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4 juillet 2016 1 04 /07 /juillet /2016 17:55
Stéphane Mayer elected as GICAT’s new Chairman

 

04.07.2016 source GICAT

At the Annual General Assembly of 30th June 2016 held at the Ecole Militaire, Stéphane Mayer, CEO of Nexter Systems, was unanimously elected as Chairman of the Groupement des Industries Françaises de Défense et de Sécurité Terrestres et Aéroterrestres (GICAT, a trade body representing the interests of the French land and air-land defence and security industry). He takes over from Stefano Chmielewski, who, since being appointed in June 2014, has reformed the organisation, embracing greater visibility and modernising its governance.

The change in Chairman reflects a desire to extend the reach of the French land and air-land defence and security industry – a strategically important sector for France.

Amid the current highly complex national and international environment, efforts will need to be made to promote the land defence and security equipment challenges, harness greater synergies between all the industry partners and champion “France’s national team” consisting of all the organisation’s key contributors – industry majors, mid-market companies, and small- and medium-sized businesses.

Stéphane Mayer commented that he was “very proud that GICAT’s members had placed their trust in [him]. Representing and promoting the French land defence and security industry is a real challenge given the issues facing our country. [He] will devote all [his] energy to raising the profile of French Known-How, which is strategically important for our economy.

About GICAT
GICAT (Groupement des Industries Françaises de Défense et de Sécurité Terrestres et Aéroterrestres) is a trade body founded in 1978 with a membership of 200 major groups, mid-market companies, and small- and medium-sized businesses. Their broad spectrum of production, research, service and consulting activities support national and international defence and civil forces involved in providing land and air-land defence and security. The international Eurosatory trade event organised by COGES, its subsidiary, is the cornerstone of GICAT’s international reach and is backed up by a number of other international defence and/or security trade fairs.


 
About Stéphane Mayer
Stéphane Mayer graduated as an engineer from Ecole Polytechnique, in 1981. In 1986 he received diplomas in economics and finance from ENSAE and Sciences-Po Paris.
After working initially as an external auditor, he joined Lagardère - Matra Hachette in 1992 as Vice President of the internal audit function for this diversified group, which spans from defence to media. In 1997 he was appointed as CFO at the Matra Automobile subsidiary, before becoming a member of its management board.
In 2003, he joined the Airbus group (formerly EADS) as Chairman and CEO of EADS Socata, an aviation component and aircraft manufacturer, which produces the Epsilon, TB and TBM planes and won several MOC contracts for SIMMAD (Support Structure for Aeronautical Equipment and Systems – French Ministry of Defence).
In 2007, EADS appointed him for a 3-year term as CEO of ATR, a joint venture plane maker producing the ATR 42 and ATR 72 regional turbo-prop planes, operated by 140 clients in more than 80 countries.
In 2010, he joined the Daher group as President and CEO of its aviation and defence division, which covers three business areas: design and production of components and aircraft structures; logistical and MOC services for aeronautic sector companies and the armed forces; and the production of planes within the TBM range, notably the latest model, the TBM 900.
At the end of 2015, he was appointed Chairman and CEO of Nexter Systems, which designs, integrates and maintains in operational condition weapons systems and armoured vehicles. As part of the association with Krauss-Maffei Wegmann, he simultaneously became co-CEO of KNDS, the joint holding company which owns the two operating entities.
An active private pilot since 1990, Stéphane Mayer has an instrument rating and is qualified to fly TBM aircraft. Since 2012 he has served as a Colonel in the French Citizen Reserve.

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4 juillet 2016 1 04 /07 /juillet /2016 16:55
Stephane MAYER élu nouveau président du GICAT

 

04.07.2016 source GICAT

 

Lors de l’Assemblée Générale qui s’est tenue le 30 juin à l’Ecole Militaire, Stéphane Mayer, Président-Directeur Général de Nexter Systems, a été élu à l’unanimité président du Groupement des Industries Françaises de Défense et de Sécurité Terrestres et Aéroterrestres (GICAT). Il succède à Stefano Chmielewski en poste depuis juin 2014 qui a notamment réformé le groupement vers une meilleure visibilité et a permis une gouvernance modernisée.

Cette nouvelle présidence s’inscrit dans une volonté de dynamisation du rayonnement du secteur de la défense terrestre, aéroterrestre et de sécurité, domaines d’activité stratégiques pour la France.

Dans un contexte national et international particulièrement complexe, il sera nécessaire de promouvoir les enjeux de l’équipement des Forces terrestres et de sécurité, de renforcer les synergies avec l’ensemble des partenaires du secteur et de renforcer « l’équipe de France » – une équipe constituée de toutes les forces vives du groupement – Majors du secteur, ETI et PME.

Stéphane Mayer s’est dit « particulièrement fier de la confiance accordée par les adhérents du GICAT. Représenter et promouvoir l’industrie française de défense terrestre et de sécurité est un vrai challenge à l’heure des défis auxquels fait face notre Pays. [Il] mettra toute son énergie à faire rayonner le savoir-faire français, stratégique pour notre économie. »


A propos du GICAT
Le GICAT (Groupement des Industries Françaises de Défense et de Sécurité Terrestres et Aéroterrestres) est un groupement professionnel créé en 1978 qui compte 200 membres, grands groupes, entreprises de taille intermédiaire (ETI), petites et moyennes entreprises (PME) qui couvrent un large spectre d’activités industrielles, de recherche, de services et de conseil au profit des forces militaires et civiles nationales et internationales impliquées dans la sécurité ou la défense terrestres ou aéroterrestres. Le rayonnement international du GICAT s’appuie sur le salon international EUROSATORY, organisé par sa filiale le COGES, ainsi que sur un certain nombre de salons de défense et/ou de sécurité à l’étranger.


 
A propos de Stéphane Mayer

Stéphane Mayer est ingénieur de l’Ecole polytechnique, promotion 1981. Il obtient en 1986 les diplômes en économies et finances de l’ENSAE et de Sciences-Po Paris.
Après une première expérience dans l’audit externe, il entre en 1992 chez Lagardère – Matra Hachette pour diriger l’audit interne de ce groupe diversifié de la défense aux médias. Il est ensuite nommé en 1997 directeur financier, puis membre du Directoire de la filiale Matra Automobile.
En 2003, il rejoint le groupe Airbus (Ex-EADS) en tant que Président-Directeur Général d’EADS Socata, équipementier aéronautique et avionneur, constructeur des Epsilon, TB et TBM, et qui deviendra titulaire de plusieurs marchés de MCO pour la SIMMAD.
En 2007, EADS le nomme pour un mandat de 3 ans Président Exécutif d’ATR, joint-venture constructeur des avions régionaux turbopropulsés ATR 42 et ATR 72, opérés par 140 clients dans plus de 80 pays.
En 2010, il entre dans le groupe Daher, où il sera Directeur Général du groupe et Président de sa branche aéronautique et défense, comprenant 3 activités : conception et fabrication d’équipements et d’aérostructures ; services logistiques et MCO pour les industriels de secteur et les forces armées ; et construction d’avions avec la gamme TBM et notamment le dernier modèle TBM 900.
Fin 2015, il est nommé Président-Directeur Général de Nexter Systems, qui conçoit, intègre et maintien en condition opérationnelle des systèmes d’armes et des véhicules blindés. Dans le cadre du rapprochement avec Krauss Maffei Wegmann, il devient à la même date, co-Président de KNDS, société commune regroupant les 2 entités opérationnelles.
Pilote privé actif depuis 1990, Stéphane Mayer est qualifié pour le vol aux instruments et le TBM. Depuis 2012, il est également colonel de la réserve citoyenne.

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7 mars 2016 1 07 /03 /mars /2016 08:55
photo Armée de Terre

photo Armée de Terre

 

05/03/2016 Par Michel Cabirol – LaTribune.fr

 

Le contrat Donas d'un montant de trois milliards de dollars signé par l'Arabie Saoudite (le financier), le Liban (le client) et la France (le vendeur) va se poursuivre. Selon le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al Jubeir, "les contrats seront bien appliqués mais le destinataire sera l'armée saoudienne".

 

Ni arrêté, ni même suspendu... Le contrat Donas d'un montant de trois milliards de dollars signé par l'Arabie Saoudite (le financier), le Liban (le client) et la France (le vendeur) va se poursuivre. Avec néanmoins une nuance de taille comme l'a annoncé samedi lors d'une visite à Paris le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al Jubeir : "Les contrats seront bien appliqués mais le destinataire sera l'armée saoudienne". Et non plus l'armée libanaise. En 2014, Ryad avait signé pour le compte du Liban 31 contrats avec une vingtaine de groupes français, par l'intermédiaire d'ODAS, une société qui intervient essentiellement dans le royaume pour le compte de l'Etat français.

"Nous sommes face à une situation où les décisions du Liban sont captées par le Hezbollah. (Les armes) iront à l'Arabie saoudite, pas au Hezbollah", le mouvement chiite favorable à l'Iran, a expliqué Adel al-Jubeir.

"Les discussions se poursuivent entre la France et l'Arabie Saoudite pour la continuation du contrat Donas", avait-on expliqué de source proche du dossier ces derniers jours à La Tribune. Entre Paris et Ryad, il y a eu quelques allers-retours de responsables français ces deux dernières semaines pour clarifier la position saoudienne et faire entendre celle de la France. Clairement les ponts n'ont pas été coupés entre les deux pays mais le courrier de Ryad reçu par Bercy le 19 février a jeté un froid sur les relations bilatérales. Notamment les milieux politiques français étaient agacés par l'attitude de Ryad : ils considéraient que Paris avait beaucoup soutenu politiquement Ryad sur la scène internationale ces derniers mois sans pour autant recueillir de contreparties économiques. A droite, on poussait pour un rééquilibrage des relations de la France et les autres pays du Moyen et Proche Orient.

 

La pression de Ryad sur Beyrouth

Pour l'Arabie Saoudite, explique-t-on à La Tribune, les livraisons des armes françaises à Ryad est aussi une façon de mettre la pression sur le gouvernement libanais pour qu'il s'éloigne de l'influence du Hezbollah. Le différend entre Beyrouth et Riyad est apparu en janvier, lorsque le Liban a refusé de voter un communiqué arabe condamnant les attaques de représentations diplomatiques saoudiennes en Iran après l'exécution d'un dignitaire chiite par le royaume wahhabite. Le porte-parole officiel à l'agence saoudienne SPA avait déploré les "campagnes politiques et de presse inspirées par le Hezbollah contre l'Arabie saoudite" et ses "actes terroristes contre les nations arabe et musulmane".

Au Liban donc de s'émanciper de l'influence du Hezbollah. En donnant des gages à l'Arabie Saoudite, il pourrait in fine recevoir les équipements militaires français à travers le contrat Donas, qui prévoit la livraison d'armes pour un montant de 2,1 milliards de dollars et 900 millions pour leur entretien.

 

Des moyens considérables

Le programme d'aide saoudien destiné à moderniser l'armée libanaise prévoit la livraison de différents types d'armement fabriqués par les industriels français. La première livraison est intervenue en avril 2015. La France a alors livré 48 missiles antichar Milan prélevés sur les stocks de l'armée française. Une série d'autres équipements - appareils de vision nocturne, véhicules blindés et légers, drones légers, moyens de déminage - devaient être initialement livrés en 2015 mais ce calendrier n'a pas été tenu.

Au total, 250 véhicules de combat ou de transport de troupes (Renault Trucks Defense), sept hélicoptères Cougar (Airbus helicopters), trois corvettes (CMN) équipées de missiles Mistral (MBDA), de l'artillerie comme 24 canons autotractés Caesar (Nexter Systems) et des équipements de reconnaissance, interception et communication (Thales) doivent être livrés dans les prochaines années, selon le schéma présenté en 2015.

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19 janvier 2016 2 19 /01 /janvier /2016 11:30
photo ADC G. Gesquière SIRPA Terre

photo ADC G. Gesquière SIRPA Terre

 

18.01.2016 Jean-Dominique Merchet

 

Le blog [Secret Defense] l’avait révélé en décembre : l’Arabie saoudite s’intéresse au char Leclerc. L’entourage du ministre de la défense l’a confirmé à la presse vendredi dernier, assurant même que, de sa part, il pourrait y avoir « matière à aider à un redémarrage » de la chaîne de fabrication du char de Nexter. Cette aide pourrait prendre la forme d’un prêt de Leclerc français à l’Arabie saoudite, dans l’attente de livraisons d’engins neufs par Nexter. L’armée de terre dispose d’un parc de 290 Leclerc, dont 200 en ligne - les autres servant pour l’essentiel de stock de pièces détachées. L’Arabie saoudite semble avoir un besoin urgent d’un char lourd dans sa guerre au Yémen - où les Emiratis ont engagé avec succès leurs Leclerc.

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16 janvier 2016 6 16 /01 /janvier /2016 12:30
L'Arabie saoudite s'intéresse au char français Leclerc. Elle pourrait en acquérir des centaines. photo ADC G. Gesquière SIRPA Terre

L'Arabie saoudite s'intéresse au char français Leclerc. Elle pourrait en acquérir des centaines. photo ADC G. Gesquière SIRPA Terre

 

16/01/2016 Le Point.fr (AFP)

 

Le pays pourrait acquérir "plusieurs centaines de chars" français Leclerc. Le contrat représenterait plusieurs centaines de millions d'euros.

 

Après le Rafale, la France pourrait vendre ses chars Leclerc. L'Arabie saoudite serait intéressée par l'acquisition de « plusieurs centaines de chars », a-t-on indiqué vendredi de source française. Les Émirats arabes unis sont déjà équipés de chars Leclerc. « On a entendu parler de cela par (le constructeur français) Nexter, ce serait une très bonne nouvelle », a-t-on indiqué au ministère français de la Défense. « On parle de quantités astronomiques de véhicules (...), plusieurs centaines de chars », a-t-on ajouté de même source.

Le groupe de défense français Nexter, qui s'est allié en 2015 à l'allemand Krauss-Maffei Wegmann (KMW), constructeur du char Leopard, a fermé sa chaîne de fabrication de Leclerc dans les années 2000, mais se dit en mesure de la relancer, selon cette source. L'armée française, qui dispose de 290 chars Leclerc, pourrait offrir des blindés prélevés sur son propre parc en attendant la « remontée en puissance » de la production, a suggéré cette source. « Probablement qu'on réfléchira avec nos propres matériels à aider cette phase de démarrage », a-t-on indiqué.

 

Une armée très bien équipée

En mars 2015, le ministère français de la Défense a notifié à Nexter un contrat pour la rénovation de 200 chars Leclerc, soit un contrat de 330 millions d'euros pour une livraison à partir de 2020. L'Arabie saoudite dispose des forces armées les mieux équipées du Golfe. Elle est traditionnellement une cliente des industries d'armement américaine et britannique mais se fournit aussi ponctuellement en Europe. Son armée de terre possède 600 chars lourds américains (200 Abrams et 400 M60A3).

