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12 mai 2015 2 12 /05 /mai /2015 12:55
Char français Somua. (Collection Musée de Jandrain)

Char français Somua. (Collection Musée de Jandrain)

 

12.05.2015 source SHD

 

12 mai 1694 : Duguay-Trouin se rend (au large des iles Sorlingues). Après un combat héroïque, le capitaine Duguay-Trouin, commandant de la frégate Diligente se rend à une escadre anglaise (six vaisseaux du contre-amiral David Mitchel). Il a perdu 230 hommes sur un équipage de 250 marins. Fait prisonnier, il s’évade peu après de Plymouth avec la complicité d’une jolie anglaise qu’il a séduite.

 

12 mai 1940 : première bataille de chars (d'envergure) de l'histoire (Hannut - Belgique). Le corps de cavalerie commandé par le général français Prioux (239 chars Hotchkis et SOMUA 35) donne un coup d'arrêt puis freine le 16e corps de Panzer du général Hoepner (674 Panzer I, II, III et IV). Cette bataille démontre la supériorité technique du char français sur les chars allemands (I, II et III) et la bonne connaissance des nouvelles tactiques d'utilisation des blindés en campagne par le général Prioux. Ce premier succès ne peut cependant pas être exploité faute de munitions suffisantes, de coordination avec l'infanterie et de l'ordre de replis donné afin d'éviter l'encerclement. L'action des Stukas sur l'artillerie française prive aussi les blindés de précieux appuis.
Les Allemands perdent 164 chars, les Français 105. Il ne manquait au SOMUA 35 que la radio et une autonomie suffisante pour être le char parfait du moment.

 

Note RP Defense : voir également les sites ci-dessous

La première bataille de chars de la deuxième guerre mondiale

La bataille de Hannut

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11 mai 2015 1 11 /05 /mai /2015 12:57
photo RP Defense

photo RP Defense

 

source SHD

 

8 mai 1429 : Jeanne d’Arc libère Orléans. Galvanisés par la détermination de Jeanne d'Arc, les Français libèrent Orléans du siège anglais.

 

8 mai 1809 : combat de La Piave (Italie). Après avoir été surpris par l'archiduc d'Autriche Jean à Sacile le 16 avril, Eugène de Beauharnais précipite la retraite de l'armée autrichienne grâce à une habile manœuvre des généraux MacDonald et Dessaix. Beauharnais fait croire à l’archiduc qu’il franchira en force à Nervesa en massant la division Serras sur la rive. Il ordonne à Dessaix  de franchir discrètement  et d’établir une tête de pont pendant que les sapeurs construisent un pont. La surprise joue et permet à Beauharnais de repousser les Autrichiens.

 

8 mai 1859 : libération de Tourane (Da Nang - Vietnam). L'amiral de Genouilly et le lieutenant-colonel Reybaud délivrent la forteresse de Tourane assiégée par 9000 hommes.

 

8 mai 1941 : faille cryptographique allemande majeure (Atlantique Nord – Sud de l’Islande). Alors qu’il vient de torpiller deux navires d’un convoi, le sous-marin allemand U110, est contre-attaqué par l’escorte. Grenadé, il fait surface en urgence et son équipage abandonne le bord sans parvenir à couler le U.Boot. Le commandant du destroyer Buldog décide de ne pas l’éperonner et envoie une équipe de prise qui trouve cartes, tables de bigrammes pour le surchiffrage, procédures diverses dont le code météo qui est le chainon manquant aux cryptologues de Bletchley Park pour attaquer l’Enigma de la Kriegsmarine (Etant plus faible, il permet par comparaison de déduire la clé). Les Britanniques décryptent les réseaux de la Luftwaffe depuis juin 1940 et ceux de la Wehrmacht depuis le printemps 1941. Cette erreur cryptographique majeure permet de lire le trafic des U-Boote de juin 1941 au 1er février 1942, date de la mise en service de l’Enigma M4. Le renseignement naval britannique déroutera à temps de nombreux convois menacés et sauvera ainsi des centaines de cargos et pétroliers, dont la perte aurait compromis le débarquement Anglo-américain en Afrique du Nord (novembre 1942). Lire Guerre des codes et guerre navale, 1939-1945 de Guy Malbosc et Jean Moulin – 2012.

 

8 mai 1942 : fin de la bataille de la mer de Corail. Grace à ses avions embarqués, la flotte américaine de l’amiral Fletcher défait une flotte japonaise qui s'apprête à envahir la Nouvelle Guinée.

 

8 mai 1945 : armistice à Berlin. Ayant refusé d'admettre la validité de la signature de l'armistice, la veille à Reims, Staline impose aux Alliés une redite mais cette fois à Berlin. Arrivé dans des conditions rocambolesques, le général de Lattre représente la France à la table des vainqueurs (après avoir fait coudre sur place le drapeau français, non prévu dans le protocole).

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8 mai 1954 : Dien Bien Phu, suite et fin : « Après la chute du secteur principal, l’effort viêt-minh se concentre sur Isabelle dont la situation est sans issue. À la nuit tombée, le colonel Lalande tente bien une sortie, mais, immédiatement, ses éléments de tête sont pris à partie par l’ennemi et le gros des troupes se trouve mêlé aux bo doïs qui s’infiltrent de partout. À 1H50, Albatros ayant échoué, Isabelle envoie un dernier message : « sortie manquée, ne puis plus communiquer avec vous - Stop - Fin citation ». La bataille de Diên Biên Phu est définitivement terminée.  A la date du 5 mai 1954, 1 142 combattants sont déclarés morts et 1 606 portés disparus du côté français. 4 436 ont été blessés plus ou moins grièvement. Environ 1 161 déserteurs. À ce total, il convient d’ajouter les pertes des deux derniers jours de combat, évaluées entre 700 et 1 000 hommes. Au total, le Viêt-Minh capture donc un peu plus de 10 000 hommes, 60 % de ceux-ci mourront dans les camps viêt-minh, de malnutrition, de maladies, de misère physiologique. Quant aux pertes subies par l’armée populaire, les incertitudes portant sur les chiffres sont encore plus grandes. Si les chiffres de 25 000 tués et 12 000 blessés avancés par certains services semblent ne pas devoir être retenus, celui de 22 000 victimes, tués et blessés confondus, paraît proche des estimations faites par le 2e bureau du corps expéditionnaire et confirmées, officieusement, par certains officiels viêt-minh. Cependant, l’Institut d’histoire militaire du Vietnam, qui dépend du gouvernement vietnamien, ne reconnaît toujours, aujourd’hui, que 4 020 tués, 792 disparus et 9 118 blessés ». CDT Yvan Cadeau (SHD).

 

8 mai 1988 : décès de l'écrivain Robert Anson Heinlein (Californie). Officier de marine américain (né en 1907) diplômé de l'académie d'Annapolis, Heinlein est réformé à cause d'une tuberculose et après avoir passé cinq ans sous les armes. Il se consacre dès lors à l'écriture et notamment à la science-fiction. Il reçoit de nombreux prix littéraires internationaux et devient curieusement une référence à la fois pour la génération Beatnik (En terre étrangère - 1961) et le camp militariste américain (Etoiles, garde-à-vous! - 1959). Ce dernier ouvrage, exaltant la vie du soldat en campagne et l'héroïsme guerrier et citoyen, a été rendu célèbre assez récemment par le réalisateur Paul Verhoeven à travers la série parodique des films Starship Troopers. Auteur de l'Age d'or de la science-fiction, ses thèmes favoris sont l'accélération du progrès technologique, la décadence morale et culturelle, le contrôle mental des masses, ..

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11 mai 2015 1 11 /05 /mai /2015 12:55
Dansk Leopard i Bosnien (foto FOV)

Dansk Leopard i Bosnien (foto FOV)


source Service Historique de la Défense (SHD)

 

29 avril 1429 : Jeanne d'Arc brise le siège d'Orléans.

29 avril 1522 : bataille de la Bicoque (Italie). Défaite française près de Milan face aux troupes de Charles Quint.

29 avril 1758 : bataille navale de Gondelour (Inde). Victoire navale française face aux Anglais.

 

29 avril 1916 : défaite britannique à Kut al Amara (Irak). L'empire ottoman étant entré en guerre aux côtés des Allemands (oct 1914), les Britanniques saisissent l'occasion pour tenter de prendre le contrôle des riches champs pétrolifères de la vallée de l'Euphrate et du Tigre. La 6ème armée indienne du général Townshend remonte depuis Bassora jusqu'à Ctésiphon, repoussant victorieusement les Turcs. L'élongation de la chaîne logistique est cependant telle que les troupes indiennes, fatiguées et en infériorité numérique, se replient sur Kut al Amara où elles sont finalement assiégées dans les règles de l'art par les Turcs et les Allemands. Après 5 mois de siège (dirigé par le vieux Maréchal allemand Colmar von der Goltz qui copie César à Alésia) et une tentative de sauvetage d'une colonne de secours britannique (contrée par Nourédine Pacha), la 6ème armée capitule avec ses 13 000 hommes ce qui représente à l'époque la plus grande défaite du Royaume-Uni.

 

29 avril 1954 :  Dien Bien Phu se poursuit.  « Le régiment 57 (division 304) accentue sa pression sur Isabelle 5 et semble décidé à en finir avec le point d’appui pris à parti par des canons sans recul et des canons de 105 : le PA Wieme n’est plus qu’une ruine envahie par la boue où les survivants thaïs cherchent le moindre abri pour se protéger ». CDT Ivan Cadeau (SHD/DREE).

 

29 avril 1992 : Massoud entre dans Kaboul (Afghanistan).


29 avril 1994 : bataille de Kalesija (Bosnie-Herzégovine). Le poste d'observation de Kalesija, tenu par un groupe de soldats suédois de la FORPRONU est régulièrement bombardé par les forces serbes de Bosnie qui se retirent généralement dès que le détachement danois intervient. Dans la nuit du 28 au 29 avril, les 7 Léopards I danois, appelés comme d'habitude en renfort des Suédois, sont stoppés par des tirs antichars et des tirs de mortiers. Estimant que la situation a basculé dans une opération de guerre, le chef danois décide assez rapidement de riposter et durant deux heures progresse vers le poste suédois en brisant toutes les résistances. Les Danois ne perdent aucun homme et aucun char alors que les Serbes déplorent entre 9 et 150 pertes (selon les sources). Les Léopards I danois ont tiré 72 obus en 2 heures.

