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8 octobre 2012 1 08 /10 /octobre /2012 16:39

porte-avions-charles-de-gaulle

 

08 Octobre 2012 Par Alexandre Sheldon-Duplaix - marine-oceans.com

 

On peut ranger les flottes mondiales en quatre grandes familles : les marines de projection, les marines de déni d'accès et/ou d'influence régionale, les forces qui défendent ou disputent un espace face à un voisin, et les polices hauturières ou garde-côtes, protectrices des ressources. Toutes sont à des degrés divers concernées par la répression des trafics et des pirates soit avec des bâtiments de guerre soit avec des corps spécialisés.

Projection

La marine américaine et ses alliées de l'alliance atlantique ont vocation à projeter des forces pour protéger approvisionnements et commerce, agir contre les havres du terrorisme, soutenir un allié éloigné, participer à la défense antimissile balistiques et à la dissuasion. Avec dix porte-avions géants en 2013 (dont deux en grande refonte) au lieu de onze, l'US Navy doit augmenter le temps de ses déploiements de cinq à huit mois. Neuf porte-aéronefs, vingt transports d'assaut et 57 sous-marins nucléaires d'attaque complètent cette force de projection.

 

L’USS George H. W. Bush (CVN-77). Il s'agit d'un porte-avions à propulsion nucléaire de la classe Nimitz (sous-classe Ronald Reagan). Commandé le 26 janvier 2001, sa construction a débuté le 6 septembre 2003. Lancé le 7 octobre 2006, il est en service depuis le 10 janvier 2009 (Photo : US Navy)
L’USS George H. W. Bush (CVN-77). Il s'agit d'un porte-avions à propulsion nucléaire de la classe Nimitz (sous-classe Ronald Reagan). Commandé le 26 janvier 2001, sa construction a débuté le 6 septembre 2003. Lancé le 7 octobre 2006, il est en service depuis le 10 janvier 2009 (Photo : US Navy)

 

Les missiles de croisière lancés par ces sous-marins ont d'ailleurs contribué le 19 mars 2011 à supprimer la défense antiaérienne libyenne, facilitant la performance des aéronavales européennes et justifiant en France le choix des engins Scalps pour les futurs SNA Barracuda et frégates FREMM. Seul vrai porte-avions européen, le Charles de Gaulle et les quatre porte-aéronefs italiens et espagnols (dont un en réserve) devront attendre 2016-18 pour être augmentés par deux porte-aéronefs britanniques dotés du F-35B américain à décollage court. Après la France et l'Espagne, l'Italie et la Turquie vont acquérir deux porte-hélicoptères avant la fin de la décennie, cette dernière envisageant aussi de les doter du chasseur F-35B.

 

Le PA Charles de Gaulle, le pétrolier ravitailleur Meuse et la frégate Forbin (classe Horizon) en Méditerranée, lors de l'opération Harmattan (Marine nationale).
Le PA Charles de Gaulle, le pétrolier ravitailleur Meuse et la frégate Forbin (classe Horizon) en Méditerranée, lors de l'opération Harmattan (Marine nationale).

 

Attendus entre 2015 et 2020, trois destroyers d'appui feu terrestres américains Zumwalt testeront des armes lasers. Pour l'escorte et la défense anti-missiles, les Etats-Unis disposeront en 2020 d'une centaine d'unités, soit quatre fois plus que l'Europe (26). Avec 11 FREMM françaises (2013-22), 5 types 125 allemandes (2016-18), 13 Type 26 anglaises (2021-30), l'Europe peine à renouveler ses 87 bâtiments d'escorte (auxquels s'ajoutent 29 unités turques et canadiennes).

 

L'US Navy reconnait maintenant l'erreur ruineuse commise avec ses « navires de combat littoraux », yachts surdimensionnés sans autonomie, vulnérables, sous-armés, à la modularité illusoire, inadaptés pour remplacer 29 frégates et 14 bâtiments anti-mines. Washington y remédie avec le Flight III des Arleigh Burke et peut-être avec des grands drones anti-sous-marins. Les Etats-Unis auraient pu acheter sur étagères un design européen qui leurs auraient donné de vraies frégates à un moindre coût.

 

Le Littoral combat ship USS Independence, à quai à Key West (US Navy)
Le Littoral combat ship USS Independence, à quai à Key West (US Navy)

 

En Asie, le Japon, la Corée du Sud, Taiwan et l'Australie seconderaient l'US Navy face à la Chine avec 19 bâtiments antiaériens, 90 escorteurs et 42 sous-marins dont huit anaérobiques et trois et bientôt huit porte-hélicoptères, à savoir deux puis quatre pour le Japon, un puis deux pour la Corée du Sud et zéro puis deux pour l'Australie.

Déni d'accès et influence régionale

Marines de déni d'accès et/ou d'influence régionales, les flottes chinoise, russe, indienne et iranienne privilégient missiles et sous-marins, les porte-avions des trois premières, servant la défense aérienne d'un groupe de surface ou d'un sanctuaire pour sous-marins stratégiques et non la projection. Pour Beijing, le Liaoning, ex-Varyag, mis en service le 25 septembre 2012 en présence du président Hu Jintao assurera d'abord l'apprentissage de l'aviation embarquée, à l'instar de son sister-ship russe Kuznetsov, il y a deux décennies. En cinq ans, Moscou avait su former sans accident majeur une vingtaine de pilotes et déployer en 1996 cette plate-forme en Méditerranée avec une douzaine de chasseurs. Avec deux centres d'entrainement à terre, Beijing pourrait faire aussi bien aussi vite. New Delhi attend toujours le Vikramaditya, l'ex-Gorshkov russe, et le Vikhrant, son porte-avions national. Un deuxième déplaçant 65 000 tonnes et doté de catapultes et peut-être du RAFALE devrait donner à l'Inde une vraie capacité de projection de forces vers 2030. A terme, Russie, Inde et Brésil ou France, Inde et Brésil – si le RAFALE est choisi - ou encore Chine et Brésil pourraient coopérer sur leurs futurs porte-avions.

 

Le Liaoning, ex-Varyag (soviétique), premier porte-avions de la marine chinoise
Le Liaoning, ex-Varyag (soviétique), premier porte-avions de la marine chinoise

 

Toujours dépourvue d'une capacité océanique de seconde frappe, la Chine a peut-être lancé un engin balistique JL-2 depuis l'un de ses trois SNLE JIN. Un successeur du JL-2 pourrait déjà être en développement. Après plusieurs échecs, la Russie certifie enfin son missile balistique Bulava mais ne disposerait que de trois SNLE opérationnels sur onze, justifiant des déclarations sur les frappes nucléaires que pourraient conduire ses SNA. A partir de 2014, l'Inde pourrait devenir la sixième puissance à disposer de la triade d'armements atomiques, dont la composante maritime donne une vraie capacité de seconde frappe, d'abord contre le Pakistan avec l'Arihant doté d'un missile semi-balistique, puis contre la Chine. L'assistance russe est décisive pour cet effort.

 

Sous-marin nucléaire lanceur d'engins (SNLE) chinois type 094 (classe Jin) (apl-chine.com)
Sous-marin nucléaire lanceur d'engins (SNLE) chinois type 094 (classe Jin) (apl-chine.com)

 

Si les 19 SNA de la flotte russe – dont un loué à l'Inde - restent incomparablement supérieurs aux deux SHANG chinois, le nombre de ses sous-marins conventionnels (19) devance à peine l'Inde (15), loin derrière la Chine (50) tandis que l'Iran renforce ses trois KILO par une quinzaine de petits sous-marins d'inspiration nord-coréenne. Moscou est toujours en peine pour réaliser un système de propulsion anaérobique alors qu'une société de Shanghai a développé une variante du Stirling pour les sous-marins YUAN.

 

Quatrième branche de l'armée populaire de libération, la « seconde artillerie » braque plus de 1500 missiles conventionnels contre Taiwan et les bases américaines dans le Pacifique. Un amiral américain suggère les premiers essais d'une variante antinavires du DF21 lançant des sous-munitions conventionnelles guidées par satellites et par des radars transhorizon.

 

Les nouvelles capacités de défense aérienne de la marine chinoise - destroyers LUZHOU et LUYANG II, frégates JIANKAI II – lui permettent de remplir les objectifs de l'amiral Liu Huaching, père de la stratégie de défense au large (1985), à savoir opérer jusqu'à 1000 nautiques de ses côtes, contre 200 auparavant. Si le nombre de pétroliers ravitailleurs pourrait passer à six, la faiblesse de ses moyens anti-sous-marins interdit à la Chine de défier une grande marine sur des théâtres éloignés comme l'Océan Indien où elle combat les pirates et montre son pavillon.

 

La réalisation de deux navires hôpitaux et de trois transports de chalands de débarquement poursuit la montée en puissance des forces de projection destinés à dissuader les indépendantistes taiwanais. En 30 ans, le nombre de bâtiments amphibies de plus de 800 tonnes est multiplié par quatre. Les exercices de mobilisation des ferrys montrent que Beijing peut projeter bien plus que les 30 000 troupes entrainées pour les opérations amphibies.

 

La flotte de surface russe – quatre croiseurs et 19 grands destroyers ou frégates – s'amenuise aussi face aux flottes chinoise (24 destroyers et 55 frégates) et indienne (9 destroyers et 15 frégates). La Russie dotera ses porte-hélicoptères MISTRAL de missiles antinavires supersoniques, leurs donnant une capacité de combat très supérieure à celle de leurs ainés français. Russie, Chine, Inde et plus rarement Iran effectuent des déploiements lointains, Téhéran annonçant qu'elle enverra à l'avenir des bâtiments armés de missiles devant les Etats-Unis, probablement les futures frégates LOGHMAN aux lignes de paquebot.

 

Vue d'artiste du premier bâtiment de projection et de commandement russe , de type Mistral (DCNS)
Vue d'artiste du premier bâtiment de projection et de commandement russe , de type Mistral (DCNS)

 

Dans l'hypothèse d'une intervention américano-israélienne contre l'Iran, les trois sous-marins KILO armés de torpilles à remontée de sillage, de mines et bientôt de missiles, représentent la menace la plus sérieuse en mer d'Arabie et devant le détroit d'Hormuz. La quinzaine de petits sous-marins dérivés des YUGO nord-coréens serviraient eux dans le golfe peu profond. L'Iran dispose en outre de 130 patrouilleurs et vedettes lance-missiles ou lance-torpilles, dont treize Combattante armées de missiles C802, Harpoon ou SM-1 (dont trois neuves) et une trentaine de vedettes nord-coréennes semi-submersibles, lance-missiles (Peykaap II), lance-torpilles (Peykaap I) ou armées du missile sous-marin Shkvall. Compte tenu de leur vitesse et de leurs armes, ces embarcations peuvent surprendre tous types de bâtiments naviguant dans le Golfe. 4500 mines constituent un danger encore plus grand pour la navigation qui contraindrait occidentaux et asiatiques à coopérer comme en 1988-91 à l'issue des deux premières guerres du Golfe, mais cette fois-ci avec les chinois.

 

Vedettes lance-missiles iraniennes en exercice dans le golfe Persique (thiesvision.com)
Vedettes lance-missiles iraniennes en exercice dans le golfe Persique (thiesvision.com)

 

Longtemps enfermée dans son tête-à-tête avec la marine pakistanaise, la marine indienne emporte aujourd'hui sur ses bâtiments une centaine de missiles supersoniques - préavis d'une minute -, et près de 300 missiles subsoniques, compliquant l'action de n'importe quelle flotte qui lui serait hostile. La désignation d'objectifs transhorizon peut être assurée par les neuf hélicoptères de guet aérien et par la dizaine d'avions de patrouille maritime armés aussi de missiles BHRAMOS, bientôt renforcés par douze P-8 POSEIDON américains dotés de HARPOON. Si New Delhi ne cherche plus à évincer de l'Océan Indien ses nouveaux partenaires stratégiques américain, français, australien et nippon, elle peut peser sur les riverains et dissuader toute velléité chinoise.

 

Affirmant sa souveraineté sur une « Amazonie bleue » de 200 nautiques, le Brésil protège son pétrole offshore, rayonne en Afrique mais attend toujours son premier SNA et tarde à renouveler ses frégates en l'absence de vraies menaces.

 

Rivalités historiques, défis de la piraterie et polices de souveraineté

 

Les contentieux en mer de Chine accélèrent la course aux armements en Asie. Si Beijing dispose des capacités d'occuper les territoires contestés avec ses voisins, il parait peu probable qu'elle rompe ses engagements de non recours à la force, excepté dans le cas des îles Diaoyu/Senkaku, si le Japon militarisait les îles. Beijing effectue généralement ses patrouilles de souveraineté dans les eaux disputées avec des bateaux blancs et non armés. Une partie des membres de l'ASEAN réagit.

 

En août 2012, la Russie lance le premier de six sous-marins KILO destinés au Vietnam alors que les Philippines négocient avec l'Italie l'achat de frégates MAESTRALE et que la Malaisie recevra des corvettes françaises.

Les enjeux pétroliers expliquent aussi le développement des flottes riveraines du Golfe du Bengale (frégates chinoises d'occasion exportées au Myanmar et au Bengladesh qui se disputent un gisement) ou de la Caspienne où Israël aide l'Azerbaïdjan face à l'Iran. Nonobstant la crise, la Grèce ne désarme pas face à la Turquie qui conduit en 2011 des recherches dans une zone contestée.

 

D'autres conflits plus ou moins en sommeil - péruano-chilien, vénézolano-colombien – s'apaisent. Le nouveau président colombien recherche le dialogue tandis que Lima et Santiago s'en sont remis à l'arbitrage de la cour internationale de justice pour décider du partage de leurs eaux. En Méditerranée, l'Algérie augmente sa flotte sous-marine, remplace ses bâtiments amphibies par un porte-hélicoptères et se dote de corvettes allemandes face à la FREMM marocaine.

 

La frégate multi-missions Mohammed VI commandée par le Maroc à DCNS, en armement à Lorient (DCNS)
La frégate multi-missions Mohammed VI commandée par le Maroc à DCNS, en armement à Lorient (DCNS)

 

Mais la priorité est à la lutte contre les pirates et à la protection des ressources, deux domaines où l'Afrique vole – pirates de Somalie et du golfe de Guinée - ou se fait voler par les pêcheurs étrangers. Exceptés pour l'Afrique du Sud et dans une bien moindre mesure le Nigeria, l'Angola, la Guinée Equatoriale, le Ghana et le Kenya, des moyens de police inexistants encouragent le pillage. Aux Amériques, la marine mexicaine est entièrement constituée de patrouilleurs hauturiers pour sa lutte imparfaite contre le narcotrafic. Dans le grand nord, Russes et bientôt Canadiens se dotent de garde-côtes brise-glaces pour faire valoir leurs droits sur des espaces encore très froids où une augmentation non contrôlée de la navigation commerciale pourrait causer des catastrophes écologiques et où la Chine prospecte.

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7 octobre 2012 7 07 /10 /octobre /2012 16:35
Chine : un outil aéronaval en construction pour réaffirmer les ambitions géopolitiques de Pékin

 

octobre 7, 2012 by Marquis Seignelay - alliancegeostrategique.org

 

La nouvelle a fait le tour du monde : le « porte-avions » de la Marine populaire de libération a été mis en service le 26 septembre 2012 ! Cette entrée du navire en service actif est l’occasion de proposer quelques petites choses pour tenter d’apprécier la portée de l’événement. Ce qui est surprenant, c’est que l’attention des médias a été focalisée sur l’entrée au service actif d’un navire qui n’est capable de rien, ou presque, sur le plan opérationnel : le poids de la puissance aéronavale chinoise embarquée sur pont plat n’est donc pas actuel. Bien au contraire, la période allant des années 2015 à 2025 semble constituer un tournant aéronaval dans le monde et c’est bel et bien cela qu’il faut préparer. D’autre part, rien n’a été dit sur le nom du navire alors que la Chine ne baptise pas ses unités les plus importantes à la légère. Bien souvent, ces noms sur la mer valent au moins un discours adressé au monde, si ce n’est plus.

 

La Chine vers la puissance aéronavale embarquée : des années 80 vers 2011

 

Hervé Coutau-Bégarie, dans l’un de ses ouvrages phares, « Le problème du porte-avions » (1991), abordait la question dans le chapitre II consacrait aux porte-aéronefs sous le sous-titre « les velléités chinoises » :

« On parle depuis le début des années 80 de l’acquisition de porte-avions par la marine chinoise : les premières rumeurs fai­saient état de l’achat de 5 porte-aéronefs du type Invincible qui auraient été construits sous licence. L’intention chinoise d’acheter des Harrier a évidemment donné crédit à ces rumeurs. Mais cette évaluation des possibilités chinoises s’est révélée beaucoup trop ambitieuse et ce programme n’a reçu aucun commencement d’exécution en dehors de l’acquisition de la coque du Melbourne ferraillé par les Australiens : les ingénieurs chinois l’ont minutieu­sement examiné avant de commencer la démolition : ils en ont cer­tainement tiré d’utiles enseignements, mais la technologie du Melbourne datait des années 50.

