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20 novembre 2015 5 20 /11 /novembre /2015 18:55
Bernard Squarcini : “Nous sommes entrés dans la terreur et le terrorisme de masse”

Pour l'ancien patron de la DCRI, devenue DGSI, "rien n'a été fait" pour coordonner les services de renseignements.

 

 

Bernard Squarcini. Directeur central du renseignement intérieur de 2008 à 2012, l’ancien préfet se livre sur l’état actuel de la menace terroriste. Pour lui, des décisions immédiates doivent être prises après les attentats.

 

Les services de renseignements français étaient-ils prêts ?

Clairement, oui. Il était prévu depuis les attentats de Bombay, en 2008, que de telles actions coordonnées et déterminées se produisent sur le territoire français et que la menace s’installe dans la durée. Nous savions que nous allions devoir monter en puissance pour faire face à ce type d’attentat. Il n’y a eu aucune surprise. En revanche, les services français paient les conséquences de certaines décisions politiques. Comme M. Hollande traite Bachar al-Assad de tous les adjectifs, les services syriens ne veulent plus coopérer avec les services français.

 

Comment travaillent nos services, alors ?

Nous sommes contraints de faire appel à des partenaires étrangers qui nous donnent les informations qu’ils souhaitent. Sans ces errements idéologiques, peut-être pourrions-nous éviter que des drames se produisent.

 

Vous avez proposé à votre ancien service il y a deux ans de lui transmettre une liste des Français qui combattent en Syrie. Pourquoi a-t-il refusé ?

Il y a déjà deux ans, les services syriens m’avaient effectivement proposé une liste des Français combattant en Syrie. J’en avais parlé à mon ancien service qui en a rendu compte à Manuel Valls. La condition des Syriens était que la France accepte de coopérer à nouveau avec leurs services de renseignements. On m’a opposé un refus pour des raisons idéologiques. C’est dommage car la proposition était une bonne amorce pour renouer nos relations et surtout, pour connaître, identifier et surveiller tous ces Français qui transitent entre notre pays et la Syrie. Résultat : on ne sait rien d’eux et on perd beaucoup de temps en demandant des informations aux agences allemandes, qui sont toujours restées sur place, mais aussi jordaniennes, russes, américaines et turques. On n’est absolument plus dans le concret.

 

Vous considérez que nous venons d’en payer les conséquences ?

Conscients de ces erreurs politiques et diplomatiques, les islamistes de Dae’ch ont commis un attentat remarquable. Parce qu’il se passe à Paris dans une région ultraprotégée, juste avant la Cop21, avec des cibles travaillées et à l’occasion du concert d’un groupe américain qui revient tout juste d’Israël. Les djihadistes ont frappé monsieur Tout-le-monde. Face à de telles attaques et compte tenu des prises de position du gouvernement, il est difficile pour les services de renseignements d’anticiper de manière précise le passage à l’acte. Des attentats sont déjoués. Mais qui sait si les commanditaires souhaitaient véritablement passer à l’acte ?

 

Lors des attentats de Paris, n’y a-t-il pas eu des dysfonctionnements entre la DGSI et la DGSE ?

L’enquête révèle qu’on est bien sur la piste d’une filière francobelge, connectée à la Syrie, qui a frappé méthodiquement la France. Pour la DGSI, que je connais bien pour en avoir été le directeur central, je sais qu’entre les renseignements intérieurs français et belge, les relations sont étroites. Mais je m’interroge : quel a été le travail de la DGSE sur les filières syriennes composées de Français en Europe ? Certains acteurs français du renseignement ne l’ont pas encore compris : il n’y a plus de différence aujourd’hui entre la menace intérieure et celle qui vient de l’extérieur. Il faut impérativement renforcer la coopération entre ces deux services. Il y a plusieurs mois, nous avions identifié le formateur de Mohamed Merah qui avait séjourné en Belgique. Nous savions qu’il formait tous les commandos européens et avions demandé à la DGSE de le “neutraliser” mais rien n’a été fait… Heureusement, il a finalement été “droné” par les Américains, mais bien après.

 

Suite de l'entretien

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8 octobre 2015 4 08 /10 /octobre /2015 16:55
La liberté d'informer sacrifiée sur l'autel du secret-défense

 

 

Pour la première fois, des journalistes ont été condamnés pour atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation. Un arrêt dangereux.


La peine est légère, mais la condamnation insupportable. Pour avoir regardé sous les jupes du renseignement, Christophe Labbé et Olivia Recasens, journalistes au Point, et Didier Hassoux, plumier du Canard enchaîné, ont été condamnés en septembre dernier par la cour d'appel de Paris à une amende de 3 000 euros avec sursis. Leur tort ? Avoir porté atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation en révélant l'identité réelle d'un agent secret. Une infraction introduite dans notre Code pénal en 2011 et qui n'avait, jusque-là, jamais été utilisée contre des journalistes. À l'origine du litige, un livre, L'Espion du président, paru aux éditions Robert Laffont en 2012. L'ouvrage, en grande partie consacré à Bernard Squarcini, le patron de la toute puissante Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, aujourd'hui devenue DGSI), lève le voile sur les très nombreux dysfonctionnements des services de renseignements français. Il avait fortement déplu en haut lieu.

 

Suite de l'article

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13 janvier 2015 2 13 /01 /janvier /2015 13:55
Squarcini : «Légaliser les opérations spéciales» pour surveiller les djihadistes

 

12/01/2015 à 20:03 Par - LeFigaro.fr

 

INTERVIEW - L'ancien patron de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) au temps de Sarkozy préconise d'autoriser la pose de micros et de caméras directement dans les lieux de vie ou de réunions conspiratives et plaide pour une loi-cadre sur le contre-terrorisme.

 

Ancien patron de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) au temps de Sarkozy, le préfet Bernard Squarcini expose les attentes du contre-terrorisme après les drames.

 

LE FIGARO - Que manque-t-il au Renseignement pour être encore plus efficace?

 

Bernard SQUARCINI - En termes pratiques, il faut renouer en urgence la coopération avec la Tunisie, l'Égypte, la Turquie, qui fluctuent, et, plus encore, la Syrie et le Maroc, pays avec lesquels les liens sont totalement rompus. Derrière le Maroc, par exemple, il y a la Mauritanie, à l'instabilité extrême. Comment frapper des cibles sans renseignement opérationnel en Syrie, par exemple? Comment tenir à jour la liste des djihadistes sans l'appui des Syriens? Même si la diplomatie a sa logique, il faut au moins permettre à la communauté du renseignement de fonctionner, avec le maintien d'un canal de secours constitué de nos correspondants des services sur place.

 

Que manque-t-il encore pour détenir un arsenal idéal?

Il faut absolument un projet d'ensemble, une loi-cadre pour harmoniser au mieux les dispositifs et en exposer les fondements. Jusqu'à présent, il n'y a eu que du rapiéçage. Avec des oublis énormes.

 

Un exemple?

Il faut légaliser les opérations spéciales. En amont du travail judiciaire, il faut autoriser administrativement les balises et les sonorisations, c'est-à-dire la pose de micros et de caméras directement dans les lieux de vie ou de réunions conspiratives, pour savoir ce qu'ils se disent. Car, on l'a bien vu avec les frères Kouachi, les écoutes téléphoniques en phase administrative ne donnent pas toujours.

 

Pourquoi?

Parce que ces gens ont appris à se méfier des cellulaires. Et pour cause: leurs conversations au téléphone leur ont valu d'être repérés au temps des filières irakiennes en 2005, puis de la tentative d'évasion de Belkacem en 2010. Ils ont appris de leurs erreurs. Il faut donc s'approcher de plus près pour entendre les terroristes murmurer… D'autant qu'ils apprennent en prison toutes les techniques pour échapper à la police.

 

Retrouvez l'intégralité de l'interview dans Le Figaro de mardi ou dès à présent dans l'Espace abonnés du Figaro.fr.

 

Note RP Defense : lire Le renseignement intérieur français réorganisé : Priorité à la lutte antiterroriste

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12 mai 2014 1 12 /05 /mai /2014 16:55
La DGSI recrute

 

12.05.2014 atlantico.fr

 

L’accent est aussi mis désormais sur la collecte de renseignements et d’informations au niveau local, dans tous les départements de France.

La Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI), service de contre-espionnage français, va recruter des civils pour devenir des espions modernes, annonce Le Parisien. Réformée, elle devient ce lundi la DGSI, direction générale de la sécurité intérieure. Avec des moyens et des compétences élargies, la DGSI se veut le pendant policier du célèbre service d’espionnage extérieur, la DGSE, dépendant de la Défense, et présent partout dans le monde où les intérêts français sont en jeu.