 

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11 mai 2015 1 11 /05 /mai /2015 11:54
photo Guardia Svizzera Pontificia

photo Guardia Svizzera Pontificia


source SHD
 

6 mai 1527 : mercenaires contre mercenaires (Rome). La garde pontificale suisse protège et exfiltre le Pape Clément VII lors du sac de Rome commis par les Lansquenets du chef de guerre Georg von Frundsberg. Durant les guerres d’Italie qui voient l’affrontement de Charles Quint et François Ier, l’emploi des mercenaires est courant et ce sont les Suisses et les germaniques qui sont les plus prisés. Depuis le 22 janvier 1506, les Papes sont officiellement protégés par une garde suisse (aujourd’hui encore) dont les qualités guerrières et la fidélité sont réputées. Sur les 189 soldats suisses présents lors de l’assaut des Lansquenets, seuls 42 survivent en se retranchant dans le château Saint Ange avec le Pape.  Les rois de France en connaissent aussi la valeur et ont créé pour leur protection, dès 1496, une garde permanente nommée les Cent Suisses. Le Maréchal de France Schomberg qui commandera cent ans plus tard cette unité résume l’opinion commune sur ce peuple guerrier : « Les Suisses sont dans une armée ce que les os sont dans le corps humain ».

 

6 mai 1937 : accident du Hidenburg (New-York). Le dirigeable allemand prend feu à son arrivée sur l’aéroport de Lakehurst. 35 morts sur 97 personnes transportées. La fin du plus gros dirigeable construit à ce jour met aussi un terme à son utilisation commerciale transatlantique.

 

6 mai 1942 : capitulation américaine à Corregidor  (Philippines)

 

6 mai 1954 : Dien Bien Phu se poursuit. « Les préparatifs d’attaque s’accélèrent. Les tirs d’harcèlements qui commencent vers 16 heures cèdent la place, deux heures plus tard, à une véritable préparation d’artillerie. Vers 20 heures, l’attaque se déclenche et se concentre sur la face est, la division 316 est à l’honneur : le régiment 174 a pour objectif Eliane 2 tandis que le 98 doit s’emparer d’Eliane 4. Toutefois, le régiment 209 de la 312 est également engagé et doit neutraliser Eliane 10 et, sur la face ouest, un régiment de la 308 a pour mission d’occuper Claudine 5, le plus avancé des points d’appui défendant le secteur central. Commencés à la tombée de la nuit, les combats atteignent immédiatement « un caractère d’acharnement particulier », rarement égalé dans la bataille. A 4 heures du matin, Eliane 2 qui a coûté tant de morts aux deux belligérants tombe aux mains des bo doïs. Eliane 4, elle, après avoir résisté toute la nuit bien appuyée par l’artillerie du GONO encore en état de tirer, est finalement submergée en début de matinée, tout comme Eliane 10. Claudine 5 quant à elle, a été évacuée devant la pression ennemie vers 2 heures. Le télégramme envoyé à Hanoï le 7 mai 1954 à 24 heures se passe de commentaires : « situation critique. Munitions 120 pratiquement épuisées. Reste moins de 500 coups. 1 pièce de 105 en état à Isabelle. 7 à Diên Biên Phu ». Malgré tout, 133 hommes sont encore parachutés au cours de la nuit... » CDT Ivan Cadeau (SHD/DREE).

 

6 mai 1994 : inauguration du tunnel sous la Manche. Elizabeth II et François Mitterrand inaugure le tunnel. L’Angleterre n’est plus tout à fait une ile. 

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4 mai 2015 1 04 /05 /mai /2015 16:55
Eloge funèbre à M. Robert Maloubier, prononcé par M. Bernard Bajolet

 

Eloge funèbre à M. Robert Maloubier, prononcé par M. Bernard Bajolet, directeur général de la sécurité extérieure, le 29 avril 2015 aux Invalides

 

source

 

Seul le prononcé fait foi

 

Monsieur le Sénateur,

Mesdames et Messieurs les officiers, sous-officiers, officiers mariniers et militaires du rang,

Mesdames, Messieurs

 

C’est avec une vive émotion que je prends la parole devant vous, à l’ombre des gloires de notre pays, pour rendre au nom de la DGSE, mais plus largement encore au nom de notre pays, un dernier hommage à un homme qui croyait à la France, qui a contribué à lui redonner l’honneur qu’elle avait perdu en juin 1940 et qui a pris part à sa reconstruction.

Car c’est bien la France et l’idée qu’il s’en faisait qui ont guidé les pas de Bob Maloubier dans tous ses combats... Il les a menés avec éclat, avec une force physique et de caractère hors du commun.

Aujourd’hui, la DGSE est en deuil, elle pleure  Robert  Maloubier, celui que nous appelions tous affectueusement «Bob».

 

Bob, de là où vous êtes, vous devez nous observer avec votre inimitable regard amusé. En ce moment même, nous vous imaginons décrire ce que vous voyez sous vos yeux avec votre fine ironie, qui doit plaire aux camarades qui vous entourent.

J’ai eu le plaisir de vous recevoir une dernière fois, dans nos locaux, boulevard Mortier, à l’occasion de l’inauguration d’une exposition consacrée au SDECE en Indochine. C’était le 27 mars 2014. Vous aviez 91 ans.

Vous étiez venu au volant de votre propre voiture. Vous aviez cette prestance, cette élégance, cette vivacité d’esprit qui vous caractérisaient tant ! Je vois encore votre œil friser et vos 2 moustaches frémir à chaque trait d’humour que vous décochiez au cours de cette manifestation.

Il faut dire que vous étiez surpris et presque embarrassé. Vous ne vous attendiez pas à être reçu en invité d’honneur, entouré de l’admiration et de l’affection de vos successeurs à la DGSE. Avec votre talent habituel de conteur, vous avez su improviser un discours formidable, extrêmement bien charpenté, vivant, agrémenté d’humour de bon aloi, d’émotion et de souvenirs d’un ancien du SDECE en Asie du Sud-Est. En quelques secondes, nous étions avec vous, transportés sur les plateaux du Laos!

 

Bob Maloubier, votre vie est digne d’un roman d’aventure. C’est la vie d’un homme qui a trompé la mort à de multiples reprises –et vous avez su la tromper jusqu’à la semaine dernière.

Votre parcours est exceptionnel, votre destin est hors du commun.

Vous vous êtes mis en danger à de multiples reprises. Combien de fois avez-vous été blessé, recousu, réparé! Certains y verront une bonne fée, de la chance et surtout une condition physique exceptionnelle. Car dès le plus jeune âge, vous pratiquez le sport à haute dose.

Adolescent, vous vous rêviez pilote de chasse, certainement pas agent secret.

Pourtant vous en aviez déjà toutes les qualités: résistant, espiègle, ouvert au monde, patriote et polyglotte. Chez vous, l’on parlait six langues, dont l’anglais à la perfection.

Votre rêve de rejoindre l’armée de l’air se fracasse malheureusement en juin 1940. Comme Ulysse, votre odyssée connaît alors de nombreux rebondissements.

Vous rejoignez Bordeaux à bicyclette, où votre famille s’est repliée. Sous les bombardements des Stukas, vous assistez impuissant à la débâcle. Mais l’espoir renaît vite car vous entendez la voix du général de Gaulle qui appelle à continuer le combat depuis l’Angleterre.

C’est donc vers Londres que  se tournent vos yeux!

Dans une France occupée, le jeune lycéen que vous êtes cherche par tous les moyens à rejoindre les rangs de la France Libre. A Saint-Jean-de-Luz, vous tentez d’embarquer sous l’uniforme d’un soldat polonais. Un camarade, déguisé comme vous, le remarque et trahit votre identité. Vous voyez partir, depuis le quai, votre dernier espoir de gagner l’Angleterre, et décidez de rejoindre Marseille. Vous accumulez alors les déceptions, les échecs et les passages en prison, pour avoir traversé une fois de trop la ligne de démarcation.

En 1942, le gouvernement de Vichy forme l’armée d’armistice. Vous vous engagez dans l’aviation. Vous espérez pouvoir filer vers Malte ou Gibraltar dès votre premier vol. Mais cette armée d’armistice est sans avion et vous êtes affecté à la garde de l’aérodrome de Bizerte en Tunisie.

Vous espérerez le débarquement allié sur les côtes tunisiennes, et pourtant c’est à Alger, le 8 novembre, que les Alliés débarquent, tandis que l’Afrika Korps encercle la base de Bizerte.

Après avoir dérobé le vélo du colonel commandant la base, vous prenez la direction d’Alger. La fortune vous met rapidement au contact des services secrets britanniques. Vous êtes recruté par Jaques Vaillant de Guélisle dans le Special Detachment du SOE, à la section F. Vous y retrouvez un ami d’enfance, Fernand Bonnier de la Chapelle. Lorsque ce dernier assassine l’amiral Darlan, le 24 décembre 1942, les membres de la section F sont traqués. Vous quittez Alger et rejoignez Londres.

 

Au mois de janvier 1943, vous êtes détaché comme sous-lieutenant de l’armée britannique. Pendant huit mois, vous apprenez le métier d’agent au sein des nombreuses écoles du SOE. De l’école de démolition de Wanborough Manor, à celle de filature à New Forest, vous développez un savoir-faire remarquable: vous êtes formé au parachutisme, à la clandestinité et à toutes les techniques de sabotage. Vous êtes entraîné à la manipulation des armes, des explosifs et de la radio, au codage et à l’empoisonnement, aucune technique ne vous est étrangère.

Londres prépare le débarquement. Les agents du SOE ont pour mission d’affaiblir l’industrie de guerre de l’occupant et les fortifications du mur de l’Atlantique. Dans la nuit du 15 au 16 août 1943, vous êtes parachuté pour la première fois comme saboteur au sein du réseau Salesman.

Du Havre jusqu’à Fécamp, vous formez et menez une équipe de volontaires avec laquelle vous réalisez les plus grands coups du réseau. Vous participez au sabotage d’un ravitailleur de sous-marins allemand à Rouen. Vous détruisez l’usine Française des Métaux de Déville, fabriquant les trains d’atterrissage des chasseurs allemands, et mettez hors service la centrale électrique de Dieppedalle, privant de courant une bonne partie des industries rouennaises.

Vous avez à peine vingt ans, votre courage et votre détermination forcent déjà l’admiration.

En décembre 1943, filant dans la nuit sur l’Oiseau Bleu, la moto d’urgence du SOE, pour réceptionner un parachutage près d’Elbeuf, vous êtes arrêté par des Feldgendarmes mais vous parvenez à tromper la vigilance des Allemands et vous vous échappez. Les balles sifflent. Vous êtes touché. Traqué, dans un froid glacial, vous traversez un canal à la nage et parvenez à vous cacher. Au petit matin, enveloppé de givre, vous regagnez Rouen.

Récupéré par le SOE, qui voit en vous un agent d’exception, vous êtes à nouveau parachuté en France, au lendemain même du débarquement en Normandie.

L’Halifax, bombardier de la Royal Air Force qui vous transporte, survole le sillage des 7 000 navires alliés de l’opération Overlord.

Votre groupe doit fédérer la résistance du Limousin et l’armer pour ralentir la progression de la division Das Reich vers la Normandie. Les hommes de Georges Guingouin manquent d’armes. Le 25 juin 1944, vous coordonnez à Sussac, le plus important parachutage d’armes effectué en France. Le 21 août 1944, Limoges est libéré, la guerre se termine. Vous n’avez que 21 ans.

 

Vous rejoignez alors le BCRA à Londres au mois d’octobre 1944. Dès 1945, vous êtes affecté d’office à la DGER (direction générale des études et de la recherche), comme «capitaine, chargé de mission de 1ère classe».

