

5 Vincent Desportes, « L’impertinente pertinence » de Clausewitz, CESAT – Pensées Mili-Terre ; penseemiliterre.fr/-l-impertinente-pertinence-de-clausewitz, p. 4.

6 De la guerre, traduction du Lieutenant-colonel de Vatry, Editions Gérard Lebovici, Paris, 1989, p. 872.

7 Voir la somme de Georgette Elgey, Histoire de la quatrième République, six tomes, Fayard, Paris, 1965-2012.

8 « Cette oeuvre sera poursuivie par la France qui est et demeurera sa propre mandataire. », discours du 15 février 1945, cité par Philippe Franchini, Les mensonges de la guerre d’Indochine, Editions France Loisir, Paris, 2003, p. 72. « Le général De Gaulle et ses conseillers ont bâti leurs projets sur une analyse idéale de la situation. » in Jacques Valette, La guerre d’Indochine 1945-1954, Armand Colin, Paris, 1994, p. 35

9 Voir Philippe Maxence, « Géopolitique d’une défaite », in Le Figaro Histoire, décembre 2013-Janvier 2014 n°11.dossier Dien Bien Phu – le piège, le sacrifice, la tragédie, p. 52-55.

10 Général Henri Navarre, Agonie de l’Indochine (1953-1954), Plon, Paris, 1956, p. 2.

11 Voir avec intérêt ses démêlés avec le général De Gaulle (« les dictateurs au petit pied » ! sic), Harry S. Truman, Mémoires L’année des décisions, tome 1 L’Amérique continue 1945, Plon, Paris, 1955, p. 193-203.

12 Pour la « geste » Latrienne voir la somme de Lucien Bodard, La guerre d’Indochine, (cinq tomes 1963-1967), réédition poche Folio, Paris, 1973.

13 Jeune lieutenant il commande une province au Tonkin et a un fils métis. Il reste 9 ans en Indochine de 1924 à 1933 pour revenir avec Leclerc en 1945 ; Voir ses mémoires, Fin d’un empire, tome 1, et tome 2 notamment pour la bataille d’Hoa Binh, Presses de la cité, Paris, 1970-1972.

14 Philippe Fouquet-Lapar, Hoa Binh (1951-1952) De Lattre attaque en Indochine, Éditions Economica, Paris, 2006

15 Zone formée par les eaux du Fleuve rouge et la Rivière noire et leurs affluents formant la zone stratégique entre la capitale du Nord à l’époque et la mer (le port d’Haïfong). Ne pas confondre avec le Delta du Mekong côté Saïgon.

16 Le texte du plan Navarre est publié dans le livre de Jean Pouget qui fut son chef d’état-major avant de sauter lui-même sur le camp retranché, Nous étions à Dien Bien Phu, Presses de la cité, Paris, 1964, p. 438.

17 « D’autre part et bien qu’il eût ce même 24 juillet, demandé à être fixé sur la conduite à adopter en cas de menace d’attaque sur le royaume du Laos, le commandant en chef n’a reçu ni instructions, ni directives l’éclairant sur ce point important. Si bien que lorsque le général commandant en chef eut l’impression que l’éventualité se réalisait, il a dû prendre de lui-même la responsabilité de la décision que l’on connaît. » Texte intégral du « Rapport concernant la conduite des opérations en Indochine sous la direction du général Navarre », rédigé par la Commission d’enquête militaire, in Georgette Elgey, Histoire de la IVe République, tome 2, op. cit. p. 616.

18 Voir Jacques Favreau & Nicolas Dufour, Nasan La victoire oubliée (1952-1953) Base aéroterrestre au Tonkin, Economica, Paris, 1999, 210 pages.

19 Voir Général Vo Nguyen Giap, Mémoires, tome II le chemin menant à Dien Bien Phu, Anako éditions, Fontenay-sous-Bois, 2004, p. 286-287.

20 Georges Fleury, Histoire de la guerre d’Indochine 1945-1954, Plon Paris, 1994, p. 504.

21 Yves Gras, Histoire de la guerre d’Indochine, Plon, Paris, 1979, p451-455.

22 Jules Roy, La bataille de Dien Bien Phu, Paris, René Julliard, 1963, op. cit., p. 133.

23 Voir Pierre Rocolle, ¨Pourquoi Dien Bien Phu ? Flammarion, coll. L’histoire, Paris, 1968, p. 224-234.

24 Ces points d’appui sont passés à la postérité sous des noms féminins : Anne-Marie, Béatrice, Claudine, Dominique, Eliane, Françoise, Gabrielle, Huguette, Isabelle, Junon, Lily ; soit ABCDEFG … et non le nom des filles du général de Castries comme cela a été dit parfois !