 

La marine chinoise n’a pas pour autant abandonné tout espoir d’acquérir des porte-aéronefs : le débat continue dans les re­vues navales, un auteur demandant la construction de porte-avions légers dans la première décennie du XXIe siècle, d’autres suggérant d’acheter aux États-unis l’un des deux Essex moderni­sés encore en réserve [27]. La conjoncture budgétaire et internatio­nale semble rendre de tels projets chimériques, mais le besoin subsiste, notamment sur le flanc sud, face au Vietnam : les avions basés à Haïnan peuvent couvrir les îles Paracels, mais pas l’archipel des Spratley, situé beaucoup plus au sud, où Pékin a récemment entrepris de renforcer sa présence. D’après des rap­ports américains, dont les conclusions ont récemment été rendues publiques, l’état-Major de la marine chinoise aurait poursuivi des études dans deux directions : à long terme, un porte-avions classi­que de 48 000 tonnes, avec des avions conventionnels : l’amiral Zheng Mingh, directeur du matériel de la marine chinoise, aurait étudié de très près les rapports sur les essais du Tbilissi soviéti­que ; à court terme, la conversion d’un roulier en porte-aéronefs de fortune, sur le modèle de ce que la Royal Navy a réalisé avec l’Argus. Un navire actuellement armé par le ministère des com­munications, le Huayuankou, pourrait faire l’objet d’une telle transformation. Des entretiens sur ce thème ont eu lieu en avril 90 à Pékin [28]. Mais même un porte-avions modeste risque d’être hors de portée de la Chine au moment où l’économie connaît une dé­pression qui risque d’être durable et où le maintien de l’ordre passe au premier rang des missions des forces armées. La marine chinoise ne disposera pas de porte-avions avant le XXIe siècle ».

 

Le long périple de l’ancien Varyag

 

Un petit retour en arrière s’impose : « Racheté en [1998] au chantier ukrainien par l’intermédiaire d’un homme d’affaires chinois, la coque, à environ 70% d’achèvement, a été remorquée en 2002 à Dalian ». Il s’agit du Varyag qui est la seconde unité de la classe Kuznetsov et celle-ci ne compte pas d’autres navires. Il est question que la coque vendue à la Chine devienne un casino-flottant (un croiseur porte-aéronefs, le Kiev, tête de série de sa classe, a connu un tel destin en Chine. Un navire de la même classe, le Minsk, est devenu un musée).

Il y eu des chancelleries qui ne furent pas dupes de la finalité du projet puisque la Turquie bloqua le passage de ses détroits (des Dardanelles et du Bosphore). C’est à se demander si l’initiative d’Ankara n’avait pas été influencée. La coque eu alors quelques difficultés à quitter la mer Noire. Les détroits turcs ont la particularité d’être sous la juridiction de traités internationaux (comme, par exemple, la convention de Montreux, c’est une des formes de désarmement naval) qui prohibent le passage de navire porte-avions. Le pont plat quitte donc finalement l’Ukraine en 2001 et arrive en Chine, à Dailan, en 2002. Mais, le navire qui est livré n’est doté d’aucun engin de propulsion.

 

© Inconnu. Le porte-aéronefs Kuznetsov.

© Inconnu. Le porte-aéronefs Kuznetsov.

 

Porte-aéronefs et non pas porte-avions

 

Le Kuznetsov et l’ex-Varyag sont plus des porte-aéronefs que des porte-avions -et la différence est fondamentale. Première chose, les soviétiques les ont conçu comme des « croiseurs porte-aéronefs ». Il s’agissait de pouvoir s’affranchir de la convention de Montreux par un artifice juridique. Hors, Coutau-Bégarie le relevait, avec une certaine malice, dans le café stratégique numéro 4 consacré à la géostratégie maritime, quand il posait cette question : « avez-vous déjà vu un croiseur de 40 000 tonnes ? » L’auteur évoquait le cas des croiseurs porte-aéronefs de classe Kiev. A titre d’exemple, les croiseurs lance-missiles à propulsion nucléaire de la même classe que le Pierre le Grand déplacent 26 000 tonnes à pleine charge. Et pourtant, ce sont les derniers croiseurs de bataille du monde.

De plus, la stratégie navale soviétique s’appuyait sur des bastions. Ces zones, au nombre de deux, étaient sous la responsabilité des flottes du Nord et du Pacifique. Il s’agissait pour la marine russe de construire, par diverses actions opérationnelles, des zones interdites à toutes les menaces dans l’optique de sécuriser les vecteurs nucléaires (SNLE principalement) qui pouvaient y patrouiller.

 

Une parenthèse doit être ouverte car il est régulièrement évoqué la création d’une sorte de bastion en Chine autour de l’île de Hainan. Une base souterraine pour sous-marin y a été aménagée. Qui plus, le porte-aéronefs chinois pourrait être amené à y patrouilleur selon l’analyse de quelques personnes afin de protéger cette zone, le flanc sud de la Chine, qui est assez vulnérable. Coutau-Bégarie relevait déjà cet état de fait au début des années 90. Parenthèse refermée.

Donc, il y avait nécessité de navires de défense aérienne car l’attaque anti-navires se faisait par avions à long rayon d’action (Tu-95 et 142, par exemple) et croiseurs sous-marins lance-missiles à propulsion nucléaire (les fameux Oscar I et II dont le Koursk était l’un des représentants). En outre, il n’y avait pas de projection de puissance dans la doctrine navale russe car elle était essentiellement défensive.. Mais pas seulement, soit dit en passant puisque la doctrine navale soviétique des années 70 et 80 prévoyait de mener une guerre des communications contre les routes alliés à partir des différentes bases avancées de l’URSS dans le monde. Alors, ces deux navires (ainsi qu’une classe de quatre autres croiseurs porte-aéronefs : les Kiev) sont des croiseurs lance-missiles en tout premier lieu. Le navire tête de série, le Kuznetsov qui est en service dans la Marine russe, permet d’appréhender la chose. Ils (exemple de la classe Kuznetsov) ont donc :

  • une batterie principale composée de missiles : « 12 missiles anti-navires SS-N-19 Shipwreck (« Granit » de 555 km de portée) situés sous le pont d’envol au milieu de la piste (la phase de tir interromprait donc les opérations aériennes). La défense anti-aérienne du bâtiment est assurée par 4 groupements de 6 silos à 8 missiles surface-air SA-N-9 (15 km de portée), 4 systèmes anti-aériens CADS-N-1 (2 canons de 30mm et 8 missiles SA-N-11 -8 km de portée- chacun) et 6 canons anti-aériens multitubes de 30mm. Deux lance-roquettes anti sous-marins complètent le tout » ;
  • et d’une batterie secondaire qui repose sur un groupe aérien embarqué : « Le groupe aérien du Kouznetsov se compose généralement de trente aéronefs dont des chasseurs embarqués Su-33, des avions d’entraînement Su-25UTG et des hélicoptères anti sous-marins Ka-27, de guet aérien Ka-31 et de transport d’assaut Ka-29. A l’origine, il était également prévu d’embarquer des chasseurs à décollage vertical Yak-141 Freestyle avant abandon du programme à la chute de l’URSS. Le Mig-29K a quant à lui été testé mais n’a pas été retenu face au Su-33« .

Le problème pour la Chine, c’est que le navire a été livré sans sa batterie principale. Cette dernière prend une place considérable à bord, ce qui fait que le groupe aérien est plutôt limité (30 machines, officiellement) par rapport au tonnage du navire (60 000 tonnes, contre 32 aéronefs et 40 000 tonnes pour le Charles de Gaulle). Le vaisseau n’est pas non plus optimisé, à l’origine, pour les opérations aériennes puisqu’il fallait composer avec un navire hybride (croiseur/porte-aéronefs) avec deux batteries aux solutions architecturales presque contradictoires.

 

CATOBAR versus STOBAR

 

De plus, les deux navires russes (et six avec les quatre Kiev) relèvent de la filière aéronavale des STOBAR (Short take-off but arrested recovery). C’est-à-dire que les aéronefs à voilure fixe décollent à la seule force de leur réacteur et avec l’aide d’un tremplin et ils reviennent apponter sur le navire avec l’aide de brins d’arrêt. Il n’y a pas de catapultes et c’est une différence vraiment fondamentale d’avec la filière CATOBAR (Catapult Assisted Take Off Barrier Arrested Recovery) qui compte comme seuls membres les Etats-Unis, la France et le Brésil. Si la filière STOBAR simplifie l’architecture des navires, elle implique que l’avion embarqué soit inférieur en performances à son homologue terrestre. La chose est simple à constater : un Su-33 qui décolle du Kuznetsov ne le fait pas avec son plein chargement de munitions et de carburant, comme il aurait pu le faire depuis une base terrestre. La masse maximale de l’appareil est de 33 tonnes. A contrario, et avec la filière CATOBAR, un Rafale qui est catapulté du Charles de Gaulle a les mêmes performances que celui de l’Armée de l’Air qui décolle d’une base terrestre : ils sont tout les deux aussi chargés. Sauf que le Rafale M est catapulté, à l’heure actuelle, avec une masse maximale de 21 tonnes. Cette symétrie des performances entre l’avion catapulté et son homologue terrestre est vraie dans l’US Navy depuis les années 50. Dans la pratique, cela aboutit à ce que le groupe aéronaval CATOBAR ait une portée très supérieure au groupe aéronaval STOBAR.

 

Une refonte modeste pour l’entrée en service

 

Si l’ex-Varyag arrive finalement en Chine en 2002, il n’entre en cale sèche qu’au cours de l’année 2005. Ce long retard reste à expliquer : était-ce pour cacher la finalité de l’opération ? Les deux porte-aéronefs musée et casino ne suffisaient-ils pas pour faire illusion ?. Finalement, le navire ne quitte sa cale que pendant l’année 2011.

6 années de travaux, c’est à la fois beaucoup et à la fois très peu. Il fallait, au moins, motoriser le navire. Par la suite, les chinois l’ont un peu adapté à leurs besoins, comme c’est expliqué par Mer et Marine :

« Doté de matériels chinois en plus de ses équipements d’origine russe, l’ex-Varyag, qui devrait porter le nom de Shi Lang, mesure 304 mètres de long et affiche un déplacement lège de 46.000 tonnes, son déplacement à pleine charge étant estimé à environ 60.000 tonnes. Doté à l’avant d’un tremplin incliné à 12 degrés, il disposera comme le Kuznetsov d’une piste oblique avec brins d’arrêt. Par rapport à son aîné, divers aménagements ont été réalisés. Ainsi, la capacité du hangar aurait été augmentée, pour permettre à cet espace d’accueillir 22 avions, contre 18 suivant les plans originaux. Le groupe aérien embarqué du Shi Lang devrait comprendre des avions multi-rôles J10 et des intercepteurs J15, version chinoise du Su-33 russe. On rappellera d’ailleurs que Moscou a suspendu la livraison de 50 Su-33 après avoir découvert que le chasseur avait été copié par les Chinois. Il conviendra également de voir comment sera traitée la problématique de l’alerte lointaine, indispensable pour tout déploiement aéronaval lointain, alors que la marine ne dispose d’aucun avion de guet aérien embarqué ».

 

Il semblerait que la batterie principale n’ait pas été renouvelée. Mais les chinois n’auraient pas mené les travaux nécessaires pour optimiser les opérations aériennes à bord du navire. Ainsi, la Russie refond actuellement l’ancien Gorshkov, navire de la classe Kiev, pour l’Inde. Donc, à titre de contre-exemple par rapport aux travaux menés sur le frère jumeau du Kuznetsov, le Liaoning de la marine chinoise, voici l’ampleur de la refonte Gorshkov : « Long de 283 mètres pour un déplacement de 45.000 tonnes en charge, le porte-avions, qui sera rebaptisé Vikramaditya, mettra en œuvre 20 avions MiG-29 K et 12 hélicoptères ». Le Su-33 a beau être légèrement plus grand que le Mig-29K, il y a 12 aéronefs d’écart entre les deux navires. Tout est relatif puisque la place à bord des BPC français pour les hélicoptères le montre, mais c’est à relever.

 

 

© Inconnu. L'INS Vikramaditya, porte-aéronefs refondu par la Russie et qui doit être livré en 2013 à l'Inde.

© Inconnu. L'INS Vikramaditya, porte-aéronefs refondu par la Russie et qui doit être livré en 2013 à l'Inde.

 

Un navire d’essais, d’expérimentations et d’apprentissage des arts aéronavals

 

Le navire sert donc à pratiquer de nombreux essais à la mer depuis 2011, et il a surtout fait l’objet d’une mise en service, plutôt que d’une refonte aussi ambitieuse que celle choisie par l’Inde pour un autre croiseur porte-aéronefs.

Pékin présente son porte-aéronefs (puisque ce n’est pas un porte-avions) comme un navire-école. Il y a un décalage entre ce qui se passe en Asie et ce qui est perçu dans divers endroits de l’Occident. Ce décalage en sera que plus dommageable pour ceux qui perçoivent très mal la montée en puissance des capacités aéronavales chinoises.

Dans un premier temps, l’apprentissage de l’outil aéronaval fondé sur un porte-aéronefs sera très long pour la Chine. Comme le faisait remarquer Coutau-Bégarie, il est nécessaire de distinguer deux notions différentes :

  • le groupe aérien embarqué, qui va de paire avec le navire porte-aéronefs ou porte-avions,
  • le groupe aéronaval.

Groupe aérien embarqué incomplet

 

Le groupe aérien embarqué n’est pas une notion qui va de soi. Par exemple, dans le colloque du CESM consacré au centenaire de l’aéronautique navale française, Coutau-Bégarie notait qu’il avait fallu attendre les porte-avions Foch et Clemenceau pour que la notion s’impose en France. Entre temps, bien des compétences qui avaient été acquises depuis le début de la guerre d’Indochine jusqu’à la Crise de Suez avaient été perdues. Les chinois peuvent difficilement passer à côté d’une telle unité organique qui permet de générer, diffuser et de régénérer les compétences opérationnelles.

 

Pékin a pris les devants. D’une part, la Chine a conclu un accord aéronaval avec le Brésil, en 2010, relatif à la formation des futurs pilotes embarqués chinois. D’autre part, il y a de nombreuses installations terrestres en Chine qui permettent le début de la formation du groupe aérien embarqué et des personnels méconnus mais ô combien indispensables pour sa mise en œuvre (rien que la gestion du pont d’envol est tout un art).

La marine chinoise bénéficierait d’une très bonne préparation avant de percevoir son navire-amiral : mais la pratique sur le porte-aéronefs demeure indispensable…

 

De plus, si la Chine prépare la constitution d’un groupe aérien embarqué et sa mise en œuvre à la mer sur son pont plat, il est à noter que ce groupe est incomplet. Par exemple, il n’y a pas d’aéronefs dédié à l’éclairage de l’escadre ou à la coordination et au soutien des activités aériennes (comme le relevait Mer et Marine dès 2011). Ce groupe est donc sans aéronef de guet aérien (AEW dans la terminologie anglo-américaine) et c’est un manque crucial car c’est l’absence de ce genre d’appareils qui a coûté bien des pertes aux anglais lors de la guerre des Malouines (sans compter qu’il semblerait que la Royal Navy ait été incapable de débusquer et suivre le 25 de Mayo, le porte-avions Argentin -il rentrera au port de lui-même après le torpillage du croiseur argentin Belgrano). Pékin préparerait diverses solutions pour palier au problème : des hélicoptères d’alerte lointaine auraient été développés pour le ou les porte-aéronefs et un avion de guet aérien serait également en développement… Par ailleurs, à quoi peut bien servir un tel appareil, si ce n’est pour équiper un porte-avions dotés de catapultes ?…


C’est sans oublier les hélicoptères de sauvetage qui sont, eux aussi, indispensables pour parer à toutes les éventualités. De même que les hélicoptères logistiques sont nécessaires pour faire durer le navire à la mer grâce aux liaisons qu’ils permettent de faire rapidement entre navires et entre l’escadre et la terre.

 

 

© Wendell Royce McLaughlin Jr. Planes of Carrier Air Wing 7 (CVW-7) fly by USS George Washington (CVN-73) during the ship's maiden deployment to the Mediterranean and Persian Gulf, May 20–November 17, 1994. Official US Navy photograph. Le CVN 73 George Washington est aujourd'hui prépositionné au Japon. Sur cette photographie, le groupe aérien embarqué était au grand complet : intercepteurs (F-14C Tomcat), chasseurs-bombardiers (F/A-18 Hornet), bombardiers (A-6 Intruder), avions de guerre électronique (EA-6B Prowler) et de guet aérien (E-2C Hawkeye).