En Extrême-Orient pourtant, la guerre se poursuit. Vous êtes naturellement volontaire et reprenez les armes. Vous intégrez la Force 136 du SOE. Et en parallèle, la France vous nomme gouverneur provisoire de la province de Trans Hoa dans le sud du Tonkin. Parachuté au Laos comme chef de mission, commandant de région et de compagnies de guérillas, vous êtes blessé et fait prisonnier par les Japonais. Lorsque le Japon capitule, la Force 136 est dissoute, la guerre d’Indochine commence.

Pour vous et vos hommes, c’est le début d’une lutte éprouvante et d’une longue errance. Encore une fois, vous échappez à la mort.

A votre retour à Saigon, vous êtes cité le 12 février 1946 à l’ordre du corps d’armée pour votre conduite exemplaire au cours des missions de renseignement périlleuses que vous avez effectuées.

Vous quittez alors l’armée britannique décoré du prestigieux Distinguish Service Order, avec le grade de capitaine. Par ailleurs, le 23 août 1947, vous êtes élevé par décret au grade de chevalier de la Légion d’honneur pour votre sang froid et votre remarquable dynamisme au Laos, où, bien que blessé, vous avez continué le combat.

Au terme de votre mandat dans la péninsule indochinoise, vous revenez en France le 18 août 1946.

Les conditions de votre retour sont bien différentes de celles qui vous avaient amenées en Extrême-Orient.  Vous montez à bord d’un confortable DC4 d’Air France qui relie alors Saigon à l’aéroport du Bourget en moins de trois jours, en passant par Rangoon, Karachi, Bassorah, Le Caire et Tunis...

 

Le SDECE qui succède à la DGER vous apparaît également très confortable. Et pour cause, puisqu’il occupe à cette époque un somptueux ensemble d’immeubles au carrefour de la Muette, et dont les façades sont encore couvertes de peinture marron, verte et noire, un camouflage choisi par la Kriegsmarine qui occupait ces bâtiments pendant l’occupation.

Jacques Morlane, créateur du service action du SDECE vous recrute immédiatement. Avec votre expérience incomparable, vous aurez pour mission de former les nouvelles recrues destinées à constituer le 11ème bataillon parachutiste de choc.

 

A Arzew en Algérie, aux côtés de Claude Riffaud, vous créez l’école des nageurs de combat. Pendant plusieurs années, vous travaillez au développement de cette section et vous vous attachez à la doter des capacités les plus modernes et les plus discrètes.

En 1953, l’école est transférée à Saint-Mandrier. En 1954, vous créez le groupement autonome des nageurs de combat du SDECE à Aspretto. Après bien des aventures - vous êtes à l’origine d’opérations secrètes de premier plan et la Nation ignore encore aujourd’hui ce que vos nageurs ont fait pour elle - vous quittez le SDECE en 1960.

Les nageurs, partis de rien disposent alors d’équipements de pointe allant du scaphandre de grande autonomie, aux propulseurs sous-marins ou encore à la mythique Fifty Fathoms, montre étanche que vous avez-vous-même dessinée, construite spécialement par l’horloger Blancpain et adoptée par les Navy Seals américains.

Vous devenez forestier au Gabon, où vous formez la garde personnelle du président Léon M’Ba, tout en travaillant auprès de Jacques Foccart, conseiller aux affaires africaines du général de Gaulle. Vous êtes ensuite recruté par la Shell puis par Elf  pour prospecter au Nigéria. Vous assistez alors à la rébellion du Biafra. Vous achevez votre carrière professionnelle au Moyen Orient en tant que Représentant des Français de l’étranger et Conseiller du commerce extérieur.

 

Mais vous restez un familier du Service. Vous êtes un membre des Bagheera, l’association des anciens du 11ème choc et ne manquez pratiquement aucune fête de la Saint-Michel à Aspretto, puis à Quelern, au centre parachutiste d’entraînement aux opérations maritimes.

Vous considérez vos camarades du Service Action comme votre famille. Vous les entourez de vos précieux conseils et ne manquez jamais de relater une anecdote pour détendre ces hommes et ces femmes d’exception, souvent sous tension et aujourd’hui très sollicités, comme vous pouvez vous en douter.

Le 23 juillet dernier, vous étiez revenu à Saint-Mandrier pour remettre à un jeune capitaine du CPEOM le 1000e brevet de nageur de combat.

Vous étiez heureux et fier de voir que la formidable aventure des nageurs se poursuit, de savoir que ces soldats d’élite continuent d’être aux avants postes de toutes les opérations clandestines du Service Action. Vous aviez vu dans le regard des huit nouveaux certifiés, marins et terriens, leur fierté d’inscrire leurs pas dans les vôtres, d’entrer dans une filiation de héros dont Claude Riffaud et vous êtes les pères fondateurs.

 

Aujourd’hui, Bob, collègue fidèle et compagnon des heures heureuses et moins heureuses de la DGSE, c’est vous qui nous quittez. Vous laissez à chacun d’entre nous une part de l’histoire de notre pays, que vous évoquez avec brio dans vos mémoires. A travers vos ouvrages, vous livrez en filigrane une histoire des services secrets français mais aussi une histoire du SOE,  longtemps ignorée en France.

Vous nous quittez aussi avec quelques secrets, les secrets des services de renseignement pour lesquels vous avez œuvré: SOE, BCRA, DGER, SDECE, DGSE...

 

Sans jamais vous renier, sans jamais oublier, vous êtes toujours resté fidèle à vous-même, au Service et à la France.

Vous avez été un homme de devoir et de convictions, d’enthousiasme et d’ironie, de force de caractère et de traits d’humour fulgurants

Vous avez été un camarade exceptionnel et êtes un héros pour les plus jeunes générations.

En juin 2014, à l’occasion du soixante-dixième anniversaire du débarquement, Sa Majesté la Reine d’ Angleterre, qui n’oublie pas ses soldats, vous remet l’ordre de l’Empire britannique.

La France vous rend aujourd’hui un dernier hommage.

Cher Bob, je veux rassurer les membres de votre famille et leur dire qu’à la DGSE, nous ne vous oublierons jamais!

Vive la République!

Vive la France!

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2 mai 2015 6 02 /05 /mai /2015 12:55
Chacun sa pucelle

Pucelle du 32e Régiment d'artillerie (32e RA). On y voit Jeanne d'Arc en armure, ainsi que le blason de la ville d'Orléans. photo SHD

 

29/04/2015 DICOD

 

Le saviez-vous ? Derrière beaucoup de coutumes, usages, traditions et expressions militaires se cachent bien souvent des anecdotes insolites, amusantes ou historiques. Alors pour étoffer votre culture générale et briller le matin devant vos collègues à la machine à café, plongez-vous dans notre rubrique du mercredi. Aujourd’hui, la rédaction propose explique pourquoi les insignes militaires sont appelés "pucelles".

 

Les militaires portent des insignes nombreux et variés, que ce soit sur leurs uniformes ou leurs tenues de cérémonie. Certains sont appelés « pucelles ». Que désigne ce nom pour le moins curieux ? Et d’où vient-il ?

 

Aujourd’hui, le mot pucelle est le terme officiel pour désigner la plaque métallique qui s’accroche sur une patte de cuir ou à même l’uniforme. Il en existe désormais plus de 2 000, de formes très diverses, marquant l’appartenance à un groupe clairement identifié.

 

Cette tradition, informelle en premier lieu, remonterait à la Première Guerre mondiale. C’est la piété des « Poilus » qui serait à l’origine de cette appellation. Issus pour beaucoup des milieux pauvres et croyants, les soldats s’en remettaient à la Vierge Marie ou à la plus célèbre des pucelles, Jeanne d’Arc. Au moment de monter au combat, et bien que ce fût interdit, ils auraient accroché sous le revers de leur capote une médaille de la Sainte Vierge ou de Jeanne d’Arc pour se protéger sur le champ de bataille, à la façon d’une amulette qui les préserverait du mauvais sort.

 

Une autre explication avance que certains insignes militaires de l’armée française étant ornés d’images évoquant Jeanne d’Arc - surnommée « la Pucelle d’Orléans » - ou la ville d’Orléans. Par extension,  ces emblèmes auraient pris le nom de ce qu’ils représentaient.

 

Enfin, une dernière explication trouve sa source dans la tradition militaire : lorsque l’on accroche la première insigne de son unité ou de son régiment, on ouvre la boutonnière de son vêtement pour la première fois. Ce faisant, on « dépucelle » la boutonnière jusqu’alors restée vierge.

 

Les pucelles se portent à droite pour l’armée de Terre et la Gendarmerie, et sur le cœur pour l’armée de l’Air. À l’exception des marins pompiers, la Marine n’en porte pas. Depuis 1945, tout projet d’insigne, assorti de l’explication des éléments de sa composition, doit être présenté au service historique de la Défense. Pour être homologuée, le symbolisme de la pucelle doit être en accord avec l’historique et la mission des unités.

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1 mai 2015 5 01 /05 /mai /2015 11:55
Hommage à deux anciens pilotes dans le département de la Manche

 

29/04/2015 Major Michel Madec Section Air de l’École des fourriers de Querqueville - Armée de l'air

 

Chaque année, le 12 avril, la commune de Montebourg (50) vibre au rythme d’une cérémonie hommage à deux anciens pilotes de l’armée de l’air. Cette année encore, de nombreux aviateurs, élèves ou réservistes, se sont réunis pour ce temps fort, dans une région empreinte d’histoire maritime.

 

Chaque 12 avril, un hommage solennel est rendu au sergent-chef Jean-Magloire Dorange et au sergent Pierre Devouassoud, anciens pilotes de l’armée de l’air, et à leurs camarades, sur les lieux mêmes de la tragédie qui les a vu fusiller en 1941. Cette année encore, une large délégation conjointe des unités « air » stationnées en Cotentin participait à l’évènement. Elle était conduite par le lieutenant-colonel Christophe Chevalier, chef de la section air et directeur adjoint de l’école des fourriers de Querqueville, et par le commandant Mathieu, de l’école d’application militaire de l’énergie atomique.

 

Hommage à deux anciens pilotes dans le département de la MancheHommage à deux anciens pilotes dans le département de la Manche
Hommage à deux anciens pilotes dans le département de la Manche

Le commissaire en chef de 1ère classe Patrick Henry, directeur de l’école des fourriers et délégué militaire du département de la Manche, a marqué d’un grand intérêt cette commémoration « air » dans une région empreinte d’histoire maritime. Madame Laruelle, résistante déportée et compagne de cellule des deux valeureux héros, était présente. Une section d’élèves-sous-officiers de l’EFSOAA (école de formation des sous-officiers de l’armée de l’air) de Rochefort-sur-Mer, en formation à l’école des fourriers, complétait l’important dispositif qui dénombrait une soixantaine de drapeaux d’associations patriotiques, dont celui de l’association nationale des sous-officiers de réserve l’armée de l’air.

 

Ils sont tombés sous les balles de l’occupant...