Elle a lancé un appel à candidatures pour recruter 432 analystes dans des secteurs variés. Une attention particulière est portée sur les ingénieurs dans de domaine des nouvelles technologies de l'information et de la communication et sur les linguistes, explique le journal. " Environ 250 policiers et gendarmes supplémentaires vont venir garnir nos rangs, ce qui est particulièrement appréciable dans une période de rigueur budgétaire. Nous allons recréer des sections de recherches au sein des zones de défense réparties sur le plan national. Elles seront plus spécialement dédiées à la collecte de renseignement en milieu fermé, en direction de la contestation politique violente, de la radicalisation religieuse, et des dérives urbaines à l’image de la lutte contre l’économie souterraine" explique Philippe Bertrand, le chef de la DCRI.

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12 mai 2014 1 12 /05 /mai /2014 11:55
La DCRI devient la DGSI, nouveau bras armé du plan anti-djihad

 

12-05-2014 Le Nouvel Observateur (AFP)

 

La DGSI se veut le pendant policier du service d’espionnage extérieur, la DGSE, qui dépend du ministère de la Défense.

 

Il y avait les limiers du contre-espionnage militaire, célèbres pour leur rôle dans la libération des otages. Il faudra désormais compter avec leur équivalent policier qui aura pour mission de déjouer les attentats et filières djihadistes en France.

A compter de ce lundi 12 mai, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) se met en ordre de marche dans ses locaux ultra-sécurisés et anonymes de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) près de Paris. Pas ou peu de changement a priori pour ses policiers triés sur le volet qui y travaillent déjà dans le secret, si ce n'est un changement de sigle qui ne veut rien dire pour le profane.

Ici, depuis 2008, est en effet installée la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), chantier de l'ancien président Sarkozy, née de la fusion des Renseignements généraux (RG) et de la DST (contre-espionnage policier). La DGSI reprend les missions de renseignement et de police judiciaire jusqu'alors dévolues à la DCRI.

Mais elle se veut désormais le pendant policier de la Direction générale de la sécurité extérieure, la DGSE, un mastodonte rattaché au ministère de la Défense employant 5.000 civils et militaires qui n'ont qu'à bien se tenir même si le gouvernement insiste sur leur "complémentarité".

 

Une "machine de guerre"

Dotée d'un budget propre, la DGSI disposera en effet à terme, outre les 3.600 policiers de l'actuelle DCRI, de 430 analystes, interprètes, informaticiens ou chercheurs recrutés dans les cinq ans à venir.

Une "machine de guerre", selon un haut fonctionnaire, qui est cette fois un chantier de l'actuel Premier ministre Manuel Valls qui, lorsqu'il était à Beauvau, avait tiré les leçons des ratés de l'affaire Merah, où la DCRI avait été mise en cause.

Le gouvernement lui donne des moyens considérables et la sort de son giron strictement policier - elle dépendait du directeur général de la police - pour la rattacher directement au ministre de l'Intérieur.

 

Bras armé du plan anti-djihad

"C'est à la hauteur des enjeux" de la "menace terroriste" en France et en Europe, indique-t-on à l'Intérieur : sa tâche principale sera en effet de déjouer les attentats en France et les filières particulièrement vers la Syrie, où des candidats au djihad de plus en plus nombreux, y compris des mineurs, se rendent pour combattre. C'est le bras armé du plan anti-djihad lancé ces derniers jours par le successeur de Manuel Valls à Beauvau, Bernard Cazeneuve.

Plusieurs décrets ont été publiés depuis le 2 mai pour l'officialiser, les derniers en date samedi, dont celui confirmant l'habilitation "secret-défense" de ses agents.

Patrick Calvar, jusqu'alors patron de la DCRI, a été confirmé à la tête de la DGSI en conseil des ministres mercredi.

Parallèlement, le gouvernement met en ordre de bataille le renseignement dit de proximité jusqu'à présent traité par la Sous-direction de l'information générale (SDIG), née elle aussi de la réforme de 2008 et qui a accueilli une partie des ex-RG.

 

"Foin des querelles !" 

Exit la SDIG, place au Service central du renseignement territorial (SCRT), dont le décret de création a été publié au Journal officiel samedi. Il sera en charge de la surveillance des mouvements sociaux, dérives sectaires, violences urbaines et mouvements ultras à droite comme à gauche.

Il s'agit, dit-on à Beauvau, de "redonner vigueur" au renseignement traditionnel, autrefois apanage des RG, qui se sentait délaissé face à la toute puissante DCRI.

DGSI et SCRT devront aussi travailler plus étroitement, c'est un "gage de réussite" du "pari du Renseignement" policier français, selon Beauvau. Et "foin des querelles !", ajoute-t-on : "il y a du travail pour tout le monde".

Cela vaut aussi pour la collaboration entre policiers et gendarmes au sein du SCRT qui se chamaillent depuis quelque temps : les directeurs des deux forces ont appelé ensemble leurs troupes à une "coopération renforcée" dans une circulaire datée de mardi, que l'AFP s'est procurée vendredi.

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8 mai 2014 4 08 /05 /mai /2014 11:50
L'Europe se mobilise contre les djihadistes

Plusieurs centaines d'Européens ont rejoint la Syrie pour combattre le régime de Bachar al-Assad avec les groupes islamistes les plus radicaux, notamment l'État islamique au Levant et en Irak.

 

07/05/2014 Par Georges Malbrunot - LeFigaro.fr

 

Une réunion des ministres de l'Intérieur des pays européens examine les mesures pour lutter contre le départ de djihadistes en Syrie.


 

La semaine dernière, les ex-otages de Syrie ont participé à un exercice de reconnaissance vocale au siège de la DCRI à Levallois-Perret, près de Paris. Les experts de l'antiterrorisme leur ont fait entendre des voix de djihadistes français - résultats d'écoutes téléphoniques - dans l'espoir qu'ils reconnaissent le timbre d'un ou plusieurs de leurs geôliers. Puisque pour la première fois dans l'histoire des enlèvements, des Français figuraient aux côtés des terroristes qui détenaient en otages d'autres Français. Dernier avatar du piège djihadiste auxquels sont confrontés la France et d'autres pays occidentaux, trois ans après le début de la révolution pour renverser Bachar el-Assad à Damas.

 

Les neuf pays européens les plus concernés par «les combattants étrangers» en Syrie se réunissent jeudi à Bruxelles, avec des représentants des États-Unis, de Turquie, du Maroc et de Tunisie. La Syrie, comme aucun autre pays auparavant, aimante les candidats à la guerre sainte. Les chiffres sont inquiétants. 300 Français combattent dans le nord de la Syrie. À leurs côtés, 200 Belges, une centaine de Néerlandais, 300 à 400 Britanniques, des dizaines d'Allemands, et entre 50 et 100 Américains… Au total, plus de 15.000 étrangers venus de près de 70 pays. Et dans l'immense majorité des cas, pour lutter avec les groupes islamistes les plus radicaux: le Front al-Nosra, branche locale d'al-Qaida, et l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), auteur des pires atrocités, qui détenait les journalistes français.

La « présence d'une base d'al-Qaida aux portes de l'Europe » est l'autre « nouveau problème » posé par le conflit en Syrie

Le retour de ces légions de djihadistes européens sera au menu de la réunion de Bruxelles. C'est «l'une des principales préoccupations», reconnaît la ministre belge de l'Intérieur, Joëlle Milquet. 130 Français et une cinquantaine de Belges sont déjà rentrés. Au total, un millier d'Européens pourraient revenir bientôt du djihad. Le risque que les plus endoctrinés d'entre eux passent à l'action dans l'Hexagone, en Belgique ou en Espagne est pris très au sérieux. Mais leur surveillance requiert des moyens en hommes et en matériels qui dépassent les capacités des services de police des pays concernés.