Elle a négocié avec la France un contrat pour l'acquisition de 30 patrouilleurs rapides qui devrait « déboucher assez rapidement », a-t-on également précisé dans l'entourage du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian. En 2015, la France a vendu des équipements militaires pour environ 100 millions d'euros à l'Arabie saoudite, soit moins de 1% des exportations françaises d'armements (16 milliards d'euros au total), a-t-on précisé de même source. L'Arabie, principale puissance sunnite face à l'Iran, n'en est pas moins un partenaire stratégique de premier plan de la France dans la région.

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7 janvier 2016 4 07 /01 /janvier /2016 11:55
Bourges : quel sera l'avenir de Nexter ?

 

06.01.2016 Par Michel Benoît, France Bleu Berry

 

Nexter (ex Giat industrie) a signé, mi décembre, un rapprochement avec l’allemand KMW. Cette alliance permet de créer un géant européen de l’armement. Les deux entreprises comptent mettre en commun des synergies dans les cinq ans à venir. L'emploi va t-il trinquer ?

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23 décembre 2015 3 23 /12 /décembre /2015 08:55
Intervention de Monsieur Louis GAUTIER lors du colloque « Les industries de défense face aux enjeux internationaux »

 

21 décembre 2015 source SGDSN

 

Madame la présidente, chère Nadia Jacoby,

Mesdames, Messieurs les industriels de la défense,

Monsieur le directeur de l’IHEDN, cher général de Courrèges,

Mesdames et Messieurs les professeurs et chercheurs,

Mesdames, Messieurs,

 

Je ne sais pas, cher Jacques Tournier, si mon temps est plus précieux que le vôtre, mais ce qui est certain, c’est qu’il n’est jamais mieux dispensé que dans ces lieux. Les ressorts de la guerre sont toujours pernicieux et la sauvegarde ou la restauration de la paix supposent beaucoup d’intelligence, à la fois théorique et pratique, afin de façonner notamment un outil de défense qui réponde à notre aspiration d’être mieux protégé. « Pacem summa tenent » rappelle la citation qui figure au fronton de cet amphithéâtre, comme je ne manque pas de le faire observer à mes étudiants en leur demandant de lever la tête.

On ne peut que se féliciter à ce sujet du rôle joué par la chaire Economie de défense et par l’Université de Paris I qui soutient son action et dont il convient de saluer l’engagement dans la promotion des War studies. Les universités françaises occupent effectivement une place trop modeste dans ce champ d’étude dont l’un des principaux aspects, celui des industries de défense, est aujourd’hui au cœur de nos réflexions.

En France, le secteur de la défense compte en effet plus de 4 000 entreprises, il représente 165 000 emplois et génère de très importants revenus à l’exportation. Sur la période 2008-2013, ces entreprises ont ainsi permis de réduire de 5 % à 8 % le déficit commercial de la France. En 2014, avec 8,2 milliards d’euros de prises de commandes, les exportations d’armements français ont progressé de 18 % par rapport à l’année précédente et nous savons tous que les résultats de 2015 marqueront encore une nette progression, et ce pour d’autres raisons que la seule revente des BPC à l’Egypte. C’est dire le poids économique de ce secteur d’activité.

Mais, le tissu industriel de défense représente aussi un élément essentiel de la sécurisation de nos approvisionnements, donc de notre autonomie stratégique, notion à laquelle la France est, comme vous le savez, depuis longtemps attachée.

Pour toutes ces raisons, le ministre de la défense, dont vous connaissez l’engagement auprès de ce secteur industriel, avait prévu de s’exprimer devant vous pour conclure vos débats. Des contraintes de dernière minute l’en empêchent malheureusement et il me prie de vous dire combien il regrette de ne pas être parmi nous.

Sans me substituer à lui, je vous propose d’aborder trois grandes questions que pose la place des industries de défense face aux enjeux internationaux : celle des grands principes de la politique française en matière d’exportation de matériel de guerre, celle de la mise en œuvre concrète de cette politique et enfin celle des coopérations industrielles internationales en matière de défense.

En matière d’exportation de matériels de guerre, chacun sait ici que depuis 1939, le principe général est celui de la prohibition, auquel il est toutefois possible de déroger par le biais d’autorisations préalables délivrées par le gouvernement. Sous réserve de respecter quelques principes simples affichés avec la plus grande transparence, ce dernier autorise en effet la vente de matériels de guerre. Des directives de haut niveau encadrant les exportations d’équipements militaires établissent ainsi les lignes de force de la politique de notre pays en la matière. Celles-ci peuvent être décomposées selon quatre grands principes :

  • La volonté globale de maîtriser la diffusion des armements conformément au Traité sur le commerce des armes ratifié par la France en 2014.
  • L’attention portée au respect de nos engagements internationaux en matière de lutte contre la prolifération, de transfert de technologies sensibles, de prohibition de certaines armes et de respect des droits de l’homme.
  • La prise en compte du risque militaire potentiel que peuvent représenter les équipements exportés pour nous et nos allié.
  • L’importance de protéger les technologies et les savoir-faire sensibles de nos entreprises.

Ces principes expliquent que les transferts de matériels sensibles, qui exigent un haut degré de confiance réciproque, s’effectuent essentiellement dans le cadre de coopérations industrielles et technologiques bilatérales. Les contrats d’armements militaires ne se réduisent effectivement pas à de simples transactions commerciales et ils ne doivent pas procéder d’une logique « au coup par coup » en fonction des opportunités du marché, mais ils doivent au contraire s’inscrire dans le cadre d’une relation de long terme entre le fournisseur et l’importateur, a fortiori quand ils s’accompagnent d’un transfert de savoir-faire. Ces contrats sont donc souvent encadrés par des accords bilatéraux de défense et de sécurité, ou par des accords intergouvernementaux dans le cas des plus importants.

La fourniture de matériels de défense à un nombre choisi de clients s’inscrit ainsi à l’intérieur de partenariats privilégiés dans les domaines militaire et sécuritaire, qui constituent eux-mêmes des prolongements de notre politique étrangère. Pour autant, il ne faudrait pas sous-estimer la dimension « domestique » de notre politique d’exportation de défense au regard du dynamisme de notre économie. Nos ventes à l’étranger soutiennent effectivement la bonne santé de nos entreprises ─ notamment dans l’industrie aéronautique et spatiale où la commande militaire joue souvent un rôle contracyclique ─ en même temps qu’elles assurent l’équilibre de notre programmation militaire.

Le respect de ces grands principes exige un suivi efficace des exportations. L’Etat s’appuie pour ce faire sur le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale qui exerce, au nom du Premier ministre, des responsabilités particulières. Il me revient ainsi de présider la Commission interministérielle pour les études d’exportations de matériels de guerre (CIEEMG) et mes services traitent, en flux continu, les demandes de licences d’exportation déposées par les industriels.

Cette mission de contrôle, que nous exerçons conjointement avec les ministères de la Défense, des Affaires étrangères et de l’Economie, a été profondément remaniée en 2014 afin d’en renforcer la réactivité et l’efficacité.

L’une des principales conséquences de cette réforme fut l’introduction d’un nouveau dispositif de contrôle a posteriori. Destinée à mieux responsabiliser les entreprises exportatrices, cette nouvelle approche s’avère très dissuasive. Elle s’appuie sur un comité de contrôle (CMCAP) placé auprès du ministre de la Défense et appelé, en cas de faits susceptibles de constituer une infraction, à en donner avis au procureur de la République. Des amendes et des peines d’emprisonnement peuvent alors être prononcées, mais la loi prévoit également la possibilité de suspendre, abroger, modifier ou retirer les autorisations délivrées aux entreprises en cas d’infraction avérée. En cas de changement significatif de la situation intérieure d’un pays, les autorités françaises peuvent par ailleurs imposer un blocage en douane des matériels, y compris lorsque la demande de licence avait déjà été accordée, comme ce vient d’être décidé pour le Burundi en raison des troubles dans ce pays. En 2014, le contrôle a posteriori a ainsi permis de contrôler sur pièces et sur place 37 sociétés grâce aux 22 agents assermentés du ministère de la défense.

Une autre initiative essentielle fut l’amélioration du système d’octroi des licences. A cet égard, une avancée majeure a été de dématérialiser entièrement le traitement en continu des quelques 7 000 demandes de licences dont le SGDSN est saisi chaque année grâce à la mise en place du système informatique SIGALE. Le traitement des dossiers les plus complexes ou les plus sensibles continue pour sa part de s’effectuer lors des séances plénières de la CIEEMG, organisées mensuellement, et les quelques demandes de licences qui l’exigent font l’objet d’un arbitrage rendu au niveau du cabinet du Premier ministre.

En 2014, environ 2,5 % de ces demandes ont été déboutés et environ 40 % des demandes agréées ont été assortis de conditions avant exportation, dont certaines pouvaient être bloquantes. De manière générale, ces conditions peuvent porter sur :

  • les capacités techniques ou opérationnelles des matériels qui peuvent être dégradées ;
  • le périmètre du transfert de technologies autorisé ;
  • la soumission préalable aux autorités compétentes du contrat avant signature ;
  • l’édiction de clauses de non-réexportation avec un engagement des destinataires sur l’utilisation finale des matériels ;
  • le financement des opérations.

Les exportations de biens de défense font ainsi l’objet d’un contrôle toujours plus précis. Si elles constituent un volet essentiel de la stratégie internationale des entreprises françaises de défense, elles ne doivent cependant pas en masquer un autre aspect dont l’importance ne cesse de croître, celui de la coopération industrielle.

Deux récents succès européens sont à ce titre emblématiques. Le premier est l’intégration industrielle franco-britannique dans le domaine des missiles, il s’agit du projet « ONE-MBDA » ; le second a pris la forme d’un rapprochement entre deux poids lourds de l’armement terrestre, l’un allemand et l’autre français, il s’agit du projet « KANT », sous les feux de l’actualité aujourd’hui même, jour de finalisation de l’accord. Ces deux initiatives constituent des réponses très concrètes apportées à l’enjeu de la compétitivité européenne dans le domaine de l’armement et méritent, à cet égard, d’être détaillées.

Le projet « ONE-MBDA » constituait l’un des objectifs industriels du traité franco-britannique de Lancaster House, signé en 2010. L’idée était de permettre la naissance d’un unique acteur européen dans le segment des missiles à travers l’intégration achevée des parties française et britannique de MBDA. Ce rapprochement a été officialisé par un accord intergouvernemental signé à Paris le 24 septembre dernier par les ministres de la défense français et britannique. Il a été concrétisé avec le premier transfert croisé d’équipements sensibles entre la France et le Royaume-Uni.

Le second projet de coopération est encore plus récent. Il concerne l’allemand KMW et le français NEXTER qui ont décidé de se rapprocher pour répondre aux grandes évolutions de leurs marchés et préparer ensemble leur avenir dans un contexte de contraction des budgets de défense européens. Officialisé en juillet 2015, ce rapprochement va bien au-delà du partage d’un programme d’armement, il contribue à la naissance d’un nouveau groupe dénommé KANT et doté d’une vision stratégique unifiée. Cette opération conduit ainsi à la création d’un acteur 100 % européen appelé à devenir l’un des fleurons de la BITD européenne. Elle constitue au demeurant une occasion importante de rapprocher nos vues et celles des Allemands en matière d’exportation des équipements de défense produits dans des entreprises franco-allemandes.

A l’heure où l’Europe redécouvre la guerre comme réalité à ses frontières, la consolidation d’une base industrielle commune constitue l’un des principaux prérequis de sa défense collective. Les échanges technologiques en conditionnent la concrétisation et les exportations en assurent la soutenabilité financière. Loin d’être anarchiques, ces dernières sont encadrées par l’Etat et se situent dans la continuité de notre politique étrangère et de nos engagements internationaux en matière de maîtrise des armements, de désarmement et de non-prolifération.

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19 décembre 2015 6 19 /12 /décembre /2015 12:50
Que faire d’une munition périmée ?

 

18 décembre, 2015 Par Christina Mackenzie (FOB)

 

Question du jour : Que doit-on faire avec une munition conventionnelle qui a dépassé sa « date de péremption » ? Et non, la réponse n’est pas : « et bien, contentes- toi de les tirer ! ». Non, celle-ci repose sur trois R : Récupérer, Réutiliser, Recycler.

 

Et le dernier-né de ce type d’usine en Europe démarre tout juste sous l’œil attentif de Bruno Pirozzi, directeur de cette usine de Simmel Difesa située à Anagni en Italie. Acquis en 2015 par Simmel Difesa, une branche du groupe français Nexter, ce site est le seul dédié à la démilitarisation au sein de Nexter. Une première série de munitions y ont été détruites le mois dernier.

 

Pirozzi a expliqué à FOB que l’intention est de recycler près de 80% des explosifs militaires afin de les réutiliser sur le marché civil. « C’est une activité très complexe, » a-t-il précisé, « parce que non seulement nous devons isoler les différents composants, le détonateur de la grenade, la grenade de sa douille et ainsi de suite, mais il est également obligatoire de le faire d’une façon écologique.»

 

L’usine fut construite il y a quelques années à 30 km de Rome afin de fabriquer des cartouches de chasse et fut achetée par Simmel Difesa en 1999. Sa rénovation débuta en 2010 afin de la transformer en un centre de reconditionnement à l’état de l’art pour tous types de munitions et de matières explosives, du petit calibre au projectile d’artillerie de calibre 203mm, en passant par les grenades à main, les obus de mortier, les roquettes, les mines navales et torpilles, les mines terrestres, les charges de démolition, les détonateurs d’explosifs et d’engins pyrotechniques, les moteurs de fusée, et ainsi de suite.

 

Chacune des différentes tâches est accomplie dans une pièce dédiée, blindée et équipée de systèmes anti-incendie tels que des arroseurs. Le processus commence en déballant précautionneusement la munition, et puis il faut désassembler et rendre inertes les initiateurs; désamorcer ; couper la munition sous l’eau avec une scie ou dans un four rotatif ; rendre inerte la munition et les explosives dans un four tunnel ; séparer les métaux et explosifs qui ne peuvent être recyclés dans le four « flash » ; et détruire les emballages sales de la munition.

 

Aujourd’hui, cette usine n’a que 10 employées mais Pirozzi a insisté que le but est de tripler ce nombre dans un futur proche et d’atteindre un chiffre d’affaires annuel compris entre 7 et 10 millions d’euros.