 

Hommage à deux anciens pilotes dans le département de la Manche

Ils, ce sont le sergent-chef Jean-Magloire Dorange et le sergent Pierre Devouassoud. Sous-officiers pilote de l’armée de l’air au début de la Seconde Guerre mondiale, ils refusent l’armistice de 1940 et décident de rejoindre le général de Gaulle à Londres, par la mer. Ils quittent ainsi Saint-Cast, le 12 février 1941, à bord d’un bateau de fortune, le Buhara, acheté sur leurs deniers. Dans la nuit, le bateau montre des faiblesses ; l’espoir de gagner les côtes anglaises s’amenuise. Ceci se confirme au petit matin, lorsqu’un patrouilleur allemand les arraisonne au large de Guernesey. Les seize membres d’équipage sont convoyés vers le port de Cherbourg, questionnés par la Gestapo puis transférés, le 3 mars, à la prison de Saint-Lô pour y être jugés par la cour martiale.  Quatorze seront condamnés à la déportation. Dorange et Devouassoud seront condamnés à mort pour être respectivement le leader et le financier de l’épopée : ils seront fusillés à Montebourg le 12 avril 1941, au mur d’enclos de l’abbaye.

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29 avril 2015 3 29 /04 /avril /2015 16:55
14-18 : les usines en guerre

Usines André Citroën du quai de Javel dans le XVe à Paris. Finition et peinture des obus de 75 mm dans le grand atelier d’usinage et de montage de Chaix. Oct 1915. Photo Citroën Héritage

 

28/04/2015 Par Jean-François Preveraud - industrie-techno.com

 

Le rôle de l’industrie fut prépondérant dans le Premier conflit mondial. C’est en partie grâce à la mobilisation de la production, qui adopta des méthodes de travail novatrice, que les Alliés réussirent à faire la différence. Retour sur un aspect du Conflit souvent oublié.

 

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29 avril 2015 3 29 /04 /avril /2015 11:55
Uniforme Bleu Horizon photo ECPAD

Uniforme Bleu Horizon photo ECPAD

 

28 avril 2015 par ECPAD

 

En 1915, après plusieurs mois d’attente, les troupes de l’armée française sont équipées d’un nouvel uniforme pour affronter la guerre des tranchées.

 

Jusqu’alors vêtus de l’uniforme hérité de la guerre franco-prussienne, les fantassins souffraient d’un équipement obsolète, mal adapté aux saisons, pourvu d’un pantalon rouge trop voyant et d’un képi peu protecteur. Ainsi, en 1915, l’armée française modernise ses équipements et passe à l’uniforme bleu horizon.

 

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28 avril 2015 2 28 /04 /avril /2015 13:55
A pre-1791 portrait of Lafayette by Jean-Baptiste Weyler over a detail of Hermione in the Naval battle of Louisbourg, 1781 by Auguste-Louis de Rossel de Cercy

A pre-1791 portrait of Lafayette by Jean-Baptiste Weyler over a detail of Hermione in the Naval battle of Louisbourg, 1781 by Auguste-Louis de Rossel de Cercy


28.04.2015 par Service Historique de la Défense (SHD)
 

28 avril 1503 : bataille de Cérignole (Italie). Français et Espagnols se disputent le Royaume de Naples durant la 3ème guerre d'Italie. Louis d'Armagnac, duc de Nemours commande l'armée française (9500 hommes et 26 canons) et affronte Gonzalve de Cordoue surnommé le Gran capitan qui dispose d'autant d'hommes mais de moitié moins de canons. L'Espagnol connaissant le gout français pour les charges de cavalerie, tend un piège. Simulant une timide attaque, les Espagnols se laissent poursuivre par les cavaliers français qui ne s'aperçoivent pas qu'ils sont entraînés vers les arquebusiers protégés par des fossés. Le duc de Nemours est tué. La bataille s'achève par l'affrontement des piquiers (Gascons et mercenaires suisses contre Espagnols et mercenaires allemands). Les Espagnols infligent 3700 pertes à leurs ennemis alors qu'ils ne perdent que 100 hommes.

28 avril 1760 : bataille de Sainte Foy (Québec). Les Français gagnent leur dernière bataille face aux Anglais.

 

28 avril 1780 : arrivée de la frégate Hermione (Boston).  le marquis de La Fayette débarque pour apporter le soutien du roi de France aux Américains. La frégate est commandée par le lieutenant de vaisseau de La Touche.

 

28 avril 1862 : bataille de las Cumbres (Mexique). L'armée du général Lorenzes (6000 h) force le col tenu par 4000 mexicains.

 

 

Progression d’éléments de la colonne Crèvecœur lors de l’opération Condor (25 avril-10 mai 1954) photo René Adrian (SPI - ECPAD)

Progression d’éléments de la colonne Crèvecœur lors de l’opération Condor (25 avril-10 mai 1954) photo René Adrian (SPI - ECPAD)

28 avril 1954 :  Dien Bien Phu se poursuit. « La colonne Crèvecœur, partie du Laos en direction de Diên Biên Phu reprend Muong Khoua ; le commandement ne se leurre pas sur les possibilités de cette force d’environ 2 000 hommes, il ne peut s’agir que d’éléments de recueil de la garnison française soit en cas de sortie en force de celle-ci soit pour récupérer les isolés après reddition du camp retranché ». CDT Ivan Cadeau (SHD/DREE).

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27 avril 2015 1 27 /04 /avril /2015 16:55
70 ans des combats de la pointe Grave

 

26/04/2015 armée de Terre

 

70 ans après la libération de la poche de Royan, le 18 avril 2015, une cérémonie a été commémorée en présence de nombreux anciens et d’un détachement du 1er régiment d’infanterie de marine (1e RIMa).

 

Parmi ces anciens, l’adjudant-chef Housseim Karie Elmi est venu spécialement de Djibouti pour témoigner de cet événement en représentant du bataillon de marche Somali qui avait participé à la libération de la poche de Royan au sein du détachement d’armée de l’Atlantique.

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27 avril 2015 1 27 /04 /avril /2015 10:55
Croix de guerre 1914-1918 avec citations puis fourragère en modéle réduit

Croix de guerre 1914-1918 avec citations puis fourragère en modéle réduit

 

21.04.2015 Service Historique de la Défense (SHD)

 

21 avril 1779 : tentative de reprise de Jersey et Guernesey (actuelles iles anglo-normandes). Une flottille française, partie de Saint Malo et transportant 1500 hommes ne parvient pas à débarquer à cause du mauvais temps. Ces iles appartiennent à la couronne d’Angleterre depuis 1204.

 

21 avril 1916 : création de la fourragère. « La fourragère dérive du souvenir de la corde à fourrage que le soldat enroulait autour de son épaule. Elle réapparaît en 1916. Une circulaire du 21 avril stipule : « il est créé un insigne spécial destiné à rappeler d’une façon permanente les actions d’éclat de certains régiments et unités formant corps cités à l’ordre de l’armée. Cet insigne sera constitué par une fourragère aux couleurs de la croix de guerre ». C’est dans le but de stimuler les formations, de donner de l’allant et de développer l’esprit de corps que le commandement créé cette forme visible du courage et de l’abnégation qui sera de couleurs différentes en fonction du nombre de citations à l’ordre de l’armée obtenues. (2 à 3, couleur de la croix de guerre ; 4 à 5, couleur de la médaille militaire ; 6 à 8, couleur  de la Légion d’honneur ; 9 à 11, double fourragère LH et croix de guerre ; 12 à 14, double fourragère LH et médaille militaire ; 15 et plus double fourragère LH) ».  LCL Georges Housset (SHD/DSD).


21 avril 1918 : mort du Baron rouge, Manfred Von Richthofen. (Vaux-sur-Somme). As de la chasse allemande aux 80 victoires en combat aérien. Il décède en posant son Fokker Dr.I (triplan qu’il a rendu célèbre) après avoir reçu une balle provenant d’une tranchée australienne. Les alliés lui accordent des funérailles dignes d’un héros national.

 

21 avril 1954 : Dien Bien Phu se poursuit. "Dans la nuit du 20 au 21 avril, Huguette 1 se voit totalement isolée du sous-secteur centre. L’opération de « desserrement » et de ravitaillement réalisée en fin de matinée par les légionnaires du I/13e DBLE et les parachutistes du 5e BPVN appuyée par deux blindés s’avère très coûteuse et seul un étroit couloir est ouvert. Mais l’effort ne peut être maintenu et les légionnaires de la 1re compagnie du I/13e DBLE sont laissés à eux-mêmes. A noter également, dans la même nuit du 20 au 21 avril, le coup de main des parachutistes du II/1er RCP sur Dominique 6, pourtant perdue depuis plus d’un mois. Une vingtaine de soldats viêt-minh sont tués et plusieurs casemates abritant des mitrailleuses lourdes, détruites." CDT Ivan Cadeau (SHD/DREE).

 

 

Les généraux Zeller, Jouhaud, Salan et Challe sur le forum d’Alger.photo Vignal Claude - ECPAD

Les généraux Zeller, Jouhaud, Salan et Challe sur le forum d’Alger.photo Vignal Claude - ECPAD

21 avril 1961 : putsch des généraux (Alger). L'armée française a remporté la victoire sur le terrain mais beaucoup de ses chefs constatent amèrement que politiquement le FLN est en train de remporter la guerre d'Algérie. Depuis 1958, la position du général de Gaulle quant au statut de l'Algérie a beaucoup évolué. Réaliste et attentif au sens de l'Histoire, il déçoit ceux qui l'ont pourtant porté au pouvoir, et lors d'une conférence de presse, le 11 avril, évoque "l'Etat souverain d'Algérie". S'estimant trahis, les généraux Challe (armée de l'Air), Jouhaud (armée de l'Air) et Zeller (armée de Terre) décident de prendre le pouvoir à Alger avec les légionnaires du commandant Hélie Denoix de Saint Marc (1er REP). Le célèbre général Salan rejoint les putschistes le 23 avril, mais cela ne suffit pas. La troupe et ses chefs, dans leur très grande majorité refusent de suivre le "quarteron de généraux en retraite". Le discours télévisé, cinglant, de de Gaulle achève de rallier les indécis. Le 25, Challe, Zeller et Saint Marc se constituent prisonniers. Salan et Jouhaud rejoignent la clandestinité et l'OAS. Ils seront arrêtés un an plus tard.  Quatre régiments sont dissous dont le 1er REP, le 30 avril. Ces cinq officiers ont tous été amnistiés et réintégrés dans leurs droits civiques et dignités militaires en 1982.

 
21 avril 1967 : putsch des colonels (Athènes). Au nom du roi, mais sans son accord, des colonels prennent le pouvoir en Grèce à la faveur d'une période d'instabilité politique forte, craignant une prise de pouvoir des communistes.

 

21 avril 1982 : création de la médaille de la Défense nationale. Par décret présidentiel n°82-358, est créée une médaille récompensant les services particulièrement honorables rendus par les militaires d’active et de la réserve opérationnelle à l’occasion de leur participation aux activités opérationnelles ou de préparation opérationnelle des armées, notamment les manœuvres, exercices, services en campagne, ainsi que les interventions au profit des populations. La médaille comporte 3 échelons, bronze, argent et or avec agrafes diverses.