25 Fall, op. cit., p. 125-131.

26 In Jules Roy, op. cit., p. 152.

27 Castries et Cogny, in Roy op. cit., p. 165.

28 Pierre Pélissier, Dien Bien Phu. 20 novembre 1953-7 mai 1954, Perrin, Paris, 2004, op. cit., p. 214.

29 Pélissier, op. Cit., p. 209.

30 Le Haut Commissaire pour l’Indochine Maurice Dejean qui a en charge les affaires politiques – seul de Lattre cumulera les fonctions civiles et militaires, in Roy, op. cit., p. 154.

31 Roy, op. cit., p. 178.

32 Qui sera également assuré par les pilotes mercenaires des Tigres volants du fameux général Chesnault qui s’était auparavant illustrés en Chine pendant la deuxième guerre mondiale.

33 Voir Pierre Rocolle, Pourquoi Dien Bien Phu ? op. cit., p. 124 & 125 et Pierre Bruge, Les hommes de Dien Bien Phu, Perrin, Tempus, 2003, p. 120.

34 Roy, op. cit. p. 456 et Navarre, Le temps des vérités, Plon, Paris, 1979, p.334.

35 Pélissier, op. Cit., p. 361 ; Rocolle, op. Cit. p. 455.

36 Celle du 26 janvier comme celle du 13 mars ; Voir Henri Jacquin, Guerre secrète en Indochine, Olivier Orban, Paris, 1979, p. 231-327.

37 Bernard Fall, op. cit. p. 141-142. Pierre Rocolle, op. cit., p. 240-256.

38 « Selon une importante étude émanant de l’Ecole de guerre, l’état-major de Saïgon aurait « substitué aux faits, c’est-à-dire aux renseignements sérieux qui lui parvenaient, l’idée préconçue qu’il se faisait du Vietminh. » in Fall, op . Cit., p. 76.

39 Gras, op. cit., p. 527

40 Delpey, op. cit. p. 287-289.

41 Henri Navarre, Le temps des vérités, Plon, Paris, 1979, p. 377.

42 Roger Delpey, Dien Bien Phu l’affaire, Paris, Editions de la pensée moderne, Paris, 1974, p. 320-326, et Bernard Fall, op. cit., p. 145 ; propos réitérés par le général Fay sur le site lors de l’inspection du 19 février avec les mêmes, voir Pierre Pélissier, op. cit. p. 229-232, idem pour Jules Roy, p. 177 et Georges Fleury, La guerre en Indochine 1945-1954, Plon, Paris, 1994, p. 617.

43 Jacques Valette, op. cit., p. 326.

44 Pélissier, op. cit., p. 224.

45 Voir Cdt. Gilbert Bonnier, « Rapport Catroux sur Dien Bien Phu », Revue historique des armées n°1 1994, p. 73. cet article est une analyse du « rapport sur la conduite des opérations ... » dont le texte intégral figure dans l’ouvrage de Georgette Elgey, op. cit. Le Rapport n’est pas tendre avec le général Fay à qui « il appartenait de tirer les conséquences des lacunes révélées par lui et de s’employer à procurer aux combattants les matériels, les personnels et les crédits qui leur manquaient. » p. 74

46 Général Yves Gras, op. cit., 537. La commission d’enquête partage le même point de vue. Cdt. Bodinier, « Rapport Catroux », op. cit., p. 74.

47 Il y a débat : Castries a affirmé que la décision avait été prise par Hanoï et qu’il l’aurait refusé s’il avait dû décider seul. Rocolle (p. 360) affirme qu’elle l’a été par le général Gambiez en l’absence de Navarre à Saïgon. Gras (p. 547) et Roy (p. 207) considèrent qu’elle a été prise par Cogny ce que semble confirmer les mémoires de Navarre qui aurait refusé la trêve s’il avait été saisi. Le temps des vérités, op. cit. p. 428.

48 Castries accepte la proposition du Vietminh d’une trêve pour ramasser les blessés après la chute de Béatrice, interdisant de facto la reprise de ce point clé de la défense.

49 Dien Bien Phu, Artilleurs dans la fournaise, Presses de la cité, Paris, 1993, p. 258.

50 Voir Laurent Césari et Jacques de Folin, « Le projet « Vautour » en France : nécessité militaire, impossibilité politique », in Denise Artaud & Laurence Kaplan (dirs), Dien Bien Phu, l’Alliance atlantique et la défense du Sud-Est asiatique, La manufacture, Lyon, 1989, p. 137-156.