 

Il ajouta que le site a déjà un certain nombre de clients, tels que le ministère de la défense italien, qui a chargé l’entreprise de détruire des mines anti-char, et AVIO, un constructeur italien de moteurs destinés à l’aérospatiale qui a besoin de détruire des stocks de matière propulsive. L’usine est en outre sur le point de démontrer ses capacités auprès du SIMU français, l’organisation étatique en charge des stocks de munitions pour les forces armées françaises. Selon Pirozzi, il y suffisamment de travail non seulement pour cette usine, mais également pour les cinq ou six sites du même genre en Europe, tels que NAMMO en Norvège, EXPAL en Espagne, ainsi qu’un en Allemagne et deux autres en Italie.

 

Bien qu’il n’y ait pas de « date de péremption » sur une munition, l’année de production est généralement marquée sur la douille et elle dure à peu près une dizaine d’années en fonction de la façon dont la munition a été entreposée. Mais, toujours d’après Pirozzi, même lorsque la munition est très dégradée, le code de couleur sur la douille donne une indication claire aux entreprises de démilitarisation sur ce qu’elles pourraient s’attendre à trouver à l’intérieur. Par exemple, tout ce qui est bleu relève des missions d’entraînement, tandis que ce qui est gris contiendra du fumigène. Et Pirozzi, esquissant un sourire, de remarquer que peu de gens savent que la peinture qu’ils utilisent pour peindre les murs de leur maison ou que l’allumette qu’ils enflamment pour allumer les bougies d’un dîner romantique peuvent en fait contenir du phosphore blanc provenant de dispositifs incendiaires recyclés !

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18 décembre 2015 5 18 /12 /décembre /2015 18:55
photo EMA / Armée de l'Air

photo EMA / Armée de l'Air

 

16.12.2015 Commission de la défense nationale et des forces armées Compte rendu n° 28

 

Note RP Defense: mise en gras du texte par mes soins.

 

Mme la présidente Patricia Adam. Nous avons à procéder ce matin à l’examen du rapport d’information sur la filière munitions, examen je le rappelle ouvert à la presse.

 

M. Nicolas Bays, rapporteur. Le rapport que nous avons l’honneur et le plaisir de vous présenter aujourd’hui, mon collègue et moi-même, traite de la filière munitions. Nous avons pensé au départ que notre travail s’apparenterait à une revue de fond qui, en dehors de vous, mes chers collègues, intéresserait peut-être quelques spécialistes de la défense. Or, voilà que ce sujet est au cœur de l’actualité et qu’il n’est pas un jour sans que l’on nous interroge sur le nombre de frappes en Syrie et en Irak, ainsi que sur l’état précis des stocks de munitions de nos armées. Je vais donc immédiatement devoir vous décevoir : il s’agit d’informations à caractère stratégique couvertes par le secret de la défense nationale. Notre rapport contient donc peu de chiffres et aucun de cette nature. Nous vous donnerons néanmoins notre sentiment sur ce point.

 

Dans filière munitions, il y a filière. Le terme est important et nous avons tenté de brosser de bout en bout le tableau du cycle de vie d’une munition de sa conception à sa destruction, de la cartouche de 5,56 mm au missile. Qu’y a-t-il de commun a priori entre une cartouche de base et un missile dont la sophistication n’a d’égale que celle de l’avion qui le transporte ? Ce sont des consommables, donc des objets à usage unique, contenant des matières pyrotechniques. Et c’est bien la pyrotechnie qui définit la munition puisque, qu’il s’agisse de poudre ou d’explosif, c’est grâce à ses éléments pyrotechniques que la munition se propulse et produit l’effet terminal recherché. J’emploie ici le terme consommable, qui est choquant pour un missile mais moins pour une cartouche de 5,56 mm, car la fonction munitions fait partie du soutien et souffre, à ce titre, du mal qui affecte l’ensemble du soutien, c’est-à-dire une désaffection et une tendance à le considérer comme une variable d’ajustement.

 

C’est méconnaître l’importance stratégique des munitions. Un Rafale sans munitions n’est plus un avion de chasse, il peut remplir d’autres missions mais ne peut ni attaquer, ni se défendre. Cela est vrai dans tous les cas, pour les blindés ou les bâtiments de la marine nationale. La munition est donc au cœur de toutes les opérations et doit, à ce titre, jouir de la considération appropriée. Nous avons organisé notre travail autour de la notion de filière et de cycle, hors dissuasion, permettant d’étudier la question en partant de la phase de conception, puis abordant l’ensemble des étapes du cycle opérationnel jusqu’à la destruction de la munition.

 

Au départ du cycle de vie d’une munition se trouvent, d’une part, l’industrie, qui les fabrique, et d’autre part, les armées qui émettent des besoins matérialisés par des acquisitions.

 

Le mécanisme de détermination du besoin est complexe et lourd de conséquences puisque c’est de ce processus que dépendent les moyens dont disposeront les armées. Il s’agit donc pour chaque armée de définir ses besoins en fonction du contrat opérationnel issu du Livre blanc et des différents niveaux d’engagements, c’est-à-dire la situation opérationnelle de référence, l’engagement urgent et l’engagement majeur. Sous l’égide de l’état-major des armées, et à l’issue de calculs complexes, est déterminé un stock dit objectif, comprenant un stock guerre et un stock instruction, appelés tous deux à se compléter, le cas échéant. Ce stock correspond au volume de munitions estimé nécessaire à la réalisation des missions des armées. Le stock objectif est la base à partir de laquelle sont décidées l’acquisition de munitions existantes ou le lancement de programmes d’armement pilotés par la DGA. Ce stock objectif n’a toutefois pas vocation à être forcément atteint par le biais de la politique d’acquisition qui implique une hiérarchisation des besoins.

 

Les besoins sont passés notamment au crible des ressources financières disponibles, pour ne pas dire de la contrainte budgétaire, et des délais de production de la filière industrielle. Ils font bien sûr l’objet d’actualisations régulières en fonction du contexte opérationnel. Lorsqu’il s’agit d’un premier achat, c’est-à-dire d’une munition devant faire l’objet d’une qualification, de tous les achats, d’une munition dite complexe, un missile par exemple, ou, bien entendu, d’un développement, la DGA est en charge de la procédure. Lorsqu’il s’agit d’achats destinés à compléter les stocks à l’identique ou d’achats en très petites quantités, pour les forces spéciales, par exemple, le service interarmées des munitions intervient. Une première préoccupation apparaît ici en lien avec les délais de développement qui, s’ils sont compréhensibles et acceptables pour un missile nouvelle génération, le sont moins quand ils atteignent, par exemple, douze ans pour des artifices de signalisation à main. La tendance ne semble malheureusement pas s’infléchir.

 

La réponse industrielle fait appel à une variété d’acteurs qui, s’ils sont nombreux en raison de l’étendue de la gamme des munitions, occupent chacun un segment dans lequel la concurrence est parfois réduite. Nous ne referons pas ici le panorama de l’industrie munitionnaire proposé dans le rapport car nous préférons nous attarder sur nos préoccupations.

 

Elles sont de plusieurs ordres, soit en lien direct avec le processus industriel, soit en lien avec la souveraineté et l’indépendance de nos approvisionnements. On constate, en effet, à chaque évolution, que les munitions soient améliorées ou remplacées par un nouveau produit, une multiplication exponentielle de leur coût atteignant parfois des facteurs vingt ou plus par rapport à la munition précédente. Cette augmentation a ses justifications mais il est utile de s’interroger car elle a une répercussion directe sur les moyens mis à la disposition des armées. En effet, si celles-ci disposent d’outils de meilleure qualité aux performances accrues, leur coût en limite l’acquisition et exerce notamment une contrainte sur les possibilités d’entraînement en conditions réelles et pèse sur la préparation opérationnelle qui, nous tenons à le rappeler, demeure le socle de l’engagement opérationnel. Il n’est donc pas interdit d’envisager la possibilité d’adapter les performances requises à l’environnement de théâtre et au niveau de risque de dommages collatéraux qui ne requiert pas systématiquement une précision extrême. Les délais de livraison, le maintien en fonctionnement des chaînes de production et leur éventuelle réactivation après un arrêt, la pérennité de l’approvisionnement de l’industrie en matières premières comptent au nombre de nos préoccupations.

 

Mais, pour nous, une inquiétude majeure est l’absence de moyen industriel de production de munitions de petit calibre en France. Conséquence de la disparition de la capacité de production d’arme de petit calibre, que nous regrettons également comme nombre d’entre vous, la production de munitions adaptées de 5,56 mm a cessé en 1999, essentiellement pour des raisons financières. Nous ne vous exposerons pas ici les vicissitudes du remplacement sur étagère de cette munition, nous les connaissons toutes et tous. Indépendamment des caractéristiques particulières du FAMAS, elles tendent toutefois à démontrer que l’achat sur étagère est loin d’être une panacée et que le couple arme/munition doit rester au centre des analyses lors de la prise de décision. Voilà pour le contexte.

 

Pourquoi n’avons-nous pas de production de munitions de petit calibre sur notre sol ? En premier lieu, parce qu’aucun acteur industriel ne s’est saisi de ce segment resté en quelque sorte vacant, ensuite parce que, on nous l’a assuré à de maintes reprises, le marché mondial est abondant et propose des prix très compétitifs. Nos approvisionnements seraient donc garantis quoiqu’il arrive. C’est sur ce point que porte notre désaccord. Comment dans un contexte international aussi mouvant et aussi incertain qu’aujourd’hui peut-on affirmer être certain de cela alors que nous sommes dans une situation de totale dépendance ? La majorité des pays européens ont conservé, voire créé de toutes pièces, leur industrie de munitions de petit calibre et exporte, notamment vers la France. Nous estimons qu’il va de notre souveraineté de disposer de cette capacité de production.

 

Nous avons interrogé un acteur industriel important de ce domaine pour avoir un chiffrage de l’implantation de cette activité ; l’investissement serait de 100 millions d’euros et la rentabilité serait assurée à partir d’une production de 60 millions d’unités par an sous réserve de commandes garanties pendant les cinq premières années. Nous estimons que ces montants, somme toute modestes au regard du budget de la Défense, méritent qu’on s’y arrête et nous souhaitons que cette option soit étudiée très sérieusement, en coopération avec nos industriels, étant entendu que la consommation annuelle moyenne cumulée en munitions de petit calibre des trois armées et de la gendarmerie est bien supérieure à 60 millions de cartouches.

 

Un autre point concerne l’armement air-sol, d’abord pour répondre aux inquiétudes relayées par les médias quant à une pénurie de bombes à court terme susceptible d’empêcher nos forces de mener les actions qu’elles entendent, comme elles l’entendent. Sans pouvoir communiquer de chiffres, nous avons eu l’assurance que nous ne manquons pas de bombes à l’heure actuelle et que nous n’en manquerons pas à moyen terme. Un marché a été lancé en début d’année par la DGA, afin de couvrir les besoins prévisibles à échéance de quelques années. Un achat, dûment anticipé, aura donc lieu. Si d’aventure la situation devenait critique en raison d’une intensité d’engagement dépassant les prévisions les plus hautes, le recours aux ressources de nos alliés s’imposeraient alors.

Toujours concernant l’armement air-sol, nous avons été alertés de la situation d’un des seuls fabricants de corps de bombes français, la SAMP, qui est dans une situation désespérée. Comme dans le cas des munitions de petit calibre, une perte de savoir-faire est à craindre et nous considérons que toute perte de savoir-faire affecte la souveraineté et l’indépendance de notre pays. Nous souhaitons qu’une attention particulière soit portée à la situation de cette entreprise, dont les corps de bombes sont actuellement tirés lors de l’opération Chammal.

 

M. Nicolas Dhuicq, rapporteur. Mon collègue vous a parlé des préoccupations que nous avons. Je vais, pour ma part, aborder la partie logistique parce que la munition est en quelque sorte un objet vivant. Au centre de cette organisation se trouve le jeune service interarmées des munitions ou SIMu. Sa mission consiste à mettre à disposition des forces, en tous lieux et en tous temps, des munitions de toutes natures en quantité et en qualité requises, et, c’est important dans la culture militaire française, en assurant aux utilisateurs leur sécurité d’emploi permanente.

 

Créé en 2011, il est la fusion des services de chacune des armées précédemment chargés des munitions qui assuraient cette mission avec leur propre personnel et leurs propres dépôts.

 

L’interarmisation de la fonction a résulté en une réorganisation entraînant naturellement la réduction du nombre de dépôts.

 

Le SIMu compte aujourd’hui seize dépôts métropolitains, quatre ayant déjà fermé au cours des dernières années. Dans le cadre d’un plan se déroulant jusqu’en 2019, il n’en comptera, à cette date, plus que douze. Il dispose également de cinq dépôts situés outre-mer et quatre à l’étranger, à Djibouti, au Gabon, au Sénégal et aux Émirats arabes unis. Le plan SIMu 2019 engendrera une économie de huit millions d’euros portant sur les frais de fonctionnement des dépôts fermés et la réduction des effectifs. Nous reviendrons sur ce sujet également.

 

Le SIMu gère tous les types de munitions en service dans les armées, hors munitions non conventionnelles, de la munition de 5,56 mm, sur laquelle nous reviendrons, aux missiles. Il abrite un stock de 120 000 tonnes de munitions dont il assure la maintenance.

 

Les effectifs du SIMu comptent à ce jour 1 289 personnels, alors que le référentiel en effectif et organisation 2015 décrit 1 390 postes, soit cent postes en moins. Le personnel se répartit en 60 % de personnel civil et 40 % de personnel militaire, seul projetable, en majorité des pyrotechniciens qui sont 52 % dans le personnel civil et 48 % dans le personnel militaire.

 

La réorganisation et la fermeture des emprises conduites dans le cadre du plan SIMu 2019 s’accompagnent d’une réduction de personnel concernant encore 181 postes.

 

Les ressources humaines sont le problème majeur de ce service qui est toujours en maturation, compte tenu de son jeune âge. Il rencontre le problème de tous les services interarmées, à savoir un manque de culture commune ainsi qu’une dépendance totale des directions des ressources humaines du ministère de la Défense et des armées, qui sont elles-mêmes très en difficulté pour mettre à sa disposition le personnel prescrit. Il convient donc d’accorder une attention toute particulière à ce personnel d’un haut degré de qualification et rare sur le marché du travail, puisqu’il n’existe aucune formation de pyrotechnicien en dehors du ministère de la Défense.

 

La formation est assurée par deux établissements de la belle ville de Bourges, le centre de formation de la défense et les écoles militaires de Bourges.