 

Au-delà du renforcement souhaité de la coopération entre services de renseignements européens, la «présence d'une base d'al-Qaida aux portes de l'Europe» est l'autre «nouveau problème» posé par le conflit en Syrie, estime Mme Milquet. Chacun reconnaît désormais qu'en cas de renversement de Bachar el-Assad, la mouvance djihadiste profiterait du chaos pour se sanctuariser dans une zone de non-droit allant du Nord-Est syrien à l'ouest de l'Irak. C'est-à-dire à un saut de puce de l'Europe. Pour contrer cette menace, les Européens entendent renforcer leur coopération avec la Turquie, principal pays de transit des djihadistes, d'où la présence d'un représentant turc jeudi à Bruxelles. «Ces djihadistes n'atterrissent pas en parachute en Syrie», s'indigne le représentant démissionnaire des Nations unies à Damas, Moktar Lamani. La Turquie, qui est notre allié au sein de l'Otan, aurait pu freiner ces arrivées.» «Ce sont des questions délicates», fait valoir la ministre belge de l'Intérieur. «Les Turcs nous disent: “faites en plus pour les empêcher de venir chez nous”, et nous on leur dit “faites en plus pour les empêcher de passer la frontière avec la Syrie”», résume un expert français. «Mais aujourd'hui, on ne cherche pas à blâmer les Turcs, car ils ont pris conscience du problème et ne veulent pas devenir une plaque tournante du djihad», renchérit-on au ministère de l'Intérieur. Les Européens vont toutefois réclamer davantage d'efforts d'Ankara, pas forcément en termes d'arrestation, mais surtout de repérage des djihadistes de passage. On ne peut pas surveiller tous les points de passage illégaux entre notre territoire et la Syrie, rétorquent les Turcs. Avant d'adopter une politique de «zéro tolérance», Ankara réclame des listes de noms et des détails sur les suspects en provenance d'Europe. En fait, la Turquie redoute l'effet boomerang. «Si on se met à les arrêter en masse, les djihadistes se vengeront en posant des bombes chez nous», prévient un officiel turc. Les services turcs ont commencé à arrêter des djihadistes à leur retour de Syrie. Une tactique qui rappelle le double jeu des services syriens après la guerre d'Irak en 2003, lorsque Damas fermait les yeux sur leurs entrées en Irak tout en interpellant d'autres à leur retour, histoire de bien montrer aux Américains que le régime syrien luttait contre le terrorisme.

 

Signe de l'embarras croissant causé par le phénomène djihadiste, depuis un an, de nombreux services européens ont envoyé, mais en ordre dispersé, des délégations auprès des services syriens, alors que les relations politiques sont gelées avec Damas. Comme si le combat contre les djihadistes ne pouvait se passer de la Syrie. Mais «ce sujet ne sera pas abordé à Bruxelles», prévient-on Place Beauvau.

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7 mai 2014 3 07 /05 /mai /2014 16:55
Patrick Calvar nommé directeur de la DGSI

 

07/05/2014 Par Le Figaro.fr (AFP)

 

Patrick Calvar, directeur central du renseignement intérieur, a été nommé aujourd'hui en Conseil des ministres à la tête de la nouvelle Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). Son adjoint sera Thierry Matta, nommé également en Conseil des ministres au poste de directeur du renseignement et des opérations de la DGSI. Ils prendront leurs fonctions lundi, date officielle de l'entrée en activité de la DGSI.

 

Cette nouvelle direction, chargée notamment de lutter contre le terrorisme, est rattachée directement au ministre de l'Intérieur. La DGSI reprend les missions de renseignement et de police judiciaire jusqu'alors dévolues à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), fusion des Renseignements généraux (RG) et de la DST (contre-espionnage).

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7 mai 2014 3 07 /05 /mai /2014 07:55
Renseignement intérieur : la DCRI est morte, vive la DGSI !

 

05.05.2014 Par Olivier Berger, grand reporter à La Voix du Nord - Défense Globale

Le décret créant la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a été publié au Journal officiel de vendredi 2 mai. Elle remplacera officiellement le 12 mai 2014 la DCRI, créée en 2008, et est rattachée directement au ministère de l'Intérieur plutôt qu'à la direction générale de la police nationale.

Dans son acronyme, son rattachement, sa réorganisation et même son recrutement, où il ne sera plus nécessaire d'être policier, on distingue la volonté de bâtir un équivalent à la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) du ministère de la Défense.

 

La DCRI, fruit de la fusion en 2008 entre les Renseignements généraux (RG) et la direction de la sécurité du territoire (DST), n'a pas trouvé son équilibre. L'affaire Mohamed Merah signa son arrêt de mort ou du moins, de remise en cause et de réorganisation impérative, comme le disait Manuel Valls, alors ministre de l'Intérieur.

Seulement, on ne dit pas encore comment va se rebâtir l'indispensable collaboration avec le renseignement territorial (alias sous-direction de l'information générale ou ex-RG) dont la filière est également revue. On ajoutera les relations entre la police et la gendarmerie nationale à ce charmant tableau. On comprend en tout cas mieux l'importance du rattachement au ministère de l'Intérieur et l'autonomie du budget.

La DGSI va continuer à lutter contre le terrorisme (priorité au cyber) et s'investir dans l'intelligence économique (la protection du patrimoine industriel et productif). Elle est tout à la fois un service de renseignement et un service de police judiciaire spécialisé.  Ses missions et surtout ses capacités d'action sont élargies : contre-terrorisme, cyberdéfense, investigation judiciaire, soutien technique et linguistique.

Les effectifs vont au passage augmenter de 13 % d'ici 2018, avec 430 agents en plus des 3 200 actuels. Les recrues seront à 60 % des analystes, des traducteurs, des juristes, des ingénieurs, des informaticiens, des techniciens. " Des contractuels hautement qualifiés sur des compétences stratégiques ", comme on dit au ministère (et donc plus uniquement des policiers). C'est un peu une révolution culturelle...

En somme, la DGSI se cale sur le modèle de la DGSE (qui elle, a près 6 000 agents dont seulement 25 % de militaires hors service action). A la DGSI, les syndicats ont négocié et fixé la barre à 80 % de policiers...

 

Le décret n°2014-445

Les missions de prévention et de répression : ingérence étrangère, actes de terrorisme ou portant atteinte à la sûreté de l'Etat, à l'intégrité du territoire, aux institutions de la République ; surveillance des individus et groupes radicaux ; actes portant atteinte au secret de la défense nationale ou au potentiel économique, industriel, scientifique du pays ; activités liées à l'acquisition ou la fabrication d'armes de destruction massive ; organisations criminelles internationales ; criminalité liée aux technologies de l'information et de la communication.

L'article 2 se termine ainsi : " Elle contribue à la surveillance des communications électroniques et radioélectriques. "

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21 mars 2014 5 21 /03 /mars /2014 13:55
La France soupçonnée de cyberattaque en Iran par les renseignements canadiens

 

21/03/2014 Par LEXPRESS.fr

 

Les services secrets canadiens suspectent la DGSE d'être derrière une opération de piratage informatique depuis 2009, révèle Le Monde ce vendredi.

 

Et si la France passait dans le camp des espions? Affichée comme victime des écoutes de la NSA, la France ne serait pas en reste niveau espionnage selon les services secrets canadiens, révèle Le Monde ce vendredi. 

Les Canadiens suspecteraient en effet la DGSE, services de renseignements français, "d'être derrière une vaste opération de piratage informatique, qui aurait débuté en 2009 et se poursuivrait toujours, grâce à un implant espion". L'attaque viserait en premier lieu des institutions iraniennes liées au programme nucléaire du pays, mais également le Canada, l'Espagne, la Grèce, la Norvège, la Côte d'Ivoire et l'Algérie. 

Selon les services secrets canadiens, la DGSE (Direction générale de sécurité extérieure) empièterait également sur les tablettes de la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur), en menant cette opération de piratage informatique contre des intérêts ciblés en France. 

 

Confirmation des services secrets canadiens

Le document que s'est procuré Le Monde émane du Centre de la sécurité des télécommunications du Canada, extrait des archives de la NSA. "Nous estimons, avec un degré modéré de certitude", conclut le CSEC, "qu'il s'agit d'une opération sur des réseaux informatiques soutenue par un Etat et mis en oeuvre par une agence française de renseignement." 

Interrogée par Le Monde, la DGSE s'est refusée à tout commentaire "sur des activités réelles ou supposées". Le CSEC, en revanche, s'est montré plus disert et a confirmé au Monde que ce document émanait bien de ses services, sans pour autant rentrer dans le détail de cette chasse au logiciel espion.

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19 février 2014 3 19 /02 /février /2014 08:55
DCRI - Communication du Flash du 18/12/2013 - Ingérence Economique

 

18/02/14 Flash émis par la DCRI - portail-ie.fr

 

Flash N°7 du 18 décembre 2013 publié par la DCRI, en lien direct avec les ingérences économiques pouvant impacter les entreprises françaises.

 

Ce « flash » de l’ingérence économique relate un fait dont une entreprise française a récemment été victime. Ayant vocation à illustrer la diversité des comportements  offensifs susceptibles de viser les sociétés, il est mis à votre disposition pour vous accompagner dans la diffusion d’une culture de sécurité au sein de votre entreprise.

Vous comprendrez que par mesure de discrétion, le récit ne comporte aucune mention permettant d’identifier l’entreprise visée.

Pour toute question relative à ce « flash » ou si vous souhaitez nous contacter, merci de nous écrire à l’adresse : securite-economique@interieur.gouv.fr

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Alerte aux escroqueries « SEPA »

 L'harmonisation des moyens de paiement dans l’Union européenne génère des modifications informatiques au sein des entreprises françaises propices à la réalisation d'escroqueries.

Depuis la fin de l’été, la DCRI a eu connaissance de plusieurs escroqueries, sous couvert de vérification du bon fonctionnement du protocole de virement ou de mise aux normes.