© Wendell Royce McLaughlin Jr. Planes of Carrier Air Wing 7 (CVW-7) fly by USS George Washington (CVN-73) during the ship's maiden deployment to the Mediterranean and Persian Gulf, May 20–November 17, 1994. Official US Navy photograph. Le CVN 73 George Washington est aujourd'hui prépositionné au Japon. Sur cette photographie, le groupe aérien embarqué était au grand complet : intercepteurs (F-14C Tomcat), chasseurs-bombardiers (F/A-18 Hornet), bombardiers (A-6 Intruder), avions de guerre électronique (EA-6B Prowler) et de guet aérien (E-2C Hawkeye).

 

Absence de groupe aéronaval chinois

 

Outre le couple porte-aéronefs/groupe aérien embarqué, il faut pouvoir l’escorter. Ce n’est pas une mince affaire que d’articuler une base aérienne flottante (tout comme il faut protéger une base aérienne déployée à l’étranger… ou en France !) avec, au moins, un escorteur dédié à la lutte anti-sous-marine et un autre à la lutte anti-aérienne. Ainsi, il est impensable de nos jours de déployer un porte-aéronefs ou un porte-avions sans sous-marin nucléaire d’attaque pour assurer sa protection (sauf quand la nation détentrice du pont plat ne possède pas de SNA, mais alors elle déploie rarement son porte-aéronefs de manière indépendante). C’est l’escorte minimale pour protéger le porte-aéronefs. En la matière, il est difficile de dire que la SNA regorge de SNA (une demi-douzaine) par rapport au nombre de sous-marins classiques qu’elle met en œuvre. Mais le « hic » est que, historiquement, le sous-marin diesel-électrique est inapte à escorter une escadre.

 

Et c’est sans compter sur le nécessaire train logistique pour faire durer le navire à la mer : il faut autant ravitailler le pont plat que ses aéronefs que son escorte. Tout comme l’escorte doit pouvoir être relevé si besoin est par de nouveaux navires. Cela implique d’avoir une flotte de surface bien dimensionnée par rapport au besoin -même si le navire n’est pas destiné à être projeté loin de sa base. Par exemple, quand le Charles de Gaulle œuvrait au Sud du port de Toulon, l’escorte de SNA était insuffisante.

 

Le porte-aéronefs chinois se prépare à entrer en service depuis l’année 2011 : c’est-à-dire que son équipage prend en main le navire et le porte vers l’état opérationnel en qualifiant les systèmes les uns après les autres. Si le navire est livré en fin d’année 2012 (le 23 ou le 25 septembre, peu importe), c’est qu’il aura fallu au moins une année pour le prendre en main depuis ses premiers essais à la mer.

 

Dans le même temps, le navire a commencé les essais aéronautiques dont les objectifs sont autant de qualifier les hommes que les machines et l’intégration des deux aussi bien sur le pont d’envol que dans les airs. Il faudra probablement une bonne année pour prendre en main tout cela.

 

Mais il faudra encore une bonne année, si ce n’est plus, pour adjoindre au pilier du groupe aéronaval son escorte et un train logistique efficace. La Chine s’est essayé à la projection de forces à l’occasion des opérations de lutte contre la piraterie au large de l’Afrique. Si le fait de déployer quelques frégates dans le temps au large de la Corne de l’Afrique peut passer pour un effort « modeste » et « non-alarmant » sur la puissance navale chinoise, il faut bien comprendre que Pékin fait dans ce cadre ses armes pour projeter loin de ses côtes des unités navales…

Enfin, il sera intéressant d’observer comment la Chine couplera sa force aéronaval terrestre constitué d’appareils d’attaque à long rayon d’action avec son groupe aéronaval : complémentarité ou rivalité ?

 

Groupe Aéronaval Chinois (GAC) : vers 2022 ?

 

Bernard Prézelin, l’auteur actuel de « Fottes de combat », estimait en 2011, que cinq année, au minimum, serait nécessaire à la Chine pour construire un groupe aéronaval crédible (par rapport à ce qui se faisait pendant l’opération Harmattan). Il faudra certainement quelques années de plus car il sera nécessaire à la marine chinoise d’apprendre de nombreux exercices, voire d’interventions militaires. Par ailleurs, il est bon de noter que la Chine semble développer une coopération aéronavale avec le Brésil : est-ce que ce sera la seule ?

 

Dire que le groupe aéronaval chinois ne sera crédible que vers l’an 2022, ce n’est ni exagéré, ni une sous-estimation. La Chine se donne les moyens de préparer l’aventure avant la perception du navire afin de gagner du temps sur les enseignements à tirer de la mer. Elle parviendra à construire l’outil qu’elle ambitionne de se doter, à n’en pas douter. Donc, il serait surfait de craindre que le navire puisse actuellement, et dès sa livraison (comme s’il pouvait être livré « prêt à l’emploi en guerre »), être la pièce maîtresse d’un dispositif naval offensif.

 

Un outil pour la guerre des archipels ?

 

Coutau-Bégarie proposait une utilité au futur navire porte-aéronefs ou porte-avions chinois en 1991 : « La conjoncture budgétaire et internatio­nale semble rendre de tels projets chimériques, mais le besoin subsiste, notamment sur le flanc sud, face au Vietnam : les avions basés à Haïnan peuvent couvrir les îles Paracels, mais pas l’archipel des Spratley, situé beaucoup plus au sud, où Pékin a récemment entrepris de renforcer sa présence ». C’est une possible utilisation du navire, qu’il serve d’école ou non, qui a encore été avancé cette année. Si les tensions qui règnent entre le Japon et la Chine autour de l’archipel des Senkaku focalisent aujourd’hui l’attention, elles ne doivent pas faire oublier les conflits territoriaux qui perdurent sur le flanc sud de la façade maritime chinoise.

 

Un navire bien encombrant pour la diplomatie navale chinoise ?

 

C’est sur le plan de la diplomatie navale que le navire produit ses premiers effets car il est l’objet du fantasme d’une « Chine impéraliste ». Tout du moins, il montre que la Chine entend aussi projeter sa puissance aérienne par la voie des mers, au moins au large de ses côtes.

 

Mais en attendant le nécessaire apprentissage, il n’est pas un instrument de combat, ce qui va compliquer les bénéfices politiques à retirer de ses croisières. Cela pourrait même fragiliser sa position : un navire inapte au combat ne va pas dans un théâtre d’opérations où pourrait se dérouler des actions offensives de moyenne ou haute intensité. Et donc, le moral chinois pourrait recevoir un coup terrible en cas de crise régionale puisque le fleuron de la flotte resterait au port ou loin des combats, dans une sorte de « fleet in being« . La diplomatie navale peut être à double tranchant.

 

 

© Inconnu. Maquette de porte-avions nucléaire soviétique, l'Ulyanovsk, qui était construit à 20% lors de la chute du mur de Berlin. Il a été déconstruit sur cale par la suite. Il pourrait inspirer le projet 085 chinois.

© Inconnu. Maquette de porte-avions nucléaire soviétique, l'Ulyanovsk, qui était construit à 20% lors de la chute du mur de Berlin. Il a été déconstruit sur cale par la suite. Il pourrait inspirer le projet 085 chinois.

 

Deux porte-aéronefs et un porte-avions supplémentaires à percevoir pour la Marine chinoise ?

 

Le décalage entre la situation opérationnelle du porte-aéronefs chinois d’aujourd’hui et la montée en puissance des capacités aéronavales chinoises dissimulent ce qui pourrait se passer en 2022. Ce navire demeurera très certainement un navire-école (tout comme il sera le centre d’un groupe aéronaval école, à vrai dire) car tant qu’il flottera, il sera une inappréciable source d’enseignements opérationnels pour la Chine. Si jamais il devait ne plus naviguer pour bien des raisons, alors ce serait autant de temps perdu.

Mais si Pékin tient son calendrier, alors la marine chinoise pourrait sereinement faire entrer en service d’autres porte-avions à partir de 2022. Deux projets seraient actuellement menés en Chine :

  • le projet 085 : « Les autorités chinoises envisageraient la réalisation d’un porte-avions à propulsion nucléaire. Ce grand bâtiment de 93.000 tonnes pourrait être mis en service à l’horizon 2020 [...]. En ce qui concerne le porte-avions nucléaire, sa conception et sa réalisation pourrait être confiées aux chantiers Jiangnan, près de Shanghai. Ses dimensions seraient très proches de celles de l’ex-porte-avions nucléaire russe Ul’yanovsk, soit plus de 300 mètres de long. Mis sur cale à Nikolaev en fin 1988, ce navire avait été finalement démoli en 1992, alors que sa coque était à 20% d’achèvement ».
  • Le projet 089 qui compterait deux navires : « Les autorités chinoises envisageraient la réalisation d’un porte-avions à propulsion nucléaire [...] viendrait compléter le dossier « 089 », portant sur la construction dans les 5 à 8 ans [à partir de 2007] de deux porte-avions classiques de 64.000 tonnes. Dotés de deux catapultes, ils pourraient mettre en oeuvre 30 à 40 avions J-10. Ces bâtiments seraient dérivés du Varyag, le sistership non achevé du porte-avions russe Kuznetzov ».

Les équipages du premier groupe aéronaval auront constitué le noyau dur de la puissance aéronavale chinoise. C’est à partir de ce noyau qu’elle grandira. Les actuelles agitations autour de la livraison du navire font oublier le fait que bien des échos annoncent la construction de porte-avions en Chine. S’ils étaient livrés en 2022, alors la Chine ferait un pas de géant dans le club des puissances aéronavales.

 

C’est cet accroissement soudain de la puissance aéronavale chinoise à l’horizon des années 2020 que peuvent craindre les nations asiatiques.

 

Le temps long de la construction hauturière de la marine chinoise est bien adapté à celui de la mer qui est, aussi, un temps long, Pékin pourrait prendre de vitesse bien des rivaux. Il doit être clair pour tout le monde que l’acquisition d’un porte-avions et sa préparation pour qu’il devienne la pièce centrale d’un outil stratégique relève du long terme puisque :

  • quelques années sont nécessaires pour concevoir le navire dans un bureau d’études.
  • La durée de construction généralement constatée d’un tel navire et pour l’armer de tout ses systèmes est de 5 à 7 ans.
  • Enfin, 5 à 10 ans années sont nécessaires pour le transformer en un outil opérationnel (à force d’entraînements et d’échanges avec les marines alliés) capable d’opérer avec un groupe aéronaval.

Nous sommes en 2012, et autant dire que si, effectivement, la Chine construit une escadre école pour accueillir deux porte-aéronefs de plus, et avec, peut être, le premier porte-avions (à propulsion nucléaire) sur la tranche des années 2020-2025, alors elle prendra bel et bien toute l’Asie du Sud-Est de court.

 

Développement horizontal de la puissance aéronavale en Asie

 

Ce n’est pas vraiment une projection saugrenue puisque :

  • les programmes indiens d’acquisition de porte-aéronefs accumulent les retards : les navires (un, voire deux Air Defense Ship/Indigenous Aircrafts Carrier et l’INS Vikramaditya (ex-Gorshkov soviétique) n’arriveraient en flotte en 2013 (Vikramaditya) et les deux autres vers 2017-2020. Actuellement la marine indienne ne met en œuvre que l’INS Vikrant, navire qui accuse son âge.
  • La Russie maintient le Kuznetsov en service, mais elle n’a pas encore retrouvé les capacités nécessaires pour le remplacer, voire augmenter sa flotte de ponts plats. La démonstration la plus flagrante de cet état de fait est que la Chine aura réussi l’exploit de refondre et mettre au service un ancien porte-aéronefs soviétique (classe Kuznetsov) avant que Moscou réussisse à en faire de même pour honorer le contrat d’acquisition passé par l’Inde pour un autre ancien porte-aéronefs soviétique (le Gorshkov, donc, de classe Kiev). Mais Moscou devrait percevoir un second porte-avions (en plus de ses deux premiers BPC et de son Kuznetsov qui serait alors toujours en service) vers 2020 et ils seront complétés par les modernisations et réactivations des croiseurs lance-missiles classe Pierre le Grand.
  • la Corée du Sud aura toujours ses trois Dokdo (et pourquoi pas des F-35B à mettre dessus?).
  • Le Japon aura alors au moins quatre porte-aéronefs (avec, peut être, des F-35B, même si Tokyo dit ne pas s’y intéresser à l’heure actuelle) : les deux destroyers porte-hélicoptères 16DDH et deux autres navires de ce type, mais plus volumineux et grands : les deux 22DDH.
  • Les Etats-Unis auront toujours un porte-avions basé au Japon, en sus des autres naviguant de la mer d’Arabie jusqu’au Pacifique en passant par l’océan Indien (soit trois navires autour du Rimland, en plus du navire basé au Japon).

Dans une telle mêlée, deux ou trois porte-aéronefs et porte-avions chinois en plus de l’actuel, ce n’est pas difficile à justifier.

 

Le problème naval américain ?

 

Il demeure donc essentiellement les Etats-Unis dans la région pour contre-balancer la puissance navale chinoise en devenir, et dans une moindre mesure, l’Inde. Ils sont directement impactés par le potentiel défi et cela ne fait qu’accentuer leur problème naval : avec un navire stationné au Japon, un ou deux patrouillant dans le Golfe Persique et un autre faisant la jonction entre l’océan Indien et l’Asie du Sud-Est, il n’y a pas tellement de navires américains face à un, deux ou trois, voire quatre ! (à l’orée 2020) navires chinois jouant à domicile. Les navires de la marine de l’armée populaire de libération ont cet avantage d’être directement sur zone quand les navires américains passent un bon tiers de leur temps en transit.

 

Si Pékin armait deux, trois ou quatre porte-aéronefs et porte-avions entre 2020-2025, que feront les Etats-Unis qui disposent, en moyenne, d’autant de porte-avions dans la zone ? Les valeurs respectives des groupes aéronavals de chacun ne seront pas les mêmes, certes. Mais comment se posera le problème naval américain si Pékin allait jusqu’à lancer un porte-aéronefs ou porte-avions de plus que ce que peuvent aligner les Etats-Unis dans la zone ? C’est une chose que l’URSS n’avait pas osé faire : dépasser quantitativement l’US Navy dans la projection de puissance via les ponts plats. D’un autre côté, et à moins d’un affrontement de haute intensité, la Chine pourrait rapidement se convertir à la « diplomatie du porte-avions » et donc envoyer ses porte-avions faire sentir l’influence de Pékin dans toutes les zones jugées stratégiques par la capitale chinoise.

 

 

© Inconnu. Repris sur le site de DSI : "Une vue d’artiste tirée d’internet et montrant le 22DDH, nouveau type de « destroyer porte-hélicoptères » aux côtés d’un Hyuga. La JMSDF japonaise, qui devait recevoir 4 Hyuga, a décidé que les deux derniers bâtiments seraient substantiellement plus gros (plus de 24 000 tonnes contre 18 000 pour les Hyuga) et plus long (248 m, largeur de 39 m). Tokyo n'a toutefois pas encore montré d’intérêt pour le F-35B".

© Inconnu. Repris sur le site de DSI : "Une vue d’artiste tirée d’internet et montrant le 22DDH, nouveau type de « destroyer porte-hélicoptères » aux côtés d’un Hyuga. La JMSDF japonaise, qui devait recevoir 4 Hyuga, a décidé que les deux derniers bâtiments seraient substantiellement plus gros (plus de 24 000 tonnes contre 18 000 pour les Hyuga) et plus long (248 m, largeur de 39 m). Tokyo n'a toutefois pas encore montré d’intérêt pour le F-35B".

 

Des noms de navires pour l’ambition

 

C’est justement la volonté des Etats-Unis qui est mesurée par Pékin.

 

Sur le plan naval, il faut bien comprendre que la Chine ne donne pas, par hasard, des noms à ses navires. Par exemple, le navire-école chinois qui sert à former les officiers d’une marine océanique en construction porte un nom bien particulier : le Zheng He. C’était aussi le nom d’un amiral chinois du XIVe siècle. La particularité de ce marin est qu’il est soupçonné d’être l’un des premiers à avoir découvert l’Amérique du Nord dès le XIVe siècle (mais d’autres pistes portent à croire que ce serait une découverte viking qui daterait du Xe siècle -l’Europe est sauvée). Mais plus encore, du temps de cet amiral, la marine chinoise était une force océanique capable de croiser depuis la Chine jusqu’au Golfe Persique et de soumettre ces côtes à l’influence chinoise.