 

Ces deux centres de formation, sur lesquels nous nous sommes interrogés avec mon collègue, proposent aujourd’hui des cycles différents, d’une dizaine de mois, qui s’adressent pour l’un, majoritairement au personnel civil et pour l’autre, majoritairement au personnel militaire. Cette différence est importante, car pour des raisons historiques et géographiques, les publics fréquentent de fait les deux établissements. Ces différences représentent toutefois un problème pour le SIMu qui souhaite que ses pyrotechniciens bénéficient d’une formation au contenu commun. Un projet commun aux deux écoles a été mis en place et une première promotion est sortie cet automne, alors qu’une suivante est déjà en cours. Nous saluons cette initiative et souhaitons qu’elle se poursuive pour tous les niveaux de qualification. Je tiens à insister sur la grande différence entre les deux établissements dont la fusion ne peut être envisagée, le centre de formation de la défense formant les personnels civils dans tous les domaines, la formation de pyrotechnicien étant très minoritaire.

 

Nous avons également abordé le système d’information du SIMu, qui est un vaste débat. L’ombre d’un grand ministre, Louvois, planant désormais sur tout système informatique de la défense, nous accordons une importance toute particulière à ce sujet. Comme le système devait être très rapidement opérationnel, c’est le système de l’armée de terre qui a été choisi. Or il est peu adapté aux munitions de la marine nationale. Nous rappelons que la marine nationale possède tous types de munitions, du petit calibre au missile, puisqu’est embarquée une impressionnante variété de munitions en faibles quantités permettant de répondre à toutes les situations opérationnelles. Si les dépôts du SIMu détiennent majoritairement les munitions des unités géographiquement proches, ils ont vocation à stocker tout type de munitions, notamment en raison de la concentration que nous avons évoquée. Ainsi une torpille peut être, bien que ce ne soit pas le cas, théoriquement stockée dans un igloo de Brest ou de Brienne-le-Château. Une visibilité géographique du stock par armée et par les armées est donc nécessaire et il faut, par ailleurs, que le SIMu puisse assurer un suivi des munitions complexes, avec leur date de péremption et leur configuration, ce que ne permet pas le logiciel actuel.

 

Un projet de logiciel devrait voir le jour d’ici 2019, s’il bénéficie de son financement, évalué à sept millions d’euros. Compte tenu de la variété des munitions, que nous avons évoquée, et de la réactivité qui est demandée au SIMu, nous considérons que le développement d’un système fiable et complet, interarmisé dès sa création, est à mener de manière impérative.

 

Au sein du SIMu, la sécurité est une culture. Tous les gestes, du plus banal au plus spécialisé, en sont empreints, tant la pyrotechnie est un univers dangereux ne souffrant aucune approximation. L’inspecteur des poudres et des explosifs, qui est rattaché à la DGA, établit le classement de chaque type de munitions qui indique pour chacun des conditions de conservation, de stockage, de traitement et de transport.

 

Le transport des munitions est à la charge de différentes entités. Le centre du soutien des opérations et des acheminements organise les transports stratégiques vers l’outremer et l’étranger et approvisionne donc les forces prépositionnées et nos unités sur les théâtres d’opération. La voie maritime est naturellement privilégiée pour les transports anticipés. La voie aérienne est réservée aux transports urgents. Dans ce dernier cas, les nécessaires autorisations de survol des pays traversés qui sont parfois longues, voire impossibles à obtenir sont un facteur limitant. Il arrive, plus rarement, qu’une voie civile soit choisie.

 

Le transport en métropole, dit de surface, est assuré par le centre des transports et transits de surface qui recourt, de préférence au rail mais également à la voie routière, pour des transports de munitions de dépôt à dépôt ou pour un préacheminement vers un navire ou un avion.

 

Les unités soutenues assurent elles-mêmes le transport des munitions qu’elles perçoivent du dépôt dont elles dépendent. Il s’agit là encore d’un facteur limitant car elles disposent rarement de véhicules adaptés ou, tout simplement, disponibles. De plus, la fermeture de certains dépôts nécessite des temps de transport plus longs effectués par la route, ce qui entraîne une augmentation des risques. Ce sujet a été évoqué par les unités et, plus particulièrement par l’armée de terre.

 

Le danger peut être de deux sortes : un risque d’accident de la route et, compte tenu des circonstances actuelles, un risque de détournement des munitions, ce qui nous conduit à évoquer la situation sécuritaire des dépôts après l’incident de Miramas. Sur ce sujet des efforts conséquents et rapides ont été accomplis essentiellement en termes de sécurité passive et des mesures d’ordre humain sont en cours de mise en place. Néanmoins, vous comprendrez qu’il nous est impossible de donner des éléments plus précis sur le sujet. Depuis de nombreuses années, en raison de la variable d’ajustement budgétaire appliquée au soutien, on peut observer que les moyens ont fait défaut pour mettre à niveau la sécurité des dépôts qui, de plus, n’était pas une priorité. Le vol de cet été a servi de révélateur et force est de constater que le dépôt de Miramas était alors dépourvu de moyens de protection efficaces. Nous recommandons que les mesures de sécurisation des dépôts soient prioritaires et deviennent une norme.

 

Une fois qu’elles ont quitté le dépôt et qu’elles ont atteint leur destination finale, les munitions sont gérées par les unités qui disposent de moyens humains formés, munitionnaires, artificiers ou armuriers, souvent en trop petit nombre. Il s’agit en effet d’une, voire deux personnes, pour un régiment ce qui pose aux chefs de corps un problème de ressources humaines. L’infrastructure de stockage réservée aux munitions peut être une simple soute ou un igloo sur une base aérienne. La marine a la particularité d’avoir peu besoin de stockage intermédiaire puisque les dépôts du SIMu sont proches des navires et qu’une grande partie du stock prélevé se trouve en permanence sur les navires.

 

En opérations extérieures, le SIMu projette des pyrotechniciens qui remplissent sur place les mêmes missions qu’en métropole et délivrent les munitions aux unités qui en deviennent alors responsables. Une attention particulière est portée à la sécurité des personnels et des munitions, celles-ci pouvant se dégrader plus rapidement en raison de conditions climatiques extrêmes.

 

Les munitions sont des objets frappés de péremption, ce qui est peu courant pour un objet industriel. Sa durée d’utilisation est prescrite par le fabricant. Les munitions qui ne sont pas tirées au combat ou à l’instruction ou l’entraînement sont éliminées. L’élimination ne signifie pas systématiquement la direction vers une filière de destruction. Ainsi les munitions réformées parce que leur système d’arme n’est plus utilisé peuvent être cédées à un État acheteur.

 

Les munitions proches de leur date de péremption sont, autant que faire se peut, tirées à l’entraînement. C’est notamment le cas des missiles. Les munitions présentant un problème technique sont détruites. Le SIMu détruit par « pétardement » de petites quantités de munitions : celles qui sont devenues tellement dangereuses que leur destruction ne peut souffrir aucun retard. Le reste est dirigé vers des filières de destruction auxquelles le service interarmées des munitions a recours par l’intermédiaire de la NSPA, l’agence d’achat de l’OTAN. Les munitions sont traitées à l’étranger ou par l’usine de démantèlement de MBDA à Subdray, à côté de Bourges. Il s’agit d’un processus coûteux, voire très coûteux pour les missiles, même si la matière première récupérée peut venir atténuer le coût de la prestation.

 

Cette étape, désormais incontournable, nous amène à formuler plusieurs recommandations. Il convient de procéder à une revue de la durée de péremption des munitions actuellement en stock et de la prolonger lorsque cela est possible ; il convient également de soutenir la recherche sur le vieillissement des poudres et des explosifs et l’émergence de matériaux énergétiques plus stables dans le temps, afin de prolonger la durée d’utilisation des munitions. Enfin il est indispensable à nos yeux que le démantèlement fasse partie de la phase initiale de la conception des munitions et il convient d’étudier le bien fondé d’inclure dans les contrats d’acquisition une clause concernant l’élimination.

 

Ce qui est possible pour le missile le plus sophistiqué, contenant une grande variété de composants, ne l’est malheureusement pas pour les déchets de tir pyrotechniques, c’est-à-dire majoritairement les douilles, qui sont considérés comme des déchets et non comme des munitions et ne sont de ce fait pas exportables en vertu d’un règlement européen. Ils doivent donc être traités en France où la filière n’existe pas. Faute de prestataire, une réflexion est menée en interne en vue de l’émergence d’une solution que nous appelons également de nos vœux.

 

Soutenues par les crédits d’études amont, dont nous souhaiterions que les munitions bénéficient davantage, les munitions de demain sont à l’étude. La tendance, depuis la première guerre du Golfe, est aux munitions de plus en plus précises et de plus en plus modulables. Nous insistons sur ce point, car, les combats ayant lieu en zone urbaine il convient de réduire le rayon de létalité des munitions, ce qui correspond à une demande croissante de nos armées, notamment dans le cadre des opérations extérieures. Selon toute vraisemblance, les munitions de moyen et gros calibre deviendront à terme probablement toutes « intelligentes ». Nous attirons à ce propos l’attention sur la nécessité de consacrer des crédits de recherche aux obus du futur. D’autres axes sont pour les missiles, la miniaturisation, particulièrement importante pour la marine, l’allongement de la portée et les technologies de navigation alternatives pour s’affranchir de la dépendance au GPS. Ce ne sont que quelques exemples qui devront, comme l’ensemble des développements à l’étude, tenir compte du règlement REACH, ce qui représente un véritable défi, onéreux par ailleurs.

 

Nous tenons en conclusion à remercier les interlocuteurs que nous avons rencontrés dans le cadre de notre mission, à l’Assemblée nationale ou sur leur lieu de travail. Tous, militaires comme civils, étaient passionnés par leur métier et eux-mêmes passionnants ; ils donnent chaque jour de leur temps et de leur âme au service de la France.

 

M. Yves Fromion. Je remercie les rapporteurs pour la qualité de leurs travaux car ils ont mis le doigt sur les problèmes les plus cruciaux qui se posent à la filière munitions.

J’aimerais savoir s’il existe toujours des contrats pluriannuels pour les munitions de petit et moyen calibres pour atténuer l’effet dévastateur des variations budgétaires d’une année sur l’autre et donner davantage de visibilité aux entreprises de cette filière.

J’aimerais également savoir si vous avez des éléments d’information sur la nature de la golden share dans le projet KANT de fusion entre KMW et Nexter. Les munitions, vous l’avez dit, sont un point de souveraineté majeur : cette golden share permet-elle donc à l’État français d’imposer ses conditions aux entreprises ?

Pouvez-vous nous dire un mot sur les munitions de 40 mm télescopées, qui représentent certainement l’avenir ?

Avez-vous enfin des éléments d’informations sur les raisons du départ du président de Nexter, M. Philippe Burtin, qui portait ce projet de fusion ?

 

M. Nicolas Dhuicq, rapporteur. Les contrats pluriannuels sont malheureusement en voie de disparition, et c’est un sujet d’inquiétude pour les industriels. Cela nuit à la visibilité de leurs investissements et c’est la part qu’ils consacrent à la recherche et au développement qui souffre le plus de cette situation.

 

M. Nicolas Bays, rapporteur. La filière des munitions de petit calibre est la plus impactée par cette situation, car les marges y sont très faibles alors que les investissements sur la chaîne de production sont très lourds.

 

M. Nicolas Dhuicq, rapporteur. Nous n’avons pas d’informations particulières sur la golden share. À titre personnel – je m’étais déjà exprimé sur ce point dans l’hémicycle – je ne vous cache pas mon inquiétude. Je n’étais pas favorable à cette fusion entre KMW et Nexter car je vois l’Allemagne concentrer toutes les hautes technologies en matière de défense.

 

Les raisons du départ de M. Burtin n’entraient pas dans le champ de notre mission.

 

Pour ce qui concerne les munitions de 40 mm, elles viennent en remplacement de celles de 90 mm ou de 105 mm, avec des avantages liés au recul atténué, une rapidité de tir supérieure et des sécurités supplémentaires en termes de stockage.

 

M. Nicolas Bays, rapporteur. Je tiens à préciser qu’EURENCO, la filière poudres de Nexter, ne fait pas partie du projet KANT.

 

M. Jean-Jacques Candelier. Je suis rassuré par vos propos car il n’y aurait pas de pénurie de bombes et de munitions de petit calibre. Où se fournit la France s’agissant de ces dernières ? Je pense que la production de munitions de petit calibre devrait intervenir en France, je suis d’accord sur ce point avec Nicolas Bays.

On entend beaucoup de choses sur le FAMAS, arme ancienne désormais, qui poserait divers problèmes, de chargeur et de munitions, mettant en danger la vie de nos soldats : est-ce vrai ?

 

M. Nicolas Bays, rapporteur. Pour ce qui concerne les munitions de petit calibre, nous passons par l’agence de l’OTAN et n’avons donc pas de fournisseur unique. Ils sont tous qualifiés au terme d’un long processus imposant un taux d’incidents maximum de deux incidents de tir sur cinq millions effectués. Il n’y a plus de risque sur ce point aujourd’hui pour le FAMAS, bien que l’on ait connu des soucis par le passé.

 

Concernant les bombes, les fournisseurs étrangers sont en grande majorité des Américains, notamment pour les GBU.

 

M. Nicolas Dhuicq, rapporteur. Nous considérons, et nous sommes un peu « colbertistes » en la matière, qu’aucune brique de la filière ne doit échapper à la souveraineté nationale. Nous avons six fournisseurs de munitions de petit calibre, répartis sur l’ensemble de la planète.

 

Nous avons effectivement eu un problème avec le stock d’un fournisseur américain dont les cartouches étaient plus dotées en poudre car elles étaient prévues pour les M16. Elles n’étaient pas adaptées aux FAMAS. Le SIMu accomplit aujourd’hui un gros travail pour trier manuellement ces cartouches pour éliminer les défauts et celles incompatibles, afin d’assurer ainsi la sécurité des cartouches qui seront mises à disposition. En dehors de cette commande désastreuse, le niveau de risque pour les munitions est de 10- 7 .

 

En ce qui concerne les bombes, je pense qu’il faut bien distinguer les corps de ces bombes, les explosifs et les kits de guidage. La SAMP fabriquait des corps de bombes. Nous ne pouvons pas beaucoup nous exprimer sur ce sujet car un procès est en cours, mais nous pouvons dire que la DGA n’a pas été très efficace sur ce sujet. Pour ce qui concerne les achats de bombes étrangères, se posent des problèmes de normes, certains explosifs allemands ne correspondent pas à nos critères de sécurité mais des travaux sont en cours pour trouver des sources d’approvisionnements.

 

S’agissant du groupe aéronaval et de ses stocks, nous n’avons aucune inquiétude au vu de la cathédrale de munitions du Charles-de-Gaulle, tant que nous restons dans le cadre actuel de nos missions.