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27 avril 2015 1 27 /04 /avril /2015 10:55
Adieux de Napoléon Ier à la garde impériale château de Fontainebleau, 20 avril 1814 Antoine Alphonse Montfort, (d'après Horace Vernet) photo RMN Châteaux de Versailles et de Trianon

Adieux de Napoléon Ier à la garde impériale château de Fontainebleau, 20 avril 1814 Antoine Alphonse Montfort, (d'après Horace Vernet) photo RMN Châteaux de Versailles et de Trianon

Adieux de Napoléon Ier à la garde impériale château de Fontainebleau, 20 avril 1814 Antoine Alphonse Montfort, (d'après Horace Vernet) photo RMN Châteaux de Versailles et de Trianon


20.04.2015 Service Historique de la Défense (SHD)

 

20 avril 1814 : Napoléon 1er fait ses adieux à la garde impériale (Fontainebleau)

20 avril 1828 : L'explorateur René Caillé entre dans Tombouctou. Sans être militaire, il est un des précurseurs français en Afrique.

20 avril 1899 : le lieutenant-colonel Klobb reçoit l'ordre d'arrêter la colonne Voulet-Chanoine (Niger). Les capitaines Voulet et Chanoine qui se sont illustrés dans de récentes conquêtes coloniales (Indochine et Afrique) reçoivent l'ordre de rallier le lac Tchad par l'Ouest de l'Afrique afin d'opérer une jonction avec deux autres colonnes parties du Sud algérien et du Congo. Le but du commandement français est de contrôler l'Afrique centrale. Le dénouement peu glorieux pour la France de la crise de Fachoda (1898) a exacerbé la compétition coloniale. Les deux officiers, pour des raisons encore indéterminées, commettent de très nombreuses exactions contre les populations rencontrées. Obnubilés par la lettre de leur mission, probablement mentalement malades (syphilis) et manquant des moyens matériels qui leur permettraient de ne pas "vivre sur le pays", ils perdent l'esprit de la mission et s'enfoncent dans la violence. Alerté, le ministre des colonies ordonne à Klobb de les arrêter. Un autre élément éclaire cette décision : Le capitaine Chanoine est le fils d'un général antidreyfusard et ministre de la guerre en 1898. Ne pas sanctionner les rebelles, donnerait aux Dreyfusards un motif supplémentaire contre l'armée. Lorsque Klobb rejoint la colonne infernale, il est tué. Peu de temps après, les propres hommes de Voulet et Chanoine se mutinent et les tuent.

 

Chronique culturelle du 20 Avril - SHD

20 avril 1954 : Dien Bien Phu se poursuit. "Le colonel Lalande (commandant le centre de résistance Isabelle) organise une opération – réussie - pour reboucher une partie des tranchées vietminh réalisées par les hommes du bataillon 265 (régiment 57, division 304). Sur Eliane 1, les parachutistes du II/1er RCP recueillent un déserteur viêt-minh disant appartenir à la division 312. Ce dernier dresse un tableau pessimiste des conditions de vie des bo doïs autour de Diên Biên Phu, des pertes terribles causées par l’artillerie et l’aviation françaises expliquant l’arrivée de jeunes recrues moins préparées aux rigueurs du combat." CDT Ivan Cadeau (SHD/DREE).  

 

HISTOIRE : Indochine, Diên-Biên-Phu, avril 1954

 

Chronique culturelle du 20 Avril - SHD

20 avril 1962 : arrestation du général Salan (Alger). Vivant depuis un an dans la clandestinité après la tentative de putsch (22 avril 1961) du « quarteron de généraux » voulant imposer à de Gaulle une Algérie française, le général Salan est arrêté à Alger d’où il dirigeait les opérations de l’OAS. Condamné à la prison à vie, il est réintégré dans ses prérogatives de général d’armée et de grand-croix de la Légion d’Honneur en 1982, à la suite de l’amnistie votée par le Parlement.

 

20 avril 1999 : incendie d'une pallotte corse (près d’Ajaccio - Corse). Dans la nuit du 19 au 20 avril, une paillotte illégalement construite sur la plage Cala d'Orzo est incendiée par des gendarmes du Groupe de pelotons de sécurité (GPS) agissant sur ordres du préfet relayés par le colonel commandant la légion de gendarmerie de Corse. Très rapidement découverts, à cause d'indices grossiers laissés sur la plage, les protagonistes sont condamnés.

 

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27 avril 2015 1 27 /04 /avril /2015 10:55
Collier's New Photographic History of the World's War (New York, 1918)

Collier's New Photographic History of the World's War (New York, 1918)


22.04.2015 Service Historique de la Défense (SHD)

 

22 avril 1676 : bataille d’Agosta (au large de la Sicile). Le lieutenant général Abraham Duquesne bat une flotte hispano-hollandaise commandée par l’amiral Ruyter dans le cadre de la campagne de Sicile menée par Louis XIV. Blessé au combat, Ruyter meurt quelques jours plus tard à Syracuse où s’est réfugiée sa flotte.

 

22 avril 1809 : bataille d'Eckmühl (Bavière).  Napoléon 1er bat les Autrichiens et pour récompenser le maréchal Davout qui s'est bien comporté, le fait prince d'Eckmühl.

 

22 avril 1900 : bataille de Kousseri (actuel Cameroun). Le commandant Lamy avec 1300 hommes (issus de 3 colonnes ayant opéré leur jonction la veille) dont 700 équipés de fusils, attaque le chef de guerre Rabah et son armée (estimée à 10 000 hommes) près de Kousseri.  Lamy et Rabah meurent au combat. C’est la dernière grande bataille du Sud Saharien qui sans pacifier totalement la zone fait cesser les raids sanglants de Rabah. L’affrontement a eu lieu sur la rive gauche du Chari, juste en face du village de Kotoko (rive droite tchadienne) qui sera rebaptisé Fort Lamy un mois plus tard. Depuis 1973, Fort Lamy est N’Djamena.

22 avril 1915 : utilisation pour la première fois des gaz de combat (Ypres). Les Allemands répandent des milliers de litres de chlore sur le front, au niveau du saillant d'Ypres. Le vent porte le gaz sur les positions françaises tenues par deux divisions qui se replient précipitamment. Les Canadiens, fraichement arrivés, doivent se redéployer pour faire face au vide laissé par les Français (8 km de large) et s’y sacrifient pour contenir la progression allemande.

22 avril 1945 : Hitler admet devant témoin que la guerre est perdue et qu'il va se suicider (Berlin)

22 avril 1956 : les sapeurs soviétiques découvrent un tunnel de la CIA (Berlin). A la faveur de travaux, un tunnel secret de 449 mètres est découvert sous la RDA. Creusé par les services secrets américains, ce tunnel a permis à la CIA, pendant près d'un an, d'intercepter les communications téléphoniques de l'armée rouge. Le KGB est en fait parfaitement au courant depuis le début des travaux mais pour ne pas griller sa source (un diplomate britannique, George Blake), patiente un an avant de simuler la découverte.

 

 

Monument érigé à Dumbéa (Nouvelle-Calédonie) en hommage aux gendarmes victimes de l'attaque de la brigade de Fayaoué (Ouvéa) le 22 avril 1988 - Photo Jaqui Monnier extraite du livre la Gendarmerie outre-mer de Gérard CABRY.jpg

Monument érigé à Dumbéa (Nouvelle-Calédonie) en hommage aux gendarmes victimes de l'attaque de la brigade de Fayaoué (Ouvéa) le 22 avril 1988 - Photo Jaqui Monnier extraite du livre la Gendarmerie outre-mer de Gérard CABRY.jpg

22 avril 1988 : attaque de la gendarmerie de Fayaoué (ile d’Ouvéa – Nouvelle Calédonie). En pleine campagne présidentielle française, un groupe d’indépendantistes Kanaks du FLNKS tue 4 gendarmes et en prend en otage 27 autres. Le  5 mai après avoir tenté à plusieurs reprises de négocier, le GIGN appuyé par le 11ème Choc, le commando Hubert et 2 lance-flamme du 17ème RGP donne l’assaut contre la grotte d’Ouvéa où sont encore retenus 16 otages.

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27 avril 2015 1 27 /04 /avril /2015 10:55
Final Operations - 19 April - 7 Mai 1945

Final Operations - 19 April - 7 Mai 1945

 

27.04.2015 Service Historique de la Défense (SHD)

 

27 avril 1296 : bataille de Dunbar (Ecosse). Le roi d'Angleterre, Edouard Ier, fin politique et monarque guerrier part en campagne contre les Ecossais qui en s'alliant avec les Français tentent d'affaiblir l'Angleterre. John Baliol vient en effet de signer une alliance avec Philippe le Bel, alliance que l'on appelle encore aujourd'hui, Old alliance et que le général de Gaulle a qualifiée de plus vieille alliance au monde. Les 15 000 Ecossais attendent sur une hauteur près de Dunbar les 12 000 anglais. Dévalant la colline, la cavalerie écossaise fait dans un premier temps fuir les Anglais qui reforment leurs lignes une fois l'attaque passée. Les Ecossais sont surpris par la rapidité anglaise à se remettre en ordre de bataille et sont finalement vaincus par une charge de cavalerie lourde. Edouard Ier soumet en quelques semaines l'Ecosse et pour signifier la mainmise sur le pays fait ramener à Westminster "la pierre de la destinée", pierre sur laquelle les rois écossais étaient sacrés.  La pierre de Scone a été restituée en 1996 aux Ecossais et placée dans la forteresse d’Edinbourg.

 

27 avril 1978 : coup d'Etat à Kaboul (Afghanistan). Le général Daoud a renversé le roi Zaher Kahn en 1973 et instauré une République qui se veut non alignée. Daoud est « putsché » par Taraki et un groupe d'officiers prosoviétiques cinq ans plus tard. Taraki est à son tour assassiné (septembre 1979) par Amin qui s'inquiète de la dérive pro soviétique de l'Afghanistan. Leonid Brejnev et le KGB décident alors d'intervenir massivement contre l'avis de l'état-major soviétique. 20 000 hommes occupent Kaboul au début de janvier 1980.

 

27 avril 1945 : les troupes américaines pénètrent en Autriche. Après avoir fait leur jonction sur l’Elbe à Torgau le 25 avril, américains et soviétiques poursuivent inexorablement la réduction des dernières résistances allemandes. La veille le Duce, Benito Mussolini a été arrêté et exécuté par des partisans italiens alors qu’il tentait de fuir, caché au sein d’une colonne allemande en pleine retraite. Dans quelques jours (le 30 avril), Adolf Hitler se suicidera dans son bunker assiégé par les soviétiques à Berlin. L’étau allié s’est définitivement resserré sur l’Allemagne nazie.