 

Dans un premier temps, donc, ce premier porte-aéronefs chinois etait baptisé « Shi Lang« . C’est le nom d’un amiral chinois qui servit sous les dynasties des Ming et des Qing, soit au XVIIe siècle. Une des réussites militaires de cet amiral a une résonance toute particulière, encore aujourd’hui : il réussi à soumettre l’archipel de Taiwan. Donc, et alors que Pékin niait toujours, pour la forme, que l’ancien Varyag soviétique allait devenir un navire militaire, il était attribué d’un nom à la symbolique très forte. Il semblait bien trouvé puisqu’il permettait à Pékin de matérialiser une volonté politique très forte de faire entendre raison à cet archipel pour qu’il rejoigne « une seule Chine, deux systèmes » -ou trois systèmes pour l’occasion. C’était une réaffirmation politique qui aurait fait écho à bien des discours. Mais c’était aussi un risque calculé car si la Chine montait progressivement d’un cran dans le cadre de cette crise larvée, elle le faisait très progressivement sans déstabiliser la région. Les Etats-Unis auraient alors reçu très clairement le message puisque l’archipel de la Chine nationaliste est sous leur protection (bien que Washington évite de franchir des lignes jaunes en accordant une trop grande protection aux yeux de Pékin – autre chose à noter, les Etats-Unis se méfient, peut être trop tard, de la réussite chinoise à espionner les matériels américains vendus à Taiwan, ce qui pourrait expliquer quelques lenteurs à la livraison de matériels).

 

Mais ce n’était qu’un nom de baptême officieux : rien de rien n’était officiel.

C’est bien dommage, dans un sens. Il a été dit que bien des esprits se focalisent (trop ?) sur les capacités supposées du navire. Sans paraphraser ce qui a été dit plus haut, ce porte-aéronefs n’est pas la pièce d’un groupe aéronaval opérationnel. C’est la pièce maîtresse de la montée en puissance de la Chine dans le club fermé des marines dotées d’une aéronavale embarquée sur porte-aéronefs ou porte-avions. Ce qui aurait dû retenir l’attention, c’est le nom du navire. Première observation, c’est le nom de la province il a été refondu et mis en service : Liaoning. Et alors ? Il y a bien un porte-avions Charles de Gaulle qui était baptisé Bretagne au début de son programme en France et la première frégate du programme FREMM qui est nommée Aquitaine. Deuxième remarque : la Chine ne semble jamais donner un nom à un navire de premier plan à la légère…

 

La troisième remarque n’est que le fruit de la supposition de l’auteur : Liaoning, ce nom n’est pas inconnu dans nos manuels d’Histoire. Liaoning est donc le nom d’une province chinoise. Cette entité administrative abrite une ville, Dailan, où a été refondu et mis en service le navire. La capitale de cette entité territoriale est Shenyang. Le nom mandchou de cette ville est « assez intéressant » : Moukden. En 1931, l’empire du soleil levant organise un faux attentat sur une ligne de chemin de fer appartenant à une société japonaise. Cet « attentat » (il est avéré aujourd’hui que c’est bien le Japon qui l’avait monté de toutes pièces) a été le prétexte pour Tokyo pour occuper la Mandchourie. La suite de l’Histoire est connue : la Chine côtière fut en grande partie soumise par les armes japonaises, et ce fut un massacre parmi les chinois. Aujourd’hui encore, Pékin exige des excuses du Japon et la fureur populaire chinoise explose à chaque fois que cette période est minimisée au Japon, comme quand un manuel scolaire japonais restait bien « modeste » sur cette période.


Il faudrait donc admettre que le nom du premier porte-aéronefs chinois ait été effectivement choisi en liaison avec cet événement historique qui inaugurait une période noire pour la Chine. Les gouvernements successifs de Pékin, depuis la proclamation de la République Populaire de Chine, s’acharnent à démonter, les uns après les autres, les traités « inégaux » que la Chine aurait eu à signer au XIXe siècle (essentiellement). Cette fois-ci, la Chine pourrait (ce n’est qu’une supposition) adresser un message très fort au Japon : il y a des contentieux à régler, et cela ne peut plus se faire sur des bases que les gouvernants chinois jugent ou jugeraient inéquitables. Pékin afficherait alors une ligne géopolitique constante, mais renouvellerait également sa volonté par cet acte fort.

Dans le cadre de cette supposition, ce n’est plus seulement l’archipel nationaliste et rebelle qui est visé, mais c’est bien le Japon. Le protecteur stratégique est le même dans les deux cas. Ce ne serait pas du tout la même chose entre la réintégration de Taiwan dans le giron chinois et le lâchage du Japon par les Etats-Unis :

  • d’un côté, il y a un archipel qui est divisé entre indépendantistes et un autre camp plutôt désireux de se rapprocher de la Chine (ce qui ne veut pas dire rattachement pur et simple). Si la pression des armes chinoises se fait sentir, la porte n’est pas non plus fermée à une solution politique.
  • De l’autre côté, il y a le Japon. L’archipel dépositaire de l’empire du soleil levant est sous protectorat américain depuis 1945.

La sécurité nationale japonaise repose sur la volonté des Etats-Unis à rester suffisamment engagé en Asie pour défendre et leurs intérêts, et l’archipel. Si donc le message de la Chine passe par ce navire, dont le nom ferait référence à l’incident de 1931, alors un défi est lancé au Japon et aux Etats-Unis.

La Chine fait sentir sa présence navale, via ses agences paramilitaires, le long de ses côtes à travers tout les archipels et îlots qui font l’objet d’une crise larvée depuis plusieurs années, voire plusieurs décennies (Taïwan donc, mais aussi les Senkaku, Paracels et les Spratleys). Ces confrontations navales qui se font via des forces civiles ou paramilitaires font craindre l’engagement des marines de guerre des pays concernés. Par son porte-aéronefs, Pékin pourrait (conditionnel, toujours) faire savoir que, à l’avenir, la volonté de la Chine est suffisamment forte pour engager un ou deux autres porte-aéronefs supplémentaires, voire un porte-avions nucléaire. Il y a donc un défi militaire qui est lancé. Le Japon a d’ores et déjà lancé deux destroyers porte-hélicoptères (16DDH) et devrait percevoir dans les prochaines années deux autres navires porte-hélicoptères (les deux destroyers 22DDH, notoirement plus grands). La question qui est posée aux Etats-Unis est celle de la volonté :

  • est-ce que Washington relève le défi chinois et reste partie prenante dans les différentes crises qui secouent le Sud-Est asiatique, notamment et surtout les crises territoriales ?
  • Ou bien est-ce que la stratégie d’engagement prioritaire en Asie décrétée par les derniers gouvernements américains (dont celui d’Obama) n’est pas subordonnée à une volonté politique suffisamment solide ?

Pékin fait sentir sa détermination, notamment, et pas seulement, par le poids de son engagement naval. Alors soit les Etats-Unis répondent présent et l’US Navy s’engage encore plus en Asie, soit le Japon et les autres nations asiatiques se retrouvent en tête-à-tête avec la Chine. A ce moment là, les modalités d’un équilibre des puissances entre elles seront tout autre avec une présence américaine en reflux.

Cette supposition sur le choix du nom du porte-aéronefs chinois demeure une supposition. Il est certain que la Chine ne choisit pas au hasard le nom de ses plus importantes unités navales qui constituent le fondement de sa puissance de demain. Si c’est une manière de tester la volonté politique américaine, alors la réponse façonnera pour beaucoup les équilibres géopolitiques des 20 ou 30 prochaines années. Dans ce cadre, l’Europe ne peut que s’attendre à un seul cas de figure : un désengagement américain encore plus grand du Vieux continent. Effectivement, il faut noter que :

  • si les Etats-Unis relèvent le défi asiatique jusqu’au bout en continuant à construire un front d’opposition à Pékin, alors les américains auront besoin de la majorité de leurs forces disponibles dans le Pacifique, et cela se fera certainement au détriment de l’Europe (qui investit beaucoup moins sur le plan militaire que le reste du monde).
  • Mais si les Etats-Unis abdiquaient face à Pékin et abandonnaient la stratégie de containment de la Chine dans le Pacifique, alors pourquoi est-ce que les Etats-Unis s’investiraient-ils en Europe ?!

L’arrivée du Liaoning au service actif peut signifier un outil supplémentaire dans les mains de Pékin pour intervenir dans les crises territoriales qui secouent la façade chinoise. Mais c’est un outil à double tranchant dans le cadre de la diplomatie navale car ce navire pourrait être un poids bien encombrant pour Pékin puisqu’il n’a pas de valeur opérationnelle. Par contre, la Chine lance deux défis à l’Asie, aux Etats-Unis et à ceux qui ambitionnent de compter dans les affaires du monde : d’une part, le nom du navire pourrait indiquer que Pékin entend disputer, à travers le Japon, le statut des Etats-Unis comme première puissance asiatique, mais exogène. D’autre part, que ce défi supposé réussisse ou non, la Chine pourrait être amené à faire rapidement, sur la période allant de 2015 à 2025, un saut quantitatif et qualitatif dans sa puissance aéronavale. Et ce défi là, il sera très difficile à contourner.

 

Pendant ce temps là, en France, le second porte-avions et le remplaçant du Charles de Gaulle se font attendre… Que sera la puissance aéronavale française dans le contexte des années 2020 et du défi chinois ?

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5 octobre 2012 5 05 /10 /octobre /2012 14:42

Dhanush13Dec20093.JPG

 

NEW DELHI, 5 octobre - RIA Novosti

 

L'armée indienne a testé vendredi avec succès un missile balistique naval Dhanush capable de porter une charge nucléaire, rapporte l'agence de presse IANS.

 

Le missile a été tiré depuis un navire dans le golfe du Bengale, au large de l'Etat d'Orissa (est).

 

D'une portée de tir maximale de 350 km, le missile Dhanush constitue l'équivalent maritime du Prithvi-II et est capable de transporter une charge de 500 kg, y compris une tête nucléaire.

 

Le 4 octobre, l'Inde a réussi le tir d'essai d'un missile balistique Prithvi-II.

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5 octobre 2012 5 05 /10 /octobre /2012 07:15

Prithvi (P-II)

 

Oct. 5, 2012 defense-aerospace.com

(Source: Indian Ministry of Defence; issued Oct. 4, 2012)

 

The Army’s Strategic Forces Command (SFC) fired the 350 km range Prithvi missile today from the range facility at Chandipur, off the Odisha coast.The entire trajectory of the missile was tracked by a battery of sophisticated radars, telemetry observation stations, electro-optic instruments and naval ships.

 

The Prithvi missile is equipped with advanced high accuracy navigation system and guided by an innovative guidance scheme. The improved Circular Error Probability (CEP) achieved is a testimony to the efficacy of this missile system.

 

A senior member of the Prithvi team said, the flight “most importantly, conveys our preparedness to meet any eventuality” The mission “fully validated our operational readiness”.

 

With this launch the Army’s Strategic Forces Command has successfully carried out in operational conditions launches of all the variants of Prithvi and Agni missiles.

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4 octobre 2012 4 04 /10 /octobre /2012 17:10
Russian Air Force Accepts First Yak-130

 

MOSCOW, October 4 (RIA Novosti)

 

Russia’s Irkut aircraft-manufacturing plant delivered the first six Yakovlev Yak-130 Mitten combat trainers to the Russian Air Force on Thursday, a spokesman for the Western Military District said.

 

“On October 4, the first batch of Yak-130 combat trainers fly from the Irkut plant to the Borisoglebsk airfield [Voronezh region] after an extensive flight testing program,” Col. Andrei Bobrun said.

 

The Irkut aircraft maker and the Russian Defense Ministry signed in December 2011 a contract for the delivery of 55 Yak-130 jets by 2015.

 

The Yak-130 is a highly maneuverable subsonic jet with an extended range of about 1,250 miles (2,000 kilometers) and a maximum speed of 600 mp/h (1,060 km/h) in level flight. It can carry a combat payload of up to 6,600 pounds (3,000 kg), consisting of a variety of Russian and Western-developed weapons.

 

As an advanced jet trainer, Yak-130 is suitable for training or re-training pilots to fly fourth- and fifth-generation fighter aircraft.

 

It can also carry out a variety of light-attack and reconnaissance missions.

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4 octobre 2012 4 04 /10 /octobre /2012 12:45

Prithvi--P-II-.jpg

Prithvi (P-II), archives

 

NEW DELHI, 4 octobre - RIA Novosti

 

L'armée indienne a testé jeudi avec succès un missile balistique Prithvi-II capable de porter une charge nucléaire, rapporte l'agence de presse IANS.

 

Le missile a été tiré depuis le site de Chandipur, dans l'Etat d'Orissa (est).

 

Le Prithvi-II a une portée de tir maximale de 350 km et il est capable de transporter une charge de 500 kg, y compris une tête nucléaire.

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4 octobre 2012 4 04 /10 /octobre /2012 12:25

prithvi1

 

October 3, 2012 by Ritu Sharma - defenceexpress

 

Surface to Surface, Ballistic Missile Prithvi-II, with a range of 350 Kms, was successfully flight tested at 9.10 A.M, from Launch Complex at ITR (Integrated Test Range), Chandipur in Balasore district of Odisha.  The DRDO developed Prithvi-II Missile is already inducted into the Armed Forces. The Strategic Force Command (SFC) has launched the Missile as part of exercise. All the mission objectives have been fully met.

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4 octobre 2012 4 04 /10 /octobre /2012 08:00

Scorpion source EMAT PP BPSA OP SCORPION

Source EMAT

 

28/09/2012 Par Véronique Guillermard, Cécile Crouzel - lefigaro.fr

 

Parmi la soixantaine de contrats gelés dans le cadre du budget 2013, le plus emblématique est le programme Scorpion de modernisation de l'armée de terre. Il est décalé au-delà de 2013.

 

Des efforts mais pas de coupes irréversibles. Le budget de la Défense 2013, le premier arbitré par le gouvernement Ayrault, ne marque pas de rupture avec celui de son prédécesseur de droite. Rien à voir avec ce qu'avait fait Lionel Jospin qui avait sabré dans les dépenses militaires. La Défense est devenue un sujet consensuel, politiquement.

 

«Nous avons un bon budget marqué par des ressources stabilisées en valeur par rapport à 2012. La défense est traitée de manière juste», réagit-on dans l'entourage du ministre, Jean-Yves Le Drian. À 31,4 milliards d'euros dont 1,2 milliard de recettes exceptionnelles, le budget des armées est, hors pensions, équivalent à celui de 2012. Cette stabilité apparente n'en creuse pas moins l'écart avec ce qui était normalement prévu dans la loi de programmation militaire 2009-2014, qui était de l'ordre de 3 milliards d'euros. Votée au début du quinquennat de Nicolas Sarkozy, cette LPM avait été élaborée à une période plus faste.

La dissuasion sanctuarisée, la recherche et la maintenance en hausse

2013 verra la poursuite de la réforme du format des armées avec le même niveau de suppressions de postes (-7234 précisément) qu'en 2012 et de la refonte de la carte militaire. «Nous restons dans une logique identique car cette réforme a du sens», souligne le ministère de la Défense. Un petit coup de pouce est prévu pour le fonctionnement des bases militaires avec une enveloppe de 720 millions d'euros, soit 70 millions de plus qu'en 2012.

 

Sans surprise, la dissuasion nucléaire est sanctuarisée avec un budget de 3,4 milliards d'euros. La recherche n'est pas sacrifiée avec une enveloppe en légère hausse, à 750 millions d'euros. Enfin, les dépenses d'entretien progressent de 8% à 2,9 milliards d'euros: il faut remettre à niveau les matériels ayant servi en Afghanistan et faire durer les équipements vieillissants. C'est le cas des drones de surveillance Harfang, dont le contrat de maintenance sera reconduit auprès d'EADS dans l'attente d'une décision sur leur remplacement.

Toutefois, cette continuité n'est pas totale. Le ministère gèlera l'année prochaine pour 5,5 milliards d'euros de commandes. Car il ne peut respecter ce qui était prévu en 2013 par la LPM 2009-2014.

Un exercice de transition en attendant le rapport du Livre blanc

Le ministère de la Défense et la Direction générale de l'armement (DGA) ont veillé à ne pas prendre de décision de nature à provoquer une rupture de capacité insupportable pour les militaires ou de plan de charge pour les industriels. Au lieu de cibler une poignée de programmes, ils ont saupoudré l'effort. Une soixantaine de programmes sont décalés, de quelques mois jusqu'à deux ans, selon les cas. On compte une seule annulation sèche: la commande de PVP (petits véhicules protégés) fabriqués par Panhard. C'est l'armée de terre qui fait figure de sacrifiée avec le report du programme de modernisation Scorpion. L'infanterie attendra pour engager le renouvellement de sa flotte de véhicules blindés de combat - transport de troupes, chars légers et lourds - datant des années 1970, 1980 et 1990.