51 Voir George Herring & Richard Himmerman, « Le jour où nous ne sommes pas entrés en guerre », La politique américaine au moment de Dien Bien Phu : un réexamen », idem, p. 103-136.

52 Général Catroux, op. cit., p. 213.

53 Nom symbolique qui fait référence au général Grec qui conduisit en 401 av. JC la retraite des « Dix mille » (mercenaires grecs du roi Cyrus). Il raconte lui-même cette épopée dans son ouvrage l’Anabase. Voir Pierre Journoud & Hugues Tertrais, Paroles de Dien Bien Phu, les survivants témoignent, Tallandier, Paris, p. 88-91.

54 Cadeau op. cit., p 149-150

55 Voir colonel Roger Trinquier, La guerre, Albin Michel, Paris, 1980, p. 271. Les actions vers le camp retranché des groupes Godart et Loustau sont improprement connues sous le nom de « colonne Crèvecoeur » du nom du colonel du même nom qui commandait au Laos.

56 Cerise sur le gâteau, l’engagement de ces groupements sera fait sans véritable coordination ni connaissance mutuelle car ils ne relèvent pas des mêmes directions opérationnelles (Vientane, Saïgon, les services secrets,…). Voir Jean Sassi avec Jean-Louis Temblay, Opérations spéciales 20 ans de guerre secrète, Nimrod, Paris, 2009, p. 240-247 et Henry-Jean Loustau, Les derniers combats d’Indochine 1952-1954, Albin Michel, Paris, 1984, p. 224-246.

57 Clausewitz et la guerre, PUF, Philosophies, Paris, 1999, p. 34.

58 De la guerre, op. cit., 245.

59 Idem, p. 169.

60 Discours du 8 mars 1918 devant les Chambres.

61 De la guerre, op. cit., p. 33.

62 Gambiez sait de quoi il parle. Il est chef d’état-major du général Navarre et perd un fils à Dien Bien Phu.

63 Général Gambiez & Colonel Suire, L’épée de Damoclès, la guerre en style indirect, Plon, Paris, p. 34.

64 Lettre au Secrétaire d’Etat Marc Jacquet du 1er janvier 1954, Roy, op. cit. p 441.

65 Penser la guerre, Clausewitz, 1 l’âge européen, op. cit. p. 334.

66 De la guerre, op. cit. , p. 886.

67 Navarre, L’agonie de l’Indochine, op. cit. , p. 260-263. Catroux, op. cit., p. 112.

68 Voir notamment Ivan Cadeau, Dien Bien Phu 13 mars-7 mai 1954, L’Histoire en bataille, Tallandier, Paris, 2013, p. 171.

69 Général André Beaufre, Introduction à la stratégie, Pluriel, Hachette Littératures, 1963 - 1998, p. 184.

70 Voir notamment Alain Ruscio, Dien Bien Phu, la fin d’une illusion, L’Harmattan, Paris, 1987.

71 Jean Pouget, op. cit., 1954, p. 179-180 ; et Pélissier, p. 207-208.

72 « …, tout en lançant sa marée humaine à l’assaut de Béatrice, (…) Giap est passé ce jour là à côté de l’idée de génie (…) le chef de l’A.P.V. avait les moyens d’anéantir l’artillerie française en déclenchant contre elle la totalité de ses tubes. » Henri de Brancion, op. cit. p. 285.

73 Pélissier, op. cit., p. 343-345 et Giap ; op. cit., p. 261.

74 Rocolle, op. cit. pp 548-549.

75 Valette, op. cit., p. 331.

76 Voir Jean Pouget, Le manifeste du camp n°1, Taillandier, Paris, 2012 & Erwan Bergot, Convoi 42, Presses de la Cité, Paris, 1986.

77 Sunzi, L’art de la guerre, Champs Flammarion, Paris, paris, 1972, p. 118.

78 Introduction à la stratégie, op. it., p. 181.

79 Selon Wikipedia, Dans la fiction, l’uchronie est un genre qui repose sur le principe de la réécriture de l’Histoire à partir de la modification d’un événement du passé.

80 Fall, op. cit. p 489.

81 J. C. F. Fuller, Les batailles décisives du monde occidental, Berger-Levrault, Stratégies, Paris 1981, p. 304.

82 Ce sera un des gros reproches de la commission d’enquête. »En définitive, ainsi qu’il a été déjà mentionné, le général Navarre ayant accepté la bataille du Nord-Ouest, a commis l’erreur de ne pas la situer à son véritable plan, c’est-à-dire de ne pas la considérer – du moins dès la fin de décembre – comme la bataille principale de la campagne, celle qu’il fallait gagner ... » in Elgey, p. 587.