 

M. Nicolas Bays, rapporteur. Pour revenir sur les munitions de petit calibre, et c’est pourquoi nous y sommes particulièrement attentifs, il y a déjà eu des retards dans les commandes. La police et la gendarmerie commandent par exemple chaque année quelque 28 millions de cartouches de 9 mm et, en raison de la situation en Ukraine l’an dernier, des livraisons ont pris six à sept mois de retard, ce qui a conduit à décaler dans le temps certaines séances d’entraînement. Ainsi, toute tension sur la scène internationale, peut avoir des répercussions chez nous, même si nous avons plusieurs fournisseurs.

 

Il n’y pas de pénurie de kit de guidage pour les bombes, sachant en outre qu’une bombe peut être tirée en configuration lisse, sans fait de guidage, même si la précision est alors bien moindre.

 

M. Daniel Boisserie. La question des munitions de petit calibre est pour moi aussi un sujet de préoccupation. Quelles solutions concrètes proposez-vous pour remettre en place une filière industrielle française en la matière ? Vous évoquez un investissement de 100 millions d’euros, ce qui paraît modeste. Envisagez-vous la création d’une société publique, ou un soutien aux industries privées ? S’agissant de nos fournisseurs étrangers, leurs produits présentent-ils le même degré de fiabilité ?

 

M. Nicolas Bays, rapporteur. Rappelons que l’un des grands champions mondiaux de fabrication de machines-outils destinées à la production de munitions de petit calibre ‒ notamment le calibre 5.56 mm ‒ est français : il s’agit de la société Manurhin.

 

M. Yves Fromion. Encore faudrait-il s’interroger sur l’avenir de la munition de 5.56 mm : avec le remplacement du FAMAS, si mes informations sont bonnes, on y renoncerait dans le cadre du programme AIF au profit du calibre OTAN. La question est donc posée d’une filière en 7,62 mm.

 

M. Nicolas Bays. Manurhin fabrique des machines-outils qui produisent elles-mêmes tous types de munitions de petit calibre : il faut deux heures pour convertir une telle machine-outil d’un calibre à un autre.

 

S’agissant du modèle économique d’une filière française de munitions de petit calibre, la production nationale serait probablement un peu plus chère que les prix mondiaux, et il est particulièrement important de donner à l’industrie une certaine visibilité sur le marché, au moyen de contrats-cadre. Sans une garantie de commande pour cinq ans, les industriels n’investiront pas.

 

M. Nicolas Dhuicq, rapporteur. L’évolution du calibre évoquée par Yves Fromion renvoie au fait qu’à la différence de la période de la guerre froide, il est désormais nécessaire de disposer d’une munition permettant de stopper l’adversaire, et non seulement de le blesser. Les investissements nécessaires sont très modestes, et l’on peut créer 150 emplois en France. Il s’agit donc d’une question de volonté politique.

 

M. Michel Voisin. Quel est désormais le rôle de la gendarmerie prévôtale en matière de transport de munitions, notamment nucléaires ?

 

M. Nicolas Dhuicq, rapporteur. La gendarmerie prévôtale n’a pas de rôle particulier en matière de munitions conventionnelles, à la différence de ce qui concerne la dissuasion, qui n’entrait pas dans notre champ d’investigation.

 

M. Nicolas Bays, rapporteur. Je tiens à attirer votre attention sur les difficultés de gestion du stock de certaines munitions, fabriquées uniquement pour la France et livrées en une fois, tel le missile SCALP. L’ensemble du stock de ces munitions se périme à peu près en même temps. Or, compte tenu des délais nécessaires pour remettre en place les chaînes industrielles, il faut veiller à anticiper suffisamment leur remplacement.

 

M. Nicolas Dhuicq, rapporteur. J’aimerais moi-aussi attirer votre attention sur un point concernant la marine : l’importance de veiller à ce que le programme Aster soit pleinement mis en œuvre. Ces missiles sont indispensables pour former une « bulle de sécurité » autour de nos déploiements navals.

 

La commission autorise à l’unanimité le dépôt du rapport d’information sur la filière munitions en vue de sa publication.

 

*

* *

 

Membres présents ou excusés

 

Présents. - Mme Patricia Adam, M. Nicolas Bays, M. Daniel Boisserie, Mme Isabelle Bruneau, M. Jean-Jacques Candelier, M. Bernard Deflesselles, M. Guy Delcourt, M. Nicolas Dhuicq, Mme Marianne Dubois, Mme Geneviève Fioraso, M. Yves Foulon, M. Yves Fromion, M. Claude de Ganay, M. Sauveur Gandolfi-Scheit, M. Serge Grouard, Mme Edith Gueugneau, M. Christophe Guilloteau, M. Laurent Kalinowski, M. Marc Laffineur, M. Jacques Lamblin, M. Charles de La Verpillière, M. Gilbert Le Bris, M. Jean-Yves Le Déaut, M. Maurice Leroy, M. Jean-Pierre Maggi, M. Damien Meslot, M. Philippe Meunier, M. Philippe Nauche, Mme Nathalie Nieson, M. Joaquim Pueyo, M. Alain Rousset, M. Stéphane Saint-André, M. Thierry Solère, M. Jean-Michel Villaumé, M. Philippe Vitel, M. Michel Voisin

 

Excusés. - M. Olivier Audibert Troin, Mme Danielle Auroi, M. Claude Bartolone, M. Malek Boutih, M. Philippe Briand, M. Jean-Jacques Bridey, M. Laurent Cathala, M. David Comet, M. Francis Hillmeyer, M. Éric Jalton, M. Frédéric Lefebvre, M. Christophe Léonard, M. Bruno Le Roux, Mme Marie Récalde, M. Eduardo Rihan Cypel

 

Examen, ouvert à la presse, du rapport d’information sur la filière munitions (MM. Nicolas Bays et Nicolas Dhuicq, rapporteurs)

 

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16 décembre 2015 3 16 /12 /décembre /2015 17:50
Nexter Systems et KMW ont finalisé hier leur alliance, formant la provisoire « Honosthor »

Nexter Systems et KMW ont finalisé hier leur alliance, formant la provisoire « Honosthor »

 

16 décembre, 2015 Nathan Gain (FOB)

 

Quelques 72h après Stromae et son union secrète avec sa compagne de longue date, c’était hier au tour de Nexter Systems et KMW d’officialiser un mariage quant à lui annoncé depuis juillet dernier. Un nouveau géant est donc bel et bien né le 15 décembre 2015 à Amsterdam, alors que les deux groupes français et allemand ont finalisé la mise en place d’une holding placée sous juridiction hollandaise et dénommée provisoirement Honosthor (de Honos, dieu romain de la chevalerie, de l’honneur et de la justice militaire, et Thor, dieu du Tonnerre dans la mythologie nordique).

 

« Les actionnaires uniques respectifs de chaque entreprise ont transféré toutes leurs parts à la holding, (…) et ont reçu en retour 50% des parts de la société de tête, » annonçait hier Nexter Systems.

 

Le premier Conseil de surveillance de Honosthor, présidé par le belge Christian Jourquin (ancien président du Conseil d’administration de Solvay), s’est réuni hier, 15 décembre 2015, pour une assemblée constitutive. Ce conseil, composé de sept membres, rassemble un couple nommé par l’actionnaire de Nexter : Jean-Séverin Deckers (Agence des Participations de l’Etat) et Bertrand Meur (Direction Générale de l’Armement), tandis que le tandem choisi par l’actionnariat de KMW est composé par Manfred Bode et Axel J. Arendt. Enfin, les deux entreprises ont intronisés Antoine Bouvier (PDG de MBDA) et Utz-Hellmuth Felcht comme membres indépendants. Stéphane Mayer, nouveau PDG de Nexter, et Frank Haun, président du conseil de direction de KMW, ont ensuite été officiellement intégrés leurs postes de membres du Directoire et co-PDGs de Honosthor.

 

Près de cinq mois après l’annonce officielle du projet KANT (KMW And Nexter Together), l’opération de rapprochement arrive donc à son terme. Une opération pleine de promesses (et, forcément, de quelques craintes) pour les deux entreprises qui, ensemble, se présentent désormais comme un acteur incontournable de la scène européenne de défense.

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16 décembre 2015 3 16 /12 /décembre /2015 11:55
Stéphane Mayer (Nexter) et Frank Haun (KMW)

Stéphane Mayer (Nexter) et Frank Haun (KMW)

 

15.12.2015 Romandie.com (AWP/AFP)

 

Paris - Les groupes de Défense français Nexter Systems et allemand Krauss-Maffei Wegmann ont annoncé mardi la finalisation de leur alliance lors d'une réunion aux Pays-Bas, créant un géant européen du secteur.

 

"Nexter Systems et l'allemand Krauss-Maffei Wegmann ont finalisé leur alliance", ont indiqué les deux groupes dans un communiqué, ajoutant qu'ils "travailleront ensemble sous l'égide d'une holding se trouvant à Amsterdam et régie par la loi des Pays-Bas".

 

Le conseil de surveillance de la holding s'est rassemblé à Amsterdam pour sa réunion constitutive. Il comprend sept membres et est présidé par le Belge Christian Jourquin.

 

Stéphane Mayer, le patron de Nexter, et Frank Haun, celui de KMW, ont été désignés co-PDG de la holding.

 

Ce rapprochement a été initié il y a un an et demi dans le cadre du projet baptisé Kant (KMW And Nexter Together). Nexter, fabricant des chars Leclerc, et son concurrent allemand KMW, fabricant des chars Leopard, avaient annoncé à l'été 2014 leur intention de se rapprocher, sans pour autant fusionner.

 

Les deux groupes représentent un chiffre d'affaires cumulé d'environ deux milliards d'euros (1,05 milliard pour Nexter et 747 millions pour KMW en 2014), pour des effectifs de 6.000 personnes, et un carnet de commandes de 9 milliards d'euros.

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16 décembre 2015 3 16 /12 /décembre /2015 08:50
Armement terrestre : Nexter et KMW donnent naissance à une société commune

 

15 décembre 2015 par  Jacques Marouani - electroniques.biz

 

Avec un chiffre d’affaire d’environ 1,6 milliard d’euros et 6000 employées, la nouvelle société sera la troisième entreprise d’armement terrestre au monde en termes de chiffres d’affaires, derrière General Dynamics et BAE Systems.

 

Les négociations entre le français Nexter Systems et l’allemand Krauss-Maffei Wegmann (KMW) pour créer une société commune sous le nom de Newco, viennent d'aboutir. Avec un chiffre d’affaire d’environ 1,6 milliard d’euros et 6000 employées, Newco sera la troisième entreprise d’armement terrestre au monde en termes de chiffres d’affaires, derrière General Dynamics et BAE Systems. Elle aura son siège au Pays Bas (tout comme Airbus), et sera dirigé par deux Pdg : un français et un alemand.

 

Comme nous l'avions annoncé la semaine dernière, le prochain Pdg de Nexter Systems, et donc co-Pdg de Newco sera Stéphane Mayer. Du côté allemand, il est probable que Frank Haun, l’actuel Pdg de KMW, sera l’autre co-Pdg de la société commune, selon "Forces Opérations Blog".

 

Annoncée le 1er juillet 2014, la création de cette joint venture est la première dans le secteur de l’industrie de défense européenne depuis 2011 quand MBDA fut créé, et que juste avant, en 2000, fut formé EADS, aujourd’hui Airbus.

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15 décembre 2015 2 15 /12 /décembre /2015 19:50
Leclerc (Nexter) - LEOPARD 2 A4 (KMW)

Leclerc (Nexter) - LEOPARD 2 A4 (KMW)

 

15/12/2015 boursorama.com

 

BERLIN/PARIS (Reuters) - Le français Nexter, fabricant du char Leclerc, et l'allemand KMW ont annoncé mardi avoir finalisé leur fusion après près d'un an et demi de discussions.

 

Ce mariage dans les blindés, annoncé à l'été 2014 et scellé en juillet, donne naissance à un groupe de près de deux milliards d'euros de chiffre d'affaires, affichant un carnet de commandes de quelque neuf milliards et employant plus de 6.000 salariés.

 

Stéphane Mayer est devenu mardi PDG de Nexter, succédant à Philippe Burtin qui quitte ainsi son poste un an avant la fin prévue de son mandat, précisent les deux groupes dans un communiqué commun.

 

Ex-directeur général de l'équipementier aéronautique Daher, Stéphane Mayer sera co-PDG du nouvel ensemble, aux côté de Frank Haun, le patron de KMW.

 

Le quotidien Les Echos écrivait ce week-end sur son site internet que KMW avait émis des objections concernant le départ anticipé de Philippe Burtin.

 

Le nouveau groupe sera détenu à parité par l'Etat français et par la famille allemande Bode-Wegmann.

 

Le conseil de surveillance de la nouvelle holding installée à Amsterdam est présidé par le Belge Christian Jourquin, ex-président du conseil d'administration du groupe de chimie Solvay, et compte parmi ses sept membres Antoine Bouvier, le PDG du constructeur européen de missiles MBDA.

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13 décembre 2015 7 13 /12 /décembre /2015 12:55
Leclerc-VBCI (Nexter- photo G. Belan) - LEOPARD 2 A5 (KMW)

Leclerc-VBCI (Nexter- photo G. Belan) - LEOPARD 2 A5 (KMW)

 

13/12 Anne Bauer / Journaliste Aéronautique Défense et Thibaut Madelin / Correspondant à Berlin

 

Paris a froissé Berlin avec la nomination d’un PDG de dernière heure.

 

Sérieux couacs sur le dossier Nexter-KMW. Pour le gouvernement français, qui a confirmé vendredi la nomination de Stéphane Mayer à la tête de Nexter en remplacement de Philippe Burtin, la dernière étape prévue mardi du rapprochement entre le fabricant de chars français et son concurrent allemand Krauss-Maffei Wegmann (KMW) n’est plus qu’une formalité. « Nexter Systems et KMW finaliseront leur rapprochement le 15 décembre 2015, constituant le leader européen de l’armement terrestre », ont déclaré les ministres français des Finances, de la Défense et de l’Economie


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11 décembre 2015 5 11 /12 /décembre /2015 16:55
Philippe Burtin has resigned his positions as CEO of Giat, Nexter, SNPE and Eurenco.

Philippe Burtin has resigned his positions as CEO of Giat, Nexter, SNPE and Eurenco.


09.12.2015  by
 

The deal between France’s Nexter Systems and Germany’s Krauss-Maffei Wegmann (KMW) creating a joint venture currently known as Newco will be completed on 15th December. With a turnover of around €1.6bn and 6,000 employees Newco will be the world’s third largest land-defence group in terms of turnover behind General Dynamics and BAE Systems. So this week has seen a flurry of activity to set the scene for the final act given that Newco, whose official headquarters will be in the Netherlands (just like Airbus), will have two chief executives: one French, one German.