 

Jean-Yves Le Drian a imposé le maintien de plusieurs commandes contre l'avis de ses services et de la DGA. Il confirme le remplacement des missiles antichar Milan de moyenne portée afin de ne pas déstabiliser le plan de charge du missilier MBDA. Ainsi qu'une tranche additionnelle d'hélicoptères de transport NH90 «afin d'affermir la ligne de fabrication d'Eurocopter à Marignane». Enfin, le principe d'une commande d'avions ravitailleurs fin 2013 est acquis.

 

Quant aux gros contrats en cours d'avions de combat Rafale, de sous-marins de classe Barracuda et de frégates, ils sont maintenus. «Nous attendons le rapport de la commission du Livre blanc de la Défense et de la Sécurité nationale pour voir s'il est nécessaire de renégocier les contrats en cours avec les industriels concernés», explique-t-on à l'hôtel de Brienne.

 

Le budget 2013 est un exercice de transition, en attendant la redéfinition des besoins des armées afin qu'ils soient en cohérence avec les priorités stratégiques de la France définies en fonction de l'état des menaces. Mission confiée au Livre blanc dont les conclusions serviront à écrire la nouvelle LPM 2014-2019


Baisse des dépenses de personnel

 

C'est une première qui mérite d'être signalée: en 2013, les dépenses de personnel du ministère de la Défense, hors pensions, diminueront de 100 millions d'euros. Cette baisse est le résultat d'années de suppression d'effectifs (54.000 entre 2008 et 2015). Mais aussi d'un effort, plus récent, pour mieux maîtriser l'évolution du nombre d'officiers supérieurs. Depuis avril 2012, il a été mis en place un plafonnement d'effectifs par grade. Cela fait suite à des critiques de la Cour des comptes, qui avait noté que la réforme du ministère était allée de pair avec une hausse des taux d'encadrement, passé de 14,5% en 2007 à 16%.

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4 octobre 2012 4 04 /10 /octobre /2012 07:45

Milipol Qatar

 

3 October 2012 PRESS RELEASE

 

UAE companies participating include Elements Business Media FZ, Tawazun Holding, Glock Middle East FZE, Adasi, Burkan, Remaya, Caracal International, Tawazun Advance Defence Systems, Caracal Light Ammunition, Nimr Automotive, Motorola Solutions, Morse Middle East, Stratign FZco, Al Hamra Trading, Advanced Middle East Systems, Safa Telecom, Al Majdal Trading and Idex 2013.

 

Milipol Qatar 2012 is co-organised by Qatar's Ministry of Interior and the France-based Milipol organization. This will be the ninth edition of this leading international event, which is a technological showcase for innovative products and services in the public and industrial security sectors, and helps to shape internal security policy in the Gulf and beyond.

 

This year's event is set to be the biggest and best yet, with increased floor space and record numbers of international and domestic exhibitors present and record numbers of visitors also expected. Doors will be open from 9am to 1pm and 4pm to 7.30pm over the three days.

 

International representation at Milipol Qatar 2012 includes exhibitors from Europe and the US and a solid regional presence with the Saudi Chemical Company from KSA and Impact Canine Solutions and Janada from Bahrain. Jordanian representation comes from the Kaddb Investment Group, King Abdullah II Design and Development Bureau, and Sofex; from Kuwait, the Al Hadaf Company, and from Oman, the Oman Textile Mills Company.

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3 octobre 2012 3 03 /10 /octobre /2012 17:15

MK-54 torpedo-test-03-2012

 

October 2, 2012 By Sydney J. Freedberg Jr. – aol.defense

 

The Navy's jet-powered P-8 Poseidon patrol plane boasts plenty of advances over the P-3 Orion turboprops it will replace, but for the sensor operators the favorite feature will be very basic: They won't throw up as much.
 

The P-3's notoriously rough ride at low altitudes and the gunpowder-like stench from the launch tube shooting sonar buoys out the back meant that, "typically, every mission or two you'd have somebody get sick [and] start throwing up into their air sickness bag," said Navy Captain Aaron Rondeau, a P-3 veteran who now runs the P-8 program. "We haven't seen that much with the P-8."


With its more modern and less rigid wing, "it's a much smoother ride than the P-3," Rondeau explained, and the buoys are now launched by compressed air, without the old system's stink. And that just means, he said, that "If your aircrews aren't sticking their heads in barf bags, they can do their missions better."

Not everyone really cares whether the operators barf in the back and believe in the P-8's higher-altitude approach. "I don't think it will work as well," noted naval expert Norman Polmar said bluntly. "It's rather controversial."

In particular, after some waffling back and forth, the Navy decided to leave off a sensor called the Magnetic Anomaly Detector (MAD), which can detect the metal hulls of submarines -- if the plane flies low enough. MAD was crucial to the P-3's traditional low-altitude tactics. Significantly, the P-8 variant that  Boeing is building for the Indian Navy will still have it; only the US Navy P-8 will not. Both Rondeau and Boeing argue that the P-8 can more than compensate with more sophisticated sensors and by using its superior computing power to interpret their data.

So with the P-8, the Navy is not just replacing a sixties-vintage propeller plane with a more modern jet, derived from the widely used Boeing 737. It's also betting on new technology to enable a high-altitude approach to both long-range reconnaissance and hunting hostile submarines.

Traditional "maritime patrol aircraft" like the P-3 spend part of their time at high altitude but regularly swoop down, sometimes as low as 200 feet above the waves, to drop sonar buoys, scan for subs with the magnetic anomaly detector, launch torpedoes, and simply eyeball unidentified vessels on the surface. But jets like the P-8 are significantly less fuel-efficient at low altitudes than turboprops like the P-3.

"There's a misconception," said Rondeau. "Some people think that that means P-8 can't do low-altitude anti-submarine warfare [ASW]. We can, and it's very effective down low, [but] we will eventually get to the point where we stay at higher altitudes."

For some of the new sub-hunting technologies, Rondeau argued, going higher actually gives you a better look. Today, for example, one key tool is a kind of air-dropped buoy that hits the water and then explodes, sending out a powerful pulse of sound that travels a long way through the water and reflects off the hulls of submarines, creating sonar signals that other, listening-device buoys then pick up. (The technical name is Improved Extended Echo Ranging, or IEER). Obviously, an explosive buoy can only be used once, and the sonar signal its detonation generates is not precisely calibrated. So the Navy is developing a new kind of buoy called MAC (Multistatic Active Coherent), which generates sound electronically, allowing it to emit multiple, precise pulses before its battery runs down.

"It will last longer and you're able to do more things with it," Rondeau said. And because a field of MAC buoys can cover a wider search area, he said, "we need to stay up high... to be able to receive data from all these buoys and control all these buoys at the same time."

An early version of MAC will go on P-3s next year and on P-8s in 2014, but only the P-8 will get the fully featured version, as part of a suite of upgrades scheduled for 2017. The Navy is deliberately going slow with the new technology. Early P-8s will feature systems already proven on the P-3 fleet and will then be upgraded incrementally. The P-8 airframe itself is simply a militarized Boeing 737, with a modified wing, fewer windows, a bomb-bay, weapons racks on the wings, and a beefed-up structure.

This low-risk approach earned rare words of praise from the Government Accountability Office, normally quick to criticize Pentagon programs for technological overreach. "The P-8A," GAO wrote, "entered production in August 2010 with mature technologies, a stable design, and proven production processes." (There have been issues with counterfeit parts from China, however).

"We had to have this airplane on time," Rondeau said: The P-3s were getting so old, and their hulls are so badly metal-fatigued, that they were all too often grounded for repairs.

So far, Boeing has delivered three P-8As to the training squadron in Jacksonville, Florida. They were preceeded by eight test aircraft, some of which have just returned from an anti-submarine exerise out of Guam. The first operational deployment will come in December 2013, to an unspecified location in the Western Pacific. There the Navy will get to test its new sub-seeking techniques against the growing and increasingly effective Chinese underwater force.

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3 octobre 2012 3 03 /10 /octobre /2012 16:30
Intervention au Mali: tout reste à faire

 

 

03/10/2012 Par Vincent Hugeux, lexpress.fr

 

Pour déloger les milices djihadistes qui asservissent le nord du pays, le déploiement d'un contingent ouest-africain sous mandat onusien se profile à l'horizon. Mais il lui faudra clarifier sa mission et emprunter un chemin semé d'embûches.

 

"Enfin, les difficultés commencent..." Vue du Mali, la vieille formule n'a pas pris une ride. Bien sûr, en requérant, le 23 septembre, l'aval des Nations unies au déploiement d'une force aux couleurs de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), censée épauler la reconquête des deux tiers nord du pays, asservis par une alliance de phalanges djihadistes, Bamako s'est résigné à lever une hypothèque. Mais que de temps perdu! Les atermoiements de l'exécutif "légal", miné par les dissensions et tétanisé par les diktats du capitaine putschiste Amadou Sanogo, tombeur en mars dernier du président élu Amadou Toumani Touré, ont permis à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et à ses associés de consolider leur étouffante emprise. Et maintes chausse-trapes guettent la très virtuelle Mission de la Cedeao au Mali, ou Micema. Revue de détail et de paquetage.  

Un premier déploiement au printemps 2013?

S'il y a urgence, la mécanique onusienne reste une longue patience. Convoquer une session du Conseil de sécurité, discuter et voter une résolution, endossée de préférence par l'Union africaine: voilà qui prendra au mieux trois ou quatre semaines. A condition d'y rallier la Russie et la Chine. Voire, écueil plus inattendu, les Etats-Unis. Enclin à sous-traiter le bourbier sahélien à la France, Washington souhaite doter le pouvoir malien -ou ce qui en tient lieu- d'une légitimité électorale avant l'amorce de la reconquista. Prologue insolite: comment organiser un scrutin digne de ce nom dans une nation coupée en deux?  

 

Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon préconise quant à lui de n'envisager l'option militaire qu'avec une "extrême prudence", au regard du désastre humanitaire qu'il risque de hâter. Ses services réclament d'ailleurs au tandem Bamako-Cedeao des précisions quant aux modalités et au coût d'un dispositif aux contours des plus flous. Lesquelles modalités seront disséquées dans un "mémorandum d'entente". Le diable, on le sait, se niche dans les détails. Mais il y a pire: on en est encore à définir le "concept stratégique" de l'opération. En clair, et dans le meilleur des cas, le contingent ouest-africain amorcera au premier trimestre 2013 un déploiement qualifié de "graduel", précédé de deux phases préparatoires: la protection des institutions "légales" et la restructuration de l'armée locale. Vaste programme... 

Le risque de l'enlisement

Déjà affleure une autre embûche. La Cedeao sera-t-elle capable de fournir cinq bataillons -soit 3 100 hommes- assez aguerris pour traquer, débusquer et déloger, en terrain aride et hostile, un ennemi mobile, familier du désert et de ses pièges, et avide à l'en croire d'en découdre? La nébuleuse salafiste, qui puise dans le vivier des jeunes désoeuvrés et attire en son sanctuaire des cohortes de volontaires négro-africains, maghrébins, arabes ou pakistanais, peut aligner 6000 combattants et supplétifs. "Les terroristes, lâche, à Bamako, un ponte du ministère de la Défense, n'ont pas peur de la mort. Or, chez nous, on ne s'engage pas sous les drapeaux pour mourir." Autant dire que le scénario de l'enlisement -ou de l'ensablement- n'a rien de fantaisiste; même si les Touareg rescapés du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), évincés du Nord par leurs "alliés" djihadistes, voire à terme leurs cousins islamistes d'Ansar ed-Dine, peuvent un jour troquer leur ralliement contre la garantie d'une autonomie future.  

 

Une certitude: les pays candidats ne se bousculent guère. Pas plus que les soldats "frères" prêts à périr pour Tombouctou. Seuls le Niger, le Nigeria, le Togo, le Sénégal et le Ghana garniront les rangs des bataillons, tandis que le Bénin et le Burkina Faso promettent de peupler des unités de police. En revanche, la Côte d'Ivoire, fragilisée par des ferments d'instabilité interne, n'en sera pas. Les renforts pressentis hors Cedeao? La Mauritanie s'abstiendra. Alors que les Tchadiens, combattants du désert et virtuoses du rezzou, s'y colleront sans doute, moyennant de robustes contreparties. A Alger, on oeuvre dans l'ombre à une issue négociée, histoire de prendre de court un dispositif réprouvé. "Un tel règlement n'anéantirait pas le péril terroriste, grince un haut gradé français, mais aurait le mérite de le contenir hors des frontières algériennes." L'oeil rivé sur l'échéance présidentielle de 2014, terme de son règne, Abdelaziz Bouteflika ne veut à aucun prix raviver d'ici là un foyer djihadiste domestique. 

 

Soyons fous. Imaginons que l'assemblage et l'acheminement de la Micema se fassent sans accroc. Reste à forger une chaîne de commandement efficace. Pas gagné: en la matière, l'état-major pléthorique, rançon d'un subtil dosage entre contributeurs, dessine le chemin le plus court vers l'inertie. L'obstacle suivant est autant protocolaire qu'opérationnel. Meurtri par sa débâcle du printemps, le Mali prétend mener la contre-offensive avec l'"appui" de la Micema. Primauté illusoire au regard de l'état de délitement d'une armée rongée par les rivalités claniques et que la rue abreuve de sarcasmes. "Il n'y a qu'ici qu'on trouve un colonel incapable d'écrire son nom", ironise un Bamakois. 

Prévenir l'émergence d'un "Sahelistan"

Quant aux milices patriotiques, apparues voilà peu, elles pèsent d'un poids dérisoire sur l'échiquier militaire: on y apprend à démonter les fusils, sans jamais tirer la moindre balle, faute de munitions. Le 1er septembre, le Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) a ainsi conquis sans coup férir Douentza, ville "protégée" par les volontaires de Ganda-Izo.  

 

Pour ménager l'orgueil national blessé, la Cedeao a consenti à n'établir à Bamako que son QG opérationnel et un "pool logistique". Et à stationner sa troupe à Sévaré ou à Koulikoro, soit à bonne distance de la capitale. De Bamako à Mopti, via Ségou, dans ce Sud où l'influence des imams et des marabouts ne cesse de croître, la Micema devra s'employer à conquérir les coeurs, à commencer par ceux des déplacés accourus du Nord. Car ceux-ci craignent pour la vie des parents et des amis restés là-haut, dont beaucoup ont rallié la légion islamiste par peur, par opportunisme ou pour demeurer sur leurs terres. 

 

Une équation insoluble. Voilà à quoi ressemble, pour la France, l'épreuve malienne. Paris s'efforce contre l'évidence de disjoindre le sort des six otages détenus par Aqmi et ses satellites de son engagement résolu en faveur du recours à la force. Engagement dicté par la nécessité de prévenir l'émergence sur un territoire vaste comme l'Hexagone d'un "Sahelistan", noyau de réacteur terroriste assez nocif pour irradier toute la région et frapper ses intérêts en Afrique, de Nouakchott à Djibouti, via Dakar ou Abidjan. Voilà pourquoi l'ancienne puissance coloniale tente d'activer tous les canaux propices au retour au pays des captifs, tout en martelant le même message: nous nous bornerons à fournir un soutien logistique -transport et renseignement- sans dépêcher au sol le moindre soldat. On feindra de le croire. Si elles forment et équipent en lisière du Mali des combattants ouest-africains, les forces spéciales tricolores peuvent, à l'instar de leurs homologues américaines ou mauritaniennes, opérer des incursions dans le Nord occupé. 

 

Dans les villes que les fanas de la charia ont plongées dans une nuit sans lune, tout est proscrit: le sport, la musique "impie", la baignade, le flirt et la cigarette. Le tabac y a d'ailleurs gagné un nom de code : "paracétamol". Un antalgique dont la Micema et ses chefs auront bien besoin le moment venu, tant leur tâche tient du casse-tête. Fièvres et maux de crâne garantis. 