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27 avril 2015 1 27 /04 /avril /2015 10:55
Russian Icon. St. Georges et le Dragon. XIVe siècle. Novgorod. De l’église de Maniokhin . Russian Museum, St. Petersburg, Russia

Russian Icon. St. Georges et le Dragon. XIVe siècle. Novgorod. De l’église de Maniokhin . Russian Museum, St. Petersburg, Russia


23.04.2015 Service Historique de la Défense

 

23 avril 303 : mort de Saint Georges. Saint patron de la cavalerie. Entré dans l'armée à 17 ans comme son père, Georges est souvent présenté comme un jeune homme, beau, intelligent et très polis. Remarqué par l'empereur, il est nommé tribun dans la garde impériale où sa foi chrétienne, une fois découverte, lui attire des ennuis. L'empereur ne parvenant pas à le faire abjurer, le fait décapiter. On le représente généralement à cheval et terrassant le dragon.

 

23 avril 1014 : bataille de Clontarf (Irlande). Le roi d'Irlande, Brian Boru, réunit une armée de 20 000 hommes et bat définitivement les Vikings qui étaient installés sur les côtes irlandaises depuis le IXème siècle. Cette victoire aurait dû unir l'ile, mais l'assassinat de Boru, le soir de la bataille, plonge l'Irlande dans une période de luttes pour la couronne.

 

photo Bernard Gagnon

photo Bernard Gagnon

23 avril 1346 (ou 1348) : création de l’ordre de la Jarretière (Angleterre). Le plus ancien ordre de chevalerie subsistant aujourd’hui a été placé sous le patronage de St George par le roi anglais Edouard III. La légende veut que lors d’un bal, la comtesse de Salisbury ait perdu sa jarretière. Edouard III la ramasse et la fixe à sa propre jambe en déclarant (pour couper court aux quolibets de ses chevaliers) : « Honi soit qui mal y pense ». C’est toujours la devise de l’ordre, en français, et la faute d’orthographe est d’époque.

 

23 avril 1616 : mort de Cervantès (Madrid). Miguel de Cervantès aussi appelé le manchot de Lépante après avoir perdu l’usage de la main gauche lors de la fameuse bataille navale de Lépante (7 octobre 1571) meurt à 68 ans. Il est passé à la postérité en publiant les aventures de L’ingénieux hidalgo Don Quichotte de la Manche qui est souvent présenté comme le premier roman moderne de la littérature.

 

23 avril 1809 : bataille de Ratisbone (Allemagne). Appelée aussi bataille de Regensburg, cette bataille a lieu le lendemain de la victoire de Davout à Eckmühl où ce dernier a réédité son exploit d'Auerstaedt (1806) de vaincre contre des troupes deux fois supérieures en nombre. Le maréchal Lannes après deux tentatives d'assaut repoussées par les Autrichiens sur le rempart de Ratisbonne, monte lui-même à l'assaut de la brèche pour redonner courage à ses hommes. La ville tombe peu après. Napoléon, au même moment, est légèrement blessé au talon par une balle autrichienne tirée de très loin, mais prend bien soin de remonter en selle et de se montrer à la troupe, qui déjà au courant de la blessure, s'inquiétait.

 

23 avril 1936 : réception à l’Académie française de Frédéric Bargone par Pierre Benoit. (Paris). Plus connu sous le nom de Claude Farrère, il entre à l’Ecole navale en 1894 et démissionne après la grande guerre, avec le grade de capitaine de corvette, pour se consacrer à la littérature. Il produit une œuvre abondante inspirée de ses souvenirs d’officier de marine et en particulier une « Histoire de la Marine française.

 

23 avril 1954 : Dien Bien Phu se poursuit. « Malgré l’engagement de deux compagnies du 6e BPC pour porter secours à Huguette 1 – et qui restent finalement bloquées -, le point d’appui tombe vers 4h30. Passant outre les avis du colonel Langlais et du lieutenant-colonel Bigeard, le général de Castries décide de reprendre la position : la perte d’Huguette 1 signifiait en effet un nouvel et dangereux rétrécissement de la zone de parachutage qui mettait en péril le ravitaillement du camp retranché. De Castries maintint donc sa décision. Du fait de différents facteurs (retards dans les ordres donnés, mauvaises liaisons, mauvaise coordination sol-air, mauvaise connaissance du terrain), la contre-attaque des légionnaires parachutistes du chef de bataillon Liesenfelt (2e BEP) est un cinglant échec au cours duquel le bataillon perd 150 hommes (dont  la moitié de tués et de blessés graves) : de Castries perd, lui, sa dernière réserve. L’armée populaire a subi de très lourdes pertes et a enregistré des moments de découragement qualifiés de « dérives droitières » par l’état-major vietminh ».CDT Ivan Cadeau (SHD/DREE).

 

23 avril 1961 : discours télévisé de de Gaulle (Paris). La troupe et ses chefs, dans leur très grande majorité refusent de suivre le "quarteron de généraux en retraite » qui a tenté un coup de force à Alger le 21. Après avoir laissé les putschistes se déclarer au grand jour, de Gaulle intervient à la télévision. Cinglant, il achève de rallier les indécis. Le 25, Challe, Zeller et Saint Marc se constituent prisonniers. Salan et Jouhaud rejoignent la clandestinité et l'OAS. Ils seront arrêtés un an plus tard. Quatre régiments sont dissous dont le 1er REP, le 30 avril. Ces cinq officiers ont tous été amnistiés et réintégrés dans leurs droits civiques et dignités militaires en 1982.

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27 avril 2015 1 27 /04 /avril /2015 10:55
Place Vauban, 7e arrondissement de Paris : la statue du maréchal Gallieni face à l'église du dôme des Invalides. photo Julien Morvan

Place Vauban, 7e arrondissement de Paris : la statue du maréchal Gallieni face à l'église du dôme des Invalides. photo Julien Morvan

 

24.04.2015 Service Historique de la Défense (SHD)

 

24 avril 1184 (avant Jésus-Christ) : le cheval entre dans Troie (actuelle Turquie). Les Grecs ne parvenant pas à vaincre les Troyens après un siège de 10 ans, abandonnent l'attaque frontale pour inaugurer l'une des plus célèbres ruses de guerre : Feignant de jeter l'éponge et de lever le siège, les Grecs offrent un cheval géant en bois (où le commando d'Ulysse est caché) en guise de cadeau à leurs valeureux adversaires troyens. Ceux-ci, n'écoutent pas les mises en garde de Cassandre qui dénonce le piège et font pénétrer le cadeau empoisonné dans la ville jusque-là inviolée. La nuit venue, Ulysse sort du cheval et ouvre les portes à l'armée grecque revenue secrètement. La modernisation du concept et son application informatique font presque oublier que le trojan trouve son origine dans la mythologie grecque.

 

24 avril 1849 : naissance de Joseph Galliéni (St Béat – Haute Garonne). Général de division, mort en 1916 et fait maréchal à titre posthume en 1921, Gallieni est l'un des officiers coloniaux français les plus célèbres. A sa sortie de Saint Cyr (1870), il choisit l’infanterie de marine et participe avec le 3ème RIM aux combats de Bazeilles. Il effectue toute sa carrière aux colonies (Afrique noire, Indochine, Madagascar) et met au point la méthode de la « tache d'huile » que Lyautey, son collaborateur, théorise et fait connaitre. Tout juste retraité en 1914, il est rappelé au début de la guerre et passe pour le sauveur de Paris et le vainqueur de la bataille de la Marne grâce au mouvement de troupes qu'il effectue en réquisitionnant tous les taxis parisiens. Considéré par Clémenceau comme « la vertu sous les armes », Gallieni aime à rappeler à ses officiers qu’il faut envisager les lieux de batailles comme des endroits où il faudra construire la paix. Ou encore : « Les officiers sous mes ordres voudront bien se rappeler qu’ils ont à défendre les intérêts qui leur sont confiés au nom du bon sens et non à les combattre au nom du règlement ».

 

24 avril 1915 : début du génocide des Arméniens. Confronté à une instabilité chronique sur ses marges orientales, renforcée par les menaces d'offensives russes dans cette région, le gouvernement de l'empire ottoman dominé par les "jeunes-Turcs", décide de se débarrasser de la minorité arménienne, en commençant par les Stambouliotes et les Arméniens de l'armée (qui s'étaient pourtant montrés très loyaux durant les combats contre les Russes). 600 Arméniens sont massacrés ce premier jour. Près de 1,5 million suivront...

 

24 avril 1954 : Dien Bien Phu se poursuit. « La situation sanitaire des blessés de Diên Biên Phu devient préoccupante. A cette date, 402 blessés couchés et 676 assis encombrent les antennes chirurgicales exigües. Près du double, souffrant de blessures plus légères sont soignés au sein de leur formation ». Cne Cadeau (SHD).

 

Chronique culturelle du 24 Avril - SHD

24 avril 1980 : opération Eagle claw (Iran). Le président Jimmy Carter autorise l'opération secrète consistant à libérer les 52 otages américains retenus prisonniers depuis novembre 1979 dans leur ambassade à Téhéran. 8 hélicoptères décollent du porte-avion Nimitz pour se poser, 6 heures plus tard, dans le désert iranien où des C-130 ravitailleurs doivent les « recompléter », avant qu'un commando n'attaque l'ambassade. L’opération prend du retard à cause de tempêtes de sable. 3 hélicoptères tombent en panne en pleine mission compromettant définitivement le projet. Alors que l'opération vient d'être annulée, un hélicoptère percute un ravitailleur par manque d'entrainement au vol de nuit. 8 commandos et hommes d'équipage périssent. Du matériel et des documents sensibles sont abandonnés dans la précipitation. L'image du président Carter est sérieusement abimée par ce fiasco et lui coûte probablement sa réélection. L’échec d’Eagle claw a conduit le commandement à restructurer les forces spéciales américaines.

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21 avril 2015 2 21 /04 /avril /2015 16:55
Bob Maloubier photo L. Bessodes -Marine Nationale

Bob Maloubier photo L. Bessodes -Marine Nationale

 
 

Ancien agent secret, résistant, parachutiste, créateur des nageurs de combat… Robert Maloubier, dit « Bob », a eu non pas une, mais plusieurs vies bien remplies. En hommage à cette figure exceptionnelle qui vient de nous quitter, retrouvez le portrait qui lui avait été consacré dans Armées d’Aujourd’hui (n°392, septembre 2014).

 

Au service de la Couronne britannique pendant la Seconde Guerre mondiale, puis dans les services français, Robert Maloubier, dit Bob, a mis son expérience à profit pour créer les nageurs de combat. À 91 ans, il continue de prendre la plume pour raconter ses aventures.

  
Avec sa moustache de hussard, ses traits d’esprit so british et sa voix gutturale, Bob Maloubier fait les questions et les réponses. Rien d’étonnant pour cet ancien agent secret. Malgré sa démarche fatiguée et son souffle court, sa mise est soignée. Robert, dit « Bob », a fait de sa vie un roman. Et bien avant de prendre lui-même la plume pour publier ses mémoires de guerre, il est déjà le plus célèbre des espions français. Résistant, saboteur, parachutiste, nageur de combat : « J’ai été un peu tout ça à la suite, en fonction des circonstances », confirme-t-il sobrement.