 

First a bit of background: Nexter Systems together with its sister companies Eurenco and SNPE are currently held 100% by the holding company Giat SA which was, until the 18th November, a wholly-owned French state enterprise. Philippe Burtin, 64, was CEO not only of Giat but also of the three sister companies.

 

Yesterday, 8th December, Burtin confirmed to a Giat SA board meeting that he was resigning from all these positions. According to reports by the Nexter CFDT trade union, Stéphane Mayer, 52, will be the next CEO of Nexter Systems from 15th December and thus co-CEO of Newco. He is currently CEO of Daher-Socat, an aircraft manufacturer of the TBM family, and equipment supplier to Airbus, Dassault, Gulfstream etc.

 

Thierry Dissaux, 56, will head GIAT, SNPE and Eurenco from 17th December. He is currently the CEO of the Fonds de Garantie des Dépôts (Deposit guarantee Fund).

 

On the German side, KMW was formed in 1999 when Krauss-Maffei and Wegmann merged their defence activities and has been, since 2011 when Siemens sold its 49% stake in KMW for an undisclosed amount to the Wegmann group, under the private ownership of the extremely discreet Bode family under the leadership of Manfred Bode. It is likely that Frank Haun, current CEO of KMW, will be the other co-CEO of Newco.

 

Announced on 1st July 2014, the historic merger is the first in the European defence sector since MBDA was created to form a European missile giant in 2001, and EADS (now Airbus) was formed in 2000.

 

In order for the deal to go through, France had to privatise at least 51% of Giat. That is now done and on 17th November a decree (n° 2015-1482) was published creating a Golden Share for the French state giving it particular rights in order to protect France’s essential interests in the sector of weapons systems and large and medium calibre munitions, notably the competences, know-how and industrial capacities indispensable for the development, qualification, production, testing and integration of these systems and munitions which mean the whole munition chain is mastered.

 

As part of the procedure to ensure this and that each of the partners can continue to export without fear that the other will block the deal, a joint declaration was issued today, 9th December, by the French and German governments stating that they both supported this strategic cooperation between KMW and Nexter Systems and that such narrow industrial cooperation required regular meetings on defence industry strategy so that “each nation’s respective interests” can be defended “in a framework of industrial consolidation and modernisation. »

 

The declaration added that important decisions regarding military and defence industry technology would be discussed, and stated that it was important to have key industrial technologies located in France and Germany to maintain not only know-how but also employment. They added that they would seek greater convergence in their military and operational needs and would work to harmonise the way military materiel and weapon systems are qualified, but that this did not exclude cooperation with other partners.

 

The two governments said the strategic cooperation between their two land armaments’ groups was “an important step towards an intensification of Franco-German cooperation, the aim being to preserve and strengthen their competitivity and technological capacities as well as the European potential for innovation in the field of security and land defence. »

 

Meanwhile, the Nexter CFDT trade union revelealed that Newco’s Board of Trustees will be chaired by Christian Jourquin, 67 (CEO until May 2012 of Solvay, a Belgian chemical and pharmaceutical company). The two independent trustees, one for France and one for Germany, are: Antoine Bouvier, 56 (CEO of MBDA, the European missiles group) and Utz-Hellmuth Felcht, 68, (Managing Director of One Equity Partners until July 2014). Those representing Giat are Jean Everin Deckers and Bertrand Le Meur while representing KMW are Manfred Bode and Axel Arendt.

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11 décembre 2015 5 11 /12 /décembre /2015 16:50
Nomination de Stéphane Mayer comme PDG de Nexter Systems et co-président exécutif

 

11/12/2015 Ministère de la Défense

 

Nomination de Stéphane Mayer comme PDG de Nexter Systems et co-président exécutif dans le cadre du rapprochement entre Nexter et KMW

 

Michel Sapin, ministre des Finances et des Comptes publics, Jean-Yves le Drian, ministre de la Défense, et Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, saluent la nomination de Stéphane Mayer, à compter du 15 décembre 2015, en vue d’assurer la succession de Philippe Burtin comme PDG de Nexter Systems. Stéphane Mayer sera également nommé co-président exécutif du groupe issu du rapprochement entre Nexter et KMW, aux côtés de son homologue Frank Haun, président exécutif de KMW. Cette nomination a été décidée par le conseil d’administration de GIAT Industries, société publique actionnaire à 100 % de Nexter Systems, réuni mardi 8 décembre.

 

Philippe Burtin a souhaité anticiper son départ par rapport à l’échéance statutaire de son mandat en fin d’année 2016. Après avoir préparé avec ses équipes le rapprochement entre Nexter et KMW, il donne ainsi à son successeur les meilleures chances d’engager et de conduire dans la durée la mise en œuvre opérationnelle de ce rapprochement franco-allemand. Au service de Nexter depuis quinze ans, dont six années comme PDG, il s’est résolument engagé dans le renforcement de la performance du groupe Nexter, qu’il a mis en position de nouer cette alliance stratégique européenne.

 

Précédemment directeur général du groupe Daher et PDG de sa branche aéronautique et défense, Stéphane Mayer, qui a également été président exécutif d’ATR et PDG d’EADS Socata, est un industriel confirmé ayant l’expérience des consolidations européennes. Il apporte une expérience reconnue de développement industriel, de performance commerciale, notamment à l’export, et de direction d’entreprise qui permettront à Nexter de contribuer de manière très significative au développement de l’entreprise résultant du rapprochement.

 

Nexter Systems et KMW finaliseront leur rapprochement le 15 décembre 2015, constituant le leader européen de l’armement terrestre, qui représentera un effectif de 6 000 salariés, un chiffre d’affaires de 2 milliards d’euros et un carnet de commandes de 9 milliards d’euros. Le nouveau groupe consolidé sera durablement détenu à parité par l’État français et par la famille allemande Bode-Wegmann.

 

Le conseil d’administration de GIAT Industries prendra rapidement les dispositions nécessaires pour nommer un PDG par intérim dans l’attente de la nomination de son nouveau dirigeant, dont l’identité sera rendue publique ultérieurement

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11 décembre 2015 5 11 /12 /décembre /2015 12:50
Leclerc-VBCI (Nexter- photo G. Belan) - LEOPARD 2 A5 (KMW)

Leclerc-VBCI (Nexter- photo G. Belan) - LEOPARD 2 A5 (KMW)

 

10 December 2015 Dr Gareth Evans - army-technology.com

 

With the recent Franco-German merger of Nexter and Krauss-Maffei Wegmann (KMW), it seems Europe’s fundamentally national-based defence sector has finally embarked on the long awaited restructuring it has been flirting with since the turn of the century.

 

The new company, known as KANT (KMW and Nexter Together), unites the French state-owned manufacturer of the Leclerc battle tank with the German family-owned maker of its Leopard counterpart in a 50:50 partnership with annual sales of almost €2 billion and a €9 billion order book.

This new armoured systems giant marks a major turning point in the consolidation of the fragmented European land weapons market, and will ultimately be able to do for European land-based defence systems what Airbus has done for Europe's aerospace industry. As a joint statement from the companies claims: "the alliance of KMW and Nexter creates a group with the momentum and innovative force required to succeed and prosper in international competition."

 

Global Market

It certainly looks a timely move. The annexation of Crimea coupled with the ongoing volatility of parts of the Middle East has driven renewed European interest in armoured vehicles, and there are further opportunities in the growing markets of South America, Africa and the Asia Pacific region.

According to the Strategic Defence Intelligence's recent 'Global Armored Vehicles and MRO Market 2015-2025 report' the worldwide sector is expected to be worth $22.1 billion in 2015, rising at a CAGR of 3.97% over the period to reach $32.6 billion. Infantry fighting vehicles (IFV) and main battle tanks (MBT) are tipped to be the biggest contributors, respectively forecast to account for 37% and 22% of the market.

 

Competition

It is an already crowded market place, and even with the merger, the company is still significantly dwarfed by the likes of BAE Systems and General Dynamics. Add the rest of the world's manufacturers into the mix, including fellow European firms, such as Germany'sother land-system supplier, Rheinmetall and the Italian OTO-Melara, and the competition is likely to be strong.

Individually, the two elements of KANT currently field strong product portfolios. In addition to the Leclerc MBT, Nexter offers the Véhicule Blindé de Combat d'Infanterie (VBCI) wheeled armoured IFV, the Véhicule de l'Avant Blindé (VAB) APC and the Aravis mine resistant ambush protected (MRAP) vehicle. KMW has a range of infantry mobility, fighting and reconnaissance vehicles, including the Dingo, GTK Boxer, Puma, Fennek, Grizzly and Mungo ESK, along with self-propelled tracked howitzers, rocket launchers and anti-aircraft artillery, in addition to the successful Leopard 1 and 2 MBTs.

It has led some commentators to suggest that there is too much of an overlap to be able to live up to what the French MoD described in the build-up to the merger as a 'competitive industrial group offering a wide product range, and complementary know-how and competencies'.

Although there is clearly a high degree of product duplication, and the individual manufacture of the existing models is intended to continue, such criticism may be a little harsh; there is still some room for synergy in the current line up. Adding KMW's PzH 2000 self-propelled tracked howitzer to Nexter's Caesar truck-mounted system and Trajan towed artillery creates a complete product range - and there is obvious scope in future for self-competition to be eliminated during the development of new lines.

 

Consolidating Benefits

The idea of industrial cooperation in the European defence sector has been raised for years. Europe's big six defence manufacturing nations signed a letter of intent that set out to find a framework to achieve it back in 2000, but in practice, little progress was made in the years that followed. With the Nexter-KMW merger, the first steps towards the sort of consolidation that the US sector underwent in the 1990s now seem to have been taken, with the partnership seeking to use its now greater critical mass to improve its competitive edge.

Each partner is expected to realise benefits of around €35 million once the merger has been fully completed in five years time, through its enhanced purchasing power for raw materials and manufacturing tools and by adopting a unified approach to export sales.

 

Export Ethos

Enhancing competitiveness on the global market may be one of the big drivers on the deal, but achieving it may not be an entirely easy ride.

Even between the two prime movers of the European dream of an 'ever-closer union', national interests still complicate the transfer of sensitive defence technologies, and looking at the world arena, Paris and Berlin have a fundamental difference of ethos when it comes to exports.

For France, defence products are to be exploited as fully as possible on the global market, with French companies accounting for five in the Stockholm International Peace Research Institute's top 50 arms sellers in the world, and one of those making the top ten. Germany, on the other hand, with just one, ranking 39thon the SIPRI list, takes a far more circumspect approach, leaving German defence firms subject to significantly greater restrictions on foreign sales.

With reports coming out of Bundestag suggesting that little shift is currently planned in the export regime, it remains to be seen if adequate work-around can be devised to allow KANT to achieve its full world market potential.

 

First Test

Unrest in Ukraine and elsewhere has reawakened European defence thinking on armoured vehicles, and France and Germany have both begun initial investigations for next-generation replacements for their Leclerc and Leopard MBTs, which could prove an important first test for the new company.

KMW's Leopard 2 has been a notable commercial success, having been sold to 15 countries worldwide, while the Leclerc, by contrast, has had a much more modest reception from the global market. KANT is widely tipped to work on a MBT successor, unofficially dubbed the Leopard 3, in time to meet the 2030 start-date reported for the progressive retirement of the Leopard 2 from German service. However, Nexter was recently given the contract to extend the life of France's Leclerc fleet to 2040 and beyond, leaving the ageing tank to be retired long after the KANT influenced 'Leopard 3' had been introduced.

There are always going to be timing issues when rival companies, which are existing direct competitors, come together. There is in effect no right moment, but even though it is an inevitable artefact of the merger's five-year preparation period, for something as high-profile as the next-generation MBT, the fit is clearly less than ideal. Looking to the future, however, although developing and marketing any new armoured vehicle brings its own challenges, especially in the APC and IFVs sectors, such issues are unlikely to recur.

 

Airbus for Tanks?

The French media has been quick to describe the merger as an 'Airbus for tanks', picking up on the parallels that many of the country's politicians have been keen to draw between the two.

There are, similarities, but there is one very important distinction; although there is a defence element to Airbus, its global rise was firmly rooted in the civilian market. Like all defence sector companies, however, KMW, Nexter and 'newco' KANT essentially work for governments, and for them there are no guarantees that the Airbus model will hold true.

Only time will tell how effectively the new armoured vehicle giant can replicate that kind of commercial success, and as the French MoD hopes 'ensure the long-term development and competitiveness of the defence industry'.

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10 décembre 2015 4 10 /12 /décembre /2015 14:55
Philippe Burtin va remettre le 15 décembre lors du conseil d'administration de Nexter Systems tous ses mandats dans le groupe GIAT Industries - photo ECPAD

Philippe Burtin va remettre le 15 décembre lors du conseil d'administration de Nexter Systems tous ses mandats dans le groupe GIAT Industries - photo ECPAD

 

10/12/2015 Par Michel Cabirol  - LaTribune.fr

 

Les deux ministères de tutelle de Giat Industries - Défense et Économie - et Philippe Burtin s'opposaient sur l'organisation de la future société, issue du rapprochement entre Krauss-Maffei Wegmann et Nexter. Philippe Burtin voulait des assurances sur une durée minimale de la coprésidence, les tutelles ne l'ont pas suivi.

 

A quelques jours de la finalisation (closing) de l'opération de rapprochement à 50-50 entre Nexter et le groupe allemand Krauss-Maffei Wegmann (KMW), le PDG de Nexter et de sa maison mère GIAT industries, Philippe Burtin, est poussé vers la sortie. Un coup de théâtre car rien ne présageait le départ de Philippe Burtin, qui avait mené toutes les négociations de cette opération de rapprochement entre les deux groupes dans le cadre du projet Kant. Pour autant, au ministère de la Défense, on avait déjà envisagé début 2014 le départ du PDG de Nexter avant même le début des négociations avec KMW. Mais les liens entre Philippe Burtin et François Hollande, qui avaient fait HEC en même temps, avaient enterré ce projet.

"Le jour du closing (soit le 15 décembre, selon nos informations, ndlr), Philippe Burtin remettra à la disposition des conseils, ses mandats dans le groupe, dont celui de Nexter Systems", a indiqué mardi dans un communiqué Giat Industries.

 

Stéphane Mayer va succéder à Philippe Burtin

C'est le PDG de Daher-Socata et ancien président d'ATR Stéphane Mayer, qui  été choisi pour succéder à Philippe Burtin à partir du 15 décembre à la tête de Nexter Systems. Il se glissera également dans le fauteuil de co-PDG de la future société franco-allemande, qui s'appelle de façon transitoire Newco, au côté du PDG de KMW Frank Haun. Cette société de droit néerlandais contrôlera 100 % du capital de Nexter Systems et KMW. Le président de la SOGEPA Thierry Dissaux est nommé quant à lui président de GIAT Industries. En revanche, le PDG d'Eurenco, filiale poudres et explosifs de GIAT Industries, n'a pour le moment pas filtré.