Ces escroqueries sont réalisées dans le contexte de l'harmonisation des moyens de paiement dans la zone SEPA (Single Euro Paiement Area - Espace unique de paiements en euros) qui génère des changements informatiques au sein des entreprises, et qui prendra effet au 1er février 2014.

Typiquement, un employé de votre service Comptabilité / Finances se voit proposer par un employé de votre banque de faire un test de transaction financière.

En l’espèce, après une phase de préparation visant à permettre à l’escroc d’avoir toute l’assurance requise au téléphone pour obtenir l’adhésion de sa victime, ce dernier se fait passer pour votre banque et avertit sa victime qu’elle recevra prochainement un appel du service informatique -toujours de votre banque- pour tester le nouveau protocole concernant les virements bancaires SEPA. Ce scénario ne vise naturellement qu’à gagner votre confiance.  

Une fois le virement fait, et pour conserver la confiance de la victime, l’escroc rappelle pour confirmer que la banque étrangère a bien reçu l’argent, que le test est concluant, et que l’argent sera restitué tel jour à telle heure. Mais ce n’était pas votre banque au téléphone.

 

Commentaire :

Actuellement, les opérations bancaires aux formats nationaux et européens (virements et prélèvements) cohabitent. Mais à  compter du 1er février 2014, seuls les moyens de paiement « SEPA » pourront être échangés.

Cette harmonisation va générer des changements informatiques au sein des entreprises :

  • modification des formats de fichiers qui seront désormais échangés en XML et répondant à la norme ISO 20022 ;
  • substitution de l'IBAN au RIB ;
  • diverses autres modifications spécifiques aux prélèvements.

Ces escroqueries sont susceptibles de cibler davantage les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et PME ayant une activité à l’international, que les grands groupes, les premières disposant moins de structures de contrôle ou de procédures écrites que les secondes. Par ailleurs, ces faits sont facilités par la possibilité de louer, auprès de sociétés sur Internet, des numéros de téléphone (en 01, 02, 03, 04, 05 et 08). Enfin, un appel masqué doit éveiller votre suspicion.

Parade à mettre en œuvre :

La prévention de ces escroqueries ne peut se faire que par la sensibilisation de vos équipes comptables et financières.

Dans tous les cas, contacter votre conseiller bancaire habituel pour lui demander si de tels tests sont 1) effectivement prévus, 2) si Monsieur « X » est bien un employé du service chargé de procéder à ces tests, 3) si la banque et le numéro de compte/IBAN servant au test sont légitimes.

Nota : pour rappel, une vague d’escroqueries frappe, depuis 2011, de nombreuses sociétés, de tout secteur industriel, portant sur des virements bancaires internationaux (cf. Flash Ingérence n° 6 du 04.09.2013). Ces faits sont toujours d’actualité, indépendamment de l’escroquerie décrite ici.

Enfin, à l’instar des escroqueries aux virements bancaires internationaux, une escroquerie « SEPA » est susceptible de survenir une veille de weekend ou de jour férié, afin de retarder la découverte de la supercherie.

Parade complémentaire :

Par ailleurs, une sensibilisation de vos employés aux manoeuvres d’ingénierie sociale permettra d’y faire obstacle plus efficacement, cette technique étant utilisée pour obtenir les renseignements internes indispensables à la mise en confiance.

Est appelée « manoeuvre d’ingénierie sociale » toute technique employée pour faire parler un individu dans un but inavoué et obtenir de lui les informations recherchées.

Enfin, toute difficulté à vérifier la qualité et l’identité de votre interlocuteur, et son numéro d’appel, doit éveiller une suspicion

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10 janvier 2014 5 10 /01 /janvier /2014 17:55
La gendarmerie se dote d'une direction du renseignement... sans trop le dire (actualisé)


10.01.2014 par Jean-Dominique Merchet
 

Le Journal officiel publie aujourd'hui un arrêté créant une sous-direction de l'anticipation opérationnelle, au sein de la Gendarmerie, un nom un peu barbare qui évite de dire "renseignement"...

 

Lorsqu'on lit le détail de son champ de compétence, les choses sont pourtant claires : cette SDAO «propose la doctrine relative aux missions de renseignement au sein de la gendarmerie» ; «traite l'information interne et externe permettant l'alerte des autorités, ainsi que le suivi des situations sensibles à court terme» ; «participe à la recherche, au recueil, à l'analyse et à la diffusion des informations de défense, d'ordre public et de sécurité nationale nécessaires à l'exécution des missions de la gendarmerie» ; «assure le traitement du renseignement opérationnel d'ordre public et du renseignement de sécurité économique en métropole et en outre-mer» ;  «anime ou participe, avec les autres sous-directions de la direction des opérations et de l'emploi, aux gestions interministérielles de crise» et «suit et coordonne l'action des unités dans son domaine de responsabilité». Cette sous-direction de l'anticipation opérationnelle est constituée du centre de renseignement opérationnel de la gendarmerie et du centre d'analyse et d'exploitation.

 

Le rôle de la gendarmerie dans le renseignement intérieur a toujours été un sujet délicat, du fait des relations parfois délicates avec la police nationale - qui estimait que ce domaine relevait de sa seule compétence via la DCRI. Or, la décision de Manuel Valls de transfomer cette direction centrale du renseignement intérieur, au sein de la Police, en une direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a changé la donne, la Gendarmerie pouvant désormais trouver toute sa place dans cette Direction générale directement rattachée au ministère de l'Intérieur. La création de la SDAO s'inscrit dans cette logique.

 

Actualisé : la SDAO serait commandée par Pierre Sauvegrain. Passé par les services et l'Elysée (mais pas par le GIGN comme écrit précédemment par erreur), il a été récemment à la tête du groupement du Finistère.

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14 novembre 2013 4 14 /11 /novembre /2013 12:55
Le Livre blanc 2013 et le renseignement

14.05.2013 DGSE

 

Le Livre blanc 2013.

Le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale a été rendu public par le président de la République le lundi 29 avril 2013. Ce document fixe les orientations stratégiques des quinze prochaines années et servira de socle à la future loi de programmation militaire (2014-2019).

Le renseignement est une priorité du Livre blanc, soulignée à plusieurs reprises par le président de la République, notamment lors du lancement des travaux du Livre blanc le 13 juillet 2012 : « ce qui est ici en cause, c’est la faculté de notre pays de conserver sa liberté d’appréciation et de décision ».

Les six services de renseignement ont été constitués depuis 2008 en communauté du renseignement dont la gouvernance est organisée autour du Coordonnateur national du renseignement (CNR). L’académie du renseignement, créée en 2010, a véritablement contribué à l’émergence d’une culture partagée au sein de la communauté française du renseignement.

Le Livre blanc confirme le rôle central du renseignement dans la stratégie de défense et de sécurité nationale et préconise :

-         le principe de mutualisation des moyens pour le renseignement ;

-         le renforcement de la gouvernance du renseignement ;

-         un effort particulier en faveur du renseignement intérieur ;

-         un effort d’investissement majeur dans tous les domaines du renseignement.

 

LIVRE BLANC DEFENSE ET SECURITE NATIONALE 2013

 

Extrait CHAPITRE 6 : LA MISE EN ŒUVRE DE LA STRATEGIE

 

A. La connaissance et l’anticipation

 

La fonction connaissance et anticipation a une importance particulière parce qu’une capacité d’appréciation autonome des situations est la condition  de décisions libres et souveraines. Cette fonction recouvre notamment le  renseignement et la prospective. Elle permet l’anticipation stratégique qui  éclaire l’action. Elle est également une condition de l’efficacité opérationnelle des forces et contribue à l’économie des moyens que celles-ci utilisent pour remplir leurs missions.

Cette capacité nous permet de nous engager en toute connaissance de cause dans des actions qui sont de plus en plus coordonnées, voire menées en commun, avec nos partenaires et alliés. Allant de la collecte de l’information à la préparation éclairée de la décision politique et opérationnelle, une bonne connaissance de l’environnement stratégique et tactique est indispensable à la prévention des risques et des menaces comme à leur neutralisation lorsque la prévention a échoué.

Le renseignement joue un rôle central dans la fonction connaissance et anticipation. Il irrigue chacune des autres fonctions stratégiques de notre défense et de notre sécurité nationale. Il doit servir autant à la prise de décision politique et stratégique qu’à la planification et à la conduite des opérations au niveau tactique. Au-delà, il éclaire notre politique étrangère et notre politique économique. Un effort particulier doit donc lui être consacré pour la période à venir, qui devrait concerner à la fois les ressources humaines et les capacités techniques de recueil et d’exploitation des données. Le renseignement d’origine humaine (ROHUM), le renseignement électromagnétique (ROEM) et le renseignement image (ROIM) sont complémentaires et indissociables. C’est la combinaison des informations recueillies par ces trois voies qui donne au renseignement sa valeur.