 


Des otages par millions

Dans l'espace sahélien, où la crise alimentaire menace près de 5 millions de personnes, le défi géopolitique ne doit pas éclipser l'enjeu humanitaire. Au seul Mali, le réveil de la rébellion touareg, promptement annexée à son profit par la galaxie djihadiste, a affecté depuis avril 2011 plus de 1,5 million de civils, dont 400 000 déplacés qui ont fui vers le Sud. Les ONG redoutent à cet égard les effets collatéraux d'une intervention militaire, susceptible de déclencher l'exode vers le Niger, le Burkina Faso ou la Mauritanie de dizaines de milliers de réfugiés. Une telle errance alourdirait encore le calvaire subi par les "nordistes", que relatent de façon précise et poignante de récents rapports d'Amnesty International et Human Rights Watch.`

 

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3 octobre 2012 3 03 /10 /octobre /2012 12:15

http://3.bp.blogspot.com/-xDb-yGx5WUc/UGvIQIK7e8I/AAAAAAAARno/ZzBoET4TOuM/s1600/1348459144_28499.jpg

 

October 02, 2012 China Defense Blog

 

Judging from the recent PLA Daily articles and internet photo "releases", the 8th LH brigade of the 38th Group Army, Beijing MR has become the 2nd LH unit armed with the latest Z-10 attach choppers (6th squadron).   It is interesting to note that the 8th is also home to the Z-19 light attack helicopter (5th squadron).

 

After two years of service with the 5th LH brigade, it is clear that the CMC is now ready to expand its Z-10 footprint

 

This Z-10 is obviously at Baoding (8 Army Avn Bde), where 12 large hangars (for MI-17) and 9 small hangars (for Z-10), all camouflage and with round roofs, have been built by 2011. They seem to be also constructing 8 large hangars (for Z-8?).

 

There are also round hangars at Sanshui-Daliao (6 Army Avn Bde), but they are not camouflaged and are in two consecutive rows of 10, not separated like those at Baoding.

 

Since Z-8 and Z-10 appear to go together, perhaps we should expect the next Z-10 squadron to be formed in 26 GA 7 Army Avn Regt (Bde?).

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2 octobre 2012 2 02 /10 /octobre /2012 17:20
Afghanistan: les "attaques de l'intérieur" pourraient accélérer le retrait de l'Otan

 

02/10/2012 Par LEXPRESS.fr

 

Une cinquantaine de soldats occidentaux ont été tués par des attaques "green on blue" de soldats ou policiers afghans qui retournent leurs armes contre les militaires de l'Otan, en 2012. Cette situation pourrait accélérer le retrait prévu en 2014, a admis le secrétaire général de l'Otan.

 

Les attaques "green on blue" vont sans doute accélérer le retrait des forces de l'Otan basées en Afghanistan, a déclaré Anders Fogh Rasmussen dans une interview au Guardian, publiée lundi. Le secrétaire général de l'Alliance admet que la pression causée par les attaques de soldats ou policiers afghans qui retournent leurs armes contre les militaires de l'Otan (green on blue) sape le moral des troupes de la force multinationale en Afghanistan (Isaf).  

 

"D'ici à 2014, nous allons adapter notre présence. Nos troupes pourraient être redéployées, assumer d'autres tâches, voire se retirer; ou bien nous pouvons réduire leur nombre" a répondu le secrétaire général aux questions du quotidien britannique.  

 

Rasmussen a en effet reconnu que la cinquantaine de soldats de l'ISAF tués par des attaques "green on blue" a nui à la relation entre l'ISAF et les forces de sécurité afghanes. Début septembre, l'une de ces attaques a conduit à la suspension de l'entraînement des policiers Afghans. 

 

>>> Lire La police afghane infiltrée par les talibans 

 

La dernière en date de ces "attaques de l'intérieur", celle d'un homme vêtu d'un uniforme de policier a causé la mort de trois soldat de l'Isaf, et d'au moins 13 civils afghans lundi. Environ 1 soldat de de l'Otan sur 5 est tué par une attaque green on blue a de son côté estimé, dimanche, le général John Allen, le commandant de l'Isaf lors de l'émission 60 minutes de CBS.  

 

Le plan de départ des forces occidentales en Afghanistan, fin 2014, prévoit le passage de relais de la sécurité du pays aux 352.000 membres des forces afghanes, après leur formation. La croissance rapide de l'appareil de sécurité aux ordres du gouvernement de Kaboul est jugée indispensable pour le succès de ce transfert.  

Une stratégie d'Infiltration des talibans

Le général français Olivier de Bavinchove, chef d'état-major de l'Isaf et numéro 3 de la coalition, attribue en partie ces attaques à une différence culturelle: "Une des raisons profondes des green on blue, c'est beaucoup plus une question d'éducation. Les Afghans ont été habitués pendant des siècles à régler les conflits par la violence, y compris les conflits domestiques". 

 

Mais Anders Fogh Rasmussen voit quant à lui dans cette hausse des attaques une stratégie d'infiltration des talibans, facilitée par le recrutement accéléré exigé pour le plan de retrait de l'Otan. Jusqu'à présent, l'Otan évaluait que 25% des attaques green on blue étaient liées à l'infiltration d'insurgés dans les rangs des forces afghanes. Le reste des pertes serait dû, selon certains analystes, au ressentiment des soldats et policiers afghans vis-à-vis de l'Alliance.

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2 octobre 2012 2 02 /10 /octobre /2012 17:10

M777A2 howitzer

 

02/10/2012 by Paul Fiddian - Armed Forces International's Lead Reporter

 

Back in May 2012, Indian defence officials agreed that the Indian Army could have 145 M777 Howitzer light artillery systems. The deal still then needed clearances from India's Cabinet Committee on Security and its Ministry of Finance.

 

Five months on, India's about to issue the US Government with a formal LoR (Letter of Request) for these M777 Howitzers, paving the way for them to soon enter Indian Army service.

 

According to local sources, the Indian Army's getting these artillery systems so they can be deployed in remote, high-level parts of the country such as Ladakh and Arunachal Pradesh. Once they've been acquired through the Foreign Military Sales programme and been pressed in service, they'll be the first Indian Army artillery guns to have been deployed since the mid-1980s.

 

M777 Howitzer

 

Manufactured by BAE Systems, the M777 155mm lightweight field Howitzer is a rapidly-deployable artillery system that combines strategic mobility with minimal radar and thermal signatures.

 

The M777 Howitzer's been used in Afghanistan since 2006 and, to date, fired more than 40,000 rounds. It's got an unassisted range of over 24 kilometres and an assisted range of over 30 kilometres, while at peak performance levels it's got a five-round-per-minute rate of fire.

 

The M777 can be taken on the road at speeds of up of 88 kilometres per hour, or on rough ground at maximum speeds of 25 kilometres per hour. It can be towed by a variety of vehicle types, or can be airlifted in battle by C-130 Hercules strategic transport aircraft or CH-47D Chinook and MV-22 Osprey transport helicopters.

 

Indian Army Howitzers

 

On Indian ground, the M777 Howitzer's high-deployability will come into its own in the country's mountainous regions, say Indian news sources.

 

Besides the M777 Howitzers, in future months, the Indian Army is also looking to acquire 100 tracked guns, 180 self-propelled wheeled gun systems and 814 mounted gun systems.

 

More on these - and the Indian Army Howitzers purchase - in future Armed Forces International news.

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2 octobre 2012 2 02 /10 /octobre /2012 16:25
Les équipages des futurs BPC russes s’entraîneront à bord du 1er bâtiment

 

2 octobre 2012 Par Rédacteur en chef. PORTAIL DES SOUS-MARINS

 

La formation des équipages des 2 BPC russes de la classe Mistral se déroulera à bord du 1er construit, a expliqué José Lagadec, représentant de DCI.

 

La formation des équipages des 2 premiers BPC russes sera assurée par DCI. Cette société forme le personnel aux équipements militaires fabriqués pour les forces armées françaises et pour l’exportation, précise José Lagadec.

 

« Nous allons former les marins russes sur le matériel qu’ils vont utiliser, en particulier sur le 1er BPC de la classe Mistral actuellement construit à St Nazaire, » a-t-il ajouté.

 

Selon lui, la formation se déroulera en français, avec une traduction simultanée en russe.

 

Référence : RusNavy (Russie)

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2 octobre 2012 2 02 /10 /octobre /2012 07:05

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1 octobre 2012 radio-canada.ca

 

Une analyse indépendante conclut que les coupes budgétaires qui frappent actuellement la Défense nationale sont probablement plus draconiennes que ce qu'a laissé entendre le gouvernement de Stephen Harper.

 

Même si ce ne sera pas un retour à la « décennie de la noirceur », surnom que donnent les conservateurs aux années où les libéraux étaient à la tête du pays, les réductions seront importantes et pourraient miner la capacité de l'armée à réagir rapidement aux crises.

 

L'époque où les soldats devaient limiter leur utilisation de munitions et de carburant durant leur entraînement de même que les sommes consacrées à rendre leur équipement prêt pour les opérations pourraient être sur le point de revenir, prévient le rapport.

 

Le document, rédigé pour le Centre d'études de sécurité et de défense de l'Université Carleton, estime que l'effet combiné de l'examen stratégique des Forces canadiennes et du plan d'action du gouvernement fédéral pour réduire son déficit retranchera 2,5 milliards de dollars du budget de 21 milliards du ministère de la Défense d'ici l'exercice financier 2014-2015.

 

Le rapport de 27 pages, écrit par l'expert en défense Dave Perry, serait le premier portrait complet de l'impact des deux initiatives de compressions budgétaires d'Ottawa sur l'armée canadienne après la fin de la guerre en Afghanistan.

 

« Avec le retour de l'économie au sommet de la liste de priorités du gouvernement, les Forces canadiennes devront s'ajuster à un nouveau climat fiscal qui entraînera une diminution de 11 % de son budget au cours des trois prochaines années », indique le rapport dont La Presse Canadienne a obtenu copie.

 

« Au même moment, la capacité de l'armée à effectuer des ajustements budgétaires se trouve considérablement limitée par la décision de conserver ses moyens en première ligne. Résultat, c'est le budget d'exploitation et d'entretien qui écopera. »

 

Le gouvernement Harper a répété à plusieurs reprises qu'il voulait que le Canada joue un rôle militaire important sur la scène internationale aux côtés de ses alliés mais, d'après le document, les coupes pourraient restreindre les Forces canadiennes presque aussi durement que dans les années 1990.

 

Le penchant des conservateurs pour l'armée, dont ils se disent d'ardents défenseurs, sera mis à l'épreuve durant les prochaines années.

 

Le gouvernement a-t-il le choix?

 

« Ils coupent beaucoup, mais pas plus qu'un autre gouvernement qui se trouverait dans la même situation », a déclaré M. Perry, qui est aussi chercheur pour la Conférence des associations de la défense.

 

« La Défense nationale représente une part très importante des dépenses discrétionnaires et, si vous voulez réduire les dépenses fédérales, vous devez couper dans la défense. »

 

Mais un porte-parole du ministre de la Défense, Peter MacKay, a affirmé que le gouvernement conservateur avait augmenté le budget de l'armée de 1 milliard de dollars par année depuis son arrivée au pouvoir, incluant une hausse annuelle garantie du budget de fonctionnement.

 

« À la suite de la mission de combat en Afghanistan, et de concert avec tous les autres ministères, le ministère de la Défense nationale et les Forces Canadiennes doivent s'assurer que chaque dollar versé par les contribuables est bien employé et cela, en retour, rend les Forces Canadiennes plus efficientes et, ultimement, plus efficaces », a indiqué Jay Paxton.

 

Dave Perry a cependant soutenu que la Défense nationale avait moins de marge de manoeuvre que par le passé en raison du changement de sa méthode de comptabilité et de sa répugnance à renoncer à certains de ses équipements tels les sous-marins.

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1 octobre 2012 1 01 /10 /octobre /2012 17:32
Mise sur cale du BPC russe Vladivostok à l’usine de la Baltique

1er octobre 2012 Par Rédacteur en chef. PORTAIL DES SOUS-MARINS

 

L’usine de la Baltique (Saint-Pétersbourg) a procédé ce jour à la mise sur cale du premier BPC russe baptisé Vladivostok.

 

Le découpage de la première section du bâtiment avait débuté le 1er août dernier. Il est prévu que le découpage de la première section du second BPC russe, le Sébastopol, intervienne au mois de mai 2013.

 

Selon OSK (consortium des constructions navales russes), la construction du premier BPC se déroule en conformité avec le calendrier prévu.

 

Référence :RusNav Intelligence

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1 octobre 2012 1 01 /10 /octobre /2012 16:55
The Forces Of Evil Are Winning

 

October 1, 2012: Strategy Page

 

While Islamic terrorism and religious and ethnic strife produce most of the headlines about Pakistan, there's a lot more largely unreported misery that is rarely mentioned. Much of Pakistan is medieval in many ways and millions of Pakistanis live, literally, as serfs (a form of slavery that lasted into the 19th century in the West). While India has some of these social/economic problems, the Indians made a major effort to eliminate most of these feudal social and economic practices over half a century ago. Pakistan did not and that is one reason why per-capita economic performance in Pakistan is behind that of India. The feudalism also limits social mobility and economic activity. The wealthy feudal families dominate the economy, politics and the military. The families thought they could use Islamic radicalism as a weapon against India. But in over three decades of that there has been nothing but more misery and defeat for Pakistan. The world considers Pakistan a corrupt and unreliable sanctuary for Islamic terrorism. The people in most danger are Pakistan reformers, who keep trying to defeat the corruption and intolerance at great risk to their lives. So far, the forces of evil are winning.

 

While the U.S. backs the reformers in Pakistan, the American counter-terrorism efforts also help to keep the corrupt rulers in power. The American UAV program over Pakistan has, in the last eight years, found and killed over 500 Islamic terrorists. The CIA run operation seeks out key people (leaders and technicians) in various terrorist organizations. While most of the dead terrorists are internationalist (al Qaeda), many have more local ambitions (the Pakistani Taliban) and are at war with the Pakistani government. These Islamic radicals are all of a piece when it comes to maintaining their terrorist sanctuaries in the tribal territories (North Waziristan) and Baluchistan (Quetta). But the Pakistani Taliban wish to turn Pakistan (and the rest of South Asia) into a religious dictatorship while al Qaeda seeks to conquer the world to Islam. For the Pakistani ruling class, having American UAVs seeking out and killing the Pakistani Taliban leaders is very useful and often, quite literally, a lifesaver for prominent Pakistanis. The Islamic radical groups work hard to portray the UAV campaign as a murderous effort to kill Pakistanis in general. That's a very popular attitude, and Pakistani leaders go along with it, while quietly supporting the Americans. Pakistan could easily order its F-16s to shoot down the slow moving UAVs, but they don't and that's because it would not be in their interest.

 

The death of so many key al Qaeda personnel since 2004 has changed the terrorist organization, especially in Afghanistan and Pakistan. Most of the deaths occurred in the last three years and that means that most of the key al Qaeda people are now Pakistanis. Arabs long dominated al Qaeda in this part of the world (where the group was created in the late 1980s), but UAV attacks caused many survivors to head back home (to prison, death or surrender for many of them) or to other al Qaeda battlefields (Somalia and Western Yemen, both of which turned out to be deadlier than Pakistan). Despite the UAV attacks, al Qaeda still enjoys its best sanctuary in Pakistan and new recruits from Pakistan, and around the world, still join the cause and are trained in remote mountain camps for local and international terrorism. 

 

Islamic political parties in Pakistan organized dozens of demonstrations in the last three weeks, to protest, often violently, an American film accused of being critical of Islam. These demonstrations are part of an effort by the Islamic parties to establish themselves as censors for all Pakistanis. Over twenty people (mostly demonstrators) were killed in these actions and dozens of movie theaters and Western style businesses were destroyed or damaged. The Islamic parties want a much more religiously conservative lifestyle (no alcohol, movies or Western habits in general) for all Pakistanis. Most of their countrymen disagree with this, but you can't argue with a mob.

 

The UN has made itself very unpopular with the Pakistani military by investigating army misbehavior in Baluchistan (southwest Pakistan). The UN has been looking into ISI and military counter-terror operations in Baluchistan. There, Baluchi tribes have been fighting for more autonomy and a larger share of the revenue from natural gas fields in their territory. In response to this the government has allowed the ISI and military to kidnap, and often kill Baluchis believed involved in resistance efforts. The government denies this sort of thing is going on and the UN insisted that it be allowed to send in investigators. These were allowed in, but the ISI and military has not cooperated with them. Military controlled media has denounced the UN investigation, but independent media have called for reforms within the military and ISI and the expulsion of Islamic radicals and corrupt officers. That is not likely to happen any time soon, but you never know.

 

In Indian Kashmir five Islamic terrorists, all Pakistanis were killed by troops near the border. The troops also found a large supply of weapons and ammunition. The dead men appeared to have crossed the border, carrying lots of weapons and ammo, about a month ago and were trying to establish a base. Their presence was noted and troops sent to investigate.

 

The Maoist militants in Nepal have caused Indian trucks, many carrying essential goods, to stay out because of threats to attack Indian vehicles. The militants are seeking to ban Indian movies and other aspects of Indian culture from Nepal. The Nepalese government is led by more moderate Maoists and is trying to control the radicals before the fragile economy suffers further harm.