Ce rapprochement a conduit à réorganiser la gouvernance de GIAT Industries, de SNPE (Société Nationale des Poudres et Explosifs) et d'Eurenco. Les conseils d'administration de GIAT Industries et de SNPE seront renouvelés. Enfin, le nouveau PDG de GIAT Industries sera également celui de SNPE et assurera la présidence du conseil d'administration d'Eurenco."Le président de GIAT Industries ne peut en même temps assurer cette fonction ainsi que les responsabilités de membre du directoire de Newco et de président de Nexter Systems", a expliqué le communiqué.

 

Pourquoi un départ si précipité

Depuis le mois de septembre, les deux ministères de tutelle et Philippe Burtin s'opposaient durement sur un point précis de l'organisation de la future société, la durée minimale de la coprésidence de Newco, qui avait été fixée initialement à cinq ans. Il y avait également des divergences sur le rythme de l'intégration. Des discussions qui au fil des semaines sont devenues conflictuelles. Philippe Burtin tenait à ce que soit respecté cette durée minimale et exigeait des garanties sinon il ne continuerait pas. Mais Bercy et l'hôtel de Brienne n'ont pas souhaité céder à cette exigence du PDG de Nexter. Dès lors, la situation de Philippe Burtin étant devenue intenable, il en a tiré les conséquences. D'autant que ni Matignon, ni l'Élysée ne sont venus à son secours.

Personne n'avait envisagé un tel scénario, Philippe Burtin devant rester au moins une année à la coprésidence de Newco avant de faire valoir ses droits à la retraite. Ce qui fait que le PDG de KMW, avec lequel Philippe Burtin s'entendait normalement, a été averti très tardivement par la France, explique-t-on à Paris. Du coup, le management côté français sera plus stable, précise-t-on à La Tribune. Le futur PDG de Nexter Stéphane Mayer pourra ainsi conduire le projet d'intégration de bout en bout et défendre les intérêts français dans la nouvelle société dans la durée.

 

Un mauvais signal pour les Allemands?

Début novembre à Berlin, Frank Haun, en compagnie de Philippe Burtin, avait expliqué lors d'une conférence de presse que l'opération se fait "sans que les gouvernements ne nous aient assigné un programme". Le départ de Philippe Burtin pourrait toutefois interpeler les Allemands. Berlin a donné son accord au rapprochement entre les deux groupes, a annoncé vendredi dernier le ministère de l'Économie. "Le gouvernement a vérifié le dossier et l'autorisation a été accordée", a déclaré le ministre de l'Economie, Sigmar Gabriel, qui aurait préféré une fusion entre groupes allemands (Rheinmetall et KMW). Les "intérêts sécuritaires" de l'Allemagne "ne sont pas menacés" et "rien ne s'oppose juridiquement à ce rapprochement", a précisé un porte-parole du ministère de l'Économie.

Nexter, qui produit les chars Leclerc, et son concurrent allemand KMW, fabricant des chars Leopard, avaient annoncé à l'été 2014 leur intention de se rapprocher, sans pour autant fusionner. Les deux groupes représentent un chiffre d'affaires cumulé d'environ 2 milliards d'euros (1,05 milliard pour Nexter et 747 millions pour KMW en 2014), pour des effectifs de 6.000 personnes. Le nouvel ensemble se rangera derrière le géant américain General Dynamics (environ 6 milliards d'euros de chiffre d'affaires dans la seule branche terrestre), le britannique BAE Systems (environ 3,6 milliards d'euros) et l'américain Oshkosh Defense.

 

Une déclaration commune franco-allemande

Selon une déclaration franco-allemande commune à l'occasion du rapprochement entre les deux groupes, cette coopération stratégique "est selon nous une étape importante vers une intensification de la coopération franco-allemande, le but étant de préserver et de renforcer la compétitivité de nos industries et leurs capacités technologiques ainsi que le potentiel d'innovation européen dans le domaine de la sécurité et de la défense terrestre". Les deux gouvernements espèrent que "la création d'une nouvelle co-entreprise, dotée d'une structure actionnariale européenne stable, tiendra compte de nos aspirations en matière de développement et de technologie".

S'agissant des décisions concernant l'avenir de la chaîne d'approvisionnement et des technologies clés de la co-entreprise, "la France et l'Allemagne engageront des consultations en temps utile en vue de parvenir à un consensus. Afin d'accroître l'efficacité économique de la co-entreprise, nous examinerons les possibilités d'améliorer les conditions cadres et les instruments qui renforcent la compétitivité au plan international".

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10 décembre 2015 4 10 /12 /décembre /2015 08:55
photo Guillaume Belan

photo Guillaume Belan

 

December 9, 2015 By Pierre Tran – Defense News

 

PARIS — Philippe Burtin will step down as chairman of French land weapons company Nexter Systems when the cross-border KANT joint venture with Krauss-Maffei Wegmann is formally created in the next few days, holding company Giat Industries announced.

 

“On closing day, Mr Philippe Burtin will surrender his group mandates to the board, including that of Nexter Systems,” the state-owned holding company said in a Tuesday

 

The successor chairman expected to be named is Stéphane Mayer, chief executive of Daher, a privately owned company that builds the TBM training aircraft, an executive said.

 

“During the meeting of the board of directors of Giat Industries, the decision was made to change the governance of the companies of the group in order to adapt it to its new configuration within the KANT project framework,” Giat said.

 

KANT, which stands for KMW And Nexter Together, is the project name for the new company, which will be 50:50 held by Nexter and KMW.

 

The creation of the French-German joint venture relied much on work by the Agence des Participations, the state agency that holds the public ownership in Nexter, said Jean-Pierre Maulny, deputy director of think tank Institut des Relations Internationales et Stratégiques.

 

The joint venture will have combined annual sales of almost €2 billion (US $2.2 billion), and is seen as marking a step toward European industrial consolidation.

 

One of the key issues in the creation of KANT has been German political sensitivity over arms exports.

 

France and Germany said in a joint Wednesday statement on the “strategic cooperation” behind KANT: “Concerning decisions relating to the future of the supply chain and key technology for the joint venture, France and Germany will hold timely consultation with a view to reaching consensus.

 

“In order to increase the economic efficiency of the joint venture, we will examine the possibilities for improving the framework of conditions and instruments which strengthen competitiveness in the international market.”

 

Giat, with the Wegmann family holding company, will hold 50 percent of the capital of the new company, which controls 100 percent of the capital of Nexter Systems and KMW. The closing of the deal is expected in the next few days, Giat said.

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9 décembre 2015 3 09 /12 /décembre /2015 19:50
Leclerc-VBCI (Nexter- photo G. Belan) - LEOPARD 2 A5 (KMW)

Leclerc-VBCI (Nexter- photo G. Belan) - LEOPARD 2 A5 (KMW)


09/12/2015 Communication au Conseil des Ministres

 

Déclaration franco-allemande à l’occasion de l’accord de coopération stratégique entre Krauss-Maffei Wegmann et Nexter Systems.

 

Communiqué de presse

Le ministre de la Défense et le ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique ont présenté une communication relative à une déclaration franco-allemande à l’occasion de l’accord de coopération stratégique entre Krauss-Maffei Wegmann et Nexter Systems.

Les conseils des ministres français et allemands ont adopté cette déclaration cette semaine, de manière coordonnée. C’est un rapprochement historique entre deux pays qui se faisaient hier la guerre et qui ont décidé aujourd’hui de lier leurs industries de défense.

Le rapprochement des deux groupes français et allemand du secteur de la défense terrestre, Nexter Systems, détenu à 100% par l’Etat à travers GIAT Industries, et KMW, détenu par la famille Bode-Wegmann, a été scellé le 29 juillet 2015 par un accord entre leurs actionnaires.

Cette alliance stratégique, qui doit entrer en vigueur avant la fin de l’année, donnera naissance à un leader européen de l’armement terrestre, représentant un chiffre d’affaires de près de 2 milliards d’euros, un carnet de commandes de 9 milliards d’euros et un effectif de 6 000 salariés.

Cette opération conduit au transfert au secteur privé de la majorité du capital de Nexter Systems, autorisé par la loi n°2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques.

Elle est associée à la mise en place de protections des intérêts essentiels des deux nations, notamment en termes de sécurité d’approvisionnement et de préservation des compétences technologiques critiques.

A l’occasion de ce rapprochement, la déclaration franco-allemande présentée ce jour réaffirme la volonté des deux Etats d’intensifier leur coopération bilatérale conformément aux objectifs en matière de construction de l’Europe de la défense rappelés dans les conclusions du conseil européen de décembre 2013 et de juin 2015. Le maintien des technologies clés des industriels, dans une optique permettant le renforcement de la base industrielle et technologique entre nos deux pays, dans une logique extensible par la suite au niveau européen, y tient une place importante.

Cette déclaration prévoit également la recherche d’objectifs communs en matière de définition des besoins militaires et opérationnels, d’harmonisation des procédures de qualification et d’acquisition. Elle ouvre la voie au renforcement de la coopération des deux Etats en soutien à cette première grande opération de consolidation des industries de défense en Europe depuis une décennie.

 

Déclaration franco-allemande à l’occasion de l’accord de coopération stratégique entre Krauss-Maffei Wegmann et Nexter Systems

 

Depuis des décennies, l’amitié franco-allemande rend possible une coopération étroite et exemplaire entre nos deux pays.

La France et l’Allemagne souscrivent aux conclusions du Conseil européen des 25 et 26 juin 2015 en faveur du renforcement de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC) et souhaitent y apporter une contribution importante.

Les changements et les évolutions intervenus récemment dans le contexte international de la politique de sécurité posent des défis majeurs à la politique de sécurité et de défense européenne.

La France et l’Allemagne ont ensemble pour responsabilité essentielle de relever ces défis et souhaitent intensifier encore davantage leur coopération dans ce domaine.

Les étroites relations franco-allemandes portent également depuis plus de quarante ans sur la coopération dans l’industrie de la défense. Fondée sur les traités franco-allemands, cette coopération a contribué de manière décisive à l’édification d’une base industrielle et technologique européenne dans le domaine de la défense et doit servir, à l’avenir également, au maintien de notre capacité commune de défense.

L’étroite coopération franco-allemande dans le domaine de la défense permet de préserver notre capacité de défense dans l’intérêt de la paix, de la liberté, de la sécurité et de la stabilité. En ce sens, nos deux gouvernements soutiennent la décision des sociétés Krauss-Maffei Wegmann et Nexter Sytems en faveur d’une coopération stratégique. À cette occasion, nous déclarons ensemble :

 

I. Coopération industrielle franco-allemande

La France et l’Allemagne sont déterminées à renforcer la sécurité et la défense européenne par le biais d’une coopération bilatérale et européenne toujours plus étroite et de rester ensemble un élément moteur de la politique européenne de défense.

L’agenda franco-allemand 2020 prévoit un programme ambitieux pour l’intensification de nos relations, avec notamment un dialogue sur les questions industrielles de défense.

La coopération industrielle franco-allemande se manifeste également dans le fait que nous accompagnons l’industrie et ses responsables, éventuellement avec la participation d’autres partenaires européens, pour créer des sociétés et des groupes transnationaux qui figurent parmi les leaders industriels et technologiques dans leur domaine.

De telles décisions relèvent de la responsabilité des entreprises. Cette coopération doit également servir à consolider et à poursuivre le développement de la base industrielle et technologique de l’industrie européenne de défense et de sécurité. Il convient également de renforcer les conditions cadres et les instruments qui permettent d’améliorer la compétitivité au plan international.

 

II. Consultations régulières sur les questions stratégiques militaro-industrielles

L’étroite coopération entre la France et l’Allemagne requiert un processus régulier de consultation sur les questions de stratégie industrielle dans le domaine de l’armement, qui permette de défendre les intérêts respectifs de chaque pays dans une logique de consolidation et de modernisation industrielles.

Nous mènerons ce débat stratégique à la lumière des changements intervenus dans l’industrie de défense et sur la base des contacts noués avec cette même industrie dans nos deux pays.

Dans le cadre des consultations franco-allemandes régulières, nous discuterons de décisions importantes relatives aux technologies à usage militaire et à l’industrie de défense, également dans la perspective de projets de consolidation industrielle.

Dans le même temps, nous réaffirmons notre engagement en faveur des technologies industrielles clés localisées en France et en Allemagne. Le but commun est le maintien et le développement de ces technologies clés et de ces compétences dans nos deux pays en tenant compte des aspects liés à la politique de l’emploi.

 

III. Coopération dans le développement et l’acquisition d’équipements de défense

Nous sommes convaincus qu’en matière de préparation et de conduite de programmes d’armement communs, il est nécessaire de progresser dans l’harmonisation de nos analyses du besoin pour nos capacités nationales ainsi que dans la convergence industrielle et technologique nécessaire en la matière.

La France et l’Allemagne se fixent pour objectif la recherche de projets communs en matière de formation, d’armement, de doctrine d’emploi et d’interopérabilité. Nos deux pays rechercheront également une convergence accrue dans la définition des besoins militaires et opérationnels, l’harmonisation des procédures de qualification des matériels militaires et systèmes d’armes ainsi que la garantie d’une concertation continue entre les prescripteurs et les fournisseurs afin de promouvoir le développement de projets communs franco-allemands et européens.

Ce faisant, nous aspirons à poursuivre l’association aux projets communs de partenaires de coopération et de fournisseurs en tenant compte de la compétence technologique et opérationnelle et de l’efficacité économique et en nous appuyant le cas échéant sur l’Agence européenne de défense (AED).

La France et l’Allemagne procéderont à des échanges de vues continus sur les compétences technologiques clés à préserver et à renforcer en Europe. Ce dialogue n’exclut pas la coopération avec d’autres partenaires.

 

IV. Initiatives communes d’acquisition

Nous poursuivons l’objectif de mettre en œuvre conjointement de nouveaux programmes d’acquisition. La définition et le développement de projets d’armement en commun contribueront à une meilleure intégration dans le domaine des capacités militaires et renforceront la capacité d’action européenne.

Un développement et une acquisition conjoints et le plus standardisé possible conduiront à moyen et long terme à une coopération plus étroite ainsi qu’à une consolidation des industries de la défense en Europe.

Pour les projets communs, nous voulons développer et améliorer les structures existantes, notamment l’OCCAR, afin de réduire les coûts et d’améliorer la compétitivité internationale. Notre action coordonnée doit garantir le maintien des compétences de l’industrie d’armement en Europe.