Conformément aux recommandations formulées par le Livre blanc de 2008, la gouvernance des services de renseignement a été réorganisée autour du coordonnateur national du renseignement (CNR). Conseiller du Président de la République et exerçant certaines de ses missions pour le compte du Premier ministre, il coordonne l’action des services de renseignement et s’assure de leur bonne coopération. Son rôle doit être conforté, notamment en matière de mutualisation des moyens et dans le domaine budgétaire.

Également instauré en 2008, le conseil national du renseignement, qui se réunit sous la présidence du Chef de l’État, doit assurer le pilotage stratégique du renseignement. À l’avenir, il arrêtera une stratégie nationale du renseignement dont les grandes lignes seront rendues publiques. Document de référence, cette stratégie confortera la légitimité des activités de renseignement.

La coopération interservices a également été favorisée par l’émergence d’une « communauté du renseignement  », composée de six services  : deux à compétence générale, la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) et la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), et quatre services spécialisés, la direction du renseignement militaire (DRM), la direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD), la direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED) et le service de traitement du renseignement et d’action contre les services financiers clandestins (TRACFIN). L’expérience des quatre années passées a montré que cette communauté favorise la confiance entre ces services et permet une meilleure organisation de leurs échanges. Créée en 2010 et placée auprès du Premier ministre, l’académie du renseignement a notamment pour mission de concevoir, d’organiser et de mettre en œuvre des activités de formation initiale et continue au profit du personnel des services de renseignement. Elle concourt au renforcement des liens et à l’émergence d’une culture partagée au sein de la communauté française du renseignement.

Cette communauté constitue l’ossature d’un dispositif plus global associant, en tant que de besoin, de nombreux autres services de l’État.

Compte tenu de l’évolution des menaces, un effort particulier doit être porté sur le renseignement intérieur. Un renforcement de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) est nécessaire, au regard du haut niveau de priorité de certaines des missions qui lui sont confiées, notamment pour la prévention d’actes de terrorisme sur le territoire national. Une réflexion sera engagée sur l’organisation de cette direction, les moyens humains dont elle dispose et sa place dans l’organisation du ministère de l’Intérieur. Cette réflexion intégrera les conditions d’une meilleure articulation entre le renseignement intérieur et le recueil d’informations opérationnelles par l’ensemble des services en charge de missions de sécurité nationale, notamment la gendarmerie.

La France doit veiller à maintenir son dispositif d’acquisition et de traitement du renseignement à la hauteur de ses ambitions internationales et des menaces auxquelles elle est confrontée. Elle doit consacrer les ressources nécessaires à la poursuite des efforts entrepris pour détenir les capacités de recueil et d’exploitation indispensables à l’autonomie d’appréciation des situations. Elle doit également poursuivre la mutualisation des moyens techniques d’acquisition du renseignement, principe clé pour l’équipement des services, comme elle doit veiller à la consolidation des compétences humaines qui y sont associées.

Parmi ces moyens, les capacités spatiales tiennent une place privilégiée, qu’elles soient nationales ou partagées avec nos partenaires européens. Les satellites permettent en effet d’acquérir de l’information sur toute la surface du globe et d’assurer la veille et l’alerte à un niveau adéquat. Un effort de mutualisation des moyens doit permettre également de fournir des produits nécessaires à la planification et à la conduite des opérations. Le cycle de vie des satellites impose leur renouvellement régulier, qu’il conviendra de prendre pleinement en compte. Le développement des capacités d’observation spatiale sera rationalisé afin de coordonner les projets militaires et institutionnels à utilisation duale et de faciliter, dans la mesure du possible, la complémentarité avec des moyens utiles disponibles sur le marché.

Le renseignement d’origine électromagnétique (ROEM) constitue une composante essentielle de ce dispositif. La première localisation d’un site d’intérêt ou la première perception d’une menace est très souvent obtenue par un moyen de recueil électromagnétique. La capacité spatiale est nécessaire pour détecter, localiser et caractériser les défenses de nos adversaires potentiels. Dans le domaine du renseignement d’origine image (ROIM), les capacités spatiales sont une priorité. Elles permettent d’identifier, de préciser la localisation, de discriminer et de cibler la réalité matérielle des risques et des menaces. Les capacités spatiales sont également nécessaires pour une évaluation souveraine de la menace balistique, pour l’alerte précoce, et donc pour la dissuasion.

Le coût du renseignement d’origine spatiale et l’intérêt politique d’une compréhension partagée des situations devraient conduire les Européens ayant des capacités dans ce domaine à un effort beaucoup plus systématique de mutualisation. La France est disposée à appliquer au renseignement spatial une approche reposant sur des interdépendances mutuelles.

L’acquisition du renseignement repose également sur la mise en œuvre combinée de plates-formes aériennes, terrestres et navales, dédiées ou non, qui permettent l’acquisition d’informations en temps réel.

L’analyse des besoins fait notamment ressortir la nécessité pour la France de se doter à l’avenir d’une capacité pérenne pour plusieurs types d’équipements. Les drones de moyenne altitude longue endurance (MALE) équipés de capteurs ROIM et ROEM permettent de détecter, localiser et suivre des cibles potentielles. Pour leur part, les drones tactiques, assurent l’appui direct en renseignement des forces présentes sur les zones de crise. Sont également indispensables  des avions légers de surveillance et de reconnaissance ainsi que des pods de reconnaissance de nouvelle génération. Les opérations récentes confirment l’importance de ces capteurs aériens.

L’importance nouvelle de la cybermenace implique de développer l’activité de renseignement dans ce domaine et les capacités techniques correspondantes. Cet effort a pour objet de nous permettre d’identifier l’origine des attaques, d’évaluer les capacités offensives des adversaires potentiels et de pouvoir ainsi les contrer. Les capacités d’identification et d’action offensive sont essentielles pour une riposte éventuelle et proportionnée à l’attaque.

Les activités de renseignement et les opérations secrètes grandissent en importance, dans un contexte stratégique marqué par le rôle accru d’acteurs non-étatiques. L’accroissement des moyens que ces évolutions imposent doit être accompagné de manière concomitante par un renforcement des capacités de pilotage stratégique et d’évaluation de l’exécutif sur le renseignement, et par l’extension du rôle de la délégation parlementaire au renseignement[1]pour permettre au Parlement d’exercer dans ce domaine, conformément à la Constitution, son contrôle sur la politique du Gouvernement. Cette vigilance est indispensable pour maintenir et renforcer la légitimité d’une activité qui apporte une contribution croissante à la sécurité de la Nation.

En complément du recueil et de l’exploitation d’informations confidentielles et du fait notamment du développement d’Internet, la fonction connaissance et anticipation s’appuie de plus en plus sur l’exploitation des sources ouvertes, tant dans le cadre de l’analyse stratégique qu’au cours d’une crise. Il convient donc de disposer d’outils spécifiques d’analyse des sources multimédias - en particulier pour l’assistance à la gestion de crise -, et de développer des outils de partage des sources ouvertes au niveau ministériel et interministériel.

La prospective, dont l’objectif est de détecter les grandes tendances pouvant conduire à des crises et ruptures potentielles, devait, selon le Livre blanc de 2008, faire l’objet d’un effort «  significatif et prioritaire  ». Malgré la qualité des organismes concernés et l’expertise reconnue des acteurs, l’État s’est insuffisamment mobilisé pour conférer à cette fonction la place qui correspond à son importance.

Dans les ministères concernés sera institué un mécanisme de coordination interne des travaux de prospective, destiné à identifier les besoins, à  arrêter un programme de travail et à valider les conclusions et les recommandations. La cohérence des travaux sera assurée par un processus interministériel animé, sous l’autorité du Premier ministre, par le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN). Il aura pour mission de définir les priorités et les orientations stratégiques, d’élaborer un plan de travail interministériel annuel et d’assurer la coordination des travaux de prospective conduits dans les ministères concernés. Le SGDSN coordonnera les travaux de validation des recommandations prospectives de portée interministérielle et s’assurera de leur prise en compte dans les processus décisionnels.

La démarche prospective de l’État doit pouvoir s’appuyer sur une réflexion stratégique indépendante, pluridisciplinaire, originale, intégrant la recherche universitaire comme celle des instituts spécialisés. Malgré les progrès accomplis ces dernières années, la recherche stratégique française continue de souffrir d’une masse critique insuffisante. Son rayonnement au niveau international reste de ce fait limité. L’effort visant à valoriser la réflexion stratégique et à soutenir la recherche intéressant la défense et la sécurité sera poursuivi.