D’abord au service de la couronne britannique au sein du fameux Special Operations Executive créé par Churchill pendant la Seconde Guerre mondiale, puis au Sdece, le Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (devenu DGSE en 1982), ce « tonton flingueur » a bâti sa réputation d’intrépide : tantôt touché par une balle allemande en plein poumon, tantôt sautant en parachute vêtu d’un complet. « Un trompe-la-mort », « un gentleman », évoquent ses proches. On oscille entre légende assumée et réalité sublime. Cultivant les paradoxes et une certaine irrévérence, Bob Maloubier se flatte d’avoir connu la reine d’Angleterre, mais ne cache pas non plus ses amitiés avec un certain Bob Denard. À 91 ans, il collectionne autant les fausses identités que les décorations. Il est détenteur de la prestigieuse Distinguished Service Order qu’une poignée de Français seulement se sont vus remettre. Mais de toutes ses distinctions, c’est celle du brevet des nageurs de combat, qu'il a contribué à créer, dont Bob Maloubier est particulièrement fier. « L’idée m’est venue en 1949. J’écrivais des comptes rendus pour les services secrets sur des opérations de débarquement. À l’époque, nous n’avions pas de nageurs de combat, or l’expérience de la guerre a largement prouvé leur efficacité, notamment pour dégager les obstacles avant les manœuvres. J’ai donc écrit une lettre au président du Conseil, dont mon service dépendait, sans trop me faire d’illusion. » Et pourtant, il est entendu. C’est ainsi que le capitaine Maloubier est envoyé s’instruire l’année suivante à Portsmouth, au Special Boat Service. Il fera deux séjours chez les Royal Marines.

 

« Au début, nous n’avions ni combinaisons, ni palmes : nous nagions en survêtements. »

Puis la nouvelle école de formation française s’installe dans une commune algérienne proche d’Oran en 1952. Pour cette mission, Bob Maloubier est secondé par un jeune enseigne de vaisseau, Claude Riffaud. Bâtiment précaire, équipement sommaire, les débuts sont chaotiques : « Nous n’avions ni combinaisons, ni palmes. Nous nagions en survêtements, se souvient-il. La première promotion était composée de quatre commandos marine et de quatre sous-officiers du 11e Choc [bras armé du SDECE, NDLR]. Très vite, la source s’est tarie. Et l’armée française nous a envoyé tout ce qu’elle comptait de bancales, d’aveugles et de paralytiques. Pour les premières sélections, nous n’avons pas retenu une seule personne. » Dans L’Espion aux pieds palmés, publié en 2013, le premier des nageurs raconte : « Tout ce qu’il nous passe par la tête, nous le mettons à l’épreuve. Nous n’observons qu’une seule règle, mais inconditionnelle celle-là : nous n’exigeons de nos hommes rien que nous n’ayons expérimenté les premiers. »

Le cours est aujourd’hui l'une des formations les plus exigeantes du podium militaire. Et pour cause, le nageur de combat est le seul combattant formé à intervenir à partir de tous les vecteurs, qu’ils soient terrestres, aériens ou maritimes. À plus de 8 000 mètres d’altitude ou à 60 mètres sous l’eau, on les retrouve au service action de la DGSE ou chez les commandos marine Hubert. Soixante-deux ans après la création de cette unité d’élite, seuls 1 000 nageurs de combat ont obtenu l’insigne aux deux hippocampes ailés. Une histoire dont Bob Maloubier est l’un des illustres auteurs. Il semble d’ailleurs que le temps n’ait pas de prise sur cet homme : « Ce qui me maintient en forme ? Je ne connais pas de meilleure discipline sportive que la guerre. »       

 

Bob Maloubier en 7 dates

1923 : Naissance à Neuilly-sur-Seine

1943 : Recruté à Londres par le Special Operations Executive

1945 : Reçoit la Distinguished Service Order  britannique

1947 : Participe à la création du service action du Sdece (aujourd’hui DGSE)

1952 : Crée l’unité des nageurs de combat

2014 : Publie Les secrets du Jour J (éd. La Boétie)

2015 : Publie La Vie secrète de Sir Dansey, maître-espion (éd. Albin Michel

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21 avril 2015 2 21 /04 /avril /2015 16:55
Bob Maloubier photo L. Bessodes -Marine Nationale

Bob Maloubier photo L. Bessodes -Marine Nationale

Le Français Bob Maloubier a fait partie du SOE, l'armée secrète de Churchill chargée de missions de sabotages dans l'Europe occupée.

 

21.04.2015 Par Eric Albert (Londres, correspondance) Le Monde.fr

 

Robert « Bob » Maloubier est mort lundi 20 avril dans un hôpital parisien, à l'âge de 92 ans, après une vie à parcourir le monde et à monter des coups tordus pour le compte des services secrets français, puis de la compagnie pétrolière Elf.

 

C'était en août 1943. Le jeune Bob, neuilly-pontain bien sous tous abords, saute sur Louviers. Agé de tout juste 20 ans, il arrive avec une mission essentielle, que Winston Churchill a résumé quelques années auparavant d'une phrase-slogan : « Mettez l'Europe à feu ! »

Bob ne travaille pas pour De Gaulle et son BCRA (Bureau central de renseignements et d'action). Comme il le raconte dans son autobiographie, Agent secret de Churchill (Tallandier, 2011), il a été recruté par les Britanniques, à Alger où il était arrivé l'année précédente en voulant rejoindre Londres. Il appartient à l'ultraconfidentiel Special Operations Executive (SOE), le « bébé » de Churchill, en charge de l'action « subversive ». Face à l'Europe défaite, le Vieux Lion a imaginé d'envoyer sur le terrain des agents pour mener une guérilla de l'intérieur, à coup d'attentats et de lutte « asymétrique » comme on dit aujourd'hui. Dans chaque pays occupé, il envoie des petites équipes de trois personnes – un spécialiste des explosifs, un chargé des liaisons radio, un chef de groupe – qui ont pour mission de faire dérailler les trains, sauter les ponts, détruire les usines…

Pendant la seconde guerre mondiale, 13 000 personnes travailleront pour le SOE. Seule une minorité sont des agents sur le terrain, le reste travaillant en soutien depuis l'Angleterre. La section française comptera environ 350 agents. Bob Maloubier était l'un des deux derniers encore en vie.

En cet été 1943, le Débarquement se prépare, tout le monde le sait. Où et quand, rien n'est sûr, mais il faut affaiblir les fortifications du mur de l'Atlantique mis en place par Rommel. Bob reçoit par radio clandestine le nom des cibles industrielles qu'il doit viser : une usine qui fabrique des pièces de train d'atterrissage d'avions, une autre qui fournit en électricité la zone industrielle de Rouen, et – son plus beau coup – un navire ravitailleur de sous-marins au Havre. « J'ai fourni l'explosif à un de mes gars, qui travaillait au port. Il l'a mis dans la soute. Le lendemain, on ne voyait plus que le drapeau du navire qui sortait de l'eau ! »

 

Sauvé de la mort par le gel

Pendant cinq mois, Bob Maloubier tisse son réseau en France. Une longévité exceptionnelle, alors que la durée de vie moyenne des agents du SOE en mission est de six semaines. Ça ne pouvait pas durer. Dans la nuit du 20 décembre 1943, en route sur sa Mobylette, Bob tombe sur une voiture de la Wehrmacht. Capturé, il parvient à s'échapper, mais il est touché d'une balle qui lui transperce foie et poumon. Crachant le sang, haletant, il s'enfuit à toutes jambes, traverse un canal pour échapper aux chiens et s'écroule dans un champ. Dehors, il fait moins 10 degrés.

 « Ce jour-là, je suis mort. » Ou plutôt il serait mort d'une hémorragie par un temps normal. Mais le froid arrête le saignement. « Je me suis réveillé le lendemain, une gaine de glace autour de moi. » Il se traîne jusqu'à un médecin, qui le soigne comme il peut. Quelques mois plus tard, il est remis d'aplomb, et parvient à rentrer à Londres. Pendant que les agents du SOE mettent « l'Europe à feu », les services secrets de Sa Majesté travaillent depuis l'Angleterre à un autre plan, essentiel au succès du Débarquement : Fortitude. C'est le nom de code d'une gigantesque opération de désinformation, pour faire croire aux Allemands que le Débarquement aura lieu ailleurs qu'en Normandie. Au nord, l'objectif est de faire gober à l'ennemi qu'en Ecosse, une quatrième armée britannique – qui n'existe pas – est prête à attaquer par la Norvège. Au sud-est de l'Angleterre, il s'agit d'inventer la First United States Army Group (Fusag), qui préparerait une offensive dans le Pas-de-Calais.

 

Arabel, l'agent double venu d'espagne

Dans son livre paru en mai 2014, Les Secrets du jour J. L'Opération Fortitude ou comment Churchill mystifia Hitler (éditions La Boétie), Bob Maloubier raconte comment un improbable petit Espagnol va jouer un rôle décisif dans son succès. Quelle mouche a donc piqué Juan Pujol Garcia ? Scandalisé par la victoire d'Hitler, opposé à la dictature de Franco, il se présente un jour de 1941 à l'ambassade de Grande-Bretagne à Madrid, proposant d'être espion. On lui rit au nez, ne sachant d'où sort cet olibrius. Il se dit qu'il aura peut-être plus de chance d'être accepté s'il devient… agent allemand dans un premier temps.

Il y parvient, retourne voir les Alliés, leur propose d'être agent double. Nouveau rejet, jusqu'à ce qu'un Américain s'intéresse de près à cet étrange Juan Pujol Garcia et convainque ses homologues britanniques de l'utilisation qui peut en être faite. Enfin arrivé en Grande-Bretagne, et sous contrôle étroit, Arabel – son nom de code – envoie de multiples messages aux Allemands, s'invente un réseau et des collaborateurs, complètement fictifs. De temps à autre, il donne des informations correctes, pour gagner leur confiance.

Quand arrive le Débarquement, tout est en place : la guerre d'usure du SOE d'un côté, celle de désinformation des agents doubles de l'autre. Le 6 juin, Arabel – avec l'approbation directe de Churchill – tente un coup de maître : dès 3 heures du matin, il envoie un message avertissant d'un important débarquement sur les plages de Normandie. Son bureau de liaison en Espagne étant fermé la nuit, les officiers sur place ne recevront l'information que bien trop tard. Mais leur confiance en Arabel est désormais complète.

 

Faire sauter deux ponts par nuit

Deux jours plus tard, ils sont donc prêts à le croire quand celui ci leur révèle que le vrai Débarquement aura lieu dans le Pas-de-Calais. « L'offensive actuelle est un piège… Ne lançons pas toutes nos réserves… », avertit-il par radio. Le haut-commandement allemand ordonne immédiatement aux unités parties en renfort vers la Normandie de faire demi-tour.