 

September 30, 2012: In an unusual switch, Pakistani police have accused nine Moslem men of blasphemy for attacking a Hindu temple during recent riots against an American film critical of Islam. The anti-American demonstrations sometimes escalated to attacks on anything considered unIslamic. The Pakistani blasphemy laws are usually only used by Moslems against non-Moslems.

 

September 29, 2012: In Eastern India (Chhattisgarh) Maoists attacked a rural police camp, wounding two policemen before being driven off.

 

September 28, 2012: In the Pakistani tribal territory city of Peshawar an experienced police bomb technician died when a bomb he was defusing went off. The police tech had just disabled one bomb and was working on the second one found that day. Most of the Islamic bombs used in the tribal territories are used in and around Peshawar.

 

September 26, 2012: In Pakistan (North Waziristan) a roadside bomb hit a military convoy, killing one soldier and wounding fifteen. The army has a truce with Islamic terrorists in this area, but there are so many terrorist factions, and some of them refuse to honor any truce deals. 

 

September 25, 2012: In Indian Kashmir a clash between troops and Islamic terrorists left two terrorists and one soldier dead.

 

September 24, 2012: A court in Pakistan announced that an investigation had confirmed that a 14 year old Christian girl had been framed by a Moslem cleric for desecrating a Koran (the Moslem bible) several months ago. Pakistan still has severe blasphemy laws that are mostly used by Moslems against innocent Christians or each other. Efforts to repeal these laws, or at least limit their misuse, are violently resisted by Islamic political parties.

 

 In Pakistan (North Waziristan) an American UAV fired two missiles at a terrorist base and killed five Islamic radicals. There have been 37 of these attacks so far this year, with 16 of them against targets in North Waziristan. This has led to dozens of senior al Qaeda and Taliban leaders being killed and much anger among these groups against the Pakistani government (which quietly supports the UAV campaign while publically denouncing it.)

 

September 22, 2012:  In Pakistan (North Waziristan) an American UAV fired two missiles at a terrorist base and killed four Islamic radicals.

 

September 21, 2012: In Indian Kashmir another village leader was killed by Islamic terrorists, causing many other village leaders to post announcements in local papers that they had resigned their leadership job. The Islamic terrorists go after official village leaders as a way to terrorize people into supporting the terrorists with shelter, food, money and recruits. This is not popular, but death threats do produce some cooperation. The army and police respond by hunting down those who made the threats. This is greatly reduced, but not entirely eliminated the problem.

 

September 20, 2012: India has refused to go along with Pakistani proposals to demilitarize the Siachen glacier. The offer was greeted with skepticism in India. That's because the Pakistani Army has used lies and deceptions for decades in a futile effort to gain an edge over India. This has led to the current situation, where thousands of Islamic terrorists, openly supported by Pakistani troops, continue to plan and carry out attacks on India. It happens every day in places like Kashmir. But Pakistan officially denies it all. Until the denials stop and taking responsibility begins, there will be no real peace with India. The collapse of the talks about withdrawing troops from the Siachen glacier is seen as another example of this.

 

A Pakistani political party denounced one of its senior members (a minister in the current government) for offering a $100,000 reward for whoever would kill the Egyptian-American man who produced a film critical of Islam. The Railways Minister is offering his own money.

 

September 19, 2012: In the Pakistani tribal territory city of Peshawar a car bomb intended for a military target instead killed ten civilians.

 

In Pakistan's northwest tribal territories (Bajaur) troops killed 29 Islamic terrorists. This was part of an operation, lasting several weeks, to destroy or drive into Afghanistan several Islamic radical groups that have tried to maintain bases in this rural area. The current operation has killed, wounded or captured several hundred Islamic terrorists.

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1 octobre 2012 1 01 /10 /octobre /2012 16:55
Retour vers le futur (Russie)

1 octobre, 2012 Sergueï Ptitchkine, Rossiyskaya Gazeta

 

Dans son entretien avec Rossiyskaya Gazeta, le vice-Premier ministre russe en charge du complexe militaro-industriel Dmitri Rogozine évoque l’introduction des capitaux privés dans l’industrie de l’armement et prend comme exemple les transferts de technologies réalisés dans les années 30.

 

La modernisation de l’armement coûte cher. De plus, beaucoup affirment que les dépenses militaires sont une pure perte d’argent et qu’il serait plus judicieux de financer les secteurs réels de l’économie.

 

Dmitri Rogozine : L’argent aime le calme. Pour que le pays puisse se développer en toute quiétude, il lui faut un contexte de sécurité. C’est notre tout premier objectif. Deuxième objectif : accroître le potentiel du secteur industriel, créer des emplois. Si ce n’est pas de l’économie ça ! Quelle sera la part du secteur de la Défense ? Assez importante, je pense, peut-être deux tiers.

 

Et troisièmement, il faut relever l’image du pays. D’après mon expérience de travail à Bruxelles, je peux vous dire que le « smart » ou « soft power » sont de belles paroles, mais la vraie « force », que tout le monde prend en compte, c’est la force physique, quand on sent le danger d’une main de fer et le risque de se la prendre en pleine figure. C’est cette force là qui prime dans notre « monde civilisé », croyez-moi.

 

Que voulez-vous dire lorsque vous parlez d’industrialisation du pays sur le modèle des années 30 ?

 

Il s’agit de renouveler entièrement le secteur industriel. Pourquoi les années 30 ? À l’époque, nous prenions ce qu’il y avait de meilleur en Occident et l’adaptions à nos conditions. Aujourd’hui, je pense que cette méthode serait optimale.

 

Dans la plupart des cas, il est question non pas de la rénovation des usines déjà existantes mais de la construction de nouvelles unités de production sur de nouveaux sites. Prenons l’exemple des usines d’armement. Ijmach est une usine assez grande pour construire des porte-avions, or ils ne produisent que des mitrailleuses Kalachnikov. Pour réussir une industrialisation nouvelle qui permettrait de moderniser notre arsenal, il faut s’efforcer de réduire les volumes, il faut arriver à concentrer scrupuleusement ce que nous avons de meilleur, de manière rationnelle.

 

Faut-il introduire les capitaux privés dans l’industrie de l’armement ? Est-ce rentable ? Certains disent qu’il ne faut en aucun cas ouvrir le secret-défense au secteur privé.

 

En effet, nous nous trouvons devant un dilemme dialectique, une lutte des contraires. D’un côté, nous comprenons bien que sans l’énergie propre aux entreprises privées, nous aurons du mal à atteindre l’objectif fixé. D’un autre côté, il est clair qu’il y a des secteur et des technologies qui nécessitent un contrôle très strict de l’Etat. Ce qui peut être intéressant pour un particulier, c’est de participer aux projets technologiques à double emploi. Nous sommes donc intéressés dans le transfert des technologies du civil au militaire et vice versa.

 

Prenons la technologie supersonique. Ce sont avant tout des missiles de guerre ultra rapides impossibles à intercepter. Mais c’est aussi la possibilité, dans l’avenir, de fabriquer des avions civils de nouvelle génération. Il y a bien eu le Concorde et les Tu-144 soviétiques. Et pourquoi pas des avions supersoniques pour relier Moscou à l’Extrême-Orient en une heure et demi ?

 

Y a-t-il déjà des exemples d’entreprises privées dans le secteur militaro-industriel ?

 

Oui. Il existe quelques exemples. La société RTI Systems (Systèmes techniques audiovisuel et information), dont une partie des capitaux est privée. De plus, la société fait partie d’un véritable conglomérat industriel chargé de la fabrication de systèmes de défense anti-missiles. Et cette société est à l’origine d’une telle percée en matière de production de composante de pointe du système de défense aérien que leur directeur a déjà été récompensé au niveau national.

 

Un exemple plus prosaïque bien qu’unique en son genre. À Moscou, des entrepreneurs ont créé en partant de zéro une usine d’armes de précision de niveau international. Ils ont racheté des locaux et ont importé de l’étranger un équipement de pointe. Ils ont engagé les meilleurs spécialistes et ingénieurs, et produisent maintenant non seulement de très bons fusils de chasse mai aussi des fusils d’assaut de précision qui, sur certains critères, surpassent les modèles européens. C’est ça le XXIème siècle.

 

 

L'entretien a été publié dans Rossiyskaya Gazeta le 26 septembre 2012.

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1 octobre 2012 1 01 /10 /octobre /2012 16:40

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01/10/2012 Jean-Dominique Merchet Tribune libre

 

Le nord du Mali s’étend, à peu de choses près, sur la même superficie que l’Afghanistan (650.000 km2). Comme lui, c’est un pays enclavé, une zone sans débouché sur la mer. Leur principale différence : la population y est clairsemée avec moins d’un million et demi d’habitants, soit deux par km2…  Il n’y a que trois villes : Gao, Kidal et la célèbre Tombouctou. C’est un territoire immense et vide, au cœur de l’Afrique. Un territoire refuge tombé sous la coupe des islamistes radicaux, l’équivalent africain des talibans afghans. Ils ne sont pas nombreux : quelques milliers de combattants tout au plus, sans doute moins pour le noyau dur.

 

A la suite de la chute de Kadhafi en Libye et de troubles politiques à Bamako, la capitale du Mali, trois groupes armés (AQMI, Mujao et Ansar el-Dine) ont pris le contrôle de cet immense territoire et ils y imposent, de force, la charia. Accusés d’être des lieux d’idolâtrie, les sites religieux de l’islam traditionnel sont détruits ; les couples adultères sont, au sens propre, lapidés à coups de pierre jusqu’à ce que mort s’en suive ; la musique et l’alcool sont strictement prohibés. Le mollah Omar pourrait s’y sentir chez lui. Onze ans après l’intervention occidentale en Afghanistan, avec les succès que l’on sait, nous voilà avec un nouveau front à 3000 kilomètres de Paris.

 

Depuis des années, on évoquait ce scénario avec inquiétude dans les cercles stratégiques et les écoles militaires : il est désormais réalisé ! Et que fait-on ? Rien. A part de grands moulinets diplomatiques qui, à défaut de modifier la situation sur le terrain, occupent les médias et donnent au moins l’illusion de l’action.

 

Le 25 septembre, depuis la tribune des Nations Unies, le président François Hollande a, par exemple, décrit la situation malienne comme « insupportable, inadmissible, inacceptable », ajoutant que «nous avons le devoir d’agir, d’agir ensemble et d’agir vite, car il y a urgence ». On se croirait dans un opéra italien, lorsque les cuivres sonnent et que, sur scène, les troupes partent à la bataille… en marchant vaillamment mais sur place !

 

Quelle est, en effet, la situation réelle ? A la veille de la session annuelle de l’Assemblée générale des Nations Unies, le gouvernement malien – ou ce qui en tient lieu depuis l’insurrection militaire de mars dernier et la partition de fait du pays – a réclamé du bout des lèvres une intervention extérieure pour l’aider contre les islamistes. Par la voix de François Hollande, la diplomatie française n’a pas manqué d’enfourcher ce cheval aimablement fourni, mais qui, pour l’heure, se révèle être plutôt une rosse.

 

Avant d’agir, il faut encore attendre une résolution du conseil de sécurité des Nations Unies, sous le chapitre VII, qui autorise l’usage de la force armée. Contrairement à la Syrie, la Russie ou la Chine ne devraient pas bloquer l’adoption d’un tel texte lorsqu’il sera déposé. Quand ? On l’ignore.

 

Deuxième étape et non des moindres : la constitution de la force. On a trouvé son nom mais c’est à peu près tout… Elle s’appellera le Micema, l’acronyme de Mission de la Cedeao au Mali. Il s’agira d’une force africaine de l’ordre de trois milles hommes. Elle sera mise en place par la Cedeao, la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, qui regroupe 15 pays de la région, dont le plus puissant d’entre eux, le Nigéria. Cette Micema sera soutenue par quelques parrains occidentaux, au premier chef, la France qui fournira une aide logistique, de la formation et des moyens de renseignements.

 

La France est déjà militairement présente sur place, de manière discrète. Quelques dizaines d’hommes du Commandement des opérations spéciales (COS) sont à pied d’œuvres avec des avions et des hélicoptères, dans le cadre de l’opération Sabre – qui dure depuis trois ans. Des moyens de renseignements aériens supplémentaires sont en cours de déploiement dans des pays voisins.

 

Paris espère toujours embarquer d’autres pays européens dans cette nouvelle aventure africaine et se dépense sans compter pour tenter de convaincre des partenaires peu motivés. Les pays africains ne le sont en réalité guère plus. Au premier rang desquels le Mali lui-même. François Hollande le reconnaissait dans son discours aux Nations Unies quand il disait : « Je sais qu’il peut y avoir encore la tentation de mener des négociations » avec « les groupes terroristes ». Car, à Paris, chacun sait que le Mali s’accommodait fort bien et depuis longtemps de la présence de ces « groupes terroristes » sur son territoire, contrairement à la Mauritanie voisine qui, elle, les traquent sans merci.

 

Autre épine dans le pied : l’Algérie. Le grand voisin n’est pas mécontent d’avoir « exporté » les terroristes, souvent d’origine algérienne, hors du sol national… Et, passé colonial oblige, il voit d’un très mauvais œil toute intervention militaire de la France dans ce qu’Alger considère être son arrière-cour. Un récent roman d’espionnage « Katiba » (Flammarion 2010), rédigé par un ancien ambassadeur très bien informé, Jean-Christophe Rufin, éclaire bien la réalité complexe du terrain et les coups tordus qui peuvent en résulter…

 

« Négocier avec des groupes terroristes, il ne peut en être question » assure le chef de l’Etat français. Ah bon ? Mais alors avec qui discutent, ou tentent de le faire, les émissaires français dans cette région ? Car ces « groupes terroristes » détiennent six otages français, dont quatre d’entre eux ont entamé à la mi-septembre leur troisième année de détention. Leurs ravisseurs, des membres d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), n’ont pas manqué de le rappeler, dans une vidéo du 19 septembre : une action militaire française au Mali aboutirait à « la mort des otages ».

 

La France et son président sont aujourd’hui sur le fil du rasoir : il leur est impossible de laisser Al-Qaïda s’installer dans un nouveau sanctuaire en Afrique comme il est tout aussi impossible de sacrifier la vie de six otages français. L’habileté politique et les gesticulations diplomatiques suffiront-elles pour sortir de ce choix cornélien ? Pour l’heure, l’impuissance domine. Et ce n’est une bonne nouvelle pour personne.

 

L’opinion de l’auteur ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction.

 

(1)  Jean-Dominique Merchet « Défense européenne : la grande illusion » Larousse 2009.

 

* Jean-Dominique Merchet, journaliste spécialisé dans les affaires de Défense. Auteur du blog français le plus lu sur ces questions, créé en 2007. Ancien de l’Institut des hautes études de défense nationale. Auteur de nombreux ouvrages dont : « Mourir pour l’Afghanistan » (2008), « Défense européenne : la grande illusion » (2009), « Une histoire des forces spéciales » (2010), « La mort de Ben Laden » (2012).

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1 octobre 2012 1 01 /10 /octobre /2012 12:10

http://www.act.nato.int/images/stories/media/images/2012/120928_coc//coc_07.jpg

photo act.nato.int

 

October 1, 2012 Amaani Lyle / American Forces Press Service – defpro.com

 

NORFOLK, Va. | Supreme Allied Command Transformation Commander Gen. Stéphane Abrial of the French Air Force passed his command Sept. 28 to fellow French airman Gen. Jean-Paul Paloméros, marking only the second time that a non-U.S. officer has been permanently assigned to one of NATO’s two Supreme Allied Commands.

 

Abrial had served as ACT’s Norfolk-based commander since 2009.

 

Paloméros said he already feels welcome and is ready to take on the responsibilities of his new position. “George Washington had a coalition of victory that will resonate throughout history,” Paloméros said. “Almost one year ago, military operations [in] Libya demonstrated the strength of our alliance and the continuing importance of coalitions -- in this case, one led by NATO with the active participation of partner nations.”

 

NATO will continue to evolve to face ever-changing threats, he said. “Reaching our destination requires enduring commitment … and working together,” Paloméros said. “I’m very proud to take on my full share of this collective effort.”

 

As the only NATO headquarters in the United States, the Supreme Allied Commander Transformation preserves the peace, security and territorial integrity of alliance military forces, structures, capabilities and doctrine. Speakers at today’s change of command ceremony included Secretary General Anders Fogh Rasmussen, who presented Abrial with the NATO Meritorious Service Medal.

 

Rasmussen used the event to underscore the importance that the command plays in maintaining the momentum of the NATO mission in Afghanistan especially as the alliance moves toward the end of the operation there in 2014. “Training and exercising will play an important part in these efforts,” he said. “Simulation and networking will offer cost effective ways of sustaining and improving operational [tasks].”

