Armement - Le Rafale de Dassault Aviation attend son premier contrat à l'export (Crédits : Armée de l'air)
Arabie Saoudite (1,92 milliard d'euros), Singapour (651,3 millions) et Maroc (584,9 millions). Voici les trois meilleurs clients des industriels de l'armement français en 2013. L'an dernier, ils ont cumulé à eux trois près de la moitié des exportations d'équipements militaires français (3,15 milliards) sur un total de 6,87 milliards d'euros de prises de commandes, qui ont explosé de 43 % en 2013 (4,8 milliards). Huit contrats d'un montant de plus de 200 millions ont été gagnés en 2013 (contre 3 en 2012). Soit un pactole de 2,82 milliards d'euros. Une performance qui permet à la France de rester au quatrième rang des exportateurs mondiaux d'armements, selon le rapport 2014 au Parlement sur les exportations d'armement de la France.
Par ailleurs, l'an dernier, la France a livré pour 3,8 milliards d'armements, dont 924 millions au Proche et Moyen-Orient. Des livraisons stables sur les cinq dernières années (3,3 milliards en 2012, 3,7 milliards en 2011, 3,7 milliards en 2010, 3,7 milliards en 2009).
Quinze pays ont commandé plus de 100 millions à la France
Outre les trois premiers clients de la France en 2013, douze autres pays ont acheté du matériels français pour plus de 100 millions d'euros : Indonésie (480 millions), Brésil (339 millions), Émirats Arabes Unis (335,2 millions), Ouzbékistan (208 millions), Inde (180 millions), Bolivie (161 millions), Qatar (124,9 millions), États-Unis (125,2 millions), Allemagne (115,3 millions), Malaisie (108,9 millions), Chine (107,8 millions) et Oman (104,1 millions). A noter que les exportations vers la Chine de matériels duals restent stables par rapport aux années précédentes (114, 3 millions en 2012, 93,7 millions en 2011, 109,8 millions en 2010).
Selon une étude d'impact réalisée par le ministère de la Défense, le conseil des industries de défense (Cidef) avec le cabinet McKinsey & Co, environ 40.000 emplois en France sont concernés par les ventes d'armes à l'exportation, auxquels s'ajoutent 10.000 emplois indirects chez les fournisseurs. "Dans une France frappée par le chômage et menacée de désindustrialisation, ces 50.000 emplois sont d'une importance vitale", a souligné mardi le ministre, Jean-Yves Le Drian. Sans les exportations d'armements, "le déficit de la balance commerciale aurait été de 5 à 8 points plus élevé chaque année" sur la période 2008-13, selon cette étude.
Pour Jean-Yves Le Drian, les opérations militaires "nombreuses, difficiles" dans lesquelles la France est engagée, notamment en Afrique, "font pleinement partie de cette dynamique" des exportations, en démontrant "la puissance et la fiabilité" du matériel issu de l'industrie de défense. Il s'est également félicité de l'"état d'esprit d'action en commun" des industriels français, évoquant "l'équipe de France des exportations d'armement".
Arabie Saoudite dépasse le milliard de commandes
Pour la première fois depuis 2007 (1,1 milliard), Ryad a commandé à la France pour plus d'un milliard d'euros d'armements. Le contrat qui pèse le plus en Arabie Saoudite et d'une façon générale dans le bilan des commandes françaises, est bien sûr LEX (Life Extension Sawari 1), la modernisation de quatre frégates et de deux pétroliers ravitailleurs de la marine saoudienne d'un montant de 1,1 milliard. A cette commande de DCNS, il faut rajouter un premier contrat engrangé par le groupe naval pour la modernisation de trois frégates Sawari 2 (programme ERA) d'un montant de 150 millions.
Par ailleurs, MBDA a conclu plusieurs contrats avec le royaume. Le missilier européen a vendu des missiles sol-air VL Mica à la Garde nationale, l'armée privée du roi commandée par le prince Mitaeb bin Abdullah (150 millions d'euros) ainsi que des Mistral, un missile surface-air de très courte portée. Surtout, le missilier a vendu un nouveau lot de missiles de croisière Storm Shadow (environ 500 millions), fabriqués en France.
Singapour et Maroc sur le podium
Traditionnel client de la France, Singapour se classe au deuxième rang des clients de la France même si l'Ile-Etat a préféré l'année dernière acheter des sous-marins allemands que français. C'est MBDA qui a réalisé la plus grosse commande avec la vente de missiles Aster pour plus de 300 millions d'euros. Un second contrat majeur a été signé avec les Singapouriens, la vente de six avions ravitailleurs MRTT (la part française s'élève à un tiers du contrat sur ce type d'appareils).
Le Maroc est la grosse surprise dans le classement des très bons clients des industriels de l'armement tricolores en 2013. Astrium (devenu Airbus Space Systems) et Thales Alenia Space (TAS), en tant que maître d'œuvre, ont signé l'année dernière un contrat portant sur la vente de deux satellites d'observation de type Pléiades au Maroc en deux phases (1 + 1), dont le montant s'élèverait à un peu plus de 500 millions d'euros, lancement compris. Un contrat tenu confidentiel.
Bolivie, Ouzbékistan, des nouveaux pays clients
De nouveaux clients apparaissent dans les clients de la France. Ce sont le cas de la Bolivie qui s'est offert 6 Super Puma AS332 C1e pour plus de 150 millions d'euros et de l'Ouzbékistan qui a acheté 10 Fennec et 6 Cougar. Deux contrats pour Airbus Helicopters, qui perce sur des marchés où la France était inexistante jusqu'ici dans le domaine de l'armement. C'est aussi le cas au Turkménistan mais de façon plus modeste (32,7 millions de commandes en 2013).