Le renforcement des moyens de la recherche ne produira cependant tous ses effets sur la capacité d’anticipation de l’État que si celui-ci s’ouvre davantage à la réflexion indépendante. L’État ne peut que bénéficier d’un recours accru à l’expertise de la recherche académique, mais aussi des organisations non gouvernementales et des entreprises. De leur côté, des chercheurs universitaires apporteront une contribution mieux adaptée aux besoins de l’État si la possibilité leur est offerte de faire l’expérience de responsabilités administratives. Cette ouverture réciproque est la condition d’une amélioration de notre capacité d’anticipation qui requiert liberté d’esprit, curiosité et aptitude à remettre en cause les vues dominantes

__________________________

[1] La délégation parlementaire au renseignement, créée par la loi du 9 octobre 2007, est composée de quatre députés et de quatre sénateurs. Les présidents des commissions permanentes de l’Assemblée nationale et du Sénat chargées respectivement des affaires de sécurité intérieure et de défense en sont membres de droit. Les autres membres de la délégation sont désignés par  le  président  de  chaque  assemblée  de  manière  à  assurer  une  représentation  pluraliste. La  fonction  de  président  de  la  délégation  est  assurée  alternativement,  pour  un  an,  par  un député et un sénateur, membres de droit.

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14 octobre 2013 1 14 /10 /octobre /2013 07:55
Naamen Meziche est le recruteur présumé d'apprentis djihadistes dans les années 2000

Naamen Meziche est le recruteur présumé d'apprentis djihadistes dans les années 2000

 

14/10/2013 Par Christophe Cornevin – LeFigaro.fr

 

Le Franco-Algérien Naamen Meziche,  qui vient d'être écroué à Paris, a croisé  le gratin de la nébuleuse terroriste.

 

Contrairement à une réputation brossée à la hâte et au rôle boursouflé que certains experts ont bien voulu lui prêter, Naamen Meziche ne semble en rien un cadre, encore moins un quelconque «pivot» d'al-Qaida. En revanche, les longues tribulations de ce djihadiste franço-algérien lui ont permis de côtoyer le gotha de la nébuleuse terroriste. En cela, elles en font un client de premier choix pour les policiers français et les magistrats spécialisés de la galerie Saint-Éloi.

Expulsé mardi dernier du Pakistan, où il était retenu depuis dix-sept mois, aux mains des services secrets, cet islamiste de 43 ans a été pris en charge à sa descente d'avion par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Recruteur présumé d'apprentis djihadistes dans les années 2000, Naamen Meziche a été écroué dans le cadre d'une information judiciaire ouverte en mars dernier pour association de malfaiteurs avec une entreprise terroriste. Il serait impliqué dans des projets d'attentats en Europe et en Australie, calqués, selon des sources américaines, sur les attaques de Bombay qui avaient fait 166 morts en novembre 2008.

Gendre du prédicateur al-Fizazi

Mutique dans les geôles pakistanaises, Meziche n'a reconnu aucune activité criminelle. Il a concédé s'être rendu au Pakistan pour faire sa «hijra», le retour en terre d'islam pour un fidèle établi dans un pays non musulman. Pendant 96 heures de garde à vue, les policiers ont eu le temps d'explorer la trajectoire de ce combattant d'Allah.

Né à Paris, Naamen Meziche embrasse vite les thèses radicales et part se former au début des années 1990 en Afghanistan. Aguerri, il rejoint l'Allemagne en 1993 et gravite dans le sillage de la «cellule» de Hambourg, où il fréquente la mosquée al-Qods au même titre que Mohammed Atta, l'un des pirates du 11 Septembre. Meziche épouse la fille du prédicateur Mohammed al-Fizazi, dont les sermons enflamment les mosquées de Hambourg avant qu'il soit écroué au Maroc pour son implication dans les attentats kamikazes de Casablanca de mai 2003 (41 morts et un centaine de blessés).

En 2010, Meziche est donné comme mort après un tir de drone de la CIA contre un immeuble résidentiel du Waziristan du Nord, dans lequel sont alors éliminés plusieurs djihadistes et membres d'al-Qaida. Ayant survécu à la frappe, l'islamiste est aperçu avec plusieurs de ses comparses en Iran, d'où il essaie de retourner en Europe.

Un épais carnet d'adresses

Mais sa course s'achève au Pakistan en mai 2012, quand il est capturé lors d'une opération menée par l'armée dans la région de Quetta, au Baloutchistan, non loin des frontières avec l'Iran et l'Afghanistan. Naamen Meziche y est alors surpris en compagnie de trois Français. Originaires de la région d'Orléans et jusqu'alors inconnus des services, ils ont été expulsés vers la France dans la plus grande discrétion au printemps dernier.

L'arrestation de Meziche, qui pourrait être interrogé dans les prochaines semaines sur sa présence en zone tribale et sur ses trois compagnons de route, est intervenue quelques mois après celle d'une de ses connaissances, Younis al-Mauritani, «gros poisson» d'al-Qaida capturé le 5 septembre 2011. C'est d'ailleurs grâce aux informations fournies par ce dernier que Meziche a pu être localisé.

Fidèle lieutenant d'Oussama Ben Laden, al-Mauritani avait été chargé par le chef d'al-Qaida en personne d'organiser des attentats aux États-Unis, en Australie et en Europe. En raison de son épais carnet d'adresses, dans lequel auraient pu figurer Abou Yahya al-Libi, défunt théoricien du Groupe islamique combattant libyen, mais aussi le tueur de Toulouse et Montauban Mohamed Merah, Naamen Meziche risque d'être extrait à plusieurs reprises de sa cellule. Jusqu'à présent, il n'a jamais été condamné pour de quelconques faits terroristes.

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10 octobre 2013 4 10 /10 /octobre /2013 06:55
Le Français et cadre d’Al Qaïda Naamen Meziche expulsé du Pakistan

09/10/2013 par Jacques N. Godbout – 45eNord.ca

 

Naamen Meziche, un Français d’origine algérienne considéré comme un cadre d’Al Qaïda, a été placé en garde à vue à Paris après son expulsion par le Pakistan vers la France, rapporte l‘AFP.

 

Meziche est soupçonné d’être impliqué dans une filière d’apprentis djihadistes et des projets d’attentats en Occident, tout particulièrement en France.

 

Il avait été arrêté en mai 2012 par la police pakistanaise alors qu’il voyageait en bus avec trois autres Français dans le sud-ouest du pays, non loin d’un bastion présumé d’Al Qaïda.

 

Après seize mois de détention, Meziche a donc été expulsé par le Pakistan qui l’a conduit dans la nuit de lundi à mardi à l’aéroport d’Islamabad, d’où il s’est envolé sous bonne escorte pour Paris via Dubaï.

 

Arrivé dans l’après-midi à Paris, il a été aussitôt interpellé et placé en garde à vue par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), le «FBI» français en matière de renseignement.

 

Les trois autres Français qui voyageaient avec lui avaient quant à eux déjà été expulsés vers la France où ils ont été mis en examen pour «association de malfaiteurs en vue de commettre des actes terroristes» et placés en détention provisoire.

 

Meziche devrait vraisemblablement être poursuivi et incarcéré pour le même motif

 

Les enquêteurs français espèrent d’ailleurs que la confrontation entre les trois autres Français et Meziche permettra d’en savoir plus sur cette filière et son rôle exact au sein d’Al Qaïda.

 

Toutefois, la justice française pourrait aussi le poursuivre simplement sur la base d’éléments judiciaires fournis par les services allemands, remontant à l’époque où il habitait en Allemagne, où il était chargé de recruter de nouveaux aspirants au djihad venant d’Europe, et aurait également planifié plusieurs attaques en Europe et en Australie, sur le modèle de celles de Bombay, en Inde, qui avaient fait plus de 140 morts en novembre 2008.

 

En outre, les services de renseignement occidentaux et pakistanais ont aussi présenté Meziche comme un proche de Younis Al-Mauritani, un important cadre d’Al-Qaïda arrêté au Pakistan six mois auparavant.

 

Selon l’armée pakistanaise, Younis Al-Mauritani avait été chargé personnellement vers les années 2000 par Oussama ben Laden de planifier des attentats contre des cibles économiques importantes aux États-Unis, en Europe et en Australie

 

La zone Afghanistan-Pakistan continuerait ainsi d’attirer les djihadistes étrangers, y compris français, même si leur nombre semble avoir fortement dominué ces dernières années avec l’apparition d’autres fronts au Moyen-Orient, notamment en Syrie, ou en Afrique, comme au Mali.

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4 juillet 2013 4 04 /07 /juillet /2013 16:55
Cyberespionnage : quatre ordinateurs disparaissent toutes les heures à Roissy-Charles-de-Gaulle

03/07/2013, Michel Cabirol  - LaTribune.fr

 

21 % des utilisateurs d'ordinateurs volés à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle estiment qu'ils contenaient des informations confidentielles qui ne sont pour la plupart pas chiffrées (93 %). Autre vulnérabilité pour les entreprises, les smartphones utilisés de façon quotidienne pour des usages professionnels et personnels.