 

In his departing remarks to Rasmussen, Abrial said NATO’s combat effectiveness is a product of the times and central to ACT’s work. “Your exceptional foresight in launching such important initiatives as … Connected Forces has been critical in placing ACT squarely at the service of NATO,” Abrial said. “ACT is a place where NATO has decided to bring together strategic thinking … [and] cost-effective capabilities -- this consolidation gives us the extraordinary advantage of having an all-encompassing, cross-functional vision.”

 

Paloméros echoed those remarks. “We shape our forces … to maintain the face of transformation for the future of our armed forces,” he said.

 

Paloméros drew from French author Antoine de St. Exupéry to relate his vision.

“Quant à l'avenir, votre tâche n'est pas de prévoir, mais le permettre,” he said. “As for the future, your task is not to foresee but to enable it.”

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1 octobre 2012 1 01 /10 /octobre /2012 07:55

Mindef

 

 

La semaine écoulée évoque peu les questions de défense et de sécurité. Le budget de rigueur du gouvernement était plutôt d’actualité et a occupé légitimement l’espace médiatique. La défense est concernée mais finale ment ce qui était prévu dans le précédent gouvernement est maintenu par le nouveau gouvernement. Les armées avaient donc « anticipé » la rigueur d’aujourd'hui.

 

Globalement, les baisses en effectifs sont celles qui étaient prévues depuis 2008 (voir le détail sur Lignes-de défense). Le budget 2013 annoncé (31,4 milliards d’euros hors pensions) subit apparemment une baisse limitée (-0,65%) et reste dans le domaine de l’acceptable compte tenu du contexte. Au moins les militaires n’ont pas été déçus – les « attentes » et les diminutions étaient au rendez-vous.

 

Cependant, si je me réfère à l’article du Monde en date du 29 septembre, je lis que les contrats opérationnels de 2008 sont inatteignables, que le fonctionnement courant subira une baisse de 7% (cela promet vu ce que je constate aujourd'hui simplement dans mon environnement au quotidien), mais que la dissuasion nucléaire reste sanctuarisée (3,5 milliards d’euros) ainsi que les dépenses d’équipements pour 16 milliards d’euro. Alors les armes et pas les hommes ? Et dans ce contexte l’affaire Louvois fait plutôt désordre.

 

En effet, la polémique enfle sur ce logiciel de paiement de la solde dans l’armée de terre. Elle est largement reprise par les blogs spécialisés. Des associations s’activent. Des familles s’expriment et clament leur désarroi. Il y a deux semaines, le chef d’état-major de l’armée de terre avait tenté de rassurer les troupes en demandant de prendre patience.

 

Cette semaine, c’est le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, qui est intervenu avec force contre des dysfonctionnements jugés légitimement inacceptables. Il a pris un certain nombre de mesures dont la mise en place d’un numéro vert à compter du 1er octobre (voir l’intégralité de son message).

 

Après plus d’un an de dysfonctionnements, il serait légitime cependant que les responsabilités soient attribuées : erreur de conception, d’organisation, des utilisateurs ? Dans l’urgence, les dossiers en souffrance doivent recevoir une solution. Ensuite, les responsabilités devront être clarifiées et avoir des suites si besoin est, pour ne pas décrédibiliser le rôle du chef militaire.

 

En effet, à tous les niveaux, celui-ci est responsable des conditions matérielles de vie de ses subordonnés. Louvois peut instiller le doute sur l’application de ce principe. Ne pas éclaircir la situation pourrait conduire à évoquer dans le futur d’autres moyens de défense de la condition militaire et cela ne me paraît pas souhaitable pour les armées.

 

Pour changer de sujet, j’ai effectué quelques mises à jour sur ce blog pour des fils RSS qui méritent d’être suivis. Cela permet d’évoquer les menaces futures qui, normalement, conditionnent la construction d’une stratégie militaire et donc d’une politique de défense. Ainsi j’ai apprécié ce fil consacré à la Marine, le « fauteuil de Colbert » qui étudie cette semaine le déploiement du premier porte-avions chinois (en fait un ancien porte-avions russe).

 

Il ne faut pas ignorer non plus cette mise en scène chinoise et ces images impressionnantes diffusées mondialement au service de la stratégie d’influence de la Chine en direction des Japonais qui défendent les îles contestées de Senkaku. Aujourd'hui l’intimidation (voir document de réflexion du CICDE sur l’intimidation stratégique) mais demain ?

 

Il est bon de rappeler en effet qu’un porte-avions sans force aérienne embarquée et entraînée ne représente pas grand-chose en terme de projection de puissance (voir aussi l’article sur la stratégie maritime chinoise sur Diploweb). Déployer un porte-avions et son groupe aéronaval réclame des années d’entraînement.

Il n’en demeure pas moins que la revendication communément diffusée d’une Chine peu agressive ou peu expansionniste mériterait d’être revue. Cela resitue aussi la problématique du second porte-avions pour la France alors que les autres nations développent cette capacité. Voulons-nous peser encore 24h sur 24h ou par intermittence sur les événements du monde ?

 

Je profite de l’occasion pour indiquer le site du collège de défense danois. Le Danemark est un petit Etat mais c’est un vieil allié historique de la France, très engagé aussi dans les opérations extérieures (Le collège de défense relance par ailleurs l’apprentissage du français pour ses officiers).

 

Il met en ligne, parfaite intégration de la réflexion stratégique au sein de l’enseignement militaire supérieur, un certain nombre d’études sur la stratégie militaire rédigées par son centre de stratégie, concernant notamment l’Afghanistan et les opérations d’influence. Plusieurs études sur la Chine sont aussi en ligne dont une de 2008 sur la problématique de disposer de porte-avions pour avoir le statut de grande puissance. Une réflexion pour le Livre blanc ?

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1 octobre 2012 1 01 /10 /octobre /2012 07:55

MFSV Mobile Strike Force Vehicle photo US Army

 

01.10.2012 Le Monde.fr avec AFP

La Maison Blanche a assuré dimanche que la mission de l'OTAN se poursuivait en Afghanistan, après une fusillade vendredi, dans des conditions obscures, entre la force internationale de l'OTAN (ISAF) et l'armée afghane, qui a abouti à la mort d'un soldat américain des forces spéciales et d'un civil américain travaillant pour elle ainsi que de trois militaires afghans.

Avec cet incident, les Etats-Unis dépassent le cap des 2 000 morts en Afghanistan depuis qu'ils sont intervenus dans ce pays, le 7 octobre 2001, pour en chasser les talibans, indique la BBC.

 

Le site Internet indépendant icasualties.org, qui compile les données sur les soldats tués au cours de l'opération Enduring Freedom ("Liberté immuable"), qui a débuté en octobre 2001, évoque de son côté 2 036 morts américains. Le Washington Post en indique 2 098.

 

Les militaires américains passent le cap des 2 000 morts en Afghanistan

 

"Ces attaques n'affaiblissent en aucune manière l'engagement du président, l'engagement de nos hommes et de nos femmes en uniforme ou l'engagement de nos alliés à poursuivre et à achever avec succès la mission qui vise à mettre fin à la guerre en Afghanistan en 2014", a déclaré le porte-parole adjoint de la présidence américaine Josh Earnest.

 

M. Earnest a rappelé que les Etats-Unis et leurs alliés avaient pris un certain nombre de mesures pour diminuer les risques d'attaques présumées "de l'intérieur", c'est-à-dire menées contre l'ISAF par des hommes portant l'uniforme afghan.

 

Les opérations associant l'OTAN et l'armée afghane ont d'ailleurs repris "normalement", avait indiqué samedi le secrétaire américain à la défense Leon Panetta, après avoir été limitées en raison d'une hausse de ces attaques "de l'intérieur".

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1 octobre 2012 1 01 /10 /octobre /2012 07:55
Le BSAD Ailette crédits MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE

Le BSAD Ailette crédits MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE

 

01/10/2012 Mer et Marine

 

Le lancement du programme des Bâtiments de soutien et d’assistance hauturiers (BSAH) est prévu l’an prochain, son financement étant inscrit dans le projet de loi de finances 2013. Le ministère de la Défense prévoit la contractualisation du partenariat public-privé, qui permettra de remplacer les Remorqueurs de haute mer (RHM) Malabar et Tenace, le Remorqueur ravitailleur (RR) Revi, les Bâtiments de soutien de région (BSR) Elan, Chevreuil, Gazelle et Taape, ainsi que les Bâtiments de soutien, d'assistance et de dépollution (BSAD) Ailette et Alcyon. Il est actuellement prévu, dans le cadre du PPP avec un opérateur privé, une flotte de 8 nouveaux bâtiments mis à disposition de la Marine nationale durant 15 ans.

 

Le BSR Elan (© : MARINE NATIONALE)

 

Le RHM Malabar (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

 

RR du type Revi (© : MARINE NATIONALE)

 

Ces bâtiments assureront des missions de soutien des forces (accompagnement d’une force aéronavale, d’un sous-marin), de soutien de région (remorquage d’engins, ancrages, relevages…) et de sauvegarde maritime dans le cadre de l’action de l’État en mer (sauvetage, assistance à la protection des biens, protection de l’environnement, lutte contre les pollutions maritimes…) Les nouvelles unités devraient être inspirées des navires de soutien aux opérations offshores. Ils mesureraient de 70 à 80 mètres de long pour un déplacement de 2000 à 3000 tonnes, leur motorisation développant entre 8000 et 12.000 cv. Ils doivent disposer d'une grande plateforme de travail, sur l'arrière, capable d'accueillir divers équipements et matériels. Les BSAH avaient fait l’objet, en 2010, d’un appel à projets auprès du secteur privé.

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30 septembre 2012 7 30 /09 /septembre /2012 17:05

China Carrier (Liaoning)

 

28.09.2012

 

As I’m sure you all know by now, the formerly known Varyag Aircraft Carrier was commissioned into PLAN as Liaoning and given the Type 001 class AC with pennant number of 16. I haven’t spent as much time looking into this development, but it’s quite clear that there is a lot of excitement on Chinese military forum over Liaoning class. This news has already eclipsed the exciting unveiling of Shenyang AC’s 4th generation fighter jet (I’m using generation by Chinese standard) and the unveiling of the 052D class destroyers. The only news that has caused more stir in the recent years is the unveiling of J-20. On the English forum that I moderate, some of the fellow members have been waiting for 7 to 8 years for this moment. A few years ago, I had all but given up on Liaoning ever becoming a big part of PLAN’s blue water plans. This was even after Liaoning had been painted with PLAN colours in 2006. Now, it appears that Liaoning has a bigger role in PLAN than many people have expected.

For me, I haven’t been as excited about this development. I was quite excited when 054A and 056 came out. I was also excited when we saw that new mysterious large diesel submarine from WuChang shipyard in 2010. I was really excited when 052D came out. I couldn’t stop looking for more photos on it. I suppose I have already spent too much time looking at Liaoning from when it was first dragged to Dalian to when it was first painted to when it got the non-skid layers to when it was taken to dry docks to when work started on Island to when it made its first sea trials. The more exciting moments will still come in the future when we see J-15s take off and land on it. And after that, it will be interesting to see how PLAN intends to use this training carrier. I read a really great article by Andrew Erickson today, where he talked about how Liaoning will not be that useful in the immediate time facing US or Japan, but could be quite useful in South China Sea. When Liu Huaqing first envisioned a carrier in PLAN, he wanted a medium sized carrier that PLAN can use to dominate South China Sea rather than a super carrier to compete against USN. Of course, this was also back in the late 80s when PLAN had those skirmishes with Vietnam where it had no air cover against Vietnam’s Su-22s. Even as PLAN is still learning carrier op in these early years, Liaoning could make quite a difference in any South China Sea scenarios.

When I was going through articles on the commissioning of Liaoning, I think one of the more interesting parts is where someone from PLAN stated that this shows China can build a carrier. While he conceded the hull was built in Russia, he stated strongly that everything inside the ship and on the ship was designed and built in China. I would imagine that whatever the Russians are doing for the INS Vikramaditya is what China had to do for the former Varyag. It certainly explains why they took this many years to finally launch the ship. Thinking about that, it’s interested that China has managed to restore and modernize a larger ship faster than the Russians despite having to learn the entire structure of the ship from scratch. Reading an interviewed piece from the ship, it certainly sounded like the interior of the ship has been completely changed to the modern PLAN standards. It was stated to have a 24 hours cafeteria with two bars (one loud and one quiet). It was has a supermarket, a post office, a gym (probably also basketball court), a laundromart and a garbage treatment station. Sailors can communicate with family at home through computers and can even use their cell phones. I would imagine the condition to be similar to those pictures we’ve seen of the interiors of the No. 88 life style ship and the Type 071 LPD. PLAN has made a serious effort in the recent years to improve the living conditions of these newer ships as they strive to become blue water navy. So far, we’ve already seen the latest of Chinese sensors and close in weapon systems installed on Liaoning. We’ve also seen the living quarters of the sailors revamped and modernized to be similar to other new PLAN ships. I can only imagine that the navigation control, command area and carrier operations control rooms will also be upgraded to the latest and best PLAN could offer. Liaoning should have much more modern weapon systems on board than any previously Russia/Soviet built carriers. It should also be much more powerful than the refitted and modernized Vikramaditya. Once J-15 joins service, it should also theoretically be much more advanced and capable than any previous naval aircraft that operated off a Russia/Soviet built carrier. Now that they have the hardware that the Soviet navy never had, the much longer process of developing the software (training people and pilots for carrier ops) is about to start.

A while ago, I was asked about when I think a Chinese carrier will enter Persian Gulf. And I think this is a good place to put what I thought at that time. Eventually, a China carrier will leave the safety of the South China Sea and then the second chain of islands. It will move past Malacca straits to protect its energy routes from Africa and the Persian Gulf. I have the following thoughts for when that will happen:

First, we have to think about economics and political situation in China. If we have a serious political or economic problem in China, that would slow down all military procurement. So, let's for the sake of argument, assume that this will not be an issue; and the navy will continue to see 10% increase in its budget every year.

Secondly, China doesn't currently have any real oversea base. And I think they would need oversea base close to the Persian Gulf first before they can really enter into Persian Gulf. They already have some supply points or network of places to support their current operations in the Gulf of Aden. Good article to read is here. In order for China to enter the Persian Gulf, I'd imagine it would need an oversea base close to the Persian Gulf. The location talked about so far are Pakistan, Seychelles, Burma, Sri Lanka and any number of African countries friendly to China. This won't happen right away, but I think it will eventually happen by the end of this decade. I think that Gwadar, Pakistan and somewhere in Burma probably make the most sense. In the former case, that base could be protected by Pakistan army and air force. In the latter case, Burma would also be within range of Chinese air force (with refueling).

Third, what would be the carrier entering into the Persian Gulf? I can't imagine it will be Liaoning, which should serve in the role I mentioned up top. Aside from that, Liaoning is still using steam turbines. If we look at all of the recent PLAN deployments, there have been very few long range ones using steam turbines. Even now, none of the Sov destroyers have been to Gulf of Aden. So, that means it would have to be a domestically built carrier. If the first carrier is under construction in JN shipyard right now as I've been led to believe, the earliest it would enter service is toward the end of this decade.

After that, we have to look at the rest of the carrier group. The current generation of AAW and ASW ships (052C/D and 054A) is sufficient to escort something like Liaoning. The first domestic carriers will be expected to make longer deployments, which would require the next generation of escorts. They would also need something like 095, because the current nuclear subs are way too noisy. Even 095 is still expected to be at least one generation behind Virginia class, so they would probably need something that’s a generation better (like a 097 class). They would need larger AAW and ASW ships that have the propulsion to keep up with the carrier. Aside from the 097 class, everything else (including a new generation of AORs) should already be commissioned by the time the first domestic carrier is ready, so escorts will not be a limiting factor.

The part that will slow things down is the development of the air wing and learning of carrier operations. The first generation of air wing will probably achieve IOC by 2015. By then, the J-15 fighter jet, JJ-9 trainer and Z-8 helicopters should have had some experience on takeoff and landing on Liaoning. For PLAN to feel comfortable sending its carrier into the Persian Gulf and keep it there, it will probably want the second generation of naval air wing. It will probably comprise of a naval version of the new SAC fighter jet, Z-8/Z-15 helicopters for ASW/SAR and other missions, different variants of naval flanker playing the role of E/FA-18E/F/G/H, Y-7 AEW and next generation of naval trainer. Now, most of this is already in development, so optimistically speaking they will probably achieve IOC by 2025. And then, PLAN would probably like to operate it a couple of years before giving it an extensive deployment to Persian Gulf. So, I think it would take until the end of the next decade before PLAN can make a meaningful entrance. By then, they would have almost 2 decades of carrier operations and multiple aircraft carriers.

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