Les petites et moyennes entreprises (PME) et entreprises de taille intermédiaires (ETI) constituent des partenaires indispensables des systémiers. En conséquence, nous nous  engageons à faciliter leur accès aux chaines communes de création de valeur.

 

V. Coopération au sein de la nouvelle co-entreprise KMW / Nexter

Le maintien d’importantes capacités industrielles en Europe peut requérir une restructuration transfrontière accrue de l’industrie de défense et de sécurité.

La coopération stratégique entre Krauss-Maffei Wegmann et Nexter Sytems est selon nous une étape importante vers une intensification de la coopération franco-allemande, le but étant de préserver et de renforcer la compétitivité de nos industries et leurs capacités technologiques ainsi que le potentiel d’innovation européen dans le domaine de la sécurité et de la défense terrestre.

Nous espérons ensemble que la création d’une nouvelle co-entreprise, dotée d’une structure actionnariale européenne stable, tiendra compte de nos aspirations en matière de développement et de technologie.

S’agissant des décisions concernant l’avenir de la chaîne d’approvisionnement et des technologies clés de la co-entreprise, la France et l’Allemagne engageront des consultations en temps utile en vue de parvenir à un consensus.

Afin d’accroître l’efficacité économique de la co-entreprise, nous examinerons les possibilités d’améliorer  les conditions cadres et les instruments qui renforcent la compétitivité au plan international.

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4 décembre 2015 5 04 /12 /décembre /2015 08:50
En plus de la version 30mm, Nexter propose également le VBCI-2 équipé de la tourelle 40 CTAS de 40mm développée avec BAE Systems (Crédit: Nexter)

En plus de la version 30mm, Nexter propose également le VBCI-2 équipé de la tourelle 40 CTAS de 40mm développée avec BAE Systems (Crédit: Nexter)

 

 4 décembre, 2015 Nathan Gain (FOB)

 

Le VBCI-2 décrochera-t-il bientôt son premier contrat à l’export ? C’est en tout cas ce qu’espère Nexter, qui vient officiellement de proposer l’un des fleurons de sa gamme à la Lituanie. Le petit pays baltique est en effet sur le point de choisir un nouveau véhicule blindé 8×8 pour remplacer son parc de transports de troupes chenillés M113.

 

Dévoilé durant le salon DSEI 2015 à Londres, le VBCI-2 est une version du VBCI spécifiquement conçue pour le marché à l’export. Le « Dash 2 » est le fruit de l’expérience récoltée grâce au déploiement des VBCI français en Afghanistan, au Liban, au Mali et en république Centrafricaine.

 

Si le programme lituanien (dont vous trouverez plus d’informations ici) prévoit un armement principal de calibre 30mm, Nexter a décidé d’aller plus loin en proposant non seulement un VBCI-2 équipé d’une tourelle téléopérée de 30 mm HITFIST OWS fabriquée par OTO Melara, mais également une version plus « musclée » du véhicule armée du canon 40 CTAS de 40mm fabriqué en partenariat avec BAE Systems.

 

Pour proposer le VBCI-2 calibré en 30mm, Nexter est allé chercher la tourelle téléopérée HITFIST OWS fabriquée par les Italiens d’OTO Melara (Crédit: Nexter)

Pour proposer le VBCI-2 calibré en 30mm, Nexter est allé chercher la tourelle téléopérée HITFIST OWS fabriquée par les Italiens d’OTO Melara (Crédit: Nexter)

 

Le VBCI profite d’une protection balistique de niveau 5, qui peut par ailleurs être porté au niveau 6, et atteint les standards de protection 4A-4B contre les mines et engins explosifs improvisés. De même, l’architecture vectronique du véhicule permet d’y intégrer des systèmes de missiles anti-char, tels que le Javelin, le Spike ou le MMP.

 

Par ailleurs, Nexter n’exclut pas de s’associer avec un partenaire local à tous les niveaux de production et de maintenance du véhicule. Il est vrai que le systémier français jouit déjà d’une certaines expérience en la matière, après avoir formé des partenariats avec, entre autres, Larsen & Toubro et Avibras pour promouvoir son CAESAR respectivement en Inde et au Brésil.

 

Dans cette compétition, Nexter et son VBCI-2 font face à neuf autres véhicules : Patria et son AMV équipé d’une tourelle UT 30 Mk2, le Boxer d’ARTEC armé soit d’une tourelle RCT 30 ou LANCE 30, le Superav d’IVECO doté également d’une UT 30 Mk2, le fameux LAV II de General Dynamics Land Systems assorti d’une tourelle MCT30 produite par le norvégien Kongsberg, General Dynamics European Land System et le Piranha, l’Arma et la tourelle Mizra-30 d’Otokar et, enfin, le PARS de FNSS pourvu d’une tourelle E30. Par ailleurs, Elbit Systems et Lockheed Martin ont quant à eux offert un système d’armement principal, à savoir respectivement les tourelles UT 30 Mk1 et 2, et la 40 CTAS.

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3 décembre 2015 4 03 /12 /décembre /2015 13:55
Arrêté du 30 novembre 2015 fixant la parité d'échange applicable au transfert au secteur privé de la majorité du capital de la société Nexter Systems SA


JORF n°0279 du 2 décembre 2015 page 22245 - texte n° 27


Arrêté du 30 novembre 2015 fixant la parité d'échange applicable au transfert au secteur privé de la majorité du capital de la société Nexter Systems SA

NOR: FCPA1529072A

ELI: http://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2015/11/30/FCPA1529072A/jo/texte


Le ministre des finances et des comptes publics et le ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique,
Vu la loi n° 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques et notamment son article 189 autorisant le transfert au secteur privé de la majorité du capital de la société Groupement industriel des armements terrestres (GIAT) et de ses filiales ;
Vu l'ordonnance n° 2014-948 du 20 août 2014 modifiée relative à la gouvernance et aux opérations sur le capital des sociétés à participation publique, et notamment son titre III ;
Vu le décret n° 2015-1483 du 16 novembre 2015 autorisant le transfert au secteur privé de la majorité du capital de la société Nexter Systems SA,
La Commission des participations et des transferts entendue, et sur son avis conforme n° 2015 - A.C.- 4 recueilli le 25 novembre 2015 en vertu des dispositions des articles 26-II et 27 de l'ordonnance susvisée,
Arrêtent :

 

Article 1

Le transfert au secteur privé de la majorité du capital de la société Nexter Systems SA. (Nexter Systems) s'effectuera par :
i. L'acquisition par GIAT Industries SA (GIAT), pour le prix de 22.500 euros, de 22.500 actions de la société Honosthor NV. (Honosthor), dont le siège est situé à Amsterdam (Pays-Bas), cette participation représentant la moitié du capital et des droits de vote d'Honosthor ;
ii. L'apport à Honosthor par GIAT de la totalité des actions de Nexter Systems, à l'exception d'une action détenue par l'Etat ;
iii. L'apport simultané à Honosthor de la totalité du capital et des droits de vote de Wegmann KMW Holding GmbH (KMWH), dont le siège social est situé à Kassel (Allemagne) ;
iv. L'émission par Honosthor de 299.955.000 actions nouvelles, dont la moitié (149.977.500 actions) sera attribuée à GIAT en rémunération de son apport.
A l'issue de cette opération, GIAT sera en conséquence actionnaire à 50 % de la société Honosthor, qui aura pour filiales Nexter Systems et KMWH.

 

Article 2

Le commissaire aux participations de l'Etat est chargé de l'exécution du présent arrêté, qui sera publié au Journal officiel de la République française.


Fait le 30 novembre 2015.


Le ministre des finances et des comptes publics,

Michel Sapin


Le ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique,

Emmanuel Macron

 

Note RP Defense: voir aussi Décret n° 2015-1483 du 16 novembre 2015 autorisant le transfert au secteur privé de la majorité du capital de la société Nexter Systems SA

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18 novembre 2015 3 18 /11 /novembre /2015 08:55
Décret n° 2015-1483 du 16 novembre 2015 autorisant le transfert au secteur privé de la majorité du capital de la société Nexter Systems SA

 

source JORF n°0266 du 17 novembre 2015 page 21418 texte n° 7

NOR: FCPA1527206D

ELI: http://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2015/11/16/FCPA1527206D/jo/texte
Alias: http://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2015/11/16/2015-1483/jo/texte


Public concerné : société Nexter Systems.
Objet : autorisation du transfert au secteur privé de la majorité du capital de la société Nexter Systems SA.
Entrée en vigueur : le texte entre en vigueur le lendemain de sa publication.
Notice : le présent décret est pris en application de l'article 189 de la loi n° 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques. Cette loi autorise le transfert au secteur privé de la majorité du capital de la société Groupement industriel des armements terrestres (GIAT) et de ses filiales. Le transfert au secteur privé d'une participation majoritaire au capital d'une société dont l'Etat détient directement, depuis plus de cinq ans, plus de la moitié du capital social et dont les effectifs augmentés de ceux de ses filiales sont supérieurs à cinq cents personnes au 31 décembre de l'année précédant le transfert, ou dont le chiffre d'affaires consolidé avec celui de ses filiales est supérieur à 75 millions d'euros à la date de clôture de l'exercice précédant le transfert, entre dans le champ du I de l'article 22 de l'ordonnance n° 2014-948 du 20 août 2014 relative à la gouvernance des opérations sur le capital des sociétés à participation publique. En outre, au regard du V de ce même article, les participations détenues par une société ayant pour objet principal la détention de titres et dont la totalité du capital appartient à l'Etat sont assimilées à des participations détenues directement par l'Etat. Conformément aux termes de l'article 22 de l'ordonnance précitée, le transfert envisagé de la majorité du capital de Nexter Systems SA au secteur privé a été autorisé par la loi et respecte les conditions précitées, peut être décidé par décret.
Références : le décret peut être consulté sur le site Légifrance (http://www.legifrance.gouv.fr).

 

Le Premier ministre,
Sur le rapport du ministre des finances et des comptes publics et du ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique,
Vu la loi n° 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques, notamment son article 189 autorisant le transfert au secteur privé de la majorité du capital de la société Groupement industriel des armements terrestres (GIAT) et de ses filiales ;
Vu l'ordonnance n° 2014-948 du 20 août 2014 modifiée relative à la gouvernance et aux opérations sur le capital des sociétés à participation publique, notamment son titre III,
Décrète :

 


En application de l'article 189 de la loi du 6 août 2015 susvisée, le transfert au secteur privé de la majorité du capital de la société Nexter Systems SA est décidé.

 


Le ministre des finances et des comptes publics et le ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret, qui sera publié au Journal officiel de la République française.


Fait le 16 novembre 2015.


Manuel Valls
Par le Premier ministre :


Le ministre des finances et des comptes publics,
Michel Sapin


Le ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique,
Emmanuel Macron

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12 novembre 2015 4 12 /11 /novembre /2015 08:55
Philippe Burtin (Nexter), Bernhard Gerwert (Airbus DS), Frank Haun (KMW) at German French business forum (10 Nov)- photo LB

Philippe Burtin (Nexter), Bernhard Gerwert (Airbus DS), Frank Haun (KMW) at German French business forum (10 Nov)- photo LB

 

10.11.2015 Romandie.com (AWP)

 

Berlin (awp/afp) - Le mariage des entreprises de défense française Nexter et allemande Krauss-Maffei Wegmann (KMW) se fera comme prévu avant la fin de l'année, a promis le patron de Nexter mardi.

 

"Tout va bien, nous avançons, nous nous rapprochons de la date du closing qui, comme nous l'avons annoncé, sera avant la fin de l'année", a assuré lors d'une conférence à Berlin le patron de Nexter, Philippe Burtin.

 

Le groupe public français et son concurrent allemand, fabricant privé des chars Leopard, ont annoncé à l'été 2014 leur intention de s'unir, sans pour autant fusionner.

 

Derrière cette opération il y a "un raisonnement d'entreprise", a expliqué M. Burtin, "un raisonnement d'industriels". "C'est nouveau en Europe", selon lui, dans un secteur de la défense très régulé et où les impulsions de consolidation ont souvent tendance à venir des pouvoirs publics.

 

L'opération se fait "sans que les gouvernements ne nous aient assigné un programme", a renchéri sur le même podium le patron de KMW, Frank Haun, et "aucune partie ne s'empare de l'autre". "Nous sommes comme deux marchands de légumes" qui mutualisent leurs stocks, a-t-il ajouté.

 

KMW et Nexter n'ont pour le moment aucun produit commun - et d'ailleurs beaucoup d'observateurs pariaient depuis longtemps plutôt sur une union de KMW avec un autre allemand, Rheinmetall, avec qui il coopère sur les chars Puma. Mais "nous allons créer une roadmap (feuille de route, NDLR) pour avoir rapidement des produits en commun", a assuré M. Burtin.

 

Le nouvel ensemble aura un chiffre d'affaires cumulé d'environ 2 milliards d'euros (1,05 milliard pour Nexter et 747 millions pour KMW en 2014), et quelque 6.000 salariés.

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12 novembre 2015 4 12 /11 /novembre /2015 08:50
Leclerc-VBCI (Nexter- photo G. Belan) - LEOPARD 2 A5 (KMW)

Leclerc-VBCI (Nexter- photo G. Belan) - LEOPARD 2 A5 (KMW)

 

11/11 Thibaut Madelin et Dominique Seux - lesechos.fr

 

La menace du terrorisme renforce les projets d’armement franco-allemands, dont le rapprochement de Nexter et KMW.

 

Philippe Burtin en est convaincu. « Nous sommes face à une seule et même menace, qui est le terrorisme », a déclaré mardi le PDG de Nexter au forum économique franco-allemand organisé par « Les Echos » et « Handelsblatt » à Berlin. « Aucune nation, ni la France, ni l’Allemagne, n’est en mesure de surmonter seule cette menace », a ajouté Frank Haun, le patron du groupe allemand Krauss-Maffei Wegmann (KMW). Leur analyse les conforte dans leur projet de rapprochement. Ensemble, Nexter et KMW veulent créer le numéro deux européen de la défense avec un chiffre d’affaires de près de 2 milliards d’euros et plus de 6.000 salariés. Après la signature de leur alliance, ils attendent d’ici à la fin de l’année les dernières autorisations, y compris celle du ministère allemand de l’Economie, sensible aux exportations d’armes. Sur le principe, le gouvernement allemand soutient l’opération, qui s’inscrit dans la continuité de la stratégie de sécurité et de défense européenne. « Une armée européenne : c’est cela le vrai but », a jugé Hans-Peter Bartels, médiateur parlementaire auprès des armées. Idem sur l’armement. « Nous avons besoin d’une réduction des programmes » nationaux, a-t-il ajouté.

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