 

La méthode est vieille comme le micro-processeur et reste toujours aussi efficace pour s'approprier les données confidentielles : voler l'ordinateur dans lequel elles sont stockées. Le lieu idéal pour le faire ? Les aéroports où transitent... tous les grands dirigeants et les hauts cadres des sociétés du CAC 40, leurs sous-traitants ainsi que leurs réseaux de PME-PMI. "Quatre ordinateurs disparaissent toutes les heures à l'aéroport Paris-Charles-de-Gaulle, dont la moitié environ seulement est récupérée", a expliqué lors d'une récente audition à l'Assemblée nationale le sous-directeur adjoint de la protection économique à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI).

Parmi les victimes de perte ou de vol de matériels informatiques, 56 % indiquent que ceux-ci ne comportent pas d'informations sensibles, 23 % n'en savent rien - "ce qui est inadmissible s'agissant d'informations professionnelles figurant sur des appareils professionnels", a-t-il constaté  - et 21 % ont conscience d'en détenir. Pour 93 % de ceux-ci, "les informations ne sont pas chiffrées, a regretté cet officier de la DCRI. Nous espérons notamment que grâce aux conférences de sensibilisation que nous effectuons, ce taux va descendre au-dessous de 50 %".

 

La vulnérabilité des smartphones...

Les smartphones ( 24 millions en usage en France en 2012)  sont "l'objet de menaces particulières", a-t-il également relevé. Et de rappeler que "plus ils sont présents sur le marché, plus ils sont attaqués. 45 milliards d'applications étaient téléchargées en 2012 contre 18 milliards en 2011 !" Et la DCRI constate à regret que 53 % des utilisateurs de smartphones s'en servent quotidiennement pour des usages professionnels. Par ailleurs, il existait 8.000 virus ou logiciels malveillants destinés à ces appareils en 2012, selon cet officier.

"La progression des attaques auxquelles dont ils ont été la victime en trois ans correspond à ce qui s'est passé en quatorze ans sur les ordinateurs. Mais, à la différence de ceux-ci, les smartphones comportent peu d'antivirus", a-t-il expliqué. Et de conclure que "cette précaution va devenir essentielle, faute de quoi on s'exposera à des attaques dont on n'aura même pas conscience et qui sortiront des frontières nationales. On en verra les conséquences sans pouvoir en déterminer les causes".

Enfin, en cas de vol de smartphone par exemple, la DCRI explique qu'il est important d'avoir les réactions appropriées : "essayer de le géolocaliser, tenter d'effacer les données à distance, s'abstenir d'utiliser l'appareil s'il est retrouvé et le remettre au responsable compétent qui diligentera une analyse. L'existence d'un code d'accès est évidemment un élément de protection essentiel".

 

Les clés USB restent une "porte d'entrée" très vulnérable

Attention aussi aux clés USB que l'on peut pirater en quelques secondes. Comment ? On trouve gratuitement et légalement sur Internet des keyloggers, des logiciels que l'on peut placer directement sur un ordinateur ou une clé USB et qui permettent de récupérer les premières frappes sur le clavier, à savoir le login ou mot de passe ou d'accès à l'appareil. La DCRI rappelle que "tout ce qui traite, stocke et transmet de l'information est vulnérable. Une clé USB de 4 gigaoctets correspond, en volume d'informations, à une pile de papier de 400 mètres de haut, et une clé de 500 gigaoctets à des dizaines de kilomètres".

L'officier de la DCRI regrette que "les personnes emploient souvent une clé USB pour différents usages, professionnels et personnels, ce qui constitue une vulnérabilité importante". Et de rappeler qu'il est "préférable de disposer de clés dédiées, de même qu'il convient de bien réfléchir à la façon de connecter tous les outils informatiques".

Et ce n'est pas tout. Les moyens de récupération d'informations confidentielles légaux ou illégaaux sont innombrables :  rapports de stage figurant sur certains sites de partage comme Oodoc.com, reproduction d'informations contenues dans un ordinateur utilisé dans un train par le biais d'un smartphone, exploitation des données d'un disque dur de photocopieuses dont le contrat de location n'a pas prévu expressément le maintien sur place de celui-ci, les risques liés à l'utilisation de Bluetooth, et bien sûr le scanning des réseaux sociaux qui demeurent une mine d'informations.

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25 juin 2013 2 25 /06 /juin /2013 07:59
Hollande a nommé tous les patrons du renseignement français

25/06/2013 Par Jean Guisnel  / Défense ouverte  - Le Point.fr

 

On sait le poids d'une nomination présidentielle. Tous les chefs de services de renseignements désignés par Sarkozy ont été remplacés.

 

Il aura fallu 13 mois à François Hollande pour nommer personnellement les directeurs des principaux services de renseignements français, mais cette tâche est désormais pratiquement terminée. Patrick Calvar à la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur) et Bernard Bajolet à la DGSE (Direction générale des services extérieurs) lui doivent personnellement leur poste. Tout comme le directeur du renseignement militaire (DRM) Christophe Gomart et le coordonnateur national du renseignement, l'ancien préfet de la Corrèze Alain Zabulon, ces deux derniers ayant été nommés la semaine dernière en conseil des ministres.

 

Pour que le dispositif des rouages du renseignement "hollandais" soit complet, il faudra attendre la nomination du successeur de Francis Delon, le secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale. Recordman de longévité en poste (depuis 2007), il paraît peu vraisemblable qu'il soit remplacé avant que la rédaction du projet de loi de programmation militaire, dans laquelle il joue un rôle actif, soit terminée. Le titulaire de ce poste dépendant du Premier ministre a entre autres en charge la protection informatique de l'État, le secrétariat des conseils de défense et celui de la CIEEMG (Commission interministérielle pour l'étude des exportations de matériels de guerre). Deux personnalités demeurent citées depuis plusieurs mois pour succéder à Francis Delon, dont l'ancien ambassadeur Dominique de Combles de Nayves, aujourd'hui avocat d'affaires au cabinet August & Debouzy. François Hollande demeurerait hésitant entre ce dernier et conseiller à la Cour des comptes, ancien collaborateur de Lionel Jospin à Matignon et animateur du think tank socialiste Orion, Louis Gautier. Aux dernières nouvelles, les actions de Gautier seraient en baisse et celles de Combles de Nayves, en hausse. Bref, rien n'est joué !

 

Redistribution des cartes

 

Pour l'heure, la communauté du renseignement assiste à une forme de redistribution des cartes. Elle voit dans le fait que Bernard Bajolet (DGSE) tutoie François Hollande et échange en permanence des SMS avec lui une preuve de la reprise en main personnelle du service par le chef de l'État, au détriment du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian et de son entourage. Et tout le monde attend au tournant Alain Zabulon, dont le rôle est essentiel dans le dispositif, mais qui, peu expérimenté en matière de renseignement, ne possède pour seule richesse que son expérience préfectorale. La petite équipe qui travaillait avec son prédécesseur Ange Mancini sait que des changements vont intervenir. Déjà, le colonel Thierry Burkhard a été proposé par l'état-major des armées - candidature retenue ! - pour succéder à l'actuel adjoint militaire du CNR (Centre national du renseignement), le général Hubert de Reviers de Mauny. Il rejoindra son nouveau poste à la fin de l'été.

 

Le départ de l'administrateur civil Jérôme Poirot est également programmé. Des successeurs potentiels ont été contactés, dont le collaborateur parlementaire de Jean-Jacques Urvoas, député socialiste du Finistère et président de la commission des Lois de l'Assemblée nationale. Ce jeune docteur en science politique, Floran Vadillo, a décliné l'offre. Pour l'heure, il privilégie aux côtés d'Urvoas la préparation de la future loi sur le renseignement. Sans autre commentaire, il a confirmé au Point n'être pas candidat au CNR.

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11 juin 2013 2 11 /06 /juin /2013 13:55
Jean-Jacques Urvoas : "L'efficacité du renseignement n'est pas dissociable de son contrôle"

10/06/2013 Propos recueillis par Jean Guisnel / Défense ouverte - Le Point.fr

 

Alors que François Hollande vient d'annoncer plusieurs mesures issues d'un rapport parlementaire, son auteur revient sur les motifs de ces changements, qui n'étaient pas attendus aussi vite.

 

Député du Finistère et président de la commission des Lois de l'Assemblée nationale, le socialiste Jean-Jacques Urvoas est un chaud partisan d'une réforme des services de renseignements, et notamment de leur contrôle. Récent auteur d'un rapport sur "l'évaluation du cadre juridique applicable aux services de renseignements", il est l'un des inspirateurs des mesures annoncées lundi par l'Élysée. Interview.