83 Henri Navarre, L’agonie de l’Indochine, op. cit., p. 299.

84 Cité par Kenji Tokitsu, La voie du karaté, pour une théorie des arts martiaux japonais, Seuil, Paris, 1979, p. 167.

85 François Jullien, La propension des choses. Pour une histoire de l’efficacité en Chine, Seuil, Points Essais, Paris, 1992, p. 23.

 

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23 octobre 2014 4 23 /10 /octobre /2014 06:25
Commémoration de PHU TONG HOA (25 juil.)

 

08-09-2014 3e REi - Réf : 198 -707

 

Le 25 juillet 2014, la 2e compagnie du 3e REI s'est rassemblée autour de son chef, le Capitaine Clément GOUSSEAU, pour commémorer le combat de PHU TONG HOA.

 

Dans la nuit du 25 au 26 juillet 1948, les 103 légionnaires, occupant alors le poste de PHU TONG HOA, ont résisté victorieusement à l'assaut de cinq milles soldats vietminh. A l'issue de la bataille, la compagnie comptait vingt et un tués (dont le capitaine CARDINAL, commandant d'unité), trente-quatre blessés, et quarante-huit hommes valides ; tandis que les pertes ennemies étaient estimées à 500 hommes. Lorsque le régiment réussit à rejoindre le poste avec la colonne de secours, le sous-lieutenant Bévalot, respectueux des traditions, commande le présentez-armes au piquet d'honneur en uniforme de parade, ceinture bleue, épaulettes rouges, pendant que le clairon sonne le "Salut au caïd" réglementaire pour les visites du chef de corps.

Pour ce fait d'armes, la compagnie a été décorée de la Croix de Guerre des Théâtres d’Opérations Extérieures avec palme.

 

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8 septembre 2014 1 08 /09 /septembre /2014 16:55
Hélie de Saint-Marc en BD: sobre et efficace

 

08.09.2014 par Philippe Chapleau - Lignes de Défense

 

Les éditions Artège viennent de publier une BD consacrée à Hélie de Saint-Marc (cliquer ici pour accéder au site d'Artége et voir la présentation de cet ouvrage).

Jean-François Vivier est au scénario et Pierre-Emmanuel Dequest au dessin. Le tandem avait déjà travaillé sur Tom Morel, le héros des Glières (voir ici la présentation de ce livre sur le site d'Artège). Avec tout autant de bonheur (même si on peut regretter qu'en 61 pages certains épisodes soient rapidement traités), le voilà qui se penche sur une autre grande figure de l'histoire militaire française dont le testament spirituel clôt la BD.

Je ne vais pas revenir sur le commandant de Saint-Marc; le site officiel d'Hélie de Saint-Marc est à consulter ici. Mais pour ceux qui ignorent la vie et les convictions de l'ancien résistant déporté, cette BD est une excellente introduction.

Hélie de Saint-Marc, par Vivier et Dequest, éditions Artège, 61 pages, 14,90 €.

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8 mai 2014 4 08 /05 /mai /2014 07:35
 Diên Biên Phu dans les fonds de l’ECPAD

 

Soixante ans après la bataille de Diên Biên Phu, découvrez les archives audiovisuelles de l’ECPAD, travail des reporters du SCA (service cinématographique des armées), ancêtre de l’ECPAD, présent en Indochine de 1945 à 1956.

 

- Dossier Diên Biên Phu


- Présentation du fonds Indochine


- L’Indochine dans les fonds cinématographiques de l’ECPAD


- Dossier documentaire : La bataille de Diên Biên Phu


- Galerie photos : La bataille de Diên Biên Phu

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7 mai 2014 3 07 /05 /mai /2014 20:35
Bataille de Diên Biên Phu : 56 jours et nuits


07/05/2014 Bernard Edinger

 

Le 16 mars 1954, le sous-lieutenant Allaire, du 6e bataillon de parachutistes coloniaux, a été parachuté avec son unité sur le camp retranché pris sous un déluge de feu.

 

Tout n’est que bouleversement, renversement, saccage, cratères et désolation. C’est l’Enfer», décrit Jacques Allaire dans ses mémoires. Le sous-lieutenant, chef des mortiers lourds du 6e bataillon de parachutistes coloniaux (6e BPC), a déjà effectué deux séjours en Indochine ; l’un comme caporal et l’autre comme sergent. La veille de son parachutage, il s’adresse à sa section : « Vous savez tous que, demain, nous sautons sur Diên Biên Phu.

 

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