Parallèlement, le 7 juin, Bob Maloubier et son équipage s'envolent d'Angleterre. Destination : le Limousin. Objectif : saboter la remontée de la redoutable division Das Reich, qui part à la rescousse vers la Normandie. A raison de deux ponts par nuit, Bob ralentit leur progression. « Je faisais sauter les ponts la nuit. Le lendemain, une locomotive blindée des Allemands venait, ils réparaient, se retiraient… et je recommençais la nuit d'après. » Au total, Das Reich prendra quinze jours de retard.

Entre les renforts allemands bloqués dans le Pas-de-Calais et ceux immobilisés par les embuscades du SOE, les troupes alliées ont bénéficié d'un répit inestimable. Point commun dans cette bataille : Winston Churchill, et son goût des coups tordus.

Pourtant, en France, l'existence du SOE a longtemps été passée sous silence. De Gaulle ne voulait pas en entendre parler : après la guerre, il a tout fait pour en taire les exploits. La Résistance se devait d'être exclusivement française. Le livre de référence de l'historien Michael Foot sur le SOE, publié en 1966, ne sera traduit en français… qu'en 2008 (Des Anglais dans la Résistance. Le SOE en France, 1940-1944, préfacé par Jean Louis Crémieux Brilhac, Tallandier, 2011, 2e éd.). Et soixante-dix ans plus tard, Bob Maloubier savait qu'il serait invité aux cérémonies de commémorations… par les Britanniques, pas par les Français.

Lire le récit : La bataille de Normandie en neuf points

 

Cet article est tiré du hors-série du Monde « 1944. Débarquements, résistances, libérations ».

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16 avril 2015 4 16 /04 /avril /2015 12:55
Mirage IV N°28 remis en état par EALC a effectué son premier vol le 12 mars 1982. Il a été retiré du service actif en 1997 - photo EALC

Mirage IV N°28 remis en état par EALC a effectué son premier vol le 12 mars 1982. Il a été retiré du service actif en 1997 - photo EALC

 

8 avril Aerobuzz.fr

 

Le Mirage IV de l’association EALC (Espace Aéro Lyon Corbas) vient d’être classé monument historique. Cet avion mythique a rejoint l’impressionnante collection présentée sur l’aérodrome de Lyon-Corbas en juillet 2010. Il a fait l’objet d’une méticuleuse restauration menée par un groupe de 5 mécaniciens dirigé par Remy Bourdon. Bernard Trible, le président fondateur d’EALC, estime à 6.500 heures de travail, la restauration qui s’est terminée en juin 2013. Le train d’atterrissage, l’éclairage et les commandes de vol fonctionnent. L’idée est de pouvoir réaliser un spectacle son et lumière pour mettre en valeur le bombardier stratégique de Dassault.

 

Suite de l’article

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15 avril 2015 3 15 /04 /avril /2015 07:56
Visite guidée : exposition"Churchill - de Gaulle"


14 avr. 2015  Ministère de la Défense

 

Militaires et hommes politiques, "Churchill et de Gaulle" furent aussi écrivains, orateurs et dans le cas de Churchill, journaliste et peintre.
Les itinéraires croisés de ces deux grandes figures, à la fois alliés et frères ennemis, sont abordés au travers des objets, des peintures, des uniformes et des documents d’archives, dont certains inédits, réunis et présentés pour la première fois.
Un ensemble de dispositifs multimédias restitue le contexte militaire et historique.

Plus d'information :
Hôtel national des Invalides, Musée de l'armée, à Paris-
Exposition du 10 avril au 26 juillet 2015
www.churchill-degaulle.com

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13 avril 2015 1 13 /04 /avril /2015 07:55
Le Normandie-Niémen

 

10/04/2015 par DICoD

 

Lorraine, Bretagne, Anjou, Béarn, Provence, Côte-d’Argent… Les escadrons de l’armée de l’air française portent souvent un nom lié à la géographie de notre pays. Pourtant, quelques-uns échappent à cette règle. Parmi eux, le Normandie-Niémen.

 

Aux sources du Niémen…

 

Le Niémen est un fleuve d’Europe de l’Est qui prend sa source en Biélorussie, traverse la Lituanie et longe la frontière russe. Pour comprendre le rapport entre ce fleuve, la Normandie et notre escadron de chasse, il faut remonter à la Seconde Guerre mondiale. Après la rupture du pacte de non-agression germano-soviétique en 1941, le général de Gaulle tente un rapprochement avec l’Union soviétique. En 1942, il décide qu’une unité d’aviation de chasse sera désormais présente sur le Front de l’Est. À cette époque, il existe déjà deux groupes de chasse : l’Alsace et l’Île-de-France. Cette nouvelle formation s’appelle Normandie. Soixante militaires français, dont quinze pilotes, sont alors envoyés à 250 km au nord-est de Moscou, sur la base d’Ivanovo. Ils disposent de quelques mois seulement pour apprendre à communiquer avec leurs nouveaux collègues soviétiques, s’adapter aux conditions climatiques très rudes, et apprendre à se repérer dans les paysages immenses et recouverts de neige.

 

Les débuts d’une unité exemplaire

 

En mars 1943, ils sont fin prêts. À bord des Yakovlevs (ou Yaks) fournis par le commandement soviétique, les Français entament la première de leurs trois campagnes le 22 mars 1943. Au fil des combats, les pilotes français deviennent rapidement des modèles pour leurs homologues soviétiques. Le 21 juillet 1944, par ordre de Staline, l’unité française reçoit le titre de « Régiment du Niémen », et change alors son nom en Normandie-Niémen. Elle est la seule unité de chasse française à porter l’appellation de régiment et à être pourvue d’un drapeau. Le 27 novembre 1944, le Normandie-Niémen est la première unité française à stationner sur le sol allemand. Entre mars 1942 et mai 1945, fin de leur troisième et dernière campagne, les 97 pilotes engagés comptent pas moins de 273 victoires confirmées avec dans ses rangs une trentaine d’As, dont une dizaine comptabilisent plus de 10 victoires chacun. Quarante-deux officiers ne reviendront jamais en France. À la fin de la guerre, les pilotes ont l’honneur de retrouver le sol français à bord des avions qui leur ont permis de s’illustrer dans le ciel soviétique. Ces militaires exceptionnels reçoivent de nombreuses décorations, tant françaises que soviétiques.

 

Le 3 juillet 2009, alors basé à Colmar, l’escadron est officiellement mis en sommeil. Il est finalement recréé le 1erseptembre 2011 et devient le quatrième escadron Rafale de l’armée de l’Air.

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12 avril 2015 7 12 /04 /avril /2015 11:55
L'arme du Train a fêté ses 208 ans

 

08/04/2015 SCH Beltran - : armée de Terre

 

Le 26 mars 1807, Napoléon Ier créait l’arme du train des équipages militaires pour s’affranchir des ressources réquisitionnées aux entreprises privées.

 

Ce 31 mars 2015, le 503e régiment du train (503e RT) situé à Nîmes-Garons a commémoré le 208e anniversaire de l’évènement. Une prise d’armes était organisée pour l’occasion. 300 invités civils et militaires, parmi lesquels Didier Martin, préfet du Gard et Jean-Paul Fournier, sénateur-maire de Nîmes, ont assisté à la cérémonie. Cette manifestation, empreinte d’histoire et d’émotion a permis aux spectateurs de découvrir les uniformes de l’Empire, portés par la garde au drapeau.

 

Le 503e RT participe en France et à l’étranger au ravitaillement opérationnel et à l’appui mouvement des forces.

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11 avril 2015 6 11 /04 /avril /2015 07:55
Instruction sur le mortier de 60 mm. - Crédits : ECPAD

Instruction sur le mortier de 60 mm. - Crédits : ECPAD

 

10/04/2015 Général (2S) Bernard Amrhein et B. Edinger - Armée de Terre

 

En 1914, après la Bataille de la Marne, la guerre s’immobilise dans la boue des tranchées. De nouvelles armes d’appui sont inventées pour faire face à un type de guerre inédit.

 

Edgar Brandt, un réserviste qui dirige un atelier de ferronnerie dans le civil, conçoit un obusier pneumatique portable de 60 mm, à tir courbe et à culasse pivotante, reposant sur un affût tripode de mitrailleuse.

Brandt met à profit ses permissions pour réaliser un prototype. Enthousiasmé par la simplicité, la robustesse et la légèreté de cet obusier, l’état-major renvoie Brandt dans son atelier comme « affecté spécial », avec une commande de 500 pièces de type A – Modèle 1915, qui seront rapidement livrées aux unités du front, où elles feront merveille.

« Sa valeur opérationnelle était grande puisquil ne produisait aucun bruit, aucune fumée détectrice au départ des coups. C’étaient des coups de surprise et c’était donc une arme de harcèlement souvent employée quand les positions étaient rapprochées », explique le général (2S) Guy François, spécialiste de l’artillerie de l’époque.

L’innovation réside dans le mode de propulsion pneumatique, qui permet, sans détonation ni lueur, de tirer un obus de la taille d’une grosse grenade jusqu’à 400 m, portée idéalement adaptée à l’appui des fantassins dans les tranchées. Outre sa discrétion,il permet d’utiliser des munitions allégées ne nécessitant ni douille, ni apport de charge propulsive.

 

>>> voir article Se souvenir dans Terre Information Magazine n° 262 de mars 2015, pages 50 et 51.

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10 avril 2015 5 10 /04 /avril /2015 16:25
photo 3e REI

photo 3e REI


10-04-2015 par 3e REI Réf : 221 | 479

 

Héritière des traditions de la compagnie des sapeurs pionniers du 3e Régiment Etranger d'Infanterie, la compagnie de commandement et de soutien du 3e REI a célébré, le 6 mars 2015, l'anniversaire de la percée du tunnel du légionnaire à FOUM ZABEL.

 

En effet, en mars 1927, les légionnaires reçoivent la mission de réaliser une voie de communication carrossable de cent cinquante kilomètres. Ce projet a pour objectif de faciliter la réduction des poches de résistance rebelle actives dans la région. Au cent-onzième kilomètre pourtant, les gorges du Ziz réservent à la Légion un tout autre défi pour ses sapeurs pionniers. Bloquée par un éperon rocheux aux pentes abruptes, le Foum Zabel. Il est impossible de le contourner, il faut donc passer au travers.

"Percer du granit, une montagne de granit. L'homme peut tout faire. Ce jour-là, je n'ai pu m'empêcher de penser cela. Quand l'homme est un légionnaire, naturellement." témoignera un légionnaire à la fin de la construction du tunnel.

Le 6 mars 1928, à 16h30, le tunnel de Foum Zabel est entièrement percé. Il fut achevé en six mois par quarante légionnaires.

"LA MONTAGNE NOUS BARRAIT LA ROUTE. L'ORDRE FUT DONNE DE PASSER QUAND MÊME. LA LEGION L'EXECUTA.
" Octobre 1927 - mai 1928 "

 

Après une cérémonie solennelle marquée par le récit de cet exploit, c'est autour d'un " BIERES, CHANTS " que la grande CCS a continué la soirée en rendant hommage à ses anciens.

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