 

 

Le Point.fr : Le chef de l'État vient d'annoncer une série de mesures que vous préconisez dans votre rapport sur les services de renseignements. Qu'en pensez-vous ?

 

Jean-Jacques Urvoas : Je n'ai pas évoqué ce sujet avec le président de la République, mais j'ai pris soin d'adresser le rapport au coordonnateur national du renseignement, son collaborateur direct selon le décret de 2009. Je crois que nos préconisations ont été examinées avec bienveillance, dans la mesure où le chef de l'État a réuni pour la première fois le conseil national du renseignement pour annoncer une extension des prérogatives de la délégation parlementaire au renseignement, la publication partielle de la stratégie nationale du renseignement, la modernisation des ressources humaines et techniques des services de renseignements et la création d'une inspection du renseignement, autant de propositions formulées dans le rapport. François Hollande marque donc son intérêt pour la thématique, et je suis heureux d'avoir apporté ma pierre à l'édifice qu'il commence à bâtir.

 

Quel accueil votre rapport avait-t-il reçu de la part des services de renseignements ?

 

À l'origine, la démarche n'avait pas recueilli un assentiment unanime. J'avais même noté une prudence inquiète dans la composante militaire du monde du renseignement. On s'y demandait, en substance, comment un béotien pouvait se risquer à traiter un tel sujet. Le caractère néophyte des rapporteurs suscitait une certaine réserve. Notre travail, la dimension consciencieuse de nos travaux ont cependant permis de faire tomber des barrières. Ce rapport était attendu. Il a été reçu par les services comme un point d'appui utile. Les directeurs des trois principaux services (DGSE, DCRI, DRM) ont eu l'amabilité de nous faire savoir que notre travail recelait des pistes dont ils souhaitaient la concrétisation.

 

Et quelles ont été les réactions au gouvernement ?

 

Le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur ont manifesté leur intérêt pour nos propositions. Du côté de la défense nationale, le silence a prévalu. Les organisations syndicales de policiers ont manifesté une forme de consensus. À ce stade, le rapport apparaît comme un élément du débat. C'est un premier succès pour une démarche nouvelle.

 

Dois-je comprendre que, du côté de la défense, l'accueil a été mitigé ?

 

Il est vrai que, dans les armées, l'accueil, sans être mitigé, s'est révélé plus prudent. Je trouve cohérent que les acteurs du renseignement extérieur se montrent inquiets lorsqu'on parle loi, contrôle, régulation. Au début, on m'avait dit que le renseignement extérieur ne pouvait être touché par cette démarche de légalisation. Ce qui est évident... Nous écrivons bien dans le texte que le cadre national est concerné par nos propositions. Mais la DGSE peut trouver une indéniable légitimation dans la reconnaissance législative de la spécificité de ses missions mais également dans le contrôle que nous proposons de mettre en place, et notamment le contrôle parlementaire.

 

Dans l'éternel équilibre à définir entre la sécurité de l'État et la liberté des citoyens, n'avez-vous pas privilégié le premier de ces enjeux ?

 

Ma position est très claire : aucun moyen ne peut être octroyé aux services de renseignements sans qu'un contrôle démocratique s'assure de son usage démocratique, légal et proportionnel. Certes, le rapport préconise de doter les services de nombreux nouveaux outils (assortis d'une pluralité de contrôle,) car ma principale principale découverte en conduisant ces travaux a résidé dans la découverte de l'incroyable faiblesse des moyens des services face aux menaces dantesques auxquelles ils sont confrontés. Alors même que les citoyens les imaginent tout-puissants, potentiellement liberticides, fondamentalement intrusifs et dénués de tout respect pour la vie privée, j'ai découvert une réalité bien différente ! On attend des services, notamment intérieurs, la sanctuarisation du territoire national. L'un des objectifs du rapport consiste à faire prendre conscience de la fragilité des outils actuels, de la nécessité de les renforcer, tout en instituant un contre-pouvoir performant. On entend parfois que, pour ce qui touche à l'encadrement des services, l'alternative se situe entre l'illégalité et le contrôle par les juges. Je persiste à penser que, par le biais d'une autorité administrative indépendante, on peut parvenir à concilier la protection de la vie privée et une efficacité accrue des organisations.

 

Notre entretien se déroule alors qu'aux États-Unis la polémique fait de nouveau rage sur les intrusions de la NSA dans la vie des citoyens. Qu'en pensez-vous ?

 

Ce débat est sain, et je me félicite qu'il existe. Le pire serait l'absence de toute confrontation ou enquête. Il faut tout faire pour éviter qu'un sentiment d'ivresse s'empare de ceux qui sont pourvus de larges moyens d'action en matière de surveillance électronique. L'efficacité du renseignement n'est pas dissociable de son contrôle. Toutefois, je serais, pour ma part, hostile à ce que l'on se contente de considérer que la solution réside dans un accroissement du contrôle parlementaire. Ce serait un alibi, car le Parlement ne pourra jamais encadrer les outils techniques du renseignement. Ceux-là même qui permettent aux services américains de se montrer de plus en plus intrusifs, tandis que les moyens de contrôle ne suivent pas : le droit court toujours après la technique.

 

C'est pourquoi vous proposez la mise en place en France d'une CCAR (commission de contrôle des activités de renseignements) ?

 

Mais bien sûr ! Nous avons un modèle unique au monde : l'autorité administrative indépendante. J'ai le plaisir et le privilège de siéger dans l'une d'entre elles : la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS). Elle démontre au quotidien une efficacité reconnue par tous les services. Je ne comprendrais pas que l'on ne tente pas de s'inspirer de ce modèle pour éviter de tomber dans les dérives que connaissent les États-Unis aujourd'hui.

 

Dans votre rapport, vous parlez peu de l'utilisation frauduleuse par des officines d'espionnage privé des moyens détenus légitimement par l'État. N'est-ce pas pourtant un grave souci ?

 

Le rapport contient deux éléments de réponse à votre question. Le premier réside dans le rappel que le renseignement est un monopole d'État. Avec l'adoption d'une loi, cette mention restreindrait considérablement l'éventail des moyens déployés par ces officines qui aujourd'hui ne sont pas suffisamment encadrées. Par ailleurs, il est indispensable de construire un véritable contrôle hiérarchique au sein de notre appareil de renseignements. Ce n'est pas d'aujourd'hui qu'existent la "tricoche" et d'autres procédés frauduleux assimilés. Tout cela pourrait d'ores et déjà être sévèrement sanctionné, pour peu que quelqu'un veuille se donner la peine de s'y intéresser d'un peu plus près. Il n'est rien besoin d'inventer ! On peut même trouver aisément les traces et les origines de ces fraudes grâce à l'informatique. Simplement, il n'existe pas dans les services de moyens humains suffisamment rompus aux procédures et détachés de l'institution pour ne pas être juges et parties. L'inspection des services de renseignements, que nous proposons, aurait aussi pour mission de traquer ces déviances ! La création d'un canal d'audit et d'enquête me paraîtrait fort utile par les temps qui courent.

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21 mai 2013 2 21 /05 /mai /2013 07:55
Assemblée nationale : intervention de la DCRI sur la sécurité de l’information et la cyberdéfense

21 mai 2013 comptes-publics.fr

 

Mardi 21 mai 2013, la commission de la défense de l’Assemblée nationale entend une présentation sur la sécurité de l’information et la cyberdéfense par Agnès Mignot

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24 avril 2013 3 24 /04 /avril /2013 07:55
Conférence « Vers un nouveau cadre juridique pour le activités de renseignement »

23.04.2013 anaj-ihedn.org

 

15 mai 2013 – L’ANAJ-IHEDN a le plaisir de vous inviter à une conférence exceptionnelle :

 

« Vers un nouveau cadre juridique pour le activités de renseignement »

 

Jean-Jacques URVOAS, Président de la commission des lois de l’Assemblée Nationale et Rapporteur de la commission d’enquête sur le fonctionnement des services de renseignement français dans le suivi et la surveillance des mouvements radicaux armés

 

Mercredi 15 mai 2013
19h30 à 21h00

Ecole militaire
Amphitéâtre Desvallières

 

Les services de renseignement français ont connu ces dernières années de profondes des évolutions tant opérationnelles qu’institutionnelles : création de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), du poste de Coordonnateur national au renseignement (CNR) et de la Délégation parlementaire au renseignement (DRP).

 

Le 6 décembre 2012, l’Assemblée nationale a créé une commission d’enquête sur le fonctionnement des services de renseignement français dans le suivi et la surveillance des mouvements radicaux armés, suite à l’Affaires Merah, mais également dans la continuité des réformes enclenchées ces dernières années.


Cette conférence sera l’occasion de pouvoir échanger avec Jean-Jacques URVOAS sur les conclusions et les recommandations proposées dans son rapport.

 

Informations : conference-renseignement@anaj-ihedn.org

 

Inscription : ICI

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